Warren Murphy

Très bien

Ce tome est un retour sur les débuts de CURE. IL est donc plus "proche" du commencement que de la fin...

Malheureusement, l'humour est de ce fait moins présent - et moins mordant -, certains fils de l'intrigue pendent lamentablement à la fin sans avoir été renoués... (ou alors les souvenirs des 127 tomes précédents ne sont pas suffisamment ancrés dans ma cervelle pour que je fasse les rapprochements qui s'imposent...)

Une rupture de ton qui explique peut-être l'interruption de la série en France ? Cela et les changements dans l'équipe d'écriture (ghostwriters... Richard Sapir - qui reste crédité - étant décédé en 1987.)

Un opus où l'humour est bien moins présent : dommage.

Et comme Remo est accaparé par une tradition de Sinanju (L’Épreuve du Maître, avec les majuscules à chaque mot, rien de moins), il faut que ce soit Smitty qui sauve la mise, qui l'eût cru ! C'est aussi lui qui sauve le bouquin, d'ailleurs - ainsi que le Président en exercice, confronté à des tentatives d'assassinat. Ce dernier est présenté comme possédant beaucoup de charme et une inaltérable bonne humeur ; dans la mesure où il évoque la crise des otages que son prédécesseur a affronté, il faut croire qu'il s'agit là d'un "portrait" de Ronald Reagan...(ce qui est "raccord" avec la tentative d'assassinat, d'ailleurs, pour une date de publication qui semble remonter à 1984 - et avec quelques piques lancées par l'auteur sur des échecs de politique fédérale).

Ce tome reprend le fil de l'aventure précédente, aussi, contrairement à la majorité des (100) premiers opus de la série, est-ce un plus d'avoir lu le tome "La Cité des gangs", qui présente le contexte.

Le récit commence par un portrait au vitriol d'une jeune "féministe" qui va finir par voir une soucoupe volante et se mettre au service des "extra-terrestres"...

Bon, les pacifistes en prennent pour leur grade eux aussi - sans parler des chasseurs de soucoupes -, et on retrouve nos héros fidèles à eux-mêmes.

C'est toujours d'une mauvaise foi jubilatoire.

Nous voilà maintenant aux prises avec des adorateurs de la nature - défenseurs des petites bébêtes que les hommes, honte à eux, se croient autorisés à massacrer pour leur simple confort. Et ces chevaliers modernes sont prêts à dessouder leurs congénères à coups d'armes de destruction massive pour défendre les pôvres bestioles.

La routine pour Remo et Chiun qui continuent leurs escarmouches habituelles.

Toute ressemblance avec les passionarias vegan n'est peut-être pas fortuite.

Un bon "Implacable" des débuts, avec une charge sans nuance contre Hollywood et les journalistes.

Aucun temps mort, Remo, Chiun et Smitty égaux à eux-mêmes, un récit rythmé et équilibré.

Un "Implacable" original, où nous faisons la connaissance de Ruby, une des seules femmes capables de tenir tête à Remo.

Si la série n'est pas toujours tendre envers ses protagonistes féminines, Ruby, la tête fermement plantée sur ses jolies épaules, va contrarier la tendance, dans ce tome et quelques-uns des suivants.

Bon cru.

À vous donner froid dans le dos... Et si c'était vous qu'on avait choisi ?

Du jour au lendemain la vie de Remo Williams bascule...

Remo, un jeune policier intègre de Newark, dans le New Jersey, se retrouve dans le Couloir de la Mort à attendre son exécution. Il a été condamné à la chaise électrique pour avoir tué un dealer. Il est innocent ! Ce n’est en fait qu’un horrible traquenard, un coup monté : alors que Remo faisait sa ronde de nuit, il a été attiré dans une ruelle et y a découvert un dealer mort tenant sa plaque entre les mains. L'affaire a été rondement menée... Il n'aura fallu que quatre mois entre son arrestation et la date fixée pour son exécution. Remo n'a pas eu droit à un procès équitable. Une fois condamné à mort, il n'a même pas eu la possibilité d'aller en appel, quitte à voir sa peine commuée en réclusion à perpétuité...

Une terrible injustice pour un homme qui a trimé toute sa vie et a risqué sa peau ! D'abord comme Marine au Vietnam et ensuite comme flic.

Un mystérieux moine venu pour lui faire confesser ses péchés juste avant son exécution lui propose un étrange marché : soit la mort sur la chaise électrique, soit la vie en croquant le moment venu dans une pilule. Est-ce vraiment un choix qu’on lui offre là ?

L’exécution de Remo ne sera donc qu’une macabre mise en scène destinée à le faire passer pour mort aux yeux de tous.

Remo est tombé dans les mailles du filet tendu par CURE. À son réveil, le docteur Harold W. Smith offre à Remo le choix entre servir son pays en travaillant pour CURE ou mourir. Il accepte mais a-t-il vraiment le luxe de pouvoir refuser ?

CURE est une organisation gouvernementale ultra-secrète créée pour protéger la Constitution Américaine, sans toutefois la respecter. CURE se substitue à la police et à la justice, là où elles sont impuissantes. L’objectif de CURE est d’éradiquer le crime organisé, de nettoyer le pays de sa vermine et, dorénavant, de tuer au nom de la loi.

Après avoir été sommairement formé par différents instructeurs, il devient le bras armé de CURE et frappe sans pitié.

Maître Chiun, un vieil oriental, lui a appris à se mouvoir comme un Ninja. Il l’a soumis à un entraînement rigoureux et lui a enseigné l’art de tuer avec les mains, un dérivé des arts martiaux. Il a transformé Remo en une véritable machine à tuer à mains nues.

Remo choisit d'appliquer les préceptes enseignés par Maître Chiun pour mener à bien sa mission de tueur. Il en va de sa survie...

Sa nouvelle identité : Remo Cabell, journaliste freelance de Los Angeles.

Je rentre dans un univers que je ne connaissais pas, un livre des années septante. "Implacablement vôtre" est le premier tome d’une saga en comportant 145.

L’histoire se laisse aisément lire.

L’action se met très lentement en place en raison d’assez longues descriptions des méthodes d’entraînement.

Je comparerais Remo à un autre James Bond, américain cette fois... Remo est un très bel homme et il en est bien conscient. Il est fier et orgueilleux. Il n’hésite pas à user de son charme auprès des femmes. C’est un véritable Don Juan, sans état d’âme. Les femmes sont des outils pour arriver à ses fins. Et il ne s’en formalise pas. Tous les moyens sont bons pour atteindre son objectif…

"Carpe diem, quam minimum credula postero" (en français : "Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain"). Telle est la maxime que Remo doit adopter.

Remo est un homme en sursis. Une fois tué, il sera purement et simplement remplacé par un autre. Il ne représente qu'un vulgaire pion sur l'échiquier.

Remo Williams a été créé pour être un destructeur implacable, il a été créé pour détruire.

Sa vie ne lui appartient plus. Il n’a pas de foyer, pas de famille, pas de vie personnelle. Il devra toujours regarder par-dessus son épaule.

"Aucun de nous n’a besoin de s’inquiéter de sa retraite parce que… Bon d’accord, je serai franc… aucun de nous ne va vivre jusque-là. Le coup de la grasse pension n’est qu’un tas de conneries."

"Je vous promets de la terreur pour le petit-déjeuner, des pressions à midi, de la tension pour dîner et de l’exaspération pour la nuit. Vos vacances seront les deux minutes pendant lesquelles vous ne regarderez pas par-dessus votre épaule pour voir si un truand ne vous vise pas la nuque. Vos primes seront les quelques minutes pendant lesquelles vous ne serez pas en train de chercher comment tuer quelqu’un ou ne pas vous faire tuer."

"Si vous vivez six mois, ce sera stupéfiant. Si vous vivez un an, ce sera un miracle. Voilà ce que nous avons à vous offrir."

Je n’ai pas aimé le caractère misogyne incarné par Remo. Il est beaucoup trop poussé à son paroxysme.

"L’homme peut aimer. Les femmes vivent. Elles sont comme le bétail qui nourrit le corps. Leur principal souci c’est leur sécurité, leur alimentation et leur bonheur. La dévotion qui passe pour de l'amour aux yeux de l'homme n'est en réalité que l'instinct de protection de la femme. Elle gagne cette protection en simulant l'amour. C'est elle, et non l'homme qui est responsable de la vie de la race humaine. Un choix des plus sages."

Je suis curieuse de découvrir comment le personnage de Remo évolue dans les tomes suivants.

De quoi passer un bon moment