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Tous les livres de Louis-Ferdinand Céline

- Que ferez-vous, Monsieur Abetz, quand l'armée Leclerc sera ici? A Sigmaringen? Ici même? ...

au Château? Ma question les trouble pas... ni Hoffman ni lui, ils y avaient pensé... - Mais nous avons en Forêt Noire des hommes absolument dévoués, monsieur Céline!... notre maquis brun!... - Tout de même! tout de même, monsieur Abetz!... la petite différence!... vous faites semblant de ne pas savoir!... vous là, Abetz, même archivaincu, soumis, occupé de cent côtés, par cent vainqueurs, vous serez quand même, Dieu, Diable, les Apôtres, le consciencieux loyal Allemand, honneur et patrie! le tout à fait légal vaincu! tandis que moi énergumène, je serai toujours le damné sale relaps, à pendre!...

Deuxième grand roman de Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, publié en 1936, raconte l'enfance du Bardamu de Voyage au bout de la nuit, paru quatre ans auparavant. Après un prologue situant son présent, médecin dans les années trente, le héros narrateur, Ferdinand, se rappelle ses jeunes années, dans un milieu petit bourgeois, vers 1900. Il est fils unique, élevé dans un passage parisien entre une grand-mère éducatrice fine et intuitive, une mère sacrificielle propriétaire d'un petit magasin de dentelles et objets de curiosité et un père violent et acariâtre, employé dans une compagnie d'assurances. Il grandit maladroitement, sans cesse victime des reproches amers de ses parents, multiplie les apprentissages et les échecs sentimentaux et professionnels, séjourne dans un collège anglais avant de voir son destin basculer avec la rencontre d'un inventeur loufoque, Léonard de Vinci de la fumisterie scientifique, pour vivre des aventures toujours tragi-comiques...

Texte des origines, marqué par le sceau de l'image maternelle, Mort à crédit est un parcours initiatique, tout en violence et en émotion, où les souvenirs s'accompagnent des misères et des révoltes de l'enfance. C'est aussi une formidable évocation de Paris au tournant du siècle, drôle et riche de cocasseries irrésistibles, dans un style propre à Céline, fait d'exclamation, cassant la syntaxe traditionnelle, transposant le parler populaire dru et vert dans le langage écrit.

Céline au milieu de l'Allemagne en flammes. Avec ces compagnons d'infortune, -sa femme Lili, l'acteur Le Vigan, et le chat Bébert -, le voici à Baden-Baden dans un étrange palace ou le caviar, la bouillabaisse et le champagne compte plus que les bombardements, puis dans Berlin en ruines, et enfin à Zornhof dans une immense propriété régie par un fou. C'est une gigantesque tragédie-bouffe, aux dimensions d'un pays qui s'effondre, vécue par celui qui se nomme lui-même "le clochard vieillard dans la merde".

Céline relate son périple à travers l'Allemagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale tentant de rejoindre le Danemark, accompagné de l'acteur Robert Le Vigan, de sa femme et de son chat Bébert. Le texte fait des allers et retours fréquents entre les événements vécus lors de ce périple et des considérations de Céline sur sa vie en général.

Bagatelles pour un massacre est le deuxième pamphlet de Louis-Ferdinand Céline, après Mea Culpa publié en 1936, qu'il rédige durant le deuxième semestre de l'année 1937

L'incipit : « Le monde est plein de gens qui se disent des raffinés et puis qui ne sont pas, je l'affirme, raffinés pour un sou. »

L'auteur discute avec « un petit pote » à lui, Léo Gutman, de son penchant pour les danseuses. Il a l'intention d'écrire un « ballet en plusieurs actes », « la naissance d'une fée ».

L'ouvrage se termine par un divertissement : « Van Bagaden - Grand Ballet Mime et quelques paroles ».

Les Beaux Draps est le dernier des quatre pamphlets de l'écrivain Louis-Ferdinand Céline. Les Beaux Draps est édité le 28 février 1941 aux Nouvelles Éditions Françaises. Publié sous l'Occupation, Louis-Ferdinand Céline y exprime une nouvelle fois son aversion des Juifs et des Francs-Maçons, son dégoût de la démocratie parlementaire, mais aussi sa sympathie pour l'Occupant ...

Uniformes kaki et fanfares de la Garde sont un spectacle familier clans le Londres des années 1916 ou 1917 : l'Europe en guerre compte ses hommes et l'on n'entend plus parler que de volontaires ou de rappelés. Même à Londres, les Français qui n'appartiennent à aucune de ces catégories se sentent mal vus. Cela enrage Cascade qui se déclare prêt à monter un bureau de recrutement pour tous ceux qui ne veulent pas « y » aller.

Ferdinand, lui, en était revenu, médaillé et réformé à 80 p. Z00. Et c'est bien la faute de la guerre s'il gravite maintenant dans l'orbite (le ce Cascade, caïd de la prostitution, en compagnie de l'anarchiste Borokrom dont les excentricités provoquent des catastrophes en série. Ainsi le trépas du prêteur sur gages Titus Van Claben précipitera Ferdinand dans les rets du Chinois, « prospecteur agréé des mines et explorateur des aires occultes ».

('es membres de « la bande à Cascade », comme dit le policier Matthew, sont maîtres dans l'art de susciter des péripéties qui se télescopent à un rythme endiablé, et que Céline raconte dans le style à l'emporte-pièce - argotique, syncopé, foisonnant - qui l'a rendu célèbre.

Léo Malet est né en 1909, à Montpellier. Autodidacte. Il débuta dans la vie

L'auteur narre les derniers mois de l'Occupation allemande en France et sa détention au Danemark.

Guignol's Band II est, après Rigodon, le deuxième roman de Céline publié de façon posthume. C'est en effet trois ans après la mort de l'écrivain que Gallimard édite, sous le titre Le pont de Londres, la deuxième partie de Guignol's band (paru en 1944). Il est certain que la rédaction de ce roman est commencée par Céline dès janvier 1944, le premier tome étant mis en vente au mois de mars de la même année. Avant de quitter Paris en juin, Céline confie à Marie Canavaggia une première version dactylographiée de Guignol's II, qu'elle conservera durant presque 20 ans. Parallèlement, l'écrivain emporte également une copie avec lui. Il retravaille son manuscrit alors qu'il se trouve en Allemagne mais son exil au Danemark et son emprisonnement (décembre 1945) l'amènent à se lancer dans le projet de Féerie pour une autre fois. Dans la correspondance avec sa secrétaire, Céline évoque "Pantin II". En mars 1947 il lui écrit et lui précise : "Guignol's II est terminé, mais il faudrait le retaper entièrement et je n'ai bien entendu qu'un seul manuscrit. Je n'oserai jamais le confier à la poste. Tout recopier à la main en double ? Quelle perte d'énergie et de temps. Enfin nous n'en sommes pas là, nous verrons." La version remise à M. Canavaggia en 1944 devient dès lors une version intermédiaire. Curieusement, après son retour en France, Céline ne reviendra pas sur l'éventualité de publication de ce roman malgré les questions de Marie Canavaggia à ce sujet.

Le discours développé par Céline dans Mea Culpa vise à déstructurer le système communiste qui, selon l'écrivain, accentue les inégalités plutôt qu'il ne les supprime. Le système politique russe, en tentant de persuader le peuple que les injustices ont disparu, en promettant la répartition systématique des richesses, n'ose pas avouer, comme cela est le cas pour les systèmes capitalistes, la réalité de l'ordre social et l'inévitable maintien de catégories privilégiées :

" Mineur ! la mine est à toi ! Descends ! Tu ne feras plus jamais grève ! Tu ne te plaindras plus jamais! Si tu gagnes que 15 francs par jour ce seront tes 15 francs à toi ! "

Dès lors, les inégalités existent et perdurent, doublées d'un mensonge fait au peuple, opprimé et silencieux. L'enrichissement des puissants est inévitable et la population en subit les conséquences, puisque l'on tente de la persuader du contraire :

" On le fait crever [le peuple] par la misère, par son amour-propre aussi ! Vanité d'abord ! La prétention tue comme le reste ! Mieux que le reste ! "

Céline s'incrit délibérément en-dehors des discours intellectuels de l'époque, s'affiche pour la première fois comme un écrivain prenant la plume pour le développement exclusif d'un sujet politique. Il poursuivra par la suite l'écriture pamphlétaire, avec les conséquences que l'on sait..

Troisième des quatre pamphlets de Louis Ferdinand Céline, après Mea culpa en 1936 et Bagatelles pour un massacre en 1937, L'école des cadavres est paru en 1938. Il n'a jamais été réédité, pour cause d'antisémitisme aggravé et de provocation à la haine raciale

Louis Ferdinand Céline embrouille un professeur de la Sorbonne au square des Arts et Métiers... Une très lucide vision de la question du Livre à l'ère moderne.

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Convaincu d’être un écrivain maudit, maltraité par son propre éditeur — ce qui sera une ritournelle des futures œuvres céliniennes —, Céline met au point un rendez-vous avec un auteur de la maison Gallimard pour jouer le jeu de l’« interviouwe ». Son interlocuteur imaginaire, le professeur Y, alias Colonel Réséda, qu’il s’est choisi bien hostile et médiocre — puisqu'il finit par perdre ses moyens et se pisser dessus —, fait figure de piètre « interviouweur » et de marionnette grotesque ; Céline doit lui souffler toutes les questions et lui rabâcher les réponses. Cette « interviouwe » est une façon de critiquer son propre éditeur et le climat littéraire ambiant.

Cette parodie des entretiens littéraires recèle un art poétique véhément. Céline y critique les goûts du public, son attirance pour le faux, l’inauthentique, sa préférence pour les romans « chromos » rédigés par des auteurs médiocres et dans une langue académique momifiée. Seul à avoir compris l’urgence d’évoluer que le cinéma intime à la littérature — comme jadis la photographie l’avait fait à la peinture —, il pense avoir bouleversé le genre romanesque par son « style rendu émotif » qu'il caractérise par l'usage des points de suspension et de l'argot. Cette trouvaille infime mais géniale consiste à restituer dans l’écrit l’émotion de la langue parlée.

La métaphore du métro dont les rails sont « profilés exprès » expose le rôle terroriste que Céline se donne à l’égard des lecteurs : il veut les emporter coûte que coûte dans sa « rame émotive ». Rejeté pour ses pamphlets antisémites, il fait du conflit ouvert avec le public la pierre d’angle de ses textes. C’est aussi celle des Entretiens, et la tension croissante entre les deux interlocuteurs leur confère une dimension théâtrale qui explique que l’œuvre ait connu de nombreuses adaptations scéniques, même si ce n'est pas l'oeuvre la plus connue de Céline.

Scénario dédicacé à l'actrice Arletty, ce texte n'est pas un travail totalement abouti mais plutôt une ébauche de l'écrivain.

Le récit se construit autour de deux personnages, Arletty et Jérôme, couple sulfureux qui traversent de multiples péripéties à travers l’Afrique ou les États-Unis.

Conte dans lequel le héros, un jeune vagabond, évolue au fil de rencontres rocambolesques.

Seule oeuvre théâtrale écrite et publiée par Céline, L'Eglise constitue en quelque sorte une répétition générale du Voyage au bout de la nuit. L'Eglise bien que publiée en 1933, un an après le Voyage, avait été écrite en 1926. Et déjà le protagoniste s'appelle le docteur Bardamu. Dans LEglise, le ton, bien que nouveau, n'a pas encore la force torrentielle que l'on connaît. La langue classique se heurte encore au parler populaire qui s'épanouit en quelques monologues très céliniens. L'action se déroule en Afrique, dans une petite résidence française, puis aux Etats-Unis dans les coulisses d'un music-hall new-yorkais, ensuite à Genève au siège de la Société des Nations et enfin dans la banlieue parisienne, dans un bistrot transformé en clinique au dernier acte. Les thèmes céliniens apparaissent au hasard des situations : le mépris des coloniaux ambitieux et médiocres, l'impuissance de l'homme devant la souffrance et la mort, le besoin de beauté et d'harmonie, l'amour des gens simples et des enfants. Ferdinand Bardamu apparaît comme un être vaincu d'avance par la fatalité et le cynisme général, essayant de survivre dans l'ombre. Comme le dit un des personnages : " Bardamu est un garçon sans importance collective. C'est tout juste un individu. " Sartre mettra cette phrase en épigraphe à La Nausée. Le grand intérêt que suscite L'Eglise est d'être une des toutes premières oeuvres de Céline et de contenir en germe les éléments qui permettront de situer son auteur à côté de Faulkner et de Joyce.

Prynthyl est une sirène. Après une grave faute, elle est punie par Vénus. En effet, Vénus lui impose de vivre hors de l'eau. Cette punition a pour but l'exil et la pénitence. Pryntyl a maintenant des jambes. Elle va à la découverte du monde des humains. Elle en est à la foie effrayée et curieuse.

Vraisemblablement rédigée en mai 1927, Progrès est la seconde (et dernière) pièce de théâtre écrite par Céline. Sa rédaction survient juste après celle de L'Église. Céline ayant soumis cette dernière aux éditions Gallimard et la maison l'ayant refusée en octobre de la même année, il ne tentera pas sa chance pour Progrès. Les éditions Mercure de France publieront la pièce en 1978, et elle sera ensuite reprise dans les Cahiers Céline 8 : Progrès, suivi de Oeuvres pour la scène et l’écran (Ed. Gallimard, 1988).

D'abord intitulée Périclès, sous-titrée "Farce en trois tableaux et petits divertissements", cette pièce présente d'évidentes imperfections, mais a le mérite de porter en elle de nombreux points communs avec le futur Mort à crédit.

«À partir de mars 1947, ayant quitté la prison pour l'hôpital de Copenhague, Céline peut écrire librement. Son activité épistolaire se développe alors considérablement, avec ses anciens amis restés en France et avec de nouveaux venus qui se manifestent à lui. C'est le cas de l'écrivain Albert Paraz (1899-1957) qui entame sa correspondance avec l'exilé en juin 1947. Elle durera dix ans et compte 353 lettres. Ce qui en fait l'une des plus étendues après celle que Céline entretient avec sa secrétaire Marie Canavaggia depuis 1936. Cependant elle présente un caractère qui la distingue de toutes les autres : Paraz a l'idée, acceptée avec réserves puis contrôlée par son correspondant, de mêler les lettres qu'il reçoit du Danemark à ses écrits autobiographiques, Le Gala des vaches (1948) et Valsez, saucisses (1950) - ce qui fait de lui le premier éditeur d'une correspondance de Céline.» Jean Paul Louis.

Marie Canavaggia, "Mlle Marie ma secrétaire" comme l'appelait Céline, fut à la fois secrétaire, en effet, mais aussi collaboratrice de l'écrivain : dès le 12 avril 1936, alors que leurs relations épistolaires s'engagent avec la mise au point de Mort à crédit, Céline lui écrit : "Mais non ! Mais non! Il n'est pas de petits détails qui peuvent me lasser! Je les veux tous! La moindre virgule me passionne." Marie Canavaggia, traductrice de l'anglais et de l'italien, en prenant la suite de Jeanne Carayon qui avait suivi l'établissement du texte de Voyage au bout de la nuit, entame ainsi à quarante ans une seconde carrière. Elle devient intime de toute l'œuvre de Céline, jusqu'à Nord en 1960, en lui manifestant une admiration et un dévouement passionnés, alors que rien ne semblait l'y préparer. D'une secrétaire, d'une assistante plutôt comme elle l'écrira elle-même, elle assure le travail en amont (relecture des dactylographies successives, puis des épreuves), mais aussi après les publications : elle collectionne les articles et comptes rendus, surveille la mise au point et l'expédition des lettres de répliques aux journaux, procure à l'écrivain des livres dont il a besoin et, à l'occasion, retrouve pour lui un mot qu'il a perdu... Son rôle devient prépondérant lorsque Céline s'exile au Danemark : "Je ne vis que par vos lettres", lui écrit-il en 1945, et quand plus tard la "fabrique" littéraire se sera remise en route tant bien que mal : " Quelle joie cette collaboration si intime, si intelligente, si vivifiante." Ainsi ces lettres à Marie Canavaggia, qui forment le corpus épistolaire célinien le plus important en nombre (508 lettres) comme le plus étendu dans le temps (1936-1960), sont-elles un inestimable témoignage sur la genèse du style et le travail acharné que Céline mène sur l'écriture, en toutes circonstances et jusqu'au bout de sa vie. Cette édition reprend le texte qui a été revu et l'appareil critique mis à jour de l'édition originale en trois volumes de 1995, dont le tirage à quatre cents exemplaires avait été rapidement épuisé.

Si ce récit ne fait pas partie de l'œuvre de Céline au sens strict, puisqu'il n'a pas été publié par lui tel quel, il n'en est pas moins un texte pleinement célinien. Il s'agit d'une première version de Féerie pour une autre fois, dont le titre est déjà trouvé pour moitié. Quant au récit, s'il est déjà proche du texte définitif dans ses premières pages, il en diffère assez par la suite pour faire figure d'inédit. Le roman publié s'en est en effet éloigné, d'abord parce que Céline a éprouvé le besoin de faire suivre ces premières pages d'un prologue polémique (Féerie I), ensuite parce qu'il a renoncé à reprendre pour le parfaire le récit de tous les épisodes qui suivaient le bombardement de Montmartre (Féerie II). On a donc ici affaire au Féerie pour une autre fois tel que Céline l'avait imaginé et écrit à l'origine.

Et c'est vers la fin de ces deux années passées dans la chirurgie qu'il écrivit, avec cette pointe de hargne par laquelle se caractérise déjà sa plume impatiente: "Tout ce qui se fait ici me paraît bien inutile, les décès se succèdent avec simplicité. On continue à opérer, cependant, sans chercher à savoir vraiment pourquoi tel malade succombe plutôt qu'un autre dans des cas identiques."

Et parcourant ces lignes on peut dire que c'est fait !

Que son panthéisme est enterré. Qu'il entre en révolte, qu'il est sur le chemin de la lumière ! Rien désormais ne l'arrêtera plus. Il ne sait pas encore par quel côté il va entreprendre une réforme grandiose de cette chirurgie maudite, mais il est l'homme de cette mission, il le sent, et le plus fort est qu'un peu plus, c'était vrai. Après un brillant concours, il est nommé maître de chirurgie le 26 novembre 1846."

Le " grain de la voix ", une découverte de Roland Barthes, ça existe. Il suffit de lire Léautaud ou Cendrars, pour entendre comment ils ont transformé les mots en belle farine. À la lecture, on reconnaît ainsi leur timbre, des inflexions, une façon personnelle de tordre les phrases, inimitables. Alors, avec Céline, c'est le pompon! Lisez seulement ces quelques produits d'entretiens, ces harangues, prononcés entre 1933 et 1961. Vous écoutez un concert de graves et d'aigus, des reniflements, des sarcasmes, des finesses, des jurons, de l'argot aussi, le tout distillé au fil des rencontres. Il se répète, il enfonce le clou, il le martèle, il jouit de son propre bagout, il en met plein les oreilles de ceux qui, tandis que le magnétophone tourne (une grosse machine sans doute, encore primitive), ne mouftent guère. Ce talent de démolisseur, l'effrayante réponse aux dénonciations de Sartre, A l'agité du bocal, en est l'exemple le plus illustre. Il retrouve sa musique pour crânes et fémurs des pamphlets. Elle est atrocement comique, façon ventriloque.

"- Oh! Vous êtes donc tout à fait lâche, Ferdinand! Vous êtes répugnant comme un rat...

- Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans... Je ne la déplore pas moi... Je ne me résigne pas moi... Je ne pleurniche pas dessus moi... Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tord, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux: je ne veux pas mourir."

1949. Le procès de Céline va s’ouvrir. L’écrivain cherche des soutiens. Henri Mondor se laisse convaincre ; chirurgien, homme de lettres, académicien, il sera le «Grand Savant, couvert de Gloire, repêchant du gibet le minable pustuleux poëtasseux confrère». Céline ne cessera plus de le solliciter, et il utilisera la notoriété de son «illustre ami» pour bâtir sa propre légende. Les lettres inédites retrouvées par Cécile Leblanc à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet retracent l’histoire de cette construction, qui est aussi celle d'une obsession.

Cette obsession, c’est la Pléiade. Céline veut en être. Mais il lui faut, en guise de préfacier, «un parrain illustre et bienveillant». Mondor, une fois de plus, serait l’homme de la situation. Reste à le persuader, et à l’orienter. Tel est l'intérêt majeur de ces lettres : le romancier y réinvente sa vie et y livre au «cher Maître» les clefs de son art. Quand, en 1960, il reçoit la préface (ici reproduite en annexe), il est au comble de la joie : ce qu’y dit Mondor est l’exact reflet de ce que son «poëtasseux confrère » lui a dicté, lettre après lettre.

On ne présente plus le fameux texte de Céline A l'agité du bocal sur " Jean-Baptiste Sartre ", réponse acerbe à l'article sartrien " Portrait d'un antisémite " paru dans Les Temps Modernes en 1945. Les textes qui suivent proviennent de différentes périodes : " Les carnets du cuirassé Destouches ", rédigés en 1914, révèlent un Céline mélancolique mais déjà sûr de lui : " En un mot, je suis orgueilleux, est-ce un défaut, je ne le crois et il me créera des déboires ou peut-être la Réussite " ; " 31, Cité d'Antin ", préface inédite rédigée en 1930 pour introduire les esquisses des peintures décoratives d'un hôtel par Henri Mahé ; " Bezons à travers les âges ", préface du livre historique d'Albert Sérouille sur la ville de Bezons paru en 1944, et qui fut versé dans son dossier " collaboration " ; " L'argot est né de la haine, il n'existe plus ", texte court publié en 1957 sur la véritable origine de l'argot : la misère ; " Des pays où personne ne va jamais ", interview de 1960 où Céline parle de sa jeunesse, de sa vie, de son désir de se retirer dans une région où " personne ne va jamais ".

Texte très réaliste, l'intrigue se déroule sur une île bretonne, thème récurrent dans l’œuvre de Céline. Un village de pêcheurs est troublé par l'arrivée d'une femme, qui rend jalouse la population féminine, et brouille l'organisation de cette micro-société.

Quand Céline rencontre les dieux et revisite la mythologie, quand il met en scène son imaginaire, on assiste à un spectacle total où l'amour, la jalousie, les sons et les lumières se mêlent en une sarabande extravagante d'invention et de drôlerie. Et Céline n'est jamais loin de la scène. Ne serait-ce pas lui-même qui parle ainsi du dieu Mars : «En musique formidable, il rémoule, rémoule... Je vous roule tous dans la farine ! Voilà son invective finale.»

Mon cher Éditeur et ami, Je crois qu’il va être temps de nous lier par un autre contrat, pour mon prochain roman «RIGODON»… dans les termes du précédent sauf la somme - 1 500 NF au lieu de 1 000 - sinon je loue, moi aussi, un tracteur et vais défoncer la NRF, et pars saboter tous les bachots ! Qu’on se le dise !

Bien amicalement votre Destouches

De l’envoi du manuscrit de Voyage au bout de la nuit en 1931 à cette dernière missive adressée la veille de sa mort, ce volume regroupe plus de deux cents lettres de l’auteur aux Éditions Gallimard et réponses de ses interlocuteurs. Autant d’échanges amicaux parfois, virulents souvent, truculents toujours de l’écrivain avec Gaston Gallimard, Jean Paulhan «L’Anémone Languide» et Roger Nimier, entre autres personnages de cette «grande partouze des vanités» qu’est la littérature selon Céline.

Dans ce petit livre, Céline nous donne, à travers des entretiens ou des lettres, ses meilleures explications sur son style d’écriture.

Son idée aussi est qu'au cours des siècles tout a été dit. L’important donc n'est pas tellement ce que l’on dit, mais la façon de le dire, de l'écrire. Son objectif était de mettre par écrit la langue parlée qui, plus que toute autre, est capable de faire passer des émotions. Il n'est pas d'accord pour dire " Au début était le verbe ". Pour lui la vérité est plutôt dans " Au début était l'émotion ". C’est elle qu’il veut transmettre, et pour cela, il estime qu’il a droit à transformer la langue. Celle des académiciens est incapable pour lui de transmettre ce qu'il veut dire. C'est une langue morte, dit-il. Terrible, cette phrase qui clôture l’interview qu'il a donnée à Georges Cazal en 1958 : " Ma mère est enterrée au Père-Lachaise, on n'a pas osé mettre le nom de peur qu’on vienne souiller. "

Publié pour la première fois en 1952, Casse-pipe raconte la première nuit en caserne de Ferdinand, au 17e régiment de cuirassiers à Rambouillet. Il découvre rapidement des soldats ivrognes qui discutent de leur vie militaire, chargée de règles et de discipline. Ferdinand le bleu subit les insultes et les humiliations. Les personnages sont dignes de toutes les infanteries du monde, parce qu'ils ont perdu toute dignité humaine en endossant celle du soldat.

De ce sujet minimum, Céline tire une vision apocalyptique, pleine de jurons, de tonnerre, de chevaux, et de bêtise. Il est ici dans toute la maîtrise de ses moyens. « Livre capital, écrivait Roger Nimier, puisqu'il paraît autobiographique ». Que ce soit par le discours comme par le langage des militaires, Céline peut s'en donner à coeur joie. Le style est là, haché, vivant, rythmé, musical.

De cette transposition du vécu en mots, Jacques Tardi a fait à son tour une transposition visuelle, avec la même fidélité à la sensibilité célinienne dont il avait déjà fait preuve dans son travail d'illustration de Voyage au bout de la nuit. Les dessins en noir et blanc, les nuances de gris de Tardi, collent parfaitement à la noirceur, le désespoir, mais aussi l'humour qui hantent les personnages du roman. En découle une oeuvre à part entière qui n'est pas seulement une illustration mais surtout une variation en images.

Les bombes, les avions, la D.C.A., les faisceaux des phares qui balaient le ciel, les éclats de toute sorte : au sein de ce déluge, Céline, dans son logis montmartrois, est aux prises avec sa femme, ses animaux, le chat Bébert et le chien Piram, ses voisins, dont Normance, un fort de la halle, et Jules, le mutilé lubrique.

Un livre où les phrases et les mots explosent dans le fracas de la guerre.

Parmi les manuscrits de Louis-Ferdinand Céline récemment retrouvés figurait une liasse de deux cent cinquante feuillets révélant un roman dont l'action se situe dans les Flandres durant la Grande Guerre. Avec la transcription de ce manuscrit de premier jet, écrit quelque deux ans après la parution de Voyage au bout de la nuit (1932), une pièce capitale de l'oeuvre de l'écrivain est mise au jour. Car Céline, entre récit autobiographique et oeuvre d'imagination, y lève le voile sur l'expérience centrale de son existence : le traumatisme physique et moral du front, dans l'"abattoir international en folie". On y suit la convalescence du brigadier Ferdinand depuis le moment où, gravement blessé, il reprend conscience sur le champ de bataille jusqu'à son départ pour Londres. À l'hôpital de Peurdu-sur-la-lys, objet de toutes les attentions d'une infirmière entreprenante, Ferdinand, s'étant lié d'amitié au souteneur Bébert, trompe la mort et s'affranchit du destin qui lui était jusqu'alors promis. Ce temps brutal de la désillusion et de la prise de conscience, que l'auteur n'avait jamais abordé sous la forme d'un récit littéraire autonome, apparaît ici dans sa lumière la plus crue. Vingt ans après 14, le passé, "toujours saoul d'oubli", prend des "petites mélodies en route qu'on lui demandait pas". Mais il reste vivant, à jamais inoubliable, et Guerre en témoigne tout autant que la suite de l'oeuvre de Céline.

Ferdinand, le héros de Guerre, a quitté la France pour rejoindre Londres, "où viennent fatalement un jour donné se dissimuler toutes les haines et tous les accents drôles". Il y retrouve son amie prostituée Angèle, désormais en ménage avec le major anglais Purcell. Ferdinand prend domicile dans une mansarde de Leicester Pension, où le dénommé Cantaloup, un maquereau de Montpellier, organise un intense trafic sexuel de filles, avec quelques autres personnages hauts en couleur, dont un policier, Bijou, et un ancien poseur de bombes, Borokrom. Proxénétisme, alcoolisme, trafic de poudre, violences et irrégularités en tout genre rendent chaque jour plus suspecte cette troupe de sursitaires déjantés, hantés par l'idée d'être envoyés ou renvoyés au front. S'il entretient des liens avec Guignol's band, l'autre roman anglais plus tardif de Céline, Londres, établi depuis le manuscrit récemment retrouvé, s'impose avec puissance comme le grand récit d'une double vocation : celle de la médecine et de l'écriture... Ou comment se tenir au plus près de la vérité des hommes, plongé dans cette farce outrancière et mensongère qu'est la vie.

Voyage au bout de la nuit. Appendices : Séquences du manuscrit et du dactylogramme - Lettres à des critiques - Postface de 1933 et préface de 1949 - Le «Voyage» au cinéma. Textes retrouvés : La Volonté du Roi Krogold - La Légende du Roi René. Appendices : Le roi Krogold - Dans le manuscrit retrouvé de «Mort à crédit». Textes retrouvés : [Guerre] - Londres. Avant-propos - Préface - Chronologie - Note sur le dactylogramme corrigé de «Voyage au bout de la nuit» - Note sur la présente édition - Notices, notes et variantes - Vocabulaire populaire et argotique - Résumé.

Mort à crédit. Appendices : Dix séquences du roman dans la version du manuscrit retrouvé - Lettres à des critiques. Casse-pipe (le texte de 1948 et de 1958, scènes retrouvées). Appendices : L'histoire de «Casse-pipe» racontée par Céline en 1957 - Carnet du cuirassier Destouches (1913) - Lettre à Roger Nimier (1950) - Le baptême du feu de 1914 raconté par Céline en 1939. Guignol's band I - Guignol's band II [Le pont de Londres]. Appendices : «Guignol's band III» : début de la rédaction, synoposis et fragment d'une suite. Préface - Avertissement - Notes sur les manuscrits retrouvés de «Mort à crédit» et de «Guignol’s band» - Notices, notes et variantes - Vocabulaire populaire et argotique - Résumé.

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