Extraits

Il dépose un léger baiser sur ma joue,avant de faire mine de battre à la retraite, mais je lui prends la main et l'attire à moi.

- Ne pars pas, ne me quitte plus, je t'en prie. Plus jamais.

- Même pas pour aller te chercher un verre d'eau?

- Même pas.

Il attend, le regard soudé au mien.

- Je t'aime, dis-je dans un souffle.

Ses lèvres cherchent les miennes.

-Moi aussi, je t'aime. Depuis toujours. Pour toujours.

-Je sais ce qui se passe. C'est ta faute, Damen. A peine débarqué, tu fais fondre notre reine des glaces et nous la transformes en une espèce de Bisounours dégoulinant de romantisme.

Serais-tu à court de roses, par hasard?

Je ne t'offrirai jamais de rose,... Toi tu es une fille à tulipes rouges.

En le voyant tressaillir,je comprends que son âge est un sujet sensible, ce qui est plutôt comique, car il choisis de vivre pour l'éternité.

-Au fait, pourquoi as-tu pris la peine de t'inscrire au lycée?

-C'est la que tu entres en scène.

-Admettons.Donc, si j'ai bien compris, tu as vu une minette en jean trop grandet sweat à capuche, et tu tenais tellement a la séduire que tu as décider de recommencer le lycée, juste pour la fréquenter?

-C'est à peu près ça, oui.

Je déroule la liste alphabétique en cherchant le mot " tulipe ".

" Tulipe rouge - symbole de l'amour éternel."

Par curiosité, je vais voir à " rose blanche" et éclate de rire en lisant :

" Rose blanche - symbolise le coeur qui ne sait pas aimer, qui ignore l'amour."

"Il commence à m'agacer un peu.

- Tu aurais pu trouver un autre moyen pour t'introduire dans ma vie, non ? Ce n'est pas logique.

- L'amour n'est pas logique.

Je déglutis avec peine. Je me sens à la fois timide, euphorique et pas du tout sûre de moi. J'ai l'estomac comme une boule métallique glacée et amère. Le plus beau garçon de la Terre me déclare sa flamme. Je devrais sauter de joie. Pourquoi suis-je aussi négative ?

- Je croyais que tu étais nul en amour.

- J'espérais que cette fois ce serait différent.

- J'ignore si je suis prête, dis-je d'une toute petite voix. Je ne sais pas quoi faire.

Damen me prend dans ses bras.

- Tu n'es pas obligée de décider quoi que ce soit. Tu as tout le temps.

Je remarque qu'il évite de me regarder.

- Qu'y a-t-il ?

- Je n'aime pas les adieux, répond-il avec un pauvre sourire. Tu vois, il y a deux domaines où je suis nul : l'amour et les adieux.

Je lutte contre les larmes, m'efforce de parler d'une voix calme, normale, mais mon coeur refuse de battre, je ne peux plus respirer, j'ai l'impression de mourir de l'intérieur.

- Peut être est-ce lié ? Où vas-tu ? Tu vas revenir ?

- Ca dépend de toi. Ever, tu me détestes toujours autant ?

Je fais non de la tête."

Je descends chercher une glace à la cuisine: si un pansement Häagen-Dazs bien crémeux ne suffit sans doute pas à rafistoler mon coeur brisé, il pourra aider à calmer la douleur.

- Lequel préfères-tu ? demande-t-il en ressortant

- Euh... les Pirates, je crois. Enfin, peut-être les deux. Mais dans les Pirates, il y a Johnny Depp, alors forcément c'est un sacré avantage, non ?

- Johnny Depp ? Tu parles d'un rival !

Avec son jean foncé, son tee-shirt noir à manches longues et ses bottes, il éclipse tous les acteurs que je connais, mais je ne l'avouerais pour rien au monde.

Tu dis que tu n'as jamais voulu me faire de mal, mais regarde ce que tu as provoqué! Tu m'as détruite, tu as complètement gâché ma vie, et tout ça pour quoi? Pour que je reste seule? Pour que je vive comme une folle solitaire le restant de mes jours? Je te déteste pour le souffrance que tu as causée, pour ce que tu m'as obligée à devenir! Je te déteste d'avoir été aussi égoïste! Je ne veux plus te revoir, jamais !