Belle du Seigneur

Tout à déjà été dit, et bien dit, sur ce chef d'œuvre de la littérature française et je ne sais pas vraiment comment ajouter des mots utiles pour vous témoigner mon admiration à l'égard de Belle du Seigneur.

Je vais pourtant essayer autrement.

Belle du Seigneur est d'abord une merveille de style par lequel la langue est magnifiée dans ses moindres aspects (noble, poétique, abjecte, clinique, absurde, originale et fulgurante).

Belle du Seigneur est également un refus quasi absolu de l'anecdote par des relances de l'intrigue expédiées en peu de mots pour mieux s'attarder sur l'essentiel, description interminable et minutieuse du néant des relations comme de la vie.

Belle du Seigneur est avant tout un précipité des angoisses de son auteur (sur l'amour, la religion, la communication, la mort) jetés à la figure du lecteur, sans doute pour tenter de s'en délivrer.

Belle du Seigneur n'est pas le récit de quelques personnages mais bien l'antibible universelle de la condition humaine.

Je suis au regret ne pas en recommander la lecture aux âmes trop sensibles.

J'ai adoré lire Belle du seigneur ! Je l'ai vu comme un challenge de lecture car les phrases étaient longues (mais quel style riche !!) Ce livre m'a aussi permis d'en apprendre plus sur la vie d'une femme au foyer, ses pensées, sur le travail en grande organisation.

J'ai tenté cette lecture mais abandonné aux 3/4 du roman. Je ne supportais plus tous ces personnages égoïstes et caricaturaux.

Je ne comprends pas que l'on puisse ériger ce livre au temple des histoire d'amour.

Le seul amour que j'y ai lu est celui des personnages pour eux-mêmes et non pour les autres, ils sont égocentriques au possible et n'aiment l'amour que pour s'aimer eux-mêmes.

outre les relents misogynes, cette lecture a été une véritable épreuve a tenter et un réel soulagement à l'abandon.

c'est un romain fleuve. Et quand bien même c'est assez Original, le chapitre sans un seul point, composé uniquement de virgules durant toute la tirade de d'Ariane... au secours.

Ce n'était définitivement pas un romain pour moi

Belle du seigneur est un livre avec lequel il faut prendre son temps : il ne faut pas s'attendre à le finir en une semaine, car c'est un livre qui accompagne toute une vie. On aime ou non, mais on ne reste assurément pas indifférent à la plume singulière de l'auteur et à son cynisme parfois morbide. Si l'histoire est simple, la manière dont elle est traitée est vraiment originale. A. Cohen écrit une tragédie à la fois sentimentale et sociale : avec la destruction du couple formé par Ariane et Solal commence la montée du nazisme. C'est avec une effrayante lucidité que l'auteur présente la nature humaine, l'espoir absurde, les prétentions professionnelles, la vanité, l'importance de la vie sociale qui n'est qu'un dérivatif à la vacuité. Ce roman possède une dimension d'universalité, car il aborde tous les sujets, selon les points de vue de plusieurs personnages.

Autre particularité : les personnages ne sont pas faits pour être appréciés, au contraire. Certains suscitent parfois une certaine aversion. Cohen dénonce l'hypocrisie des mœurs, et cela transparaît notamment au travers des réflexions de ses personnages et de leur comportement.

Si ce livre peut choquer aujourd'hui, c'est dans la mesure où il reflète la misogynie de l'auteur, et défend les tendances masochistes des personnages. Il est impératif de garder une certaine distance et d'accompagner sa lecture d'un second degré bien aiguisé. Pour autant, on ne peut nier le brio stylistique de Cohen (qu'il semble d'ailleurs clamer haut et fort avec ses chapitres sans ponctuation de plus de 30 pages !)

Si vous aimez l'humour noir et ne craignez pas les chapitres à rallonge qui vous font parfois perdre le fil, vous aimerez probablement Belle du Seigneur.

J'ai eu beaucoup d'espoirs au début du livre, comment ne pas en avoir avec une plus pareille. Et pourtant je le referme aujourd'hui avec un goût amer dans la bouche, car j'ai en fait l'impression d'avoir lu Solal une deuxième fois. Alors oui, c'est magnifique, oui, ça fait presque passer le livre Solal pour un brouillon de celui-ci, et c'est pour ça que Belle du seigneur rentre directement dans ma liste d'or.

Mais c'est aussi ce qui me chagrine : il lui manque si peu pour être la perfection ultime. Ce peu, ç'aurait été d'aborder de nouveaux thèmes, de nouveaux sentiments. Entre autres, l'histoire de Solal et Ariane, éminemment centrale au récit, est une redite complète de celle de Solal et Aude sur le plan sentimental.

Et par ailleurs, ce qui me faisait déjà tiquer chez Solal se retrouve encore ici, notamment une dramatisation un peu outrancière (tu ne m'aimes plus ? Je me suicide) et les montagnes russes invraisemblables du personnage principal au sein de la société. Personnage principal qui reste tout aussi "MarySue-esque" par ailleurs malgré une folie inexplicable à la fin.

Encore une fois l'écriture est magnifique, certains passages sont particulièrement inspirés (le quotidien d'Adrien Deume au travail, le superbe monologue du Solal en pleine séduction), alors que d'autres m'ont moins impressionné (étonnamment, toute la dernière partie).

Je conseillerai ce livre en priorité à ceux qui n'ont jamais lu Solal ; pour les autres, il constituera une sublime redite.

Ce livre me laisse parfaitement perplexe . Je l'ai fini parce que je n'aime pas ne pas terminer un livre mais ce fut laborieux. Quel intérêt d'écrire 30 pages sans ponctuation ? L'écriture est lourde. Les personnages hyper narcissiques ne donnent aucunement envie de s'attacher à eux. Non franchement je n'ai pas du tout apprécié ce livre .

Belle du seigneur" de Albert Cohen. Livre relu seulement parce qu'il est paru l'année de ma naissance, 1968.

L'auteur ne m'a fait malheureusement ni adhérer à son style d'écriture, ni à son histoire et encore moins à ses personnages que j'aitrouvé rocambolesque et prétentieux.

Lu étudiante. J'avais lu ce livre presque par "acquis de conscience", pour vérifier s'il méritait toute sa légende.

Plongée dans les tourments de la passion et de l'infidélité... Sincèrement, je n'avais pas vraiment été touchée par Solal et Ariane, ni par leur caractère ni par leur histoire, psychologiquement complexe.

Un chef d'œuvre, oui oui.

Le premier chapitre porte les germes de toute l'intrigue et pourtant quel brio pour arriver à l'issue finale, si inéluctable soit elle! Il est question d'amour, de passion , de narcissisme , de vanité, mais aussi d'antisémitisme, de sentiment d'appartenance à un groupe, à une culture, à une ethnie, à une religion. La lecture n'est parfois pas simple, mais extrêmement riche. L'auteur dépeint avec un humour caustique et cynique le quotidien oisif d'une Société des Nations , dont les fonctionnaires sont aussi imbus de leur importance qu'ils sont inefficaces. Au fur et à mesure de la progression du récit , malgré quelques pointes d'humour, la tonalité générale est de plus en plus sombre . La passion amoureuse peut-elle se suffire à elle-même ou est-elle condamnée par manque de vie sociale ? Le contexte historique se précise de plus en plus , mettant de plus en plus en évidence la totale inutilité de la SDN face à la montée du fascisme. Pire encore que l'impuissance des Etats, l'auteur met bien en évidence une complaisance de la société vis à vis de l'antisémitisme. Et Solal sombre...

Sur la forme , bien que difficiles à lire, j'ai beaucoup d'admiration pour les longs chapitres d'une seule phrase , sans ponctuation , qui nous permettent de suivre le cheminement des pensées , parfois décousues des personnages. Cette méthode absolument géniale, nous plonge au plus profond de leurs pensées les plus secrètes , de les comprendre sans les juger , tout en voyant petit à petit se profiler la conclusion,..

Bref : j'ai aimé de livre exigeant , riche , qui ne ressemble. à aucun autre.