Milena Agus

L'écriture est splendide, un peu onirique et surréaliste par moments où elle vacille. Cependant l'histoire et les personnages ne m'ont pas transportée, au début j'étais enthousiaste par la signature de plume, puis en refermant le livre je me suis dit : vite lu, pas mal mais sera vite oublié... Je vais lire un autre roman de cette autrice car l'écriture mérite qu'on explore l'œuvre.

Je n'avais jamais lu Milena Angus, mais j'avais vu le film Mal de pierres, adapté d'un de ses romans. Et je n'avais pas aimé...

C'est Alice qui raconte cette histoire. Celle de Anna, de Natasha, de Mr Johnson, de son fils et de son petit fils, et de ceux qui tournent autour. Au centre, ce Mr Johnson, ex violoniste reconnu qui en a un peu perdu le goût, et Anna, qui va faire son ménage dans son bel appartement...

A la base, le pitch me tentait beaucoup. Là où le bas blesse un peu, c'est que ce roman m'a fait le même effet que le film Mal de pierres. C'est à dire des instantanés de vie qui se tiennent, des scénes intéressantes, mais un tout branlant, dont on se demande ce qu'il veut nous dire. J'ai parfois eu la sensation de me détacher du livre, pour être repris par un passage qui semblait faire avancer des événements, pour ensuite me re-détacher et ainsi de suite. C'est une sensation étrange. Qui vient, au choix, d'un probléme de construction de l'histoire, d'une écriture un peu lourde, ou plus probablement d'une sensibilité à cette oeuvre que je n'ai pas trouvé. le résultat, c'est que si je n'ai pas détesté (certains personnages m'ont touchés), j'en suis tout de même déçu par rapport à ce que je pensais y trouver...

Milena Agus a quelque chose de Lydie Salvayre dans cette prose parfois acerbe, transformant des physiques ingrats en beauté. Saga d'une famille de Sardaigne où la mer frôle toujours le récit par sa présence, son absence où le refus de la rencontrer alors qu'elle n'est pas loin. Une écriture enchanteresse.

Un village sarde que les jeunes ont déserté. Ne reste que les vieux avec leur vie linéaire... Jusqu’au jour où débarquent un groupe de migrants. C’est la peur qui arrive en premier, puis l’entraide et enfin l’acceptation. N’est peut-être pas le sauveur qui on pense... L’écriture, propre à cette écrivaine, en a fait un genre de fable. Bien aimé dont le sujet est abordé, quand même un peu trop de pages sur la religion.

L'auteure nous plonge dans un beau récit de vie, un peu décalé. Nous découvrons au fil des petits chapitres qui est vraiment la narratrice qui trop souvent est témoin de choses qu'une fillette ne devrait pas voir. Elle nous les raconte avec sa vision d'enfant, ce qui donne des histoires un peu fantasques. Le vocabulaire utilisé est parfois cru, mais tellement adapté au contexte que ça donne un style totalement singulier.

J'ai bien apprécié cette courte histoire qui change totalement de mon registre habituel. Les personnages sont tous intéressants à leur manière et on veut savoir ce qui leur arrive, j'adore le fait qu'ils sont pour la plus part désigné par un surnom. Le format de chapitre rend la lecture hyper rapide et c'est vraiment parfait pour ce récit.

Je ne peux que vous recommander ce voyage en Sardaigne auprès de Madame. Je suis contente de l'avoir dénicher dans la biblio de mon papy!

Et vous? Êtes-vous intrigué par Madame? Connaissez-vous cette auteure?

Spoiler(cliquez pour révéler)En Sardaigne, nous découvrons Madame, un personnage insolite. Superstitieuse aux mœurs légères et à tendance dépressive, Madame tient une maison d'hôtes. C'est une inadaptée de la vie qui se dévalorise en permanence car elle n'a pas été à l'école. Avec elle, l'adage ''trop bonne trop conne'' prend tout son sens. Dans une lieux où l'on ne peut rien gaspiller, même pas l'électricité, nous découvrons sa vie ainsi que celle de ses plus proches voisins. Une famille nombreuse et très pieuse dont l'aîné est, au grand dam de ses parents, en train de suivre une carrière de trompettiste. Mais nous découvrons aussi la famille de la narratrice, une jeune fille qui regrette son père disparu. Tous s'obstinent à ne pas vendre ce terrain, pourtant si rude et pour lequel des promoteurs offrent une coquette somme.

Un livre qui nous donne l'impression pour une lecture de vivre la vie de quelqu'un d'autre comme une aparté avant de reprendre la sienne.

Un très beau petit roman, superbement écrit, sur l'Amour, tout simplement !

Un très beau poème.

La grand-mère de la narratrice souffre du "Mal de pierres" : sorte de calculs rénaux qui l'empêchent de mener une grossesse à terme.

Une cure où elle rencontre le Rescapé la guérit et lui permet enfin d'accoucher...

Au delà de l'anecdote,on découvre la grand mère, enfant,adolescente et femme en Sardaigne.

La grand mère souffre en fait du mal d'amour et éconduit,bien malgré elle,ses prétendants.Elle est la honte de la famille et le paie de sa personne, élevée à la dur par ses parents.

La grand-mère aime écrire, surtout sur l'amour qu'elle revendique,assume et décrit au mépris de la morale puritaine de la Sardaigne.

Ce roman est un hymne à la femme et à l'émancipation de la femme alors que la morale et les ragots occupent une place prépondérante.

C'est aussi un hymne à la révolte de la femme qui ne veut pas vivre selon des préjugés ancestraux.

C'est enfin un hymne à cette grand mère magnifiée par la narratrice qui en fait un livre,ce livre,livre qu'elle peut écrire grâce à celui de sa grand-mère, retrouvé après sa mort.

Milena AGUS nous embarque dans une histoire racontée avec humour et poésie.Les paysages,l'ambiance et les gens de la Sardaigne contribuent à donner force à cette grand-mère enragée par la volonté pudique de vivre l'amour surtout physiquement.

Humanitaire, migtants, Italie

C'est possible de passer au-dessus de ses peurs, d'ouvrir les portes et même de lier des relations telles que l'émotion est très forte à la séparation.

Merci pour ce magnifique exemple du possible !

"Et si nous embrassons nos sourires? Proposa grand-mère , alors ils echangerent un baiser liquide, interminable, et le Rescapé lui dit ensuite que cette même idée, des sourires qui s'embrassent, était venue à Dante au chant cinq de l'Enfer pour Paolo et Francesca, qui s'aimaient et qui n'auraient pas dû ".