Boccace

100 nouvelles où les femmes prennent le pouvoir, et où les anciens schemas sont inversés beaucoup d'humour

Le Décaméron, c'est un peu une grande boîte de confiseries littéraires. Ces historiettes sont autant de gourmandises, savoureuses, pleines d'humour, de finesse, de raffinement. Un classique peut-être encore trop peu connu.

Des histoires érotiques du Moyen Age. Le style de langue et l'attitude de Boccaccio ou Boccace en français font plaisir.

Un livre extraordinaire de la littérature mondiale.

100 nouvelles regroupées par thèmes, plutôt variées et humoristiques. Chacun pourra y trouver ce qui lui plaît.

N'ayant lu pour l'instant que le premier tome des contes de Boccace et donc les 22 premières nouvelles, je me suis fait une petite idée de son oeuvre. C'est leste et attachant à la fois. Certaines nouvelles sont plus originales que d'autres mais bon, je ne suis pas certain que ce soit lui qui ait plagié d'autres écrivains antiques. Depuis, il a dû bien être copié !!! J'ai beaucoup aimé la nouvelle 3 du rossignol où les deux amants Richard et Catherine inventent un joli stratagème pour s'aimer. La nouvelle 6 du Faucon est aussi très belle. Frédéric n'arrive pas à se faire aimer de Jeanne et il se ruine en cadeaux à son égard. Retiré dans une masure au fond des bois avec pour seul compagnon son faucon, il est découvert par le petit garçon de sa belle. Le garçonnet se prend d'affection pour le faucon et il le veut tellement qu'il en tombe malade. Sa mère est obligée d'aller voir son amoureux éconduit pour essayer d'obtenir le volatile et la suite est touchante... C'est bien écrit et cela vaut beaucoup de nouvelles dites modernes.

Pendant que Litio s'expliquait de la sorte, sa fille avait lâché le rossignol, et s'était cachée dans les draps. Elle inondait le lit de ses larmes, et suppliait son père de faire grâce à son amant, et son amant de se conformer aux désirs de son père. Richard ne se fit pas prier longtemps. La confusion qu'il avait de sa faute, l'envie de la réparer, la peur de mourir, mais plus que tout cela l'amour dont il brûlait pour Catherine, et le désir de la posséder librement, le déterminèrent à répondre, sans balancer, qu'il était prêt à l'épouser. Lition prit alors un anneau de sa femme, et le jeune homme épousa sa maîtresse sur-le-champ, et lui jura une fidélité éternelle. Cela fait, le père et la mère se retirèrent et laissèrent reposer les amants, jugeant qu'ils en avaient besoin. Ils furent à peine hors de la chambre, que les deux époux s'embrassèrent de nouveau. Ils avaient fait chanter, dit-on, six ou sept fois le rossignol pendant la nuit, ils le firent chanter encore deux fois avant de se lever. Il y a toute apparence que les autres jours ne furent pas aussi heureux que celui-là ; car c'est un oiseau qui perd sa voix à force de chanter.

Plus sympathique que je ne l'aurais cru, je dois l'avouer.

Moi qui ne suis pas très friand d'écrits moyenâgeux, la plupart des nouvelles ont réussit à me faire sourire. C'était parfois pas très fin, mais ça rassemble plein d'influences diverses de l'époque de l'auteur, plein de types de récits différents, et au final c'était bien sympathique.

Les longueurs entre les nouvelles étaient dispensables, mais pour faire garder une cohérence au contexte des récits c'était nécessaire.

Ce livre est splendide !

Un cadre hors norme, une mise en abyme fascinante, des personnages nuancés et des histoires haletantes sont au programme.

Ce livre du XIV est libre de droits. On peut ainsi le trouver gratuit sous :

https://www.ebooksgratuits.com/html/boccace_decameron.html et le picorer à son aise.

En 1348, une épidémie de peste s’abat sur Florence. Pour fuir la maladie, Pampinée, Fiammetta, Filomène, Emilie, Laurette, Neifile, Elise et leurs amis Panfile, Filostrate, Dionée se réfugient dans une maison de campagne. Confinement oblige, ils tentent de se distraire en se racontant des contes. Durant dix jours, chaque convive s’exprime et invente un récit sur un thème. Cela fait un total de cent contes. Internet n’existait pas et il fallait bien s’occuper… Dans son recueil, Boccace reprend des thématiques antiques. Il bouleverse les anciens acquis et balaie la vieille mentalité selon laquelle ceux qui sont bien nés ont tout et les autres n’ont rien. Par leur intelligence, la finesse et même la ruse, les hommes peuvent se faire, deviennent autodidactes, réussissent, surtout avec le commerce. L’avenir sourit aux audacieux. C’est ce qui plaît et que les lecteurs de l’époque ont apprécié. Le « Décaméron » touche toutes les classes sociales, ne parle pas seulement des nantis et n’oublie pas les paysans, les marchands et les clercs. Ce livre parle à tout le monde (et critique les travers aussi). Ce n’est pas mal du tout. C’est un chef d’oeuvre à lire.