Au coeur du chaos - (Histoire terminée) - [Survie/Amitié/Amour]

[princess78]

Ah ca y'est ! Ca commence enfin à se mettre en place tout ça. J'espère, mais alors j'espère vraiment que Chaz va crever, parce qu'il me sort par les yeux ce mec. Il se prend vraiment pas pour de la merde... Tiens je suis vénère alors je vais aller passer mes nerfs sur une ou deux filles sans défense. Espèce de lâche !

Josh ne perd pas une occaz pour tartiner Talis de ses crèmes

Vivement le fameux duel tant attendu entre Teo et Chaz ! Va y avoir de la bonne baston, je le sens. Et du sang surtout ^^

[bazinga]

Quel délicieux personnage que ce Chaz...!
Par contre, le type est balèze pour arriver à noyer deux filles en même temps!
Heureusement que les mecs sont arrivés à temps, sinon, elles auraient pas fait long feu..

Donc la ils vont tous se barrer en laissant Teo se débrouiller tout seul avec Chaz?

[plumenchantee]

Attend ils entrent au compte goutte pour ça alors que Talis et Awa était en train de mourir et sans leurs efforts (aux filles) qui retardaient un peu l'échéance, elles seraient mortes !!! Mais ils sont totalement inconscients, stupides !!! Sérieusement, une bonne baston et ça aurait suffit et puis c'est tout... Ils auraient appris à se faire respecter ensuite et puis voilà quoi ! Enfin bon, au moins, elles sont sauves mais là, j'ai vraiment peur pour Téo et pour tous les autres.
Bref, c'est un super chapitre et je veux la Suite.

[opheliepeudupin1997]

Oh mon dieu!! :O sa devient vraiment stressant!! Vivement la suite!!!

[Joana-d-Occitan]

Excellent chapitre!!! il est très entraînant, on en décroche pas ^^
Vite! La suite! Je stresse là^^

[fan2vamp]

tu sais toujours autant nous faire languir ! ca ne devrait pas être permis d'arrêter un chapitre a un moment aussi critique ! je suis super stresser pour eux, Teo est un fou furieux de défier Chaz mais en même temps aucun de leur deux plans m'inspire vraiment confiance et je le sens vraiment mal tout ca ! j'espère que je me trompe et qui vont encore tous s'en sortir comme d'habitude mais c'est pas un comte de fées et je me prépare au pire ... en tout cas c'est un super chapitres, comme les précédents que je n'ai pas commentés mais que j'ai tout autant adoré, vivement la suite !!!

[Laurence53]

Bonjour Elen ! Donc, j'ai lu les chapitres 17 et 18 du tome 1. Ouais, sur ce forum, je navigue d'un texte à l'autre, si bien que je ne parviens jamais à lire intégralement ou presque les histoire déjà bien entamées de la compagnie!

Un peu, beaucoup de réconfort pour Talis dans le chapitre 17 où elle retrouve son frère et son cher Téo. Ce Téo est, je crois, l'un des rares, à aborder Talis avec respect, attention, amour quoi ! Il me plaît bien ce Téo...
Chapitre 18 : Yorick annonce la couleur : comme s'ils n'étaient pas assez amochés, tous autant qu'ils sont, il va falloir remettre ça: encore un combat et cette fois-ci, on leur accorde un grand honneur: donner des coups !
Et cette pauvre Talis qui va devoir retourner dans le quartier des femmes, si j'ai bien compris, et on devine pour quoi faire...
Elen, je te le dis tout net : tu es SADIQUE, tu tortures tes personnages et par-là même tu NOUS d'un tortures aussi. Tu faisais pareil avec tes poupées, quand tu étais petite ???

[Cacoethes-scribendi]

Coucou ! Alors comme promis, j’ai tout lu et je viens commenter. Mais je te préviens, je vais pas être tendre ^^'

• Le gros gros défaut, c’est l’orthographe/grammaire/conjugaison. Et encore, apparemment certaines des fautes les plus évidentes sont corrigées, mais il en reste à peu près de 5 à plus de 30 selon les chapitres, je dirais. Bon, c’est très approximatif, vu que ton histoire est tellement bien que je ne vois plus trop les fautes Mais bon, c’est très dommage, car ça te dessert pas mal (c’est très rébarbatif, surtout si on veut lire une histoire « de qualité »).
La solution : trouver une lectrice/fan/correctrice plus ou moins officielle.

• Le deuxième défaut, c’est le lexique, le vocabulaire.
Concernant la narration, ça a beau être un point de vue interne, il faut que ça reste un minimum du vocabulaire courant ou soutenu. J’ai du voir au moins 5 ou 6 fois l’expression « je reste con ». Outre le fait que c’est une expression que j’avais jamais entendue, encore moins lue, c’est assez vulgaire. Ca pourrait passer dans un dialogue, mais pas dans la narration !!!
Il y a quelques autres trucs du même genre, ou des approximations de langage. En gros, ça, il faut travailler sur ton texte. Parce que tu écris tout de même bien, les descriptions et tout, mais y’a un peu de boulot là-dessus (mais je comprends que tu te concentres plutôt sur l’histoire en elle-même pour le moment, surtout au rythme auquel tu postes ).
Et concernant les dialogues… La vulgarité, ça me dérange pas. Là, le problème est plutôt la cohérence : tes persos commencent à parler tous de la même manière (soit de manière normale), alors qu’au début tu veillais à leur donner une légère manière propre de parler. L’exemple le plus flagrant est pour Yorrick. Je comprends que tu les fasses parler différemment selon la situation (Quartier/Zone, seuls/avec des tiers, etc), mais là j’ai l’impression que cette différence n’est plus marquée, et je trouve ça dommage. Ca leur donne de l’authenticité.
De même, y’a des personnages que tu devrais vraiment faire parler à leur manière à eux. Quand les miliciens sont arrivés et que le chef a commencé à leur expliquer et les menacer… J’ai pas réussi à prendre la scène au sérieux, on aurait dit un petit lapin rose qui essaye de gronder comme un tigre xD Pareil pour Chaz, il est pas du tout menaçant dans sa manière de parler (scène de la baignoire par exemple).

• Mais de toute façon, le point fort (et c’est le point le plus important, le reste ça se corrige plus facilement ^^), c’est l’histoire. Niveau scénario, originalité, personnages, créativité et tout les critères de Booknode… c’est un 7 ou 8 (donc Bon ou Très bon - mais 9 pour l'addictivité ^^).
De ce point de vue là, je crois que j’ai rien à redire. Tout m’a semblé crédible.
Ah si ! Les cliffhanger à la fin des chapitres et l’action en général : de manière synthétique, je dirais que dès qu’il va se passer quelque chose de grave, en fait il se passe rien. En fait, au début j’avais peur dès qu’il allait se passer quelque chose « Qui toque à la porte ? », « Oh non, elle va se faire violer », etc, mais au bout de quelques dizaines de chapitres, on se rend compte qu’en fait, il se passe jamais rien de grave : c’est Yorrick/Josh/Teo/Otis qui entre dans le box et c’est Yorrick/Josh/Teo/Otis qui vient sauver Talis des pattes du/des méchants violeurs. Donc bon, oui, n’exagérons pas, tout le monde s’en prend plein la gueule. Mais pas autant qu’ils pourraient/devraient, ils sont un chouïa trop chanceux. C’est le seul truc qui m’a dérangée : finir un chapitre et me dire « Ouais, de toute façon c’est encore juste une fausse peur ». Faut faire ça parfois, mais pas tout le temps

Voili voilou J’ai pris beaucoup de plaisir à tout lire jusqu’à maintenant.
Après, j’aime bien tout lire d’un coup, donc j’attendrais sûrement un peu avant de lire la suite. Et dans tous les cas, je ne commente pas à chaque chapitre, parce que j’aurais rien à dire, à part « c’est trop bien je veux la suite mais y’a toujours plein de fautes qui se baladent c’est dommage » ^^ Donc si je ne commente pas à chaque fois, ça ne veut pas dire que je ne lis pas ou que je me suis désintéressée de ton histoire

[Ayat]

Je viens de me rendre compte que je n'ai pas commenté!
...
Sans commentaire, je suis juste horrible!
Madame Jeux de mots est revenue!

Bref, quel chapitre!
PLEIN D'ADRÉNALINE!

Teo va se battre, j'ai vraiment peur qui lui arrive quelque chose d'horrible, je ne prononcerai pas le mot à 4 lettres, ça va lui porter la poisse.

Bisous,
Ayat!

[elenwe]

Yep la compagnie.

Comme vous le voyez j'ai encore du retard...
Ca ne va pas s'arranger je ne me rappelle plus comment je comptais arriver là où je voulais arriver
Donc autant vous dire qu'on est pas sorti du sable.
Je suis désolée .

Du coup pour celles qui m'avaient demandées des chapitres spéciaux j'y suis dessus
(bien qu'un petit rappel sur ce que je dois écrire et pour qui ne serait pas du luxe, j'ai pas beaucoup de mémoire ^^)

Bisous

[sous-le-signe-de-la-lune]

Pas grave prends le temps de bosser Et essaye de retrouver ce que tu voulais faire x)

Je t'avais demandé (c'est bien ton message)

Leur enfance au Foyer, du point de vue D'otis je suppose
Chez la famille à Teo du point de vue de Teo s'est faisable
Quand Talis et chez les mecs du point de vue duquel ?

A quoi tu avais répondu Josh pour la dernière je crois ^^

Courage

[Elfi49]

Bon alors avec tout mon retard, ce sera un commentaire global. ^-^

Pourquoi plus je lis et plus j'ai l'impression que Chaz est amoureux de Yorick ? U.U Ou je vois du Yaoï partout. :3
ça sent la fin. T.T
Très bons chapitres, surtout le dernier, comment elle en prends plein la gueule la Talis. La pauvre. T.T My god, Chaz, il est fou. J'ai peur pour Téo dans le duel, et comme Talis, j'ai un mauvais pressentiments.
J'ai remarqué des fautes, et des phrases mal prononcées. J'ai pas relevé, manque de temps désolée.
J'ai aimé Otis venir sauver Talis et leur moment calin, ça faisait longtemps, j'adore.
Hâte à la suite. :p Je m'inquiète pour eux. >.<

[DanielPagés]

J'avoue que c'est d'une violence assez insupportable pour moi... je crois que je suis plus sensible que les jeunes filles...

[Un-Livre-Une-Vie]

Hello

Chaz il a vraiment des problèmes... En plus je me demande comment il a fait pour noyer deux filles, surtout Awa et Talis qui savent se débrouiller. Il doit avoir une force herculéenne. Quand Yorick a commencé a lui demander gentiment, j'ai beugué. Moi je serais arrivée, je lui aurais foutu mon point dans la figure et puis on n'en parle plus... sauf si il a une sacrée force. Mais bon, heureusement il les a lâchés. Le combat de Téo, je ne le sens pas. Peut-être parce que tu ne facilites jamais la vie à tes personnages Mais, ça ne serait plus marrant si tout se passait bien. Si jamais, ils s'en vont sans Téo, je vais le chercher moi-même et je les tue après... ou l'inverse Hâte de lire la suite !!!!

[elenwe]

Salut
Je ne sais pas combien de curieux et de curieuse surtout verrons ce message. Je tenais juste à vous avertir que j'ai écrit les chapitres d'après et que je compte reprendre mon rythme de deux chapitres par semaine dès lundi

Bien évidement du coup je ne ferais pas de pose entre le second tome et le troisième.

J'espère que la fin vous plaira, il vous reste deux chapitres à lire. Ils m'ont donné du mal


Bref il ne vous reste plus longtemps à attendre.
Je tiens vraiment à m'excuser pour cette longue attente qui n'a que trop durée.


Bisous

[sous-le-signe-de-la-lune]

C'est super si tu as réussi à réécrire et que tu as pu faire la fin où on va détester/pleurer/halluciner

J'ai hâte de voir ça et ce n'est pas grave pour le retard, mieux vaut avoir quelque chose de travaillé que pas du tout ^^

[Laurence53]

Bonjour Elen ! Enfin ! Je suis parvenue à terminer la lecture du tome 1 d"Au coeur du chaos" et ce fut un plaisir de suivre Talis dans ses malheurs. J'y ai découvert les personnages de Chaz et Yorick, d'Awa, et Josh que je cerne mieux. Téo aussi se dévoile et nous délivre le fin fond de l'histoire... et même si les difficultés sont loin d'être surmontées pour Talis, enfin ces deux-là sont réunis et Talis sera sa femme aux yeux du Quartier...

C'est donc une nouvelle aventure qui s'annonce pour moi: la lecture du tome 2 et l'entrée de Talis dans le monde bourgeois de Téophrast: sera-il plus confortable ou alors plus dur encore ?

Bisou de mon coin perdu où il fait encore tout gris: c'est à désespérer ! Au moins, j'en profite pour te lire et écrire un peu. A bientôt, chère Booknaute.

[elenwe]

Chapitre vingt-trois

Josh m'a encore fait boire des litres de boisson. Il m'a même fait une soupe car à ma grimace quand je déglutie, il a compris que rien d'autre ne passerait. Il n'y a pas que la douleur qui empêche les choses de descendre. Je pense que mon angoisse joue sur la sensation d'oppression que je ressens et qui m'empêche d'avaler.
Le temps me semble filer et avancer doucement. C'est une sensation étrange. J'ai l'impression d'attendre et aussi de ne pas avoir de temps.
Tout le monde est en mode automatique. Les vannes sont lâchées machinalement, les gestes fait presque involontairement. Il n'y a que cette pseudo-spontanéité née de la routine qui nous empêche de rester statique et enfermés dans notre mutisme.
Yorick et Awa se reposent toujours. Il faut que le petit musclé tienne le choc, surtout qu'il s'est apparemment tapé le sprint du siècle pour arriver à temps dans le box d'Awa. Je suis admirative de son courage et de sa force de caractère. Je suis persuadée que peu de personnes arriveraient à supporter autant, voire même qu'elles ne poseraient même pas le pied par terre avec la blessure qu'il a.
Teo me bande le bras, ça l'occupe. Il a tenu à inspecter les points survivants à mon altercation avec la pute de l'autre jour.
J'aime sentir ses mains s'affairer sur moi pour mon bien. C'est vraiment un homme merveilleux. De ma main libre je lui caresse les cheveux distraitement.
Josh et Otis sont assis dans le canapé, les doigts enlacés. J'aperçois même le pouce de Josh caresser le dos de la main de mon frère. Ils sont vraiment mignons ces deux là.
Quand Teo a fini de s'occuper de moi, je vais m’asseoir près d'Otis pour m'appuyer contre lui. Mon mari s'assoie à côté de moi et me papouille le bras pensivement.
J'ai repris des forces. Je pense que les infusions et la nourriture que ma mère poule blonde m'a faites ingurgiter m'ont fait du bien.
Teo commence à s'étirer et à s'échauffer. Le compte à rebours est lancé. Quand il est prêt, nous descendons tous. Awa a l'air complètement à la ramasse, apparemment elle a très mal à la tête, mais elle fait de son mieux pour ne rien laisser paraître.
La foule à l'extérieur et sur les toits est dense. Tout le monde veut voir ça. Leur avenir aussi peut se jouer là. Tout va changer quand Teo gagnera. Parce que je n'envisage pas l'autre option.
Je suis fébrile, mon cœur bat comme si c'est moi qui allais me battre. Non en fait c'est pire que si c'était moi. Je n'aurais pas autant peur si c'était ma vie en jeu.
Les hommes nous laissent passer pour atteindre le centre de la place. Il n'y a pas de musique, juste la moiteur des derniers jours de l'été et de l'orage qui plane au dessus de nos têtes depuis hier. Si seulement il avait plu la nuit dernière…
Chaz n'est pas encore là, et même s'il y a le brouhaha des discussions, on peut sentir la tension et ça ne m'aide pas à gérer mes angoisses. Mes amis sont tendus aussi, je le sens même s'ils ont tous des attitudes en apparence décontractées.
Je ne sais pas ce qui va se passer quand Teo tuera Chaz. Les hommes vont-ils hurler leur joie ou au contraire, devenir haineux. Peut-être que Teo va être défié toute la nuit.
Je ne sais pas trop comment ça marche et peut-être que les mecs ne le savent pas non plus.
D'ailleurs je les aperçois jauger la foule.
Nous attendons avec le poids de beaucoup de regards pesant sur nous. J'ai l'impression que ça m'étouffe. J'ai terriblement peur. En plus, les lampadaires et leur lumières orangées donnent à l'assemblée des airs démoniaques, ce qui accentue mon sentiment de malaise.
Alors que nous attendons, toujours impassibles, la pluie se mêle à la fête.
Quelle ironie.
A une nuit près, on aurait pu partir en douce. Nerveusement j'ai envie de rire, et je sens que ce caprice de la météo chatouille les nerfs des autres aussi.
J'oscille entre être en colère et être dépitée. J'ai parfois l'impression que l'univers se joue de nous et qu'il en tire une grande satisfaction.
Je fixe Teo pour essayer de deviner ce qu'il pense. Il sourit mais pas d'un sourire forcé, plutôt d'un de ses sourires de contentement.
Il craque ou il est masochiste. Ou peut-être qu'au final, il est comme moi et comme tout ceux qui arrivent à dépasser leur dix-huit ans, peut-être qu'il aime ça : l'adrénaline, danser au bord du vide.
Chaz fend la foule en face de nous, tel un énorme bulldozer. Il sourit aussi. Les hommes sont fous. Pourquoi lui comme Teo ont l'air heureux ?
Peut-être qu'ils se sentent plus léger d'arriver enfin au dénouement de cette tension qui a commencé presque deux mois plus tôt.
Il s'arrête au milieu du cercle que forment les homme, à une dizaine de mètres de son challenger.
"J'espère que la pluie ne te dérange pas Teofrast ?
— Au contraire, c'est tellement rare que je trouve ça approprié, répond-il en s'avançant.
Je tremble, parcourue d'un frisson, et j'ai l'impression qu'un froid polaire parcourt mes veines.
Chaz regarde Yorick et demande d'un ton posé :
— Tu t'occupes d'arbitrer.
Yorick hoche la tête et s'avance dans le cercle sachant que la seule chose qu'il aura à faire c'est lancer le combat, car il n'y a qu'une seule issue à ce qui va suivre.
Il n'a pas boité. Je ne sais vraiment pas comment il fait ça. J'ai aperçu son pied sur le lit tout à l'heure, enflé, rouge, violet. Ça avait tout sauf la tête d'un pied. En même temps, vu tous les regards rivés sur nous tous, ce n'est vraiment pas le moment d'avoir l'air faible.
Le corps de Teo est tendu, prêt à l'action tout comme celui de Chaz. Il me tarde que ce soit fini quand je vois ça.
Yorick lance les hostilités et recule pour reprendre sa place aux côtés d'Awa. Il la maintient par la taille, près de lui, mais à savoir lequel des deux soutient l'autre c'est un mystère. La belle brune fait tout pour avoir l'air digne, mais le résultat ne doit pas tromper ceux et celles qui la regardent en détail. Les tuméfactions des coups qu'elle a pris apparaissent et son regard est éteint.
Josh a sa main posée au creux de mes hanches, il l'a fait machinalement. Il marque son territoire, ça m'arrange, ça m'aide à ne pas perdre pied de sentir sa présence.
La pluie s'intensifie au moment du premier coup, porté par Chaz. Son poing frôle le visage de Teo. Ce vieux mec est d'une rapidité stupéfiante, surtout quand on voit comment il est bâti.
Teo se déplace sur le côté et tente de s'emparer du bras de Chaz, mais l'autre l'a vu venir et l'esquive tout en le chargeant, l'épaule en avant, percutant Teo de plein fouet dans le torse et l'envoyant s'étaler dans une flaque.
J'ai l'impression que mon cœur cesse de battre.
Teo roule sur lui même et se relève d'un bond avant que Chaz n'ait le temps de tenter quoi que ce soit. Il bouge beaucoup, restant le plus mobile possible, sauf que Chaz fait pareil. J'avais presque oublié que Chaz savait se battre. Teo et lui tentent de placer des coups. Chaz continue dans des assauts frontaux tout en force, alors que Teo est plus dans la finesse. Mais l'un comme l'autre frappent avec précision.
Ils s'essoufflent. Le rythme est effréné. Les quelques fois où ils se sont touchés, l'adversaire a en partie évité la frappe, ce qui au final, m'empêche de deviner quelle issue aura ce combat. L'angoisse me liquéfie.
Teo et Chaz prennent du recul. Ce dernier essuie l'eau qui ruisselle dans ses yeux d'un revers de bras. Il recule encore d'un pas et retire d'un seul geste son t-shirt dégoulinant. Son torse est un épais amas de muscle recouvert de poils grisonnants, comme les cheveux sur sa tête. Teo l'imite et se débarrasse de son haut en le jetant dans notre direction. Josh le ramasse et se tourne vers Yorick pour lui murmurer des choses que je n'entends pas.
Yorick parait contrarié et soucieux. Il s'énerve un peu, mais à force, il a l'air de s'avouer vaincu et discrètement s'enfonce dans la foule en compagnie d'Awa.
Je ne comprends pas ce qui se trame et je n'ai pas le temps de me poser de questions que les hostilités reprennent entre les deux challengers. Teo a l'air de s'être dopé car il enchaîne toute une série de coups mêlant poings et pieds. Il change de style de combat. Il m'avait fait une démo une fois de cette façon de se battre. J'avais trouvé ça ridicule. Mais je dois reconnaître qu'en situation réelle, ça a de l'allure. Teo arrive enfin à envoyer son pied dans le visage de Chaz et à le propulser au sol. Je n'ose imaginer la puissance qu'il faut pour ça. Il se jette sur lui pour tenter de l'immobiliser en le gratifiant de deux droites bien senties. La montagne de muscles ne se laisse pas faire et saisie son adversaire par les épaules pour lui asséner un violent coup de tête.
Le grognement de douleur de Teo me fait vibrer de terreur. La main de Josh se crispe sur ma hanche alors que Teo se jette en arrière pour se dégager de la poigne de Chaz. Du sang coule abondamment de son nez se mélangeant à l'eau qui ruisselle sur son visage.
Chaz éclate d'un rire presque démoniaque alors que lui, comme Teo, se redresse.
— Alors Teofrast, tu n'as rien de plus à m'envoyer ?
Mon mari ne répond pas, mais lui lance un regard meurtrier.
Il lutte pour garder son calme et il y arrive, alors que moi non. Je suis paniquée, en colère, excitée et tout un tas d'autres sentiments incompréhensibles. Josh et Otis, de part et d'autre de moi, n'en mènent pas large non plus. C'est dur d'être spectateur. On ne peut pas intervenir sinon la foule se chargerait de nous tuer. On est pieds et poings liés à attendre la sentence. Car si Teo meurt, on meurt aussi. Certes, pas de suite, mais dans les jours à venir. Plus personne ne soutiendra Yorick qui est estropié et même si Josh s'est fait sa place ici, ça ne suffira pas.
Teo tourne autour de Chaz. Josh profite de cette accalmie pour me parler à l'oreille.
— Si jamais ça tourne mal, tu me suis ou tu suis ton frère pour sortir du camp. On tentera de s'enfuir par la rivière, il marque une pause avant de reprendre, en parlant encore plus doucement, tellement bas, que même moi j'ai du mal à l'entendre :
— Même si Teo gagne cette nuit on s'en va. Regarde les mecs de la foule, Teo ne les impressionne pas. Ils vont tous le défier c'est quasi certain. Je doute que Teo me contredise à la fin du combat. De toute façon, il le craignait déjà avant de se battre.
J'acquiesce, pas bien certaine de tout comprendre et trop obnubilée par ce que je vois pour réfléchir en profondeur. J'ai juste compris que même vainqueur, Teo serait plus en danger donc on dégage.
Chaz se jette sur Teo effaçant les quelques mètres qui les séparent en un éclair et lui assène une droite en plein dans l'œil gauche. Teo s'effondre. Il ne bouge plus. Il a été séché net.
Le monde entier se fige. Je ne ressens plus rien. Plus d'émotions. Plus de sensations. Mais au bout de quelques secondes, qui me paraissent interminables, Teo grogne et roule sur lui-même en se relevant, chancelant. Chaz le percute de sa masse et le renvoie au sol. Teo grimace à l'impact, mais parvient à se relever assez promptement. Apparemment, il retrouve un peu ses esprits.
Il fait face à Chaz et se précipite sur lui, tentant une série de frappes rapides mais avec un manque de précision étonnant pour Teo, mais ce manque de précision étonne Chaz, ce qui lui permet de placer un coup de talon dans son thorax. Le bruit mat à l'impact est assez écœurant. Chaz encaisse le choc en reculant. Il grimace quand il inspire fort et ça lui arrache un sourire.
— Je préfère ça Teofrast, j'ai vraiment cru que ton séjour dans le luxe t'avait ramolli.
Teo se frotte l'œil avant de répondre :
— Non, j'avais juste besoin de m'échauffer.
Les deux gagnent du temps en parlant, ce n'est pas palpitant pour le public, mais ça fait déjà plus d'un quart d'heure qu'ils se battent en essuyant quelques coups assez lourds.
Une fois leur bavardage terminé, ils se jettent l'un sur l'autre avec une certaine frénésie, enchaînant les coups touchant, due à leur fatigue certainement.
Teo prend l'avantage en superposant deux magnifiques frappes en plein visage. Il lui balaie ensuite les jambes, lui plante un coup de pied dans l'estomac avant de se baisser pour frapper son crâne avec violence contre le béton détrempé.
La pluie tombe toujours lorsque le crâne de Chaz cède et que ses mains lâchent celles de Teo qu'il venait à peine de saisir. Elles tombent inertes, comme le reste de son corps. Teo a frappé très fort pour être sûre que la fracture du crâne soit fatale. J'ai eu du mal à ne pas détourner le regard. J'ai toujours des difficultés avec les mises à mort, même si je suis soulagée que ça se termine comme ça. Soulagée aussi que l'eau camoufle un peu ce qui s'échappe de la boite crânienne.
C'était presque étonnant toute cette tension, la façon dont ils se sont jaugés et cette fin presque trop soudaine.
Teo se redresse doucement. Il secoue légèrement la tête en se frottant la paupière. Pourtant, je n'ai pas l'impression que son œil ait enflé, mais peut-être que c'est la douleur qui le gêne.
Il parcourt la foule lentement du regard. Ses yeux sont pesants, forçant plusieurs hommes à détourner la tête, mais pas tous. Certains - et il sont nombreux - le défient en le fixant. Josh avait raison, il va falloir partir, fuir. Je ne sais pas si c'est lâche ou du bon sens, mais en même temps, est-ce vraiment important ?
Mon mari est fier au milieu de ce cercle d'hommes. Les muscles saillants, suite au duel intense qu'il vient de faire. Il a l'air inébranlable, il ne parait même pas remarquer l'eau qui dévale son corps à toute allure.
Au bout d'une longue minute, il déclare d'une voix forte et grave :
— Chaz a été un bon chef avant que son âge ne soit un poids pour lui. Je ne l'ai pas tué par plaisir, mais pour nous assurer un avenir florissant, loin de la famine et de la misère qui s'installent depuis quelques mois.
"Cette nuit est une nuit de tristesse et de deuil. Une page se tourne et il sera temps demain de s'occuper de tout ça.
Après ça ,Teo se dirige vers nous, attrape son t-shirt et se dirige sans un mot à travers la masse compacte des corps qui ne lui laissent pas beaucoup de place pour passer.
Josh, Otis et moi lui emboîtons le pas. La traversée est difficile. Personne ne se pousse, je pense que les dealers ne considèrent pas encore Teo comme étant légitime. Josh avait raison. En fait, ce combat et cette mort étaient inutiles. Si Chaz avait attendu un jour de plus, il aurait pu vivre tranquillement en dirigeant son camp. Mais les choses ne se passent jamais comme prévu.

On entre tous dans le box des garçons. Certainement que pour fuir, ce sera moins visible en partant d'ici plutôt que de l'un des hangars centraux qui grouillent toujours de monde.
Je n'ose rien dire, mon frère non plus.
Teo arpente la pièce de long en large, il tremble un peu, ses yeux ne savent pas où se poser sur le sol, ils bougent de façon frénétique.
Josh intercepte son ami en lui barrant le passage tout en posant ses mains sur les épaules d'un Teo complètement perdu.
— Ca va aller ? demande-t-il inquiet.
Teo hoche la tête et tente de repartir dans sa marche sans but, mais Josh l'en empêche et insiste :
— Tu es sûr que ça va ? Il faut que tu te reprennes, c'est pas le moment de craquer, tu as fait la seule chose à faire.
Teo se dégage brusquement, la mâchoire serrée et tout en détournant la tête lâche un "Je sais".
Il respire fort et alors que je pense qu'il ne va rien ajouter, il parle rapidement.
— Je l'ai tué et nous devons quand même partir. Quel gâchis... quel gâchis...
— Tu veux rester ? le questionne Josh.
— Dans l'absolu je voudrais, mais nous nous ferions tous tuer.
Teo se frotte l'œil gauche et secoue la tête.
Je m'approche de lui pour voir. La peau est rouge autour de son orbite et on voit les premiers signes qui montrent qu'un bleu va sortir. L'œil en lui même est rougi, mais je ne vois rien de particulier.
— Ca va Tal, c'est juste que j'y vois mal depuis que Chaz m'a mis son poing dessus.
Il frotte le sang séché sous son nez, qui n'a pas l'air cassé suite au coup de tête qu'il a essuyé.
Teo se retourne ensuite vers Josh et pose une question qui sonne davantage comme une affirmation.
— Yorick et Awa sont déjà là-bas ?
— Ouais, comme tu nous l'avais demandé, ils nous attendent.
— Bien... bien... déclare Teo visiblement avec l'esprit ailleurs.
Josh l’entraîne sur le canapé pour qu'il s'assoit.
— Il méritait de crever, si tu ne le tuais pas, on mourrait tous. Il était fou. Je ne comprends pas pourquoi tu culpabilises alors que t'as fait ce que tu devais faire.
— J'ai beau le savoir, j'ai l'impression de l'avoir trahi et c'est ça qui me fait mal. Il m'a sauvé la vie une fois et j'ai pris la sienne.
Josh secoue la tête et s'énerve un peu.
— Ecoute, si tu ne le tuais pas, il te tuait, il a déjà essayé. Votre séjour chez les dealers dans le Quartier, il savait ou du moins il espérait qu'ils vous mettraient la main dessus alors oublie le, on a plus urgent et dur à faire.
Teo acquiesce et revêt enfin son sourire habituel.
Les mecs préparent quelques liasses de billet dans des bouts de plastiques pour les protéger de l'eau et les glissent dans leur sous-vêtement. Ils m'en passent un aussi, mais je suis certaine de le perdre à cause du courant. Je n'ai rien pour le maintenir comme eux et en plus, je flotte un peu dans mes fringues. Mais bon, on essaie au cas où, car de l'autre côté sans argent on risque de crever de faim.
Le hangar est devenu silencieux quand nous nous glissons à l'extérieur. Dehors, il n'y a personne non plus. Le temps maussade a eu raison des couche-tard, tant mieux. Je suis stressée et angoissée. Je vois que les autres ont du mal à maîtriser leurs nerfs aussi. Tout ça nous use, combien de fuite allons nous devoir encore essayer d'organiser avant d'avoir la paix ? Je commence à être fatiguée d'avoir constamment peur.
Ce n'est plus comme avant. Le quotidien qui gravitait autour de nos matchs à Otis et moi, je le trouvais flippant, mais pas comme ces derniers temps. Dernièrement tout a l'air plus intense. J'ai l'impression de me prendre la vie en pleine face, alors que je marche au bord d'un précipice que je n'avais jamais vraiment remarqué.
J'essaie de me remotiver car ce n'est pas le moment de flancher. Teo parait maladroit, j'ai peur que les coups qu'il a pris soient plus graves que prévu. Nous longeons les entrepôts pour avancer dans leurs ombres, évitant de tomber sous le regard des rares vigies qui ont gardé leur poste au bout de leur mat.
Teo a sa main dans la mienne. Il est tendu alors que nous arrivons à la limite du camp. Il y a toute une partie à découvert avant le bois, mais ici il n'y a pas d'éclairage et le rideau de pluie est tellement dense qu'il y a peu de chance que l'on nous voie, mais dans le doute, on va courir en espérant qu'il n'y ait pas de patrouille devant nous à l'abri sous les pins.
Alors que nous courrons, j'espère que la chance nous sourira cette nuit, au moins cette nuit...
J'ai l'estomac de plus en plus noué. J'ai l'impression que c'est la fin de quelque chose et de dire adieu sans savoir à quoi. C'est frustrant.
Sous le couvert des arbres, on tend l'oreille mais avec le bruit de la pluie et de l'orage qui gronde au loin, il est impossible de discerner quoi que ce soit d'autre. Il pourrait y avoir tous les occupants d'un hangar devant nous, qu'on ne s'en apercevrait pas sans y avoir le nez dessus.
On essaie d'avancer vite car il y a des chances que des mecs soient passés dans le box et qu'ils aient vu qu'on était plus là. Il y a un risque qu'ils nous cherchent.
Le noir est quasi total autour de nous. En plus de cela, les éclairs nous aveuglent de temps en temps, ce qui rend notre progression très chaotique à l'image de notre vie.
A force, nous apercevons le balai des projecteurs sur la rivière provoquant une embardée de mon cœur. J'ai envie de me barrer en courant dans la direction inverse, mais à la place je serre très fort la main de mon mari qui en fait autant.
Je l'aime et s'il estime que c'est la meilleure solution, je lui fais confiance. Il est celui de nous tous avec Yorick à avoir le plus d'expérience sur cette traversée. Ils ne nous la feraient pas tenter s'il n'y avait aucun espoir.
La rive se trouve enfin devant nous, Teo cherche du regard Awa et Yorick qui apparaissent quelques mètres sur notre gauche en se relevant doucement.
Teo sourit de soulagement. On est au complet. Une fois tous proches, Teo souffle :
— Il faut se préparer."


Chapitre vingt-quatre

[sous-le-signe-de-la-lune]

J'adore ce chapitre, toutes les émotions c'est juste génial *-* ! Je ne sais même pas quoi en dire vu que je n'ai que deux points négatifs:
• Quand la pluie vient, je n'ai pas du tout compris qu'elle était là, au contraire on dirait qu'il ne pleut pas alors quand Chaz en parle j'ai eu du mal à suivre.
• Pareil quand Chaz meurt pour moi il était assommé alors quand Teo dit qu'il l'est j'étais étonnée x)

Maintenant j'ai tellement hâte de lire la suite ! Ce chapitre se lit tout seul et il doit faire partie de mes préférés *-*

[princess78]

Chaz est mort ! Youpiii
La scène de baston, rès bien écrite, comme d'habitude ! On s'y croirait presque. Moi aussi j'ai été étonnée de la mort aussi subite de Chaz, mais heureuse que ce soit enfin fini avec lui. Faut qu'il arrête Teo de se sentir coupable, certes, il lui a sauvé la vie, il lui a appris à se battre et tout ça, mais faut pas non plus oublier qu'il a tenté de le tuer lui et ses amis juste parce qu'il était un peu parano sur les bords. Puis il était vieux, qu'il laisse la place aux jeunes maintenant
J'espère que la blessure de Teo n'est pas trop grave, il a l'air bien amoché..
C'est enfin le moment de fuir et de retourner dans leur Zone, j'espère que la traversée va bien se passer...
Très bon chapitre, ça valait le coup d'attendre ^^

[bazinga]

Dis donc que de tension dans ce chapitre!!
Tal est trop mignonne a s'inquiéter autant pour Otis, je la trouve super touchante.
Y'en a un qui va bientôt devoir se faire amputer avant que ça dégénère...
J'aime vraiment tes descriptions de combats, c'est ça que je veux réussir à faire mais ça marche pas avec moi!!!
Par contre, j'ai eu du mal a comprendre que Chaz était mort, j'ai du relire plusieurs fois la phrase, ça manquait un peu de netteté.
Mais les choses ne se passent jamais comme prévu.--> Surtout avec un esprit sadique comme le tiens!!
Ca y est, on va arriver au moment fatidique... Je sens que le prochain chapitre va pas beaucoup me plaire!!^^

[Joana-d-Occitan]

Super baston!!!! ^^ Teo est vraiment trop fort !!!
j'espère qu'ils vont pouvoir s'en sortir sans trop de problème. A voir...

[opheliepeudupin1997]

Ce retard en vallais vraiment la peine c'est toujours aussi passionant a lire vivement la suite

[Ayat]

J'ai cru qu'il allait mourir mon petit Teo, j'étais sur le point de pleurer.
Non, mais c'est atroce.
Tu m'as fait flipper! `BRAVO!

L'aventure continue!
Et l'adrénaline et la peur sont présentes, dans ce cocktail explosif!
C'est une bombe à retardement, il faut seulement croisé les doigts pour qu'elle n'explose pas.

Déjà, Teo n'est pas mort, c'est cool!
Faut espérer que personne ne meurt pendant cette traversée.

Bisous,
Ayat impatiente de lire une histoire qui se finit bien avec un ''ils vécurent heureux et eurent beaucoup de bébés chiots''

[plumenchantee]

Un magnifique chapitre avec beaucoup d'action. On l'attendait d'ailleurs mais il faut dire que je suis contente que Teo ait gagné. Dommage qu'ils soient obligés de partir...

[elenwe]

Chapitre vingt-quatre

Yorick et Teo ont fait les nœuds pour les deux sortes de harnais des deux "tracteurs", c'est à dire Teo et Josh. Au cas où le moteur de la cordé se fasse descendre par les miliciens, les deux qu'il tirera ne seront pas attachés, ils devront juste se tenir à la corde. En gros, dès que tu sens du mou tu sais que t'es dans la merde, et que tu vas être le prochain à te faire descendre. J'ai peur pour les autres, plus que pour moi bizarrement. Parce que je ne me sentirais pas de devoir me débrouiller sans eux. S'ils meurent, je crois que je préfère mourir aussi plutôt que de continuer seule.
Heureusement, la pluie ne cesse pas. Teo, après avoir contemplé un moment les vas-et-viens des bateaux, nous fait descendre de la berge. Il passe en premier, toujours aussi discret qu'une plume pour descendre dans l'étendue noire.
Yorick, qui a bien vu qu'un truc clochait, lui a proposé d'être la locomotive, car il n'avait aucun problème avec ses bras et que pour lui ce serait facile. Mais Teo n'a rien voulu entendre.
Pourtant, au regard que tout le monde lui a jeté, j'ai senti qu'on était tous pour qu'il change de place avec Yorick. Mais Teo ayant toujours été le cerveau, je pense que personne n'ose s'imposer contre l'une de ses décisions.
Les cordées sont simples. Teo, Awa et Yorick, dans cet ordre. Ensuite Josh tire mon frère et moi. Je suis celle au milieu car les mecs pensent que c'est mieux. Awa sera au milieu aussi. C'est certainement un truc macho pour pouvoir avoir le mince espoir de nous rattraper si le courant nous emporte. Je les laisse choisir. Je n'ai pas la force de les contredire, trop concentrée à essayer de calmer mon cœur. Plus il battra doucement, plus je pourrais tenir en apnée car remonter trop tôt, c'est la mort assurée. Les miliciens sont vraiment aux aguets. Leurs passages ne sont pas comme la première fois. Non seulement ils sont plus rapprochés, mais en plus, il y a désormais deux projecteurs par embarcation.
Teo donne à nouveau les recommandations : ne surtout pas faire de remous, essayer de rester le plus près du fond possible, et quoi qu'il arrive, ne pas remonter tant qu'on n'est pas de l'autre côté.
Je me demande comment Josh pourra être sûr de remonter en étant abrité par des branches, et je comprends enfin pourquoi c'est si risqué. C'est parce qu'il ne pourra pas le savoir. La visibilité est nulle ou presque et le balayage des miliciens est aléatoire. Sans parler qu'on ne sait pas de combien on sera déporté lors de la traversée, on pourrait émerger dans un endroit où il sera impossible d'être à couvert.
C'est de la folie.
Plus que le reste. Plus que de défier le chef d'un camp de dealer bâti comme un taureau. Plus que d'essayer de s'enfuir d'un sous sol en étant désarmé. Plus que déjouer une épidémie.
J'en suis sûre maintenant, on n'y parviendra pas tous. Personne n'a une chance aussi insolente indéfiniment.
C'est presque paralysée par la peur que je jette un dernier regard à Teo et à mon frère avant que l'on ne s'immerge et que je prenne ce qui sera peut-être ma dernière inspiration.
L'eau sombre m'entoure. Je ne vois rien du tout malgré mes yeux ouverts.
Josh est rapide. La corde est tendue et malgré mes efforts elle le reste, ce qui est réconfortant. Nous nous déplaçons presque en rampant au dessus du sol qui est passé du sable présent sur les bords, à un limon qui me donne des frissons car je n'ai pas la moindre idée de ce qui me frôle. Tout est mou ou presque. Il y a quelques branches qui sont dures et le reste doit-être des feuilles en décompositions. Je suis presque heureuse de ne pouvoir rien y voir.
J'ai déjà l'impression d'être à court d'air alors que nous nous sommes lancés que depuis vingt secondes. J'aperçois, très estompés, des raies de lumières passer au dessus de nous, mais aucun tir apparemment. Du moins, je n'en ai pas l'impression.
Le courant nous déporte inexorablement. Josh continue à être un moteur formidable. La corde est toujours tendue derrière moi, ce qui veut dire que mon frère est toujours là.
Je sens que le sol s'incline de nouveau vers le haut, nous approchons du but.
Mais une douleur cuisante me fait lâcher tout l'air de mes poumons. Elle irradie de mon flanc gauche. J'ai quand même la présence d'esprit de ne pas lâcher la corde et de ne pas inspirer. Je pense que la blessure n'est pas grave. Je ne suis pas en train de crever et même si c'était le cas, pour les autres, je ne dois pas donner plus d'indices sur là où nous sommes. C'était sûrement un tir aléatoire, donc je dois rester sous l'eau. Les autres ont mentionné que ça arrivait.
J'ai l'impression que mon thorax va exploser sous l'envie irrépressible d'air qui grandit en moi.
Je me fais violence.
Je sens la corde derrière moi se distendre. Mon cœur rate un battement et malgré moi, j'ouvre la bouche faisant entrer l'eau, sans l'avaler ou l'inspirer. Otis ne tient plus la corde. Je garde espoir quand même, il aurait pu la lâcher sous le coup de la surprise et je le reverrai après. S'il a été surpris par un tir, même s'il est blessé, il y arrivera.

Oui, je le reverrai après. Je ne peux pas l'envisager autrement. Je ne lui ai même pas dit que je l'aimais. Je ne l'ai pas serré dans mes bras, ça ne peut pas être vrai.
Je sens une main me tirer par le haut du t-shirt, au moment même où ma résolution de ne pas faire entrer d'eau dans mes poumons m'a lâchée. Je crache l'eau qui est entrée dans ma bouche en restant discrète, plus par automatisme qu'en réfléchissant.
C'est Josh qui m'a extirpé de l'eau. Il me plaque ensuite contre la berge boueuse et cherche la corde pour tirer mon frère. Mais au moment où il la saisit, pour s'apercevoir qu'il n'y a personne accroché, c'est moi qui le retient in-extremis alors qu'il s'avance dans la rivière.
Je l'attire à moi de toutes mes forces, alors qu'un raie de lumière et une rafale de balles balaient l'eau quelques mètres devant nous.
Sans savoir ce que sont devenus les autres, nous ne pouvons pas attirer l'attention. C'est la seule chose qui me retient de me jeter à l'eau, d'hurler, de m'effondrer ou d'exprimer quoi que ce soit.
Un espèce de mince espoir que c'est une fausse peur, que les autres vont bien.
Le temps passe.
Toujours rien.
Il doit s'écouler longtemps avant que Josh et moi n'arrêtions de contempler l'eau sombre et la ronde des miliciens.
Il faut se rendre à l'évidence, si les autres ont réussi, ils sont sortis de l'eau plus loin ou avant nous. Je n'arrive pas à formuler dans mon esprit l'autre possibilité. Je n'y arrive pas. Comme si l'ignorer ne la rendait pas possible.
Josh tente de monter sur la rive qui n'est pas trop pentue là où nous sommes, mais au moment même où il bouge, sa jambe gauche ne suit pas.
Je l'intercepte avant qu'il ne tombe et ne fasse du bruit, l'effort tire non seulement les points à mon bras, mais aussi mon flanc d'où je sens un sang chaud s'échapper et couler jusqu'à mon pantalon.
Je regarde la jambe de Josh sans inspecter mon état de peur que ce que je vois ne sape mes forces. Josh a l'air de saigner abondamment d'une plaie à la cuisse. Une fois hors de l'eau et assurée de faire moins de bruit, je le traîne presque jusqu'à un endroit dégagé. Il a l'air d'avoir perdu toute volonté, car il n'y met pas du sien pour alléger ma tâche.
Il s'écroule au sol sans lutter, les yeux rivés sur la trouée qui laisse le déluge nous tremper davantage si ça avait été possible.
Je ne dis rien.
Je ne sais pas ce que je suis censée dire ou faire alors j'examine juste sa plaie.
Je m'aperçois que la balle est ressortie. Il y a deux trous, l'un à l'arrière de la cuisse et l'autre à l'avant. Aucun os n'a l'air d'avoir gêné la trajectoire, sinon je pense que la balle ne serait pas ressortie. Mais les muscles ont l'air d'avoir morflé un maximum.
Je détache le jogging de Josh, et avec précaution, je le baisse pour mieux voir.
J'essaie d'être douce pour une fois, sans grand succès car il étouffe un gémissement.
"Désolée, je souffle.
Je ne sais pas pourquoi le son de ma voix me parait si bizarre, irréel. Josh doit avoir du mal à parler aussi, trop sous le choc de ce qui vient d'arriver car il ne répond rien. On est peut-être seuls et je crois qu'aucun de nous ne veut être celui qui le dira en premier.
Josh porte sa main au boxer, d'abord doucement puis plus violemment. Il se redresse en jurant :
— Bordel de merde, j'ai perdu l'argent !
Je vérifie chez moi pour arriver au même constat. Josh regarde dans ses poches et se met à rire en déclarant :
— J'ai même perdu mon couteau. On serait arrivés ici à poil, ce serait pareil.
Il s'esclaffe de plus belle en s'allongeant et lâche entre deux quintes de rire :
— Et pour couronner le tout, j'ai la gaule !
Malgré moi je regarde pour constater en effet que son boxer est tendu. Je ne suis pas étonnée qu'il ait envie. C'est comme ça qu'il fonctionne quand rien ne va, il a toujours envie de baiser. Je ris à mon tour, juste pour évacuer toute cette tension et parce que je ne compte pas pleurer.
Quand Josh se calme, je bande sa cuisse avec mon t-shirt. Je réalise que je pourrais le faire avec la bande que j'ai autour du bras. Mais c'est Teo qui me l'a mise et je ne peux tout simplement pas. Je suis égoïste. Ca en est même ridicule de me raccrocher à ça pour avoir l'impression qu'il existe et qu'il va venir. Je n'ai pas la force de la détacher, ni même d'essayer.
Je m'installe à côté de Josh après avoir bien serré mon pansement improvisé, espérant stopper les saignement. Le ciel s'éclaircit légèrement, mais avec ces énormes nuages noirs, ce n'est pas flagrant. La pluie tombe toujours aussi drue. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas plu aussi longtemps.
Je commence à avoir un peu froid et peut-être que Josh aussi car c'est à ce moment-là qu'il se redresse et déclare :
— On devrait essayer d'aller au point de rendez-vous, mais tu devras m'aider à marcher et il y a au moins deux kilomètres à faire.
— Ca ira ne t'inquiète pas, je dis en souriant de façon rassurante.
Je l'aide à se remettre sur ses pieds et nous commençons la longue marche.
Le terrain est légèrement en côte et Josh étant plus grand que moi, j'ai l'impression que son poids m'enfonce toujours un peu plus dans le sol, qu'on soit sur terrain boueux ou sur une couche d'aiguilles de pins.

L'un comme l'autre nous respirons fort. Chacun de nos pas est laborieux. Sur la fin, je ne suis plus aussi sûre de réussir à avancer davantage, mais nous arrivons tout de même. Je me réconforte en me disant que c'était plus éprouvant pour lui que pour moi, surtout quand je le vois aussi mal.
Je pense que sans la pluie, Josh serait transpirant. Il est livide et sa poitrine se soulève vite. Comment partir d'ici ? On est à plusieurs kilomètres de tout. Au fond de moi, je me dis que Teo saura quoi faire, que lui et Otis le porteront à tour de rôle pendant que j'aiderais Awa et Yorick.
Même si encore plus profond dans mon cœur, j'ai la sensation que je vais devoir le faire seule. Mais cette intuition là, je préfère l'ignorer.

Nous restons silencieux, assis l'un à côté de l'autre pendant que l'aube grise s'est définitivement installée au dessus de nous. L'eau tombe toujours à torrent et nous sommes toujours seuls.
Josh soupire et lâche :
— Il faut bouger, on reviendra. On s'est donné rendez-vous ici à tous les crépuscules possibles. On ne peut pas attendre indéfiniment. Tant qu'il nous reste des forces, il faut aller gagner de l'argent.
— Ok.
C'est tout ce que j'arrive à répondre, parce que j'ai l'impression que Josh n'y croit pas non plus et qu'on est juste deux cons en train de se voiler la face. Il n'y a plus que nous deux.
Je profite quand même de la lueur alentour pour inspecter un peu mieux la cuisse de Josh, qui jusque là, m'avait juste paru être deux trous noirs. Avec la luminosité, le tableau n'est pas bien différent, sauf que les orifices sont rouges sombres.
Je resserre mon t-shirt en un semblant de bandage. Espérant que ça serve à quelque chose.
— Je crois que ça va aller, je constate peu sûre de moi.
— Je me sens mieux, je pourrais marcher sans moins me reposer sur toi.
Mais alors que je l'aide à se relever, il me stoppe et demande légèrement paniqué en désignant mon flanc :
— Et toi ça va ?
Josh se laisse tomber au sol. Malgré mon insistance, se montre plus têtu que moi et veut jeter un œil.
Sans surprise, il conclut que c'est superficiel. Je m'en étais doutée, je ne sens presque rien, juste un élancement quand j'inspire trop profondément.
Alors que nous avançons doucement, il me dit :
— Heureusement que tu tiens plus la route que moi physiquement, car je n'ai pas la moindre idée de comment amasser du blé.
Je ne m'étais même pas inquiétée de ça. Mais c'est vrai que même si c'est notre Zone, tout est différent. Tous nos amis sont morts, remplacés par des gens venus d'ailleurs. L'épidémie a tout changé. On ne peut même pas savoir comment les choses tournent ici. Peut-être qu'un dictateur à la Chaz s'est installé ou alors qu'il y a différents gangs. On avance vers l'inconnu le plus total, sans même savoir où aller pour engranger du pognon.
Je ne peux pas quitter la Zone, je dois être recherchée, donc plus de boulot au Quartier pour moi. Josh pourrait peut-être. Mais il est enregistré dans la Zone voisine et ce coup-ci, nous n'avons personne dans la milice pour nous aider. De toute façon, vu son état, ils ne le laisseront jamais passer. La prostitution dans la Zone a peu de chance de nous rapporter. Il ne nous reste que les combats pour avoir une chance de gagner de l'argent... et il n'y a que moi en état de me battre. Au moindre échec, c'est la fin.
Bizarrement, ça ne me stresse pas plus que ça. Sûrement car on est encore loin de la civilisation et je pense être toujours en état de choc, incapable de vraiment réaliser le merdier et le désespoir qui m'entoure.
Le chemin qu'on emprunte est plein de flaques et après plusieurs rattrapages de justesse, nous nous étalons.
Je suis à bout de souffle et je profite de ce répit pour le reprendre.
— Je suis désolé Tal d'être un fardeau, lâche Josh toujours allongé en partie sur moi, au milieu du sentier.
— Arrête de dire n'importe quoi ! je m'énerve.
— Tu devrais peut-être me laisser là et aller en ville, je me rapprocherai à mon rythme.
— NON ! j'hurle malgré moi, suite à l'angoisse que sa suggestion a fait naître.
Je ne veux pas être définitivement seule, je pense qu'il l'a compris.
Josh sourit à ma réaction, apparemment rassuré que je refuse de le laisser.
— Il va quand même falloir trouver une solution. On est tous les deux blessés et trempés jusqu'aux os. Le vent se lève petit à petit et à ce rythme là, on va chopper la mort si on échappe à l'infection de nos blessures.
— Je sais.
Josh se dégage et se redresse avant de m'attirer contre lui et de murmurer :
— Ça va aller.
Je ne sais pas lequel de nous deux il essaie de convaincre, mais en tout cas, sur moi ça ne fonctionne pas. Peut-être parce que pour le moment ça va. Pour le moment je ne réalise pas.
Josh m'embrasse sur le front avant que je ne le remette sur ses pieds et que nous repartions.

On a à peine parcouru quelques mètres de plus quand des bruits de voix résonnent devant nous. Je tire Josh hors du chemin pour le cacher derrière un buisson épineux. Quant à moi, je me cache un peu plus loin, sous le regard interrogateur de mon ami blond. Je ne sais pas trop ce que je trafique. Mais j'espère avoir une idée assez vite. Les inconnus qui arrivent, s'ils m'ont l'air amical, pourraient nous aider ou du moins je pourrais trouver un deal à passer avec eux.
L'espoir fait vivre... au final c'est tout ce qu'il nous reste.
Six jeunes apparaissent sur le sentier. Ils chahutent comme des gosses. Ils sont tous coiffés pareil avec les cheveux très courts collés au crâne par l'eau, même si la pluie diminue en intensité.
Ils n'ont pas la gueule de mecs trop cruels. Ils trimballent deux sacs en toile, visiblement vides. Dans les bribes de conversation que j'entends, je comprends qu'ils viennent relever des pièges. Ce qui veut dire de la bouffe. J'ai la possibilité de les suivre discrètement pour relever les emplacements. Sauf que d'ici qu'ils capturent à nouveaux quelque chose, on aura le temps de crever.

Des mecs qui braconnent, ils peuvent être dangereux. Mais dans les Zones, qui ne l'est pas ?
Je suis assaillie par le doute, me montrer à eux vulnérable et perdue en espérant qu'ils aient pitié, et qu'ils me lâchent de la bouffe ou du pognon. Sauf qu'ils risquent surtout de m'achever. Montrer ses faiblesses ce n'est jamais bon, mais je ne peux pas les détrousser à six contre une.
Je dois aller les voir. Mais dans ce cas là, je fais quoi ?
Je les allume ? J'en défie un ?
Je n'en sais rien et mon courage s'étiole.
J'ai toujours été nulle pour parler en plus.
Je jette un regard à Josh blessé à quelques mètres de moi. Pour lui, je dois essayer quelque chose. Je ferai à l'instinct.
Je rejoins le chemin discrètement pour pas qu'ils ne m'aperçoivent. Un dernier regard à Josh m'apprend qu'il a l'air mort d'inquiétude pour moi. Ça me fait un peu flipper pour une fois de devoir être celle qui assume tout. Ces derniers temps, malgré tout, j'avais l'impression d'avoir un filet de sécurité. Là ce n'est pas le cas.
Je marche lentement, espérant que l'un des mecs se retourne et m'aperçoive, parce que je ne sais toujours pas quoi dire pour les interpeller.
Je suis perdue dans mes pensées, à chercher une idée quand enfin l'un d'eux me remarque. Un grand roux aux tâches de rousseur.
— Pourquoi tu nous suis ? Et à moitié à poil en plus.

Un regard sur le soutien gorge que je remplie à peine me rappelle que mon haut est sur la cuisse de Josh.
— Je... heu...
Comme souvent je n'ai aucune répartie et je grogne de frustration.
Un autre s'approche de moi et m'inspecte avant de demander :
— D'où tu sors pour être dans cet état ?
Je n'ai pas envie de répondre à ça. Je me ressaisis et affiche mon sourire le plus enjôleur avant de dire :
— Peu importe, je me demandais si l'un ou plusieurs d'entre vous voudrait passer un peu de bon temps avec moi.
Les six s'esclaffent de concert. J'ai un mal fou à ne pas paraître affectée par leur réaction.
Le premier à arrêter de rire constate :
— A mon avis, tu as plutôt besoin de manger de la nourriture plutôt que des bites.
Les cinq autres rigolent de plus belle. Ce coup-ci je suis en colère et tout en grognant je lâche :
— Et à la prochaine remarque de ce genre, c'est toi qui va manger : mon poing dans ta gueule !
— On y croirait presque.
Sans réfléchir, j'agis et lui plante une droite en plein visage. J'ai manqué d'élan. Je n'ai pas dû lui faire bien mal parce qu'il rigole et jette un œil alentour avant de me dire :
— Tu ne peux pas te balader seule pour être si téméraire face à six hommes, à moins que tu sois suicidaire ?
Je m'esclaffe. S'il savait que quelque part derrière nous, dans un fourré, il y avait un mec qui même avec toute la volonté possible, ne pourrait rien faire pour m'aider, malgré ses muscles et ses connaissances.
Le roux regarde ses potes avant de leur dire :
— Laissez tomber elle est barge, c'est sûrement une junkie vu sa maigreur. On a du boulot, bougeons.
La pluie cesse alors qu'ils tournent tous les six les talons.
— Vous avez peur de moi ?
Le rouquin se retourne légèrement irrité et demande :
— Qu'est-ce que tu veux vraiment ?
— Du blé ! je réponds du tac-au-tac.
— Aucun de nous n'a envie de te baiser gratuitement, alors on ne paiera pas pour ça.
— Alors je me bats contre l'un de vous au choix, et si je gagne vous me filez cinquante.
— Tu ne présumes de rien. Tu n'as rien qui nous intéresse si jamais tu perds.
— Une pipe à celui que vous voulez si je perds !
C'était ma seule réponse possible. Je n'ai que mon corps à proposer, même s'ils l'ont déjà refusé.
Le roux qui a l'air d'être le leader me détaille et dit :
— Dix et ça marche. Je suis curieux de voir d'où te vient ta confiance et notre récompense sera de te mettre une trempe. On te l'a déjà dit, rien de ta part nous intéresse.
— Non cinquante ou alors ça veut dire que je vous fais peur, je déclare avec une confiance que je n'ai pas.
— On a que dix et c'est déjà pas mal qu'on soit prêts à te faire la charité.
J'accepte, je n'ai pas le choix nous n'avons rien, tout est bon à prendre.
Leur leader envoie deux des hommes je ne sais trop où. Je pense qu'il a peur que j'ai des amis cachés dans le coin, prêts à les voler. J'espère qu'ils ne tomberont pas sur Josh, mais nous sommes assez loin de là où il est.
Le rouquin demande un volontaire. C'est celui qui s'est mangé mon poing en plein visage qui accepte.
Il est brun, très mat de peau. Ses yeux sont d'un brun doré assez déstabilisant, il a les oreilles légèrement décollées, mais ça fait son charme. Il se place face à moi et annonce :
— A toi l'honneur, promis je ne frapperai pas fort.
Sa confiance en lui m'énerve. J'ai une frustration qui ne demande qu'à sortir et à lui éclater à la gueule.
Je laisse la colère me dévorer. J'écarte légèrement les jambes pour avoir de meilleurs appuis et je me lance. Il s'attendait à une droite donc il l'évite. Sauf que j'avais espoir qu'il fasse ça. Avec le dessus de mon pied je tape de toutes mes forces à l'intérieur de son genou. Il s'affaisse en partie. Je lui saute dessus enserrant sa taille avec mes jambes avant de donner de l'élan à ma tête pour qu'elle percute douloureusement son nez.
La souffrance et la surprise le font basculer en arrière. Je reste toujours sur lui plaçant judicieusement mon corps pour le bloquer. Il rut. Il bouge trop, je n'arrive pas à l'immobiliser et je me retrouve vite avec son corps sur le mien.
Il est lourd. Je me débats comme une lionne enragée mais rien à faire.
De frustration, je grogne.
Je ne peux pas perdre, pas comme ça. Mais il n'y a rien à faire ce mec fait plus de deux fois mon poids.
Il sourit de me voir galérer, alors par fierté je lui crache au visage. Il a un mouvement de recul et desserre sa prise sur mes bras. Il pèse toujours sur moi, donc je saisis ses parties intimes et à bout de souffle je dis :
— Tu bouges, je te l'arrache. J'ai gagné.
Ses amis rient et lui aussi.
— Ok tu as gagné petit animal sauvage. Je comprends d'où te venait ta confiance. Tous les hommes ne réfléchissent pas qu'avec leur bites, tu aurais pu seulement nous défier, si je peux me permettre un conseil de perdant.
Il se redresse et me relève sans me laisser le temps de faire quoi que ce soit.
— Je m'appelle Max.
— Talis.
Il me tend le billet que je me dépêche de prendre.
Je le mets dans ma poche côté droit, car à gauche, le sang venant de mes côtes inonde à nouveau mon pantalon.
Je discute un peu avec les mecs qui me disent que je ferais un malheur au Centre. Au départ, je ne comprends pas de quel endroit ils parlent, mais je ne veux pas montrer mon ignorance , alors je les fais parler le plus possible pour comprendre que c'est le centre ville qu'ils appellent le "Centre". C'est le nouvel endroit où se faire de l'argent ici. A part ça, je ne tire rien d'autre et je pars dans une fausse direction pour les semer avant de retourner voir Josh.
Je lui raconte tout et nous décidons de partir pour le centre ville, ce qui avec sa blessure, va nous prendre toute la journée.
Ça va être ça notre nouvelle vie. Le découragement me tombe dessus alors que ce n'est que le début et que nous ne sommes plus que deux…



Chapitre premier - Tome 3

[sous-le-signe-de-la-lune]

Bon je ne sais pas quoi penser de ce chapitre...Parce que je m'attendais à pire mais en même temps ça ne présage rien de bon. C'est juste cruel en fait x)
Je me sentais mal pour eux, rester sans prendre de respiration au fond de l'eau c'est horrible >.< Et surtout le moment où elle sait qu'Otis n'ait plus derrière elle...Même si je n'ai pas trop d'espoir, j'espère qu'ils auront bientôt des nouvelles des autres même si c'est pour leur dire qu'ils sont morts.
C'est étrange de revoir l'ambiance du tome 1 et que les choses ne sont plus pareils. Je me demande ce que tu vas faire avec ça ^^

Vivement la suite

[bazinga]

Aussi discret qu'une plume? elle est chelou cette image...
Donc personne ne s'intéresse de savoir ce qu'est devenu Otis? En meme temps, il serait mort, il flotterait, donc ça veut dire qu'il ne l'est pas encore...
Au fait, sa pote la camée, elle l'a laissée la bas?

Je pourrais marcher sans moins me reposer sur toi --> la ça veut dire qu'il pourra marcher en se reposant sur elle...C'est le contraire que tu voulais dire; non?

Mais je m'attendais à tellement pire en fait! Au final, on sait meme pas qui est mort ou non...Si ça se trouve, tout le monde va bien!!^^
J'ai aps compris pourquoi ils se sont battus s'ils voulaient rien d'elle? Si c'était juste par pitié, ils aurait pu juste lui donner du fric, non?

Bon, du coup, j'attends la suite pour savoir ou sont tous les autres...!!^^

[Ayat]

Franchement, je vais être franche.
Je m'attendais à pire!
Je suis contente de ce chapitre.

On ne sait pas si ils sont morts!
Même si ça m'inquiète un peu. J'ai vraiment peur! Josh et Talis dans cet état, c'est vraiment naze et très flippant.
Je suis heureuse que tu fasses un troisième chapitre et j'espère qu'ils vont bien.

Ah ça m'énerve maintenant je flippe pour eux!

Gros bisous,
Ayat qui aime bien être torturé! Mais chut c'est un secret mais elle n'aime pas que ces amis meurent!

[Laure28]

Je viens de lire tout ce que tu as écrit en ce moment, et je ne peu dire qu'une seule chose :
WOUAH !!! J'ADORE
Préviens moi pour la suite svp