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Extrait ajouté par pmpr 2013-04-27T14:00:08+02:00

Son regard balaya l'assistance.

On dirait un procès. Quel est le chef d'accusation ?

L'atmosphère dans la pièce se chargea de tension tandis que Barak et Colin se toisaient longuement. Enfin, l'Ancien fit un signe de tête, et Colin alla se placer à côté

de Mia. Les spectateurs parurent se détendre. Quelques sourires fleurirent quand il posa la main sur son épaule. Elle leva les yeux vers lui.

Tu m'embrouilles complètement les idées, Foxe.

Il ne cilla pas.

L'impression est réciproque, Luchese.

Voici qui nous mène au cœur du débat, déclara Serisa en s'avançant au centre de la pièce. Pour reprendre votre expression, Colin, il ne s'agit pas d'accusations mais de préoccupations. Certains faits nous intriguent. Nous aimerions qu'ils soient soigneusement examinés, ajouta-t-elle avant de se tourner vers Tony Crowe. Je vous remercie d'avoir attiré notre attention sur ce sujet, Anthony. Voudriez-vous énumérer les détails qui vous ont frappé ?

Frappé ? s'étonna Colin.

De quoi sommes-nous accusés ? demanda Mia en même temps.

Tss, tss, les enfants ! fit Tony. Nous œuvrons pour votre bien. Alors, taisez- vous et laissez-moi faire mon exposé...

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Extrait ajouté par pmpr 2013-04-21T23:22:52+02:00

Qu'est-ce qui m'arrive ? demanda-t-il en se tournant vers Anthony Crowe, qui venait d'entrer.

Nous en reparlerons.

J'ai repoussé les avances de Cassie Shagal. Tu peux croire ça ?

Son propre comportement le déroutait, mais il n'allait pas perdre de temps à se poser des questions. Il fallait d'abord sortir de ce piège.

Puis-je m'en aller, maintenant ? demanda-t-il.

Pas encore.

Je proteste ! Il existe des lois contre ce genre de traitement.

Je sais. Mais les circonstances exigent que nous nous penchions sur ton engagement vis-à-vis de Mlle Luchese.

L'avez-vous renvoyée chez elle ? Est-ce que Serisa l'a hypnotisée pour lui faire oublier notre existence ?

Ç'aurait été la meilleure solution. Colin ravala sa colère. Penser que quelqu'un d'autre que lui avait pu entrer en contact avec l'esprit de Mia lui était insupportable. A l'idée qu'un autre Prime s'était peut-être glissé dans les pensées de la jeune femme, une bouffée de jalousie le suffoqua. Mais la jalousie était un luxe qu'il ne pouvait se permettre. Il prit une longue goulée d'air et se força à dire :

Je me suis comporté comme un abruti chez toi. J'en suis navré. Je n'avais aucune raison de m'empor-ter... N'est-ce pas ? insista-t-il, saisi d'un nouvel accès de jalousie.

Tony secoua la tête.

Calme-toi, mon ami. Nous allons juste mettre au point certaines choses avant de vous laisser partir. Viens.

Soudain, Colin perçut un parfum... une sensation. Il retint son souffle.

Mia !

Il se rua hors de la pièce, devançant Tony. Il n'avait pas senti la présence de Mia pendant des heures, mais à présent, il avait la certitude absolue qu'elle s'approchait.

Deux autres Primes attendaient dans le hall, sans compter Tony, posté derrière son dos. Colin banda ses muscles. Il s'apprêtait à leur rentrer dedans, mais s'arrêta net en voyant Mia émerger d'un couloir noyé dans la pénombre. Dès qu'elle l'aperçut, elle courut vers lui et se jeta dans ses bras. Il la serra contre lui, avant de remarquer Alec et Domini, qui escortaient la jeune mortelle. Au même moment, Tony le tira en arrière, l'empêchant d'embrasser Mia, tandis que Domini se glissait entre eux.

Hé ! protesta Mia.

Bas les pattes ! glapit Colin.

À sa grande surprise, Tony le lâcha. Restait le problème appelé Domini. Il n'avait pas le droit d'user de violence envers une femme.

Impossible, lui dit-elle, coupant court à une éventuelle plaidoirie. Serisa...

La Matri a modifié ses plans, coupa Tony. Elle et les autres dames aimeraient que ces deux-là puissent s'entretenir un moment avant de passer à d'autres sujets de discussion.

Colin se retourna vivement vers Tony.

Parler ? Je ne veux pas parler avec cette femme.

Quoi ? s'écria Mia derrière lui d'une voix indignée.

Il pivota vers elle.

J'aimerais seulement te ramener chez toi, expliqua-t-il.

Elle avait peur, réalisa-t-il. Une terreur sourde qu'elle déguisait sous son air bravache habituel.

Elle pourrait être chez elle, dit Domini.

Colin fronça les sourcils. Il n'avait pas la moindre idée de ce que la compagne d'Alec voulait dire.

Comment ça, je pourrais être chez moi ? demanda Mia en dardant un regard interrogateur sur Domini. Et qui est Serisa ? De quoi veut-elle discuter ?

Colin se rendit compte que Mia suivait mieux que lui les méandres tortueux de cette conversation. Elle était loin d'être bête. En dépit des circonstances, son intelligence restait en éveil.

Ne vous inquiétez pas, vous obtiendrez des réponses, dit Tony à Mia, avant de fixer Colin. Mais tout d'abord, Serisa souhaite que tu dises la vérité à Mia. Toute la vérité, insista-t-il fermement. Ensuite, nous envisagerons les conséquences.

La vérité ? s'écria Colin, interloqué. Elle ne la supportera pas.

Je l'ai bien supportée, moi, déclara Domini, attirant sur elle l'attention générale.

Vous étiez des nôtres, objecta Colin.

Je ne l'étais pas, en ce temps-là.

Oui, mais...

Allez-vous enfin cesser de vous disputer et m'expli-quer ce qui se passe ?

intervint Mia.

Colin émit un grommellement inintelligible. Il détestait tous ces regards braqués sur eux.

Très bien, dit-il finalement. Elle devra oublier mes confessions par la suite, mais je lui dirai la vérité.

Toute la vérité, lui rappela Tony. Y compris ce que tu lui as fait.

Qu'est-ce que tu m'as fait ? demanda Mia.

Pas ici, murmura-t-il.

Tony pointa l'index en direction de la chambre. Colin saisit le poignet de Mia et la poussa à l'intérieur. Cette fois-ci, il fut soulagé d'entendre la porte se refermer. Une fois seul avec Mia, il laissa les mots fuser de sa bouche :

— Je suis un vampire.

11

Oh, non ! C'est impossible.

Les dénégations de Mia, pourtant prévisibles, irritèrent Colin.

Que veux-tu dire ? Je suis pourtant bien placé pour savoir ce que je suis, et je te répète que je suis un vampire, un Prime du Clan Reynard.

Elle repoussa sa main, recula et le toisa des pieds à la tête.

C'est impossible ! répéta-t-elle.

Colin fit de son mieux pour considérer la situation du point de vue de la jeune femme.

Tu dois être un peu perdue, dit-il doucement.

Bien sûr que je le suis. Mais n'essaie pas de me convaincre que tu es un vampire.

Il n'y a pas que moi. Tous dans cette maison sont des vampires, sauf Domini et deux ou trois compagnes de Primes mortelles... des cas à part.

Avec un soupir, il leva la main.

Peu importe. Je vais trop vite. Concentrons-nous plutôt sur toi et moi et finissons-en.

Oui, dit-elle. Finissons-en.

Un éclair de colère dans ses yeux et dans son esprit le frappa de plein fouet. Sans doute n'avait-il pas choisi les mots adéquats. En tout cas, il n'avait pas pris de gants.

Ce n'était pas évident avec les femmes, mais on lui avait appris à être honnête.

Tu as vu des vampires, reprit-il, et j'ai essayé de te faire oublier leur existence.

Une sensation de trahison déchira le cœur de Mia, mais elle réussit à la contrôler.

Cela n'a pas marché, répliqua-t-elle. Pas longtemps, en tout cas.

Il la regarda, surpris par sa force mentale, fier d'elle malgré tout.

Voilà l'ennui lorsqu'on tente de manipuler quelqu'un psychologiquement. On n'est jamais sûr que ça marchera, expliqua-t-il. Tu es vraiment très forte. Mais pourquoi es-tu allée chez Tony lorsque tu as recouvré la mémoire ? Pourquoi l'as-tu choisi, lui ? Et comment l'as-tu trouvé ?

Une expression obstinée se peignit sur les traits fins de la jeune femme.

C'est toi qui me dois des explications, il me semble, rétorqua-t-elle.

J'ai un tas de questions à te poser, Mia.

Plus tard. Toi d'abord.

Sa voix était tranchante comme une lame de couteau.

Colin sentit l'excitation l'envahir. Chacun des regards de Mia, chacune de ses paroles le stimulait davantage. Bien que la colère semblât avoir remplacé la passion chez la jeune femme, il devinait qu'elle partageait son désir. Il n'aurait qu'à s'engouffrer dans la brèche pour transformer son courroux en plaisir.

Mia, nous avons mieux à faire que nous disputer...

Le ton suave de sa voix recelait une douce promesse.

Il fit un pas vers sa belle mortelle, les bras tendus. Elle déglutit péniblement quand ses doigts lui frôlèrent le cou avant de glisser vers ses épaules, puis le délicieux courant du désir passa entre eux. Mais elle s'envola au loin, à l'autre bout de la pièce, les mains levées en un geste de protection.

Je ne fais pas l'amour avec des vampires.

Le sourire aux lèvres, il jeta un coup d'œil vers le grand lit placé au milieu de la chambre. Ce n'était pas parce qu'ils étaient confinés dans cette pièce qu'ils n'avaient pas le droit de s'amuser. Il désigna le lit du menton, sûr de son charme. Mia finissait toujours par lui céder.

Alors, peut-être devrais-je te dire que je n'en suis pas un.

Tant mieux. Parce que...

Mais ce serait un mensonge. Et dans mon monde, le mensonge n'est pas toléré.

Il s'assit sur le bord du matelas moelleux qu'il tapota gentiment, l'invitant à le rejoindre.

Tu as fait l'amour avec un vampire pendant des mois, Mia. Viens donc le refaire encore une fois.

Lentement, elle lui tourna le dos. Elle sentait son regard rivé sur elle. Pendant des heures, elle n'avait aspiré qu'à revoir Colin, et maintenant, elle n'osait même pas le regarder. Cela n'empêcha pas les souvenirs de hanter son esprit confus. Leurs premiers ébats lui revinrent en mémoire. Elle n'avait jamais ramené personne chez elle - elle n'était pas ce genre de femme -, mais ils s'étaient retrouvés dans sa chambre

à coucher sans s'être dit un mot en dehors de ceux qu'ils avaient échangés à l'hôpital.

Elle l'avait accueilli dans son sanctuaire secret et s'était pliée à tous ses désirs.

Il ne l'avait pas touchée comme un étranger mais comme un amant qui savait d'avance comment combler ses fantasmes les plus fous. Lorsqu'elle l'avait touché à

son tour, ses doigts avaient reconnu chaque muscle, chaque parcelle de son corps.

Son odeur, sa saveur, sa chaleur, tout en lui lui avait paru étrangement familier,

Ils étaient destinés à s'aimer follement, et c'était ce qu'ils avaient fait, roulant sur le lit, arrachant leurs vêtements. Leurs bouches, leurs mains s'étaient cherchées avidement, désespérément, avec une urgence fébrile. La tendresse n'avait guère eu sa place dans cet accouplement sauvage. Il y avait même eu des instants de douleur, qui n'avaient fait qu'intensifier le plaisir. Ils s'étaient empoignés, s'étaient griffés, tandis qu'il plongeait en elle... Oui, des pincements, des griffures et... des morsures.

Mia posa la paume sur son sein droit alors que les images de cette première étreinte déferlaient dans sa mémoire, avec une intensité érotique qui la laissait pantelante.

Tu m'as mordue.

Oui... à l'occasion.

Comment pouvait-il rester aussi calme ?

Elle pivota vivement vers le lit et scruta Colin.

Tu m'as mordue ! répéta-t-elle, hagarde.

Je t'ai goûtée, rectifia-t-il. C'est ainsi que nous appelons cette petite fantaisie.

Nous n'absorbons jamais plus de quelques gouttes de sang à la fois, et cela augmente le plaisir de notre partenaire et le nôtre. Tu te souviens du plaisir, mais tu as oublié

comment je te l'ai procuré.

Oh, non, pas du tout. Elle se rappelait tout, à présent, jusqu'au goût cuivré dans sa bouche.

Tu es impossible, Colin Foxe !

Mais je suis sexy.

Le sexe avait été le socle de leur relation. Le sexe avec un buveur de sang ! A cette pensée, le ventre de Mia se noua.

Le fait que tu m'aies mordue ne fait pas de toi uu vampire, insista-t-elle. Et puis, les vampires ne sont pas sexy. Sauf peut-être Angel et Spike*, qui sont des personnages de fiction. Les vrais vampires sont des monstres. Ils m'ont agressée.

— Les Tribes sont des monstres. Je suis un vampire de Clan.

*. Personnages de la série Buffy contre les vampires (N.d.T.).

Tribes. Clans. Ces termes, elle les avait déjà entendus. D'après son arrière-grand-père, les vampires se divisaient en trois catégories. Mais ces distinctions, avait-il précisé, ne faisaient aucune différence. A ses yeux, un vampire, quel qu'il soit, n'était qu'un parasite qu'il fallail éliminer à tout prix. Et Colin connaissait les différente! sortes de vampires... pensa-t-elle, effrayée.

Qu'est-ce que c'est ? Un test ? J'essaie de contacter des chasseurs de vampires, et quand je crois les avoir trouvés, j'apprends qu'ils sont vampires. Cela n'a pas de sens.

Colin se redressa lentement, l'air irrité.

Pourquoi voulais-tu contacter les chasseurs ?

Des vampires m'ont attaquée, lui rappela-t-elle.

Il parut se radoucir un peu.

Que sais-tu des activités de ces chasseurs ?

Elle préféra éluder la question.

Tu ne peux pas être un vampire. Je t'ai vu en plein soleil. Or, chacun sait que les vampires ne supportent pas la lumière du jour.

Elle se rappela qu'ils s'étaient promenés sur la plage le jour le plus chaud de l'année.

Ils avaient aussi fait l'amour au milieu de la journée dans le jardin de Mia, en riant et en se disant qu'ils risquaient d'attraper des coups de soleil. Ils s'étaient enduit l'un l'autre d'écran total parfumé à la noix de coco. Elle se souvenait parfaitement de la peau de Colin glissante de crème et chauffée par le soleil. Elle se revit ensuite dans le jardin de Tony Crowe. Celui-ci avait levé son visage vers le ciel clair de Californie avant d'affronter Colin dans l'éclatante lumière de l'après-midi.

Vous prétendez être vampires et vous vous promenez en plein jour ?

Nous prenons des médicaments. Des tonnes de cachets. Nous sommes au xxr siècle, ma belle. Nous aussi avons évolué au fil des siècles.

C'était l'une des choses que son arrière-grand-père aimerait découvrir... Peut-être devrait-elle lui livrer Colin ?

Grands dieux ! Elle commençait à croire sérieusement que son amant était un vampire !

Ce qui signifiait qu'elle avait couché avec l'ennemi.

Un flot de mépris pour elle-même la suffoqua, si violent que ses jambes flageolèrent.

Colin l'attrapa juste avant qu'elle ne se laisse tomber par terre.

Monstre ! hurla-t-elle. Lâche-moi, répugnant parasite !

Hé... fit-il d'un ton blessé en reculant.

Elle leva les yeux vers lui, puis, réalisant qu'elle était à genoux devant un vampire, s'empressa de se redresser. Elle n'allait pas faire preuve de faiblesse. Non, elle ne donnerait pas cette satisfaction à ce... cette chose. Elle le regarda, et bien qu'elle sût ce qu'il était - ce qu'il proclamait être avec tant d'orgueil -, elle eut du mal à

discerner la bête sous les traits de l'homme qui avait tant compté pour elle.

Horrifiée, elle se rendit compte qu'elle le désirait toujours. Elle imputa ce symptôme aux dons surnaturels de Colin. Celui-ci exerçait sur elle une sorte de pouvoir hypnotique, une influence maléfique qui la réduisait à sa merci. Son désir pour lui ne pouvait pas être réel, car cela aurait signifié qu'elle n'était qu'une faible créature, une folle perverse.

Colin croisa son regard et devina son dégoût, sa haine contre lui et contre elle-même.

Sans doute s'attendait-elle qu'il lui présente des excuses, mais cela ne risquait pas de se produire.

Je suis fier d'être vampire ! déclara-t-il. Nous sommes plus rapides que les humains, nous vivons beaucoup plus longtemps et nous jouissons d'une meilleure vue. Nous sommes aussi télépathes.

Elle eut un reniflement moqueur.

Autrement dit, vous vous considérez comme supérieurs à nous.

Les Clans sont les protecteurs du genre humain, Mia. Nous veillons sur votre espèce.

Mon espèce ! Quelle arrogance !

Elle croisa les bras sur sa poitrine.

Et quelle est la facture à payer pour être si tendrement choyés par votre race de surhommes ? À moins que vous ne nous prodiguiez vos services gratuitement ?

Oui, bien sûr.

Vous nous surveillez comme des bergers qui garderaient leurs troupeaux, si je comprends bien ?

Oui, répondit-il. C'est exactement ça.

Les moutons finissent toujours sur l'étal du boucher, Foxe. Ils sont préservés jusqu'à ce que leur berger décide qu'ils feraient un bon ragoût.

Allons, Mia...

Combien de personnes as-tu massacrées ?

Je suis flic !

Et alors ? Justement, les flics peuvent tuer en toute impunité. Quelle superbe couverture pour un vampire !

N'as-tu pas récemment abattu deux braqueurs dans l'exercice de tes fonctions ?

Elle eut un rire amer.

Quand je pense que je craignais que tu n'aies été traumatisé d'avoir dû tuer ces pauvres bougres ! reprit-elle. Combien d'innocents as-tu saignés à blanc tout en portant l'uniforme ?

Colin émit un grognement furieux. Jusqu'à présent, il avait bien voulu admettre que son ignorance la poussait à ridiculiser un Prime de Clan. Mais de là à la laisser l'accuser d'être un mauvais flic...

Il ébauchait un pas furibond dans sa direction quand la porte s'ouvrit.

— C'est l'heure, annonça Anthony Crowe.

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Extrait ajouté par pmpr 2013-04-21T23:19:16+02:00

Laisse-la tranquille, Corvus !

Mia bondit sur ses pieds en entendant la voix furieuse de Colin retentir dans l'air immobile. Tony se leva en riant, puis se retourna pour faire face à Colin. Le visage de celui-ci faisait penser à un masque conçu pour représenter la fureur. Chaque muscle de son corps saillait, comme s'il se retenait avec peine de se jeter sur l'autre homme.

Qu'est-ce que tu fiches ici ? demanda-t-elle.

Et toi ? riposta-t-il sans cesser de fixer Tony.

Je me demandais à quel moment tu te pointerais, Reynard.

Dès que j'ai compris que tu étais seul avec ma...

Ta quoi ?

Ma... Elle, reprit Colin en désignant Mia.

Elle ? Est-elle tienne ou pas ?

Crowe souriait. Ses lèvres s'étaient retroussées sur des dents qui semblaient soudain anormalement longues. Colin fit un pas vers lui. Ils se tenaient face à face dans l'éclatante lumière du jour, tels deux tigres féroces prêts au combat. Mia crut apercevoir des griffes, des crocs, et un frisson glacé la parcourut. Son instinct lui criait de prendre la fuite, et elle s'en voulait de sa faiblesse. De sa vie, avant l'attaque des vampires, jamais elle n'avait reculé devant un défi. Mais elle ne serait pas lâche.

Elle s'éclaircit la gorge.

Excusez-moi...

Reste en dehors de ça, lança Colin.

Ne vous mêlez pas de ça, dit Tony en même temps.

Allez vous faire voir ! s'exclama-t-elle alors. Je refuse d'être un bout de viande que des fauves se disputent.

Elle les planta là, furibonde, et se dirigea à grands pas vers le portail. Tandis qu'ils la suivaient d'un regard ahuri, cloués sur place par sa véhémence, elle fit jouer le loquet.

Elle s'apprêtait à se ruer dans la rue quand une main s'abattit sur son épaule, brisant net son élan.

Ne courez pas, lui lança une voix.

Elle se retourna vivement et reconnut le dénommé Alec, qui l'avait secourue dans le parking. La belle brune appelée Domini le rejoignit une seconde plus tard, puis Colin et Crowe arrivèrent à leur tour. Mia se figea, avec l'impression d'être entourée par un troupeau de lions affamés.

Arrière ! ordonna Domini.

Bizarrement, les trois hommes obéirent.

Eh bien, que se passe-t-il ? demanda Domini.

Ce fut Tony qui répondit.

Notre jeune Prime a mis cette fille dans le pétrin.

Il regarda Alec.

Peux-tu flairer ce qui se passe entre eux ?

Qu'est-ce que ça veut dire ? s'écrièrent Colin et Mia en chœur.

Tony émit un gloussement en secouant la tête.

Vous n'avez toujours pas saisi ?

Mais... quoi ? s'enquit Domini.

Regarde-les donc, ma chérie, lui dit Alec. Regarde-les avec tous tes sens.

Oh... fit-elle après un moment.

— Vous savez quoi ? reprit Tony. Je pense que nous devrions les emmener chez la

Matri. Tout de suite.

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Extrait ajouté par pmpr 2013-04-21T23:15:05+02:00

Mia n'est pas comme Domini, fit-il remarquer à son cousin. Domini était destinée à devenir l'une des nôtres, alors que Mia est tout simplement humaine.

Tout simplement, hein ? répéta Alec d'un ton sarcastique.

Ne commence pas ! fit Colin, coupant court au sermon qu'il sentait venir.

J'obéis à mes vœux. Je couche avec des mortelles, je bois leur sang, et ça s'arrête là.

Elles ne sont pas de mon espèce. Mia compte beaucoup pour moi, mais elle n'est pas...

De ton espèce, hein ? Quel raciste tu fais !

Inutile de monter sur tes grands chevaux ! J'ai fait mon choix lors de ma première convocation à une réunion des Clans. Je ne sais plus exactement pour quelle raison les Matris et les Anciens s'étaient réunis, mais je me souviens parfaitement de toutes ces femelles vampires, belles, mystérieuses, sensuelles. Se lier à une femme mortelle convient peut-être à d'autres Primes, mais pas à moi.

Es-tu en train d'insinuer qu'une mortelle est un choix de second ordre ?

demanda Alec d'un air sévère.

Colin ignora l'attitude politiquement correcte de son cousin.

Pas du tout. Je veux juste dire que je préfère notre vie, notre culture, et que je tiens à me lier à une femelle de Clan, de manière à devenir le père de sa Maison.

Alec demeura un long moment silencieux avant de hausser les épaules.

D'accord... Après tout, cela te regarde.

La plupart d'entre nous aspirent à la même chose que moi, tu sais. Le problème, c'est que, par une sorte d'ironie de la nature, les mâles vampires sont plus nombreux que les femelles, si bien que tous les Primes ne peuvent pas trouver une compagne vampire... Autrefois, ils se battaient à mort pour une belle.

Alec éclata de rire.

Je suis ravi que le Conseil des Matris ait condamné ces pratiques il y a plusieurs siècles. Remarque, je ne refusais pas un duel s'arrêtant au premier sang versé, avant de rencontrer Domini.

Ces affrontements sont comme un aphrodisiaque, dit Colin, avant de finir sa bière. Flare était impressionnée quand j'ai versé le sang de Kiril, lors du rassemblement de l'année dernière.

Est-ce que tu as couché avec elle ?

Non.

Alors, tu n'as pas impressionné ma sœur, désolé. Ne me dis pas que tu as des vues sur Flare... C'est une petite peste !

Tu dis cela parce qu'elle est ta sœur. Flare est très sexy. Les vampires femelles sont du feu pur comparées aux fragiles femmes mortelles.

Excepté Mia.

À cette évocation, tout son corps s'embrasa. Colin s'obligea à chasser la jeune mortelle de son esprit et ramena ses pensées sur les femmes vampires.

Je ne sais pas laquelle je veux. Flare, Maja, Chaviva... Il y a une bonne douzaine de fiancées potentielles. J'ai des années devant moi pour me décider avant que l'appel de l'accouplement ne retentisse entre une héritière de Clan et moi. Entre- temps...

Avec un sourire voluptueux, Colin écarta les bras, comme pour embrasser la ville tout entière.

À moi les petites mortelles ! acheva-t-il.

Mais, bizarrement, la seule mortelle qui hantait son esprit n'était autre que Mia

Luchese, et il n'éprouvait que peu d'enthousiasme à l'idée d'une future alliance avec une femme de son espèce.

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Extrait ajouté par pmpr 2013-04-21T23:05:55+02:00

Mia avait l'esprit encore embrumé quand Colin la transporta dans le salon et la déposa sur le tapis. Elle avait l'impression d'avoir fait un drôle de rêve : deux hommes se disputaient dans sa rue. Elle-même, obéissant à un ordre télépathique, était allée se coucher, mais n'avait guère réussi à dormir... Ensuite, elle avait dû ressortir en chemise de nuit sur le trottoir, où Colin et Tony se querellaient...

Oh, cela n'avait pas d'importance. Les mains de Colin mettaient le feu à son corps.

Elle tremblait, et son pouls s'était emballé. C'était une nuit folle, la plus folle de sa vie. Tout paraissait si insensé, si étrange. Elle recevait les caresses de Colin, ses baisers, avec une sombre délectation. Impossible de résister, de se révolter, de s'écrier

: « Pour qui te prends-tu ?» ou : « Sors de ma maison ! »

Ses pensées se brouillaient, lui échappaient. Plus rien ne comptait, excepté leurs deux corps emmêlés, leurs deux âmes fondues en une seule.

Il en avait été ainsi dès l'instant où ils s'étaient rencontrés.

On eût dit que cet homme pouvait lire dans son esprit. Et parfois, Mia parvenait à lire dans le sien. Elle ne savait plus qui touchait qui, lequel donnait le plus de plaisir à

l'autre. Ils disparaissaient tout simplement l'un dans l'autre.

Ces derniers mois, elle avait amèrement regretté l'intimité de cette relation, tout comme la façon ardente, frénétique, dont Colin Foxe lui faisait l'amour. Et peu importait qu'il l'ait abandonnée. Peu importait même qu'il la quitte de nouveau. Mia

éprouvait un désir si intense qu'elle refusait de s'arrêter à ces détails. Elle le voulait dans son lit. Sa fierté

aurait dû brider une réaction aussi instinctive, mais il n'en était rien.

Un cri de volupté se forma dans sa gorge, et ses hanches se mirent à ondoyer tandis qu'il relevait la nui-sette en soie pour la faire passer au-dessus de sa tête. Le tissu satiné glissa sur elle, contact sensuel qui fit jaillir des étincelles éclatantes sur sa peau.

Colin posa les mains sur ses seins, en pinça les pointes durcies, puis ses doigts se déplacèrent vers le ventre plat de Mia, entre ses cuisses. Elle s'arc-bouta, folle de désir.

Au diable la fierté ! Elle brûlait de se donner à lui. Sa nature impétueuse reprit le dessus et, se relevant à moitié, elle repoussa Colin sur le parquet. Il émit un son curieux, à mi-chemin entre le grognement et le rire, quand elle le chevaucha. C'était elle à présent qui le débarrassait de son tee-shirt, qui dégrafait sa ceinture et abaissait son pantalon pour se repaître de sa chair brûlante et musclée. Comme elle avait envie de cet homme ! Et comme il lui avait manqué ! Elle se mit à le caresser, à

l'embrasser, à lui mordiller le torse, les épaules, le cou, avec voracité.

— Bois mon sang si tu veux, haleta-t-il, car moi, je vais le faire.

Ses mains se plaquèrent sur les fesses de la jeune femme. Il la souleva, la fit basculer en arrière, puis s'abattit sur elle et la pénétra brusquement. Mia se tendit comme un arc pour accueillir les assauts rapides, sauvages, qui l'emplissaient jusqu'au tréfonds, encore et encore. Les yeux fermés, elle se laissa emporter par les vagues déferlantes de la passion. Soudain, une douleur aiguë la fit sursauter, mais la souffrance disparut aussitôt, laissant la place à l'étourdissement du plaisir.

Mia était un véritable festin, et il jeûnait depuis trop longtemps. Colin s'enfouit dans sa chaleur ; ses crocs percèrent la chair tendre d'un sein. Il continua de déglutir même lorsqu'il se laissa retomber sur Mia, repu. Le goût de son sang avait quelque chose d'ensorcelant... La dominer, la posséder l'avait rempli d'une satisfaction plus intense que jamais.

Bon Dieu, comme elle lui avait manqué ! Comment arrivait-elle à l'envoûter à ce point ? Et pourquoi fallait-il qu'elle soit aussi parfaite ? Car tout en elle était parfait :

sa force mentale, son corps, son sang... Un peu plus, et il aurait remercié les vampires qui les avaient attaqués. Sans eux, il n'aurait pas été ici, avec Mia.

Au souvenir de l'agression, il releva la tête, renonçant à savourer plus longtemps le goût du suave élixir dérobé à Mia. Si délicieuse que soit la saveur de la jeune femme, il ne lui avait pas pris son sang uniquement pour le plaisir. Une autre raison, plus

égoïste, l'y avait poussé.

Colin roula sur le flanc et prit une profonde inspiration. Écartant le voile rouge de sa vision nocturne, il posa un regard plus humain sur la femme qui restait étendue à ses côtés. Elle semblait voguer entre le sommeil et l'éveil, détendue, comblée, entièrement satisfaite. Incapable de ne pas la toucher, il effleura sa joue délicate, sa chevelure sombre. Il adorait la façon dont ses boucles courtes s'enroulaient autour de ses doigts, et cette constatation le fit frémir. Il ne pouvait se permettre de s'encombrer d'une femme mortelle.

En ce moment, elle avait besoin de sa protection. Bien sûr, un Prime digne de ce nom n'aurait pas profité de la situation. Pourtant, il n'éprouvait pas une once de culpabilité.

Après tout, pourquoi les humains ne devraient-ils pas payer parfois de leur personne leurs protecteurs ? se demanda-t-il avec cynisme. Surtout quand l'humain en question tirait de cet apparent sacrifice autant de plaisir que le vampire...

Colin sentit naître un sourire sur ses lèvres. Nul doute que Mia avait eu sa part de volupté, songea-t-il en se remémorant les orgasmes répétés qu'il lui avait procurés. Il se pencha vers elle et déposa un baiser sur sa gorge. Le désir courut à travers son corps, semblable à une traînée d'essence enflammée à laquelle se mêlait quelque chose de plus profond et de plus doux, un sentiment de pure affection.

Il se redressa, la prit dans ses bras, nue, épuisée, et l'emmena à l'étage, dans sa chambre, où il entreprit un laborieux lavage de cerveau destiné à la convaincre que les événements de cette nuit n'avaient été qu'un songe.

Mia se réveilla avec un vague goût cuivré dans la bouche. Sensation bizarre mais nullement déplaisante... Une sonnerie bourdonnait à ses oreilles, et il lui fallut un moment pour comprendre que c'était le téléphone.

S'extirper du lit pour aller décrocher le combiné qui trônait sur la coiffeuse, à l'autre bout de la chambre, lui demanda un effort presque surhumain. Seigneur, qu'elle était fatiguée !

Dis donc, c'est vrai que tu as remis le couvert avec ce flic à la noix ? Morgan m'a dit qu'elle vous avait vus partir ensemble du club de sport hier soir. Il ne s'agissait pas d'une simple séance d'entraînement, n'est-ce pas ?

La voix furieuse de Courtney prit Mia au dépourvu. Mais il fallait dire qu'elle avait passé beaucoup de temps à se plaindre de la conduite de Colin auprès de sa meilleure amie...

C'était un peu plus que de l'entraînement, admit-elle.

Et ? insista Courtney pour l'inciter à poursuivre.

C'est arrivé, voilà tout, répondit Mia, un peu gênée. On a été attaqués par une bande... par des voleurs de voitures...

Quoi ? s'exclama son amie. Est-ce que tu vas bien ?

Oui, ne t'inquiète pas.

Elle se sentait courbaturée, et pas seulement à cause de la bagarre. Son esprit avait occulté les détails de l'agression dans le parking.

Nous avons été attaqués par trois ou quatre types. Si bizarre que ça puisse paraître, je me suis comportée comme une gamine. J'ai laissé Colin défendre mon honneur... ou quelque chose comme cela.

Toi ? La reine des arts martiaux ?

Euh... oui. J'ignore pourquoi. Le pire, c'est que j'ai accepté qu'il me ramène à la maison et...

Tu as couché avec lui ? Par gratitude ?

Mia réprima un frisson.

— Pourquoi me persécutes-tu si tôt le matin ?

— Il faut bien que quelqu'un te raisonne ! Tu perds tous tes moyens dès que ce type apparaît. Bon sang, je n'arrive pas à croire que tu aies passé la nuit avec lui !

Mia soupira.

Il n'est pas resté toute la nuit.

Évidemment ! Après avoir obtenu ce qu'il voulait, il s'est tiré ! Quel macho, ce

Foxe ! Il aurait quand même pu rester pour te réconforter, non ?

Si... Oh, Courtney, Colin est bourré de défauts, mais le désir était réciproque.

On n'a pas réfléchi, tu sais. Ça nous a submergés, comme une espèce de besoin vital, animal...

Ah, oui ? Et qu'est-ce que vous avez fait ? s'enquit Courtney, presque amusée.

Mia examina son corps dans le miroir de la coiffeuse. Elle s'attendait à découvrir quelques bleus, mais sa peau ne portait pas la moindre marque. Pourtant, ses muscles douloureux racontaient une autre histoire.

Je me souviens vaguement de griffures, de morsures... Et je ne dirai pas un mot de plus.

Écoute, mon chou, même si ce mec est génial au lit, il ne faut pas le laisser te briser le cœur une nouvelle fois. C'est toi qui m'as demandé de te mettre en garde si jamais tu le revoyais.

Je sais.

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Extrait ajouté par pmpr 2013-04-21T23:01:15+02:00

Rentre chez toi, dit-il en lui jetant les clés.

Pard...

Tout de suite !

Ce fut un double ordre télépathique, émanant en même temps de Colin et de Tony, qui s'empressa d'ajouter un « s'il vous plaît ».

« Va te coucher, ordonna Colin mentalement. Va dormir. »

La jeune femme se dirigea à contrecœur vers la maison espagnole. Après un ultime regard en arrière, elle ouvrit la porte et disparut à l'intérieur.

Colin braqua un regard dur sur son ami.

Je n'ai pas besoin d'aide.

Mais si, rétorqua Tony d'un ton posé. Rappelle-toi les plans de Serisa à propos de cette mortelle. Alec, Domini et moi sommes censés la protéger tout en débusquant la meute des Tribes. Ton job à toi consiste à rechercher le Patron... Qu'est-ce que tu faisais avec cette fille ce soir ?

Je la protégeais... Vous n'avez pas été capables de veiller sur elle et je savais où

la trouver, alors...

Mais tu t'es bien gardé de nous mettre sur sa piste.

Je voulais la protéger, répéta Colin.

Donc, elle t'appartient ! Est-ce qu'elle est tienne ?

Non ! Bien sûr que non.

Alors, fais ce qu'on te dit.

Serisa n'est pas ma Matri. Elle peut me faire une suggestion, mais je ne suis pas tenu de lui obéir.

Tony secoua la tête.

Tu cherches les ennuis, petit. Le territoire sur lequel vit Mia tombe sous la juridiction du Clan Shagal. Sa protection, comme celle de tous les habitants de cette région, incombe à Serisa et aux siens. Maintenant, si tu revendiques Mia Luchese, si tu l'emmènes dans notre monde...

Ne sois pas ridicule.

Qu'y a-t-il de ridicule ? Les Clans reçoivent des femmes mortelles tout le temps. Si tu ne veux pas d'elle, je...

À ces mots, une fureur possessive aveugla Colin. Un voile rouge tomba devant ses yeux. Ses griffes jaillirent et lacérèrent l'air sans même qu'il s'en aperçoive. L'autre vampire recula, esquivant le coup, puis leva les mains en un geste apaisant.

Hé, calme-toi ! Ce n'est ni le moment ni l'endroit pour commencer un duel.

Est-ce que tu me défies ? Pour elle ? rugit Colin, submergé par la jalousie, prêt

à se battre contre quiconque essaierait de lui enlever Mia. D'abord le Tribe, et maintenant toi ! On dirait que vous voulez tous me prendre ma femelle.

Je croyais que tu ne voulais pas d'elle.

Si, jusqu'à nouvel ordre !

Tu racontes des âneries, fiston.

Le pire, c'était que Colin était d'accord.

Je ne suis pas ton «fiston», répliqua-t-il néanmoins. Je suis un Prime.

Ouais, d'accord. Et tu es parti du nid il y a... quoi ? Cinq, six ans ? Parfois, quand l'appel de l'accouplement se fait trop fort, les Primes comme toi se mettent à

débloquer.

L'appel de l'accouplement ? Que veux-tu dire par là?

Colin avait hurlé.

Doucement ! Tu vas réveiller tout le quartier !

Le ton sévère de Tony le ramena à la raison. Mais avant qu'il ait pu reprendre la parole, la porte de la maison espagnole s'ouvrit et Mia réapparut. Elle avait troqué sa tenue de gym contre une nuisette en soie. Les lignes fuselées de son corps se dessinaient à travers l'étoffe mince. Colin déglutit. Il était vraiment fou de cette femme.

Salut, vous, fit Tony.

Colin jura sous cape.

Je m'en occupe, souffla-t-il à son ami. Débarrasse le plancher.

Tony ne discuta pas. Son regard s'attarda un instant sur Mia, puis, avec un sourire ponctué d'un haussement d'épaules, il disparut dans la nuit.

Ils étaient enfin seuls. Colin se précipita vers Mia. Ses bras se refermèrent autour du corps souple aux courbes affriolantes ; elle se blottit contre lui. Leurs bouches se cherchèrent, avides, fébriles. Sans cesser de l'embrasser, il la souleva de terre, l'emmena à l'intérieur de la maison, et elle referma la porte d'un coup de pied.

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Extrait ajouté par pmpr 2013-04-21T22:55:17+02:00

Le 4x4 s'immobilisa devant Mia, qui s'était collée au mur. La portière s'ouvrit, et la conductrice lui lança un regard serein.

Salut, je suis Domini. Le grand barbu s'appelle Tony, et l'autre, avec la fossette au menton, est mon compagnon, Alec.

Mia observa la jeune femme : visage à l'ovale parfait, traits finement ciselés, grands yeux bleus, chevelure aile de corbeau.

Bienvenue au...

La femme s'interrompit et tendit la main de manière à empêcher Mia de s'élancer vers la mêlée.

Colin a besoin d'aide, protesta celle-ci.

Nous sommes là pour l'aider, affirma Domini. Mais n'interrompez pas ces garçons, ils adorent la bagarre.

Ces mots chaleureux, énigmatiques plongèrent Mia dans un abîme de confusion.

Qui êtes-vous ? demanda-t-elle. Et que faites-vous... Oh ! Merci quand même.

Elle était sauvée ! Une vague de soulagement la submergea.

Etes-vous des chass...

Colin fut à ses côtés avant qu'elle ait pu terminer sa phrase. Ses bras puissants l'enlacèrent, sa bouche chercha la sienne avec ardeur. La peur, l'affolement, toutes ses

émotions se noyèrent dans un flot brûlant de désir. Elle lui rendit son baiser avec fougue, se perdant dans un brasier de passion. Jusqu'à ce que quelqu'un émette un toussotement.

Vous ne préférez pas la banquette arrière du 4x4 ? suggéra Domini. Le béton est un peu dur pour le dos.

Pour les genoux aussi, ajouta l'un des deux hommes.

Le signal d'alarme s'est déclenché, annonça l'autre. La police ne tardera pas à

se montrer. Dépêchons-nous de déguerpir.

Je fais partie de la police, déclara Colin en redressant la tête.

Peut-être, mais je suis sûr que tu n'as pas l'intention de signaler cet incident à

tes collègues.

Les jambes de Mia flageolaient. Heureusement, les bras de Colin la soutenaient. Son corps tout entier brûlait. En temps normal, elle aurait été embarrassée par cette réaction viscérale, mais la joie d'être vivante, si près de lui, la submergeait. Encore tremblante de désir, elle s'obligea à focaliser son attention sur les nouveaux arrivants.

Domini, Tony et Alec étaient tous trois grands, bruns, beaux et vêtus de noir.

Qu'est-il advenu de ces...

Elle se rappela que Colin avait parlé de secte à propos de leurs agresseurs.

... ces fanatiques ?

Inutile de prononcer le mot « vampire » tant qu'elle ne saurait pas exactement à qui elle avait affaire.

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Extrait ajouté par pmpr 2013-04-21T22:52:17+02:00

Colin balaya d'un regard circulaire la petite salle vide, puis désigna un tapis d'un geste nonchalant.

Viens. Essaie de me battre. Tu te sentiras mieux après.

Non, merci.

Il se mit à rire.

Tu sais, tu es follement sexy quand tu es en colère, murmura-t-il en plongeant ses yeux brûlants dans les siens, une expression arrogante sur le visage.

Mia éclata d'un rire moqueur. Ben voyons ! Après trois mois de séparation, ce type la croyait toujours incapable de lui résister !

Et toi, tu n'es qu'un...

Un porc, je sais.

Pivotant sur lui-même, il fléchit les genoux, puis exécuta un spectaculaire saut arrière sur le tapis.

Je suis impressionnée !

Une montée d'adrénaline l'incita à bouger. Arrachant son regard aux abdominaux en tablettes de chocolat de Colin, Mia se dirigea vers un punching-ball rivé à un socle de bois massif et entreprit d'évacuer son agressivité. Mais elle avait trop conscience du regard de Colin posé sur elle pour pouvoir se concentrer. La présence de cet homme la rendait maladroite. Pourtant, d'ordinaire, elle s'exerçait en groupe. Elle avait fait cela toute sa v...

On dirait que tu as fait ça toute ta vie.

Elle se retourna, stupéfaite. Colin s'était rapproché et se penchait vers elle. Elle serra les poings et adopta une position de défense. Durant plusieurs minutes, coups de poing, coups de pied, prises, feintes se succédèrent. L'affrontement faisait penser à

une bagarre de rue plutôt qu'à un close-combat régulier. C'était un duel hargneux, intense et si excitant en même temps !

Sentant que cette danse guerrière les menait inéluctablement à une étreinte torride,

Mia s'arrêta brusquement. Elle leva les mains en signe de capitulation, et Colin recula. Il avait l'air frais et dispos, alors qu'elle transpirait à grosses gouttes et était hors d'haleine.

Excellent ! la félicita-t-il en souriant.

Il se hissa sur ses demi-pointes.

On recommence ?

Oh, elle ne demandait pas mieux. Elle avait envie de lui comme jamais. Le désir de le flanquer sur le tapis et de se fondre en lui la consumait.

Non.

Il pencha la tête sur le côté et plissa les yeux, laissant filtrer un long regard de fauve à

travers ses épais cils noirs.

Tu es sûre ?

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Extrait ajouté par pmpr 2013-04-21T22:44:53+02:00

Ça veut dire quoi, vous ne pouvez pas veiller sur elle parce que vous ne savez pas où elle est ? grogna Colin dans son portable, à l'intention de son cousin. Vous n'avez pas été fichus de la localiser ?

Pourquoi diable avait-il confié la sécurité de Mia à ces incapables ?

Il jaillit hors du minuscule terminal de Van Trier Executive Airport, le téléphone pressé contre son oreille, rongeant son frein. Le soleil déclinait, mais il chaussa machinalement ses lunettes noires. Du regard, il balaya l'aire de stationnement où un petit jet s'était immobilisé, après s'être posé sur l'une des deux petites pistes d'atterrissage, et boucha du doigt son oreille gauche pour assourdir le vrombissement du moteur.

La voix d'Alec Reynard, trop chaleureuse à son goût, résonna dans le portable.

À mon avis, ta petite amie a quitté son domicile de son plein gré.

Ce n'est pas ma petite amie ! glapit-il pour couvrir le rugissement des réacteurs d'un autre avion qui roulait sur la piste de décollage. Et qu'est-ce qui te fait croire qu'elle est partie de son plein gré ?

Nous nous sommes introduits chez elle, Domini et moi. Il n'y a aucune trace de vampire - à part celles que tu as laissées, naturellement. Nous avons trouvé une tresse d'ail accrochée sur la porte de derrière, qui donne dans la cuisine, signe qu'elle est peut-être au courant de nos activités.

Elle est d'origine italienne et elle adore cuisiner.

C'est exactement ce que Domini a suggéré. Tu as passé pas mal de temps dans cette maison, pas vrai ?

Tu ne penses pas qu'elle soit vraiment en danger, n'est-ce pas ?

Je n'ai découvert aucun indice trahissant des relations avec notre espèce. Le seul élément qui la relie à nous, c'est toi, qui m'appelles toutes les heures.

Colin n'avait pas téléphoné à Alec plus de deux fois, mais il ne releva pas. Il ne comprenait pas pourquoi son cousin ne prenait pas ses craintes au sérieux.

Est-ce que Tony a...

Anthony a retrouvé - et perdu - la trace de l'energumène contre lequel tu t'es battu, mais il n'a détecté aucun signe indiquant la présence d'une meute de Tribes dans la région. C'était probablement un Prime solitaire qui a voulu s'amuser un peu avec toi.

J'espère que Tony continue son enquête, insista Colin.

Absolument. Et toi ? Où en es-tu de ta mission ?

Je progresse lentement. Le SWAT a dû intervenir sur un braquage de banque, et nous avons ensuite suivi un entraînement intensif pour mieux gérer ce genre de situation.

Les membres de l'équipe avaient regagné leurs pénates, épuisés. Colin, nettement moins fatigué que ses coéquipiers humains, avait réalisé avec étonnement qu'il jalousait ces hommes mortels qui allaient retrouver pendant quelques jours leurs

épouses et leurs enfants.

L'opération terminée, j'ai enfin eu le loisir de vérifier les informations concernant le Patron.

Et alors ? demanda Alec.

Alors, je me trouve à présent à l'aéroport, où j'ai persuadé une jeune et jolie employée de consulter les fichiers confidentiels des clients. Cela prendra un certain temps.

Tu espères trouver une piste susceptible de nous conduire jusqu'à cet individu ?

Colin poussa un soupir. Oui, il l'espérait. Le Patron se livrait à des expériences sur l'immortalité. Après la destruction de son laboratoire dans l'Arizona, il s était échappé avec ses sbires à bord d'un jet Gulfstream. Si Colin trouvait le nom du propriétaire de l'appareil, il ne tarderait pas à découvrir l'identité du Patron... C'était du moins ce qu'il avait supposé

au début, car il avait buté par la suite contre un mur opaque de camouflages financiers. L'homme dissimulait si soigneusement son identité qu'après moult recherches, Colin ignorait toujours à qui appartenait le fameux appareil. Mais il avait fini par mettre la main sur des factures de maintenance qui l'avaient guidé vers ce petit aéroport privé. Et à présent, il attendait que la jolie rousse avec laquelle il avait outrageusement flirté avant de l'hypnotiser ait fini d'examiner les fichiers confidentiels.

L'image de Mia s'imposa à son esprit, et il s'entendit marmonner :

Pourquoi diable cette fille n'est-elle pas chez elle ?

Peut-être parce qu'elle s'estime capable de se défendre toute seule, suggéra

Alec.

Colin sursauta. Il avait oublié qu'il parlait au téléphone.

Les humains ont besoin de protection. Surtout les femmes.

Des ondes familières le frappèrent soudain de plein fouet, avant même qu'il ait fini sa phrase. Si Alec répondit, il ne l'entendit pas. Toute son attention était focalisée... sur

Mia. Celle-ci était sortie de l'appareil qui venait de se poser et avait descendu la passerelle. Elle ne l'avait pas vu. Elle fixait le sol, une expression préoccupée sur le visage.

Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il.

Elle redressa la tête, et leurs regards s'accrochèrent. L'espace d'une fraction de seconde, une étincelle de joie brilla dans les sombres prunelles de Mia. Colin faillit la prendre dans ses bras, mais l'air suspicieux qu'elle afficha aussitôt l'en dissuada.

Et toi ? rétorqua-t-elle.

Je suis là pour affaires, répondit-il. Où étais-tu ?

Il lui emboîta le pas, tandis qu'elle mettait le cap sur le parking réservé aux passagers.

En voyage.

Je sais. Pourquoi ?

Elle s'arrêta net et se retourna pour le scruter.

Comment le sais-tu ? Qu'est-ce que tu veux au juste ?

Mia, tu as été agressée. Je voulais m'assurer que tu allais bien.

Et tu m'as traquée jusqu'ici ?

Non. Notre rencontre est une pure coïncidence.

Elle soupira. Colin suivit sur son visage fin le cheminement de ses pensées : surprise,

émotion, méfiance. Il tendit la main et la posa sur son bras, palpant les muscles délicats sous la peau douce. Mia était ainsi : une combinaison d'acier et de velours.

Elle réprima un frisson, combattant farouchement le désir qui l'avait enflammée. Il

éprouvait la même chose, la même fièvre.

Viens. Je vais te raccompagner chez toi.

Sans un mot, elle le laissa le conduire vers sa voiture.

Ils allaient dépasser l'unique bureau de l'aérogare quand la belle employée surgit par la porte.

Officier Foxe !

Elle s'élança vers lui et, arrivée à sa hauteur, rejeta coquettement ses longs cheveux roux en arrière.

J'ai les papiers que vous m'avez demandés, annonça-t-elle avec un sourire d'anticipation.

Mia se raidit, tel un bloc de glace, avant de bifurquer brutalement vers le parking.

Ne t'inquiète pas pour moi. Je prendrai un taxi.

Colin voulut la rattraper, mais l'autre femme se glissa entre eux et lui toucha l'épaule.

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Extrait ajouté par pmpr 2013-04-21T22:34:35+02:00

Les sièges voisins étaient occupés par le cousin de Colin, Alec Reynard, et sa brune compagne Domini.

Colin sourit à la magnifique brune, hommage qui parut froisser Alec. Celui-ci fronça les sourcils, avant de poser une main possessive sur l'épaule de la jeune femme.

Arrêtez, tous les deux, protesta-t-elle en se blottissant néanmoins dans les bras de son compagnon. Salut, Colin ! Vous vous êtes fait couper les cheveux ?

Domini, tu n'es pas censée noter de tels détails chez un autre Prime que moi, déclara Alec.

Sans se départir de son sourire, Colin s'approcha.

On te croyait disparu, petit ! dit aimablement Anthony Crowe. Ça fait un bail que je ne t'ai pas vu.

Colin haussa les épaules.

J'ai eu pas mal de boulot avec le commando, Tony.

Tony Crowe avait pris récemment sa retraite de la police de Los Angeles. La mention du SWAT fit naître un sourire nostalgique sur ses lèvres.

Je vous rappelle que personne n'est ici pour une visite de courtoisie, intervint

Serisa, ramenant l'attention de Colin sur elle.

Tante Serisa ! gémit Tony. D'habitude, vous êtes plus drôle. Offrez donc une bière à notre ami.

Sa trop longue absence m'a irritée, avoua la Matri d'un ton sec. Vous avez prêté

serment, mon garçon, vous ne vous en souvenez plus ?

Son ironie porta un nouveau coup à la fierté de Colin.

Bien sûr que si ! Mais malgré tout le respect que je vous dois, je ne puis tenir une promesse si je ne suis au courant de rien.

Et comment pourriez-vous savoir que nous avons de nouvelles informations sur le Patron ? Voilà plus de trois mois que vous n'avez pas daigné nous contacter.

Ah...

Avait-elle raison ? Après sa rupture avec Mia, il était parti dans l'Arizona afin d'aider

à détruire un laboratoire qui se livrait à des expériences scientifiques sur les vampires. Dès son retour, il avait adressé aux Anciens un rapport en bonne et due forme. Colin coula un regard désespéré vers Alec.

Trois mois ? Il n'y a pas aussi longtemps que cela.

Laissez donc notre jeune Prime respirer, ma tante, plaida Alec, prenant résolument la défense de son cousin. Son travail dans la police fournit la preuve indé- niable qu'il honore son engagement de servir l'humanité.

Ma dame ne faisait pas allusion à cet engagement-là, intervint Barak.

Votre collaboration avec la police n'est pas en cause, Colin, renchérit Serisa. Je sais pourquoi vous vous êtes éloigné de vos semblables. Je suis au courant de vos turpitudes. Chaque soir, vous couchez avec une mortelle différente...

Et il n'est pas le seul ! fit remarquer Tony en souriant.

La tournure de la conversation rappela brusquement à Colin la raison pour laquelle il s'était présenté chez la Matri. Cela lui demanda un gros effort, mais il balaya de son esprit la menace qu'il sentait planer sur Mia.

Cette nuit, j'ai empêché un Tribe de s'attaquer à une mortelle, dit-il.

Tous les regards, aigus comme des lasers, se tournèrent vers lui, mais personne ne parla. Chacun attendait la réaction de Serisa.

Vraiment ? Racontez-nous exactement ce qui s'est passé.

Il avait enfin réussi à capter son intérêt. Il s'était attendu que Lady Serisa ne le prenne pas au sérieux et le traite comme un gosse qui invente des histoires, mais l'idée qu'un

Tribe avait osé fouler ses plates-bandes semblait déplaire au plus haut point à la

Matri.

C'était ma faute, commença-t-il. Je veux dire, c'est moi qui ai attiré l'attention du Tribe sur cette femme.

Il s'interrompit. Il avait maintes fois répété son discours, ses explications, mais les regards scrutateurs braqués sur lui l'empêchaient de s'exprimer de manière cohérente.

Il gratta nerveusement son arcade sourcilière.

J'ai commis l'erreur de nouer une liaison de longue durée avec cette femme, avoua-t-il.

Un remous agita l'assemblée.

L'erreur ? répéta Domini.

Quelle est ta définition de « longue durée » ? demanda Tony. Deux nuits ?

La Matri coupa court aux plaisanteries d'un ton cassant.

Des détails, Foxe !

Colin préféra s'adresser au Prime du Clan Corvus.

Je l'ai fréquentée pendant trois mois. Un laps de temps suffisamment long pour que ce salopard de Tribe la repère. Vous connaissez tous la cruauté de ces créatures...

Si je ne m'étais pas trouvé sur place au moment de l'agression, il se serait emparé

d'elle.

L'idée que Mia avait failli se retrouver dans les griffes d'un autre vampire raviva sa fureur. Il eut recours à l'entraînement qu'il avait reçu dans la police pour dominer sa colère, afin d'avoir une vue plus objective de l'affaire.

Les Tribes représentent une menace pour les humains tout comme pour nous.

J'étais présent lorsque cette créature s'est attaquée à la femme. J'en conclus que ce

Tribe sait désormais qu'il a violé le territoire d'un Clan. Maintenant que nous avons découvert qu'il est en ville, il ne nous reste plus qu'à nous lancer à ses trousses. Il est possible, d'ailleurs, qu'il ne soit pas seul. Je vérifierai le nombre des personnes portées disparues, ainsi que les agressions présentant certaines anomalies imputables aux activités de ces dégénérés.

Nous disposons de moyens psychiques pour traquer les Tribes, lui rappela

Serisa.

Colin en convint d'un signe de tête.

Oui, mais autant qu'on se serve de tous les outils dont nous disposons. Plus vite nous le trouverons, plus vite Mia sera en sécurité... euh...

Il corrigea rapidement :

Plus vite les habitants humains de la région seront en sécurité.

Mia est votre petite amie ? demanda Domini.

Non ! Nous avons rompu.

Alors, pourquoi étais-tu avec elle quand ce gars s'est pointé ? demanda Tony.

Je te l'ai déjà dit: pure coïncidence... Écoutez, mieux vaut nous concentrer sur les faits : une mortelle a été attaquée par un vampire ce soir, point final !

Pourquoi n'as-tu pas tout simplement assuré sa protection en appelant tes collègues à la rescousse ? s'enquit Tony.

Difficile de duper Anthony Crowe. Il avait été flic trop longtemps. Il avait quitté la police lorsqu'il en avait eu assez de porter des prothèses et de se grimer pour paraître plus âgé. Devenu détective privé, il continuait à raisonner comme un flic.

Colin répugnait à avouer que Mia refusait sa protection.

Justement, je projetais d'y retourner...

Il adressa un sourire à Serisa.

— Encore un truc qui ne se dit pas au téléphone, n'est-ce pas ?

Vous avez bien fait de venir. Nous allons nous en occuper.

La Matri darda son regard dur sur Alec et sa compagne.

Alexander, Domini, vous allez veiller sur cette femme.

Oui, Matri, scanda en chœur le couple de gardes du corps professionnels.

Quant à vous, Anthony, vous essaierez de découvrir la cachette de la meute, si meute il y a.

Tony se leva.

Bien, Matri.

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