Dominique Fernandez

Une lecture facilité par la grande qualité d'écriture de l'auteur, à lire pour une première approche de l'Histoire.

Je suis déçue car je m'attendais à lire des nouvelles sauf que ce sont des lettres. Elles ont toutes un avis différentes face à l'attaque du 07 janvier 2015 contre Charlie Hbdo. Tous ces auteurs unis pour la bonne cause : rendre hommage aux victimes de la folie humaine.

Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. Je m'attendais à un pavé, des textes engagés sur fond de nouvelles à sens profond, mais en réalité il s'agit de textes totalement inégaux d'un auteur à l'autre, avec de loin en loin même des écrits venant d'autres publications et simplement condensés ici.

De quelques lignes à plusieurs pages, des lettres, des auteurs contemporains ou du siècle des lumières, il y en a pour tous les goûts. C'est peut-être cette instabilité qui ne m'a pas fait vraiment accrocher, malgré les intentions louables de beaucoup d'entre eux.

Un magnifique dictionnaire qui porte bien son nom, pour tous "les amoureux de la Russie". Fidèle à la forme, on découvre les points importants de l'âme russe lettre par lettre, on va d'une page à l'autre, on apprend des choses, on en approfondit d'autres, on s'étonne bref on s'abreuve agréablement de toutes les petites informations que Dominique Fernandez est allé chercher pour nous. Ayant une attirance toute particulière pour ce pays, pour son histoire, ses écrivains engagés et son âme, ce dictionnaire est devenu une sorte de bible. Bien documenté il m'a fait découvrir des auteurs, m'a donné envie de les lire, de les comprendre, m'a appris les us et coutumes de ce pays, leur cuisine, bref leur environnement et ce avec des mots simples, accessibles à tous.

D'une plume étrangement hautaine, l'auteur nous relate son voyage en Transsibérien, voyage diplomatique organisé pour une quinzaine d'écrivain.e.s français.e.s, qui fait perdre de son charme au côté humain du voyage, justement. Mais j'ai appris beaucoup de faits historiques et culturels sur la Russie, et c'est en ça que ce récit de voyage m'a beaucoup plu.

Ce livre fut une révélation, une délectation, j'avais enfin trouvé ma "bible" du genre, sans fards, sans compromis, Dominique Fernandez décortique pour nous l'homosexualité dans l'art, sa représentation, ses maladresses et ses injustices. Son manque de volonté de se faire connaitre et les tabous inévitables qui émaillent les oeuvres en tout genre. J'ai savouré chaque page, presque chaque mots. J'en appris et réappris, me suis offusquée, beaucoup, des traitements que les homosexuels ont subi, les outrages et les expériences fortement douteuses, uniquement pour comprendre de quel mal, de quelle maladie ils pouvaient souffrir. Je savais tout cela, sans le savoir vraiment. Les références aux œuvres littéraires ont aiguisé mes recherches, j'ai depuis étoffé ma bibliothèque avec quelques-unes de ses références. Ce fut également un bonus de voir les images – même en noir et blanc – de certaines œuvres, peintures ou sculptures – pour montrer que l'homoromance a depuis longtemps sa place dans l'art. J'ai eu connaissance de son autre livre Les Amants d'Apollon, mais j'ai cru comprendre qu'il répétait plus ou moins ce qu'il évoquait dans Le Rapt de Ganymède.

Bien qu'il s'agisse d'une autobiographie fictive qui colle toutefois avec la réalité vécue par Pier Paolo PASOLINI, on pourrait croire que l'auteur a eu accès au journal intime voire aux pensées de cet écrivain et cinéaste tant ce qu'il est écrit parait juste et plausible. L'écriture de Dominique Fernandez est magnifique d'élégance et de précision. Les descriptions sont saisissantes de réalisme, la description des sentiments est empreint d'une sensibilité évidente et l'auteur sait nous fait partager son érudition italianisante. Ce livre est un pur plaisir littéraire. La récompense qu'il a reçu n'est que justice.

J'ai repris ce beau livre après avoir lu la note sur la simandre (p.42) dans une nouvelle d'Anton Holban, "Hallucinations", dans le recueil "Le collectionneur de sons". C'est un plaisir de retrouver une "toaca" comme on dit en roumain, cet instrument qu'on voit également dans le film de Cristian Mungiu. Un chapitre entier est consacré aux monastères de Bucovine (Anton Holban décrivait celui de Cernica), mais il n'y a pas que cela. Les photographies de Ferrante Ferranti font notamment merveille en accompagnant les descriptions du Danube, de Brăila et bien d'autres endroits encore...

Alain Decaux nous raconte l'histoire comme si on y assistait ; c'est précis et détaillé. Dans ce tome, il se concentre sur la période de 1934 à 1940, période charnière de l'entre-deux-guerres.

Dans ce roman , nous avons une vision de Rome, de l'art qui s'y joue, des combats contre l'envahisseur, Rome est alors province française, et nos jeunes allemands essaient de survivre. Pourront-ils continuer ? Les connaissances de D. Fernandez sont énormes et nous nous sentons plus intelligents quand nous lisons ses livres, même si, parfois, nous avons la sensation qu'il se répète toujours un peu. Ce gros livre se lit avec avidité. Il demande quelques recherches pour certains artistes qui passent dans le récit mais cela ne sent pas l'étalage de connaissances. Et le style est agréable à lire, pas une faute de français, un vocabulaire riche. En bref, un livre à lire et à relire.