Louis Joseph Vance

Commençons avec un peu d’Histoire pour mieux comprendre tout ça. Hélios réédite une très vieille série, celle du Loup Solitaire de Louis Joseph Vance, à ce jour huit volumes. Ne vous attendez pas à en voir un neuvième sortir un jour, l’auteur est décédé depuis belle lurette ! Et ces œuvres ont déjà été maintes fois adaptés au cinéma (dans les années 30, normal que vous n’en ayez jamais entendu parler…).

Mais revenons à ce premier tome, sorti pour la première fois en 1914 (pour info, la première aventure du célèbre Arsène Lupin date de 1907). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce Loup Solitaire accuse le choc des années ! Un roman désuet, dépassé, où la condition féminine n’est pas mise à l’honneur, loin de là… Spoiler(cliquez pour révéler)On s’imagine mal comment, même pour l’époque, une infirmière pourrait être aussi greluche que Lucia Bannon.

Autre défaut, dû à l’âge du roman, le cadre. Ecrivant à son époque, l’auteur n’a pas pris la peine de décrire Paris, la ville, les mœurs. Certes, pour le lecteur de 1914, ce n’était pas utile. Mais pour nous qui connaissons un Paris bien différent, on peine à s’immerger vraiment dans ce roman « historique ». De ce fait, ce qui aurait pu être l’atout majeur du livre, devient son plus gros défaut. Le Loup Solitaire de Louis Joseph Vance a mal vieilli, et rien ne prépare le lecteur à la lecture de cette suite de clichés misogynes.

Car contrairement à ce que semble vouloir nous faire croire la Collection Hélios, le Loup Solitaire n’a rien d’un roman fantastique. La couverture (un loup hurlant à la lune), peut cependant prêter à confusion. Sur celle-ci, aucune évocation du Paris d’avant-guerre, dommage… La ville est pourtant au cœur du livre ! Les gentlemen cambrioleurs aussi, et pourtant là encore il n’est fait aucune évocation d’eux sur la couverture. J’imagine que de nombreux amateurs de loups-garous ont été tentés par le visuel avant de reposer l’ouvrage, après avoir pris connaissance de sa quatrième de couverture.

Dommage… Parce que malgré tout l’auteur prend le temps de nous décrire un héros attachant et complexe.