En un combat douteux

Puissant ! John Steinbeck raconte l’Histoire des Etats-Unis dans ses romans, il n’invente rien à par des personnages au charisme riche. Mais Steinbeck sait raconter l’Histoire, ici les grandes grèves des années 30 de l’entre-deux guerres. Le personnage de Doc est juste parfait, il est tiraillé entre ses camarades qui usent de la force pour obtenir gain de cause et sa non-violence, c’est lui qui va poser toutes les questions importantes dans ce roman mais c’est aussi lui qui ne trouvera jamais les réponses à ses questions. Le syndicalisme aux USA est très particulier, c’est avant tout vu comme une histoire communiste et les liens entre l’URSS et le pays de l’oncle Sam ont toujours été complexe, et on retrouve cette complexité dans le roman.

Je suis assez fan de l’auteur, il trouve toujours beaucoup à dire en très peu de lignes, il arrive à nous plonger au cœur d’une histoire très simplement (sans être simpliste), et nous faire frémir et intéresser aux grèves au sein des cultures de pommes de Californie. Puissant comme je vous le disais plus haut. Le parallèle avec Germinal d’Emile Zola peut être fait mais je ne l’ai pas assez en mémoire, ni assez de culture pour le faire, mais vraiment, lisez les deux à la suite si vous en avez l’occasion.

Du grand Steinbeck comme toujours, un coup de cœur assuré comme toujours. Ma lecture en anglais fut un peu hasardeuse mais j’ai quand même pu apprécier toute la grandeur du texte.

C'est le deuxième livre que je lis de cet auteur et décidemment j'aime son style d'écriture au point d'enchainer avec la lecture des Raisins de la colère.

L'histoire des deux personnages principaux m'a beaucoup moins touchée que celle des deux personnages dans Des souris et des hommes. Mais, j'avais l'impression d'être immergé dans le combat des deux hommes pour organiser une grève au sein des cultures de pommes en Californie, dans les années trente. On suit les deux hommes dans la mise en place et la conduite de cette grève. Leur détermination dans la lutte et leur froideur, face à des événements terribles et à ce qu'ils considèrent comme des sacrifices nécessaires, sont parfois vraiment glaçantes.

J'ai apprécié le personnage du docteur, auquel le lecteur peut s'identifier, qui se retrouve immergé dans cette lutte, sans y participer, et en ayant une vision différente des événements. Il fait son travail, avec pour seul souci la santé des hommes, sans comprendre la finalité de tout cela et en ayant une vision pessimiste de l'avenir de ce combat.

Le courage et la loyauté dans les luttes sociales : des thèmes chers à Steinbeck , pour un roman, qui si il n'est pas le meilleur de son auteur, reste cependant très bien écrit.