Les Ellitahistes chapitre 16 [fantastique/aventure]

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dgetdget

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Les Ellitahistes chapitre 16 [fantastique/aventure]

Message par dgetdget »

Salut tout le monde, je reviens avec une toute nouvelle histoire. J'espère que vous allez aimer.

Sommaire
Prologue
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Chapitre X
Chapitre XI
Chapitre XII
Chapitre XIII
Chapitre XIV
Chapitre XV
Chapitre XVI

_________________________________________________


Prologue

Depuis que l’île de Karpendon avait été conquise, la vie dessus avait été d’une longue paix. Pendant de nombreuses générations, des hommes et des femmes vivaient dans une grande communauté. Six grands peuples se partageaient cette île, avec chacun ces spécificités pour compléter les besoins des autres. Il y avait les Gemnémon, un peuple de pécheurs. Leurs connaissances et leurs expériences permettaient de surmonter les difficultés de la mer. Celle-ci pouvait se montrer extrêmement capricieuse, au point que de nombreux bateaux ne survivaient pas toujours. En plus de devoir affronter les tempêtes, il fallait également faire face à différents monstres marins qui y vivaient. Les marins parvenaient malgré tout à constamment rapporter suffisamment de poisson pour alimenter toutes les autres communautés. Non seulement ils étaient doués sur la mer, mais ils pouvaient également être capables de construire des navires d'une solidité surprenante. Les enfants étaient mis à contribution très jeune, pour fabriquer des filets où réparer ce qui en avait besoin. Les femmes quand, à elles, éduquaient les enfants tout en partageant le fruit des pêches avec les autres peuples.

Les Monptrailiens étaient plus spécialisés dans le commerce. L'argent n'avait aucune valeur dans l'île, tout fonctionnait grâce aux échanges. Ce peuple nomade faisait circuler tout ce qu'ils étaient nécessaires dans l'archipel. Que cela soit, aliment, vêtement, matériel, tout passait par eux pour être distribué. Ils prenaient le strict nécessaire pour la survie de leur peuple, puis effectuaient des échanges avec les autres. Régulièrement, ils embarquaient avec les Gemnémon pour pouvoir se rendre sur la côte. Ils étaient les seuls à rendre visite à leurs voisins pour acheter ce que l'on ne trouvait pas dans l'île. Afin de pouvoir effectuer leurs courses, ils devaient toujours commencer par vendre. L’île de Karpendon possédait la seule mine d’une pierre très rare de couleur rouge sang, ce qui permettait aux Monptrailiens de faire leur travail. Bien entendu, cette pierre était très recherchée. De nombreux pilleurs avaient tenté d'envahir l'île pour pouvoir s'approprier la production. À ce jour, aucun d'entre eux n'était revenu vivant de leurs expéditions.

Les Noiriquiens vivaient sous terre, plus précisément dans les mines. Ils passaient leur temps à creuser des galeries pour améliorer leurs conforts, tout en récupérant des germes que beaucoup de personnes convoitaient. Leur style de vie était tel, qu'il leur était impossible de sortir en plein jour sans prendre le risque d'avoir les yeux et le corps brûlé. Il n’y avait que les Monptrailiens, qui connaissaient l’emplacement exact de leur habitation. Par contre, seuls les Noiriquiens savaient où se trouvait l'entrée de la mine. Quand ils sont arrivés dans l'île, ce peuple avait tout de suite compris l'importance de ce joyeux. C'était pour cette raison qu'ils avaient décidé de créer une entrée souterraine accessible à ce seul peuple. Personne d'autre qu'eux n'était capable de trouver le chemin, à travers les kilomètres de labyrinthe. Ils étaient tellement paranoïaques, que seules les personnes qui travaillaient dans ces mines connaissaient le parcourt. Ils avaient l'interdiction de monter à la surface et ne pouvaient vivre qu'entre eux, dans un niveau souterrain plus profond que les autres. Pour eux, la vie était si dure, que leur espérance de vie se trouvait assez courte.

Les Abrigritiens vivaient en harmonie avec la terre. Ce peuple d'agriculteurs savait parfaitement cultiver le sol, en fonction des saisons. Savaient parfaitement cultiver le sol, en fonction des saisons. Ils passaient tellement de temps à l’extérieur, qu’ils avaient constamment la peau couleur caramel. Leur dur labeur permettait d'apporter au reste de l'île des fruits, légume et plein d'autres choses. Ils recevaient régulièrement les Monptrailiens pour effectuer leur troc. Les hommes se consacraient entièrement à la culture, pendant que leur enfant apprenait tous les secrets de leurs arts. Tandis que les femmes confectionnaient toutes sortes de vêtements, qui provenaient des tissus que leur apportaient les marchands. Ce peuple sédentaire avait une tendance à vivre entre eux, sans chercher à faire connaissance avec les autres.

Les Motaliens vivaient dans la partie montagnarde de l’île de Karpendon. À la différence des autres peuples, eux ne communiquaient pas avec l'extérieur. À de nombreuses reprises, les Monptrailiens avaient tenté d'entamer un dialogue avec eux, sans obtenir le moindre succès. À chacune de leurs visites, les Motaliens se cachaient pour ne pas être découverts. Pendant plusieurs générations, tout le monde avait fini par penser que ce peuple avait complètement disparu. Jusqu'au jour où l'un d'entre eux avait décidé de partir à la découverte. Il avait voyagé pendant près d’un an, pour faire le tour de l’île. À chacune des rencontres qu'il avait effectuées, il réalisait que son peuple passait à côté de beaucoup de choses. Le jour où il était revenu chez lui, il avait été dans un premier temps mis à l'écart. Plus personne ne voulait communiquer avec lui ni avoir des liens. Il lui avait fallu énormément de patience pour parvenir à redevenir comme avant et de leur faire admettre le bien font des relations interculturelles. Au bout du compte, il avait réussi à ouvrir leur esprit. Depuis ce jour, une personne était désignée pour faire le lien entre les Motaliens et les Monptrailiens pour effectuer les échanges.

Les Ellitahistes étaient un peuple guerrier. Depuis leur enfance, tout le monde apprenait l'art de la guerre. Leur puissance et leur talent particulier auraient du leur permis de gouverner leurs îles et de conquérir tous les territoires. Leurs talents leur permettaient d'affronter des armées entières tout en n'étant qu'en petit nombre. Depuis la fondation de leur peuple, ils étaient allés décréter qu'ils ne devaient se battre que pour protéger les plus faibles. Par conséquent, les adultes voyageaient régulièrement pour s’assurer qu’aucun des autres peuples ne se faisait attaquer. S'ils rencontraient des pirates, ils les anéantissaient si rapidement qu'aucune alerte n’avait eu le temps d'être lancée. Toutes les expéditions envoyées pour conquérir Karpendon avaient été repoussées par eux. Pour montrer leurs supériorités à leurs ennemies, il ne faisait aucun prisonnier. Ils accompagnaient également les Monptrailiens pour se rendre sur la côte, afin de les protéger des brigands. Dans toutes leurs histoires, ils n’avaient sauvé qu’une seule personne de leur attaque. Un homme n'avait pas été capable de tuer une enfant de deux ans.

D’après la légende, une fille de seize ans apparaissait tous les cent ans. Cette fille avait de telles capacités, qu’elle était en mesure de vaincre une armée entière à elle seule. Elles étaient les élues capables de faire basculer la vie de tous les habitants de l'île dans un sens ou dans l'autre, en fonction de leur cœur. La première à avoir foulé cette terre était justement l'enfant sauvée lors de l'attaque. Elle avait grandi parmi le peuple des Ellitahistes, apprenant toutes les techniques de combat. Ces en découvrant ses capacités extraordinaires, qu'elle avait été désignée pour les gouverner. Depuis ce jour, toutes les filles de seize ans, qui avaient les mêmes capacités que la première élue, devaient gouverner son peuple. Elles étaient physiquement reconnaissables une fois que leur talent se réveillait. Elles avaient un œil vert, alors que l’autre était bleu. Leurs cheveux étaient de couleur rouge feu avec une mèche blanche.

Il y a trois cents ans, la vie a basculé dans l'île. Un homme à l'ambition démesurée avait décrété que les Ellitahistes devaient absolument gouverner. Avec l'aide de compagnons qui lui étaient fidèles, il était parvenu à anéantir son peuple en les attaquant par traîtrises. Comme plus rien ne pouvait se mettre en travers de son chemin, il avait envahi le reste de l'île pour devenir leur seigneur. Il s'était fait construire un château, puis modifier les lois et les religions. Comme il avait réussi à ce qui semble, être un immortel. Il devait donc dorénavant être considéré comme un dieu, pour cela il avait mis en place sa religion que tous étaient obligés de respecter. La tyrannie qu'il faisait régner avait empêché de nombreuses personnes de tenter de le renverser. Pourtant certains osaient malgré tout entrer en résistance pour le combattre, ce qui n'était pas facile. Ils devaient tous se méfier et rester cachés, pour éviter les soldats armés qui parcouraient les terres pour faire respecter la loi du seigneur. Les fantassins connaissaient aussi bien l’utilisation de leurs armes, que les prières qu’ils obligeaient tout le monde à retenir.

Sous le règne de l'empereur, certaines cités ont prospéré pour devenir de grandes villes. Ses cités lui étaient entièrement dévouées, allant jusqu’à lui fournir les soldats pour remplir ses garnisons. Alors que les autres villages souffraient de la famine et d'autres désagréments dus à la météorologie, eux obtenaient tout ce dont ils avaient besoin. Comme les mines étaient devenues inaccessibles, à cause des Noiriquiens qui avaient fait en sorte de condamner l'entrée de leur souterrain et de les piéger. Dans un premier temps, le souverain avait essayé en vain de les retrouver et y avait perdu beaucoup d'hommes dans ses tentatives. Depuis, il avait mis en place une monnaie à son effigie.

Depuis les trois cents ans qu'il a pris le pouvoir, chaque peuple priait pour que l'élue apparaisse. Car malheureusement, depuis l'avènement de leur seigneur, plus aucune d'entre elles n'avait été vue pour le combattre. Comme-ci, le dictateur était parvenu à contrer se fait par ses pouvoirs divins. Pourtant, personne ne voulait perdre espoir. La légende est devenue un conte que les parents racontent à leur enfant, le soir avant d’aller se coucher. Certains attendaient son retour pour trouver une vie plus agréable, mais d'autres cherchaient les filles pour la récompense. Malgré tout, il existait deux versions de l'histoire des élus. La première était que ses filles étaient des combattantes courageuses avec un grand cœur, qui les obligeait à risquer leur vie pour autrui. Dans la seconde version qui avait été créée par l'empereur, ces malheureuses étaient habitées par des esprits qui corrompaient leurs âmes. Par conséquent, elles avaient un goût prononcé pour le sang, les obligeants à tuer toutes personnes se trouvant sur leurs chemins.
Dernière modification par dgetdget le dim. 16 août, 2015 1:37 pm, modifié 21 fois.
plumenchantee

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Re: Les Ellitahistes prologue [fantastique/aventure]

Message par plumenchantee »

Bonjour,
Je pense qu'il s'agit d'un très bon début plus en forme de légende que d'histoire à vrai dire mais c'est intéressant et ainsi on se doute de la tournure de l'histoire. Personnellement, je pense que tu as de bonnes idées mais j'ai juste peur pour tes futurs personnages. Tu serais capables de les faire vivre je-ne-sais-quoi... Mais c'est aussi pour ça que ton histoire me donne envie !
Pourras-tu me prévenir pour la suite ?;)
mathildelmy

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Re: Les Ellitahistes prologue [fantastique/aventure]

Message par mathildelmy »

Bon je ne suis pas sûre de retenir tout les attributs et tout les clans du premier coup :lol: :lol: :lol: :lol: En tout cas c'est un bon début avec du potentiel ;) Même si je te l'avoue je préfère les Elémentaires :oops: :oops: :mrgreen: :mrgreen: Cependant je suis curieuse de voir ce qui va suivre, peux-tu me prévenir ? :D :D
dgetdget

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Re: Les Ellitahistes prologue [fantastique/aventure]

Message par dgetdget »

Chapitre un

Alors que le soleil se levait, je finissais de me laver à l’eau froide. Puis, je mettais mon pantalon marron qui était tellement troué, que j'avais dorénavant beaucoup de mal à le rapiécer. Je mettais ensuite mon haut qui malheureusement ne se trouvait pas dans un meilleur état. La vie dans notre communauté était si dure, que l’on n’avait pas les moyens de se vêtir convenablement. En plus de cela, mon père nous avait abandonné ma mère et moi, alors que je n’étais qu’une petite fille. De ce fait, la rentrée d’argent se faisait encore plus rare. J'avais dû commencer à travailler jeune, vu que ma mère n'était plus en forme suffisante pour faire rentrer l'argent. Je ne conservais que le minimum, pour m'assurer qu'au moins mes vêtements gardaient mes formes cachées. Je me regardais rapidement dans la glace, pour voir mes cheveux châtains qui encerclaient bien mon visage, par contre mes yeux noisette ressortaient nettement. Je devais reconnaître que l'on pouvait voir mes joues si creuses et en mauvais état. Ma peau était toute craquelée, attribuable à la vie près de la mer.

Je sortais de notre maison, qui n’était qu’un vieux bâtiment en bois qui tombait également en morceaux. Il allait falloir que je répare le toit de toute urgence, avec la saison des pluies qui approchaient. Si je ne le faisais pas, on allait finir par être brûlées vives par l'eau qui s'infiltrerait. J'arpentais les rues sèches du village encore vides, me montrant par la même occasion combien il était encore tôt. Je pouvais admirer les différents bâtiments qui étaient plus ou moins en bon état. La seule différence, c'était que la nôtre ne ressemblait plus à grand-chose, contrairement aux autres. En arrivant sur la place du village, j’apercevais déjà les soldats en plein travail. Je m’arrêtais immédiatement pour me cacher derrière un mur, afin d’observer ce qui se passait. Je voyais quatre hommes armés situés autour d'un cinquième qui était à genoux. Je reconnaissais facilement le pauvre malheureux qui se trouvait entre les mains de ces monstres, il avait été jadis un homme important. Je me rappelais qu'à six ans, je sautais sur ses genoux. J'aimais beaucoup monsieur Herlaïn et le voir traiter de cette manière me révulsait. Les gardes s'amusaient à le frapper, tandis qu'il les suppliait de l'épargner. Je me sentais mal de le voir subir ces horreurs, mais je me trouvais dans l’obligation de le soutenir moralement en le regardant. Lorsque l'un d'eux lui tranchait la main droite, je sentais l'envie de régurgiter se faire sentir. J’ordonnais à mon estomac de rester calme, alors que je les voyais s’esclaffer en entendant les hurlements de douleur du vieil homme. Connaissant les lois, je savais qu’il avait été condamné à l’amputation pour ne pas avoir payé les taxes. J’éprouvais une grande envie d’intervenir, mais je me contraignais à rester sur place. Je ne devais pas commettre l’erreur d’y aller, pour éviter de me faire éborgner. Une fois qu’ils lui tranchaient la seconde main, ils s’en allaient en le laissant dans cet état au milieu de la place. L'objectif était de nous rappeler à tous, ce qui nous arriverait en cas de manquement au devoir.

Je reprenais ma marche, tout en essayant d'ignorer le vieil homme allongé par terre. J'aimerais tellement lui porter secours, mais cela ne m'attirerait que des ennuis. Tout en avançant, je m'obligeais à retenir mes larmes de couler, ce qui s'avérait être une tâche difficile. Dès que j'avais traversé la place, je me plaçais contre un mur pour cette fois me laisser aller. Comme j’étais seule, je pouvais me permettre de pleurer. Ces choses-là arrivaient régulièrement et je ne pouvais rien, y faire. Une fois que j'étais parvenue à évacuer ma tristesse, je reprenais ma route vers les quais. En principe, deux bateaux de pêche devaient rentrer aujourd'hui, c'était pour cette raison que je m'étais levée si tôt. Je n’avais pas le choix, pour obtenir de quoi manger pour la journée. Les grognements de mon estomac me rappelaient sans cesse que cela faisait plusieurs jours, que je n'avais pas vu un poisson dans mon assiette. J’arrivais rapidement sur le port, pour m’apercevoir que les navires n’étaient pas encore rentrés. Par contre, des gardes étaient déjà présents, ce qui me faisait grincer des dents. Avec leur présence, il me serait difficile de récupérer de la nourriture en douce.

J’allais vers la capitainerie, pour rendre visite à monsieur Ilmaïn. Le bâtiment n'était pas en excellent état, les différentes vagues ayant déjà frappé à de nombreuses reprises. J'entrais pour y voir le vieux capitaine, c'était un homme imposant par sa carrure. Malheureusement, il avait perdu une jambe, l’empêchant de naviguer.


- Bonjour, monsieur Ilmaïn, comment allez-vous aujourd'hui ?
- Bonjour, ma petite Kaÿline regarde ses idiots à attendre les bateaux.


Je n’avais pas besoin de réfléchir bien longtemps, pour comprendre de qui il parlait. Je regardais par la fenêtre, pour voir les gardes sur les quais pour compter la marchandise. Cela n’aurait pas été dérangeant, s’il se contentait de faire cette tâche, sauf qu’ils en profitaient généralement pour se servir généreusement. Je récupérais la longue vue, pour regarder au loin. Je pouvais distinguer, qu’il y avait un problème, car un seul vaisseau rentrait. En plus, celui-ci semblait naviguer trop rapidement, n'annonçant rien de bon. Je regardais l'homme à mes coter, qui me confirmait d'un signe de tête, ce que j'avais compris. La journée commençait très mal et allait certainement mal se terminer également. Je ne savais pas compter, mais cela ne m'empêchait pas de réaliser qu'il risquait d'y avoir de nombreux morts.


- On doit lancer la procédure d’urgence ! Signalais-je.
- Je suis trop vieux et trop abîmé pour effectuer le nécessaire. Si on veut avoir de quoi payer les taxes et se nourrir, il va falloir que tu prennes les choses en main Kaÿline.


J'acceptais sans mal la tâche qu'il me donnait, pour les connaître par cœur. Je passais suffisamment de temps avec tous les marins, pour savoir ce que je devais faire. Je courrai immédiatement à l'extérieur du bâtiment, pour me diriger vers la grosse cloche. Je la tapais de toutes mes forces avec un marteau pour réveiller l'ensemble des marins, attirant par la même occasion le regard des hommes armés sur moi. Je risquais de gros ennuis pour avoir enfreint la loi, mais je m’en moquais pour le moment. Tout le monde connaissait ce que signifiait ce signal, par conséquent, la réaction était immédiate. Je rejoignais les autres hommes qui manœuvraient le sacrifice humain. Cette machine était entièrement en bois avec un poids tellement lourd que l’on devait être une dizaine pour la pousser. Alors que j'allais vers ceux qui s'occupaient de cette tâche, pour les aider. Un garde tentait de m’agripper, mais mon instinct me permettait d’éviter son geste en me baissant à la dernière minute, puis je détalais sans prendre le temps de ralentir. J'avais toujours fait confiance à mon sixième sens, car celui-ci m'avait toujours permis de m'éviter toute sorte de problèmes. Je rejoignais mes compagnons pour faire avancer la machine, quoique mon petit corps ne me permette pas d'avoir beaucoup de force. Être une fille dans ce monde d'hommes n'était pas une tâche facile. Pourtant depuis toutes les années où je venais les aider, j'avais fini par gagner ma place. Pourtant, en principe je n’avais pas le droit. Mais comme chacun connaissait les conditions de vie de ma famille, on me tolérait tant que je ne les gênais pas.

Une fois, l'appareil en place, il était temps de désigner le volontaire pour être propulsé sur le navire. Tout le monde se regardait pour déterminer qui allait risquer sa vie, car il y avait peu de chances d'y parvenir. Mais on n'avait pas d'autre solution, si personne n’abaissait les voiles, le navire percuterait le port avec une telle violence, que le navire s'enfoncerait de plusieurs mètres dans les terres. Chaque personne trouvait un prétexte pour expliquer qu'il ne pouvait pas accomplir cette mission, alors que je proposais que l'on choisisse à tir- poisson. Je trouvais que c’était une méthode assez simple et mettait tout le monde au même niveau. Cela consistait à s'affronter en duel, chacun prenait l'extrémité des arêtes de poissons pour tirer dessus. Celui, qui avait le morceau le plus long, devait affronter les autres jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un. Alors que tous commençaient à accepter ma proposition, je sentais une main lourde se positionner sur mon épaule.


- La gamine effectuera cette tâche. Disait un garde
- Ce n'est pas possible, ses qu'une fille ! Signalais un matelot.
- Elle a tapé sur la cloche de l'urgence, alors que cela lui était interdit. Par conséquent, je la condamne à être utilisée pour arrêter le bateau. De cette manière, seul le dieu empereur décidera, si elle reste ou pas en vie.


Je sentais une terrible angoisse envahir mes entrailles, tandis qu’aucun homme ne protestait. Le verdict était tombé et on n’avait pas le droit de discuter. Je me demandais vraiment pour qu'elle raison, je ne sois pas resté dans mon lit. De cette manière, je n’aurais pas risqué ma vie. Je regardais attentivement les hommes, pour leur faire comprendre que je ne flancherais pas. Je devais survivre, sinon j'entraînerais dans ma chute la mort de ma mère. Je me plaçais au cœur de l'appareil pour me positionner contre les Sgorifors, que je trouvais visqueuses. Cette plante noire poussait au fond de l'océan. On la récoltait pour sa solidité et son élasticité, car elle pouvait résister à une violente tempête de mer. Entant général, on s’en servait pour y agripper les voiles des navires, mais dans le cas présent, elles allaient servir à me propulser dans les airs. On me donnait un morceau de voile, qui devait m’aider à me poser en douceur sur le navire. Tous les hommes présents se mettaient à tirer sur les Sgorifors de manière à le tendre au maximum. Une fois que c’était fait, ils l’attachaient grâce à une corde à un bout de bois. Je me plaquais correctement le dos contre cette plante, pour me tenir prête. Je devais éviter de trop être collé, sinon je ne serais pas capable de m'y ôter et je me ferai fracasser la tête contre le sol. On devait attendre le bon moment, pour effectuer le lancer. Sinon, si c’était trop tôt ou trop tard, je raterais le navire pour aller m’écraser dans les profondeurs.


- Kaÿline, tu te sens prête ? Demandait un marin.
- Non, mais je n’ai pas le choix ! Disais-je avec de la peur dans la voix.


On attendait le signal du vieil Ilmaïn, qui avait la charge de calculer le bon moment. Je serrais les dents comme jamais, tout en priant l’élue au fond de moi. J’espérais qu’elle allait écouter mes prières, pour me sauver la vie. Depuis toute petite, j'avais toujours admiré ses filles qui combattaient comme des hommes. Je devais donc maintenant, me montrer aussi courageuse qu’elles. Dès que le signal retentissait, l’un des marins abaissait la tige de bois. Je sentais immédiatement, les Sgorifors me frappaient dans le dos pour me propulser dans les airs, avec un cri de terreur que je n'étais pas capable de retenir.

Prologue
Dernière modification par dgetdget le dim. 29 mars, 2015 4:07 pm, modifié 1 fois.
mathildelmy

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Re: Les Ellitahistes chapitre 1 [fantastique/aventure]

Message par mathildelmy »

C'est un bon premier chapitre, tu écris toujours aussi bien : c'est fluide et compréhensif ;) ;)
Je ne me souvenais plus trop des différents clans alors j'ai relu ton prologue :roll:
En tout cas j'ai hâte de lire la suite ;)
plumenchantee

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Re: Les Ellitahistes chapitre 1 [fantastique/aventure]

Message par plumenchantee »

C'est un bon chapitre où on s'attache facilement à l'héroïne. La pauvre, elle n'a vraiment pas de chance... :( Et ces gardes... J'aurais préféré que ce soit eux qui y aillent !! :evil:
mimie1997

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Re: Les Ellitahistes chapitre 1 [fantastique/aventure]

Message par mimie1997 »

L'Univers de cette histoire me plaît bien ! Je suppose que Kaÿline va être la nouvelle élue ??
Bref, peux-tu me prévenir pour la suite aussi ? :mrgreen:
dgetdget

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Re: Les Ellitahistes chapitre 1 [fantastique/aventure]

Message par dgetdget »

Chapitre deux

Le vol me paraissait durer une éternité, alors que je voyais le navire s’approcher. J’avais affreusement peur que j’avais l’impression que mon cœur allait sortir de mon corps tellement celui-ci battait vite. Je ne parvenais toujours pas à arrêter mes hurlements, tandis que je parcourais les kilomètres. Je mettais agripper de toutes mes forces à la voile que je tenais dans les mains, sachant que si je le perdais, cela entraînerait ma mort. Alors que je me situais presque au niveau du bateau, je me forçais à ouvrir les bras pour développer le tissu. Le vent qui s’engouffrait me tirait si violemment en arrière, ce qui avait failli me faire lâcher la seule chose qui me maintenait en vie. Grâce à ce système, je descendais en douceur tout en me servant de mes bras pour me diriger. Jusqu’à ce jour, je n’avais pas réalisé combien j’avais peur du vide. Malgré tout, je parvenais à me rapprocher du vaisseau à une vitesse qui me semblait trop rapide. Malheureusement, j'ignorais comment la ralentir.

Au bout de quelques minutes, un bruit de déchirure retentissait. Je levais la tête pour constater que la voile commençait à se déchirer, alors que je me trouvais encore à quelques mètres au-dessus du bateau. La peur augmentait encore d’un cran, alors que je pensais cela impossible. Au moment où je tombais en chute libre, j’étais au niveau de la tour de guet. Je parvenais à m'agripper à la rambarde en bois, me faisant pendouiller dans le vide. À la force des bras, je réussissais à me hisser et dès que je posais mes jambes sur un sol solide, ceux-ci s'effondraient sous mon poids. Je prenais le temps de reprendre une respiration normale et de calmer les battements de mon cœur. Puis, une fois que je me sentais à nouveau dans la capacité à bouger, je descendais. Une fois arrivé sur la proue, je découvrais dix marins que contenait le bâtiment étendu sur le plancher. En voyant leur visage boursouflé, ainsi que leurs peaux éclatées, je comprenais qu’ils avaient tous succombé à la Glaria. Aussitôt, je me servais de la voile que je n'avais même pas lâchée, pour me couvrir la bouche et le nez. J’enroulais également mes mains dans le tissu pour éviter d’être contaminé par ce que je touchais. Malheureusement, mon atterrissage de fortune avait pu me mettre en contact avec cette maladie.

Il était maintenant temps de rabaisser les voiles pour ralentir le navire, j’avançais vers ceci et manœuvraient les poulies pour les descendre. N’ayant pas la force des hommes, je peinais énormément à le faire, pourtant à force d’acharnement, j’y arrivais. Une fois que ma tâche principale était accomplie, je faisais le tour pour tenter de découvrir des survivants. Malheureusement, comme je m'y attendais, personne n'avait survécu. Je me rendais ensuite dans la cale que je découvrais pleine de poisson. Je sentais déjà ma bouche saliver à l’idée de manger, mais je me retenais. Je devais maintenant faire progresser le navire près du port, pour que l’on puisse décharger les aliments. Je remontais, puis remettais en place quelques voiles pour faire avancer lentement le véhicule. Tous ces malheureux avaient sacrifié leur vie, pour que l'on survive. J'en connaissais certains de vue, mais beaucoup étaient des étrangers pour moi.

J'arrêtais à nouveau le navire à plusieurs mètres des quais, puis je cherchais de quoi faire un signal. Je finissais par tomber sur le nécessaire, puis repartais sur le pont. Je frottais le morceau de bois trempé dans l'huile jusqu'à ce que des flammes apparaissent. Puis j'effectuais des gestes du bras pour signaler que le navire était contagieux. Une fois que j'obtenais une réponse, je me mettais à l'abri pour attendre les archers tirés leurs flèches. Une fois que j’entendais les impacts, j’allais récupérer les cordes pour les accrocher à quelque chose de plus solide et qui pouvaient servir de poulies. Le bateau était justement équipé de ce qu’il fallait, car cette maladie était notre fléau. Si l'on survivait aux monstres, on pouvait très bien succomber à cela. Il me restait plus que la tâche la plus ingrate, je retournais dans la cale, puis prenaient des poissons que j’accrochais à la corde. Je répétais cette manœuvre beaucoup de fois, jusqu'à ce que le bateau soit vide. J'avais mis de coter, quatre beaux spécimens qui me permettraient de tenir plusieurs jours, je devais juste trouver le moyen de retourner sur le quai sans me faire repérer par les gardes. Si je me faisais attraper, j'étais bonne pour me faire brûler vive. Je les attachais à ma ceinture, puis je mettais le feu au navire, pour terminer de plonger à l’arrière pour éviter d’être vue. Une fois dans l’eau, j’avançais le plus discrètement possible pour ne pas être vue. L’eau était si froide, que je sentais mes muscles s’engourdir, rendant ma progression plus laborieuse. J'apercevais au loin, les gardes qui me cherchaient certainement pour s'assurer que je n'avais rien volé. Par conséquent, je prenais une grosse respiration pour aller dans les profondeurs. Malheureusement, l’eau était si sombre que je ne voyais rien du tout. N’ayant pas d’autre choix, je décidais de continuer de progresser de cette manière.

Au bout d’un court instant, la douleur dans ma poitrine me signifiait que j’avais besoin de respirer. Je tentais malgré tout de continuer d’avancer, craignant de remonter à la surface juste devant les gardes. Malheureusement, je ne tenais qu'un peu de temps supplémentaires et dus reprendre ma respiration. La difficulté dans cette eau noire, c’était que j’avais perdu le sens du haut et du bas. Du coup, si je ne faisais pas attention, je risquais de m’enfoncer encore plus profond. Je n’avais pas le temps de réfléchir que quelque chose m’agrippait par la cheville et me tirait. Par pur réflexe, j'ouvrais la bouche laissant par la même occasion l'eau entrée dans mes poumons. J’avais beau me débattre, mes muscles commençaient à ne plus vouloir m’obéir. La sensation de respirer de l’eau était une vraiment étrange et de désagréable. Des spasmes musculaires me tordaient dans tous les sens, puis ma vision commençait à devenir trouble. J’étais consciente de tout ce qui se produisait, mais je le vivais comme si je n’étais qu’un spectateur extérieur. Soudain, je sentais quelque chose m'attraper mon poignet pour me tirer. C’était bien ma veine, j’allais servir de nourriture à deux animaux.

Lorsque je reprenais connaissance, je réalisais que je n’étais pas morte. Je me trouvais sous le vieux bâtiment du capitaine, donc hors de vue des gardes qui devaient me croire morte. J’ignorais depuis combien de temps, j’avais été inconsciente. Comme je ne savais pas qui avait évacué l'eau dans mes poumons. Chaque respiration que j'effectuais me donnait l'impression de les brûler. Je regardais autour de moi et trouvais sur la pierre les quatre poissons que j’avais volés. Je me demandais qui avait bien pu me sauver de la noyade, tout en ne prenant pas mes prises si précieuses pour tout le monde.


- Bonjour Kaÿline !


Je sursautais en entendant cette voix, puis je tournais la tête vers son origine. Je me trouvais en face d'un garçon brun aux yeux bleus et dont le corps semblait sculpté dans la pierre. Je savais que je n’avais rien à craindre de lui et je sautais dans les bras de mon meilleur ami. Il n'y avait pas un jour depuis que l'on c'était rencontré, où l'on ne passait pas du temps ensemble.


- Merci beaucoup Aldraïn ! Disais-je avec le sourire.
- Heureusement que je te connais et que je sais que tu ne reviendrais pas les mains vides.


J’étais tellement heureuse de le voir à cet instant, que je ne réalisais pas que je le tenais toujours dans mes bras. Je finissais par le lâcher, pour essayer de me relever. Sauf que mes jambes n'étaient pas encore en état de me porter, en plus une douleur aiguë me sillait la cheville. Je relevais mon pantalon pour découvrir une brûlure, qui était sans doute causée par ce qui m'avait attrapé. J'ignorais ce que cela pouvait être, mais à première vue c'était vraiment très méchant.


- Il va falloir que tu laisses tes poissons sur place pour le moment !
- Il en est hors de question ! Indiquais-je.
- Les gardes te cherchent, il faut que tu te montres sinon ils vont dire à ta mère que tu n'as pas survécue.


Une nouvelle fois, Aldraïn avait encore raison. Je ne pouvais pas faire cela à ma mère, j’étais la seule chose qui lui restait depuis que mon père nous avait abandonnés. Il m'aidait à me mettre debout pour éviter que je ne m'appuie sur ma cheville, puis on se dirigeait vers les quais. Très rapidement, l'un des gardes nous voyait approchés et avançait vers nous. Je pouvais sentir leur sale regard se poser sur mon corps, me déclenchant des horribles frissons. Ils finissaient par nous encercler, tout en continuant leurs examens.


- Vous avez tenté de fuir ! Indiquais l'un d'eux.
- Non pas du tout, j'ai failli me noyer sans l'intervention de ce garçon.
- Où se trouvent les poissons que vous avez volés ?
- Je peux vous confirmer qu'elle n'était en possession de rien quand je les sauver ! Répondait Aldraïn.


Alors que l'un des gardes tentait de m'attraper par mon col, mon instinct me poussait à tomber par terre. Aldraïn, qui me connaissait très bien, savait que mon sixième sens m'obligeait à bouger instinctivement. Du coup, il me rattrapait avant que je me fasse mal. Les hommes commençaient à devenir menaçants, ce qui m’inquiétait grandement. Ils étaient capables de m'accuser de n'importe quel crime, sans avoir besoin de le prouver. Je devais impérativement trouver un moyen de me sortir de cette situation, avant de finir sous terre.


- Éviter de me toucher, je suis peut-être atteinte de la Glaria !


Comme je l’avais supposé, prononcer cette maladie mortelle les faisait reculer immédiatement. Finalement, ils décidaient de nous laisser tranquilles pour retourner dans le centre du village. Une fois seule, je réalisais qu’Aldraïn me regardait bizarrement. C'était qu'à ce moment-là, que je prenais conscience que si j'étais vraiment atteinte de cette maladie, je l'avais contaminé. Je sentais mon cœur se serrer à l’idée de le condamner, mais je ne devais pas être pessimiste. Il était également possible que le peu que j'avais touché sur le navire ne m'ait pas infecté. De toute manière, il était trop tard pour se prendre la tête et on n’avait plus qu’à attendre la fin de la journée, pour savoir si on vivait encore ou pas. 

Chapitre I
J'ai également commencer à écrire des petits mots, si vous voulez les lires mes petits mots
Dernière modification par dgetdget le sam. 04 avr., 2015 3:33 pm, modifié 1 fois.
plumenchantee

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Re: Les Ellitahistes chapitre 2 [fantastique/aventure]

Message par plumenchantee »

Vous savez quoi ? Elle ne peut pas l'avoir. Parce que c'est son histoire et tout sadique qu'est l'auteur, il a encore besoin du personnage principal !
Sinon, magnifique chapitre tekyla ! On veut la suite !!
mimie1997

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Re: Les Ellitahistes chapitre 2 [fantastique/aventure]

Message par mimie1997 »

Très bon chapitre ! J'espère qu'ils ne sont pas atteints de la Glaria, bon je ne pense pas que Kaÿline y soit, si c'est le cas je pense pas que ça va la tuée, après tout c'est le personnage principal ^^ quant à Aldraïn rien est moins sûr, c'est pour lui que je m'inquiète, il a l'air gentil ça serait dommage qu'il meurt ._.
Voilà j'attends la suite avec impatience ! ;)
dgetdget

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Re: Les Ellitahistes chapitre 2 [fantastique/aventure]

Message par dgetdget »

Chapitre trois

Alors que l’on retournait tous les deux chercher mes poissons, je sentais quelque chose me brûler la main. Lorsque j’éprouvais une brûlure au niveau du visage apparaître, je commençais à comprendre que la pluie démarrait. On tentait de courir tant bien que mal avec ma cheville blessée pour se mettre à l'abri, alors que l'on était à plusieurs mètres du bâtiment du capitaine. On finissait par arriver à destination, avec quelques cloques qui se formaient à différents endroits de nos peaux. À bout de forces, je finissais par m'effondrer à côté de mes prises. Je ne voyais pas du tout, comment on allait pouvoir rentrer chez nous, sans risquer de mourir sous la pluie.


- Kaÿline, tu ne bouges pas ! Je vais aller chercher de quoi nous protéger.
- Non, tu vas mourir ! Disais-je avec un sanglot dans la voix.


Aldraïn ne m'écoutait pas et partait immédiatement sans ce retourné. J'avais déjà vu des hommes mourir sous la pluie et il m'était impossible de le perdre de cette manière. Je commençais à être frigorifié, puisque j’étais encore trempée. Je tentais de faire un feu pour me réchauffer, sauf que mes doigts engourdis m'empêchaient d'effectuer cette tâche. J’attendais ce qui me paraissait un temps inimaginable, avant qu’Aldraïn revienne. Je retenais un crie en découvrant son beau visage complètement ravagé par l'eau. Il me couvrait d’une couverture de Panche pour me protéger, tout en me tenant au chaud. Elle était confectionnée, grâce à la peau d’un animal dont le cuir le protégeait des ravages de la pluie. Aldraïn en avait également une pour lui, c'était ce qui lui avait permis de survivre au retour.


- Tu aurais pu attendre ! Disais-je en colère.
- Tu sais très bien que cela peut être une petite averse ou durer des jours.


J'étais consciente que ce qu'il me disait était la vérité, mais je refusais de l'admettre devant lui. Aldraïn m'aidait à récupérer mes poissons pour les attacher à ma ceinture, puis il passait son bras sous mes épaules, pour me soutenir dans ma marche. Protéger par les couvertures, nous avancions lentement sous la pluie. On avait beau tenter de se camoufler le plus possible, mais cela n'empêchait pas à l'eau de venir toucher des portions de peau. Chaque brûlure que je ressentais avait failli m'arracher des cries de souffrance. On finissait par atteindre ma maison qui tenait encore debout. En entrant, je pouvais voir que dans la cuisine, de l'eau coulait abondamment. Je prenais plusieurs seaux en bois que j'avais préparés spécifiquement dans cet objectif et je les plaçais sous les gouttes, afin d'éviter que le plancher ne fonde. Je râlais souvent sur le fait que cette bicoque n’était qu’une vieille coquille, mais je devais également admettre que je me sentais bien à cet endroit.


- Kaÿline, enlève ta chaussure ! Je vais te mettre du baume sur ta cheville.


Aldraïn ne me laissait pas le temps de protester, qu'il était déjà parti dans la salle d'eau pour aller chercher le nécessaire. Je m'installais sur un siège, qui était en réalité un vieux tonneau auquel j'avais fixé de la mousse. Ce n’était pas très confortable, mais je n’avais pas trop le choix. Je regardais la cuisine qui servait de pièce principale à la maison, tous les meubles étaient vieux et dont l’origine avait été modifiée. La table était constituée d'un enchevêtrement de bois, qui venait de différents morceaux de cal de bateau. Je réalisais que j'avais toujours les poissons à ma ceinture, du coup, je me relevais pour les mettre dans le placard dédié. Avec ma cheville qui m’empêchait de m’appuyer dessus, je peinais pour atteindre le meuble. En l'ouvrant, je découvrais le garde-manger atrocement vide, me rappelant que je n'avais pas mangé depuis plusieurs jours. Je plaçais mes prises, puis je plaçais une pierre froide à proximité. Je me brûlais les doigts en la manipulant, tellement celles-ci étaient glacées. Elles provenaient du fond de la mer, que l’on récupérait parfois lors des pêches.


- Kaÿline, je t'ai dit de t'asseoir !
- Je devais ranger la nourriture, avant que celle-ci ne soit gâtée ! Râlais-je.


Je reprenais ma place, tandis qu'Aldraïn se plaçait en face de moi. Il attrapait ma jambe, puis il relavait mon pantalon et enlevait ma chaussure trouée. Avant d'ouvrir le pot à baume, il protégeait son nez avec un morceau de tissu. Il me donnait la même chose, pour que je puisse l'imiter. Une fois que l’on était tous les deux prêts, il ouvrait le pot pour y plonger des doigts. Une substance noire en sortait, malgré la protection, je sentais l’odeur de bouse de Gralïena me saisir le nez. On s'en servait pour soigner différentes blessures, malheureusement l'odeur était fortement toxique. Je n’avais jamais compris, comment une créature de moins d’un mètre de haut pouvait produire autant de déjection par jour. On pouvait récolter facilement un tonneau en une journée, rien que grâce à un seul de ces animaux. Alors que je me trouvais dans mes pensées, Aldraïn appliquait le baume sur ma cheville, me ramenant par la même occasion au moment présent. La douleur était si fulgurante, qu’elle se répercutait le long de ma jambe. Il m'était impossible de retenir un crie de douleur, tandis que j'étais incapable de contenir mes larmes. Aldraïn était la seule personne, auprès de qui je ne me cachais pas pour pleurer. Simplement, parce que je savais qu'il ne me prendrait pas pour une faible en me voyant dans cet état. Malgré ses gestes tendres, je ne pouvais pas supporter ce qu'il me faisait en silence. Une fois qu'il avait fini, il enveloppa ma cheville d'un morceau de tissu pour le bander.


- Voilà Kaÿline, le supplice est terminé !
- Kaÿline, c'est toi qui cries ?


Je réalisais que je venais de réveiller ma mère, me mettant mal à l'aise. D’après le guérisseur, elle avait besoin de beaucoup de repos, ce que j’avais interrompu. Aldraïn décidait à ce moment-là de rentrer chez lui, ce que je désapprouvais avec cette pluie. Mais comme il était aussi têtu que moi, il enfila sa couverture et quittait ma maison après avoir déposé un bisou sur mon front. Je le regardais sortir par la fenêtre, me demandant si un jour, j’aurais le courage de lui dire ce que je ressentais réellement pour lui. Depuis que l’on se connaissait, il m’avait toujours traité comme sa petite sœur. Sauf que depuis quelque temps, je désirais plus que cela. Je décidais de repousser ma révélation à un autre moment, puis je montais dans les escaliers pour aller voir ma mère. Avec le traitement que venait de me mettre Aldraïn, je ne ressentais plus aucune souffrance au niveau de ma cheville. Quoique l'odeur de ce baume fût toxique, la rapidité de soin était fulgurante. J’atteignais sa chambre, qui était une petite pièce avec pour seul meuble un lit et un placard à vêtement. Je m’asseyais sur le bord, pour regarder la femme qui m’avait mise au monde.


- Tu devrais te rendormir, maman, je vais nous préparer à manger en attendant.
- Tu as encore volé ! Répondait-elle avec sa petite voix faible.
- J'ai fait ce qu'il fallait pour que l'on survive toutes les deux.


Je savais très bien qu’elle était contre tout ce que j’entreprenais, afin que l’on puisse manger toutes les deux. Je n'y pouvais rien moi, si les lois n'autorisaient que les hommes à travailler. Le jour où mon père avait décidé de nous abandonner, il nous avait ôté par la même occasion toute source de revenue. J’étais consciente que les gardes me surveillaient de très près pour m’attraper, lorsque j’enfreignais la loi. Heureusement, mon sixième sens m'avait toujours permis de leur échapper, de cette manière ils ne savaient pas du tout, comment on était en mesure de payer les taxes. J'étais consciente qu'un jour ma chance tournerait, mais je ne pouvais pas me permettre de penser à ce moment-là. Je déposais un bisou sur la tête de ma mère, puis je redescendais pour lui permettre de se reposer. Je me rendais immédiatement dans la cuisine, pour sortir un poisson que je commençais à préparer.

Malheureusement, j’étais interrompu par des coups sur la porte. Comme on n'avait jamais de visite en dehors d'Aldraïn qui ne frappait jamais, je devinais facilement que ça devait être l'un des gardes. Après ma prouesse d’aujourd’hui, ils devaient vouloir s’assurer que je n’avais rien volé. Heureusement, le fait d'être peut-être atteinte de la Glaria les empêcherait d'entrer. Je réalisais à ce moment-là que je venais peut-être de condamner ma mère. En principe, je devrais être gêné de l’avoir mise en danger, mais j’étais également consciente que sans moi, elle ne survivrait pas. Je me rendais à la porte d’entrée pour l’ouvrir et je tombais, sur un homme entièrement vêtu de noir.


- Bonjour, que désirez-vous ?
- Je suis le chef Rapsën, êtes-vous Kaÿline Mintrapön ?
- Oui, ces biens moi !
- Vous êtes convoqué pour la soirée de demain soir.


Il me donnait un papier, puis repartait sans demander son reste. Ce devait être vraiment très important, pour que cet homme risque sa vie sous la pluie afin de donner des convocations. Je refermais la porte, puis retournais dans la cuisine. Je décidais de lire le papier, une fois que j'aurais fini de préparer le repas. Je faisais cuire le poisson avec des herbes de Streïn, qui donnait à la viande un goût de fumer. Cette herbe n’était pas très jolie à regarder, elle était d’une couleur jaune avec une texture spongieuse. Elles poussaient surtout, autour du village, ce qui était très pratique pour les cueillir. Beaucoup considéraient l'utilisation de ces herbes comme dégradante, alors que j'adorais m'en servir, car je trouvais le goût agréable, mais surtout c'était plein de vitamine. En plus, cela servait à tromper ma faim quand j'étais dans l'obligation de jeûner. De toute manière, ma condition de vie ne me permettait pas de faire la difficile. Une fois que la cuisson était prête, je les mettais dans deux assiettes, puis je remontais dans la chambre de ma mère. Celle-ci ne dormait toujours pas, je devais donc supposer qu'elle avait peut-être entendu ma conversation à la porte. Je l'aidais à s'asseoir dans son lit, puis je la laissais manger, pendant que j'effectuais la même chose. Le silence qui régnait dans la pièce devrait me donner l'impression d'une gêne, mais au contraire ne pas entendre ma mère toussé me réconfortait le cœur.


- Qui était à l’entrée ?
- Un homme qui m’apportait une convocation pour demain.
- Ah oui, j'avais oublié que demain c'est ton anniversaire. Tu vas fêter tes seize ans, lors de cette cérémonie. Disait-elle d’une petite voix triste et faible.


Je ne comprenais pas ce qu'elle me disait, j'ignorais qu'une fête était organisée pour nous féliciter pour notre seizième anniversaire. J'avais toujours pensé que l'empereur se moquait de la vie de son peuple, mais peut-être qu'apparemment, je me trompais sur le sujet. Une fois que ma mère avait fini de manger, je redescendais pour mettre la vaisselle dans le bac. Puis complètement intrigué, je retournais à la table pour lire ma convocation. Je n’étais pas très douée dans ce domaine, mais je parvenais malgré tout à comprendre ce qui était écrit.


Mademoiselle Kaÿline Mintrapön est convoquée à la tombée de la nuit, ainsi que toutes les personnes ayant seize ans. Lors de cette soirée, votre vie sera définitivement changée.



Chapitre II
Dernière modification par dgetdget le dim. 12 avr., 2015 3:40 pm, modifié 2 fois.
plumenchantee

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Re: Les Ellitahistes chapitre 3 [fantastique/aventure]

Message par plumenchantee »

Magnifique chapitre !:)
J'ai remarqué une petite répétition : me rappelant que je n'avais pas mangé depuis plusieurs jours plusieurs jours
Mais sinon tout est parfait. J'attend la suite avec impatiente !
mimie1997

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Re: Les Ellitahistes chapitre 3 [fantastique/aventure]

Message par mimie1997 »

J'adore vraiment l'univers de ton histoire! Et qu'elle fin mystérieuse, vivement la suite !
(Désolé pour le retard ^^')
dgetdget

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Re: Les Ellitahistes chapitre 3 [fantastique/aventure]

Message par dgetdget »

Chapitre quatre

Avec la pluie qui n’arrêtait pas, j’avais passé la journée à repriser mes vêtements. Ce n’était pas un travail très réjouissant, mais je n’avais pas le choix. J'avais dû jeter plusieurs hauts, qui n'étaient sans nul doute irrécupérables, puisqu'ils ne cachaient plus ma poitrine. Les divers craquements que j'entendais au niveau du toit m'inquiétaient fortement. Malheureusement, avec la pluie, il m'était impossible de grimper, afin d'y effectuer les réparations nécessaires. J'avais placé mes affaires trempées à sécher près de la cheminée que j'avais mise en marche. Il nous restait très peu de bois, ce qui allait m’obliger dès que c’était techniquement possible d’aller en couper dans la forêt. Mais afin de pouvoir effectuer cette tâche, j’aurais besoin d’Aldraïn. Il avait nettement plus de muscle que moi et du fait d’être un garçon, il avait l’autorisation de faire ce genre de travaux. Pour économiser le bois, je m'étais préparé une potion à base de Streïn bouillie. À chaque gorgée que je buvais, j'avais l'impression que mon corps était parcouru d'une énergie fulgurante et en plus la boisson me réchauffait. Je n'avais jamais compris pour quelle raison, tout le monde dénigre cette herbe.

Alors que j'étais en train de repriser un pantalon, pour cacher le trou qui montrerait mes fesses à tout le village. Je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir mes pensées, qui se dirigeaient vers Aldraïn. Il était sans doute avec toute sa famille, en train de rigoler. Comme à chaque fois, que je pensais à lui, des souvenirs remontaient à la surface. Aujourd’hui, je me remémorais le jour où je l’avais rencontré. J'avais à peine sept ans, mon père nous avait abandonnés quelques mois plus tôt. Ma mère faisait de son mieux pour le remplacer, afin d'avoir toujours ce qu'il nous fallait sur la table. Sauf qu'elle s'obligeait à respecter la loi, pour éviter que je ne perde un deuxième parent. Malheureusement, sa manière de survivre nous obligeait à avoir régulièrement faim. Cette fois-là, je n'avais plus supporté d'entendre mon estomac grogner. C’était pour cette unique raison que j’étais sortie de la maison, j’avais l’intention de voler de la nourriture. J’étais beaucoup trop jeune à cette époque, pour réaliser ce que je risquais si je me faisais arrêter. J'avais arpenté à travers tout le village, dans le seul but de trouver une maison vide. Mais j'avais fini par abandonner tout espoir et j'avais décidé de rentrer. Sur le chemin du retour, j'avais senti une douce odeur arrivée jusqu'à mes narines. Par conséquent, j’avais instinctivement suivi la direction de ce qui sentait si bon, pour finir par atteindre une demeure dont la fenêtre était ouverte. Je m’étais approché discrètement, pour y découvrir un gâteau qui semblait succulent poser sur la table de la cuisine. Craignant d'être surprise, j'avais pris un temps inimaginable pour m'assurer que personne ne se trouvait dans le périmètre. Une fois que j’étais vraiment certaine d’être seule, je m’étais glissé par la fenêtre pour m’introduire à l’intérieur. Dans un premier temps, j'avais prévu de prendre le gâteau pour rentrer à la maison. Mais la tentation avait été si forte, que j'avais fini par en prendre un morceau, pour le manger pour le moment.

Alors que je savourais ma deuxième bouchée, je sentais mon estomac se tordre. Ce n'était pas la première fois que je ressentais cette sensation, car d'aussi loin que remontaient mes souvenirs. J’avais toujours eu un instinct qui m’avertissait, quand quelque chose risquait de m’arriver. Comme j'étais petite, j'avais mis du temps à comprendre que ces sensations me signalaient un danger imminent. Aujourd’hui, je savais que j’avais un instinct hyper développé. Lorsque j'avais éprouvé ce sentiment à l'époque, j'étais consciente qu'il était trop tard pour prendre la fuite. Du coup, je m’étais contentée de me faire toute petite derrière la table. Je regardais autour de moi, pour découvrir le responsable de ce que je ressentais. Mes yeux finissaient par se poser sur un garçon grassouillet, qui me fixait sans bouger. Je ne le connaissais pas, mais il m’avait déjà semblé l’avoir vue. Il se trouvait souvent seul dans son coin, tandis que les autres garçons de notre âge se montraient mauvais à son encontre. J'avais conscience que je devais faire quelque chose, mais sur le moment j'avais trop peur de bouger.


- Bonjour ! Disait-il d’une voix timide
- Bonjour, est-ce que tu peux faire comme si tu ne m'as pas vue ?


Il ne me répondait pas, se contentant d’aller chercher deux assiettes, puis de venir couper deux parts de gâteau. Sans avoir prononcé le moindre son, je m'installais à côté de lui, puis je plongeais le nez dans ce qu'il m'avait coupé. Je savourais ma part, jusqu’à ce que mon estomac se torde de douleur. Le temps de comprendre ceux que mon instinct me dictait, la mère du garçon, venait d'entrer dans la cuisine. Je me pétrifiais aussitôt, craignant ce qu’elle allait faire. Elle nous regardait tous les deux, puis un sourire apparaissait sur son visage. Elle allait sortir deux verres, puis nous versait un liquide vert.


- Un peu de jus de Vernäim rendra la digestion plus facile Kaÿline !
- Co…Comment connaissez-vous mon nom ?
- Tout le village te connaît, depuis le départ de ton père.


À l'époque, j'étais trop petite pour comprendre que j'étais connue pour ma situation déplorable. Je regardais mon verre, en voyant la couleur de ma boisson. Je n'avais jamais vu un Vernäim, je savais seulement que ça ressemblait juste à un animal, qui se tenait sur quatre pattes. Son poil était hérissant et il fallait éviter ses cornes pointues pour ne pas se faire embrocher. Par contre, je savais que le lait tiré de cet animal avait un goût assez prononcé. Ce n’était pas ma boisson préférer, mais je n’avais pas l’intention de faire la difficile. Une fois que j'avais fini de manger, je décidais de rentrer chez moi. On me raccompagnait jusqu’à la porte, puis avant de partir on me donnait un poisson. Je la regardais avec de grands yeux ouverts, tellement j’étais surprise. Je savais qu’il n’y avait aucune générosité dans le village, alors du coup, je ne comprenais pas.


- Pourquoi me donnez-vous cela, madame?
- Appelle-moi Cönstaine ! Disait-elle avec le sourire. C'est pour te remercier d'être amie avec mon petit Aldraïn.


Je revenais au moment présent avec le même sourire que j’avais, à chaque fois que mes souvenirs remontaient. Depuis ce jour, on ne s’était plus jamais quitté. Comme j’avais beaucoup de caractère, j’avais passé mon temps à le défendre contre les autres. Avec les années, ce garçon grassouillet avait sculpté son corps. Maintenant, il me restait plus qu’à l’informé de ce que je ressentais pour lui.


- Kaÿline, tu peux monter s'il te plaît.


Au son de la voix de ma mère, je rangeais mes vêtements à réparer. Puis je montais à l'étage pour savoir ce qu'il y avait. Ma cheville ne me faisait plus mal et j’avais le sentiment que je n’étais pas atteinte de la Glaria. Cela se révélait soulageant, d'autant plus que cette maladie était très douloureuse. Une fois, que j’entrais dans la chambre de ma mère, elle me désignait un coffret sous son lit. Je le sortais, puis l’ouvrais pour y découvrir une robe magnifique. Je touchais le morceau de tissu, pour découvrir à quel point elle était douce.


- Ces pour la soirée de demain, tu dois porter ceci !


Je la regardais complètement surprise, je me rendais compte qu’elle connaissait ce qui allait se passer. Je ne comprenais pas, jamais personne ne m'avait parlé que quelque chose était organisé pour notre anniversaire. Maintenant que j’y pensais, je me demandais ce que cela signifiait. D'autant plus que la convocation, indiquée que ma vie changerait après. Ma mère étant trop épuisée pour répondre à mes questions, je m’apprêtais à quitter la pièce. Quand soudain, je voyais le toit s’effondrer sur elle. Je clignais des yeux, puis tout redevenait normal. Mon estomac se mettait à se tordre et d’un coup sans le vouloir, je réagissais à une vitesse que je ne soupçonnais pas. Je plongeais sur le lit de ma mère, puis je roulais en la serrant contre moi pour nous faire tomber du lit. Le toit s'écroulait comme je l'avais vu quelques secondes plus tôt. Je n’avais pas le temps d’analyser ce qui se passait, puisque je devais nous protéger de la pluie mortelle qui coulait. Je récupérai des manteaux de protection, puis la plaçais sur le corps de ma mère.

Je regardais le trou qui se trouvait à l’emplacement du lit de ma mère. Puis, une nouvelle vision apparaissait, ou cette fois le reste du toit s’écroulait sur nous. Je réagissais immédiatement en regardant autour de nous, pour trouver un moyen de sortir. Il n’y avait plus que la fenêtre pour fuir, alors je l’ouvrais pour que l’on puisse sauter. J’agrippais le bras de ma mère, pour l’aider à se relever. J’étais consciente que c’était risqué, mais on n’avait pas le choix. Encore moins, lorsque le toit s’écroulait pour de bon. Sans avoir le temps de réfléchir, mon corps bougeait tout seul et je la poussais pour la suivre aussitôt. Pendant notre chute, on se faisait brûler par l’eau. Jusqu'à ce que l'on atteigne le trou de la cabane de pêche qui se trouvait à coller à la maison. On atterrissait brutalement sur un tapis d'herbe, le choc était si violant que ma respiration était coupée. J’entendais notre demeure s’effondrer à coter, faisant trembler les murs.

Je me relevais avec difficulté, puis je rejoignais ma mère qui avait perdu connaissance. Avec du mal, je la déplaçais en la trainant pour la mettre dans un coin. Puis, je me servais de différentes couvertures pour la recouvrir, afin de la tenir au chaud. Une fois que ma tâche était accomplie, je m'installais dans un autre coin. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer, j’avais toujours eu un très bon instinct, mais pas au point d’en avoir des visions. J'avais beau tenter de comprendre, je ne parvenais toujours pas à trouver la moindre explication. Finalement, je décidais que je n’allais en parler à personne tant que je n’aurais pas de réponse, au sujet de ce qui venait de se passer. Je finissais par m’allonger, puis je m’endormais avec toujours ces interrogations.

Chapitre III
Dernière modification par dgetdget le lun. 20 avr., 2015 1:45 pm, modifié 1 fois.
plumenchantee

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Re: Les Ellitahistes chapitre 4 [fantastique/aventure]

Message par plumenchantee »

Des visions !!! :D
Super chapitre soit dit en passant :)
Je suis contente qu'on apprenne la façon dont les deux jeunes gens se sont connus et il me tarde d'apprendre ce qu'il se passe à cette mystérieuse soirée *.*
mimie1997

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Re: Les Ellitahistes chapitre 4 [fantastique/aventure]

Message par mimie1997 »

Super chapitre ! Sa rencontre avec Aldraïn est mignonne :3
Avec les visons on sent qu'elle va bientôt découvrir qu'elle est l'élue, vivement la suite !
(Encore désolé pour le retard ^^")
dgetdget

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Re: Les Ellitahistes chapitre 4 [fantastique/aventure]

Message par dgetdget »

Chapitre cinq

Je me réveillais avec le soleil dans les yeux, ce qui me rappelait ce qui s'était passé hier soir. Je n’avais dorénavant plus de maison, en y repensant, je sentais des larmes qui commençaient à vouloir sortir. Refusant de me comporter comme une faible, j'ordonnais à mon corps de se calmer. Pleurer ne m'apporterait aucune solution à mon problème, or, j'avais terriblement besoin d'en trouver une. Je me levais avec des courbatures sur tout le corps, puis je décidais d’examiner ma peau. Par chance, je n’avais pratiquement pas été brûlé pendant ma chute. Je rejoignais ma mère qui dormait toujours, pour découvrir ce que je n’avais pas pris le temps de regarder. Elle avait quelques cloques, qui s’étaient formée sur son tendre visage. En la touchant, je découvrais qu’elle avait de la fièvre. Ma peur augmentait, car même si j'avais pris l'habitude de me débrouiller toute seule, je ne me sentais pas capable de vivre sans elle.

Il fallait impérativement que je trouve un guérisseur. Je sortais de la cabane, pour y être éblouie par le soleil. Dans mon malheur, je ne devais pas me plaindre que la pluie avait déjà cessé. Sauf, qu’il allait falloir que je nous trouve une demeure avant, que la grande averse arrive. Celle-ci allait durer plusieurs jours. Une fois, que ma vue, c'était amélioré, je pouvais constater un attroupement devant les restes de ma maison. Je m’approchais d’eux, pour y voir plusieurs familles. Parmi eux se trouvait Aldraïn, qui devait certainement penser que l'on était morte en le voyant pleurer. Je détestais le voir dans cet état, ce qui me fendait le cœur.


- Aldraïn ! Criais-je.


Je l'avais à peine appelé qu'il se retournait, pour venir me rejoindre immédiatement. Il me prenait aussitôt dans ses bras, pour me serrer si fort que je ne pouvais plus respirer.


- Aldraïn, tu m'écrases ! Disais-je à bout de souffle.


Il me relâchait aussitôt, pour se reculer. Je lui souriais pour le rassurer, puis je constatais que tout le monde l'avait suivie. J’appréciais leur geste, ainsi que leurs solitudes pour être venue s’assurer que l’on était encore en vie. Ensuite, quand je leur demandais si une personne put nous héberger. Le silence régnait d'un coup, tandis que je les observais tous. Ils n'osaient même plus soutenir mon regard, alors que quelques secondes plus tôt, ils étaient ravis sur le fait que l'on avait survécu. Je sentais une colère montée, en réalisant que personne n'allait se porter volontaire. On nous méprisait déjà, depuis le départ de mon père, mais maintenant, je comprenais que cela allait être pire. Je leur jetais à tous un regard mauvais, pendant que je décidais de retourner voir ma mère en étant accompagné d’Aldraïn.


- Ho non du Dieu empereur, arrêtez-vous !


Comme une petite fille bien dressée, j’obéissais et me retournais. Je voyais six gardes fendre la foule pour me rejoindre, comme s’ils traversaient des lignes ennemies. Je n'aimais pas du tout de les voir apparaître, avec cet air menaçant. Aldraïn reculait en tremblant de peur, pendant que les gardes m’encerclaient. Afin d'éviter de m'attirer encore plus d'ennuie, je baissais la tête pour éviter de leur faire croire que je les provoquais. Je haïssais ces hommes, mais je ne pouvais rien faire contre eux.


- Comment avez-vous survécu ? Disait l'un des gardes d'un ton menaçant.
- On a eu beaucoup de chance, monsieur !
- Vous avez utilisé la sorcellerie pour vous en sortir.


Je voyais les gardes sortir leur épée, me remplissant de terreur par la même occasion. S'il se passait la même chose qu'hier, j'allais être condamné pour sorcellerie, alors que je voulais le cacher. Je devais trouver un moyen de m’en sortir vivante, mais j’ignorais de quelle manière. Alors que j'avais besoin de réfléchir, mon cerveau se trouvait comme une passoire. Finalement, je me mettais à genoux pour les supplier de m'épargner. Les gardes se mettaient à rire devant ma réaction, puis je voyais l’un d’eux me donner un coup de pied. Soudain, mon corps se mettait à bouger pour éviter le geste du garde. Une fois de plus, j'avais vu la scène avant qu'elle ne se réalise. Malheureusement, mon geste n'avait pas été apprécié.


- Je vous jure que je ne suis pas une sorcière ! Suppliais-je.
- Elle dit la vérité, la maison, c'est écroulé pendant qu'elle se trouvait avec moi ! Déclarait Aldraïn.


Les gardes le regardaient, n’appréciant pas du tout d’avoir été interrompus. L’un d’eux se dirigeait vers lui, pour lui administrer plusieurs coups de poing. Alors qu'il s'apprêtait à le frapper à nouveau, un homme l'arrêtait. Il était grand avec une carrure, qui me donnait l’impression qu’il pouvait m’écraser la tête avec une seule main. Je ne l’avais jamais vue et sa présence ne me plaisait pas. J'avais le sentiment, qu'il me tuerait sans le moindre remords et avec une facilité déconcertante.


- Seigneur, Avëngetin, ces deux personnes méritent une correction.
- On a des choses bien plus importantes que de remettre en place des vauriens.


Sur ces paroles, le seigneur faisait demi-tour en étant suivi par les hommes armés. Ils étaient à peine éloignés, que je rejoignais Aldraïn, qui se trouvait toujours coucher. Je pouvais constater son visage tuméfié, par les coups qu'il avait reçus.


- Tu n’aurais pas dû intervenir ! Murmurais-je
- Je ne pouvais pas les laisser te tuer.
- Parce que tu crois que moi, je les aurais laissé le faire avec toi ! Criais-je


Je prononçais ces paroles, tout en étant consciente quand intervenant, je me serais fait exécuter. De toute manière, je préférais mourir, que de le perdre. Je l’aidais à se relever, puis on repartait vers la cabane pour y retrouver ma mère. Elle était toujours aussi brûlante et je commençai sérieusement à m'inquiéter pour elle. Il fallait l’emmener d’urgence chez le guérisseur, sauf que je n’aurais pas les moyens de le payer. Aldraïn partait d’un coup, pour revenir rapidement avec une charrette. On se positionnait à chaque extrémité de ma mère, puis on la soulevait péniblement pour la poser sur l’engin. Une fois, que l'on était parvenu à la mettre en position. On se mettait à pousser le chariot, dont le poids n’était pas facile à déplacer. Je sentais mes petits muscles se gonfler sous l’effort, au point d’avoir l’impression qu’ils allaient exploser. On finissait par parvenir à avancer lentement, alors que l’effort était pénible à fournir. Me contentant de pousser, je laissais Aldraïn nous guider jusqu’au guérisseur.

Au moment de s’arrêter, je constatais que l’on était devant la maison d’Aldraïn. Je ne comprenais pas, mais je n'avais pas le temps de lui demander la raison qu'il était déjà parti. Il revenait avec sa mère, qui à peine arrivée montait dans le chariot pour observer ma mère. Elle nous ordonnait ensuite de la faire entrer, ce que l'on s’était empressé de faire. On finissait par la poser dans la chambre de Cönstaine, puis je m'asseyais à côté de ma mère. Cönstaine revenait quelques minutes plus tard, pour faire avaler à ma mère une boisson que je ne connaissais pas. Cela avait la couleur de la terre, mais une terrible odeur de poisson pourrit. N’y connaissant rien en médecine, je lui faisais confiance. Elle me semblait savoir ce qu’elle faisait, ce qui me rassurait. Dès qu’elle avait administré la potion, elle m’ordonnait de quitter la chambre pour laisser ma mère se reposer.

Une fois que je regagnais sa cuisine, je m’installais derrière la table. J'avais passé tellement de temps dans cette demeure, que j'avais fini par y prendre mes habitudes. Comme m'installer sur une chaise en bois qui se trouvait près de la fenêtre. J'avais choisi cette place, simplement pour pouvoir fuir en cas d'urgence. Bien entendu, en temps ordinaire, je ne craignais rien dans cette maison. Sauf quand le père d'Aldraïn était présent, cet homme me méprisait tellement qu'il pourrait me tuer. Il avait toujours été contre mon amitié avec son fils, juste parce qu'il craignait que ma condition de vie particulière nuise à son honneur. Tous les habitants de ce village craignaient les gardes. Alors que lui n'hésitait pas à dénoncer tous les manquements à la loi. Son attitude lui permettait d'avoir beaucoup d'avantages, comme le fait de ne jamais manquer de faim.

Cönstaine arrivait dans la cuisine et me versait immédiatement un bouillon de poisson, qui était accompagné d'un peu de gnaule. Je mangeais rapidement tout en dégustant la boisson qui me réchauffait le corps. Une fois que j'avais fini mon repas, je constatais que je me trouvais toute seule. J'étais vraiment surprise de ne pas voir Aldraïn à côté de moi, ce n'était pas du tout son genre. Me demandant ce qui se passait, je me levais sans faire le moindre bruit. Alors que je m’approchais de la porte de la cuisine, je ressentais une boule dans l’estomac. Je détestais ce sentiment de danger et j'aurais aimé prendre la fuite, alors qu'au contraire, j'ouvrais le battant pour aller dans la pièce d'à coter. J'avais à peine pénétré dans ce lieu dont l'ameublement était très bien fourni, ce qui montrait à quel point le père d'Aldraïn était apprécié par les gardes. J’apercevais devant la porte d’entrée, l’homme que j’avais toujours craint. Il avait une carrure imposante, avec une allure qui désignait le fait que c’était un grand marin. Sa barbe de plusieurs jours comportait des restes de poisson. Maintenant que j’étais présente, un silence de mort régnait dans la pièce. Je voyais le regard de cet homme se poser sur moi, avec une telle froideur que des frissons de peur me parcouraient le dos.


- Bonjour, monsieur Strëmanif !
- Je refuse que cette sorcière reste dans ma demeure !
- Mais voyons Nöurmaid, elle n'a plus aucun endroit ou aller ! Répondait Cönstaine.
- Silence femme ! Vous allez tous m’obéir dans cette maison. Criait Nöurmaid.


Comme personne ne bougeait assez vite à son goût, Nöurmaid se dirigeait vers moi pour tenter de m'attraper par le col. Ayant vu une nouvelle fois, la scène avant qu'elle ne se produise. Mon corps avait bougé tout seul pour me mettre hors de portée. Je m'étais trouvée suffisamment près de Nöurmaid, pour ressentir les effluves d'alcool. Je comprenais immédiatement qu’il était ivre et son regard, ne laissait aucune surprise sur la destinataire de sa colère. Il tentait de me frapper d’un coup de poing, sauf que je n’avais pas le temps de comprendre entre la vision du coup que je voyais se diriger lentement vers moi et la réaction de mon corps, que je lui avais administré un violent coup de pied dans le genou. Le bruit qui avait résonné à mes oreilles ne laissait aucun doute sur le fait que j'avais cassé un os dans son articulation. Horrifié par le geste que je venais d’accomplir, je reculais tout en mettant mes mains devant la bouche. Le crie de souffrance de Nöurmaid me déchirait le cœur. Après ce que je venais de faire, il était dans son droit de demander réparation auprès des gardes. J'ignorais ce qui m'arrivait, mais tout cela ressemblait à de la magie. Je regardais apeurer Aldraïn et Cönstaine, qui me fixait avec leur regard plein de surprise. Plus personne ne réagissait, ne faisant régner que les insultes qui sortaient de la bouche de Nöurmaid.


- Je vous en prie, ne faites pas payer à ma mère pour mon geste !


Sans leur laisser le temps de me répondre, je quittais la maison en courant. Je ne pouvais plus retenir mes larmes et cette fois je me moquais d'être prise pour une faible. Je traversais le village sans ralentir et sans me préoccuper des brûlures sur ma peau, que causait la pluie.

Chapitre IV
Dernière modification par dgetdget le ven. 24 avr., 2015 5:52 pm, modifié 1 fois.
plumenchantee

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Re: Les Ellitahistes chapitre 5 [fantastique/aventure]

Message par plumenchantee »

Super chapitre^^
Je sais que ça ne l'aide pas, mais... Je suis heureuse qu'elle lui ait donné un coup !! Franchement, il m'agace ce type :evil:
Je veux la suite !! J'espère qu'elle va réussir à survivre ! Cependant va-t-elle aller à cette cérémonie ?
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Re: Les Ellitahistes chapitre 5 [fantastique/aventure]

Message par mimie1997 »

"Silence femme!" Nan mais je t'en foutrais moi t'es des silences femmes, je l'aime pas du tout son père, en plus il est macho et alcoolo (je fais des rimes xD) mais alors pas du tout, en plus il m'énerve, c'est bien fait pour lui ! En plus il la fait pleurer (j'espère que Aldraïn va aller la retrouver ) du coup je VEUX savoir la suite ! ;)
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Re: Les Ellitahistes chapitre 5 [fantastique/aventure]

Message par dgetdget »

Chapitre six

J'avais fini par atteindre le phare situé au bout du port, pour m'isoler. J’aimais me retrouver dans cet endroit, qui ne fonctionnait plus depuis des années. Ma peau était recouverte de cloque, mais je m’en moquais. J’étais un monstre, un esprit malin avait dû s’installer dans mon corps. Je ne voyais pas d’autre explication, pour ce qui m’arrivait. Maintenant que le père d'Aldraïn avait été sérieusement blessé, il allait prévenir les gardes. Je me demandais juste, combien de temps il me restait à vivre.

Je restais plusieurs heures dans ma cachette en sachant très bien que l'on finirait par me retrouver. Lorsque, j’entendais du bruit indiquant qu’une personne montait pour me rejoindre. Je me levais immédiatement, pour me cacher derrière une caisse dans l’espoir de ne pas être vue. Mes brûlures me faisaient mal, mais je me forçais pour ne pas faire le moindre bruit. J'apercevais une ombre pénétrée dans la pièce, puis se déplaçant pour tenter de me repérer. Par contre, je ne comprenais pas que mon instinct ne m’avertissait pas d’un danger.


- Kaÿline, je sais que tu es ici !


En reconnaissant la voix d'Aldraïn, je poussais un soupir de soulagement. Je sortais de ma cachette, sans pour autant oser m’approcher de lui. J’avais frappé son père et je craignais sa réaction. En me voyant immobile, il me rejoignait pour me prendre dans ses bras. Je pouvais sentir mon cœur battre à vive allure, du fait de me retrouver dans cette position. Trop rapidement à mon goût, il me relâchait pour s'éloigner. Il en profitait pour m’observer, certainement pour déterminer si je représentais un danger pour lui. J'avais l'impression qu'un monde nous séparait maintenant, que plus jamais nous ne serions aussi complices. Aldraïn avait fini par s'asseoir dans un coin, puis m'invitait à le rejoindre. Je m’installais en face de lui, attendant toujours son verdict.


- Tu as eu raison de te défendre contre mon père !


Je le regardais complètement surprise par ce qu’il venait de me dire. Je m’attendais à tout, sauf à ce qu’il comprendrait ma réaction. D’un coup, je réalisais qu'il ne s'était pas rendu compte que j'avais agi instinctivement en voyant le coup avant d'être donné. J’étais soulagé, dû au fait qu’il ne s’apercevait pas de ce qu’il m’arrivait. Malheureusement pour moi, cela n'écartait pas les ennuis que je m’étais attirés. Son père avait déjà dû certainement prévenir les gardes, me condamnant à la peine capitale.


- Tu penses qu'il me reste combien de temps à vivre ? Demandais-je d’une petite voix.
- Des années bien sûr.
- Mais ton père, il va me signaler !
- Il n'ira jamais se plaindre d'avoir été mis à terre par une fille. Répondait Aldraïn en rigolant.


Cette fois, j'étais vraiment soulagé de m'en sortir sans le moindre problème. J’espérais seulement que cet homme n’allait pas s’en prendre à ma mère. Je sentais qu’il était important de lui dire, que je n’étais plus moi-même. Sauf qu'au même moment, on entendait un grand bruit qui provenait de l'extérieur. On se levait immédiatement, pour aller voir à la fenêtre du phare. Avec horreur, je découvrais une petite fille allongée sur le sol. Elle était en train de se faire brûler vive par la pluie qui tombait à torrents. Je ne comprenais pas ce qui se passait, mais je décidais que je devais aller la sauver. Je me précipitais dans les escaliers, en courant au point de rater de nombreuses marches. À plusieurs reprises, j'étais parvenue à rester debout in extrémiste. J’entendais Aldraïn derrière moi qui tentait de me suivre tout en me demandant de l’attendre. Or, le temps pressait urgemment. Je finissais par atteindre la porte et me précipitais sous la pluie. Je retenais de crier de douleur, puisque je n’avais rien pour me protéger moi-même. En quelques secondes, j'atteignais la petite fille. Je ne l’entendais plus, mais je pouvais constater qu’elle respirait encore. Alors que je m’apprêtais à me baisser pour la prendre dans mes bras, une nouvelle vision apparaissait. Comme à chaque fois, mon corps se mettait à bouger tout seul, me faisant effectuer une roulade avant pour éviter le coup de couteau qui venait de derrière moi. Je me relevais aussitôt pour faire face à l’homme, qui m’avait agressé. Je l’observais, alors que j’avais roulé dans une flaque d’eau. Je sentais mes cheveux trempés qui me brûlaient la tête et qui dégoulinaient dans mon cou. Malgré la souffrance, que je ressentais, je constatais que l’homme en face de moi était très imposant. Je pouvais lire dans son regard qu’il ne connaissait que la haine.


- Laisse ma fille à sa place ! Crachait l’inconnu


Je sentais la colère me gagner en comprenant ce qui se passait, il voulait tuer sa propre fille. Je n'avais pas pour nature de me battre, mais cette fois j'allais faire une exception. En plus, je devais me dépêcher. L'enfant et moi ne tiendrions pas longtemps sous cette pluie. Je courais vers lui et à l'instant où une nouvelle vision montrait ce qu'il allait faire, mon corps effectuait un saut périlleux tout en administrant un coup de pied retourné, l'envoyant sous la pluie. Pendant que je l'entendais hurler de douleur, je ramassais la petite fille et retournais, nous mettre à l'abri dans le phare. En arrivant, je découvrais Aldraïn immobile avec la bouche ouverte. Je le bousculais pour atteindre un endroit au sec sur le palier, puis je posais la gamine. Ma peau me faisait affreusement mal, pourtant, je parvenais à ne pas crier. J'examinais l'enfant pour découvrir avec horreur, que la peau et les muscles de sa main droite avaient fondue. Je n’étais pas guérisseuse, mais je savais qu’une main squelettique était dorénavant inutilisable.


- On ne peut plus rien faire pour elle. Déclarait tristement Aldraïn.


Je refusais d’admettre cela, je devais impérativement sauver la vie de cette fille. Je n'avais pas les moyens de payer le guérisseur, j'espérais que la mère d'Aldraïn pourrait faire quelque chose. J'attrapais la couverture de protection qu'Aldraïn tenait dans la main, puis j'enveloppais la fille à l'intérieur. Alors que je m'apprêtais à porter la gamine dans les bras, pour sortir, je sentais la main d'Aldraïn se poser sur mon épaule.


- Où penses-tu aller comme cela ?
- Chez toi, pour que ta mère la soigne.
- Tu crois vraiment qu'avec cette pluie, tu vas survivre à la traverser du village.


Je devais avouer ne pas avoir pensé à ce détail, mais voire l'enfant dans un tel état me rendait malade. Je pouvais facilement constater que sa respiration était assez faible, montrant que sans le moindre soin, elle ne survivrait pas. Je devais impérativement trouver le moyen de nous abriter toutes les deux, pour pouvoir atteindre ma destination. Je la plaçais contre ma poitrine, puis Aldraïn m'aidait à mettre la protection de manière à être aussi bien protégé l'une que l'autre. Il enfilait ensuite la sienne, pour finir par quitter à nouveau le bâtiment. Avec ce qui tombait, on ne pouvait pas perdre de temps. On courait le plus vite possible, malgré que je sentais mes chaussures fondre un peu plus à chaque foulée. Je tentais d'éviter au maximum les flaques, mais cela se révélait extrêmement difficile. Pendant que j’étais concentré sur ma course, je restais attentive au souffle de plus en plus faible de l’enfant. Je refusais de la laisser mourir, malgré que je fusse consciente que grandir avec une main en moins, allait se révéler très difficile pour elle.

En arrivant chez Aldraïn, je ne prenais pas le temps de m’arrêter. J'ouvrais brutalement la porte tout en appelant sa mère, qui arrivait en paniquant lorsqu'elle avait entendu le ton de ma voix. Je lui montrais la jeune fille en me débarrassant de ma protection et dès qu'elle l'avait vue, elle prenait les choses en main. Elle repartait dans une chambre avec l’enfant, pour tenter de la sauver. Au moment où Aldraïn arrivait, une vision apparaissait qui montrait son père qui m'attaquait par-derrière. Alors qu'il s'apprêtait à m'asséner un coup de matraque, je me laissais tomber à terre tout en lui effectuant une balayette. Mon corps avait une nouvelle fois bougé tout seul, mais je n’avais pas le temps de me pencher sur ce problème. L'homme, en face de moi, se relevait difficilement avec le genou que je lui avais démoli un peu plus tôt. Une fois qu’il était debout, il se reculait pour attraper un harpon. Je n'avais pas besoin de vision pour connaître mon sort, si cette arme venait à me toucher.


- Père, lâchez ce harpon ! Suppliait Aldraïn.
- Cette démone mérite de mourir. Crachait Nöurmaid
- Qui ose faire sa propre loi !


Tout devenait silencieux en entendant cette voix et en me retournant dans la direction de sa provenance, je découvrais trois gardes armés. La peur venait à nouveau m'habiter, lorsque je comprenais que Nöurmaid allait sauter sur l'occasion pour me punir. Alors que celui-ci allait ouvrir la bouche, l'un des hommes armés le frappait tout en le désarmant. Il ramassait l’arme, puis tirait dans la cuisse de Nöurmaid qui lâchait un nouveau hurlement de douleur. Pendant que l'un des gardes s'était occupé du père d'Aldraïn, les deux autres s'étaient rapprochés de moi. Je luttais contre mon corps, pour ne pas trembler de peur. En plus, je devais me concentrer pour éviter que les gardes prennent plaisir à me voir souffrir vu que j'étais trempée. Une fois que ma vue avait été dégagée, je pouvais apercevoir l'homme que j'avais expédié dans les flaques d'eau qui se trouvaient à la porte d'entrée. Il était donc facile de comprendre que je me trouvais dans une mauvaise situation. Ces hommes avaient l'autorité de me tuer, pour avoir commis un crime. Surtout, qu’il était impossible de cacher le visage ravagé du père de la petite.


- Cet homme nous a signalé que tu l'avais attaqué ! Déclarait le garde sur ma gauche
- Il… il a tenter de m’empêcher de sauver sa fille.
- Mensonge ! Hurlait l’inconnu


Le garde à l’arrière le frappait pour lui ordonner de se taire, puis on exigeait de raconter ce qui s’était passé. Sans la moindre hésitation, j’effectuais mon rapport comme on nous l’avait appris depuis notre plus tendre enfance. Je terminais mon récit en précisant qu'actuellement Cönstaine tentait de sauver la petite. L'un des gardes partait vérifié, puis revenait pour confirmer mes dires. Immédiatement, les trois hommes attrapaient l'inconnu pour lui arracher tous ces vêtements, puis le jetaient sous la pluie torrentielle. Ils restaient sur place à observer la pauvre victime mourir dans d'horribles souffrances, jusqu'à ce que celui-ci finisse par succomber. J'ignorais comment, mais j'avais tenu le coup tant que ces hommes étaient présents. Mais une fois partie, mes jambes cédaient et je m'écroulais à terre avec des larmes qui coulaient. J'avais encore l'impression d'entendre les supplications de l'homme me torturer, comme si je l'avais tuée moi-même. Aldraïn m'aidait à me relever et à m'asseoir, puis m'apportait un peu de gnaule pour me redonner du courage. Il frottait mes cheveux et mon dos avec un tissu, pour m'aider à me sécher avant qu'il y ait trop de dégâts.

Cönstaine finissait par revenir avec nous, puis s’occupait de son mari. Je la laissais faire, j’étais certaine qu’elle avait autant besoin que moi de prendre le temps nécessaire pour se remettre de ce qui venait de se passer. Elle aidait Nöurmaid à marcher, puisque dorénavant il n’était plus capable de s’appuyer sur ses jambes. Ensuite, elle s'installait auprès de nous et se servait à boire.


- La pauvre petite, j'ai dû lui amputer la main et cicatriser la plaie avec un fer chauffé.
- Est… est-ce qu’elle va survire ? Demandais-je
- Probablement oui, s’il n’y a pas d’infection.


J’étais soulagé d’un grand poids en entendant ces nouvelles, j’avais tellement eu peur pour elle. Son père n'étant plus de ce monde, j'espérais qu'elle avait encore une mère pour s'occuper d'elle. Dans le cas contraire, je pourrais peut-être la prendre sous ma protection comme une grande sœur. Même si cela n'allait pas être facile, vu que j'avais déjà du mal à survivre avec ma mère. Cönstaine nous rappelait que l'on devait se préparer pour notre soirée, ce qui me faisait réaliser que ma robe était certainement détruite dans ma maison. Par conséquent, j'ignorais, comment j'allais m'habiller pour m'y rendre. Heureusement, Cönstaine avait sa propre robe de cérémonie, qu’elle me prêtait. Elle était heureuse de pouvoir me la fournir, puisqu’elle n’avait pas de fille qui pourrait la portée. Je lui demandais ce que signifiait cette soirée, mais elle refusait de me répondre.

Chapitre V
Dernière modification par dgetdget le ven. 01 mai, 2015 11:18 am, modifié 1 fois.
plumenchantee

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Re: Les Ellitahistes chapitre 6 [fantastique/aventure]

Message par plumenchantee »

C'est un très bon chapitre^^ Je suis heureuse que la petite fille soit sauvée et que les deux hommes n'aient pas pu effectuer leur vengeance respective :)
Le prochain chapitre sera probablement la cérémonie donc je m'attend à ce qu'il soit riche en émotion vu le caractère mystérieux qu'elle revêt. Bref, je l'attend avec impatience ! ;)
mimie1997

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Re: Les Ellitahistes chapitre 6 [fantastique/aventure]

Message par mimie1997 »

Bon chapitre ! Je suis impatiente de voir la cérémonie et de savoir pourquoi elle a lieu :mrgreen:
dgetdget

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Re: Les Ellitahistes chapitre 6 [fantastique/aventure]

Message par dgetdget »

Chapitre setp

Après avoir enfilé la robe, j’avais l’impression de me retrouver toute nue. N’ayant pas l’habitude de ne pas porter de pantalon, le fait de dévoiler mes jambes poilues était désagréable. En plus, à cause de la pluie, j’avais la peau qui avait rougi. Par chance, je n’avais rien de grave en dehors de mes pieds. Une fois que je m’étais changée, je retournais dans le salon pour y retrouver Aldraïn et sa mère. Le fait de le voir la bouche ouverte en me regardant me rendait heureuse. Mon cœur battait si fort, que j’avais l’impression que tout le village pouvait l’entendre. Je tournais sur moi-même, pour mieux montrer ma tenue. Aldraïn finissait par parvenir à se reprendre, pourtant il avait les joues toutes rouges. Voir l’effet que produisait ma tenue sur lui, me remplissait d’un tel bonheur que rien au monde ne pourrait y mettre un terme. Cönstaine me faisait des compliments tout en ajustant quelques plis pour être encore plus jolie. Tandis qu’elle tournait le dos à son fils, elle me faisait un clin d’œil. Par ce simple geste, elle me montrait qu’elle se doutait de mes sentiments. Du coup, je me mettais également à rougir ce qui la faisait rire. Comme j’avais été trop occupée de faire en sorte qu’Aldraïn puisse m’admirer. Je n’en avais donc pas profité pour le regarder, ce que je corrigeais maintenant. Pour la première fois, je le voyais dans un pantalon noir et un haut blanc. Ces vêtements collaient tellement son corps, que je pouvais admirer l’ensemble de ces muscles. Je devais m’obliger à garder un contrôle absolu sur mon corps, pour ne pas venir me blottir dans ses bras. Je n’avais jamais autant désiré qu’à l’instant présent, de lui avouer ce que je ressentais réellement pour lui.

Il restait la partie la plus délicate de ma tenue à régler, en s’occupant de mes pieds. Courir sous une pluie mortelle avec des chaussures trouées m’avait occasionné de nombreuses brûlures. Cönstaine m’ordonnait de m’asseoir, ce que je m’empressais de faire. Elle commençait par désinfecter mes plaies, m’arrachant des cries de souffrances. Aldraïn m’avait donné la main pour me soutenir et je la serrais si fort, que j’étais certaine que j’allais lui briser l’ensemble des os. Une fois que Cönstaine avait fini sa tâche, elle sortait un bocal tout en nous donnant des chiffons à mettre sur nos visages. Puis sans me demander si j’étais prête, elle étalait sur mes pieds de la bouse de Gralïena. La douleur était fulgurante, j’avais l’impression de baigner dans de l’eau de pluie. Dès qu’elle terminait, je sentais l’apaisement me gagner lentement. Cönstaine me bandait les pieds, puis me mettait des chaussures à elle.


- Voilà ces terminées, Kaÿline. Disait Cönstaine avec un sourire
- Merci beaucoup.


Maintenant que l’on était prêt, on pouvait se rendre à la cérémonie. Sauf qu’au moment de partir, Cönstaine m’apprenait que ma mère devait nous accompagner. Je protestais, car je préférais la laisser se reposer, sauf que malheureusement c’était la loi. Il restait un gros problème, celui de la déplacer, alors qu’elle était si faible. J’allais la réveiller, puis avec l’aide d’Aldraïn, on la descendait au salon. Par chance, la pluie avait cessé pour nous permettre de nous rendre à la cérémonie sans la moindre difficulté. Ma mère avait vraiment perdu beaucoup de poids avec sa maladie, nous permettant de la porter assez facilement. Pourtant malgré tout, je sentais mes muscles qui souffraient atrocement pendant tout le trajet. Surtout, qu’il fallait faire attention aux nombreuses flaques.

On finissait par atteindre une grande bâtisse en bois, qui était le seul bâtiment du village en excellant état. Nos taxes ainsi que l’entretien que l’on était obligé d’effectuer régulièrement aidaient grandement à l’entretenir. Je n’avais connu qu’un seul homme à refuser de faire les travaux, j’avais dix ans à l’époque. Je ne connaissais pas la raison de son refus, mais comme j’avais été obligée d’assister à sa condamnation, je savais qu’il avait été démembré sur la place publique. J’avais mis très longtemps à me remettre de cette vision d’horreur et même aujourd’hui encore, j’avais l’impression d’entendre parfois ces crient de souffrances. Je constatais qu’il y avait à l’extérieur beaucoup de garçons et de fille de mon âge, ce qui me semblait curieux, vu que l’on n’était pas aussi nombreux dans le village. Je les regardais attentivement pour vite m’apercevoir que l’on était tous habillé de la même manière. C’était comme si l'on ne devait pas avoir nos propres personnalités.

Un garde armé sortait du bâtiment et désignait l’emplacement des mères de familles, des garçons et des filles. Chagriné de ne plus me trouver à proximité d’Aldraïn, je rejoignais ma place. De plus près, je voyais que beaucoup de filles étaient bien plus jolies que moi. Je n’aimais pas cela, Aldraïn risquait de tomber amoureux de l’une d’elles. Je commençais également à ressentir de l’anxiété par rapport à ce qui allait arriver dans ce bâtiment, la vie étant tellement dure dans les villages, que je ne parvenais pas à comprendre la raison de cette cérémonie. Je n’imaginais pas l’empereur nous offrir des cadeaux ou d’autre chose qui pourrait nous servir, peut être qu’il se cherchait une favorite. D’après ce que l’on racontait, elles restaient en vie très peu de temps auprès de lui. Je me secouais la tête pour m’éclaircir les idées, la présence des garçons démontrait que ce ne pouvait être pour cette raison. Une fois que tout le monde était en position, on nous ordonnait de rentrer dans le bâtiment. À l’intérieur, j’avais l’impression d’être minuscule. Chaque mur comportait des statues et des portraits de l’empereur. Au plafond se trouvaient de nombreuses bougies, nous permettant de nous déplacer comme en plein jour. Personnellement, je trouvais que d’en mettre autant était du gaspillage. Mais bon, je n’étais personne pour critiquer sans y perdre la vie. Je m’installais sur mon siège en bois, qui était si dur que j’avais le sentiment de ne plus avoir de fesse avant la fin de la cérémonie. Je recommençais à regarder autour de moi, pour rapidement constater que je n’avais jamais vu autant de gardes. Ne sachant pas trop compté, j’estimais qu’il y en avait plus que j’avais de doigt des mains et de mes pieds réunit. Je n’aimais pas trop leur présence, cela signifiait qu’ils craignaient une mauvaise réaction à ce qui allait se passer ce soir.

Finalement, un garde se dirigeait au centre d’une scène que je n’avais pas repérée. Il était grand et ne portait pas son uniforme traditionnel. Il arborait une tunique rouge et jaune avec au milieu une croix verte. Une fois, qu’il était en position. Il se contentait de lever les bras dans notre direction et sans prononcer le moindre son, il obtenait un silence absolu.


- Bonsoir, tout le monde ! Ce soir, le clan Gemnémon est réuni dans le village d’Haëvan. Je vous souhaite à tous, la bienvenue à la cérémonie du mariage de la seizième année. Annonçait royalement le garde.


En découvrant le nom de la cérémonie, un brouhaha se formait dans la salle. Personne n’en croyait ces oreilles, certaines voix protestaient violemment. J’apercevais dans un coin sur la gauche, un garçon qui se levait pour aboyer son refus sur ce que tout le monde supposait qu’il allait se passer. Il n’était pas très grand et malgré sa tenue, on constatait qu’il possédait très peu de muscle. Plusieurs gardes l’agrippèrent par les épaules pour l’obliger à s’asseoir, mais celui-ci refusait d’obtempérer. En voyant cette scène se produire, le calme était revenu pour observer ce qui allait se passer en sachant que nos gardiens étaient impitoyables. Malgré l’envie de regarder ailleurs, je préférais maintenir mes yeux dans cette direction, comme si c’était une manière d’entrer en résistance. J’étais entièrement d’accord avec lui, mais pas assez courageuse pour faire de la rébellion. Le garçon parvenait à bousculer l’un des gardes, tandis que trois autres sortaient leurs épées. Puis d’un seul geste, ils transpercèrent le garçon de leurs armes pour le laisser tomber mort sur le sol. Le message était clair pour tout le monde, toute personne qui empêcherait le déroulement de la cérémonie serait exécutée. J’étais comme tout le monde, je détestais que l’on décide à ma place qui je voudrais comme mari. Malheureusement, comme je ne pouvais rien empêcher. Je priais les élues pour qu’Aldraïn puisse être désigné à mes coter.


- Cette cérémonie a été créée par le Dieu empereur Strainämius I, pour protéger les filles. La vie étant extrêmement difficile dans les villages, il a donc estimé qu’il était impératif de faire en sorte que la population reste forte. Ces, pour cette unique raison pleine de sagesse qu’il a décidé de mettre en place cette cérémonie. Avec sa grande bonté envers son peuple, le Dieu empereur à demandé à tous les gardes chefs qui dirigent les villages, dont la sagesse et l’intelligence est inégalable d’organiser ces cérémonies. Ma tâche ce soir est d’attribuer à chaque jeune fille fragile de seize ans, un garçon du même âge dont la force permettra à celle-ci et à leurs descendants de survivre. Ces également lors de cette cérémonie, que je vais vous attribuer un logement que notre bien généreux Dieu empereur vous offre. Vous irez vous y installer dès ce soir, pour que les garçons puissent revendiquer le droit au devoir conjugal. La générosité de notre Dieu empereur ne connaissant aucune limite, vous devrez prouver que le devoir a été accompli pour bénéficier de cinq pièces d’argent pour bien démarrer votre vie de couple.


J’étais complètement équerré par le discours du garde, je ne me trouvais pas faible. Au contraire, avec la vie que j’avais, j’étais bien plus forte que beaucoup de garçons de mon âge. Je refusais qu’un autre qu’Aldraïn me touche, même si cela devait me coûter la vie. Le garde-chef appelait la première fille qui montait sur la scène, elle était grande et fine. Ces longs cheveux noirs lui descendaient jusqu’à la taille. Je trouvais qu’elle avait encore son visage d’enfant, j’étais certaine qu’elle devait beaucoup plaire dans son village. Elle avait à peine pris position, que le garde commençait à lui tourner autour. Je n’aimais pas la façon qu’il avait de la regarder, puis d’un seul geste la robe disparaissait. Je n’en revenais pas de ce que je voyais, la fille avait tenté de se cacher derrière ces bras. Mais un coup de poing au visage l’avait contrainte à rester immobile pour nous laisser voir l’ensemble de son corps. Le garde prenait un véritable plaisir à la situation, ce qui me révoltait encore plus. Finalement, il appelait un garçon qui arrivait assez rapidement avec un grand sourire. Il ne devait pas être un excellent marin vu le gros ventre qu’il possédait. Je pouvais facilement constater qu’il appréciait autant que le garde de voir la nudité de la fille. Celui-ci acceptait de prendre en charge la fille, puis ils avaient pu quitter la scène avec une maison dès que celle-ci s’était rhabillée.

Je sentais une colère montée en moi, à l’idée d’être exposé comme une vulgaire marchandise. Je passais mes mains dans le dos, pour comprendre comment ma robe était conçue pour s’enlever aussi facilement. Malheureusement, je ne comprenais pas le fonctionnement des différentes ficelles qui me parcouraient le dos. J’appréhendais mon tour, ne sachant pas du tout de quelle manière j’allais réagir. Les couples défilaient rapidement, permettant à chaque fois aux garçons de la salle d’apprécier le spectacle. Je les sentais agiter et je prenais peur de ce qui se passerait une fois que je me retrouverais seule avec l’un d’eux.


- Aldraïn Strëmanif !


Je refaisais attention à ce qui se passait en entendant le nom du garçon, qui faisait battre mon cœur. Je voyais avec horreur qu’il avait été attribué à une autre fille. Je sentais une boule douloureuse se former dans mon ventre, alors que je constatais qu’il était comme tous les autres. Je le voyais regarder la fille nue avec un réel plaisir, malgré le fait que ces joues aient rougi. J’aurais tellement aimé qu’il me regarde de cette manière, mais non je n’étais que sa meilleure amie. Malgré la douleur que je ressentais, je devais admettre que celle-ci était plutôt jolie et possédait des formes qui semblaient beaucoup plaire à Aldraïn. Je regardais les miennes pour comparer et je devais reconnaitre qu’elle en avait beaucoup plus que moi. Je savais maintenant qu’Aldraïn préférait les filles avec plus de formes, ce qui enfonçait encore un peu plus le couteau dans mon cœur. Comme pour tous les précédents, son mariage prenait seulement quelques minutes.


- Kaÿline Mintrapön !


Mon tour venait d’arriver, je me levais et avançait difficilement vers le podium. Je sentais mon cœur battre la chamade, appréhendant ce qui allait se passer. J’obligeais mes jambes tremblantes à tenir, car je refusais de paraître faible devant tout le monde. Surtout, que je n’éprouvais que l’envie de faire demi-tour et de prendre la fuite. Me retrouver toute nue devant une assemblée me terrorisait à un point tel que l’envie de dégobiller se faisait ressentir. Je finissais par monter sur la scène pour me placer au même endroit que mes précédentes. Ma respiration s’accélérait à l’idée de ce qui allait suivre, je voulais hurler d’horreur. Malgré tout, je parvenais de justesse à ne pas m’effondrer, je m’obligeais à penser que je devais me montrer aussi forte que toutes les filles qui étaient passées avant moi. Le garde n’attendait pas très longtemps pour me tourner autour, tandis que mes yeux naviguaient parmi la foule. Je repérais Cönstaine qui me faisait un clin d’œil, ce que je ne comprenais pas. J’aurais aimé qu’elle me prévienne, de cette manière j’aurais pris la fuite plutôt que de venir ici. En sentant les doigts du garde dans mon dos, je me crispais tout en me concentrant à nouveau sur ce qui se passait. Contrairement aux autres filles, ma robe ne tombait pas à mes chevilles. Du coup, je comprenais le petit signe que m’avait fait Cönstaine. Elle avait modifié ma robe, pour éviter que je ne me retrouve toute nue devant tout le monde. Je sentais un tel soulagement m’envahir, mais également la peur de ce que cela allait déclencher. Le garde n’appréciait pas du tout et alors que je voyais ce qui allait arriver, j’obligeais mon corps à ne pas bouger. J’encaissais un coup de poing au visage, qui m’expédiait au sol.


- Tu ne vas pas faire ta maligne très longtemps. Déclarait le garde avec un sourire sadique. Stäpianius Sträpenjir !


Tandis que je me remettais debout, je grimaçais en entendant le prénom de mon futur mari. Je le voyais arrivé avec un tel sourire, que je n’avais aucun mal à deviner ces pensées. Depuis que j’étais toute petite, je l’avais toujours vu traumatiser les filles. Il avait bien entendu, tenté la même chose avec moi. Sauf que grâce à mon instinct, il n’avait jamais pu parvenir à me faire du mal. Mais cela allait changer, une fois que je me retrouverais seule avec lui dans une chambre. Il n’était pas très grand et son physique n’était pas très avantageux, ne lui permettant pas d’être efficace sur un navire. La seule chose qui irradiait de lui, c’était sa malfaisance. Il se dirigeait droit vers moi et une nouvelle vision me montrait ce qu’il voulait faire. Cette fois, je n’étais pas capable de retenir mon corps. Au moment où Stäpianius tentait de me frapper, je bloquais son bras tout en lui assénant un coup de tête. Le bruit d’un nez cassé résonnait dans la pièce, tellement le silence s’était imposé. Il se mettait à pleurer comme un petit bébé, m’arrachant un rire en le voyant réagir de cette manière.

Malheureusement, les gardes n’avaient pas apprécié ma réaction. Trois d’entre eux accouraient vers moi pour tenter de me frapper, sauf que la succession de vision qui s’enchainait à une telle vitesse. Que maintenant, je n’étais plus capable de différentier l’avenir du moment présent. Malgré tout, mon corps bougeait tout seul pour contrer toutes les attaques et y répondre. J’étais parvenue en quelques secondes, à mettre les trois gardes au sol. Je n’avais pas le temps de comprendre ce qui se passait que dix autres arrivaient avec leurs épées à la main. J’étais consciente que je ne pourrai jamais survivre à cet affrontement. Pourtant, j’avais l’impression que mon corps n’avait jamais été aussi vivant. Le premier tentait de me frapper en levant son épée, mais la vision suivie de la réaction de mon corps m’avait fait bouger de quelques centimètres, pour me permettre de le frapper en lui donnant un coup de pied retourné.

Je ramassais l’arme même si je ne savais pas m’en servir, puis me tenait dans une position que j’espérais adéquate. Deux autres gardes m’attaquaient, entrainant un enchainement de vision qui me permettait de contrer chacune de leurs attaques. Puis d’un geste, mon corps tranchait la main de l’un et embrochais le second. Devant l’horreur de ce que je venais de commettre, je lâchais mon épée tout en reculant. Plus aucun assaillant ne tentait de s’avancer vers moi, tandis que je parvenais enfin à entendre les cries de tous les jeunes qui quittait la salle.


- Rends-toi ou elle meurt ! Criait un homme.


Je regardais dans la direction de la voix pour découvrir un garde, qui tenait ma mère avec son couteau sous la gorge. Ne voulant pas la perdre, j’obéissais et me mettais à genoux pour montrer que je capitulais. Je fermais les yeux dans l’espoir de ne plus avoir de vision, car je savais que je ne pourrais pas retenir mon corps. J’entendais des bruits de pas se rapprocher de moi, puis je sentais une pluie de coups s’abattre. Sous la violence de ce que je recevais, il m’était impossible de ne pas crier de douleur. Je finissais par m’écrouler et perdait connaissance.

Chapitre VI
Dernière modification par dgetdget le ven. 08 mai, 2015 1:39 pm, modifié 1 fois.
plumenchantee

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Re: Les Ellitahistes chapitre 7 [fantastique/aventure]

Message par plumenchantee »

C'est un très très bon chapitre !:)
Bon, je suppose qu'il fallait qu'elle tombe sur un tel type pour sa bonne conscience et qu'elle puisse se défouler ! Constaïne est vraiment super gentille d'avoir modifié la robe, lui évitant cette humiliation car s'en est vraiment une même si ça lui a déjà mis au départ tous les grades à dos... Ce qui ne l'a pas aidé pour la fin malheureusement... J'espère qu'elle va s'en sortir car là elle a un peu fait fort bien que je sois heureuse qu'elle l'ai fait. C'est du reste un excellent chapitre qui me fait attendre la suite avec impatience.
dgetdget

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Re: Les Ellitahistes chapitre 7 [fantastique/aventure]

Message par dgetdget »

Chapitre huit

Je reprenais connaissance en recevant un seau d’eau, pour ensuite entendre des hurlements de souffrance. En rouvrant les yeux, je constatais que je pendais dans le vide avec les bras attachés au-dessus de la tête. Mon corps me faisait affreusement mal, me rappelant les nombreux coups que j’avais encaissés. Je regardais autour de moi, pour découvrir un garde situé en face. La haine que dégageait son regard me glaçait le sang. Il n’était pas très grand, mais sa musculature montrait qu’il devait être assez fort.


- Tu entends ses cris, cela vient de celui que tu as amputé. On est en train de cicatriser ces plais, tu vas donc payer pour ce que tu as fait ce soir ! Annonçait froidement le garde.


Je ne doutais pas une seule seconde, que le crime que j’avais commis allait me faire tuer. Je ne craignais pas la mort, mais par contre la souffrance qui allait m’y emmener me terroriser. J’avais tué un être humain et je devrais le supporter, le peu de temps qu’il me restait à vivre. L’homme se rapprochait de moi, puis sans que je puisse l’en empêcher malgré une nouvelle vision. J’encaissais un puissant coup de poing, qui m’ouvrait l’arcade. Je sentais le sang coulé le long de mon visage et malgré la douleur, je refusais de pleurer. Je devais me montrer forte, malgré tout ce que l’on allait me faire subir. Je sentais ses mains se glisser sous ma robe, faisant apparaître une nouvelle terreur. Cette fois encore, je n’avais pas été capable de retenir mon corps qui lui donnait un coup de pied dans son entre jambes. Le garde se reculait en se tenant les parties intimes, pour finir par se redresser avec une telle menace dans le regard qui annonçait une torture monstrueuse. Une nouvelle vision me montrait l’horreur, de ce qu’il comptait me faire. Il n’avait fait qu’un pas pour se rapprocher, que mes mains s’agrippaient à la chaîne qui me maintenait dans le vide. Puis à la force des bras, je me hissais tout en passant mes jambes autour du cou de mon adversaire. Je terminais mon mouvement par un geste brusque, entraînant un craquement qui résonnait dans ma cellule.

En voyant l’homme s’effondrer au sol, je réalisais que je venais une nouvelle fois d’ôter la vie à un être humain. Je ne parvenais pas à comprendre de quelle manière mon corps se mettait à bouger tout seul ni d’où venaient ses visions. Je devais vraiment être habité par un esprit malin, je ne voyais pas d’autre explication à ce qu’il m’arrivait. Je tentais de me ressaisir, pour observer ce qui m’entourait. Je me trouvais dans une cellule dont l’odeur nauséabonde montrait que personne ne prenait la peine de nettoyer les excréments. Il faisait encore nuit, donc je pouvais supposer qu’il me restait quelques heures à vivre avant le levé du soleil. J’entendais des pas qui se dirigeaient vers moi, m’annonçant une nouvelle visite peu agréable. Le nouveau garde qui entrait dans la pièce, s’arrêtait aussitôt qu’il voyait son collègue à terre. Je ne l’avais jamais vue et sa jeunesse, m’indiquais qu’il avait commencé son service depuis peu. Par contre, le regard rempli de haine qu’il me lançait m’annonçait qu’il serait aussi impitoyable que les autres. Il dégainait son épée puis la levait dans l’intention de me trancher le corps en deux.


- Stop ! Hurlait une voix.


Le garde s’interrompait dans son geste, me permettant de reprendre ma respiration que j’avais interrompue en voyant la mort arrivée. Je cherchais du regard pour découvrir mon sauveur, sauf quand voyant le visage de l’homme, je sentais que cela n’augurait rien de bon. Le seigneur Avëngetin se tenait à l’entrée de ma cellule, donnant l’impression d’être un géant.


- Seigneur, elle a tué deux d’entre nous et en a amputé un autre. Elle mérite donc la mort. Signalait le garde.
- Je te comprends, mais elle doit d’abord être jugée sur la place. Retourne auprès des autres et j’interdis à quiconque de pénétrer dans cette pièce.


Le garde s’inclinait devant le seigneur Avëngetin, puis s’en allait sans se faire prier. En partant, il me jetait un regard mauvais pour me signaler qu’il n’en avait pas fini avec moi. Me retrouvant maintenant seule devant cet homme impressionnant, je ne pouvais me retenir de trembler de peur à l’idée de ce qu’il pourrait me faire. Mais celui-ci se contentait de fermer la grille de ma prison, pour ensuite s’asseoir sur une chaise. Son regard était encore plus froid que les autres et son rictus me donnaient l’impression d’être qu’un morceau de viande prête à être dévoré.


- Dans quelques heures, tu vas être jugé et condamné à mort pour l’ensemble des crimes que tu as commis.
- Vous voulez me tenir compagnie jusqu’à la fin ? demandais-je d’un ton arrogant.
- Tu te montres courageuse, jeune fille. Je te propose de te sauver la vie, à la seule condition que tu prêtes serment de me servir toute ta vie.


J’étais totalement surprise par sa proposition, je ne m’attendais vraiment pas ce que l’un des gardes me propose de me sauver la vie. J’avais bien envie d’acceptée, mais comme je me doutais que cela ne serait pas gratuit. Je devais rester prudente avant de dire oui, car je pourrais m’engager dans des choses que je refuserais de faire.


- Pour quelle raison, me faites-vous cette demande ?
- J’ai besoin de quelqu’un comme toi, car tu sais te battre et tu feras une excellente tueuse.


Je ressentais une incroyable envie de vomir à l’idée de m’engager à tuer, alors que je me détestais déjà pour les vies que j’avais ôtées. Malgré tout, je préférerais cela à la mort. Le seigneur Avëngetin me regardait attentivement comme s’il savait avant moi, que je finirais par accepter. Pourtant, il devrait se douter que l’envie de faire subir à d’autres villageois ce que nous infligeaient les gardes me seraient insupportables. Je voulais refuser une telle offre, pourtant ce n’était pas cela que je demandais.


- Dans l’éventualité que j’accepte, j’imagine que vous voudriez une preuve de ma dévotion ?
- Tu as bien deviné, car pour me prouver ta fidélité, tu devras tuer ta mère.


Alors que je ne pensais pas être encore capable d’être surprise par ses gardes, ce que celui-ci me demandait me mettait hors de moi. Je préférerais subir mille morts, plutôt que de tuer celle qui m’avait élevée. N’ayant plus envie de parler à cet animal, je me contentais pour toute réponse de cracher dans sa direction. Devant ma réaction, le seigneur Avëngetin rigolait en se relevant.


- On verra quand tu seras sur la place, si tu préfères continuer de refuser ce que je t’offre. Je te laisse jusqu’à l’annonce de ta peine de mort, pour changer d’avis.


Sur ces paroles, il s’en allait pour me laisser seule dans ma cellule. Mon corps me faisait souffrir, pourtant l’envie de me battre était encore plus forte. J’appréhendais la mort, mais malgré tout, je me faisais le serment de rester digne. J’allais devoir me montrer courageuse, devant ma mère qui devrait certainement être présente. Je pensais également à Aldraïn, qui devait probablement être occupé à réaliser son devoir conjugal. Penser à lui me faisait encore plus mal. Cette fois, je ne parvenais pas à retenir mes larmes de couler. J’aurais dû lui dire depuis longtemps, ce que je ressentais réellement pour lui. Maintenant, j’allais mourir sans avoir eu l’occasion de m’exprimer. J’espérais qu’il allait connaitre une vie heureuse avec sa nouvelle femme, mais surtout qu’il ne m’oublierait pas.

Je relevais la tête en entendant des pas venir dans ma direction, puis je finissais par voir deux gardes apparaître dans mon champ de vision. Il y avait à nouveau le jeune de tout à l’heure, mais cette fois il était accompagné d’un homme assez grand. Une cicatrice zébrait son visage, montrant qu’il devait combattre régulièrement. Le sourire qu’affichaient les deux hommes me faisait par contre craindre le pire. Le seigneur Avëngetin leur avait interdit de me tuer, mais pas de me faire du mal et c’était ce qu’ils désiraient faire. Le jeune tenait dans la main, une longue tige en métal avec une pointe rougie. Je fronçais les sourcils en cherchant à comprendre ce qu’il tenait, jusqu’à ce que je le voie le passer entre les barreaux de ma prison. Je tentais de me balancer pour éviter d’être touchée, malheureusement je ne bougeais que de quelques centimètres.

La vision qui apparaissait ne me permettait pas de me préparer, lorsque je sentais la tige chauffer s’enfoncer dans ma cuisse. Malgré mes résolutions, j’étais incapable de retenir un hurlement de souffrance. Il parvenait à l’enfoncer de plusieurs centimètres, me donnant l’impression que ma cuisse était en train de cuire. La douleur était telle, que j’arrivais à peine à respirer. Mes cris couvraient entièrement leur rire, alors que je priais les élues pour que tout cela se termine rapidement. Le garde retirait la tige et s’apprêtait à recommencer, lorsque mon corps parvenait à donner un grand coup de pied dans la tige. Devant ma réaction, le garde surpris lâchait le bâton qui tombait à terre. Celui-ci voulait entrer pour le récupérer, mais l’ordre que le seigneur avait donné ne le lui permettait pas. Cela ne les empêchait pas de profiter du spectacle que je leur offrais, prenant plaisir à me voir pleurer. Ils finissaient par me laisser seule, sauf que je n’étais plus capable de l’apprécier. Je sentais la radiation de la douleur, se propager tout le long de mon corps.


- Je vous le ferais payer ! Murmurais-je


J’ignorais de quelle manière, mais je tuerais se garde avant de mourir. Je me laissais envahir par la haine contre tous ses hommes, c’était la seule chose qui me permettait de tenir le coup. Si comme je l’imaginais, mon corps était habité par un esprit malin. Je voulais que celui-ci se déchaîne, pour faire payer à tous ses gardes, le mal qu’ils faisaient. Pour la première fois, depuis que j’avais repris connaissance. Je regardais les chaines qui attachaient mes poignets dans l’espoir, d’y trouver un moyen de me libérer. Malheureusement, cela m’était impossible. Je ne pourrais donc agir que quand je serais sur la place, sauf qu’il y aurait une chose qui me retiendrait. J’avais dû me rendre pour épargner ma mère, donc si je me rebellais, ils allaient s’en prendre à elle. Devant cette réalité, je finissais par m’avouer vaincu. J’allais devoir me laisser tuer par toutes les manières horribles qu’ils auraient certainement prévues. Se que je ressentais actuellement, serais certainement rien comparer à ce qui allait suivre. Complètement abattu, je finissais par me préparer à souffrir jusqu’à la mort. Je n’avais pas d’autre choix, que de priés les élues pour qu’elles se trouvent à mes côtés. Je ne me berçais pas d’illusions, aucune ne viendrait à ma rescousse, pourtant juste, le fait de penser à elles me faisait me sentir moins seul.

Chapitre VII
Dernière modification par dgetdget le jeu. 14 mai, 2015 3:59 pm, modifié 1 fois.
mimie1997

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Re: Les Ellitahistes chapitre 8 [fantastique/aventure]

Message par mimie1997 »

Tout d'abord, désolé pour le retard ^^" Ensuite, wow ! je m'attendais pas du tout à ça pour la cérémonie ! C'est pas mal, j'aime toujours autant l’univers ! Je me demande bien ce qu'elle va choisir (même si j'ai m'a petite idée la dessus ^^) et comment elle va faire pour tuer les gardes, en bref ce qu'elle va devenir et ce qu'il va ce passer, alors comme toujours je suis impatiente de savoir la suite ! :D
plumenchantee

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Re: Les Ellitahistes chapitre 8 [fantastique/aventure]

Message par plumenchantee »

Très bon chapitre !
Alors je suppose qu'elle va réussir à s'échapper et à tuer ces gardes. En fait, ce n'est pas une supposition mais une obligation ! Elle a si peu de chance. Par contre, je ne veux pas qu'elle devienne une tueuse car ce serait vraiment contre sa naturelle. Dès lors, elle ne serait plus elle-même.
Bref, je suis impatiente de lire la suite afin de pourvoir répondre à mes hypothèses inutiles :)
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