Extraits

Il glissa une main vers ses cuisses et l’insinua sous sa jupe, ses doigts se faufilèrent le long de sa peau délicate tout en traçant de petits cercles. El e trembla dans ses bras, contre lui, perdue dans un océan de plaisir. La jeune femme était brûlante, consentante, et il devait toucher encore cette peau soyeuse et enivrante. Sa main atteignit son pubis qu’il effleura à travers la dentelle de son string, puis son pouce glissa vers la bordure de sa lingerie avant de la soulever lentement, très lentement. D’un doigt, il caressa sa chair nue, si chaude, si humide, si prête à l’accueillir, si intoxicante qu’il crut perdre le dernier vestige du peu de contrôle qui subsistait en lui.

Il ne comprenait toujours pas ses réactions : jamais une femme ne l’avait incendié à ce point, avec encore tous ses vêtements sur elle. Il recula légèrement son visage, ses yeux pail etés d’or plongèrent dans ses prunelles assombries par le désir. Il se pencha lentement, sa bouche d’une belle couleur cerise s’ouvrit légèrement, son souffle tiède était une véritable caresse et invitation. Pourtant, il stoppa et attendit une très longue seconde au prix d’un effort héroïque.

Elle déglutit sous l’intensité de ce regard étonnant : cette couleur or qui semblait s’animer de plus en plus. Son pénis durement réprimé n’était qu’à quelques centimètres de son intimité douloureuse ; une puissante envie de se frotter contre cette partie si tentante de son anatomie la déstabilisa violemment. Sur l’instant, son regard sembla si perdu que Nick sentit une autre flambée de désir le submerger. A cette allure là, la fermeture éclair de son pantalon ne tiendrait plus longtemps le choc. Il allait exploser dans moins d’une minute, au risque de choquer la superbe jeune femme assise à califourchon sur ses cuisses. Il inspira profondément.

A cet instant, ces paroles agirent enfin, comme une douche glacée. Lacey tressaillit violemment et se raidit. Cette fois-ci, elle plaqua ses mains sur ses biceps et tenta de le repousser. Ses muscles se bandèrent sous ses doigts dans un réflexe de défense et de protestation. Elle l’agrippa plus fortement. - Non… gémit-elle d’une voix haletante. Sa main effleura une dernière fois sa chair soyeuse dans une caresse insistante qui lui coupa le souffle, avant de la libérer de cette torture délicieuse. Tout son corps protesta lorsque leurs bouches se séparèrent enfin, et qu’elle plongea ses yeux noirs de passion dans les siens éclatants, tachés d’or.

Lacey entendit au loin une voix avant de se rendre compte qu’el e gémissait à voix haute sous les caresses de cet homme qui annihilait toutes ses défenses. El e tenta de plaquer faiblement ses mains contre ce torse magnifique afin de le repousser. Son esprit le souhaitait, mais son corps n’obéissait pas et se pressait contre les deux doigts qui s’enfonçaient à présent dans le sillon de ses lèvres. Nick était dans le même état d’excitation, dans l’impossibilité de lâcher la jeune femme. Lacey sentit sa langue plonger encore dans sa bouche. Le jeune homme abattait ses faibles tentatives de le repousser. Elle se laissa al er contre lui, parcourue par un terrible besoin que ses doigts s’enfoncent en elle, enfin. Son corps souffrait de ce désir inassouvi.

Sous ses paroles, Lacey perdit la tête : el e se recula très légèrement pour lui laisser plus de champ libre. Son pouce remonta vers son clitoris douloureux, dans l’attente de ses caresses. Elle se cambra et gémit violemment. Dans quelques secondes, elle allait exploser dans un orgasme violent, ici en public ; mais Lacey oubliait tout sous ses doigts et sa bouche magiques.

Sous ces pensées torrides, il plongea sa langue pour la goûter plus profondément et elle répondit à chaque caresse avec la même fougue, la même urgence. Il la sentait emportée par de violentes sensations, égales aux siennes, et sa bouche s’ouvrait de plus en plus avidement pour le laisser envahir chaque parcel e. Le baiser devenait vraiment de plus en plus torride. Une véritable coulée de lave déferlait en Nick ; il plongea une main dans sa chevelure d’une douceur incroyable et pencha légèrement son visage pour posséder sa bouche, encore et encore, le désir pulsant en lui.

Il libéra une fraction de seconde sa lèvre appétissante puis la mordilla de nouveau, avant de la sucer pour l'attirer plus profondément dans la chaleur de sa bouche. Un brasier explosa en Lacey, un véritable feu liquide coula instantanément dans ses veines. Mais il la délivra encore, sa langue s’attarda et lécha ce doux renflement gonflé par ses succions - Oh mon dieu, souffla-t-elle les yeux fermés. Son corps s’embrasait de plus en plus.

Année 2050 – New-Port

Minuit.

Les quartiers qui bordaient les quais de New-Port se nimbaient peu à peu d’une atmosphère chargée de plaisirs interdits et de dangers. Une véritable faune se croisait dans les ruelles sombres et encombrées de ce côté de la ville : une partie de la cité réputée pour ses bars, ses clubs de striptease et ses divers trafics ; un quartier renommé pour trouver à tous les coins de rue : sexe, alcool et drogue. Un endroit chaud, voire malfamé, comme il en existait un grand nombre dans toutes les mégapoles de ce milieu de siècle.

Vingt ans en arrière, une terrible crise financière avait balayé la planète entière, une crise sans précédent. Le marché noir, la violence, les trafics en tous genres, la prostitution avaient explosé et n’avaient cessé de croître durant des décennies. Un monde où le bien et le mal ne formaient plus qu’une ligne opaque ; un monde où la société avait perdu une bonne partie de ses repères. Cette réalité prenait toute son ampleur aux dernières lueurs du jour, quand la ville se drapait de son manteau sombre, quand des êtres de tous milieux et niveaux sociaux se rencontraient dans la chaleur d’une nuit, prêts à franchir toutes les limites pour survivre, ou pour simplement plonger dans un univers qui éveillait les faces les plus sombres, les plus dangereuses, les plus excitantes.

Un monde où le nombre de vampires n’avait cessé de croître aux côtés des humains.

Lacey suivait ses deux amies, Chelsea et Sybille, à travers les rues étroites de New-Port.

- Tu peux me dire ce que nous venons faire de ce côté de la ville, un samedi soir ? grommela-t-elle de nouveau, pour la dixième fois en moins de dix minutes.

Chelsea ouvrait la marche en avançant avec ce déhanchement sensuel qui attirait tous les regards masculins sur ses jambes gainées de cuissardes en cuir dont les talons atteignaient une bonne quinzaine de centimètres. Sa démarche sexy mettait en valeur une silhouette longiligne aux courbes parfaites, vêtue d’une jupe outrageusement courte et d’un top moulant dont le profond décolleté révélait des rondeurs généreuses menaçant de jaillir de son soutien gorge noir en fine dentelle. Sybille, plus petite, arborait le même style vestimentaire. Un style parfaitement en harmonie avec la jungle de ce samedi soir.

- Je te l’ai dit cent fois ! Il y a un super bar branché qu’on m’a conseillé. Merde, Lacey, ce n’est pas la première fois que nous venons dans ce quartier, on s’ennuie à mourir dans le centre.

- On ne s’est jamais aventurées aussi loin des quais, riposta-t-elle en évitant un inconnu habillé en cuir, arborant sur le crâne une crête de couleur orange, et dont le visage faisait la collection de piercings.

Riches, pauvres, prostituées, dealers, punks, jeunesse branchée, hommes et femmes plus âgés de la plus parfaite élégance à la tenue la plus déshabillée se croisaient dans une ambiance électrique qui montait crescendo. De la musique assourdissante s’échappait des bars, les enseignes clignotaient dans une profusion de couleurs multicolores au-dessus des restaurants, des nombreux clubs de striptease et des boites de nuit de tous genres. Dans des coins plus sombres, différents trafics, de la drogue à la prostitution, se faisaient librement. En somme, un samedi normal dans ce quartier de New-Port.

- Et bien ce soir, on fait une exception… et arrête de nous gonfler.

Lacey leva le menton, les yeux scintillants, des paroles cinglantes au bord des lèvres. Sybille leva rapidement une main dans un geste apaisant, pressentant une nouvelle dispute entre ses deux amies.

- Ok, ça suffit vous deux !

La jeune femme rousse à la peau de porcelaine pivota vers Lacey.

- Ecoute, on va dans ce bar, on boit un coup tout simplement puis on reviendra vers les quais un peu plus tard.

La jeune femme hésita quelques secondes avant de lancer dans un soupir :

- Très bien, mais ne me faites pas un de vos coups tordus. C’est compris ? Pas ici !

Son regard s’attarda particulièrement sur Chelsea qui lui fit un petit clin d’œil, un sourire angélique dessiné sur ses lèvres.

- Promis, on sera sages.

Lacey n’aurait pas parié sa vie sur cette promesse car elle connaissait parfaitement les qualités et les nombreux défauts de son amie. Celle-ci s’arrêta enfin devant les lettres « Heat » d’une enseigne qui clignotait dans un rouge flamboyant. Lacey haussa un sourcil avant qu’un molosse posté en faction devant l’entrée ne leur ouvre la porte.

- Bonne soirée mesdemoiselles.

Heat ?

Lacey se demandait bien ce qui les attendait dans ces murs. Elle eut bien vite sa réponse. Une foule hétéroclite s'entassait dans une salle située à gauche, une musique assourdissante crevait les tympans tandis que des gens se pressaient sur la piste. De loin, Lacey distingua de nombreux corps se serrer lascivement l’un contre l’autre sous une lumière bleue électrique saccadée qui mitraillait la piste dans un rythme infernal. Son regard dévia vers la droite pour s’arrêter sur un couple qui échangeait un baiser torride, sans retenue, les mains de l’homme enfouies sous la jupe de sa partenaire. Elle retint une grimace, ne préférant pas s’attarder sur la scène. Dans ce genre d’endroit, il valait mieux éviter les toilettes et les coins sombres au risque de tomber sur certains couples en action. D’autres endroits accueillaient une clientèle qui se livrait parfois à de véritables orgies, librement ; ces plaisirs décadents faisaient la réputation de ce quartier et attiraient une foule nombreuse de tout niveau social et d’ethnies différentes.

- Il y a un bar, c’est dans la salle annexe, cria Chelsea pour se faire entendre.

Elles se frayèrent un chemin dans la foule et pénétrèrent dans une pièce spacieuse nimbée d’un éclairage intime. Un immense bar occupait tout un pan du mur, des petites tables rondes entourées de banquettes ou flanquées de chaises confortables en velours bleu nuit offraient un espace plus calme. Certes, on entendait encore les accords de la musique sonore au loin, mais il était possible d’avoir une conversation sans s’égosiller.

Un quart d’heure plus tard, Lacey se détendait enfin en buvant un cocktail alcoolisé, écoutant distraitement les derniers exploits en date de Chelsea : sa dernière proie rencontrée, il y a quinze jours. Avec cette dernière, le mot proie était tout à fait approprié, car malheur au pauvre bougre qui tombait entre ses griffes. En effet, la victime n’avait aucune chance face à cette torride jeune femme qui prenait et jetait les hommes comme des kleenex. Et elle choisissait avec un soin tout particulier ses conquêtes : des hommes en pamoison devant sa superbe plastique qui ne restaient toutefois guère longtemps dans son lit. Lacey ne la jugeait pas, elle connaissait parfaitement son enfance, ballottée de droite à gauche, élevée par une mère célibataire et alcoolique. La jeune femme profitait des plaisirs de la vie, trop parfois à son goût, dans cette société où les gens étaient prêts à tout pour gagner quelques dollars, où la violence sévissait de plus en plus.

La jeune femme, consciente de vivre dans une société qui avait basculé et perdu ses repères après une terrible crise financière, n’en ignorait pas ses dangers, au risque de passer pour une rabat-joie ; alors, se retrouver dans ce quartier chaud de la ville en compagnie de Chelsea la rendait un tant soit peu méfiante, voire nerveuse. La vue de toutes ces jeunes femmes, certaines superbes, dont le style vestimentaire dénudé ne laissait rien à l’imagination était monnaie courante dans ces clubs. Tous les plaisirs, mêmes les plus sombres, s’y côtoyaient facilement. Les autorités gangrenées par une certaine mafia fermaient les yeux sur de nombreux délits. La barrière entre le bien et le mal se gommait et brassait le meilleur comme le pire.

Perdue dans ses pensées, elle capta un mouvement à l’entrée du bar et se figea complètement, le souffle coupé, subjuguée par les trois hommes qui pénétraient dans les lieux, attirant tous les regards féminins.

Un mot : intense. Oui… ils étaient intenses.

Puis, avant que Lacey ne puisse réagir, Nick agrippa son poignet, tira d’un coup sec et elle se retrouva assise sur ses genoux. Ses protestations s’étouffèrent dans sa gorge lorsque ses mains larges, légèrement rugueuses, la saisirent par les hanches et la soulevèrent aussi facilement qu’une plume pour l’installer à califourchon sur ses cuisses, nez à nez. Offusquée, el e ouvrit la bouche avant que ses yeux ne plongent dans les plus beaux iris existants sur cette terre.