Nicolas Otéro

Il faudrait commencer par la fin avant de débuter la Bd car l'auteur nous fait part de ses recherches et explications comme il l'ecrit "Lire une bande dessinée de fiction qui met en scène le Klu Klux Klan nécessite quelques explications".

Fiction très réaliste se passant le long de la frontière mexicaine, j'ai apprécié le scénario très riche, un petit peu moins les dessins (question de goût et non de qualité).

Un magnifique travail d'historien qui a été fait là! J'ai beaucoup apprécié l'acharnement de l'historienne à faire éclater la vérité ! La justice qu'elle souhaite leur rendre est méritée.. Beaucoup de tristesse et de beauté dans cette oeuvre, j'ai été totalement absorbée par cette "histoire"

Abdelhamid Abaaoud est un terroriste djihadiste belgo-marocain. Il est accusé d'être le commandant opérationnel des attentats perpétrés en Île-de-France le 13 novembre 2015 qui font 130 morts. Il participe directement au mitraillage des terrasses des cafés et restaurants de l'est parisien. Parvenant à prendre la fuite après les attentats, il est finalement tué lors de l'opération policière du 18 novembre 2015 à Saint-Denis lorsque son complice Chakib Akrouh se fait exploser avec une ceinture d'explosifs. [Source : Wikipedia]

"La cellule" reprend l'ensemble des événements et parcours des différents terroristes et complices ayant joué un rôle dans les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, mais aussi de ceux du 22 mars 2016 à Bruxelles. Seelow, Jackson et Otero ont fait un formidable travail d'enquête et de reconstitution, qui débute environ un an avant les faits, en octobre 2014. Tout tourne autour d'Abdelhamid Abaaoud, l'un des responsables opérationnels qui avait réussi à échapper aux autorités européennes, malgré son mandat d'arrêt international. L'échec de cette traque aura eu pour conséquence ces tueries (bien que je ne doute pas qu'un autre djihadiste l'aurait remplacé dans le cas contraire), qui comptent au total 180 morts et de très nombreux blessés. Ne sont pas oubliées, en plus de celles de novembre 2015 et mars 2016, les victimes de janvier et avril 2015 (Charlie Hebdo, Montrouge, Hyper Cacher et Villejuif).

À travers l'enquête de Charles, un des seuls protagonistes factices de cet ouvrage, nous suivons donc les diverses enquêtes, traques et arrestations que les différents services européens de lutte contre le terrorisme ont menées. C'est un véritable travail de fourmis que nous présentent les auteurs. Au-delà d'un réel manque de moyens des enquêteurs, trop souvent dépassés par les potentiels/futurs terroristes qui ont toujours une avance sur eux, nous pouvons nous rendre compte des difficultés à les localiser et les surveiller. Tout au long de notre lecture, nous sommes baladés en Syrie, Irak, Turquie, Grèce, Allemagne, et bien évidemment en Belgique et en France. Les protagonistes au sein même de cette cellule terroriste sont nombreux.

J'ai rarement lu un roman graphique aussi épais (248 pages), avec des cases aussi bien remplies. Il y a énormément à lire, beaucoup d'explications et de mises au point sur chacun des personnages et des événements, qui sont d'ailleurs nécessaires pour pouvoir intégrer et comprendre l'ensemble des éléments. La première moitié du livre a été pour moi quelque peu ardue : trop de personnages et de noms (et de "kounyas") à retenir, qui ont d'ailleurs tous plus ou moins la même consonance. Pas évident donc sur le moment, il m'aura fallu atteindre la moitié de ma lecture pour pouvoir les cerner sans avoir à revenir sans cesse en arrière. Mais je ne peux en vouloir aux auteurs d'avoir voulu être les plus précis et fidèles possible.

Les auteurs ont mis un point d'honneur à vouloir rendre les événements le plus réaliste possible, sans rien omettre. On le ressent grâce aux textes abondants mais aussi grâce aux dessins. Chaque élément, chaque personnage est minutieusement dépeint. Les couleurs ternes et le noir prédominant sont comme une annonce des drames à venir. Il y a également un jeu d'ombres et de lumières épatant. Et les quelques photos réelles glissées ici et là viennent nous ancrer davantage dans cette réalité, dans ces faits qui ont malheureusement ont eu lieu.

On perçoit toute la détermination et toute la haine des Djihadistes à notre encontre, toute l'impuissance des autorités européennes face au manque de moyens (et de coordination aussi, il faut bien l'avouer). On voit venir l'inévitable, ces tueries perpétrées sous le prétexte d'une religion.

Une lecture dure, pas toujours limpide, mais ultra complète et percutante. Inévitablement dramatique. Fatalement marquante.

Autant j'avais aimé "La tuerie", autant je n'ai pas du tout aimé cette bd, avec une histoire centrée sur deux uniques représentations de la femme :

-soit comme une bimbo qui couche avec son compagnon pour son argent (avec gros plans sur les seins ou sous les jupes)

-soit comme la femme parfaite bien rangée, avec une vie ennuyeuse, qui finit par jouer l'infirmière pour un homme qui lui chie dessus, et qui couche avec lui, non pas parce qu'elle en a envie, mais pour lui faire plaisir et le sauver (parce qu'elle n'est pas une dépravée voyons).

Et à la fin, je ne sais pas pourquoi, on est censé trouver l'histoire émouvante. Bref, je n'ai peut-être pas compris là où voulais en venir l'auteur, mec blanc cis hétéro s'il faut le rappeler, qui devrait peut-être se déconstruire un peu.

Le livre se base sur un bon nombre de sources et permet une vue d'ensemble sur les événements. Les dessins s'inspirent des vrais visages et sont particulièrement bien réalisés.

Série de BD réaliste et scénario pas mal du tout.

Par contre je n'aime pas du tout le dessin ce qui gache un peu le plaisir.

Le sujet traité est d'actualité encore plus de nos jours et il est agréable de voir qu'il y a encore des auteurs qui aiment prendre des risques avec des sujets sensibles surtout dans le contexte de la division des USA autour de leur 2 parties et des idéologies extrémistes qui en découlent et qui fleurissent de l'ignorance et et ne disparaissent pas dans un pays jeune mais tellement déchiré avec une histoire aussi violente.

A lire

Dans ce volume, on aborde le sujet des prisonniers de guerre évadés et en particulier dans le cas de Samba, des tirailleurs sénégalais. J'ai trouvé que beaucoup de choses étaient passées sous silence quant à ces deux thèmes et la dure réalité de leurs conditions de vie, ce qui est probablement dû à l'âge du public cible. Pour le reste, l'oppression allemande se fait plus forte, et les répressions de la Résistance plus violentes. Je suis un peu triste Spoiler(cliquez pour révéler)du fait que Doc ait été obligé de fuir. J'aimais bien ce personnage, j'espère qu'on le reverra.

Un volume dans lequel on commence à aborder le sujet de la déportation et de la clandestinité. On aborde aussi la genèse du "Chant des Partisans". La petite jalousie amoureuse d'Elise envers Claudine à propos de Gaston apporte un peu de légèreté à l'ensemble et je pense que je vais apprécier le nouveau membre du réseau finalement - ce qui n'était pas gagné au tome précédent.

La Résistance continue et continue surtout de s'organiser, en ralliant d'autres réseaux, en communiquant et en s'organisant mieux avec le SOE pour le parachutage des armes. On voit aussi l'infiltration des agents doubles et les dénonciations. J'ai particulièrement apprécié le retour de Doc dans ce volume ; on voit bien que la fuite de sa famille l'a beaucoup fait mûrir. En parallèle de tout ça, la vie "normale" continue, avec son lot de chagrin aussi.

Un volume qui s'intéresse plus à la vie clandestine des maquisards, leurs difficultés d'approvisionnement, avec les tickets qui régentent les voies d'alimentation, et les difficultés pour se soigner également. Petit à petit, on se détourne du Réseau Papillon, qui perd un peu d'ampleur au profit du réseau formé par Machaon et sa bande. ça frustre Gaston, à voir s'il ne va pas faire une bêtise pour prouver qu'il est à la hauteur de son frère et qu'il peut lui venir en aide.