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Extrait

Extrait ajouté par Bellie 2013-05-24T15:48:26+02:00

Extrait de la page 118 à 121 :

Spoiler(cliquez pour révéler)La sonnerie de son téléphone le coupe en pleine phrase. Nous nous fixons, l’air mauvais, chacun d’un côté du bureau, en respirant lourdement. Pendant un moment, je pense qu’il va me renverser sur la table. J’en ai envie. Il attrape le téléphone sans me quitter du regard.

- Oui ? aboie-t-il dans le récepteur. George ! Bonjour. Oui, j’ai une minute.

Il se rassoit dans son siège. Je m’attarde pour voir s’il a besoin de moi pendant qu’il parle à M. Papadakis. Il lève son index pour me faire signe de rester avant de s’emparer d’un stylo qu’il fait rouler sur le bureau.

-Je dois rester ? demande-je

Il acquiesce une fois encore, toujours au téléphone :

-Je ne pense pas que vous devriez être aussi précis à ce stade, George.

Sa voix de ténor déclenche un frisson qui remonte tout le long de ma colonne vertébrale.

-Les grandes lignes suffiront. Nous avons juste besoin de déterminer la portée de cette proposition avant de la développer.

Je fais mine de partir. Quel grossier personnage : me laisser ici, debout ! Est-ce que j’ai une tête à porter une coupe de raisins d’une main et à l’éventer de l’autre avec une plume d’autruche pendant que monsieur parle à un client ?

Il m’observe de haut en bas, ses yeux se focalisent sur ma jupe. Quand il me dévisage de nouveau, ses lèvres se sont légèrement ouvertes, comme s’il allait me demander quelque chose dès qu’il aurait terminé sa conversation. Il se penche en avant et, avec son stylo coincé entre le pouce et l’index, soulève l’ourlet de ma jupe. Il la remonte sur ma cuisse.

Ses pupilles se dilatent – le porte-jarretelles…

-Je comprends, fait-il dans le téléphone, en laissant retomber ma jupe. Nous sommes d’accord pour dire que c’est une progression satisfaisante.

Il me déshabille de son regard de plus en plus noir. Mon cœur commence à battre à la chamade. Quand il me regarde comme ça, j’ai envie de lui grimper dessus et de l’attacher avec sa cravate.

-Non, non. Rien d’aussi large à cette étape. Comme je l’ai dit, ce n’est qu’une esquisse préliminaire.

Je reviens sur l chaise en face de lui. Il lève un sourcil intéressé, porte le capuchon du stylo à sa bouche et se met à le mordiller.

Je sens la chaleur monter entre mes jambes. J’attrape ma jupe et je la remonte pour exposer ma peau nue à l’air frais du bureau, et aux yeux voraces de l’autre côté de la table.

-Oui, je vois, répète-t-il. Sa voix est plus grave, presque rauque.

Le bout de mes doigts dessine la ligne de mes bas, puis caressent ma peau et mes sous-vêtements de satin. Rien – ni personne – ne m’a jamais fait me sentir aussi sexy que lui. C’est comme s’il confisquait toutes les pensées relatives à mon job, ma vie, mes objectifs, et me disait : « Tout ça c’est bien beau, mais regarde ce que je t’offre là. Ce sera tordu et très dangereux, mais tu en crèves de désir. Tu crèves de désir pour moi. «

Et s’il disait ça à haute voix, il aurait raison.

-Oui, continue-t-il. Je pense que c’est la meilleure façon de procéder.

C’est vrai ? Je lui souris, en mordant mes lèvres. Il a une moue diabolique en retour. Ma main droite remonte vers ma poitrine, je prends mon sein entre mes doigts et je le tords. De l’autre main, j’écarte ma culotte et fais glisser deux doigts contre ma peau trempée.

Monsieur Ryan tousse et renverse son verre d’eau.

-Très bien, George. Nous nous occupons dès réception. Ce sera fait dans les temps.

Je commence à faire bouger ma main, en pensant à ses longs doigts entre lesquels le stylo roule, à ses grandes mains me saisissant les hanches, la taille et les cuisses, quand il m’a pénétré hier.

J’accélère, mes yeux se ferment et ma tête se renverse en arrière contre la chaise. Je m’efforce de ne pas faire de bruit, je me mords la lèvre. Un petit gémissement m’échappe. J’imagine ses mains et ses avant-bras tendus, les muscles crispés, et ses doigts qui entrent en moi. Ses jambes en face de mon visage, la nuit de la salle de conférence, fermes et sculptées. Et le reste…

Ses yeux sur moi, noirs et suppliants.

Je le regarde – ils sont exactement comme je les imagine. Il affecte de ne pas remarquer ma main qui va et vient. Le désir est peint sur son visage quand je jouis, je jouis, je jouis. L’orgasme est à la fois renversant et frustrant. Je voudrais ses doigts plutôt que les miens.

Il raccroche. Mon souffle court résonne, dans la pièce silencieuse. Il se redresse, assis en face de moi. De la sueur perle à son front, ses mains sont agrippées aux bras de son siège.

-Mais qu’est-ce que vous me faites ? demande-t-il calmement.

Je grimace en écartant ma frange :

-Je suis à peu près sûre que je me suis fait ça à moi-même.

-Bien sûr, répond-il en levant les sourcils.

Je me lève, lissant ma jupe sur mes cuisses :

-Si vous n’avez plus besoin de moi, monsieur Ryan, je vais retourner travailler.

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