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Toutes les séries de Marguerite Duras

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"Les fleurs de l'Algérien" a été écrit par Marguerite Duras. Ce texte a été inspiré par des événements quotidiens et par l'actualité. Il se passe à Paris au printemps de l'année 1957.

Tous les livres de Marguerite Duras

«Ce sont des gens qui se sont aimés et qui se sont séparés. Ils sont encore jeunes. Ils ont trente ans encore, trente-cinq ans. Ils ont lu sans aucun doute. Des diplômes aussi. Ils ont été bien élevés, ils le sont restés, ils en gardent cette élégance qui jamais ne se récuse. Ils sont de bonne volonté aussi, ils ont fait comme tout le monde, ils se sont mariés, ils se sont installés et puis voilà, ils ont été arrachés l'un à l'autre par les forces mauvaises de la passion. Ils ne savent pas encore qu'ils ont été "eus".Ils sont à Évreux pour le dernier acte de leur séparation, celui du jugement de divorce. Ils ne savent toujours pas ce qui leur est arrivé. Ils sont venus chacun de leur côté pour se revoir une dernière fois, mais cela, sans presque le vouloir. [...]Tous les deux dans cet hôtel de France pendant une nuit d'été, sans un baiser, je les ferais parler des heures et des heures. Pour rien d'autre que pour parler. Dans la première partie de la nuit, leur ton est celui de la comédie, de la dispute. Dans la deuxième partie de la nuit, non, ils sont revenus à cet état intégral de l'amour désespéré.»

De quel poids le destin des autres pèse-t-il sur ceux qui en sont témoins ? Pourquoi le cri soudain d'une inconnue et la vue de son corps en sang ont-ils troublé si fort Anne Desbaresdes, qui est une femme jeune et riche, uniquement attachée à son petit garçon ? Pourquoi retourne-t-elle au café sur le port, où le cadavre de l'inconnue s'était écroulé dans le jour tombant ? Pourquoi interroge-t-elle cet autre inconnu, Chauvin, témoin comme elle ? Une étrange ivresse s'empare d'elle, où les verres de vin qu'elle se fait servir, et qu'elle boit lentement, ne sont au mieux que des prétextes. Sur le lieu du crime commis par un autre, elle revient chaque jour. Chaque jour elle interroge plus avant, parle elle-même un peu plus longuement. L'enfant joue dehors pendant qu'elle s'attarde. Mais un jour elle viendra seule ? Un jour elle aura la réponse. Que cherchait-elle donc ? L'amour de Chauvin ? La mort des mains de cet homme qu'elle désire, et qui la désire, comme l'avait obtenue de son amant la femme assassinée ? Un immense scandale silencieux s'est enflé autour d'Anne et de Chauvin et se résout dans le silence par leurs mains qui se joignent une seconde seulement, les lèvres posées sur les lèvres une seconde. Adieu. Tout est dit.

Dominique Aury, La Nouvelle Revue Française, juin 1958.

"Rien ne m'attache au film, c'est un fantasme d'un nommé Annaud."

Au tournant des années 90, Jean-Jacques Annaud adapte "L'Amant" de Marguerite Duras pour le grand écran. L'écrivaine déplore la profonde incompréhension dont son texte fait l'objet. Elle décide alors de rédiger son propre scénario, une adaptation de son propre travail. "L'Amant de la Chine du Nord" paraît en 1991, dans l'indifférence la plus totale.

Aux silences des dialogues et aux ambiguïtés du premier livre, Duras répond avec une violence effrénée. Lumière crue jetée sur les désirs de l'Enfant, le trouble de sa sexualité naissante. Sa relation avec l'Amant chinois, faite de curiosité, de transgression - mais d'amour, jamais.

"L'Amant de la Chine du Nord" se veut l'éclaircissement d'une histoire d'amour qui n'en est pas une. Fiction librement inspirée d'un épisode réel, l'histoire est celle de deux êtres qui se plaisent sans s'aimer. Fascination pour le corps de l'autre. Connivence affective entre une jeune fille sans illusion et un homme mélancolique, partageant un désespoir existentiel. De la violation des mœurs, suivra la libération intellectuelle de l'Enfant. L'espoir d'un échappatoire, pour ceux qui souffrent de ne pas pouvoir être ce à quoi ils aspirent.

Les cinq entretiens entre Marguerite Duras et François Mitterrand publiés ici ont été réalisés de juillet 1985 à avril 1986. Parus à l'époque dans « L'Autre Journal », les voici aujourd'hui réunis, enrichis de notes et de témoignages qui en éclairent le contexte.

« C’était donc onze heures du matin, au début du mois de juillet.

C’était l’été 80. L’été du vent et de la pluie. L’été de Gdansk. Celui de l’enfant qui pleurait. Celui de cette jeune monitrice. Celui de notre histoire. Celui de l’histoire ici racontée, celle du premier été 1980, l’histoire entre le très jeune Yann Andréa Steiner et cette femme qui faisait des livres et qui, elle, était vieille et seule comme lui dans cet été grand à lui seul comme une Europe.

Je vous avais dit comment trouver mon appartement, l’étage, le couloir, la porte. »

" - Sur son corps, dit Sabana, sur son bras, il y a quelque chose d'écrit. Elle se détache du juif, prend son bras, relève la manche de sa veste et regarde. - C'est l'endroit de mon numéro. - Ecrit là d'où tu viens, dit Abahn - il ajoute - dans la capitale du monde. Sabana regarde le bras. - C'est en écriture bleue. - Quoi ? demande David. - Je ne comprends pas, je ne lis pas, dit Sabana. - C'est le mot : Non, dit Abahn. - Ils ont écrit quand ? demande David. - Au cours de la vie, dit Abahn. - C'est le même mot pour le juif et pour ceux qui veulent le tuer, dit Sabana. - Le même, dit Abahn : le mot juif, le mot contre le juif. "

Des textes de théâtres et deux adaptations («Home»de David Storey et«La mouette»de Tchekhov) parus entre les années 1970 et 1985.

Une oeuvre de jeunesse, étrange et forte, brillant d'une poésie acerbe et naïve à la fois. Duras cherche ici à explorer l'univers des gens simples, de leurs rencontres, de leurs discussions au hasard, dans les squares... Des silhouettes bravant l'infortune, guidés par un incroyable appétit d'existence...

Monsieur Andesmas, soixante-dix-huit ans, achète une maison pour sa fille Valérie. Il veut faire construire une terrasse qui domine la plaine, un village, la Méditerranée. Il attend l’entrepreneur qui est en retard. Le livre est la relation des événements qui se passent entre quatre heures et demie et la tombée du jour, durant tout cet après-midi pendant lequel Monsieur Andesmas attend.

Ecrits entre 1943 et 1949, les Cahiers de la guerre de Marguerite Duras ont longtemps été conservés dans les mythiques " armoires bleues " de sa maison de Neauphle-le-Château. Malgré l'appellation inscrite sur l'enveloppe qui les renfermait, le contenu de ces cahiers excède amplement le cadre de la guerre. On y trouve en effet des récits autobiographiques où elle évoque les périodes les plus cruciales de sa vie, particulièrement sa jeunesse en Indochine ; des ébauches de romans en cours, comme Un barrage contre le Pacifique ou Le Marin de Gibraltar ; ou le récit à l'origine de La Douleur, publié en 1985. Dix " autres textes " inédits, contemporains de la rédaction de ces cahiers, complètent cette image d'une œuvre naissante où se dessine l'architecture primitive de l'imaginaire durassien. A mi-chemin de l'œuvre assumée et du document d'archive, ces Cahiers de la guerre donnent à voir tout à la fois l'enfance d'une œuvre et l'affirmation d'un écrivain.

Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu.

L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.

De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se pousuit.

L'hisioire de Lol Valérie Stein commence au moment précis où les dernières venues franchissent la porte de la salle de bal du Casino municipal de T. Beach. Elle se poursuit jusqu'à l'aurore qui trouve Lol V. Stein profondément changée. Une fois le bal terminé, la nuit finie, cette histoire s'éteint, sommeille, semblerait-il durant dix ans. Lol V. Stein se marie, quitte sa ville natale, S. Tahla, a des enfants, paraît confiante dans le déroulement de sa vie et se montre heureuse, gaie. Après la période de dix ans la séparant maintenant de la nuit du bal, Lol V. Stein revient habiter à S. Tahla. Elle y retrouve une amie d'enfance qu'elle avait oubliée, Tatiana Karl, celle qui tout au long de la nuit du bal de T. Beach était restée auprès d'elle, ce qu'elle avait également oublié. L'histoire de Lol V. Stein reprend alors pour durer quelques semaines.

Un homme paye une femme pour que, pendant plusieurs jours, elle s’allonge nue dans un lit, dans une chambre face à la mer noire et se soumette. Il essayera d’aimer. Elle le fait, il la regarde dormir, la touchera, dormira et pleurera contre elle. Puis elle lui pose des questions auxquelles il ne répond que brièvement. Elle lui dit qu’il est atteint de la maladie de la mort, qu’elle l’avait reconnue dès le début. Au bout de plusieurs nuits, il pleure sur lui même et elle parvient à lui faire dire que c’est parce qu’il n’aime pas. Elle lui dit de ne plus pleurer sur lui même. Peu à peu, elle prend le contrôle, mais sans paraître le vouloir, comme s'il lui laissait peu à peu le contrôle. Puis, un jour, elle ne revient plus et ne reviendra jamais.

(wiki)

Lui : Tu n'as rien vu à Hiroshima. Rien.

Elle : J'ai tout vu. Tout... Ainsi l'hôpital je l'ai vu. J'en suis sûre. L'hôpital existe à Hiroshima. Comment aurais-je pu éviter de le voir ?

Lui : Tu n'as pas vu d'hôpital à Hiroshima. Tu n'as rien vu à Hiroshima...

Elle : Je n'ai rien inventé.

Lui : Tu as tout inventé.

Elle : Rien. De même que dans l'amour cette illusion existe, cette illusion de pouvoir ne jamais oublier, de même j'ai eu l'illusion devant Hiroshima que jamais je n'oublierai. De même que dans l'amour.

« J'ai retrouvé ce journal dans deux cahiers des armoires bleues de Neauphle-le-Château.

Je n'ai aucun souvenir de l'avoir écrit.

Je sais que je l'ai fait, que c'est moi qui l'ai écrit, je reconnais mon écriture et le détail de ce que je raconte, je revois l'endroit, la gare d'Orsay, les trajets, mais je ne me vois pas écrivant ce Journal. Quand l'aurais-je écrit, en quelle année, à quelles heures du jour, dans quelles maisons ? Je ne sais plus rien. [...]

Comment ai-je pu écrire cette chose que je ne sais pas encore nommer et qui m'épouvante quand je la relis. Comment ai-je pu de même abandonner ce texte pendant des années dans cette maison de campagne régulièrement inondée en hiver.

La douleur est une des choses les plus importantes de ma vie. Le mot « écrit » ne conviendrait pas. Je me suis trouvée devant des pages régulièrement pleines d'une petite écriture extraordinairement régulière et calme. Je me suis trouvée devant un désordre phénoménal de la pensée et du sentiment auquel je n'ai pas osé toucher et au regard de quoi la littérature m'a fait honte. »

Marguerite Duras.

Qui est le vice-consul ? Pourquoi tirait-il de son balcon dans la direction des jardins de Shalimar où se réfugient les lépreux et les chiens de Lahore ? Pourquoi adjurait-il la mort de fondre sur Lahore ? Un roman de l'extrême misère : celle de l'Inde, mais aussi celle du cœur, débordant de culpabilité.

Tu ne sais plus qui tu es, qui tu as été, tu sais que tu as joué, tu ne sais plus ce que tu as joué, ce que tu joues, tu joues, tu sais que tu dois jouer, tu ne sais plus quoi, tu joues. Ni quels sont tes rôles, ni quels sont tes enfants vivants ou morts. Ni quels sont les lieux, les scènes, les capitales, les continents où tu as crié la passion des amants. Sauf que la salle a payé et qu'on lui doit le spectacle. Tu es la comédienne de théâtre, la splendeur de l'âge du monde, son accomplissement, l'immensité de sa dernière délivrance. Tu as tout oublié sauf Savannah, Savannah Bay. Savannah Bay c'est toi.

" Maud ouvrit la fenêtre et la rumeur de la vallée emplit la chambre. Le soleil se couchait. Il laissait à sa suite de gros nuages qui s'aggloméraient et se précipitaient comme aveuglés vers un gouffre de clarté. Le " septième " où ils logeaient semblait être à une hauteur vertigineuse. On y découvrait un paysage sonore et profond qui se prolongeait jusqu'à la traînée sombre des collines de Sèvres. Entre cet horizon lointain, bourré d'usines, de faubourgs et l'appartement ouvert en plein ciel, l'air chargé d'une fine brume ressemblait, glauque et dense, à de l'eau. Maud resta un moment à la fenêtre, les bras étendus sur la rampe du balcon, la tête penchée dans une attitude semblable à celle d'un enfant oisif. Mais son visage était pâle et meurtri par l'ennui. Lorsqu'elle se retourna vers la chambre et qu'elle ferma la fenêtre le bruissement de la vallée cessa brusquement comme si elle avait fermé les vannes d'une rivière. "

Francine Veyrenattes nous raconte - ou se remémore - comment son frère Nicolas se bat à mort avec son oncle Jérôme ; quelle garde discrète et sûre la famille monte autour de l'agonisant ; comment la liberté que Nicolas s'est ainsi conquise le conduit à l'amour, puis à la mort. Dans le même temps, Francine est aussi conduite à l'amour, et les parents à la folie. L'impassibilité de la narratrice rend un son vite étrange. Que l'indifférence soit à ce point nécessaire, qu'elle suive si évidemment le fond des choses la rend furieuse, inconsolable. Indifférente, elle est en fait le seul moteur du drame. Elle seule l'a voulu, suscité. Elle l'ignore elle-même. Elle en prend une conscience de plus en plus nette à mesure qu'elle raconte. Cette découverte devient même le sujet véritable du livre - qui est l'épuration progressive d'une âme - et son principal attrait. On se promet : « On l'aura la vie tranquille. » Du sein d'une grande fatigue, on veut bien enfin se laisser aimer, et aimer. Et faire des enfants. Cette vie est sincère. Ces enfants seront posthumes. On veut bien du bonheur. C'est qu'on est simple enfin. C'est qu'on est morte enfin. C'est qu'on peut enfin vivre « pareille à tous, la plus à plaindre, pareille à tous ».

"Il n'y a pas de vacances à l'amour, dit-il, ça n'existe pas. L'amour, il faut le vivre complètement avec son ennui et tout, il n'y a pas de vacances possibles à ça. Il parlait sans la regarder, face au fleuve. " Et c'est ça l'amour. S'y soustraire, on ne peut pas.

C'est encore une fois les vacances. Encore une fois les routes d'été. Encore une fois des églises à visiter. Encore une fois dix heures et demie du soir en été. Des Goya à voir. Des orages. Des nuits sans sommeil. Et la chaleur. Un crime a lieu cependant qui aurait pu, peut être, changer le cours de ces vacances là. Mais au fond qu'est ce qui peut faire changer le cours des vacances ?

Paris, Londres et Prévert. Dans Grand bal du printemps Prévert chante Paris, ses rues, ses marchés, les enfants, les chats et les chiens, les amoureux à Paris, les amoureux de Paris. Dans Charmes de Londres on voyage de Hyde Park aux docks de l'Est, de Portobello Road à Whitechapel, en rencontrant les lions de pierre ou les amants.

Dans cet hôtel à l'orée de la forêt, trois clients qui ne se connaissent pas, silencieux, solitaires : Élisabeth Alione, Max Thor qui la regarde, et Stein qui regarde Max Thor. Plus tard viendront Alissa Thor, puis Bernard Alione... Fulgurant comme l'amour, silencieux comme la mort, grave comme la folie, âpre comme la révolution, magique comme un jeu sacré, mystérieux comme l'humour, Détruire dit-elle ne ressemble à rien.

Véra Baxter…

Véra Baxter est une femme infernale, en proie à sa fidélité. C’est peut-être un cas désespéré. Ce que je sais, ce que nous savons toutes, c’est que ce cas existe. Elle est infernale à cause de sa vocation univoque au mariage, à la fidélité. Mais est-ce que je ne me trompe pas, est-ce que le désir n’est pas le désir d’un seul être ? Est-ce que le désir n’est pas le contraire de l’éparpillement du désir ?

Ce que je sais de Véra Baxter, c’est que son existence a des apparences complètement rassurantes, normales, qu’elle devrait être reconnue comme étant la femme et la mère parfaites, et ça à travers toutes les frontières, et qu’à moi elle fait peur.

Marguerite DURAS

Face à l'homme assis dans le couloir sombre, sous ses paupières elle est enfermée. Au travers elle voit transparaître la lumière brouillée du ciel. Elle sait qu'il la regarde, qu'il voit tout. Elle le sait les yeux fermés comme je le sais moi, moi qui regarde. Il s'agit d'une certitude.

«Au début de l'été, Serge July m'a demandé si j'envisageais dans les choses possibles d'écrire pour Libération une chronique régulière. J'ai hésité, la perspective d'une chronique régulière m'effrayait un peu et puis je me suis dit que je pouvais toujours essayer. Nous nous sommes rencontrés. Il m'a dit que ce qu'il souhaitait, c'était une chronique qui ne traiterait pas de l'actualité politique ou autre, mais d'une sorte d'actualité parallèle à celle-ci, d'événements qui m'auraient intéressée et qui n'auraient pas forcément été retenus par l'information d'usage. Ce qu'il voulait, c'était : pendant un an chaque jour, peu importait la longueur, mais chaque jour. J'ai dit : un an c'est impossible, mais trois mois, oui. Il m'a dit : pourquoi trois mois ? J'ai dit : trois mois, la durée de l'été. Il m'a dit : d'accord, trois mois, mais alors tous les jours. Je n'avais rien à faire cet été-ci et j'ai failli flancher, et puis non, j'ai eu peur, toujours cette même panique de ne pas disposer de mes journées tout entières ouvertes sur rien. J'ai dit : non, une fois par semaine, et l'actualité que je voulais. Il a été d'accord. Les trois mois ont été couverts à part les deux semaines de fin juin et début juillet. Aujourd'hui, ce mercredi 17 septembre, je donne les textes de L'Été 80 aux Éditions de Minuit. C'est de cela que je voulais parler ici, de cette décision-là, de publier ces textes en livre. J'ai hésité à passer à ce stade de la publication de ces textes en livre, c'était difficile de résister à l'attrait de leur perte, de ne pas les laisser là où ils étaient édités, sur du papier d'un jour, éparpillés dans des numéros de journaux voués à être jetés. Et puis j'ai décidé que non, que de les laisser dans cet état de textes introuvables aurait accusé davantage encore - mais alors avec une ostentation douteuse - le caractère même de L'Été 80, à savoir, m'a-t-il semblé, celui d'un égarement dans le réel. Je me suis dit que ça suffisait comme ça avec mes films en loques, dispersés, sans contrat, perdus, que ce n'était pas la peine de faire carrière de négligence à ce point-là.

Il fallait un jour entier pour entrer dans l'actualité des faits, c'était le jour le plus dur, au point souvent d'abandonner. Il fallait un deuxième jour pour oublier, me sortir de l'obscurité de ces faits, de leur promiscuité, retrouver l'air autour. Un troisième jour pour effacer ce qui avait été écrit, écrire.»

Cette nouvelle édition en livre des Yeux Verts reprend le numéro de juin 1980 des Cahiers du cinéma, entièrement conçu, écrit, et mis en page par Marguerite Duras, en collaboration avec Serge Daney qui assurait la coordination de ce numéro, avec le concours de Pascal Bonitzer, Michéle Manceaux, François Régnault et Charles Tesson.

« Je l'ai pris et je l'ai mis dans le temps gris, près de la mer, je l'ai perdu, je l'ai abandonné dans l'étendue du film atlantique. Et puis je lui ai dit de regarder, et puis d'oublier, et puis d'avancer, et puis d'oublier encore davantage, et l'oiseau sous le vent, et la mer dans les vitres et les vitres dans les murs. Pendant tout un moment il ne savait pas, il ne savait plus, il ne savait plus marcher, il ne savait plus regarder. Alors je l'ai supplié d'oublier encore et encore davantage, je lui ai dit que c'était possible, qu'il pouvait y arriver. Il y est arrivé. Il a avancé. Il a regardé la mer, le chien perdu, l'oiseau sous le vent, les vitres, les murs. Et puis il est sorti du champ atlantique. La pellicule s'est vidée. Elle est devenue noire. Et puis il a été sept heures du soir le 14 juin 1981. Je me suis dit avoir aimé. »

Dans une chambre nue, un homme et une femme pleurent. "Pleurer, écrit Marguerite Duras, il faut que ça ait lieu aussi. Si c'est inutile de pleurer, je crois qu'il faut quand même pleurer. Parce que le désespoir, c'est tangible. Ca reste. Le souvenir du désespoir, ça reste. Quelquefois, ça tue" ("Ecrire").

Ils pleurent le même homme, l'amant perdu, l'étranger aux yeux bleus cheveux noirs qu'elle a aimé quelques jours, qu'il a aimé l'espace d'un instant foudroyant - histoire d'amour la plus brève qui est son histoire d'amour la plus longue.

Ils pleurent l'amour impossible entre eux deux, le désir interdit entre leurs corps. Ils pleurent l'intouchable. C'est une "union blanche et désespérée". C'est une chambre sans divertissement, au sens pascalien, sans rien qui puisse les détourner d'eux-mêmes, de la solitude partagée à travers les mots, les cris, les accès de haine, l'envie d'en finir, le sommeil dans les draps blancs. Ils n'espèrent plus l'espoir de la grâce. Seule leur parvient la rumeur de la mer et des êtres qui passent sur la plage la nuit en quête du plaisir sexuel.

Avec "Les yeux bleus cheveux noirs", l'écrivain compose la musique d'un huis-clos magnifique, où les amoureux de l'oeuvre de Marguerite Duras seront sensibles aux jeux de miroir, aux prolongements d'un imaginaire resserré, d'une densité et d'une cohérence inouïes. La scène matricielle de l'oeuvre est celle d'un "ravissement", évoquant l'ouverture du "Ravissement de Lol V. Stein", dont elle serait comme une version homosexuelle. "Aujourd'hui, il y a de la tempête, le bruit de la mer est très près. C'est une grande marée qui s'acharne contre le mur de la chambre. Le tout de la chambre, du temps, de la mer est devenu l'histoire." La chambre d'après le ravissement est poreuse aux bruits du dehors comme l'était celle de "L'Amant", dont elle serait comme l'envers, non plus le lieu de célébration de la jouissance, mais celui de l'inaccomplissement du désir. Plus tard, un bateau aperçu par l'homme depuis la plage dira la fin de l'histoire, rejoignant tous les navires de l'adieu à l'amour qui passent dans la nuit durassienne...

Marguerite Duras est un immense écrivain, d'une envergure telle qu'aucune oeuvre ne saurait être qualifiée de "mineure". Tous les écrits, dans sa somptueuse bibliographie, entrent en résonance les uns avec les autres, dans un jeu infini de variations autour des mêmes béances, inlassablement parcouru dans l'émerveillement fasciné de la lecture. Sur cet échiquier littéraire, "Les yeux bleux cheveux noirs" brillent d'une luisance claire et sombre, portée par l'écriture étale d'un au-delà de la douleur. Etale, une mer à marée basse, la surface d'un sexe de femme abandonné à la solitude d'un désir inassouvi, sur lequel finit par se poser le visage de l'homme. "Il y avait aussi ça, cette beauté profonde qui avait l'air d'avoir un sens, comme toujours, la beauté, lorsqu'elle déchire". Sublime.

Paru dans Libération, le 14 novembre 1986, La Pute de la côte normande est le complément nécessaire à la lecture des Yeux bleus cheveux noirs. En effet dans ce nouveau texte, Marguerite Duras raconte de quelle façon elle a écrit l’été dernier dans son appartement de l’hôtel des Roches noires à Trouville, l’histoire du jeune étranger aux yeux bleus cheveux noirs. Elle décrit ce que fut ce moment de l’écriture, sa violence, ses cris et elle explique aussi pourquoi elle a dédié son roman à Yann Andréa (l’auteur de M. D.).

Une réflexion sur la vie et sur nous-mêmes

Ce livre est quasiment impossible à classer dans une catégorie littéraire. On pourrait dire qu’il s'agit d’une série de réflexions sur le monde, sur nous-mêmes, sur le sens de la vie, sur l'amour, sur le temps et bien d'autres choses encore.

Marguerite Duras nous parle de ses rencontres fortuites, des lieux qu’elle aime, de la mer, du théâtre, de l'écriture… De l’alcool, elle écrit : « Ce qui empêche de se tuer quand on est fou de l'ivresse alcoolique, c'est l'idée qu'une fois mort on ne boira plus. »

« Un jour d’été, bar de la Marine, à Quillebeuf. Au large, I’estuaire de la Seine. C’est, à nouveau, Duras. À nouveau ce désœuvrement maritime, blanc et bleu, des plages tout juste passées de mode, avec un rien de luxe, des clients perdus et des voix qui renouent d’impossibles ruptures. “ Je ne peux pas m’arrêter d’écrire, dit la narratrice à l’homme qui l’accompagne, je ne peux pas. Et cette histoire, quand je l’écris, c’est comme si je vous retrouvais... que je retrouvais les moments où je ne sais pas encore ni ce qui arrive, ni ce qui va arriver... ni qui vous êtes, ni ce que nous allons devenir. ”

La narratrice et l’homme qu’elle n’aime plus – ou qu’elle aime – observent deux autres solitaires du bar de la Marine, deux Anglais de l’île de Wight, venus de leur yacht : le “ captain ” et une femme détruite par l’alcool, jadis peut-être belle. Les deux voix françaises se mêlent aux deux voix anglaises, auxquelles il faudrait ajouter par instants la voix de la douce tenancière des lieux – elle aussi sur le départ. On apprendra le drame du couple anglais et, par échos, celui du couple français. Et l’on rêve de celle qui fut surnommée Emily L., la femme de l’amour fou, la lady des poèmes et des yachts, voguant parmi les îles de la Sonde

Mais la belle journée passe, les pétroliers – hauts immeubles de l’impeccable blanc – montent sur le bleu et le noir. Un bac rouge, fragile, jette sa tache vive. L’immensité entre doucement dans la nuit. Il reste une certaine tranquillité, parcourue d’angoisses : celle du corps qui lit en soi le passage sans remède de toutes choses, “ le corps qui lit et qui veut connaître l’histoire depuis les origines, et à chaque lecture ignorer toujours plus avant que ce qu’il ignore déjà ”.

Paris est toujours plus malin que tout le monde, dupe des mauvais livres et finasseur devant les bons. Paris dira donc sans doute que Duras se répète, qu’elle se pastiche, etc. Après la magie de L’Amant et le désespoir extrême des Yeux bleus cheveux noirs, voici pourtant une nouvelle réussite, d’une forme pure, musicale, comme la couleur très précise d’un moment et d’un lieu que rien ne peut effacer. »

Vitry, banlieue tentaculaire, immense, vidée de tout ce qui fait une ville, réservoir plutôt avec, çà et là, des îlots secrets où l'on survit. C'est là que Marguerite Duras a tourné son film Les Enfants : " Pendant quelques années, le film est resté pour moi la seule narration possible de l'histoire. Mais souvent je pensais à ces gens, ces personnes que j'avais abandonnées. Et un jour j'ai écrit sur eux à partir des lieux du tournage de Vitry."

C'est une famille d'immigrés, le père vient d'Italie, la mère, du Caucase peut-être, les enfants sont tous nés à Vitry. Les parents les regardent vivre, dans l'effroi et l'amour. Il y a Ernesto qui ne veut plus aller à l'école « parce qu'on y apprend des choses que je ne sais pas », Jeanne, sa soeur follement aimée, les brothers et les sisters. Autour d'eux, la société et tout ce qui la fait tenir : Dieu, l'éducation, la famille, la culture... autant de principes et de certitudes que cet enfant et sa famille mettent en pièces avec gaieté, dans la violence.

"Il faut toujours une séparation d'avec les autres gens autour de la personne qui écrit les livres. C'est une solitude essentielle. C'est la slitude de l'auteur, celle de l'écrit. Pour débuter la chose, on se demande ce qu c'était ce silence autour de soi. Et pratiquement à chaque pas que l'on fait dans une maison et à toutes les heures de la journée, dans toutes les lumières, qu'elles soient du dehors ou des lampes allumées dans le jour. Cette solitude réelle du corps devient celle, inviolable, de l'écrit. Je ne parlais de ça à personne; Dans cette période-là de ma première solitude j'avais déjà découvert que c'était écrire qu'il fallai que je fasse. J'en avais déjà été confirmée par Raymond Queneau. Le sel jugement de Raymond Queneau. Cette phrase : "Ne faites rien d'autre dans la vie que ça, écrire." écrire, c'était ça la seule chose qui peuplait ma vie et qui l'enchantait. Je l'ai fait. L'écriture ne m'a jamais quittée."

"Elle ouvre les yeux. Elle le voit, elle le regarde. Il se rapproche d'elle. Il s'arrête.

Il demande:

-Qu'est-ce que vous faites là... Il va faire nuit.

Elle dit qu'elle regarde:

-Je regarde.

Elle montre devant elle la mer, la plage, la ville blanche derrière la page, et l'homme, qui marche le longe de la mer.

Elle dit:

- Ici c'est S. Thala jusqu'à la rivière. Et après la rivière, c'est encore S. Thala."

Louis Laine, dernier représentant d'une race condamnée, en qui s'accroît peu à peu I'appel de l'horizon et de la mort, est allé chercher là-bas de l'autre côté de l'Océan le seul être, Marthe, une femme, qui ait le pouvoir, en même temps que la vocation, de l'arracher à sa pente. Mais dans nos grandes villes elles-mêmes manque-t-il aussi de sauvages, c'est-à-dire d'irréductibles, engagés dans la protestation - est-elle complètement illégitime ? - de l'individu contre la règle ? Ce drame, L'Echange, nous montre un de ces conflits où les amants, malgré une attraction réciproque, née précisément de la contrariété, sont séparés par des intérêts divergents.

« Il semblerait que le sentiment ne soit pas représentable, ni dans son apparence, ni dans sa conséquence du désir. L’inceste de même mais au plus haut degré est ce qui ne peut pas être représenté ni dans son apparence ni dans sa conséquence du désir, ni dans son principe, ni dans son savoir, ni dans sa connaissance. L’inceste est invisible. Il est d’ordre organique, universel. Il est hors de la folie, il repose au fond des temps. Il semble être partout, dans l’instance la plus paisible de l’enfance, dans la colère la plus foudroyante des Dieux. Mais il n’est nulle part véritable exprimé, il est toujours enfermement sans issue, bonheur sans mesure, inaccompli, ineffable, indéfini, indéfiniment à venir. »

C'est l'histoire d'un amour, vécu aux Indes, dans les années 30, dans une ville surpeuplée des bords du Gange. Deux jours de cette histoire sont ici évoqués. La saison est celle de la mousson d'été. Quatre voix sans visage parlent de cette histoire. L'histoire de cet amour, les voix l'ont sue ou lue, il y'a longtemps. Certaines s'en souviennent mieux que d'autres. Mais aucune ne s'en souvient tout à fait, et aucune, non plus, ne l'a tout à fait oubliée.

L'histoire évoquée est une histoire d'amour immobilisée dan la culminance de la passion. Autour d'elle, une autre histoire, celle de l'horreur, famine et lèpre mêlées dans l'humidité pestilentielle de la mousson.

'L' Amant' est le roman autobiographique par excellence : mélange de fantasmes et de récit d'enfance, c'est aussi une synthèse des différents amours topiques. Une jeune femme, qui prend la bac pour aller au lycée tous les matins, rencontre un Indochinois promis à un brillant avenir. Mais elle fait partie des colons, lui des colonisés. Mais elle est jeune, lui aussi mais un peu moins.

C’est l’histoire d’un homme et d’une femme qui se sont aimés, mariés. Ils se sont trahis, se sont séparés : « ils ont été arrachés l’un à l’autre par les forces mauvaises de la passion. » Le soir, après le jugement du divorce, ils se retrouvent dans le hall d’un hôtel. Ils sont venus chacun de leur côté pour se revoir une dernière fois, mais cela, sans presque le vouloir. Ils se racontent leur histoire. Ils ne savent toujours pas ce qui leur est arrivé…

Un journal, une lettre d’amour, un livre. Des phrases dites ou écrites, tout uniment, comme des appels à l’amant adoré à la fois fictif et réel, de qui provient l’écriture, vers qui elle va. Cet amour qui aspire l’entier désir d’un être pour un autre être, sa vie. Avec la mort également puissante et présente, les vagues de découragement, la panique du néant proche et de la perte. Tout est là, de l’œuvre et de la vie vécues ensemble dans le même mouvement exigeant et féroce. Les personnages anciens, les mots, les éclairs de drôlerie, les pieds sur terre, les pleurs. «Écrire toute sa vie, ça apprend à écrire. Ça ne sauve de rien.»

Deux femmes, un homme sorti du « désert à guerre », se rencontrent par hasard dans un lieu inconnu entouré par des océans. Les deux femmes sont innocentes et sans arrière-pensées, sans mémoire, elles découvrent le monde où elles sont plongées avec la joie et la curiosité des enfants. L’homme éructe, s’effondre se relève, « appelle la guerre ». Les personnages évoluent dans ce conte philosophique où se révèlent les chances de survie de l’espèce humaine après « un grand bouleversement » nucléaire. Une des rares pièces comiques de Marguerite Duras, qui nous fait entrer dans la quatrième dimension du fantastique.

Dans le Cambodge, la mère est présente, immobile. Autour d’elle, quatre personnages : ses deux enfants (Suzanne et Joseph), Mr Jo et le Caporal.

Tous les quatre vont parler de la mère, de son histoire pendant et après son travail en tant que pianiste à l’Eden Cinéma.

La mère, bien qu’au centre de l’histoire, n’aura jamais la parole sur elle-même.

Entre 1987 et 1989, la journaliste italienne Leopoldina della Torre réussit à mener une série d'entretiens avec Marguerite Duras, dans son appartement parisien. Ces discussions perdues depuis 20 ans nous donnent à réentendre la voix si particulière de l'auteur, qui répond librement et sans ménagement à toutes les questions : sans réserve ni inhibition. De son enfance vietnamienne au glorieux crépuscule, l'écrivain retrace son parcourt d'auteur et de femme. Et à la différence d'autres entretiens parus jusqu'ici, ce dialogue n'élude aucun sujet : de la création à l'amour, en passant par la vie quotidienne, les faits divers et son rapport à l'histoire et à la politique.

Dans le sud de l'Indochine durant les années 1920. Une vieille veuve, fatiguée et malade, vit avec ses deux enfants, Joseph et Suzanne, vingt et dix-sept ans, dans un bungalow isolé de la plaine marécageuse de Kam en Indochine...

La vieille femme, ignorante des coutumes coloniales qui nécessitent d'avoir recours à des pots de vin , a investi toutes ses économies dans une concession incultivable que les grandes marées du Pacifique innondent régulièrement. Elle se bat alors contre la direction générale du cadastre, puis en désespoir de cause décide de construire, avec l'aide des paysans de la région, un barrage afin de contenir les grandes marées....

Un homme et une femme se croisent, un soir, dans un hôtel de province. Ils sortent du tribunal qui vient de prononcer leur divorce. Tout est fini, comme après une mort. Alors ils peuvent parler. Cela n'a plus d'importance. C'est du moins ce qu'ils voudraient croire.

Tout est fini, donc tout peut commencer.

La parole ira jusqu'au bout, et l'amour aussi.

Scénario pour la télévision anglaise, "dramatique" devenue une première pièce de théâtre, puis un film de cinéma, puis une deuxième pièce, La Musica ne cesse de réécrire l'impossible partition de l'amour.

Les vrais enfants sont ceux qui ont passé leur enfance dans les arbres à dénicher des nids, et perdu leur vie. Les mères, en effet, préfèrent aux autres ces éternels enfants-là. Et l'amour qu'elles leur portent, non seulement survit, mais s'enfle de leur vieillesse, de la déchéance de leur raison, de la magnificence toujours plus grande de leur immoralité. Tel est le sujet des Journées entières dans les arbres. Le Boa retrace les deux spectacles auxquels une petite fille est contrainte d'assister tous les dimanches : la dévoration d'un poulet par un boa, et celui de la nudité septuagénaire de la directrice de sa pension. Considérations sur les effets de ces deux spectacles successifs sur la jeune enfant. Le chantier, chantier d'un genre spécial provoque chez un homme et une femme, en vacances au bord d'un lac, une rencontre. C'est l'histoire de leur approche, ou plutôt son tempo. En somme, celle du premier commencement de l'amour. Madame Dodin, concierge, a pour ami Gaston, balayeur de la Ville de Paris. Ils s'amusent beaucoup ensemble malgré l'horreur de leurs emplois - les derniers de tous les emplois - car ils ont, de ceux-ci, leur philosophie. Qu'elle plaise ou non, cette philosophie, tant pis pour les locataires et le reste de l'humanité.

Dans une maison, derrière une fenêtre, deux femmes parlent. Nous entendons. Elles parlent lentement, entre de longs silences, cherchent leurs mots, les trouvent ou ne les trouvent pas, se taisent encore, essayent d’autres mots, se contredisent, se coupent, oublient le magnétophone, essayent de se souvenir, essayent de parler, avancent, se perdent, se retrouvent, se perdent encore, mais avancent toujours, sans modèle, sans plan, sans prudence et, pour la première fois peut-être, sans la peur du CENSEUR. D’où vient que ces propos soient publiés dans leur état premier ? qu’on les livre sans correction aucune ? qu’on ose proposer à la lecture cette incohérence, ce désordre, cette confusion, cette opacité, ces redites, ce piétinement de la parole ? D’où vient que ce qui n’est pas du tout écrit, remanié, mis en forme, élucidé, fascine à ce point le lecteur ? Quel est le mystère de cet écrit de la parole ? Est-ce parce qu’il est, enfin, celui de la femme ? celui à venir ?

Saint-Tropez l'hiver. Dans la mélancolie d'une villa inhabitée, Suzanna Andler hésite entre son mari et son amant. Transcendant les codes du théâtre de Boulevard, Marguerite Duras offre le portrait bouleversant d'une femme en quête d'une impossible émancipation. "C'est une femme cachée, cachée derrière sa classe, cachée derrière sa fortune, derrière tout le convenu des sentiments et des idées reçues... Elle ne pense rien, Suzanna Andler. Mais j'ai essayé de la lâcher, de lui redonner une liberté". Marguerite DurasAvec quatre photographies en couleurs du film Suzanna Andler de Benoit Jacquot.

Depuis sa loge ou avec son unique ami, Gaston, le balayeur du quartier, Madame Dodin, la concierge du numéro 5 de la rue Sainte-Eulalie, ne cesse de maugréer et de manifester son mécontentement aux locataires : "Pourquoi faut-il qu'il y en ait qu'une seule qui vide les chiures de cinquante autres ?" Dans ce texte féroce, portrait intime et social, Marguerite Duras déplie un aspect méconnu de son écriture et dévoile une plume toute mordante et caustique.

Qui se souvient que Marguerite Duras, au début des années 70, a publié un album pour les enfants ? «Ah ! Ernesto» est l’histoire d’un petit garçon qui ne veut pas retourner à l’école, parce qu’à l’école, dit-il, « on m’apprend des choses que je ne sais pas ». Les illustrations de Katy Couprie offrent une seconde vie à ce livre trop longtemps oublié.

Il lui avait dit que c'était comme avant, qu'il l'aimait encore, qu'il ne pourrait jamais cesser de l'aimer, qu'il l'aimerait jusqu'à sa mort.

Yves Saint Laurent fascine unanimement. Peter Lindbergh, Helmut Newton, Bettina Rheims... Les plus célèbres photographes du monde ont suivi l'artiste tout au long de sa carrière. Immortalisant 135 modèles haute couture, leurs clichés célèbrent l'élégance, la sensualité et la beauté du style unique d'Yves Saint Laurent, et retracent plus de 40 années de mode.

Dans une préface sensible et juste, Marguerite Duras, amie et admiratrice du créateur, rend hommage au regard incomparable de ce génie qui fit de la mode un «artisanat poétique».

28 x 20 cm.

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