Kenzaburô Ôé
Auteur
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Quelques chiffres
Note moyenne : 7.52/10Nombre d'évaluations : 54
0 Citations 28 Commentaires sur ses livres
Les derniers commentaires sur ses livres
On m'a conseillé ce livre pour découvrir la littérature asiatique et plus particulièrement japonaise et, même si j'ai beaucoup aimé, je n'ai pas eu l'impression de lire un livre japonais. J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur mais son style ne change pas de ce que je lis d'habitude en littérature. On suit une bande de gamins en maison de correction et qui, à cause des bombardements de la guerre, vont rejoindre un petit village dans les maisons. Suite à un début d'épidémie, tous les villageois s'en vont et les enfants ont le village rien que pour eux. Les gamins, et plus particulièrement le narrateur et son petit frère sont très attachants et on se demande tout au long du roman, qu'est-ce qu'ils ont fait pour mériter d'aller en maison de correction ? En lisant le résumé, j'ai tout de suite pensé au film "Les enfants de Timpelbach" mais ici, les enfants ne font pas de bêtises, ils vivent tout simplement.
Afficher en entierUne très belle lecture : j’ai bien aimé le format « conférence » de ce livre. Ce que racontait l’auteur est intéressant notamment ses propos sur la littérature.
Afficher en entierJe ne suis pas une grande fan des fictions de Kenzaburo Ôé mais ses notes d'Hiroshima m'ont bluffées. Son style d'écriture et son vécu s'adaptent parfaitement à cette œuvre : raconter des faits réels étroitement imbriqués dans son histoire biographique. Il dresse un portrait de la ville et des événements très instructif et poignant. Ses différentes visites, son point de vue, ses rencontres, ce qui le lie à l'histoire d'Hiroshima, tout est retranscrit sans pathétique ni jugement. La lecture en est facile et intéressante en plus de livrer un point de vue japonais sur les évènements qui eurent lieu. On peut aussi se pencher sur le manga Gen d'Hiroshima pour celles et ceux qui s'intéressent au sujet.
Afficher en entierIl est des romans que l'on referme avec une boule à la gorge, et assurément Arrachez les bourgeons est de ces romans-là. Violent, malsain, profondément injuste, ce livre a été écrit pour révolter, et il y parvient très bien.
L'intrigue se présente comme une parenthèse épidémique dans un village de montagne où des délinquants partis échapper aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale se retrouvent piégés. Des délinquants dont on sait finalement très peu de choses : le roman se concentre sur quelques personnages très précis. Un narrateur anonyme dont les crimes ne sont révélés qu'en coup de vent, au moment où le.la lecteur.rice est prêt.e à les entendre sans les juger, et dont la personnalité honnête tranche avec son statut de délinquant. Son petit frère, un innocent parmi les mauvais bourgeons, qui est la plus grande victime de la situation. Minami, un garçon de mauvaise vie au fort caractère, qui ne peut s'empêcher de plier face aux obstacles qui se dresseront sur la route des enfants. Une petite fille abandonnée, presque vidée de sa substance sous le regard parfois lubrique du narrateur. Lee, un jeune Coréen qui veut faire de son mieux. Et un déserteur cynique, sorte de curiosité pour des garçons qui s'ennuient.
Avec des personnages aussi typés et anonymes, le narrateur montre avec brio que, peu importe qui sont ces délinquants, leur sort est scellé dès le moment où ce statut leur est donné. Considérés comme de mauvaises graines, abandonnés, maltraités, accusés de tous les maux, il ne leur sera jamais permis de prouver leur bonne foi, ou même de trouver quelqu'un dont le regard ne se fera réprobateur lorsque ses yeux se posent sur eux.
L'ouvrage est court et se lit très facilement. La temporalité est également très courte, puisque tout se passe en quelques jours. L'auteur ne s'embête pas de détails inutiles et retranscrit très fidèlement les émotions des enfants, leurs joies comme leurs désillusions. Mais la fin, ouverte, ne referme pas totalement la parenthèse chaotique du livre.
Il s'agit donc d'un très bon roman, mais à ne pas mettre en toutes les mains, car il est très violent et peut choquer les âmes sensibles.
Afficher en entierUn récit de la littérature japonaise, dénonciation de la folie humaine, de la violence née surtout de l'ignorance et de l'impossibilité de communiquer.
Afficher en entierCe livre nous plonge dans les coulisses du bombardement atomique d'Hiroshima, et le quotidien des victimes, se battant jour après jour pour se reconstruire. J'ai voulu le lire pour en apprendre plus sur cette horrible partie de l'Histoire. Kenzaburô Ôé nous transporte au cœur de cette ville, tourmentée par son passé et les différentes organisations politiques essayant d'unifier les décisions concernant l'utilisation des bombes dans le monde. L'auteur cite de nombreux témoignages bouleversants, et consacre tout un chapitre à la notion de dignité autour d'Hiroshima extrêmement intéressant.
J'ai été très touchée par cette lecture, que je recommande fortement.
Afficher en entierCe livre est un véritable coup de fouets tant l'image qu'il nous renvoie est violent.
Il a été difficile de se dire que ce qui est écrit, retranscris a pu arriver.
En espérant que l'histoire ne se répète jamais.
Afficher en entierLu en 2019. Une nouvelle percutante de moins de 90 pages, inspirée d'un fait dramatique réel, dans le Japon des années soixante.
De son écriture ciselée et prégnante, l'auteur raconte le mal-être d'un adolescent et la fragilité de cet âge charnière, poussés à leur extrême ici ( de perte de repères, mésestime de lui-même, dangerosité latente). Un point de non-retour, qui trouvera son paroxysme morbide dans l'embrigadement idéologique et le fanatisme politique.
I
Afficher en entierCes trois nouvelles sélectionnées par Gallimard correspondent aux écrits de jeunesse d'Ôé, ce qui se sent parfois : d'une part parce que certains thèmes qui sont abordés ici rapidement seront repris dans la suite de son œuvre, d'autre part, parce que j'ai juste trouvé que les autres romans étaient un peu mieux écrits.
La première nouvelle est de loin ma préférée, et sa chute presque absurde en fait une des nouvelles que j'ai préféré lire tout court. Dans ce premier texte, un étudiant en littérature est embauché le temps d'une journée avec une autre étudiante pour déplacer les corps dont se sert le département de médecine pour les dissections d'une cuve à une autre. On y retrouve des personnages haut en couleurs, avec chacun ses propres problèmes à régler. Ce travail d'une journée est vécu comme une expérience particulière qui redéfinit la place, le statut et les priorités de celui et de celle qui y participent.
La seconde nouvelle suit un délinquant en maison de redressement qui se retrouve propulsé malgré lui en héros. J'ai eu plus de mal à accrocher à ce jeune particulièrement dérangé, bizarrement moral pour quelqu'un d'aussi perturbé. J'ai en revanche bien aimé le fait que le héros n'ait pas vraiment d'existence propre avant l'événement qui fait basculer son existence dans la maison de correction. Sans identité propre, le personnage se retrouve réduit à ses pulsions et sa conscience, ce qui est, je trouve, très bien écrit.
La troisième nouvelle est vraiment intéressante d'un point de vue historique, car elle raconte comment un adolescent médiocre, lubrique et mal dans sa peau tombe dans la mentalité d'extrême-droite. Les traducteurs ont rajouté une note pour remettre le texte dans son contexte, ce qui permet de mieux en comprendre les enjeux. On ne peut pas nier le talent de l'auteur pour retranscrire les pensées d'un personnage dont il n'approuve en rien les convictions. Ce n'est pas tout à fait mon style de nouvelle, mais c'était malgré tout intéressant à lire.
Afficher en entierUn roman dur et passionnant.
Ce roman comporte plusieurs chapitres (normal me dira t-on). Mais, il comporte plusieurs histoires.
Chaque histoire traite d'un sujet particulier et profond.
Quand on le lis, on ne peut qu'en ressortir bouleversé et touché par ce roman.
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Biographie
Kenzaburô Oé est né en 1935 dans l’île de Shikoku, au sud-ouest du Japon. Il reçoit à vingt trois ans le prix Akutagawa pour son récit Gibier d’élevage. Son oeuvre composée de romans, de nouvelles et d’essais le place au tout premier rang de la scène littéraire japonaise. En 1989, le prix Europalia lui est décerné pour l’ensemble de son oeuvre, et il reçoit le prix Nobel de littérature en 1994. Ecrivain original qui rejette le système de valeurs d’une société aux pouvoirs centralisés et reflète les interrogations et les inquiétudes de la génération de l’après-guerre, il incarne la crise de conscience d’un pays emporté dans le matérialisme.
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