Toutes les séries de Voltaire
La Correspondance de Voltaire représente magnifiquement une période critique de l'histoire : façonnée jour après jour durant plus de soixante ans, elle nous donne une image fidèle de cette époque, dans. sa noblesse, sa grandeur et sa bassesse, et nous rend familiers de ses penseurs et de ses artistes, de ses rois et de ses hommes d'État, de ses percepteurs et de ses tripiers ; elle reflète diversement l'esprit, les sentiments, les faits et gestes d'un très grand homme. Chaque page fait valoir la faculté de pénétration, la poésie d'un génie. Et tous ces détails font de la correspondance de Voltaire le grand classique du genre épistolaire, et un chef-d'œuvre de la littérature.
«Les recueils épistolaires, quand ils sont longs, offrent les vicissitudes des âges : il n'y a peut-être rien de plus attachant que les longues correspondances de Voltaire, qui voit passer autour de lui un siècle presque entier. Lisez la première lettre, adressée en 1715 à la marquise de Mimeure, et le dernier billet écrit le 26 mai 1778, quatre jours avant la mort de l'auteur, au comte de Tally-Tolendal ; réfléchissez sur tout ce qui a passé dans cette période de soixante-trois années. Voyez défiler la procession des morts [...].
L'illustre vieillard, s'enfonçant dans ses années, cesse d'être en rapport, excepté par la gloire, avec les générations qui s'élèvent ; il leur parle encore du désert de Ferney, mais il n'a plus que sa voix au milieu d'elles [...].
Le roi de Prusse, l'impératrice de Russie, toutes les grandeurs, toutes les célébrités de la terre reçoivent à genoux, comme un brevet d'immortalité, quelques mots de l'écrivain qui vit mourir Louis XIV, tomber Louis XV et régner Louis XVI et qui, placé entre le grand roi et le roi martyr, est à lui seul toute l'histoire de France de son temps.»
Chateaubriand, Vie de Rancé.
Tous les livres de Voltaire
La première tragédie de Voltaire, 'Oedipe', jouée en novembre 1718 à la Comédie-Française, fut aussitôt couronnée de succès. Dans cette version anticléricale du mythe d'Oedipe, le mal demeure une énigme, la fatalité ne pouvant justifier la déchéance du héros. Profitant du retentissement de la tragédie de Voltaire, la Comédie-Italienne en propose en avril 1719 une parodie, Oedipe travesti, reflet burlesque qui raille le genre tragique et se plaît à souligner à l'intention du spectateur les faiblesses de ce qu'il vient d'admirer. La parodie l'introduit ainsi dans un monde renversé où l'irrévérence devient folle gaieté.
Voltaire nous apprend lui-même qu’il commença la Henriade au château de Saint-Ange, chez l’intendant des finances Caumartin, après avoir écrit Œdipe et avant que cette pièce fût jouée. Or Œdipe, achevée dès 1713, ne parut sur la scène qu’en 1718. C’est donc dans cet intervalle de cinq ans que fut conçue la Henriade. La préface d’une édition de 1730 assigne même une date positive à la composition de plusieurs chants, et entre autres du deuxième, écrits sous les verrous de la Bastille, lorsque Voltaire y fut détenu en 1717.
En 1722, Voltaire voulut d’abord faire imprimer son poème en Hollande, un libraire de La Haye, Charles Le Viers, inséra un projet de souscription dans la Gazette de Hollande portant sur une édition d’Henri IV, ou la Ligue, poème héroïque qui devait former un volume in-quarto sur grand papier royal et être ornée de 12 gravures faites sous les yeux de l’auteur.
Un poème à la gloire d’Henri IV ne pouvait, semble-t-il, n’être plus convenablement dédié qu’au roi de France. Aussi Voltaire se proposait-il d’offrir au jeune Louis XV la dédicace de son œuvre. La rédaction de son épître était même presque achevée, lorsque le plus inconcevable refus vint déranger ses projets, la dédicace ayant été refusée au nom du roi par le régent. La censure qui avait, de plus, remarqué dans le poème plus d’un endroit contenant des propositions mal sonnantes et sentant l’hérésie, exigeait des suppressions auxquelles, apparemment, l’auteur ne crut pouvoir consentir. Il dut alors songer à faire paraître hors de France un poème qu’il ne pouvait espérer faire publier avec l’assentiment de l’autorité.
Voltaire apprenant que son poème ne serait pas débité en France et avec privilège, le marché avec Le Viers fut rompu et les souscripteurs remboursés. Il décida alors de le faire imprimer secrètement à Rouen par Viret. Il s’agit de l’édition qui fut publiée en 1723 sous le titre la Ligue ou Henry le grand, poème épique à Genève (Rouen), chez Mokpap (Viret), in-8° de VIII et 231 pages. Ce poème n’a que 9 chants et a quelques lacunes, remplies par des points ou des étoiles. Il en existe une contrefaçon, portant la même adresse et la même date, c’est un in-octavo de VIII et 216 pages.
La Henriade est une épopée en dix chants de Voltaire.. Voltaire a écrit la Henriade en l’honneur du roi de France Henri IV et de la tolérance. Le sujet est le siège de Paris, commencé par Henri III et par Henri de Navarre, futur Henri IV. Le siège fut achevé par ce dernier et achevé par ce dernier seul. +/-
Histoire abrégée de la Suède jusqu’à Charles XII. Son éducation; ses ennemis. Caractère du czar Pierre Alexiowits. Particularités très curieuses sur ce prince et sur la nation russe. La Moscovie, la Pologne et le Danemark ce réunissent contre Charles XII.
Brutus avait été ébauché en Angleterre, et l'on dit même que le premier acte avait été d'abord écrit en anglais. C'est en Angleterre, où il venait de passer plusieurs années, que Voltaire puisa, dans le spectacle et la société d'un peuple libre en politique, le sentiment républicain qui anime cette pièce. Il se pénétra, pendant le séjour qu'il fit chez les Anglais, de cette haine du pouvoir arbitraire et de cet amour de la liberté qui forment le caractère de Brutus et balancent dans son fils les passions fougueuses de la jeunesse.
En décembre 1729, Voltaire rassemblait à dîner chez lui les comédiens et leur lisait sa pièce. Quelques jours après il écrivait à Thiériot, qui avait probablement assisté à cette lecture où La Faye était également convié: « Mon cher ami, je vous dis d'abord que j'ai retiré Brutus. On m'a assuré de tant de côtés que M. de Crébillon avait été trouver M. de Chabot (le chevalier de Rohan) et avait fait le complot de faire tomber Brutus, que je ne veux pas leur en donner le plaisir. D'ailleurs je ne crois pas la pièce digne du public. Ainsi, mon ami, si vous avez retenu des loges, envoyez chercher votre argent. »
« Nous ne croyons guère, dit M. G. Desnoiresterres, à l'accusation dont l'auteur de Rhadamiste est ici l'objet. Nature indolente, paresseuse, inhabile à l'intrigue, Crébillon n'était pas homme à enchevêtrer, en dehors de ses tragédies, des trames aussi noires. Et puis, extérieurement, les deux rivaux étaient loin d'en être à couteaux tirés. Quelques jours plus tard ils font ensemble une démarche auprès de Lamotte.... En somme, la cause déterminante du retrait de la pièce fut moins l'appréhension des menées de Crébillon et du chevalier de Rohan que le peu d'effet qu'elle avait produit sur Messieurs de la Comédie-Française. Lui-même avait senti la nécessité de la remanier.... et il convient ailleurs que les défauts de sa pièce la lui firent refuser constamment un an entier aux comédiens. Dès la fin de novembre 1730, Brutus était en pleines répétitions et prêt à être joué. Le poète avait plus d'un souci; il estimait l'oeuvre bonne, mais il fallait faire goûter cette terrible donnée à un public de caillettes et de petits-maîtres. Il n'avait plus la Lecouvreur pour l'aider de son magique talent, et c'était à un talent inexpérimenté encore qu'il avait dû confier le rôle de Tullie. MM. Clogenson et Beuchot veulent que ce soit Mlle Gaussin, qui devait débuter un peu plus tard (28 avril 1731) dans le personnage de Junie, de Britannicus. Il nous a été facile de constater l'erreur dans les registres de la Comédie-Française, qui portent le nom de Mlle Dangeville, à laquelle reviendraient alors de droit la lettre et les vers adressés à Tullie, et dont Mlle Gaussin a bénéficié jusqu'à ce jour.
« La jeune actrice, sentant toute la responsabilité qu'elle assumait en se chargeant de ce rôle, n'était rien moins que rassurée; et il y parut. Voltaire, le lendemain matin, lui écrivit une lettre charmante où il lui donnait toutes les exhortations et tous les encouragements capables de lui rendre cette confiance en soi dont l'acteur a plus besoin que tout autre: « Ne vous découragez pas, lui marquait-il, songez que vous avez joué à merveille aux répétitions; qu'il ne vous a manqué hier que d'être hardie. Votre timidité même vous fait honneur. Il faut prendre demain votre revanche. J'ai vu tomber Mariamne et je l'ai vue se relever. »
« Au reste, Mlle Dangeville ne démentit pas ses prévisions: « Mon valet de chambre arrive dans le moment, mandait le poète à Thiériot dans un de ces billets rapides que son besoin d'expansion lui faisait griffonner à tout instant, qui me dit que Tullie a joué comme un ange. » Malgré l'émotion de l'actrice, Brutus obtint un grand succès à la première représentation (11 décembre). Mais ce succès ne se soutint pas; la recette tomba, à la deuxième représentation, de cinq mille soixante-cinq à deux mille cinq cent quarante livres. La pièce eut quinze représentations. La recette de la dernière (17 janvier 1731) ne s'éleva pas à plus de six cent soixante livres. Le chiffre n'était que trop éloquent; on se le tint pour dit. »
Les accusations ordinaires de vol, de plagiat, s'élevèrent contre l'auteur. Les rivaux, les ennemis, prétendirent que Voltaire avait fait des emprunts à une tragédie de Brutus, de Mlle Bernard, à laquelle Fontenelle avait collaboré, et qui avait été représentée quarante ans auparavant (18 déc. 1690). Piron affirme même que Fontenelle se fâcha: « Cet illustre prend la chose en très mauvaise part, écrit-il au marquis d'Orgeval, l'autre s'en moque; l'habit est recousu de beau fil blanc et raccommodé avec de belles pièces de pourpre; la friperie triomphe, et malheur aux curieux! »
Il est bien entendu que la tragédie de Voltaire n'était pas la première que l'histoire du premier Brutus, condamnant à mort ses enfants, eût inspirée. La première que les annalistes nous signalent est intitulée: La Mort des enfants de Brute. Elle est de La Calprenède. Elle obtint un grand succès à l'hôtel de Bourgogne en 1647, et eut deux éditions. En voici la donnée:
« Tullie, fille de Tarquin, est aimée de Tite et de Tibère, fils de Brutus. On croit qu'elle a péri le jour où son père a perdu la couronne, mais c'est une erreur: elle a été sauvée par l'adresse de Vitelle, son beau-frère. Elle est donc dans Rome, à portée par conséquent d'appuyer la conjuration en faveur de Tarquin. Cette conjuration est découverte au troisième acte. Brutus apprend avec indignation que ses deux fils, séduits par les discours de Vitelle et plus encore par la passion qu'ils ont pour Tullie, ont tenté de rétablir le tyran sur le trône. Il ne s'agit, dans les deux derniers actes que de décider du sort des coupables. L'amour de la patrie, étouffant tout autre sentiment dans le coeur de Brutus, il refuse la grâce que le sénat veut accorder à ses fils; et Tullie, par un coup de poignard, prévient ses reproches et va rejoindre ses adorateurs. »
Voltaire nous offre la tragédie la plus touchante du XVIIIe siècle, celle de la passion qui unit Orosmane, le sultan tout-puissant qui règne sur le royaume de Jérusalem, à Zaïre, sa captive. Il nous transporte en Palestine, à l’époque des croisades. Entre le musulman et la chrétienne, les lois de l’Église et les préjugés nobiliaires dressent un obstacle dont le philosophe laisse penser que rien ne le justifie dans l’ordre de l’humanité. Le drame oppose les sentiments universels aux lois relatives des hommes, celles de la société et de la religion. Il nous invite ainsi à une réflexion profonde sur la confrontation du monde islamique et du monde chrétien.
Source : www.folio-lesite.fr
Le Temple du goût n'est pas, comme l'affirmait Desfontaines, la "production d'une petite tête ivre d'orgueil", mais l'expression d'un certain goût qui s'efforce d'apprécier au plus juste. Malgré ses enjeux, l'ouvrage reste un divertissement de qualité. Non sans virtuosité, Voltaire sait croquer des silhouettes, faire danser des vers légers. Loin de tout pédantisme, de tout dogmatisme, ce temple "à la française", avec ses badinages, reste imprégné d'alacrité intellectuelle.
Cet ouvrage, qui n’était pas destiné à la publication, a été sauvé in extremis des papiers que Mme du Châtelet avait recommandé de brûler après sa mort. Il est intéressant pour étudier les convictions philosophiques de Voltaire, hors polémique….
Ce Traité est le résultat d’un effort de clarification de ses convictions métaphysiques. Cet opuscule métaphysique se compose de 9 chapitres : origine de l’homme, existence de Dieu, origine des Idées, existence du monde extérieur, de l’âme, de son immortalité, le libre arbitre, la sociabilité de l’homme, la morale universelle.
Voltaire y réfute le matérialisme athée et disqualifie certains dogmes théologiques.
C’est ainsi qu’il juge insuffisante la preuve a priori de l’existence du divin par l’idée d’un être infini, que chacun porterait en soi. Car cette idée, transmise en réalité par l’éducation, n’est pas universelle. De même, la preuve par les causes finales, suffisante pour des esprits grossiers, est faible d’un point de vue métaphysique et ne garantit que la probabilité d’un artisan suprême intelligent et non la certitude d’un être infini ayant créé le monde ex nihilo.
A ces preuves insuffisantes, Voltaire en oppose une autre, empruntée à Locke, qui fait naître l’idée de Dieu d’une interrogation sur l’existence : j’existe, donc quelque chose a existé de toute éternité ; ou c’est moi-même, ce qui est absurde, car je ne suis pas Dieu ; ou c’est un Autre nécessaire, qui ne peut être la matière : Dieu existe.
« Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer, mais la nature tout entière nous dit qu’il existe. »
Voltaire nous parle d’une matière ayant parmi tous ses attributs celui de la pensée. Une telle hypothèse ne ruine pas le libre arbitre ; le sentiment intérieur de notre pouvoir d’agir prouve justement l’existence du libre arbitre. Donc, pas de déterminisme ni divin, ni provenant d’une matière sans intelligence.
Ce premier essai métaphysique n’est pas sans défauts, mais il révèle une bonne connaissance des questions débattues par la libre pensée au début du 18ème siècle et défend le flambeau de l’expérience, convaincu d’éviter ainsi les impasses « romanesques » des métaphysiques déduites a priori.
Source: http://philosophie-marseille.com
La comédie de l’Enfant prodigue fut représentée, pour la première fois, le 10 octobre 1736, sans avoir été annoncée. « Les comédiens avaient affiché Britannicus(1). L’heure de commencer étant venue, un acteur vint annoncer qu’une des actrices nécessaires pour représenter Britannicus venait de tomber malade: ainsi qu’ils ne joueraient point cette pièce; mais que, pour dédommager les spectateurs, ils donneraient la première représentation d’une comédie nouvelle en cinq actes et en vers. Le public ne fut point la dupe de cette petite ruse(2). » Toutefois on ne devina pas l’auteur. Voltaire fut un des premiers soupçonnés; mais on attribuait aussi la pièce à Piron, à Lachaussée, à Destouches. On voit, par plusieurs lettres de Voltaire à Mlle Quinault, que l’auteur voulait qu’on mît l’Enfant prodigue sur le compte de Gresset. Le bruit en courut, et Gresset en fut fort irrité. La pièce n’eut que vingt-deux représentations, à cause de la maladie d’un acteur. Une Lettre de M. le chevalier de... à madame la comtesse de..., imprimée dans le Mercure de décembre 1736, est une vive critique de l’Enfant prodigue, qui fut repris le 12 janvier 1737, et est resté au théâtre.
La police avait exigé quelques changements. Les présidents des différentes cours, sachant qu’on se moquait, dans cette pièce, d’un président de Cognac, en témoignèrent leur mécontentement; et, au lieu du titre de président, on donna sur la scène à Fierenfat celui de sénéchal.
Contant d’Orville, père de celui à qui est adressée la lettre du 11 février 1766, fit imprimer, en janvier 1737, une Lettre critique sur la comédie intitulée l’Enfant prodigue, in-12 de 38 pages. L’Enfant prodigue ne fut imprimé qu’à la fin de 1737, et sous le millésime 1738. Le titre de président est restitué à Fierenfat. Dans une édition de 1773, quoique Fierenfat soit qualifié président dans la liste des personnages, il est appelé sénéchal dans le courant de la pièce. Cette édition de 1773, conforme à la représentation, présente bien d’autres différences, que je ne donne pas parce que je les crois l’oeuvre des comédiens ou de leurs faiseurs; voyez le fragment d’un Avertissement de 1742, dans ma note.
AVERTISSEMENT DE BEUCHOT.
INTRODUCTION
Les hommes ont dû être longtemps sans avoir l’idée du feu, et ils ne l’auraient jamais eue, si des forêts ébranlées par la foudre, ou l’éruption des volcans ou le choc et le mouvement violent de quelques corps, n’eussent enfin produit pour eux, en apparence, ce nouvel être : le Soleil tel qu’il nous luit, ne donne aux hommes que la sensation de la lumière et de la chaleur ; et sans l’invention des miroirs ardents, personne n’aurait, ni pu ni dû assurer que les rayons du soleil sont un feu véritable, qui divise, qui brûle, qui détruit comme notre feu que nous allumons.
Nous ne connaissons guère plus que la nature intime du feu, que les premiers hommes n’ont dû connaître son existence.
Nous avons des expériences, qui, quoique très fines pour nous, sont encore très grossières par rapport aux premiers principes des choses : ces expériences, nous ont conduit à quelques vérités, à des vraisemblances, et sur tout à des doutes en très grand nombre, car le doute doit être souvent en Physique ce que la démonstration est en Géométrie, la conclusion d’un bon argument.
Voyons donc, sur la nature du feu et sur sa propagation le peu que nous connaissons de certain, sans oser donner pour vrai, ce qui n’est que douteux, ou tout au plus vraisemblable.
Le document historique commenté ici consiste en l’Introduction et le
Chapitre 1 de l’Exposition abrégée du Système du Monde et explication des principaux phénomènes astronomiques tirée des Principes de M. Newton, écrit par Émilie du Châtelet et publié en 1759, après sa mort. Il vient à la suite de sa traduction en français, la seule existante jusqu’à ce jour, de l’ouvrage d’Isaac
Newton, les Principia, fondateur de la Mécanique classique, dite newtonienne, qui prévaudra jusqu'au début du XXème siècle : les limites de validité de la mécanique classique seront fixées lorsque les concepts cinématiques et dynamiques seront révisés par Einstein dans sa théorie de la relativité en 1905, et lorsque la
Mécanique classique sera supplantée par la Mécanique quantique pour la description des phénomènes à l’échelle atomique. L’extrait auquel nous nous intéressons ici s’adresse à un public éduqué mais non spécialiste. Nous l’avons choisi pour ses qualités de clarté et de synthèse et pour sa modernité, car il est proche, dans son esprit et son contenu, des présentations actuellement en vigueur dans les classes des lycées.
Mérope' ou 'La Mérope française' est une tragédie en 5 actes de Voltaire représentée pour la première fois à la Comédie-Française en février 1743. Voltaire fut l'un des premiers à imiter la tragédie éponyme de Scipione Maffei dans sa 'Mérope'. L'écrivain s'était tout d'abord exercé en traduisant l'oeuvre du dramaturge italien, dont il avait fait connaissance à Paris en 1733. Dans une aimable lettre, Voltaire exalte l'ingénuité de sa 'Mérope', non sans ajouter toutefois que 'Paris et le parterre français exigent un autre genre de simplicité'. Pour Voltaire, en effet, le tyran, loin d'être amoureux de la Reine, ne voit dans le mariage qu'un moyen de consacrer son usurpation. De même il supprimera la scène où Mérope exige qu'on ligote Egisthe et se jette sur lui, une hache à la main.
L'œuvre narre l'histoire de Sémiramis, la reine mythique de la ville de Babylone. Elle doit pour le peuple, choisir un nouveau roi pour remplacer son défunt mari. Au moment où elle fait son choix, le spectre de son époux apparaît publiquement et ordonne que le nouveau roi tue un homme en guise de sacrifice devant sa tombe le soir-même. Le drame se noue lorsque le nouveau roi (qui se nomme Arsace) découvre qu'il est le fils de Semiramide et que son destin lui ordonne de sacrifier sa mère, puisque c'est elle qui a tué son époux
Angélique sait fort bien qu’elle aime Dorante, mais elle ne veut pas en convenir. Fille d’un marquis, elle ne peut pas déroger et épouser un simple bourgeois, quelque riche et bien élevé qu’il soit. Elle a fait partager ses sentiments, non à son père, qui verrait ce mariage avec plaisir, mais à Lisette sa femme de chambre, qui, bien que parlant le patois de son village, et fille d’un simple procureur fiscal, n’en est pas moins décidée à ne pas déroger. Dorante, pour sonder le terrain, dit qu’il a un parti à proposer à Angélique : un jeune homme instruit, riche, estimable sous tous les rapports, mais un bourgeois. Angélique refuse. Lorsque Dorante lui apprend que c’est de lui-même qu’il s’agissait, Angélique est quelque peu déconcertée, mais persiste. Le marquis offre alors à Dorante sa fille cadette. Angélique fait venir Dorante ; elle ne veut pas qu’il aille voir sa sœur, elle ne veut pas qu’il s’éloigne. Dorante la regarde d’abord avec étonnement, puis avec attendrissement. Angélique le regarde aussi. Il tombe à ses pieds, elle le relève : l’orgueil a cédé devant l’amour.
Le siècle de Louis XV a vécu dans la nostalgie de celui de Louis XIV, et Voltaire n'est pas le seul à se livrer à une réflexion historique sur cette époque glorieuse. Mais son livre est une œuvre de philosophe : son ambition n'est pas de s'attarder au détail des événements, mais de dégager des traits permanents, de donner à comprendre l'esprit de la nation, de définir des lois générales - et finalement d'offrir une réflexion sur l'homme. La première édition, qui sera ensuite augmentée, paraît en 1751, et, pendant de longues années, l'écrivain a multiplié les lectures qu'il tient à compléter de témoignages oraux, choses vues et entendues qui rehausseront la vivacité de son texte : ici encore, il prend donc ses distances avec les érudits de profession. Car s'intéresser à l'époque moderne, c'est reconnaître une fonction à l'histoire : celle d'aider les contemporains à comprendre pour agir et peser à leur tour sur le destin du monde. Ce sont donc eux qu'il faut intéresser, et l'écrivain y réussit merveilleusement en mettant au service du métier d'historien son talent de conteur et de dramaturge, mais aussi de causeur spirituel. C'est ce brio qui nous séduit encore : rien ici qui pèse ou qui pose.
Elle reprend l'intrigue de la conjuration de Catilina. Dans cette tragédie, Voltaire déforme les faits en transformant par exemple la façon par laquelle Cicéron apprit la conjuration (Fulvia, amie de Curius qui le trahit) dans le but qu'elle soit plus adaptée à la tragédie (Aurélia Orestilla, la propre épouse de Catilina qui le trahit). À la fin de la pièce, c'est César qui est triomphant.
Le Duc de Foix (ou Amélie ou le Duc de Foix1est une tragédie de Voltaire en cinq actes et en vers. Composé à Berlin, Le Duc de Foix était envoyé à Paris en juin 17522. Elle fut donnée pour la première fois au Théâtre de la rue des Fossés à Paris, le 17 août de la même année.
« Adélaïde du Guesclin ou le duc de Foix », écrivait Voltaire à d'Argental3, « bonnet sale, ou sale bonnet, c'est la même chose ; c'est-à-dire que ces deux pièces sont également médiocres, à cela près que le bonnet sale d'Adélaïde est encore plus sale que celui du duc de Foix ». Le Duc de Foix n'est en effet qu'une variante d'Adélaïde.
La Pucelle d'Orléans est un poème héroï-comique en quatorze chants de Voltaire, paru à Genève en 1752.
Voltaire commence à le rédiger en 1730 et en écrit les quatre premiers chants, pour les compléter jusqu'en 1762, année où il fait paraître la seule version officielle, en vingt-et-un chants. Entre-temps, de nombreuses versions clandestines ou non reconnues avaient vu le jour, à Genève, Paris, Amsterdam, Louvain, Londres, Glasgow, Kehl et même « Tabesterahn », « Conculix » ou « Corculia ».
L'œuvre fit longtemps partie de l'Enfer de la Bibliothèque nationale de France.
L'édition LGF de Candide réunit:
Histoire des voyages de Scarmentado écrite par lui-même
Poème sur le désastre de Lisbonne ou Examen de cet axiome : tout est bien
Essai sur les mœurs et l'esprit des nations est une œuvre de Voltaire, publiée pour la première fois dans son intégralité en 1756.
Cette œuvre monumentale, qui comporte 174 chapitres et plusieurs volumes de la Collection des œuvres complètes de M. de Voltaire publiée à Genève par Cramer en 1756, est le résultat d'une quinzaine d'années de recherche effectuées par Voltaire à Cirey, à Bruxelles, à Paris, à Lunéville, en Prusse, en Alsace et à Genève. En 1769, La Philosophie de l'histoire (1765) devient le « Discours préliminaire » de l'Essai. Voltaire révisera le texte jusqu'à sa mort en 1778.
Dans cette œuvre, Voltaire aborde l'histoire de l'Europe avant Charlemagne jusqu'à l'aube du siècle de Louis XIV, en évoquant également celle des colonies et de l'Orient.
L'Essai constitue l'une des pièces maîtresses de la philosophie des Lumières.
Dans l'Essai sur les moeurs, Voltaire « porte un jugement presque entièrement favorable » sur Mahomet et « se montre plein d'éloges pour la civilisation musulmane et pour l'islam en tant que règle de vie ». Il compare ainsi le « génie du peuple arabe » au « génie des anciens Romains » et écrit que « dans nos siècles de barbarie et d’ignorance, qui suivirent la décadence et le déchirement de l’empire romain, nous reçûmes presque tout des Arabes: astronomie, chimie, médecine » et que « dès le second siècle de Mahomet, il fallut que les chrétiens d’Occident s’instruisissent chez les musulmans ».
Cependant c'est ce même Voltaire qui dit dans cet Essai sur les mœurs et l'esprit des nations que Mohamet est un "imposteur" "un faux prophète" "un fanatique" mais "sublime et hardi". Il trouve que malgré "les contradictions, les absurdités, les anachronismes" sur le coran, c'est une religion de "bonne morale". Donc on peut dire que Voltaire porte un jugement apocryphe sur la religion musulmane.
L'édition LGF de Candide réunit:
Histoire des voyages de Scarmentado écrite par lui-même
Poème sur le désastre de Lisbonne ou Examen de cet axiome : tout est bien
Écrite par Voltaire en 1760, sous le pseudonyme d'un certain Monsieur Hume, pasteur de l'Église d'Édimbourg, cette comédie ne manque pas de sel : une sorte de « Roméo et Juliette » avec happy-end. Une jeune, belle et pauvre Écossaise, dont la famille est persécutée par les Anglais, vit recluse dans une auberge à Londres. Hélas, la jeune fille est amoureuse du fils de l’ennemi juré de sa famille…
L’esprit voltairien est bien là, présent au détour des répliques.
Tancrède est une tragédie de Voltaire en cinq actes et en vers. Elle fut donnée pour la première fois sur le Théâtre de la rue des Fossés à Paris, le 9 mars 1760. La pièce, dans sa nouveauté, eut treize représentations.
À la reprise de 1762, le public ayant accueilli un soir, par de bruyants applaudissements, quelques vers de Tancrède, dont on avait voulu faire l'application au maréchal de Broglie, récemment exilé, la tragédie de Voltaire fut interdite jusqu'à nouvel ordre.
Tancrède est un des ouvrages de Voltaire, et c'est dire de tous les tragiques, où il y a le plus de magie théâtrale, où elle agit le plus secrètement, et se fait sentir avec le plus de violence et de charme. Quand Voltaire fit représenter Tancrède en 1760, les deux premiers actes parurent un peu longs ; cela pouvait annoncer un défaut, et n'en était pas moins un éloge. En occupant sans cesse les spectateurs, de Tancrède, de sa valeur, de son amour, de ses dangers, de l'amour et des dangers de son amante, le poète avait fait attendre Tancrède avec une impatience égale à l'intérêt qu'il avait su inspirer
L’Histoire d'un bon bramin est un conte philosophique écrit par Voltaire et publié en 1761, dont le thème est celui de l'imbécile heureux.
Un bramin, sage, savant, plein d'esprit et riche est malheureux car il est conscient de son ignorance sur la nature de l'âme, de la pensée, du temps, des dieux, etc. . Sa voisine, une indienne bigote, imbécile et pauvre, ne se pose aucune question est est heureuse à chaque fois qu'elle peut avoir de l'eau du Gange pour se laver.
Le bramin se rend alors compte qu'il serait heureux s'il était sot, mais ne voudrait pas d'un tel bonheur. Tout le monde convient alors que la raison contribue au mal-être et qu'il faut être sot pour êtres heureux, tout en constatant qu'ils ne souhaitent pas un tel bonheur.
Olympie (ou Olimpie, sic) est une Tragédie de Voltaire en cinq actes et en vers.
Écrite en 6 jours, jouée d'abord à Ferney, le 24 mars 1762, puis sur le théâtre de Schwetzingen, à la cour de l'Electeur palatin, les 30 septembre et 7 octobre de la même année.
Olympie fut représentée sur le Théâtre de la rue des Fossés à Paris le 14 mars 1764. Elle devait y être donnée dès 1762, mais Mademoiselle Dumesnil et Mademoiselle Clairon se disputèrent le rôle principal, et d'Argental fut obligé de retirer Olympie. En 1764, Mlle Dumesnil joua Statira, et Mlle Clairon, Olympie.
Voltaire avait promis à Jean Schouvalow de lui dédier Olympie.
description Qu'ils soient situés dans l'Antiquité ou au temps de la chevalerie, sur l'Olympe ou au royaume des fées, en Orient ou à Paris, les contes galants de Voltaire ont pour personnage principal le désir amoureux, qui fait fi de tous les obstacles et remet en cause la norme, les préjugés et les croyances. Ici, l'Eros est subversif, la volupté mène à la philosophie, le plaisir vaut moins pour lui-même que comme valeur émancipatrice : Il révèle les apories d'une morale chrétienne hypocrite et contradictoire, il bouscule ses règles contre nature. Sans tabou ni fausse pudeur, au rythme d'un récit rapide, souvent allusif, toujours drôle, ces délicieux petits textes célèbrent le bonheur de la jouissance et de la pensée libre. L'immense œuvre de Voltaire (1694-1778), un des plus grandis auteurs de tous les temps, n'est aujourd'hui que très partiellement connue. Ce sont surtout ses contes ou romans "philosophiques'', Micromégas, Zadig ou Candide, que tout le monde lit. Il existe pourtant parmi les contes d'autres pièces, plus légères, que les contemporains appréciaient particulièrement et que Voltaire n'a jamais cessé de produire tout au long de sa vie : des contes " galants " en prose ou en vers, qui sont tous réunis dans ce volume.
Le Dictionnaire philosophique ou La Raison par alphabet est une œuvre de Voltaire, publiée en 1764 sous le titre de Dictionnaire philosophique portatif, qui a été conçue par son auteur comme une machine de guerre contre « L'Infâme ».
Dans les commencements de la fondation des Quinze-Vingts, on sait qu’ils étaient tous égaux, et que leurs petites affaires se décidaient à la pluralité des voix. Ils distinguaient parfaitement au toucher la monnaie de cuivre de celle d’argent ; aucun d’eux ne prit jamais du vin de Brie pour du vin de Bourgogne. Leur odorat était plus fin que celui de leurs voisins qui avaient deux yeux. Ils raisonnèrent parfaitement sur les quatre sens, c’est-à-dire qu’ils en connurent tout ce qu’il est permis d’en savoir ; et ils vécurent paisibles et fortunés autant que les Quinze-Vingts peuvent l’être. Malheureusement un de leurs professeurs prétendit avoir des notions claires sur le sens de la vue ; il se fit écouter, il intrigua, il forma des enthousiastes : enfin on le reconnut pour le chef de la communauté. Il se mit à juger souverainement des couleurs, et tout fut perdu.
Ce premier dictateur des Quinze-Vingts se forma d’abord un petit conseil, avec lequel il se rendit le maître de toutes les aumônes. Par ce moyen personne n’osa lui résister. Il décida que tous les habits des Quinze-Vingts étaient blancs : les aveugles le crurent ; ils ne parlaient que de leurs beaux habits blancs, quoiqu’il n’y en eût pas un seul de cette couleur. Tout le monde se moqua d’eux, ils allèrent se plaindre au dictateur, qui les reçut fort mal ; il les traita de novateurs, d’esprits forts, de rebelles, qui se laissaient séduire par les opinions erronées de ceux qui avaient des yeux, et qui osaient douter de l’infaillibilité de leur maître. Cette querelle forma deux partis. Le dictateur, pour les apaiser, rendit un arrêt par lequel tous leurs habits étaient rouges. Il n’y avait pas un habit rouge aux Quinze-Vingts. On se moqua d’eux plus que jamais. Nouvelles plaintes de la part de la communauté. Le dictateur entra en fureur, les autres aveugles aussi : on se battit longtemps, et la concorde ne fut rétablie que lorsqu’il fut permis à tous les Quinze-Vingts de suspendre leur jugement sur la couleur de leurs habits.
Un sourd, en lisant cette petite histoire, avoua que les aveugles avaient eu tort de juger des couleurs ; mais, il resta ferme dans l’opinion qu’il n’appartient qu’aux sourds de juger de la musique.
Voltaire est âgé de 72 ans en 1766 lorsque paraît Le Philosophe ignorant, malicieuse invitation à un voyage autour du monde de la philosophie. Raillant Descartes, Spinoza et Leibniz - la volonté n'est pas plus libre qu'elle n'est bleue ou carrée, oppose-t-il au premier -, louant les analyses de Pierre Bayle et de John Locke, Voltaire critique avant tout l'esprit de système des philosophes, que guettent les travers de son Pangloss. Contrairement à eux, le philosophe ignorant qu'est Voltaire ne dissimule pas ses contradictions : oui, on peut être à la fois déiste et profondément sceptique ; oui, on peut soutenir que les principes de la morale, comme toutes les idées, s'acquièrent par les sens, et néanmoins affirmer qu'il existe une morale universelle et naturelle fondée en Dieu. Car le philosophe ignorant ne cesse de rechercher la vérité. Tel est l'autoportrait que nous livre ici Voltaire.
Le Dictionnaire philosophique ou La Raison par alphabet est une œuvre de Voltaire, publiée en 1764 sous le titre de Dictionnaire philosophique portatif, qui a été conçue par son auteur comme une machine de guerre contre « L'Infâme ».
Le projet de rédaction d'un dictionnaire qui rassemblerait les principales idées du parti philosophique aurait germé vers 1750 dans l'entourage du roi Frédéric II de Prusse, à la cour duquel vivait Voltaire à cette époque. L'arrivée à Berlin en 1752 de l'abbé de Prades, collaborateur de l'Encyclopédie, chassé de France pour avoir diffusé les idées du philosophe anglais Locke dans une thèse de théologie, les aurait conduit à projeter la réalisation d'une somme qui, débarrassée de la prudence dont devaient faire preuve les encyclopédistes français, aurait dévoilé sans fard au public les idées des philosophes. Mais cette œuvre collective ne vit jamais le jour, en raison notamment de la brouille qui éclata entre Voltaire et Frédéric II et qui conduisit à la fuite du premier en 17531.
Quelque temps plus tard, en 1755-1756, Voltaire est approché par Diderot, et surtout par d'Alembert, qui l'invitent à participer à l'aventure de l'Encyclopédie. Il s'enthousiasme pour le projet, recrute des collaborateurs, commande et écrit des articles. Mais l'article « Genève », commandé et inspiré par Voltaire, provoque un énorme scandale à Paris et dans la cité lémanique : les protestants récusent ce texte, qui les présente comme des Déistes, tandis qu'en France la parution de l'Encyclopédie est suspendue. Après un échange épistolaire entre Diderot et Voltaire, qui le presse de s'exiler, ce dernier interrompt sa collaboration. De toute façon, il en est venu à penser que l'Encyclopédie est trop volumineuse pour être une arme véritablement efficace2.
C'est en 1763 que Voltaire revient à son idée d'un ouvrage qui condenserait l'essentiel de ses idées philosophiques, morales, politiques et religieuses. Il est alors au sommet de sa gloire : historien, dramaturge, poète, polémiste, son influence est telle qu'il est parvenu à intéresser les cercles dirigeants de l'Europe entière à l'injustice commise contre un protestant toulousain, Jean Calas, et à obtenir qu'un procès en révision soit ouvert. Dans le même temps, les jésuites sont chassés du royaume de France, tandis que l'Eglise catholique, épuisée après un siècle de querelle entre jésuites et jansénistes, est intellectuellement exsangue. Le philosophe estime que le moment est venu de frapper un grand coup, qui peut-être sera suffisant pour écrouler l'édifice : en juin 1764 est publiée, anonymement, la première édition du Dictionnaire philosophique portatif, non pas à Londres, comme il est indiqué sur l'ouvrage, mais à Genève. Il s'agit d'un in-octavo de 352 pages contenant 73 articles, qui vont de « Abraham » à « Vertu ».
Irène est la dernière pièce de théâtre achevée de Voltaire, représentée pour la première fois sur le Théâtre-Français le 16 mars 1778.
C'est une tragédie en 5 actes et en vers.
La pièce eut, dans sa nouveauté, sept représentations et la première de celles-ci fut dirigée par Voltaire lui-même, alors âgé de 84 ans.
On ne doit regarder cette tragédie que comme une esquisse. Les situations, les Scènes, sont quelquefois plutôt indiquées que remplies. Les caractères sont heureusement conçus, fortement dessinés ; mais les traits ne sont pas terminés, les nuances ne sont point marquées. Cet ouvrage est précieux, parce qu’il montre la manière dont travaillait M. de Voltaire, et qu’il sert à expliquer comment il a pu joindre une fécondité si prodigieuse avec tant de perfection. On voit qu’il travaillait longtemps ses ouvrages, mais sans jamais s’arrêter sur les détails, sans suspendre la marche, attendant le moment de l’inspiration ; sachant qu’on n’y supplée point par des efforts, profitant des instants où son génie avait toutes ses forces pour faire de grandes choses et ne perdant pas ce temps précieux à corriger un vers, à prévenir une objection ; revenant ensuite sur ces objets dans des instants moins heureux et plus tranquilles.
Le jour de la première représentation de cette pièce, M. Brizard prononça un discours où l’on a reconnu la manière d’un philosophe illustre [1], qu’une amitié tendre et constante unissait à M. de Voltaire, et qui a longtemps fait cause commune avec lui contre les ennemis de l’humanité. La Grèce a cultivé à la fois tous les arts et toutes les sciences ; mais la première représentation de l’Œdipe à Colone ne fut point annoncée par un discours de Platon.
[1] M. Dalembert.
Source: théâtre-documentation.com
Face à la production de Diderot, Montesquieu ou encore Rousseau, l'oeuvre philosophique de Voltaire ne semble pas peser lourd. On connaît Voltaire conteur, poète, dramaturge, historien, politique… qu'en est-il de Voltaire philosophe ?
Les textes réunis dans ce volume, depuis son premier ouvrage polémique - les célèbres Lettres philosophiques ?- jusqu'à ses derniers écrits sur Dieu, moins connus, invitent à découvrir la singularité de la pensée voltairienne. Écrites en Angleterre, les Lettres philosophiques (1734) sont « la première bombe lancée contre l'Ancien Régime » (Gustave Lanson) : avant d'éclater au visage de la royauté de droit divin, elles condamnèrent leur auteur à l'exil. Remettant en cause les certitudes dont étaient pétris les Français d'alors, Voltaire y fustige les autorités en place : nourri des théories de Newton et de Locke, il bat en brèche le cartésianisme ; attaquant Pascal, il tire à boulets rouges sur l'institution religieuse. Cette hostilité à l'esprit de système ne l'a plus jamais quitté.
Farouchement opposé aux articles de la foi, il le fut aussi à l'athéisme, ainsi qu'en témoignent les brochures rédigées vers la fin de sa vie, de Tout en Dieu (1769) à Il faut prendre un parti (1775) en passant par Dieu (1770) et les Lettres de Memmius à Cicéron (1771), dans lesquelles le déisme voltairien se précise en une étonnante synthèse des idées de Leibniz, Malebranche et Spinoza.
source : http://www.fabula.org/actualites/voltaire-lettres-philosophiques-suivi-des-derniers-ecrits-sur-dieu-gf-flammarion_13752.php
Voltaire autobiographe ? On est tenté de rire, Les Confessions en main, ou saint Augustin en mémoire. Et pourtant, le satiriste le plus cinglant de notre histoire s'y est pris à trois fois pour se raconter... En 1754, échappé de Berlin, interdit à Paris, réfugié à Colmar, il compose ou réécrit de fausses-vraies lettres de Prusse à sa nièce et amante, Mme Denis, qui furent reversées jusqu'à nos jours dans la Correspondance comme autant de témoignages spontanés et éblouissants sur ses démêlés avec Frédéric II. Celui-ci tient encore la première place dans les Mémoires pour servir à la vie de Monsieur de Voltaire, rédigés entre 1758 et 1760, à côté de Candide ; quant au Commentaire historique sur les œuvres de l'auteur de La Henriade (1776), il part de l'enfance et embrasse les légendaires années de Ferney. L'autobiographie apparaît ici dans toute sa diversité recueil épistolaire, récits à la première et à la troisième personne ; ton dolent, puis comique, puis rasséréné, pour se raconter sans enflure ni aveux. Au milieu de nos débordements, cette rare leçon de sobriété autobiographique vaut bien un hommage, sans doute.
Edition critique avec introductions et notes des oeuvres de Voltaire correspondant à la période berlinoise de l'auteur et marquées par la figure de Frédéric II.
"En partant pour l'Angleterre, a-t-on écrit, Voltaire était un poète; en revenant, c'était un sage". Un sage et un philosophe et un historien et un grand journaliste doué du coup d'oeil qui lui permet d'aller aux traits essentiels d'une nation dont il oppose la tolérance et la vitalité au passéisme maussade de la monarchie française. Tout l'intéresse : la religion, la science, la médecine, l'inoculation de la petite vérole, le théâtre, les lettres, Newton et Locke autant que Swift et Shakespeare, le commerce et, bien sûr, le régime politique. La grandeur de l'Angleterre tient au fait que tout le monde y travaille, que rien n'est refusé au talent, que le système parlementaire rend l'arbitraire impossible en partageant le pouvoir entre le souverain et le peuple. Les Lettres philosophiques sont ainsi, en même temps que le plus plaisant des reportages, le bréviaire du libéralisme moderne.
Ces Mémoires datent de 1759, l'année de Candide.
Jamais les petits violons de M. de Voltaire n'ont fait entendre musique plus vive et plus entraînante. Mais que le lecteur n'attende pas la moindre confidence. Qu'il n'attende même pas un récit complet des événements auxquels Voltaire fut mêlé dans la période qu'il raconte. S'il feint d'écrire son autobiographie, son propos est autre : il procède à un règlement de comptes. Dans son esprit, ses Mémoires ne doivent pas tant servir "à la vie de M.
de Voltaire" qu'à la vie du roi Frédéric II de Prusse. Ce livre a d'ailleurs été autrefois édité sous le titre Vie privée du roi de Prusse. Le mélange de ressentiment et d'admiration est évident. Le ressentiment n'a pas rendu Voltaire injuste : il n'a fait qu'aiguiser sa lucidité. Le texte est suivi d'un choix de lettres qui donnent un autre éclairage sur ce que l'on a appelé l'aventure prussienne de Voltaire.
Cette édition permet de se faire une idée complète de ce que furent les relations du poète et du roi.
Edition critique de deux pièces de théâtre«L'envieux»et«Zulime, tragédie»ainsi que de deux autres textes écrits pendant cette période.
L'affaire Calas, l'affaire Lally, l'affaire Sirven, l'affaire du chevalier de La Barre : des innocents condamnés sans preuves, des procès instruits au mépris des lois, un cortège de victimes implorant justice ou vengeance (et le plus mystérieux des romans de police : personne n'a jamais su qui avait tué Marc-Antoine Calas). Tous les textes que rassemble ce volume, toutes ces lettres, ces libelles, ces suppliques résument le meilleur Voltaire, le plus courageux, le plus actuel : le fusil ou la prison ont pu remplacer le bûcher, les Calas sont encore de notre temps et il n'y a pas toujours un Voltaire pour le dire.
Le 28 février 1766, le chevalier de La Barre, jeune homme de dix-huit ans accusé d´avoir gardé son chapeau et chanté des chansons impies sur le passage d´une procession, est condamné à avoir la langue arrachée, la main coupée, et à brûler à petit feu. Sur son bûcher, on brûle aussi, pour le symbole, un exemplaire du Dictionnaire philosophique. C´est dire le rôle de Voltaire et de son « diabolique Dictionnaire » dans le combat des Lumières contre le déchaînement du fanatisme et l´intolérance des Églises. Au soir de sa vie, le patriarche de Ferney a dressé le plus implacable réquisitoire avant L´Antéchrist de Nietzsche contre la religion judéo-chrétienne et son livre fondateur, la Bible. Mais, au-delà du but affiché d´« écraser l´Infâme », Voltaire s´en prend aussi aux préjugés et aux vains systèmes des philosophes tant anciens que modernes ; persuadé que nous ne pouvons rien connaître, il élève sa voix contre ceux qui tuent et emprisonnent au nom d´une vérité révélée. Deux siècles et demi plus tard, les 118 articles du Dictionnaire philosophique n´ont rien perdu de leur actualité. Chaque fois que les coutumes les plus rétrogrades et les traditions les plus contestables s´allient afin d´imposer silence à la raison critique et à sa libre expression, il est urgent de reprendre avec Voltaire la lutte pour l´émancipation de l´homme et le progrès de l´esprit humain.
Dans le palais du roi de Babylone où les prétendants défilent, la princesse s'éprend du berger Amazan, porté par des licornes et escorté d'un phénix : les deux amants s'engagent bientôt dans un périple à travers l'Orient fabuleux et l'Occident où sévit l'Inquisition.
Un jeune Huron d'ascendance bretonne débarque à Saint-Malo en 1689. Il découvre un coin de province française, retrouve une famille, reçoit le baptême, s'illustre par un fait d'armes contre les Anglais et, pour finir, tombe amoureux de la belle et dévote Mlle de Saint-Yves. Pour obtenir sa main, il doit revenir de la Cour avec un brevet d'officier. Il gagne donc Versailles. Mais ses éclats naïfs le conduisent à la Bastille. Car les mésaventures de l'Ingénu - étymologiquement "l'homme libre" - n'illustrent pas seulement les déboires de la loi naturelle au royaume des superstitions, elles font de ce nouveau Candide le symbole des innocents persécutés.
Présentation de l'éditeur
Micromégas relate le voyage du géant Micromégas et de son ami saturnien jusqu'à la terre. Comment les deux géants vont-ils communiquer avec les hommes, ces êtres microscopiques? Dans Le monde comme il va, Babouc nous guide à travers l'antique Persépolis, où semble régner l'injustice. Faut-il détruire ses habitants ou laisser aller " le monde comme il va ", ?
Avec Jeannot et Colin, nous suivons Jeannot qui a quitté sa campagne et son ami Colin pour s'installer dans la société corrompue du Paris de Voltaire. Va-t-il y trouver le bonheur ?
"C'est le sort de toutes les conversations de passer d'un sujet à un autre." Cette phrase, écrite à la fin de L'Homme aux quarante écus, en résume bien la forme. Ce n'est pas tout à fait un conte, encore moins un roman, mais plutôt une suite d'historiettes et de dialogues où Voltaire, sous des dehors facétieux, a jeté à peu près tout ce qu'il avait sur le coeur. Paru en février 1768, L'Homme aux quarante écus offre en effet un véritable épitomé de son oeuvre de pamphlétaire politique. Voltaire s'y révèle notamment un économiste prophétique quand il oppose, dans une critique étincelante des théories physiocratiques, l'économie spéculative. Le récit passe ensuite avec bonheur du coq à l'âne, avec un développement d'une rare férocité sur la malfaisance "antipatriotique" des religieux exécrés, ces "parricides qui étouffent une postérité tout entière", ces "fainéants sacrés" contre lesquels se trouve célébrée la Raison accompagnée de "ses deux intimes amies, l'Expérience et la Tolérance"...
Source : Bookking International - Maxi Livre
«Le premier problème qui se pose à l'éditeur des Romans et contes de Voltaire est de savoir quelles limites donner à son entreprise, c'est-à-dire quels ouvrages ou morceaux il doit retenir, et quels exclure. De la réponse qu'il donne à cette question dépend non seulement le contenu de l'ouvrage qu'il présente au public, mais aussi la conception qu'il propose implicitement du roman et du conte voltairiens.
La question ne se poserait pas si cet éditeur n'avait qu'à suivre les intentions de l'écrivain. Mais Voltaire n'a jamais donné la liste des ouvrages de lui qu'il considère comme contes ou romans. Il n'a jamais non plus donné, en ce qui le concerne personnellement, une définition de ces genres qui permettrait de retenir les œuvres répondant aux critères énoncés et de rejeter les autres. À vrai dire, il ne lui arrive à peu près jamais de prononcer ces mots pour les appliquer à ses productions. "Petits ouvrages", "petits morceaux" sont les termes qu'on trouve sous sa plume, mais, même lorsqu'il les emploie, il est à peu près impossible de dire ce qu'il met dessous.
Le problème serait résolu en pratique, si les premiers éditeurs de Voltaire avaient toujours rangé sous la rubrique en queftion une certaine liste ne varietur de ses ouvrages : on pourrait alors estimer que l'auteur leur aurait donné au moins un accord implicite sur la liste en question. Mais ils ne s'accordent nullement sur le détail du choix des pièces. Et si Voltaire aborde le sujet dans quelque lettre à tel ou tel de ses éditeurs, c'est seulement pour critiquer – de façon d'ailleurs vague – un choix déjà fait par cet éditeur et sur lequel il n'y a plus guère moyen de revenir. Il est donc indispensable de considérer les données du problème avant d'expliquer les raisons du parti auquel nous nous sommes finalement rangés. [...]»
Frédéric Deloffre.
"L'enfance de Jésus"
Traduit par Voltaire
Evangiles apocryphes
Qu'à fait Jésus entre sa naissance et le début de sa prédication ? Et sourtout, qu'à été son enfance, avant que Marie et Joseph ne le retrouvent, à douze ans, au Temple, parmi les docteurs ? Les évangiles canoniques, même ceux de Luc et de Matthieu, nous en disent très peu de choses. Pour répondre au désir de savoir ce qu'à été la vie de Jésus enfant, les auteurs chrétiens des premiers siècles ont multiplié des textes que nous avons pris l'habitude d'appeler "apocryphes", et qui n'ont cessé de circuler sous forme orale, manuscrite et imprimée, parallèlement aux évangiles canoniques, pour nourrir nos mythes et servir d'inspiration aux artistes. On présente ici les trois plus importants récits de l'enfance de Jésus, un Jésus tout à fait inattendu, magicien et démiurge, dans la traduction de Voltaire publié pour la première fois en 1769 : le Protévangile de Jacques, l'Evangile de l'enfance de Thomas et l'Evangile de l'enfance.
Capricieux, faiseur de bons et de mauvais miracles, Jésus y apparaît comme un héros antique, un Dieu-enfant qui n'est pas encore le Sauveur.
Les Contes de Voltaire sont la partie la plus vivante de son oeuvre: y éclatent sa sobriété, sa vivacité d'esprit et de style. Ses tragédies que ses contemporains trouvaient géniales ont été oubliées. Ses écrits philosophiques ont parfois vieilli; mais ses contes ont résisté à plus de deux siècles de bouleversements sociaux et intellectuels. Ils continuent de symboliser l'esprit français et son humanisme et restent un sommet, grâce à la pureté de leur écriture, de la langue française.
Texte intégral, complété de notes littéraires.
" Jeannot et Colin étaient fort jolis pour des Auvergnats ; ils s'aimaient beaucoup "... Les deux amis sont en effet inséparables, mais un beau jour les études touchent à leur fin et tout est chamboulé. La fortune enivre Jeannot qui, devenu marquis, monte à Paris. La tristesse accable le bon Colin, resté au pays chez son laboureur de père. L'amitié pourra-t-elle vaincre les préjugés sociaux ? Voici onze contes mordants et enchanteurs dans lesquels on croise des fakirs assis sur leur planche de clous, une princesse amoureuse d'un porteur borgne, un fils de prince aux prises avec sa conscience... Au gré de douces promenades entre Orient et Occident, Voltaire raconte avec malice les absurdités, les bonheurs et les horreurs du monde.
Princesse égyptienne aussi belle que noble de cœur, Amaside pleure l’absence de son amant Nabuchodonosor, disparu depuis sept longues années. Alors qu’elle se promène au bord du Nil, un magnifique taureau blanc vient à sa rencontre, pour rechercher ses caresses, avec une douce et intriguante tendresse. Elle découvre bientôt qu’il n'est autre que son amant, métamorphosé en animal par son père jaloux, le roi Amasis…
Trois contes au charme merveilleux et au mordant jubilatoire.
Charme des prunelles, tourment des cœurs, lumière del’esprit, je ne baise point la poussière de vos pieds, parce que vous ne marchez guère, ou que vous marchez sur des tapis d’Iran ou sur des roses. Je vous offre la traduction d’un livre d’un ancien sage, qui, ayant le bonheur de n’avoir rien à faire, eut celui de s’amuser à écrire l’histoire de Zadig : ouvrage qui dit plus qu’il ne semble dire. Je vous prie de le lire et d’en juger : car, quoique, vous soyez dans le printemps de votre vie, quoique tous les plaisirs vous cherchent, quoique vous soyez belle, et que vos talents ajoutent à votre beauté ; quoiqu’on vous loue du soir au matin, et que par toutes ces raisons vous soyez en droit de n’avoir pas le sens commun, cependant, vous avez l’esprit très sage et le goût très fin, et je vois ai entendu raisonner mieux que de vieux derviches à longues barbes et à bonnet pointu. Vous êtes discrète, et vous n’êtes point défiante ; vous êtes douce sans être faible ; vous êtes bienfaisante avec discernement ; vous aimez vos amis, et vous ne vous faites point d’ennemis. Votre esprit n’emprunte jamais ses agréments des traits de la médisance ; vous ne dites de mal, ni n’en faites, malgré la prodigieuse facilité que vous y auriez. Enfin votre âme m’a toujours paru pure comme votre beauté. Vous avez même un petit fond de philosophie qui m’a fait croire que vous prendriez plus de goût qu’une autre à cette œuvre d’un sage…
… Je prie les vertus célestes que vos plaisirs soient sans mélange, votre beauté durable, et votre bonheur sans fin.
Composé vers 1746, Cosi-Sancta fut publié pour la première fois en 1784 dans l'édition des oeuvres complètes de Voltaire, dite de Kehl. C'est un des plus charmants contes de Voltaire.
«C'est une maxime faussement établie, qu'il n'est pas permis de faire un petit mal dont un plus grand bien pourrait résulter. Saint Augustin a été entièrement de cet avis, comme il est aisé de le voir dans le récit de cette petite aventure arrivée dans son diocèse, sous le proconsulat de Septimius Acindynus, et rapportée dans le livre de la Cité de Dieu.»
Dans ce conte, Voltaire dénonce les travers de son époque. Il dénonce la double facette de l'Homme à faire le bien ou le mal selon son humeur, les injustices dont l'Etat fait preuve. Il s'attaque également à la religion et au respect entre les croyants, ainsi qu'aux inégalités entre riches et pauvres (le talent de chacun n'étant pas pris en compte). Il critique aussi la justice qui n'est plus aussi juste qu'elle le clame.
On voit à travers ce conte que les critiques de Voltaire peuvent également s'appliquer à notre époque et à notre société...
Édition enrichie de centaines de notes explicatives, d'introductions, de notices, de gravures originales qui en font l'ouvrage le plus complet des oeuvres de Voltaire, soit plus de 109 titres spécifiquement mis en forme pour une lecture sur Kindle.
CONTENU DÉTAILLÉ :
LES 25 CONTES PHILOSOPHIQUES :
Avertissement de Moland • Le Monde Comme il Va, Vision De Babouc • Le Crocheteur Borgne • Cosi-Sancta, Un petit mal Pour un grand bien • Nouvelle Africaine • Zadig ou La Destinée • Memnon ou La Sagesse Humaine • Bababec et Les Fakirs • Micromégas • Les Deux Consolés • Histoire des Voyages de Scarmentado • Songe de Platon • Candide ou L’optimisme • Histoire d’un Bon Bramin • Le Blanc et Le Noir • Jeannot et Colin • L’Ingénu • L’homme aux quarante écus • La Princesse de Babylone • Les Lettres d’Amabed • Aventure de la Mémoire • Le Taureau Blanc • L’histoire de Jenni ou Le Sage et L’athée • Les Oreilles du comte de Chesterfield et le chapelain Goudman
LES 41 PIÈCES DE THÉÂTRE :
Oedipe • Fragments d’Artémire • Mariamne • L'indiscret • La Fête de Bélébat •
Brutus • Les Originaux Ou Monsieur Du Cap-Vert • Ériphyle • Zaïre • Samson •
Tanis et Zélide ou Les Rois pasteurs • Adélaïde du Guesclin • Le Duc d’Alençon ou Les Frères ennemis • Amélie ou le Duc de Foix • L'Echange • La mort de César • Alzire, ou les Américains • L’Enfant prodigue • L'Envieux • Pandore • Zulime • Le fanatisme, ou Mahomet le prophète • Mérope • Le Temple De La Gloire • Nanine • Rome Sauvée, Ou Catilina • L'Orphelin De La Chine • L'Ecossaise • Tancrède • Le Droit Du Seigneur • Olympie • Le Triumvirat • Les Scythes • Charlot ou la Comtesse de Givry • Le Dépositaire • Les Guèbres, ou la Tolérance • Le Baron d'Otrante • Irène • Jules César • Le Comte de Boursoufle ou Mademoiselle de La Cochonnière • L’Héraclius Espagnol Ou La Comédie Fameuse
LES 7 RECUEILS DE POÉSIES :
Le Pour et le Contre • La Henriade • Le Mondain • Poème sur la Loi naturelle • Poème sur le désastre de Lisbonne • La Pucelle d’Orléans • Épîtres
LES 15 CONTES EN VERS :
Le Cadenas • Le Cocuage • La Mule du pape • Ce qui plaît aux dames • L’Éducation d’un prince • L’Éducation d’une fille • Thélème et Macare • Les Trois Manières • Azolan • L’Origine des métiers • La Bégueule • Les Finances • Le Dimanche ou les Femmes de Minée • Sésostris • Le Songe creux
LES 19 TITRES DE L'OEUVRE PHILOSOPHIQUE ET HISTORIQUE :
Lettres philosophiques • Traité de métaphysique • Vie de Molière • Réflexions pour les sots • Traité sur la tolérance • Le philosophe ignorant • Femmes, soyez soumises a vos maris • La bible enfin expliquée par plusieurs aumôniers de s. m. l. r. d. p • Dialogue du chapon et de la poularde • Histoire de l’établissement du christianisme • Dictionnaire philosophique • Dialogues philosophiques • Essai sur les moeurs et l’esprit des nations • Le siècle de louis XIV • Précis du siecle de Louis XV • Pot-pourri • De l’horrible danger de la lecture • Éloge historique de la raison • Petite digression
- 1 BIOGRAPHIE détaillée
- Les CITATIONS et proverbes de Voltaire
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Le philosophe Citophile tente en vain de consoler la femme désolée en faisant le récit de grandes dames qui ont été si infortunées que le sort de la femme paraît moins grave. Le but de ce récit est qu'elle ne songe plus à son propre sort.
Le fils unique du philosophe décède alors. La femme désolée lui prépare une liste de tous les rois ayant perdu leurs enfants, mais le philosophe, tout en la trouva très juste, n'en pleure pas moins.
Trois mois plus tard, ils se retrouvent et, voyant qu'ils sont tous deux très gais, décident de faire ériger une statue au temps avec l'inscription suivante : À celui qui console.
Le crocheteur borgne est une simple histoire délicieuse, qui montre un crocheteur heureux malgré son œil unique - ou grâce à lui, puisque lui manque l'œil qui ne voit que les maux de la vie. Ce rustre chanceux bénéficie des dernières faveurs d'une grande dame dont il est tombé amoureux. A qui il a sauvé la vie. Qui fait semblant d'être évanouie tandis qu'il s'escrime tant et plus pendant toute la nuit...
Tout le monde dans la province de Candahar connaît l’aventure du jeune Rustan. Il était fils unique d’un mirza du pays; c’est comme qui dirait marquis parmi nous, ou baron chez les Allemands. Le mirza, son père, avait un bien honnête. On devait marier le jeune Rustan à une demoiselle, ou mirzasse de sa sorte. Les deux familles le désiraient passionnément. Il devait faire la consolation de ses parents, rendre sa femme heureuse, et l’être avec elle.
Le Fanatisme ou Mahomet le prophète, tragédie de Voltaire (Grand Théâtre de Lille, 1741, Comédie-Française, 1742). " En attaquant le fanatisme musulman, il est bien entendu que Voltaire a voulu prendre à partie tous les fanatismes, et son arrière-pensée était de montrer les abus et les crimes auxquels entraîne la passion religieuse. Les attaques contre le christianisme sont assez voilées pour que Mahomet ait pu être dédié au pape Benoît XIV, grand ami des Lettres, qui répondit par une lettre affectueuse et envoya sa bénédiction apostolique au poète. Il dut cependant, pour approuver tout, mettre à la lecture de cette tragédie une certaine dose de bonne volonté. La Harpe a exprimé sur cette pièce un jugement admiratif qui traduit l'opinion générale du XVIIIe siècle. "Mahomet, dit-il, est fait pour instruire tous les hommes, pour leur inspirer cette bienveillance mutuelle qui doit les rapprocher, encore que leur croyance les divise. Il apprend à détester le fanatisme, qui, une Fois reçu dans une âme pure, mais égarée par un esprit crédule et une imagination ardente, donne à l'homme, pour le crime, toute l'énergie qu'il aurait eue pour la vertu, comme le poison cause des convulsions plus violentes aux tempéraments robustes, comme le délire frénétique de la fièvre est plus terrible dans un corps vigoureux."
DESCRIPTION DE L'ÉDITEUR FOLIO :
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Abbeville, 1765. Le Chevalier de La Barre est accusé d'avoir profané une statue du Christ. Victime d'un règlement de comptes, condamné sans preuves et au mépris de la loi, le jeune homme est torturé, décapité et brûlé avec, entre les mains, un livre interdit, le DICTIONNAIRE PHILOSOPHIQUE d'un certain Voltaire...
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Directement mis en cause dans cette affaire, Voltaire s'insurge et utilise sa meilleure arme pour dénoncer l'injustice : sa plume.
" Qu'il est dangereux de se mettre à la fenêtre et qu'il est difficile d'être heureux dans cette vie ! " Ainsi soupire Zadig, jeune Babylonien, devenu favori du roi et promis à une enviable destinée. Pour être tombé amoureux de la reine Astarté, le voilà obligé de fuir, rendu à la conditio d'esclave, victime des brigands, des fanatiques religieux, en butte aux pires catastrophes... Mais à travers ce cheminement capricieux, la Providence veille et l'homme est à sa place. C'est aussi ce que découvre cet habitant de Sirius qui, à l'aide d'un rayon de soleil, parcourt la Voie lactée. Quelle surprise en effet pour Micromégas de voir que l'homme, si petit et si misérable qu'il soit, tient son rôle dans l'univers grâce à son esprit... Désinvoltes et primesautiers, deux contes qui charment et enchantent..
Micromégas relate le voyage du géant Micromégas et de son ami saturnien jusqu'à la terre. Comment les deux géants vont-ils communiquer avec les hommes, ces êtres microscopiques ?
Dans le monde comme il va, Babouc nous guide à travers l'antique Persépolis, où semble régner l'injustice. Faut-il détruire ses habitants ou laisser aller « le monde comme il va » ?
Avec Jeannot et Colin, nous suivons Jeannot qui a quitté sa campagne et son ami Colin pour s'installer dans la société corrompue du Paris de Voltaire. Va-t-il y trouver le bonheur ?
Bibliocollège propose :
• le texte intégral annoté des trois contes : le monde comme il va, Micromégas , Jeannot et Colin,
• des questionnaires au fil du texte,
• des documents iconographiques exploités,
• une présentation de Voltaire et de son époque,
• un aperçu du genre du conte,
• un groupement de textes : « La place de l'homme dans l'univers, de l'infiniment petit à l'infiniment grand ».
François-Marie Arouet plus connu sous le nom de Voltaire, est né en 1694 à Paris.
Libre penseur, il consacre sa vie à la tolérance et à la lutte contre le fanatisme religieux.
Il meurt à 83 ans, quelques années avant la Révolution Française que ses écrits auront fortement inspirée.
Composé en 1762, le Traité sur la Tolérance a pour l'origine l'affaire Calas, où Voltaire trouva l'occasion d'un nouveau combat pour la liberté. Superbe témoignage sur l'esprit des Lumières, cette leçon d'universalité reste toujours actuelle.
Extraits de la correspondance de Voltaire sur des domaines tels que la politique, la littérature et son exil à l'étranger.
Le recueil connu sous le titre de Sottisier se trouve manuscrit à Saint-Pétersbourg; il fait partie des papiers de Voltaire achetés avec sa bibliothèque par Catherine II en 1778. C'est un recueil de notes de lecture, d'extraits d'auteurs, de pensées ou réminiscences, un de ces cahiers que les gens qui écrivent ont toujours sous la main pour y inscrire à la hâte tout ce qui leur vient à l'esprit, tout ce qu'ils rencontrent, afin de le retrouver à l'occasion. Il n'y a pas la moindre suite dans tout cela. Le Sottisier est demeuré longtemps manuscrit, et à la vérité, on n'a pas de peine à le comprendre. Il n'y a que l'extrême curiosité de notre temps pour les rogatons inédits des écrivains célèbres qui ait pu faire imprimer ce fatras. Ah! Si Voltaire voyait publier ces notes parmi ses œuvres, il pousserait de terribles cris, lui qui était si furieux contre "ces maudits éditeurs qui veulent imprimer tout, et qui sont des corbeaux qui s'acharnent sur les morts, comme l'envie sur les vivants." Mais une fois jetées dans le courant, on est obligé, bon gré, mal gré, de recueillir ces épaves qui, après tout, peuvent fournir à l'étude de l'homme quelques nouveaux éléments d'appréciation
« Qu’y a-t-il de plus abominable que de se nourrir continuellement de cadavres ? », s’interroge en 1772 un fervent défenseur du végétarisme, qui fait aussi l’éloge de « cette admirable loi par laquelle il est défendu de manger les animaux nos semblables ». Contre toute attente, l’auteur de ces propos n’est autre que Voltaire. Le philosophe consacre depuis plusieurs années déjà des pages au sort des animaux de boucherie dans son œuvre. Nul n’aurait soupçonné Voltaire de se faire le zélateur et théoricien du végétarisme. Ces passages épars n’en constituent pas moins un corpus homogène. Le problème de la responsabilité des hommes dans la souffrance des bêtes rejoint chez lui des préoccupations philosophiques plus larges et plus anciennes, à commencer par le problème du mal. Renan Larue réunit pour la première fois ses plaidoyers en faveurs de la cause animale.
Memnon ou la sagesse humaine est un apologue, c'est-à-dire un court récit visant à délivrer un message moral, écrit par Voltaire en 1749. Dans ce récit, Voltaire nous conte de manière comique et ironique l'histoire d'un homme nommé Memnon, qui, un jour, à l'idée saugrenue de devenir parfaitement sage dans ses relations avec l'homme, la femme, et avec son environnement.
Après avoir conçu tout un projet ( renoncé aux femmes, aux jeux, à toute querelle et à la cour ) dans sa chambre, il est confronté au monde réel, c'est alors qu'il brise une par une chacune de ses promesses et il devient borgne. L’auteur fait ensuite apparaître à Memnon dans ses songes, un «esprit céleste» qui est porteur d’un message, et qui est en fait le «messager» de Voltaire chargé de délivrer la morale de cet apologue: «Aussi impossible, lui répliqua l’autre, que d’être parfaitement habile, parfaitement fort, parfaitement puissant, parfaitement heureux»
"Zadig"
Zadig, un jeune homme riche et malin, est sur le point d'épouser la plus belle fille de Babylone, Sémire. Mais il se rend compte de la trahison de celle-ci, qui le trompe avec Orcan.
Malheureux en amour, il se lance dans la recherche du bonheur, un long voyage durant lequel il vient en aide à de nombreuses personnes, fait plusieurs rencontres, et se heurte parfois à des obstacles.
"L'Ingénu"
Dans ce conte philosophique, Voltaire nous dévoile les aventures d'un Huron surnommé l'Ingénu. Ce récit se situe entre amour malheureux, exploits héroïques, conflits religieux et loyauté indéfectible
Janvier 1762 : le corps d’Élisabeth Sirven est retrouvé dans un puits. Après une enquête à charge, les parents, protestants établis près de Castres, accusés de l’avoir tuée parce qu’elle s’était convertie au catholicisme, sont condamnés à être pendus. Convaincu de leur innocence et révolté contre une sentence «si absurde», Voltaire s’empare de l’affaire.
Puisque il n’y a qu’«une famille entière réduite à la misère, cela ne vaut pas la peine qu’on en parle», ironise-t-il. Il en parlera pourtant avec obstination : pendant sept ans il refera le chemin qui l’a mené à la réhabilitation des Calas – autres protestants condamnés pour infanticide –, avec les mêmes étapes, et le même succès. Les Sirven sont acquittés en 1771.
À l’occasion de l’affaire Sirven, Voltaire rédige un nouveau Traité sur la Tolérance : l’Avis au public sur les parricides (1766), qu’on retrouve ici accompagné de ses lettres aux avocats et parlementaires en charge du dossier. Il grave ainsi, pour toujours, ce fait divers dans sa lutte contre le fanatisme, la superstition et l'intolérance.
"Spells of Enchantment" brings together the best literary fairy tales ever written, arranged to provide a sense of the history and evolution of this ancient genre. Focusing on the work of the most gifted writers of the great Western literary movements from classical times to the present, Jack Zipes's collection shows how some of literature's most creative minds have tried their hand at mixing the magic ingredients of the fairy tale - and how the genre has been marvelously transformed according to each writer's particular genius.Including more than sixty tales by such master practitioners of the art as Perrault, Voltaire, Goethe, Hoffmann, Hawthorne, Wilde, Yeats, Hesse, Thurber, Calvino, Philip K. Dick, Robert Coover, and Angela Carter, this authoritative, original, and unique volume is sure to bewitch readers of all ages.
Ce poème prend à contre-pied les croyances, les valeurs religieuses qui fondent l'idée du bonheur sur l'austérité et le sacrifice. Avec fantaisie, humour et même un certain désir de provocation, il trace le portrait de son époque (âge de fer) qu'il représente comme l'âge des plaisirs et du luxe (positive).
Conséquence : les images de l'âge d'or sont dénigrées, dévalorisées car il célèbre son temps en s'attachant à ce qui fait son abondance et en représentant des satisfactions que ne renierait pas un bon vivant.
Ainsi Le Mondain est un hymne à la vie et aux plaisirs.
Sur les 99 lettres publiées ici, 81 sont tout à fait inédites. Il y est beaucoup question de théâtres. Cependant Voltaire aborde avec son ami les sujets les plus divers. Tantôt il lui parle avec indignation de ses querelles avec le libraire Grasset, tantôt il s'attendrit sur le sort de Mademoiselle Corneille qu'il a recueillie. Il l'informe des diverses phases de l'affaire Calas ou commente les succès et les revers du grand Frédéric ; souvent aussi, il s'inquiète de la désastreuse politique de la France et de sa situation financière qui va en s'aggravant. L'extrême variété des sujets auxquels touche Voltaire dans ses lettres suffirait à les rendre captivantes, mais il va de soi que c'est la variété infinie de son esprit qui en fait le grand charme.
Les Voyages de Scarmentado de Voltaire, Le Bon Sens D'Holbach, Deux Amis de Bourbonne de Diderot. Trois philosophes des lumières dénoncent les préjugés, relativisent les notions de bien et de mal et affirment les qualités de l'Homme.
- Trois contes qui permettent d'aborder l'argumentation indirecte, d'un récit picaresque (Voltaire) à une chronique échevelée (Diderot) en passant par la fable orientale (d'Holbach).
- Une anthologie idéale pour une initiation à la réflexion sur la condition humaine.
"Il se pourrait, dans la nuit des temps, que de misérables philosophes, sous le prétexte spécieux, mais punissable, d'éclairer les hommes et de les rendre meilleurs, viendraient nous enseigner des vertus dangereuses dont le peuple ne doit jamais avoir de connaissance. Et, de peur que la tentation diabolique ne leur prenne de s'instruire, nous défendons aux pères et aux mères d'enseigner à lire à leurs enfants. Et, pour prévenir toute contravention à cette ordonnance, nous leur défendons de penser, sous les mêmes peines."
4ème de couverture, Edition folio sagesse 2015
Chassé du meilleur des mondes, le malheureux Candide est entraîné malgré lui dans une succession d'aventures calamiteuses. Il assiste ahuri à la mort de son rêve, celui d'un monde parfait. L'humanité tout entière serait-elle donc foncièrement mauvaise? Candide s'étonne, s'offusque, se lamente... et peu à peu se résigne.
La verve et l'ironie voltairiennes font merveille: voici un conte à la fois grave et cocasse, qui soulève avec légèreté des questions philosophiques fondamentales.
"Zadig"
Zadig, un beau jeune homme, riche et intelligent, est sur le point d'épouser la plus belle fille de Babylone, Sémire. Mais tout ne se passe pas comme prévu, et il fait les frais de la trahison de celle-ci, qui le quitte pour épouser Orcan.
Malheureux en amour, il se lance à corps perdu dans la recherche du bonheur : Voltaire nous décrit ici un long voyage durant lequel le protagoniste vient en aide à de nombreuses personnes, fait plusieurs rencontres, et se heurte parfois à des obstacles.
"Micromégas"
Voltaire nous présente le voyage du géant Micromégas. Après un premier arrêt sur Saturne, où il rencontre son ami le secrétaire de l'Académie de Saturne, il part avec lui à la découverte de la Terre. Ils se rendent compte que, pour observer les hommes, ces êtres pas plus grands que des insectes, ils doivent utiliser un microscope.
Dans ce conte philosophique, Voltaire nous apprend à à admettre et accepter notre ignorance, mais surtout à faire preuve d'humilité et de tolérance.
Micromégas est un récit de voyage : le héros quitte Sirius pour se former l’esprit et le coeur, se rend sur Saturne, puis sur Terre. Il voit ainsi avec des yeux neufs le monde où règnent « les préjugés ». C’est donc une itinéraire philosophique : le thème principal en est la relativité des connaissances humaines, réparti en cours chapitres, aventures et leçons. La cocasserie y règne partout. Le héros se promène à la manière de Gulliver dans un espace rassurant de planète en planète pour découvrir qu’il est parfaitement à sa place dans « la grande chaîne des êtres ». L’odyssée de l’espace nous ramène à notre fauteuil, et au secret du livre de la destinée, dont toutes les pages sont blanches.
L’ingénus lui aussi construit comme un voyage, porte un regard ironique sur la société française. Cette fois, c’est une comédie sociale qui se joue, en tableaux rapides et caricaturaux, un des meilleurs contes de Voltaire.
Jeannot et Colin sont deux amis auvergnats. Les parents du premier font fortune et voici Jeannot promu " marquis de la Jeannotière ". Fort de ce titre, il méprise Colin et gagne la capitale pour y briller dans la bonne société. Là, bien des déboires l'attendent.Le Scythe Babouc, quant à lui, est chargé par le génie Ituriel d'une mission d'observation dans Persépolis ; qui ressemble à s'y méprendre à... Paris ! Les habitants sont accusés de tous les maux. Comment Babouc jugera-t-il leur vanité, leur médisance et leur fourberie ?Dans ces deux contes satiriques, Voltaire déploie toute son ironie pour épingler les travers de son époque.
Babouc est envoyé par un génie pour observer les habitants de Persépolis, ville où règnent le luxe et les excès. Oscillant entre méfiance et fascination, le jeune homme découvre un monde de plaisirs, mais aussi de fourberie et de médisance. Or, de son compte rendu dépendra le sort de la capitale des Perses - capitale qui n'est pas sans en rappeler une autre... Avec une ironie mordante et une langue acérée, Voltaire dénonce les travers de son époque - ou est-ce de la nôtre ?
I
Zadig ou la Destinée - Le Monde comme il va - Memnon ou la Sagesse humaine - Lettre d'un Turc sur les fakirs et sur son ami Bababec - Micromégas - Songe de Platon - Les Deux Consolés - Histoire des voyages de Scarmentado - Candide ou l'Optimisme - Histoire d'un bon bramin - Le Blanc et le Noir - Jeannot et Colin - Pot-pourri - Petite Digression - Aventure indienne - L'Ingénu - L'Homme aux quarante écus - La Princesse de Babylone - Les Lettres d'Amabed - Le Taureau blanc - Le Crocheteur borgne - Éloge historique de la raison - Histoire de Jenni ou l'Athée et le Sage - Les oreilles du comte de Chesterfied et le chapelain Goudman - Aventure de la mémoire - Cosi-Sancta. Tous ces contes tour à tour graves et satiriques, légers et ironiques feront écho au présent.
Intellectuel engagé dans la lutte contre l’intolérance, Voltaire a utilisé les ressources de l’humour pour mettre en valeur ses idées. Pour lui, l’ironie a une vertu pédagogique, en démontrant l’absurdité des croyances nées de l’obscurantisme, de la dictature des religions, et les dangers du fanatisme.
Ce volume regroupe les textes où Voltaire a manié sa verve légendaire comme arme de combat : l’intégrale des quarante contes, un choix de pièces de théâtre, introuvables et méconnues, ainsi qu’une sélection de textes philosophiques.
Styliste hors pair autant qu’homme d’esprit, Voltaire n’a jamais semblé aussi moderne qu’aujourd’hui.
Choix et présentation de Clémentine Pradère-Ascione
"Rien n'approche, dans l'histoire du théâtre, le naufrage du répertoire voltairien après un siècle de gloire, qui l'égala à Corneille et Racine, et le fit jouer dans tout le monde occidental, d'Amérique en Russie. Dans notre mémoire, l'ironie a terrassé le pathétique, la prose le vers, sans pour autant sauver les comédies, où le rire se mêle d'ailleurs aux larmes. A elle seule, la curiosité devant des métamorphoses aussi inouïes, un désastre aussi saisissant, devrait suffire à justifier ce choix de quatre pièces pratiquement indisponibles - deux célèbres tragédies, une comédie sentimentale en décasyllabes, une espèce de drame bourgeois en prose. Mais notre désir va plus loin que le légitime souci de comprendre la chute de la maison Voltaire après tant de splendeur. Nous espérons contribuer à un retour de Voltaire dramaturge dans les lycées et les universités, et pourquoi pas sur les planches. Car en ne voulant retenir du siècle des Lumières que Marivaux et Beaumarchais, c'est un pan tout entier de notre culture et de notre patrimoine théâtral qu'on jette à la voirie, comme autrefois les acteurs non repentis. On supplie Messieurs les directeurs de troupe, Messieurs les metteurs en scène, Messieurs les comédiens, de s'intéresser un peu à la mémoire de leur profession."
Les Contes de Voltaire (1694-1778) sont là partie la plus vivante de son oeuvre : y éclatent sa sobriété, sa vivacité d'esprit et de style. Ses tragédies, que ses contemporains trouvaient géniales, ont été oubliées. Ses écrits philosophiques ont parfois vieilli ; mais ses contes ont résisté à plus de deux siècles de bouleversement sociaux et intellectuels. Ils continuent de symboliser l'esprit français et son humanisme, et restent, grâce à la pureté de leur écriture, un sommet de la langue française.
L'Ingénu, conte satirique, est l'une de ses dernières oeuvres. Il traite du bonheur de l'individu compromis par l'ingérence des religions. Voltaire à travers l'histoire de ce Huron débarquant en Bretagne, s'en prend tout à tour aux Jésuites, aux Jansénistes, aux médecins et aux fonctionnaires... avec beaucoup d'esprit, et un ton aussi mordant que gai.
Les hommes peuvent-ils vivre ensemble sans se déchirer ? La différence entre les peuples justifie-t-elle que certains d'entre eux exercent leur domination sur les autres ? Vaut-il mieux se fier à l'opinion publique qu'à sa propre raison ?
Tour à tour graves, légères et ironiques, trois grandes voix des Lumières s'élèvent contre les travers de la société. Une critique toujours aussi percutante aujourd'hui.
Face à la tragédie, des voix s'élèvent contre la barbarie qui a voulu mettre à genoux la liberté d'expression. C’est de la volonté de les rassembler en un recueil, que naît, dès le lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo, l’idée de cet ouvrage, mêlant textes classiques et textes de 60 écrivains contemporains. La richesse des contributions gracieuses ici réunies témoigne du remarquable élan suscité par ce projet, dont l’intégralité des bénéfices sera reversée à Charlie Hebdo.
Les auteurs :
Jacques ATTALI - Gwenaëlle AUBRY – BEAUMARCHAIS - Frédéric BEIGBEDER - Laurent BINET -Julien BLANC-GRAS - Évelyne BLOCH DANO - Vincent BROCVIELLE - Noëlle CHATELET - Maxime CHATTAM - Philippe CLAUDEL - André COMTE-SPONVILLE - Gérard de CORTANZE - Delphine COULIN - Charles DANTZIG - Frédérique DEGHELT - Nicolas DELESALLE – DIDEROT - Catherine DUFOUR - Clara DUPONT-MONOD - Jean-Paul ENTHOVEN - Nicolas d'ESTIENNE D'ORVES - Dominique FERNANDEZ - Caroline FOUREST - Jean-Louis FOURNIER - Philippe GRIMBERT - Olivier GUEZ - René GUITTON - Claude HALMOS - Victor HUGO - Fabrice HUMBERT - Guillaume JAN - Jean-Paul JOUARY - Marc LAMBRON - Frédéric LENOIR - Bernard-Henri LÉVY - François-Guillaume LORRAIN - Ian MANOOK - Fabrice MIDAL - Gérard MORDILLAT - Anne NIVAT - Christel NOIR - Véronique OLMI - Christophe ONO-DIT-BIOT - Katherine PANCOL - Bernard PIVOT - Patrick POIVRE D'ARVOR - Romain PUÉRTOLAS - Serge RAFFY - François REYNAERT - Tatiana de ROSNAY - Élisabeth ROUDINESCO - Eric-Emmanuel SCHMITT - Colombe SCHNECK - Antoine SFEIR - Isabelle STIBBE - Émilie de TURCKHEIM - Michaël URAS - Didier VAN CAUWELAERT – VOLTAIRE.
Des satiristes romains aux dessinateurs de Charlie Hebdo, le rire est par excellence l'arme des plus faibles contre les grands de ce monde. Exagération comique jusqu'à la caricature, détournement parodique ou pamphlet sarcastique, les auteurs recourent à des stratégies argumentatives variées pour contester toutes les formes d'autorité, faisant du lecteur amusé leur complice.
Corollaire de la liberté d'expression, la critique du pouvoir interroge aussi ses limites. Comment procède-t-elle ? Et jusqu'où peut-elle aller ?
Sur le point d'épouser la plus belle fille de Babylone, jouissant de tous les privilèges de la jeunesse et de la fortune, vertueux de surcroît, Zadig se demande s'il est possible de vivre heureux ici-bas. Sa fiancée ne tarde pas à la trahir, des fanatiques le traînent en justice, on le menace du bûcher, on le vend comme esclave en Egypte et c'est par miracle qu'il retrouve sa patrie et triomphe de la laideur et de la bassesse du monde. Zadig sent le soufre et fait peur aux puissants, mais Voltaire éblouit par sa gaieté perpétuelle, sa sagesse, sa malice, son style enchanteur de " Français suprême " comme disait un de ses contemporains.
Un style, de la clarté, des formules qui claquent, une façon de dire allègrement toute chose, même tragique. De l'esprit, assurément. De l'ironie, toujours. Voltaire n'a pas son pareil pour esquisser en quelques phrases l'équivalent d'une caricature ou d'un croquis. Sous sa plume, les théories deviennent des personnages, les querelles entre doctrines des scènes de comédie.
"Décidons-nous sur la route que nous voulons prendre pour passer notre vie, et tâchons de la semer de fleurs", écrit Mme du Châtelet dons son Discours sur le bonheur. Contre les principes de l'Église selon lesquels seul le paradis apporte repos et félicité à l'âme, les penseurs des Lumières affirment que notre bonheur est sur Terre et qu'il dépend de nous.
Comment être heureux et se satisfaire de plaisirs simples ? À travers des formes argumentatives variées, trois grandes plumes du XVIIIe siècle interrogent les contradictions du cœur humain, tiraillé entre raison et passions, et témoignent avec brio des grands débats qui agitent leur époque... Mais aussi la nôtre.
Voltaire est l'un des plus grands penseurs des Lumières. Il est à l'origine d'une philosophie pratique contribuant au bien-être des hommes et à l'harmonie des sociétés. Son oeuvre, toujours incisive, passant du traité philosophique au théâtre ou à la posée, témoigne de son combat engagé pour la tolérance et la liberté de pensée. Très critique à l'égard de l'injustice sociale et des privilèges de son époque, Voltaire inspira indubitablement les théoriciens de la Révolution française.
Cette correspondance secrète livre un témoignage unique sur le combat des philosophes et sur la vie politique de cette période des années 1770-1778, où le changement de règne et l’avènement de Louis XVI modifie le rapport de forces entre le parti philosophique, splendidement illustré par le trio Voltaire-D’Alembert-Condorcet, et la monarchie d’Ancien Régime.
CANDIDE OU l'OPTIMISTE : Candide nous conte les mésaventures d'un voyageur philosophe qui affronte les horreurs de la guerre et les sanglants caprices de la Nature; qui connaît les désillusions de l'amour et découvre les turpitudes de ses semblables, faisant à l'occasion l'expérience de leurs dangereuses fantaisies. Pourtant si l'homme est un bien méchant animal et si l'existence n'est qu'une cascade de catastrophes. est-ce une raison pour que le héros perde sa sérénité et le récit son allégresse ? Sous la forme d'une ironique fiction, Candide propose une réflexion souriante sur l'omniprésence de Ia déraison qui puise sa force aux sources vives d'une expérience humaine, celle de l'auteur. Candide, on l'a dit, ce sont le, «Confessions» de Voltaire, et c'est en cela qu'il nous émeut. Mais ce "roman d'apprentissage" est aussi - et peut-être surtout - un festival merveilleusement ordonné de drôlerie et la fantaisie sarcastique, ruisselant d'un immense savoir maîtrise qui ne dédaigne jamais de porter le rire jusqu'au sublime. D'est en cela qu'il nous éblouit et qu'il nous charme.
ZADIG OU LA DESTINÉE : Zadig a vraiment out pour être heureux ! "Doué d'un beau naturel fortifié par l'éducation", ce jeune homme intelligent et généreux est un modèle de sagesse et de vertu. Malheureusement, le destin prend un malin plaisir à le persécuter. Un jour Premier ministre à Babylone, Zadig est désavoué le lendemain à cause de l'amour qu'il porte à la reine Astarté. Il s'enfuit alors en Egypte, où le voilà bientôt réduit en esclavage... Zadig réussira-t-il enfin à trouver le bonheur ?
Lettres philosophiques - Discours de Voltaire à l'Académie - Histoire du docteur Akakia - Poème sur le désastre de Lisbonne - Dialogue entre un brachmane et un jésuite - Dialogues entre Lucrèce et Posidonius - Entretien d'un sauvage et d'un bachelier - L'éducation des filles - Extrait des sentiments de Jean Meslier - L'Affaire Calas - Traité sur la tolérance - Catéchisme de l'honête homme - De l'horrible danger de la lecture - Conversation de Lucien, Érasme et Rabelais - Les Anciens et les Modernes - Les dernières paroles d'Épictète - Sur les parricides imputés aux Calas - Lettre de M. de Voltaire à M. Hume - Lettres sur Rabelais et sur d'autres auteurs - Le dîner du comte de Boulainvilliers - Épître écrite de Constantinople - Femmes, soyez soumises à vos maris - Instruction à Frère Pédiculoso - Canonisation de saint Cucufin, etc..