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Je suis tellement obsédée par ce que je vais pouvoir ingurgiter que je n’entends même pas que l’on m’adresse la parole. Je suis seule au monde, le brouhaha autour de moi a disparu. Mon choix est fait, je vais commencer par le fondant. Qui a dit qu’on ne pouvait pas commencer le repas par le dessert ? Je tends la main pour saisir une part mais je me la fais voler. Je ne comprends pas. Il reste plein de gâteaux. Pourquoi prendre justement le morceau que j’avais choisi ? Mais quelle personne impolie et sans gêne peut faire ça ? Je me retourne pour dévisager et passer un savon à ce malotru.
Et là, le choc. Je tombe nez à nez avec un jeune homme de vingt-cinq/trente ans, plus grand que moi, bien proportionné, très bien proportionné même. Je le regarde de bas en haut et de haut en bas. Je ne suis pas discrète mais je ne peux m’empêcher d’admirer cet homme, certes mal élevé mais bien foutu, si je peux me permettre l’expression.
[...]
- Je suis désolé, mais c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour attirer votre attention. Je le regarde fixement, bouche bée.
- Oui, ça fait cinq minutes que je vous parle, mais sans succès, les gâteaux ont eu la part belle. Je suis quand même un peu déçu que vous m’ayez ignoré pour des gâteaux au chocolat.
Je ne dis toujours rien. Je le regarde bêtement, mais je suis paralysée. Je ne sais pas si c’est son speech ou sa beauté qui me paralyse. Il continue son monologue :
- Vous voyez tout ce que je suis obligé de faire pour attirer l’attention d’une jolie femme. Je dois lui enlever le pain de la bouche !
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