Laurent Mauvignier
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Note moyenne : 7.41/10Nombre d'évaluations : 110
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⭐⭐⭐⭐
Histoires de la nuit
Laurent Mauvignier
Roman noir
635 pages
Edition : les éditions de minuit
Synopsis : Il ne reste presque plus rien à La Bassée : un bourg et quelques hameaux, dont celui qu’occupent Bergogne, sa femme Marion et leur fille Ida, ainsi qu’une voisine, Christine, une artiste installée ici depuis des années.
On s’active, on se prépare pour l’anniversaire de Marion, dont on va fêter les quarante ans. Mais alors que la fête se profile, des inconnus rôdent autour du hameau.
Evaluation : Si vous êtes en panne de lecture, petit conseil 😉 ne vous tournez pas sur ce livre ! Il ne vous en sortira pas, bien au contraire ! Si par contre, vous estimez avoir tout votre temps ... Foncez ! La plume de Laurent Mauvignier est juste incroyable ! Magnifique ! Il prend son temps (des chapitres entiers) pour vous expliquer la psychologie des personnages. Si bien qu'au final vous avez l'impression de les connaître vraiment ! quel talent !
La longueur de ses phrases nous rend nerveux car on veut savoir qui sont ces hommes, entrés par effraction chez les Bergogne. La boule au ventre monte petit à petit car ils nous en dit très peu ! Mais l'atmosphère noire et anxiogène nous envahit ... J'ai passé plus d'une semaine avec ce livre mais sincèrement c'est excellent !
Extraits / citations : Et maintenant, il faut qu'il se dépêche et se ressaisisse, qu'il fasse comme s'il n'avait pas perdu ce temps à satisfaire ces instincts que lui-même ne voit finalement pas comme ceux d'une bête, car elles, au moins, ne tremblent pas en jouissant : elles le font et n'en font pas une histoire, ne paient pas, n'achètent pas la satisfaction et l'apaisement, ne profitent pas des malheurs du monde et de la vulnérabilité des femmes.
Afficher en entierune vrai claque, je ne m'attendais pas à ça. L'atmosphère est incroyable, le style d'écriture y est pour beaucoup, la tension monte d'un cran chaque fois. On ce dit " impossible que ça aille plus loin", et si ....
Je ne vais pas trop en dire, le but est de moins en savoir su le sujet. Seulement que l'anniversaire prévue pour Marion, pour ses 40 ans, vas se trouver quelque peut chamboulé. Les évènements se déroulent sous le couvert d'énormes et longues phrases, emmêler de digressions par-ci, par-là, faisant monté la pression de manière significative. Les personnages sont puissant dans leurs pensées, leurs peurs, colères, haine ou amour...
Une trame de vie raconté sous le calme de la nuit, contrastant avec cette agitation intérieur qui ne nous lâche plus. Addictif et difficile à aborder sur le début, enfin un roman qui ne se laisse pas apprivoisé facilement.
Afficher en entierLe style est inimitable, ces phrases à rallonge où l'on ne se perd pas. Mais la longueur des phrases n'auraient pas dû jouer sur la longueur du livre. Le sujet est intéressant et bien traité. Les relations entre les personnages sont fines et évoluent de manière crédible. Bref, c'est tout bon sauf la longueur.
Afficher en entierÀ quoi ça sert un éclaireur ? À éclairer, Pardi !
Il y a quelques jours, l’un d’eux, parmi les plus discrets, l’a noté huit, sans commentaire. Qu’est-ce qui m’a poussé à aller voir de quoi il s’agissait ? Je l’ignore. Le résumé m’a interpelé, mais surtout, je suis tombé sur la chronique de "Lireaulit" qui m’avait échappé, à l’époque (ou je ne m’en souvenais plus – il a 6 ans). J’ai l’habitude des Grands enthousiasmes enflammés de Lireaulit, mais là, elle a fait fort, le Feu normand était devenu un embrasement incontrôlable attisé par les grandes sècheresses de l’été ! Il faut impérativement renforcer la flotte de Canadair !
Bon, c’était devenu une obligation, je devais le lire, point.
En plus, l’auteur, Laurent Mauvignier, je connais (un peu), j’ai lu « Histoires de la nuit » (tiens Lireaulit n’a pas aimé…), il y a deux ans (9/10).
Laurent Mauvignier est né à Tours en 1967, il est diplômé en arts plastiques (1991), il publie son premier roman Loin d'eux à 32 ans, en 1999. Suivront une douzaine de romans dont Continuer (2016) prix Culture et Bibliothèques pour tous 2017, et Histoires de la nuit (2020). Il a également écrit trois pièces de théâtre, cinq essais et divers textes et scenarii de télévision.
Poursuivons avec Continuer : (vous aurez remarquer que j’ai évité "continuons")
Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Eh bien voilà, je n’ai pas le bon livre… Mais j’ai le bon entretien !
Je n’ai pas le bon livre, car j’ai la version numérique de la réédition de poche 2018 (où ne figure pas la note ci-dessous), mais j’ai retrouvé le bon entretien de 2016, qui l’explique :
https://diacritik.com/2016/09/01/laurent-mauvignier-il-y-a-des-livres-qui-veulent-nous-soumettre-a-nos-peurs-plutot-que-de-les-interroger/#more-15008
Et donc, à la question : "Avant même que l’histoire de Sibylle et Samuel ne débute, vous indiquez en lisière de Continuer, par une note, que « L’idée de ce roman est venue de la lecture d’un article du Monde, en août 2014 ». Quel était le sujet de cet article et en quoi sa lecture a-t-elle pu faire naître chez vous le désir d’un récit ?"
Et Laurent d’expliquer : « Cet article, signé Pascale Krémer, raconte l’histoire d’un homme qui a emmené son fils, un adolescent en difficulté, faire une randonnée à cheval pendant trois mois au Kirghizistan. […] Cet article revenait sans cesse, il portait les germes d’une ouverture, d’un questionnement. […] Quand je me suis vraiment décidé à écrire ce livre, il était évident que je ne garderais de l’histoire originale que son ossature : j’ai très vite pensé que ce serait l’histoire d’une femme et de son fils, et non d’un homme. Le rapport père/fils m’intéresse, mais dans le contexte, je trouvais que c’était trop attendu – ce mélange de vie au grand air, des chevaux, de dépassement de soi et d’un rapport de transmission, tout ça avait une connotation « virile » qu’il fallait casser, assouplir, pour donner une matière plus malléable. »
Donc, c’est l’histoire d’un ado, Samuel, seize ans, qui a perdu tous les repères. Il est en rébellion contre tout et tous, et sans se l’avouer, contre lui-même, et qui accumule les bêtises, entrainé par quelques copains mal inspirés. Il est un peu caricatural, mais hélas il existe à des milliers d’exemplaires. Comment expliquer sa dérive sans dévoiler toute l’intrigue ? Car il est aussi victime. Victime de son père qui est un véritable connard… Mais n’a-t-il pas des raisons de se conduire en connard ? Et sa mère, Sibylle, est-elle si blanche ? Elle qui se débat contre ses propres fantômes. Qui n’a jamais aimé le père de Samuel. Qui s’est tu pensant protéger son fils alors que le mensonge, même par omission, ne peut qu’engendrer le déséquilibre. La chevauchée qu’elle s’impose, et qu’elle impose à Samuel dans les montagnes, "pour le sauver", ne participerait-elle pas à sa propre rédemption ?
« Il fallait que Samuel comprenne des valeurs qui étaient les choses simples et essentielles, les autres, le respect des autres, écouter les autres, la simplicité de la lenteur, du contact avec la vie, qu’on balance ce putain de monde qui nous sépare les uns des autres et qu’on arrête de prendre pour inéluctable ce qui ne l’était que par notre passivité, notre docilité, notre résignation. » Comme souvent, on ne dit rien et tout le monde en souffre. Par passivité, par docilité, par résignation, Sibylle se tait, et j’ajouterais, par erreur. Car ça lui vaut d’être l’incapable, la velléitaire de service, sujet de moqueries de son mari et de haine de son fils.
Il ne comprend pas. Il ne comprend pas la "punition" que sa mère lui impose, « Oui, ce que tout le monde regardait d’un œil émerveillé, lui trouvait ça complètement narcissique et délirant. Elle fait ça pour se donner le beau rôle. Elle fait ça pour se trouver formidable et sortir de sa propre merde, se disait-il, et si elle veut corriger des erreurs qu’elle a faites, eh bien, c’est trop tard, lui, il ne pardonnerait pas. »
Alors, comment faire, comment va-t-elle s’y prendre pour qu’un jour, comme le Phénix renaissant, devant son père ébahi, Samuel lui expliquera qu’il faut « Aller vers les autres, si on ne le fait pas un peu, même un peu, de temps en temps, tu comprends, je crois qu’on peut en crever. Les gens, mais les pays aussi en crèvent, tu comprends, tous, si on croit qu’on n’a pas besoin des autres ou que les autres sont seulement des dangers, alors on est foutu. Aller vers les autres, c’est pas renoncer à soi. » Mais aller vers les autres ne suffit pas, les autres se doivent de vous reconnaître.
Sans doute, la reconversion de Samuel a-t-elle été un peu brutale, mais il fallait bien finir le livre…
Je rejoins Lireaulit sur la beauté de certaines pages, mais je confirme que parfois on subit des longueurs et des lourdeurs dénoncées par 6nezfil. À vous de juger…
Afficher en entierMa seconde lecture de l'auteur d'origine tourangelle, dont j'avais beaucoup apprécié "Continuer".
Pour ce roman, je resterai plus mitigée. Je me suis sentie un peu trop oppressée par la plume et le rythme du récit, et c'est surtout la seconde partie du livre qui a retenu mon attention. Un récit percutant qui parle du traumatisme de la guerre (d'Algérie), de la brutalité des hommes, de la rancoeur, et d'une impossible résilience...
Une écriture extrêmement ciselée et incarnée, mais à laquelle je n'ai pas totalement adhéré.
Afficher en entierquel beau roman et quel beau texte !
Afficher en entierUn pauvre homme, se fait arrêter pour vol, par les vigiles d'un supermarché. On assiste alors à une scène illustrer « l'abus de pouvoir », dans toute son atrocité. le pauvre homme est battu à mort, et laissé en plan dans un coin. le frère de la victime, nous raconte son histoire.
Ce récit, inspiré d'un réel fait divers, retrace l'histoire de cet homme, battu à mort.
L'originalité de cet ouvrage, se trouve dans sa syntaxe. Ici, vous ne trouverez que très peu de ponctuation. Aucun point en fin de phrase, aucune majuscule. Cette particularité nous amène à nous mettre à la place de la victime, haletante, sans pouvoir faire de pauses. Les nombreuses répétitions de l'ouvrage nous apportent un flot continu d'informations, nous étouffant un peu plus.
Ce texte met en avant de véritables problématiques politiques, en utilisant un style d'écriture poétique.
Je suis restée scotchée lors de ma lecture de cet ouvrage choc, et engagé.
Afficher en entierQue faire quand ton fils devient un vrai délinquant ? Quand il devient une personne sans valeurs qui dénigre tout ? Sibylle, elle, choisit de partir avec lui au Kirghizistan afin de lui réapprendre l'essentiel : la nature, l'amitié, l'entraide et tant d'autres choses encore ... A cheval, ils vont parcourir les montagnes dans des conditions parfois extrêmes ... Si ce voyage sera bénéfique pour samuel (son fils), le sera t'il pour elle ? Une magnifique histoire sur la relation mère-fils ! Par sa plume, Laurent Mauvignier décrit avec justesse les sentiments humains de ces deux personnes. Son message ? Ta peur des étrangers passe d'abord par la peur de te trouver toi-même ! Très bon moment de lecture.
Afficher en entier"Tout mon amour" est une pièce de théâtre qui m'a profondément touchée et émue. Je l'avais vu en représentation, j'étais ressortie du théâtre bouleversée, et le texte écrit m'a fait le même effet.
On suit l'histoire d'une famille, d'un père, d'une mère, d'un frère, qui recherchent désespérément leur jeune Elisa, disparue dix ans plus tôt sans laisser de traces, alors qu'elle n'était qu'une jeune enfant. Un soir, alors que le Père rentre de l'enterrement de son propre père et discute au téléphone à côté de sa femme, une jeune femme sonne à la porte : elle se présente comme étant leur fille, et leur ramène une boite qui, manifestement, lui appartenait. Derrière, tout explose; entre ceux qui y croient et ceux qui refusent de l'accepter, on découvre une famille brisée qui n'a jamais pu faire le deuil d'un enfant perdu.
Cette pièce est d'une grande violence, et c'est la raison pour laquelle elle touche son lecteur (ou son spectateur) au plus profond de lui. Tout n'est que colère, haine, tristesse, les personnages se déchaînent entre eux, s'agressent, se battent; et incapables de faire face à la douleur sourde qui les ronge, ils font du mal aux autres. Les seuls moments de répits sont ceux amenés par l'inconnue, puis tout recommence, plus brutalement encore. Mais toute cette agressivité apparente transmet également un message. Je n'ai pas lu un livre où on se contente de regarder des membres d'une même famille se cracher au visage, j'ai lu un livre où on apprend sur nous-même, sur les autres, sur les émotions, sur le deuil, sur les relations... Et c'est incroyable.
Une pièce de théâtre à lire.
Afficher en entierVoici un livre qui est très très difficile à conseiller ... La plume de l'auteur demande un temps d'adaptation. J'ai commencé et quand enfin j'ai pris le rythme de ces phrases, j'ai recommencé ... C'est l'histoire d'un drame, celui de Luc. Cette solitude dans laquelle il s'enferme sans pouvoir en parler, sans trouver les mots pour la dire. Laurent Mauvignier le fait pour lui et c'est très juste ! compliqué mais très juste ! Un roman d'ambiance où une chape de plomb s'abbat sur vos épaules ... A ne pas lire donc si vous passez par des moments difficiles (dépression, angoisse, solitude justement, ... )
J'ai adoooré cette lecture ardue mais tellement réelle ! Troisième livre de cet auteur ... je passe toujours des moments intenses avec lui !
Afficher en entierOn parle de Laurent Mauvignier ici :
2019-01-19T19:31:58+01:00
2010-03-23T11:58:17+01:00
2010-01-29T18:01:35+01:00
Les gens aiment aussi
Dédicaces de Laurent Mauvignier
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Editeurs
Les Editions de Minuit : 11 livres
Biographie
Ecrivain français
[Littérature française]
Né à Tours en 1967
Diplômé de l'école des Beaux-Arts, Laurent Mauvignier choisit finalement de renouer avec son amour de jeunesse, l'écriture. Son premier roman, 'Loin d'eux', paraît en 1999 aux éditions de Minuit, une maison à laquelle il demeure fidèle et qui publie ses ouvrages suivants, parmi lesquels 'Apprendre à finir', 'Seuls' ou 'Le Lien'. L'écrivain, qui définit lui-même son travail comme une tentative de saisir le réel dans sa dimension indicible, de 'mettre des mots sur la souffrance, l'amour ou le manque', s'inspire tantôt de faits divers ou tantôt d'événements historiques. Ainsi, la tragédie du stade de Heysel lui sert de point d'ancrage pour la rédaction de 'Dans la foule' en 2006 ; la guerre d'Algérie lui inspire le roman 'Des Hommes', paru en 2009. Notamment admiré pour sa capacité à orchestrer les différents points de vue, à faire entendre de multiples voix, Laurent Mauvignier et son oeuvre font régulièrement l'objet des commentaires les plus élogieux.
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