Anomédé - La Fin du Monde [fantastique/magie] [Terminée]

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vampiredelivres

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Anomédé - La Fin du Monde [fantastique/magie] [Terminée]

Message par vampiredelivres »

Bonjour,

Après "Le Complot de Gaïa", voici mon premier essai basé presque uniquement sur mes personnages. Il n'est pas nécessaire d'avoir lu ma fiction sur Percy Jackson pour comprendre, mais je vous invite à le faire si vous le souhaitez, car j'y ferai quelques références.
Je vous présente donc l'histoire d'Anomédé, une jeune fille assez ... étrange. Voyez par vous même.

En général, il y aura pas mal de passages en musique, je vous mettrai les liens.
Ici, vous pouvez le lire avec Moonlight, de Beethoven, mais ce n'est pas obligatoire.

Voici donc le prologue, j'espère qu'il vous plaira.

Prologue *Présentation*.


Hello. Vous me connaissez peut-être, je suis Anomédé, la fille de … attendez deux secondes, ça vient en seconde position ça.
Bref, donc oui, je m’appelle Anomédé. J’ai eu ma part d'héroïsme dans l’histoire des Quatorze dans deux corps, lorsqu’une certaine Annabeth et un certain Percy ont sauvé les dieux grecs. Oui, les dieux. Non, je ne suis pas folle. Les dieux, qu’ils soient grecs, chinois, égyptiens, romains, nordiques ou autres, existent. Ils ont pour unique origine le Chaos Originel, et pour unique base l’Arbre de Vie. L’Arbre, c’est la source et le réservoir de leur puissance. Mais revenons à moi. J’ai eu ma part d’héroïsme parce que je suis une demi-déesse, la fille de Loki plus exactement. Ma mère est décédée neuf ans après ma naissance, d’un éclair venant de mon divin demi-oncle, Thor. Ah, les relations familiales & divines … je vous déconseille d’essayer de les reproduire. Simple conseil d’amie à ceux qui n’existeront plus d’ici quelques temps. Après sa mort, je suis partie à l’aventure, pour finalement échouer dans la reproduction miniature d’Asgard, le Camps des Divins. Je sais, c’est assez pompeux. Mais j’y peux rien. J’y ai suivi une formation adaptée à ma condition de demi-déesse, jusqu’à en venir à être la meilleure en escrime et au tir à l’arc, et à survivre pendant plus de dix ans avec la connaissance de ce que je suis. Car, à partir du moment où nous les demi-dieux découvrons ce que nous sommes, les monstres, du style manticore, hydre, harpies, etc … commencent à nous poursuivre. Et pas pour faire ami-ami, je vous l’assure. Plutôt pour nous hacher menu et nous dévorer au déjeuner ou au dîner. C’est pour ça que je fais partie de l’Élite. M’enfin bon, je ne suis pas là pour me vanter.

Donc, contrairement à ce que tout le monde a cru dans “Le Complot de Gaïa”, j’ai survécu (si vous ne savez pas à quoi, allez lire, ça se trouve sur un site appelé Booknode, dans le forum fanfiction). J’ai survécu, et j’ai l’intention de provoquer le Ragnarök. Je sais que ça va être compliqué, mais je suis certaine d’y arriver. Au cas où des incultes liraient ceci, je précise que le Ragnarök, c’est la fin du monde. C’est pour ça que j’ai dit plus haut “Simple conseil d’amie à ceux qui n’existeront plus d’ici quelques temps”. L’humanité ne va sans doute pas survivre. Les dieux seront punis, et moi et mon père (plutôt lui d’ailleurs) régnerons sur les décombres de l’ancien univers, pour en créer un nouveau. Chouette programme, non ?


J'espère que ça vous a plu. Je répondrai à tous vos commentaires dès que je le pourrai, et je ferai si vous le désirez une liste de personnes à prévenir.
La suite sera postée Samedi prochain.

La liste des chapitres est ici:
Prologue (ci-dessus)
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Hors-série: Kalian Odinson, Journal
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16 et Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31, Chapitre 32 et Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36 et Epilogue
Hors-série: Nalaya Sìverdìn - Une rencontre

Personnes à prévenir:
cerise14
mythik
dianabeth
Zaz90
Pièces jointes
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Dernière modification par vampiredelivres le dim. 20 janv., 2019 10:19 pm, modifié 43 fois.
vampiredelivres

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par vampiredelivres »

Oui, le gods est plus approprié.

Mais t'inquiète, elle va changer ... (un peu).

D'accord, je ne passerai pas. Mais merci d'être passée.
cerise14

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par cerise14 »

Oh j'adooooore :mrgreen: j'adore comment tu écris, j'adore ton perso et ses projet de fin du monde :twisted: :twisted: :twisted: . Bref j'adore tout en faite :lol: :lol: donc préviens moi pour la suite 8-)
vampiredelivres

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par vampiredelivres »

D'accord, ce sera avec plaisir. Je pense poster les mercredis et samedis.
mythik

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par mythik »

Ca a l'air super intéressant, ce Ragnarök... Vive la fin du monde ! (je sais, je suis légèrement timbrée :D ) Pourras-tu me prévenir pour la suite ?
vampiredelivres

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par vampiredelivres »

Ce sera avec plaisir, et si tu es timbrée, alors moi aussi ... ;)
vampiredelivres

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par vampiredelivres »

Je vous présente la suite d'Anomédé. Le chapitre ne comporte pas beaucoup d'action, mais on en apprend un peu plus sur la vie de l'héroïne/vilaine de l'histoire.


Chapitre 1 *Flash-Back*.


J’ai cinq ans. Ma mère rit. Elle plaisante, comme quoi je suis une anguille, tant par mon caractère que par mon physique. Mes cheveux sont déjà un rideau qui me couvre la vue. Je secoue la tête, agacée. Ils raccourcissent soudainement.
Ma mère m’observe, ébelurée.


J’ai huit ans. Ma mère ne s’est pas encore remise du choc causé par mes cheveux, trois ans plus tard. Ça me donne une idée. Je ferme doucement la porte de ma chambre, et je me mets face au miroir. Mes cheveux se rallongent, m’arrivent au niveau des genoux, et se parent de mèches bleues. Mes yeux changent en partie, l’un de mes yeux devient rouge, l’autre reste comme il est, la moitié de mon visage devient bleutée, fantomatique, glaciale.
Je descends les escaliers en silence. Ma mère est dans le salon. Elle parle avec un inconnu qui me tourne le dos. Il est en habit vert, a une cape de la même couleur qui dépasse du sofa, des cheveux noirs, coupés mi-long, une voix assez basse, et tient un casque avec des cornes posé sur ses genoux.
- Ano ! s’horrifie ma mère en me voyant.
- M’man, c’est qui ?
- Euuh … ma chérie, je te présente Laurent Laufeyson. Ton … père.
Le dernier mot a du mal à passer. Je m’avance, sans crainte, vers l’inconnu.
- Tu es mon père ?
- Oui Anomédé, ma petite démone, je suis ton père.
- Laurent ! s’indigne maman.
- Elle a hérité de mes capacités, Nalaya, tu le vois bien …
- Un peu trop même, Laufeyson.
- Joyeux anniversaire mon ange, dit mon père en me tendant un paquet soigneusement enveloppé.
Un kit de magie. Voilà ce qu’il m’offre.
- Je dois y aller. Mon essence perd de ses pouvoirs. Je ne peux malheureusement pas rester plus longtemps.
Il scintille, et disparaît.


J’ai neuf ans. Je m’amuse à faire sortir un lapin de mon chapeau, le jour de mon anniversaire, devant mes quelques rares amis suédois. Ils me regardent avec des yeux ronds.
J’agite ma baguette en plastique, juste pour leur faire peur, au moment où ma mère apparaît dans l’embrasure de la porte. Une légère brume se forme, et prend la consistance d’un homme, que j’ai vu pour la dernière fois il y a un an. Il file vers ma mère, immatériel, simple image qui traverse tout, et lui murmure:
- Vous devez partir. Maintenant.
Elle me regarde m’amuser avec les autres.
Il la presse:
- Vite !
- Je ne peux pas, soupire-t-elle.
- Il va venir, Nalaya. Lui, ou l’un de ses sbires. Et je ne pourrai plus rien pour vous protéger …
- Mais regarde comme elle est heureuse …
C’est la dernière phrase que je retiens de ma mère. “Laurent” se jette sur moi, me couvre de son corps, tandis qu’un éclair s’abat sur la maison, et carbonise tout. Je ne hurle pas, je ne bouge pas, je ne pleure pas. J’encaisse le choc en silence. Je montre à mon père que je suis une fille forte. Il me regarde, droit dans les yeux.
- Écoute moi, Anomédé. Celui qui vient de faire ça s’appelle Thor. Il n’a pas l’habitude de regarder derrière lui, on peut donc penser que tu es en sécurité. Maintenant, tu dois partir. Tout de suite.
Je hoche la tête, et il reprend.
- Tu dois aller à l’ouest. Vers le soleil couchant. Tu arriveras, au bout d’un certain temps, à la mer. Laisse-toi guider par ton instinct. Il te mènera au Camp. Là, tu pourras survivre. Tu te feras des amis. Des ennemis aussi, sans doute. Mais peu importe pour le moment. Promets-moi que tu feras ce que je t’ai dit.
- Je te le promets, papa.
- Dernière chose. Je ne m’appelle pas Laurent, mais Loki. Sache le, et montre toi digne de ta mère.
J’acquiesce.
- Joyeux anniversaire, mon ange noir.
Il me tend un long paquet emballé de papier cadeau vert. Je l’ouvre. A l’intérieur, je vois, dans une boîte, une épée blanche, et un serre-tête, ainsi qu’un carquois, de la même couleur. Je prends l’épée, dans son fourreau. Elle se suspend presque d’elle-même à ma ceinture, comme par automatisme. Je prends mon carquois, et le place dans mon dos. J’agis sans même réfléchir, tellement ça me semble naturel. Je prends ensuite, en dernier, le serre-tête. Dans ma main, il se transforme, dans une douce lumière argentée, en un arc de chasse haut de gamme, parfaitement adapté à ma taille. Il reprend ensuite sa forme initiale, et je le mets sur ma tête. Une touche blanche dans ma crinière noire.
Je fixe ensuite ces yeux, les mêmes que les miens, et je dis:
- Je suis prête.
Il souffle doucement une poudre verte sur moi. Je sens mes sens se développer, mon instinct s’aiguiser, et une voix en moi, celle de mon père, murmure dans ma tête:
- Tu dois partir maintenant. Je te guiderai.
Je fais ce que la voix me dit. Je quitte la maison, sans un regard en arrière.
Une petite larme, unique, tombe au sol, saluant le départ de Loki Laufeyson.


J’ai neuf ans et deux semaines, exactement. Je le sais, parce que ça fait deux semaines, jour pour jour, que je suis partie. Ma mère n’est plus là. Seule la voix dans ma tête m’accompagne dans mon voyage solitaire. J’ai déjà traversé la plus grande partie de la Norvège. J’approche de la côte ouest, comme je le dois. Un doux bruit m’accompagne aussi, celui du va-et-vient de la mer, que j’entends de mieux en mieux. J’avance à travers la forêt, sans causer un seul craquement, jeune chasseresse irrattrapable. J’ai abattu les trois quarts de la distance par vol, transformée en faucon. Maintenant, je marche.
Un sifflement se fait entendre dans mon dos. Je ne réfléchis pas, j’agis. Mon arc passe de ma tête à ma main, se tend, une flèche se place, part. Le sifflement s'interrompt, pour toujours. Je n’ai même pas tourné la tête.
J’arrive sur les petites falaises. Petites, mais bien trop hautes pour que je saute. Je choisis une alternative. Je me transforme en un oiseau marin, je ne sais même pas lequel, et je pique vers l’eau. Au moment de plonger, je me transforme à nouveau, en dauphin.


J’ai neuf ans, un mois et huit jours. J’arrive au Camp des Divins, en compagnie de Selvie. Je l’ai rencontrée sur ma route. Elle naviguait vers l’Islande elle aussi, seule au milieu de la mer. Je l’ai aidée, elle m’a recueillie sur sa barque. Pendant le voyage, nous nous sommes jurées, par un pacte de sang, du haut de nos neuf ans, que nous resterions amies pour toujours. Des visages souriants nous accueillent. Nous avançons jusqu’au bâtiment principal.
Un grand noir en armure, qui doit avoir autour des quinze ans, nous souhaite la bienvenue, et dit:
- Je suis Ogaris, le fils d’Heimdall.
- Le dieu gardien du Bifröst, murmure la voix de mon père.
- Je m’appelle Selvigia, répond mon amie. Et elle, c’est Anomédé.
Il acquiesce, et nous mène à l’intérieur de la salle. Sur dix piédestaux en demi-cercle sont disposés des objets. A ma gauche se trouve un anneau, plus loin un fuseau, ensuite un marteau, une maquette de navire, une épée, un collier d’ambre, une rune, une rame miniature, un cor, et une chevelure d’or.
- Dirigez vous vers l’objet qui vous attire.
Selvigia bouge aussitôt vers les cheveux. Ogaris lui sourit.
- Tu es donc ma cousine, Selvigia, fille de Sif. Et toi, Anomédé ?
Il me regarde, interrogateur. Je ne bouge pas. Je n’ai pas l’impression que l’un de ces objets soit fait pour moi.
- Tu n’es pas attirée par l’un de ces objets ? il me demande.
Je secoue la tête en signe de dénégation. Il m’observe, curieux. Pris d’une inspiration soudaine, il demande à nouveau:
- Tu as des talents spéciaux ?
J’hésite à lui montrer. La voix de mon père m’enjoint de le faire. Je me transforme en moineau, sous ses yeux ébahis. Puis, je reviens à ma forme initiale.
Il reste silencieux encore longtemps. Les mots qu’il prononce ensuite à mon intention ont l’air de passer difficilement:
- Bienvenue … au Camp … Anomédé … fille de …
Le dernier mot de sort pas. Je termine à sa place:
- Loki.
Il sursaute. Se reprend. Il nous prend par la main, chacune d’un côté, et nous sortons. Une foule s’est rassemblée sous le bâtiment pendant que nous étions à l’intérieur. Ogaris crie:
- Souhaitez la bienvenue à Selvigia, fille de Sif !
Une clameur joyeuse lui répond.
- Et à Anomédé, fille de Loki !
Là, c’est le silence. Total. On aurait pu entendre une mouche voler.
- Ne t’inquiète pas. Il ne t’arrivera rien.
Je descends les marches, mal à l’aise. La foule s’ouvre largement sur mon passage. Finalement, une fille sort du rang, et me dit:
- Viens, je vais te montrer où tu habiteras désormais.
Je la suis. C’est les rares paroles assez sympathiques venant d’un pensionnaire que j’entendrai pendant mon séjour au Camp.


J’ai quinze ans. Je combats un grand blond aux yeux bleus. Un fils de l’ennemi de mon père. Nous sommes nous aussi ennemis depuis que nous nous sommes vus pour la première fois, à douze ans. L’instructeur a décidé que nous nous affronterions, ce que nous faisons avec un grand plaisir. Il a un marteau, j’ai une épée. Je pare une attaque violente porté à ma tête. L’impact fait trembler tout mon bras. Le coup, s’il avait réussi, m’aurait réduit le crâne en bouillie. J’encaisse en silence, et lui rends un coup vicieux du plat de la lame, sur l’épaule droite. Il gémit. Lève son marteau. Et me balance un éclair juste sous mes pieds. L’entraîneur débarque, furieux:
- J’avais dit pas de pouvoirs divins !
Je m’échauffe, moi aussi. Je déteste qu’on essaie de me maîtriser. Je me transforme. En tigre. Et je mords. Sans pitié. Jusqu’à l’os. Cette fois-ci, il hurle. Je ricane, mauvaise, et je reviens à ma forme initiale.
- Allez, Odinson, je lui dis, tu vas pas avoir mal à cause d’une petite morsure …
- Et toi, Laufeyson, n’essaye pas de te mesurer à plus grand que toi, il halète.
- Oh, mais le petit a du répondant !
Je me détourne, un sourire mesquin aux lèvres. Je claudique discrètement jusqu’à “chez moi”. Chez moi, c’est un bungalow qui n’a à l’origine été construit que pour la forme. Je m’effondre sur mon lit. Il ne m’a pas manquée, le sal**d ! Je grogne légèrement lorsque je m’appuie sur ma jambe touchée, et j’avance pesamment jusqu’à la douche. J’en ressors propre, réveillée et rétablie. Pour tomber sur deux personnes, installées tranquillement sur mon lit, en grande conversation. Je me suis habillée comme à mon habitude, pantalon noir, t-shirt et cape verts. Le premier des deux est habillé presque comme moi, mais ne porte pas de cape. Le second est sanglé dans un costume totalement vert, des épaulières en or, un casque à cornes, une lance, et une cape comme la mienne. Ils tournent la tête vers moi, et j’ai l’impression soudaine de voir deux gouttes d’eau, tellement ils se ressemblent. J’identifie tout de même le second comme mon père. Le premier doit donc être …
- Anomédé, je te présente ton frère, Tom.
Je bloque. Un frère ? J’arrive cependant à répondre, pour cacher mon trouble:
- Un nom banal pour une personne pas banale …
Loki rit, et se tourne vers son fils:
- Tu vois ? Qu’est-ce que je t’avais dit ?
- Enchanté, Démone, me salue mon demi-frère.
- Moi de même.
Le formalisme comme celui-ci me gêne horriblement. Je n’arrive pas à m’y faire.
Mon père soupire, et commente, comme d’habitude.
- Je dois y aller … ma prison devient peu agréable, et mes pouvoirs s’épuisent … Tom, tu sais quoi faire pour partir.
Il disparaît, me laissant face à mon frère, dans une totale perplexité.


J’ai presque dix-neuf ans. Face à des mortels de professions peu recommandables, des assassins, des tueurs, des meurtriers, des voleurs, je me transforme en loup. Comme moi, ils veulent dominer le monde. Je peux les aider, mais eux peuvent m’aider aussi.
Ils murmurent entre eux. Puis le chef se tourne vers moi, et me dit:
- C’est d’accord. Ton camp sera attaqué demain.
Je souris, satisfaite, avant de revenir voir Selvigia, qui m’attend à l’orée du bois.


L’attaque a été menée. Je démontre enfin à mes compagnons ma véritable nature. Le combat fait rage. Les demi-mortels ne peuvent blesser les mortels, mais l’inverse est possible. Le Camp semble proche de la défaite. Selvigia s’est éclipsée. Pour la première fois, elle semble avoir peur. Un filet lesté de plomb s’abat sur moi.
Tout est conforme au plan B. Le A a été raté, mais peu importe. Je serai capturée. Bannie. Oubliée. Et lorsque l’heure viendra, je reviendrai, tel un phénix, je renaîtrai de mes cendres.


Chapitre 2


J'aime particulièrement ce chapitre. Et vous ? N'hésitez pas à donner vos avis. Merci !
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 01 août, 2014 3:27 pm, modifié 1 fois.
cerise14

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par cerise14 »

Roooo j'adooooore :twisted: :twisted: surtout la fin :twisted: :twisted:
vampiredelivres

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par vampiredelivres »

Merci. Mais son sadisme va un peu se dégrader au fil du récit, pour ensuite revenir en force ... :twisted:
vampiredelivres

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par vampiredelivres »

Hello !

La suite d'Anomédé ... ce n'est pas un chapitre très "action", mais on a déjà l'alliance principale qui se forme. Donc, je vous laisse lire:


Chapitre 2 *Réveil*.


Je vais enfin sortir de ma grotte. J’ai dormi pendant quelques heures, mais je ne sais pas ce que ça fait dans le monde réel. Je me lève, les membres ankylosés. Il faut dire que mon espace de vie n’est pas très grand … Je regarde ma montre. Elle affiche d’abord 14/6/2040, puis passe à la même date en 2043 une seconde plus tard, puis ralentit, et passe au 15/8/2043, etc … Les fluctuations temporelles sont très variables et ne me permettent pas de déterminer à quel moment exact je vais sortir. J’attends encore un peu, histoire que les demi-dieux que j’ai côtoyés ne soient pas des plus jeunes, et je ressors de la grotte. Je consulte ma montre, il est 11h25, le matin du 16/08/2069. Je souris de soulagement. Ils seront probablement morts, ou en stade de vieillesse avancée. C’est pas que j’ai peur d’eux, mais, disons que je ne tiens pas à combattre des amis.
Je m’avance vers l’Arbre grec. J’hésite. J’ai besoin de rallier à ma cause au moins un dieu ou une déesse de chaque mythologie principale. Les égyptiens, c’est facile, le seigneur Seth prendra beaucoup de plaisir à l’oeuvre (je l’espère). Sur le côté nordique, on a mon père, Loki, qui n’aura pas d’objections à mon avis, et peut-être ma demi-soeur, Hel. Mais en Grèce … Pas question de réveiller Cronos ou Gaïa, c’est certain. Ouranos me semble trop puissant et trop endormi. Chaos, mieux vaut ne pas tenter le diable. Les Olympiens sont trop vénérables. Les dieux mineurs, trop … mineurs. Je suis face à un problème de taille. Je m’arrête quelques secondes pour réfléchir. Une petite inspiration me vient. Mais … on peut toujours essayer, après tout … Et au pire, je le retiendrai ici …
Je repars, et je pose la main sur un point précis de l’Arbre. Je convoque le dieu, dans toute son essence divine. Je ferme les yeux lorsqu’il apparaît.
- Pourquoi m’as-tu appelé ?
- Seigneur, j’ai besoin d’aide.
- Pour quoi faire ? Et pourquoi moi d’ailleurs ?
- Les autres ne sont pas assez … qualifiés pour ce genre de travail seigneur.
- Qui est …
- Je pense que mon père vous expliquera, seigneur.
Je me dirige vers la grotte. Il tique.
- Tu comptes le délivrer ?
- Oui.
- Et tu as besoin de moi pour détruire la civilisation occidentale.
- Oui.
- Tu sais que face aux autres je ne ferai pas le poids.
- Oui. Mais j’ai une solution. Voyez-vous, l’Arbre en face de vous est un réservoir de puissance. Il suffit d’absorber, du Chaos ou d’un autre dieu, la puissance nécessaire. Vous pouvez ensuite vous l’approprier, ou l’utiliser. Cela dit, il y a un léger bémol. Un dieu ne peut absorber la puissance d’un autre. Il faut utiliser un intermédiaire demi-mortel, qui semble s’avérer être moi.
Il sourit, satisfait.
- J’attends encore les arguments de ton père.
J’acquiesce, et pars vers la grotte nordique. Arrivée au bon endroit, je salue le prisonnier, et passe dans son dos, de façon à avoir une totale liberté de mouvement. Je dégaine mon épée sans un bruit. Je coupe, d’un seul et unique geste, le serpent et les boyaux qui retiennent mon père prisonnier. Il se relève doucement et frotte ses poignets endoloris. Je grimace à la vue de son visage, qui se reforme déjà, mais qui garde des séquelles de sa captivité. Puis, je sors, dans la caverne des arbres. J’y croise une femme, un bol vide à la main, qui revient vers le lieu que je viens de quitter. Sigyn me regarde, son regard passe de moi à mon épée sanguinolente, de l’épée à la grotte, de la grotte à la silhouette qui est en train de sortir, et elle lâche la cuvette qu’elle tient. Elle se jette ensuite dans les bras de son mari, qui la repousse doucement. Elle me regarde à nouveau, pèse le pour et le contre, et quitte la grotte sans un mot. Après tout, je suis le produit de l’amour de mon père pour une autre, je n’ai donc pas vraiment le droit à son attention …
- Père, je dis ensuite. Il est possible que nous ayons un allié grec. Il souhaite vous parler.
Loki pointe la tête hors de sa prison, intéressé. Un petit sourire assez … fourbe … passe sur son visage.
- Où est-il ?
- Dans la grotte grecque. Je passe voir du côté des égyptiens pendant que vous discutez.
Il hoche la tête et traverse la caverne des arbres, après avoir jeté un coup d’oeil calculateur au voisin de l’Yggdrasil.

De mon côté, je me glisse dans la caverne de la mythologie égyptienne. L’arbre, aussi grand, bien que moins ramifié, que l’arbre grec, se dresse au centre d’un petit désert. Je pose la main dessus, pour sentir le pouvoir qu’il dégage, la force des dieux, et finalement, je lance un appel mental au dieu que je voulais voir. Il apparaît bien vite, dans toute sa splendeur, dans un tourbillon de sable rouge. Le torse nu (et bronzé), un pagne rouge mordoré, des sandales en cuir tressé, un masque de chacal aux yeux flamboyants, le dieu Seth en personne vient de se manifester. Je m’incline légèrement devant lui, légèrement, et un remake de ma discussion avec le dieu grec se fait entendre.
- Bonjour Seigneur.
Il ricane.
- Qu’est-ce qui amène une honnête demi-déesse nordique à demander assistance au mauvais dieu égyptien que je suis ?
- Ehemm … je fais mine de réfléchir, un contrat avec mon père, Loki, qui vise la domination du monde ? D’ailleurs, demi-déesse nordique, certes, oui, mais honnête, pas sûr …
Il rit à nouveau, amusé.
- Je pense bien pouvoir m’entendre avec toi et ton sens de l’ironie.
Je le relance d’une réplique ironique:
- C’est un plaisir de voir que ma dérision naturelle amuse un dieu …
Il est plié de rire, et je souris moi aussi. Pourtant, Loki sait qu’il en faut beaucoup pour m’amuser !
Je reprends, mi-sérieuse, mi-amusée:
- Pour les modalités, voir en magasin, il se trouve dans la caverne grecque, avec un potentiel allié de même origine.
- La coalition des mythologies, hein …
J’acquiesce. Il m’adresse un dernier sourire, et file par la fente.

De mon côté, je me pose un peu. Il faut dire que je n’ai pas la vie facile, entre ma fuite, mes combats perpétuels, le programme impliquant le Ragnarök … Mon auto-dérision me fait rire à mon tour, puis je me recompose un visage de marbre, et passe à mon tour le passage. Les trois dieux sont lancés dans une conversation animée qui parle de … (j’écoute un peu) … du pouvoir acquis sur le monde une fois détruit. Je me permets d’intervenir, en faveur de mon père, toujours avec mon humour habituel:
- Hum … étant donné que le financement vient tout de même du côté nordique du monde, il serait plus juste qu’il obtienne une plus grande part … Non ? Et quand je dis financement, je parle bien sûr de l’idée d’origine, du pouvoir qu’on vous offre, etc …
Les trois dieux s’esclaffent. Je reste de glace, même si les échos de mon rire mental résonnent encore.
- Exceptionnelle, murmure le grec. Pourquoi n’ai-je jamais eu des enfants qui ont autant d’humour ?
- Ahem, sans doute parce que vous êtes tombés sur les mauvaises personnes … ?
- Peut-être. En tout cas, Nico n’est pas un phénomène sur le plan amical et joyeux.
- Il vit encore ?
- Oui. Soixante ans passés, c’est beaucoup pour quelqu’un comme lui, mais il vit encore.
- Techniquement parlant, je vivrai plus que lui, alors. J’ai aussi soixante ans passé, bien que je semble en avoir vingt à peine. Comment vont Percy et Annabeth ? Ils se reposent aux Champs Elysées ?
- Non, à l’Olympe.
Je sursaute légèrement. Ça ne m’arrange pas du tout, ça … Puis, je me reprends.
- Bon, eh bien ce n’est pas tout, mais, avez-vous conclu un arrangement ?
- Pas vraiment, marmonne Loki. Tu as une idée ?
- Tu prends conseil auprès des mortels maintenant ? ricane Seth.
- Oui, réplique mon père, piqué au vif, quand ce sont mes enfants, quand ils réussissent à me sortir de ma prison dite “éternelle”, quand ils prévoient de détruire le monde, et quand ils sont considérablement dotés d’humour.
- Hmmm.
Le dieu égyptien réfléchit un instant, puis admet:
- Pas mal comme raisonnement. Que proposais-tu … Ano…
- Anomédé. Acronyme de Démona. Je disais donc qu’il pourrait être fait de façon à ce que les grecs gardent l’Amérique, les égyptiens l’Afrique et l’Australie, et les nordiques l’Eurazie. Ça pourrait être considéré comme équitable.
Mon père hoche la tête, satisfait par mon raisonnement. Les deux autres se plient à mon avis sans poser trop de problèmes. Je les “renvoie” à leurs affaires, c’est à dire mettre leur monde en pièces, et je me tourne vers mon père. Il me sourit, et déclare:
- Je te dépose au Camp ?
J’acquiesce, pensant déjà au bazar que je vais faire.

Chapitre 3


Désolée si on manque d'action, mais ne vous inquiétez pas, le chapitre suivant prendra un tour plutôt combattif.
Merci d'avoir lu.
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 01 août, 2014 3:27 pm, modifié 2 fois.
cerise14

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par cerise14 »

le plan de la conquête du monde prend forme ;) j'ai hâte de lire tout ça et puis le retours Anomédé au camps mmm je pense ps qu'elle va bien être accueillit :twisted:
vampiredelivres

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par vampiredelivres »

Flamboyante a écrit :Chaud ! :o
Même si cette chère Anomédé est davantage dotée d'un tempérament glacial qu'impulsif !
Mais j'ai comme l'impression qu'elle va se faire purement et simplement utiliser par son papounet... certes, elle est rusée et pétrie de malveillance, mais pas autant que lui, je crois ! Elle réfléchit bien à ce qu'elle fait pour l'instant, en bonne machine soigneusement huilée "spécial fin du monde" mais ça va s'emballer à un moment ou à un autre...
Sinon, j'ai vu le Loki de Thor et Thor 2, mais, comment dire... à la fois je l'ai reconnu tout de suite à sa tronche de fourbe sans avoir son nom, et à la fois, j'avais l'impression de voir un gamin jaloux et bouffé par l'envie de dépasser son frangin d'adoption aux allures de big boss sous anabolisants... mais je voyais aussi le personnage d'Anomédé à travers lui, c'est vrai...
Elle existe dans la mythologie nordique, d'ailleurs, la Ano ? Je pense que oui, mais je ne suis pas sûre...
Et si son nom est vraiment l'acronyme de Démona, il y a un "é" en trop, non ? :?
Mais après, ça lui va comme un gant, alors on va pas chipoter...

PS : oh nan... comment ça se fait que, du côté comme du mien, ce soit toujours Hadès qui foute le bordel ??? D'acccooord, il a été le paria de sa triade durant des millénaires, et alors ? Le pauvre !
Ça va s'emballer, oui, mais je ne pense pas que ce sera comme tu l'imagines. Nan, la Anomédé en tant que demi-déesse, je ne l'ai jamais vue. Elle a une soeur, Hel (la déesse des Morts, fille de Loki), mais je ne crois pas qu'elle existe dans les légendes.

Oui, il y a un "é" en trop, mais je crois que je l'avais dit dans le Complot (si non, c'est ma faute).

Oui, le Hadès fout le bordel comme tu dis. D'un autre côté, c'est pas sa faute si il a été envoyé au fin-fond de la terre avec ses morts.
dianabeth

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par dianabeth »

Coucou je viens tous juste de rentrer de vacances donc désolé pour mon retard :) Première chose il faut que tu me prévienne pour la suite ! :lol: J'aime beaucoup le fait qu'on est enfin une héroine du coté obscur de la force ;) :D enfin une qui veut détruire le monde ;) bref.. le personnage d'Anomédé est intéréssant et promet pas mal de rebondissement. J'aime bien aussi la coalition de méchants des mythologies :) ça nous fera un beau ragnarok :D Juste pourrais tu expliquer à chaque fois qui sont tel ou tel dieux idem pour les lieux et l'histoire genre Sif==> :shock: who is it ? idem pour Thor ==> pourquoi il a emprisonner Locki parce que moi j'y connais rien en mythologie nordique, la grecque, romaine et egyptienne je maitrise mais celle là.. voila c'était le seul point que je voulais aborder donc continue comme ça et oublie pas de me prévenir ! :lol: :mrgreen:
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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par vampiredelivres »

Bonjour. *voix enrouée*
J'ai été malade pendant deux jours, mais on s'en fiche actuellement, non ? Ce qui importe à mon avis, c'est que la suite est là, et que je ne vais pas poster pendant deux semaines, le temps de mes vacances. Pourquoi ? D'abord, parce que je vais faire du ski, et que par conséquent, au retour, je serai trop épuisée pour écrire. Ensuite parce que j'ai besoin de revoir un peu mon scénario, et aussi parce que j'ai un gros vide au niveau de la suite de l'histoire. Ce n'est pas que je ne sache pas quoi écrire, mais l'inverse: j'ai trop d'idées, c'est dur à mettre en forme. J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop. Je pense être disponible le soir si vous avez des questions.
Bref.
Bonne lecture :D !

Chapitre 3 *Flamme ardente*.

Qui dit que détruire le monde n’est pas amusant ?
Arrivée au Camp des Divins, dans mon bungalow, je prends la peine de déposer mes affaires, de refaire ma coiffure, de remettre en place toutes mes armes, avant de sortir dans la neige. Le vent glacial me fait tressaillir, et je rabats la capuche de ma cape verte. Le double avantage est que personne ne saura qui je suis avant un bon moment, et je serai protégée du froid glacial qui règne ici, comme tous les hivers. Je passe devant le bungalow des jumelles de Frigg, dont l’une est en train de murmurer à l’autre:
- J’ai vu une inconnue en cape verte, depuis longtemps oubliée. Elle viendra ici, mettra le Camp à feu et à sang, et provoquera le Ragnarök.
L’autre semble terrifiée. Elle m’aperçoit à l’embrasure de la porte, pousse un petit cri, et s’évanouit, vite suivie de sa soeur. Je continue ma route. Le soleil est couché, je prends donc une torche pour me guider vers le réfectoire dans la masse monstrueuse de neige qui tombe. Je me glisse par les portes ouvertes. Sans que qui-que-ce-soit me pose de questions, je m’installe. Tout le monde est mutique aujourd’hui, sans doute à cause du froid. J’aperçois mon portrait, dans le coin des “morts”, et un petit sourire vient flotter sur mon visage. Je termine mon repas au moment où les jumelles entrent. Elles passent un coup d’oeil général sur la salle, ne semblent pas me remarquer d’abord, puis le font. Elles hurlent aussitôt.
- Attention ! Cette fille est dangereuse ! Elle va nous détruire !
Mon petit sourire ne m’a pas quittée. La formulation était si simpliste pour prévenir d’un danger mortel … j’aurais plutôt hurlé “Fuyez !”, ça aurait été encore plus simple … Je me lève, dans le silence total. Bizarrement, j’ai exactement la même expression que mon père, le petit sourire un poil mesquin, le regard froid et calculateur, bien qu’amusé. Je soupire légèrement quand des lances et des épées quittent leurs fourreaux pour se pointer sur moi. Je monte sur la table, et j’enlève ma capuche. Un des entraîneurs, à la grande table, se lève. Je le reconnais après coup. C’est Ogaris, le fils de Heimdall. Je lui adresse une parodie de salut, et il me répond, calme malgré tout:
- Bonjour Anomédé, fille de Loki. Où est Selvigia ?
- Sans doute en Amérique du Nord, avec son petit ami, et/ou marié, peut-être avec ses enfants.
La réponse ébahit tout le monde, et je dissimule les éclats de rire qui me secouent.
- Que viens-tu faire ici ?
- Ehemm … question intéressante …
Je fais une petite pause dans mes paroles pour faire monter la tension. Les pensionnaires commencent à s’agiter. Je commence donc par une petite histoire:
- Vous connaissez la légende de la fille de Loki ? Elle a passé beaucoup d’années dans une caverne, hors du temps. Elle attendait son heure, pour se venger de ceux qui l’avaient bannie. Elle réfléchissait à la meilleure façon de le faire, lorsqu’une idée lui est venue. Son père, qu’elle avait libéré de ses chaînes éternelles, l’a déposée parmi ses ennemis. Elle a tué une grande partie d’entre eux, les rares survivants n’ont pas pu échapper au Ragnarök qu’elle avait provoqué, et le monde a été réduit en cendres. Est-ce une réponse satisfaisante à ma mission ici ?
Les demi-dieux en face de moi semblent croire à une blague quelconque. Mon air sérieux les dissuade de poser la question. Une flèche siffle. Je fais un unique geste. Fluide. Bref. J’attrape la flèche, à un centimètre de mon visage. Douceur et harmonie. Des yeux ronds m’observent. Puis, décidée à en finir avec cette mise en scène, je convoque les flammes.

Ai-je oublié de préciser que mon père est appelé “le mal né contrastaire” ? Comme le feu, il peut être bienveillant et aidant, avec moi par exemple, mais aussi destructeur et sans pitié. Le feu est donc parmi l’un de ses pouvoirs, bien qu’il règne aussi sur la glace, de part son origine de géant (contraste, ça aussi). Appeler les flammes est donc totalement naturel pour moi, comme souffler une bougie.
Je pointe le doigt vers la porte, et elle s’embrase. Des cris paniqués retentissent. Je ne leur laisse pas le loisir de s’étonner. Le brasier mue en une gangue de glace. Froide. Indestructible. Je ferme de la même façon toutes les ouvertures de la salle. Ma voix couvre ensuite le brouhaha ambiant:
- Et maintenant ? Qu’allez-vous faire ?
Une voix retentit, tandis que les autres se taisent.
- Je te défie en duel ! Si je perds, tu feras ce que tu veux. Si je gagne, tu te rendras, nous libéreras, et tu seras jugée.
Je ris. Et accepte:
- Ainsi soit-il. Qui est-tu pour prendre l’avenir du monde entier sur tes épaules ?
- Je suis Kalian, fils de Thor.
Je cherche mon adversaire du regard. Comme tous les enfants du dieu de la foudre, il est blond aux yeux bleus. Un peu plus musclé que la plus part de ses frères et soeurs, il tient un arc à la main. Je reconnais la flèche qui a failli me tuer. Il tient aussi un marteau, et semble très à l’aise avec. Il arbore un air de défi mêlé de certitude. Je soupire. Encore un de ces vantards !
Ogaris tente d’intervenir:
- Kalian, tu ne sais pas à quoi tu t’exposes !
Je prends la parole à mon tour.
- Ogaris, tu connais les règles du duel. Une fois accepté, il n’y a plus de retour en arrière, ni de fuite possible. Et la reddition entraîne, comme partout, la victoire absolue de l’opposant.
Il hoche la tête, résigné. Les pensionnaires commencent à pousser les tables, mais je simplifie le travail. Je les soulève par magie, et les envoie bouler contre les murs, dégageant un espace assez large pour trois combats en même temps. Les autres forment un cercle. Le fils d’Heimdall, arbitre, donne les dernières instructions:
- Le premier qui lâche son arme ou se retrouve les épaules au sol a perdu.
Il n’ajoute rien d’autre. Je souris. Ça va être plus simple que prévu. Cela dit, je vais en profiter un peu. Je m’échauffe rapidement, dérouillant mes muscles. Kalian fait de même, avec un large sourire moqueur. Il faut admettre que ma stature n’est pas la meilleure pour impressionner. Mais tout comme une panthère semble à première vue un grand chat docile, je peux sortir mes griffes à tout moment.
J’attache mes cheveux, et sors mon épée. Lui prend son marteau. La haine habituelle que je ressens envers les enfants de Thor monte encore d’un cran face à lui.
Nous nous plaçons face à face, et le combat débute. Il lance une estocade, que je pare avec une facilité déconcertante. Il tourne, abat son marteau, mais je ne suis déjà plus devant lui. Je suis dans son dos, alors qu’il me voit à gauche. Il me vise à droite, je suis déjà ailleurs. Je danse, esquive, volette parmi ses coups avec une grâce féline. Ses traits se tendent, mais il n’arrive toujours pas à déterminer d’où je viens. Les entailles que je lui fais sont fines, mais douloureuses. Il commence à grimacer. Je m’écarte au dernier moment alors qu’il lance un coup maladroit vers ma tête. Au lieu de profiter de son déséquilibre, je me concentre, et invoque ma force magique. Son marteau scintille, se métamorphose. Un cobra royal d’un mètre cinquante apparaît à la place. Il le lâche, et, terrifié, tombe à la renverse. L’arme revient à sa forme initiale.
- Les épaules au sol et l’arme lâchée. Je pense que la victoire ne laisse plus place au doute.
Mes paroles, envoyées comme une pique à l’arbitre, font mouche. Les pensionnaires s’écartent largement, et je place ma lame sur le cou de mon adversaire.
- Maintenant que j’ai gagné, passons aux choses sérieuses.
La panique apparaît sur tous les visages.
- Je n’aime pas tuer. C’est une réalité qui fait partie de moi, je la connais, et je fais avec.
Le soulagement remplace légèrement la peur.
- Mais je n’ai pas le choix ici. Vous êtes dangereux pour mes plans.
Retour de la peur.
- Mais on va dire que je vais être sympa. Je vous laisse … allez … trente secondes … pour filer d’ici. Après, je ne jouerai plus du tout.
Ma voix, glaciale comme la bise dehors, fait tressaillir tout le monde. Je libère les portes. Le troupeau se précipite dehors. Ogaris quitte la salle parmi les derniers, alors qu’il ne reste que dix secondes. Une petite voix se fait entendre sous ma semelle.
- Euuuh, je peux partir aussi ?
Kalian semble assez inquiet. Je m’écarte, faisant une pause dans mon compte à rebours, et lui tends la main. Amicale. Il m’observe, suspicieux, avant de la prendre. Je l’aide à se relever, et lui lance, alors qu’il commence à prendre son départ.
- Pas mal pour le combat au fait !
Il me renvoie un petit sourire, très mince. J’attends qu’il passe la porte, pour me demander ce que je viens de faire. Certes, je n’aime pas tuer, mais là, je pense avoir un peu exagéré. C’est un fils de … mais de Thor, que Loki me pardonne ! Pourquoi ne l’ai-je pas tué ? Il s’était vanté (indirectement) d’être meilleur que moi, et je ne lui fais rien ! Mais qu’est-ce qui me prend à la fin ?
Je me surprends à penser qu’il était quand même mignon, avec ses yeux bleus et ses mèches blondes, mais je renvoie cette pensée au fond de mon esprit, bien profondément. Je me reconcentre sur ce que j’ai à faire. Effrayer tout le monde, c’est dans mes cordes, mais je ne peux m’empêcher de rajouter une touche de cinéma. Ben quoi, c’est pas ma faute si j’ai des tendances mélomaniaques !
Je mets le bâtiment en feu, et je sors, dans ma cape verte qui flotte derrière moi en s’agitant entre les flammes. Les plus jeunes s’enfuient en courant, paniqués. Je ricane, et murmure, en voyant les bungalows:
- On n’aura plus besoin de ça.
Ils s’enflamment comme des brins d’herbe sèche. Avec l’un d’eux, je m’amuse, je le gèle avant de le faire exploser en milliers de petits cristaux. Devinez lequel c’était ? Le bungalow de Thor … comme par hasard …

Le Camp finit en petites miettes. Il a été carbonisé de l’intérieur, et très peu de demi-dieux en ont réchappé. Je dirais … une quinzaine, sur les deux cent connus. Un seul édifice se dresse encore au milieu des décombres, le bungalow de Loki. Je ris, très à l’aise dans cette scène de destruction. Un regard dirigé sur moi me fait lever la tête. Je découvre Kalian, seul, debout dans les collines au dessus de moi. Sa vue me fait tressaillir. Il me fait un signe, et je ne sais même pas pourquoi, mais je le suis.


J’avance dans la neige, glacée et trempée. Le blizard siffle désagréablement. Il a quelques dizaines de mètres d’avance, mais je rattrape peu à peu la distance. Je souris, me demandant pourquoi je le suis encore. Il me traîne dans ce temps depuis des heures. On n’entend rien à part le sifflement du vent, et mes pas dans la poudre blanche.
Tout d’un coup, je n’ai plus envie d’avancer à pied. Pourquoi me fatiguer en fin de compte ? Je crée une petite luge en glace. La pente est descendante, je glisse donc sans peine, et m’arrête juste sous son nez. Mon amusement s’est envolé. Je pointe un doigt accusateur sur lui.
- Où est-ce que tu m’emmènes ?
Pas de réponse.
Je lui barre la route d’une petite torsion du poignet qui fait apparaître un mur de flammes.
- Je ne vais nulle part, et toi non plus accessoirement, tant que je ne sais pas où on va.
Il m’adresse un petit sourire.
- Tu sais que tu as un sale caractère ?
- Oui, et je l’assume.
- Je vais voir mon père.
J’encaisse le coup, sans l’avoir vu venir pour une fois, en silence. Mon visage totalement neutre lui oppose une barrière infranchissable à mes émotions et sentiments.
- Et moi dans l’histoire ?
- Ma prisonnière.
La fureur monte en moi. Il l’a dit sur un ton léger, mais je déteste ce genre de plaisanteries. Je crée un cercle de feu qui l’emprisonne dans mon pouvoir.
- Ta prisonnière, vraiment ?
- Jusqu’à maintenant, oui.
- Et maintenant ?
- Toujours.
- Pourquoi ?
- Tu t’es placée dans les chaînes de mon amour.

Je le regarde, bouche bée. Il a du culot ! Me dire en face que je suis amoureuse de lui !? Mais il se prend pour qui ?
Indignée, je n’arrive pas à me retenir de le carboniser un peu. Il hurle, tandis que ses vêtements prennent feu, et lui lacèrent la peau de leurs brûlures. Puis, je lui gèle les pieds. La glace remonte vers son torse, faisant de lui une statue, seule sa tête pouvant bouger. Il frissonne de froid, maintenant.
Une idée me vient. Sadique comme je suis, elle n’a pas de mal à se faire accepter. Je lui adresse un sourire mesquin à souhait, et je prends la parole d’une voix doucereuse:
- Allons voir ton père, oui. Mais avec une légère modification dans les rôles. Toi en tant qu’otage, et moi en tant que manipulatrice. Je prends le risque de te mettre en danger. Si Thor attaque Loki, tu es mort. Autant qu’ils le sachent tous les deux …
Il me regarde, se demandant sans doute si c’est une blague. Mais mon sourire ne me quitte pas, et mes yeux émettent des lueurs mauvaises et spéculatives.

Notre ascension reprend. Une mince langue de flammes lui entoure les poignets, les reliant à ma main, comme une laisse.
Je ne le laisse pas transparaître, mais il a touché juste.

Serais-je donc amoureuse du fils de mon ennemi ?


Chapitre 4

Je sais que la fin est un peu copiée par rapport à d'autres histoire, c'est un sujet qui se répète en boucle. Mais ça va évoluer, ne vous inquiétez pas.
Voili-voilou !
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 01 août, 2014 2:58 pm, modifié 1 fois.
cerise14

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par cerise14 »

Alala je l'adore Anomédé :twisted: :twisted: vivement la suite :D
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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par vampiredelivres »

Merci. Mais la suite ne sera que d'ici une à deux semaines. Désolée d'avance.
dianabeth

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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par dianabeth »

Aie c'est vrai que ça craint d'être amoureuse du fils de son pire ennemi qu'on a prévue d'anéantir :lol: :D Dis moi juste que ça finira pas en Roméo et Juliette bien que je doute que Thor et Locki puisse faire la paix un jour :) ;) Et bah dis donc la petite Anomédé est en réalité une grande psychopathe, bruler le camp c'était pas un peu.. extrème ? :) ;) :D Bref.. poste vite la suite ! :)
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Re: Anomédé ou l'Histoire du Ragnarök

Message par vampiredelivres »

dianabeth a écrit :Aie c'est vrai que ça craint d'être amoureuse du fils de son pire ennemi qu'on a prévue d'anéantir :lol: :D Dis moi juste que ça finira pas en Roméo et Juliette bien que je doute que Thor et Locki puisse faire la paix un jour :) ;) Et bah dis donc la petite Anomédé est en réalité une grande psychopathe, bruler le camp c'était pas un peu.. extrème ? :) ;) :D Bref.. poste vite la suite ! :)
Ouais, ça craint comme tu dis.
Euuuh ... Roméo et Juliette ... nan. Faut pas exagérer. J'ai déjà une solution.
Nan, ils ne feront sans doute jamais la paix (ou du moins pas avec moi en tout cas). PS: Loki.
Beeen ... disons qu'elle a des tendances mélodramatiques. Donc, la destruction du camp était obligatoire au programme. Et sache qu'elle réserve le même sort à la Colonie des Sang-Mêlés, soit dit en passant.
La suite ... sais pas quand elle arrivera, je suis en vacances, là (autant le corps que la tête).
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Re: Anomédé ou la Fin du Monde

Message par vampiredelivres »

D'un autre côté, il le lui dit en face, pas gêné pour deux sous non plus. Donc forcément, elle s'interroge ...
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Re: Anomédé ou la Fin du Monde

Message par vampiredelivres »

Hello,

Après une longue absence, je reviens en force avec miss Anomédé. Je vous préviens tout de suite par contre, je ne suis pas sûre de tenir le rythme du post deux fois par semaine. Mon brevet blanc approche, mais trêve de racontage de vie. Voici donc le chapitre suivant de ma méchante préférée, avec Loki.

Chapitre 4 *Fête costumée*.


- Je demande audience en privé au seigneur Thor, maître des éclairs ! J’ai un message important à transmettre !
Ma voix résonne dans le palais d’Asgard. J’ai rendu mon prisonnier invisible et muet, pour éviter des quelconques problèmes en cours de route.
On m’ouvre une porte, qui donne sur une salle du trône, sans doute secondaire. Je tire légèrement sur la corde invisible, au cas où, et m’avance sur le dallage d’or. Une telle démonstration de richesse m’écoeure, mais je me retiens de dire ce que je pense. Le dieu en face de moi n’est pas connu pour laisser des traces de ceux qui le contrarient (exception faite de moi, se référer au chapitre 1). Cela dit, contrairement à la tradition, je ne m’incline pas devant lui. Je suis une diplomate, certes, mais aussi un preneur d’otage assez … qualifié en la matière et potentiellement dangereux de ce fait. J’adresse un sourire d’ange au dieu, et il me demande, bougon:
- Qui est-tu et qu’est-ce qui t’amène ici ?
- Je m’appelle Anomédé, et je suis une sang-mêlée.
Je prends garde à ne pas préciser mon origine.
- Continue.
- Je vous porte une nouvelle importante. Le seigneur Loki a été libéré.
- Quand ? Comment ? Par qui ? hurle-t-il.
Je m’autorise un sourire interne. Sa fureur est compréhensible, mais totalement, et inutilement, vaine.
- Quand ? il y a presque deux jours. Comment ? demandez à l’auteur de l’acte. Par qui ? moi.
La dernière phrase, je n’en suis pas peu fière. Thor semble tout faire pour ne pas me carboniser, ce dont je lui suis quelque peu reconnaissante.
- Qui est-tu pour l’avoir libéré ?
Sa voix vibre de rage contenue. Je me lance ainsi dans une mini-présentation glaciale.
- Je suis sa fille, que vous avez failli carboniser il y a … laissez moi réfléchir … environ dix ans. Et j’ai une autre nouvelle.
Le ton de ma voix semble le mettre sur ses gardes. Il demande, prudent.
- Laquelle ?
- Il se trouve que vous avez des enfants. Je dirais que la plus part, sauf un, sont morts. C’est le premier point de la nouvelle. Le second est que cet unique survivant est actuellement ici. Et le troisième, c’est que c’est mon prisonnier.
Je fais apparaître Kalian, statufié, puis je continue.
- Donc, à moins que vous ayez envie de voir votre dernier enfant mourir sous vos yeux, je vous déconseille vivement de vous en prendre à mon père.
- Je pourrais te carboniser.
Je m’autorise cette fois un sourire visible, qui est de très mauvais augure pour lui.
- Je suis, comme mon père, une maître en magie. Or, j’ai mis au point un sort qui, si je meurs, le tuera dans la même seconde. Vous êtes donc perdant dans chaque cas.

Je sais, j’ai quand même très peu d’instinct de conservation en fin de compte. Parce que l’énervement du dieu est tellement fort que l’air s’électrise, et des éclairs viennent le sillonner. Je m’écarte tout de même légèrement, au cas où.
- Au plaisir d’avoir pu vous offrir des informations, je déclare. Bonne journée seigneur.
Je claque des doigts, et je disparais. Avec mon prisonnier bien évidemment.

Une petite étincelle a réussi à m’atteindre. Le choc électrique me parcourt, et je tressaille. Une fois passé, il n’y a cependant plus aucun problème. Kalian apparaît devant moi à ma décision, s’émerveillant de l’endroit où il se trouve. Nous sommes sous l’Yggdrasil, l’arbre des mondes. Je ne m’amuse pas à lui faire une visite guidée de la caverne, j’ai autre chose à faire. Il me suit sans rechigner, mais avec cependant une pointe d’amertume dans le regard, sans doute à cause de la façon dont je le traite. Je me glisse dans la fente menant au côté grec. Je le réalise, en passant du froid à une température moyenne, que les couloirs sont en fait des passages interdimensionnels. Une fois arrivée, j’allonge la longueur de ma “laisse” (oui, je suis cruelle), et je pose les mains sur le nom de Gaïa. Je me concentre, et je puise dans l’immense pouvoir de la déesse-terre. Je visualise ma création, et le tourbillon sous mes pieds me prouve que j’ai réussi. Je m’exaspère à faire du fignolage, mais je ne compte pas être sans coeur pour mon prisonnier non plus. Au final, la maisonnette dans laquelle je me trouve a tout d’un appartement de luxe en plein coeur de Paris en 2010. Je sais de quoi je parle. J’enlève la chaîne au fils de Thor. Il me remercie d’un regard froid. C’est douloureux d’être traité en inférieur, je le sais aussi. Ça m’est arrivé pendant la majorité de ma vie. Je reste avec lui encore un petit moment, élaborant un sort complexe. Ma mère, qui était une wiccane, avait des dons spéciaux, qui, combinés, à ceux de mon père, ont donné un étrange mélange de puissance. Un peu à la Tara Duncan si vous voulez, mais avec des cheveux noirs, sans mèche blanche (ceux qui le lisent savent de quoi je parle). Le sort que j’élabore donc a un double effet. D’une part, il empêche le garçon de sortir de la maison, sauf avec mon autorisation. D’autre part, il lui permet d’écouter les conversations extérieures à son lieu de vie, mais ne lui permet pas de les répéter. Aucune information ne peut donc filtrer. Une dernière chose s’impose à ma conscience, que j’ai du mal à accepter. Je tente de la refouler, mais finalement, elle sort quand même.
- Kalian … je m’excuse. Pour tout ce que je fais.

La phrase, totalement incongrue, est passée toute seule. Je ne suis pas la seule à être ahurie. Un méchant sentimental ? On aurait tout vu !
Mais qu’est-ce qui me prend, par le sang de mes aïeux ?!

Je passe à nouveau dans la caverne nordique pour discuter avec mon père. Dans sa main gauche, il tient un sceptre à l’extrémité pointue. Un mélange d’argent asgardien, d’or impérial, et une dernière touche que je ne parviens pas à reconnaître tout de suite. C’est une boule d’énergie bleutée, insérée dans un espace vide, qui brille d’un éclat malsain. Le bleu me met la puce à l’oreille, ou à l’oeil en l’occurrence. Impression confirmée par l’apparition d’un cube dans la main droite du dieu, bleu lui aussi.
- Le cube cosmique et le sceptre ! Vous les avez retrouvés !
Mon petit cri de joie amuse l’homme (divin). Malgré mon formalisme, et le fait que je vouvoie mon père (au XXI° siècle tout de même), je suis contente. Avec ça, il est presque invincible. Oh, pour ceux qui ont encore l’image du film Thor et des Avengers en tête, je vous conseille de l’enlever tout de suite. La lumière qui irradie des deux objets est loin d’être inoffensive. J’y suis immunisée, mais je le sens, elle pousse les gens dans leur fond mauvais et fourbe.
Loki prend un autre sceptre, réplique exacte du sien, qui vient juste d’apparaître, et lui fait passer un peu du pouvoir du cube. Et me le tend, comme si de rien n’était.
Je récupère l’arme avec révérence, puis mon pragmatisme refait surface, et je passe mon doigt sur la boule. Je sens immédiatement son pouvoir, et à quel point son contact est tentateur.
- Fais attention, m’avertit-il tout de même, il y a assez d’énergie dans ce tout petit bout pour asservir dix dieux et cent sang mêlés en même temps. Après, il faut remplacer certains, et virer, parfois définitivement, les autres. Il est minuscule, par rapport à l’orginal, je te laisse imaginer ce que ça donne sur la totalité du Cube …
Je hoche la tête. Son pouvoir est totalement … immense. Il n’y a presque pas de limites. Je décide d’essayer ça tout de suite. Je demande au dieu de me transporter dans la montagne, où je sais que les demi-dieux survivants ont pris comme refuge contre moi. Il le fait, et dans un tourbillon d’ombre, je me retrouve face à une caverne. J’ai un petit élan sentimental pour mon père, qui a même pensé à me déposer juste devant. C’est mignon … Je rirais moi-même de ma bêtise si je le pouvais, mais un duo est en train de patrouiller juste sous mon nez, à cinq mètres. Dans ma cape verte, je fais une sacrée tache dans le paysage. Je me rends invisible, et, comme des traces de pas sans propriétaire pourraient attirer l’attention, je lévite légèrement. Toujours invisible, je change de mes vêtements, les traits de mon visage, ma voix, la couleur de mes yeux et de mes cheveux, je fais disparaître mes armes, mais les laisse à mon côté, et au final, je prends l’apparence d’une vielle femme perdue aux cheveu blancs, un bâton (mon sceptre) à la main, en vêtements d’hiver. Mon apparence de mamie de quatre-vingt dix ans fait que je me courbe, le dos voûté, et je m’appuie lourdement sur mon arme camouflée. Mes rides me font étrange, et je me fais une note mentale, disant que je dois récupérer l’immortalité, mais aussi la jeunesse éternelle. Je m’approche des deux, qui, totalement trompés par mon aspect de mortelle, m’invitent dans leur “campement”, qu’ils partagent avec quelques autres pour une durée indéterminée. Je souris mentalement, et veille à montre, bien à l’encontre de mes principes et habitudes, ma profonde reconnaissance à ces deux “enfants”, comme je les appelle.
Les survivants se sont déjà organisés comme au Camp. Certains patrouillent, d’autres gardent l’intérieur, s’entraînent, s’amusent … La vieille grand-mère que je suis lance un petit regard étonné, auquel mes guides répondent par quelque chose du style “c’est une colonie dans le style des anciens islandais”. J’acquiesce, totalement convaincue par ce qu’ils me disent. La grotte à laquelle ils me mènent est assez spacieuse, et se divise en deux couloirs, qui doivent être les dortoirs filles et garçons.
Le dîner en leur compagnie est animé, et je me prends à regretter que ça n’ait pas été comme ça avec moi quand j’étais pensionnaire. Je leur raconte mon histoire, celle d’une vieille femme qui avait deux enfants, qui sont morts dans un avion carbonisé en plein ciel par un éclair, il y avait quelques années de cela. Leurs enfants à eux, donc ses petits enfants, avaient eu une vie encore plus courte que leurs parents. Un jeu qui avait tourné au drame, une fête d’anniversaire sur les falaises, et un grand plongeon dans le vide. Je réussis même à verser quelques larmes. Ensuite, mon périple, afin de trouver la mort, que j’attends depuis longtemps. Ils hochent la tête, me montrant leur tristesse pour moi. Nous sommes installés autour d’un feu, et tout le monde mange du bouc rôti à la broche, avec du pain chaud. Je demande négligemment au chef, que j’ai appris être Ogaris:
- Tous les enfants sont rentrés ?
- Oui, merci de vous soucier d’eux.
Ses yeux, pourtant habitués, comme ceux de son père, aux illusions, ne détectent visiblement (haha) rien. Je souris mentalement à nouveau, comme souvent pendant la soirée. Environ une demi-heure après ma question, je lance un petit coup de magie négligent (et accidentel !) vers le plafond à l’entrée, qui tremble légèrement. Personne n’ayant rien remarqué, je me joins à la conversation, comme toute personne normale. Je réitère mon opération d’un petit jet vert, bien plus fort que le premier, un petit quart d’heures après, et là, pendant qu’ils sont en train de m’observer. Les roches tombent, bloquant l’entrée, que je sais être l’unique. Je laisse échapper un:
- Oooouuups … désolée …
puis, sur un ton bien plus moqueur:
- J’ai pas fait exprès, encore désolée.
Ils me regardent avec des yeux ronds. Ogaris se reprend vite:
- Qui êtes-vous ?
- Oh, allons, je ricane, ne me dis pas que tu m’as oubliée de sitôt. Et par pitié, ne me vouvoie pas, je n’ai même pas quarante ans … enfin, peut-être, techniquement parlant … mais bon.
Je laisse tomber mon masque, et un des garçons ne peut laisser échapper un petit cri:
- Encore toi ?!
- Tu ne croyais pas que j’allais vous laisser tranquilles, non ? Allons, j’imagine que personne n’a été aussi naïf …
Leurs mines déconcertées me font rire. J’aime bien m’amuser de cette façon, mettre le doigt sur les erreurs des gens, m’en repaître comme un vautour.
- Bon, je reprends, sérieuse, divisez-vous par origine.
Ils comprennent rapidement, et des petits groupes se forment vite. J’y retrouve tous les enfants des dieux principaux, sauf ceux de Thor.
- Maintenant, j’ordonne d’une voix douce qui ne souffre pas la contradiction, vous allez m’envoyer un représentant de chaque groupe. De préférence le meilleur d’entre vous. N’essayez pas de me tromper.
Je pioche dans ma réserve du cube cosmique un peu de pouvoir, pour analyser les forces et faiblesses des demi-dieux en face de moi. Heureusement pour eux, comme le confirme mon analyse, ce sont les meilleurs. Sinon, il y aurait eu des représailles.
- Bon, encore un grand élan de a gentillesse, je laisse aux autres la nourriture, et les laisse ici. Vous je pointe les représentants du doigt, suivez moi.
Je dégage un passage dans la roche, tout en m’enveloppant d’une bulle protectrice, et eux d’un sort de pistage. Je les récupérerai petit bout par petit bout s’il le faut. Nous sortons à la queue leu leu, et je referme la porte improvisée. J’utilise mon sceptre sur chacun d’eux, et, à mesure que leurs yeux deviennent bleu sombre, mon assurance passe au triomphe. Je sens un lien se créer, entre leurs esprits et le mien, comme un fil d’araignée qui se tisse. Il est très fin, plus qu’une aiguille, et pourtant assez solide.


Chapitre 5

D'ici peu, normalement, je devrais glisser quelques images de Loki, Anomédé telle que je l'imagine, et des autres personnages. J'espère que vous avez aimé le chapitre, et à samedi (normalement).
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 01 août, 2014 2:57 pm, modifié 1 fois.
vampiredelivres

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Re: Anomédé ou la Fin du Monde

Message par vampiredelivres »

Navrée si elle fait trop "Lokinette". C'est seulement momentané. ;)
Pour la paria, ben, elle a beaucoup souffert, donc à un moment, ça va faire "BOUM" ... :twisted:
Oh, mea culpa ! J'ai corrigé ça dans les prochains chapitres (je crois), mais j'ai dû le laisser dans celui-ci. Désolée. :oops:
dianabeth

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Re: Anomédé ou la Fin du Monde

Message par dianabeth »

J'ai trop l'habitude des héroine sympa qui veulent sauver le monde je crois parce que la Anomédé, elle est vraiment.. Je trouve pas le mot ;) :D J'ai l'impression qu'elle incarne le méchant qu'il ya dans tous les livres... Bref.. ça me déroute un peu mais ton histoire reste toujours aussi bien !! Poste vite la suite !! :D
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Re: Anomédé ou la Fin du Monde

Message par cerise14 »

J'adore!!! :mrgreen: :twisted:
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Re: Anomédé ou la Fin du Monde

Message par vampiredelivres »

dianabeth: Elle est sadique, cruelle, mauvaise, énervante, agaçante, destructrice, maléfique, machiavélique, folle, etc ...?
C'est vrai qu'en général, c'est du style "Oh, x va détruire le monde, il faut que je l'en empêche !" Ben ici, c'est plutôt: "Mince, ils ne me laissent pas détruire le monde, je vais devoir faire pire que prévu !" :D
En fait, je voulais présenter un autre point de vue de l'histoire que celui des "classiques". C'est pourquoi j'ai choisi Ano. Après, il y aura peut-être un jour une suite avec le PDV de Kalian avant qu ... J'en dis trop la. :oops: Bref.
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Re: Anomédé ou la Fin du Monde

Message par vampiredelivres »

Hey !

Désolée pour le petit retard, mais mon chapitre n'était pas prêt, donc je n'ai pas pu poster hier. Je vais essayer d'être à l'heure mercredi, mais je ne promets rien. Désolée. :oops:
Bref, comme me l'a signalée Flamboyante, Ano ressemble trop à Loki, donc j'ai essayé de modifier un peu. Et comme vous allez voir au détour d'une ou deux phrases, elle a un égo surdimensionné ... :lol:

Bref, voici le chapitre.

Chapitre 5 *Corazon loco*.


De retour dans ma grotte, avec mes neuf aides, je les laisse s’installer, avec le pouvoir de la déesse terre grecque, pendant que j’assiste à un débriefing entre les trois dieux alliés.
- Je suis resté inactif pendant les derniers jours, comme demandé, marmonne Seth. Ça ne me plaît pas, mes les autres ont eu l’air de tomber dans le panneau.
Le grec répond dans la même tonalité, qui est assez maussade:
- Je me suis fait discret, et je suis certain d’obtenir le soutien de mes fils. Et j’ai repêché ça pour toi dans les rayonnages de ma bibliothèque.
Il me tend une grande fiole contenant un liquide brun mordoré. Je l’ouvre, et une vapeur soporifique s’en échappe. Je reconnais tout de suite la substance mythologique. Le sang d’Hypnos. Je touche ma poche, qui renferme un autre liquide tout aussi dangereux, qui est le sang de Morphée. Combinés ensemble, ces deux élixirs forment un mélange mortellement fort, assez pour endormir par quelques gouttes chacun des dieux majeurs de toutes les mythologies. J’ai décidé de faire cette alchimie plus tard.
- Seigneur Hadès, je vous en suis très reconnaissante.
Mon père hoche la tête, satisfait. Je pense qu’il sait lui aussi ce que je mijote, et il m’envoie un petit sourire carnassier, que je lui retourne avec joie.
Je reprends la parole, tout en entamant une petite discussion mentale avec mon père
- Je pense qu’il est temps de passer à l’action.
- J’ai “enlevé” des représentants de chaque dieu.
- Comment ? demande Hadès.
-Je pense qu’il est temps d’affaiblir vos ennemis. Cela dit, avant, j’ai une dernière question. Etes-vous certains de vouloir vous allier à nous ?
- J’ai vu, ma fille. Ils te serviront bien. Par contre, je crois que mon neveu voudrait te dire quelque chose.
J’acquiesce, et, répondant à ma question à voix haute, Seth et Hadès font de même.
- Je n’ai rien à perdre, et tout à gagner, gronde le dieu à tête de chacal.
- Tout comme moi. Ça fait trop longtemps que je vis dans les Enfers.
J’y vois une occasion de glisser une perche à la Anomédé:
- Les morts vous obéissent, n’est-ce pas ?
Il hoche la tête, et son regard s’éclaire.
- Ce sera un excellent moyen de faire paniquer les mortels, surtout s’ils sont armés de façon humaine.
- Je pense, gronde Seth, que l’humanité n’a plus rien à faire dans ce monde d’ailleurs.
Je ne montre pas ma satisfaction, et je laisse les dieux discuter entre eux des modalités, tout en restant sur place, pour communiquer avec mon père dans le même temps.
- Je vais préparer l’élixir de Morphos et discuter avec Kalian. Vous devriez passer des alliances avec vos fils, libérer les géants et les morts.
- D’accord, ma démone.

Je lui suis reconnaissante de ne pas m’appeler “mon ange”, ça ne m’aurait pas convenu.
- J’espère que tu as conscience que je suis censé être tué par Heimdall, pas vrai ?
- Ne vous inquiétez pas, père, sans ses forces magiques, et sa force physique, il ne pourra rien contre vous.

Je me lève du siège que j’avais fait apparaître pas très longtemps auparavant, je récupère mes armes, et je file vers l’Arbre de Vie. Cela dit, je décide de fouiller un peu. Mes nouveaux alliés (demi-mortels) me laissent passer sans commentaire. En passant dans une faille, je fouille autour de moi pour trouver ce que je cherche. Mon bonheur finit par être comblé, et je trouve une faille annexe, qui mène, par un tout petit tunnel (où je dois me transformer en serpent pour pouvoir passer) à une grande caverne bien en dessous des autres. Ce lieu n’est qu’une déduction qui vient de mon brillant esprit, pourtant, il existe. Un arbre aux dimensions totalement inimaginables se dresse devant moi. Le tronc a selon moi les dimensions de Paris (sans sa banlieue et autres communes). Trois branches en partent. Une qui file vers la grotte grecque, une autre vers l’égyptienne, et une dernière vers l’Yggdrasil. D’accord. Donc, ça, ce que j’ai devant moi, me permet de puiser dans les forces de tous les dieux réunis, sans avoir à courir de caverne en caverne. Et la source primaire, c’est le Chaos.
J’y reviendrai plus tard. Une discussion avec Kalian m’attend.

Je remonte en vitesse, et je fonce vers la maison de terre. Mon empressement m’étonne moi-même. Je fais taire mes pensées, et pénètre dans ma construction. Le fils de Thor m’y attend, patient.
- Je me demandais quand est-ce que tu comptais venir.
- Tu voulais me dire quelque chose ?
Je vais droit au but, mais surtout parce que je n’ai pas que ça à faire.
- Oui.
- Je t’écoute.
Je m’assieds sur une chaise, et m’appuie négligemment sur la table. Il prend la même position que moi, et commence.
- J’ai beaucoup de choses à dire. Tout d’abord, je sais que j’ai commis des erreurs. Beaucoup, au cours de toute ma vie. Toi, tu es ce qui me tient le plus à coeur, je vais donc traiter ce sujet en premier. Je me suis targué de t’avoir prise dans mes filets, de t’avoir rendue amoureuse de moi, pourtant, c’est tout l’inverse. Quand tu as enlevé ta capuche, dans le réfectoire, j’ai cru avoir un arrêt cardiaque. Si je t’ai défiée, c’est parce que je sentais que tu le voulais, et tout en moi désirait te faire plaisir. Je t’aime, Anomédé Laufeyson, je t’aime et je t’admire, par dessus tout ce qui existe.
Il reprend son souffle.
- J’ai réfléchi, au cours de ma petite captivité. Le danger de tes actes, et la punition qui s’en suivra si tu échoues m’hérissent les cheveux sur ma tête. Je n’arrive pas à aligner deux pensées cohérentes quand j’y réfléchis. Tu as besoin d’un allié conscient, qui saura t’arrêter si tu dépasses certaines limites, parce que tu risques d’en faire trop. Je peux être cet allié. J’aimerais t’aider autant que je le pourrai. La destruction et le carnage ne sont pas pour moi des sources d’horreurs, mais je sais les modérer, contrairement à toi. J’aimerais donc être cet allié.
Je ne bouge pas, touchée au plus profond de moi. Sans savoir les dommages qu’il a causés dans mon coeur, il continue:
- Enfin, je suis prêt, en m’alliant avec toi, à me retourner contre mon père. Et je sais que ma belle-mère en a assez de lui aussi. Elle m’a parlé, ainsi qu’à Selvigia, il y a peu. Elle savait que tu reviendrais, avec ton père. Elle l’a aimé. Sif a aimé Loki. Et les actes de Thor étaient trop pour elle. Elle est prête à vous aider, autant que possible. Tout comme moi.
Je réfléchis à ses paroles. Puis déclare:
- Je veux bien t’accorder le bénéfice du doute.
Je lève le sort qui l’empêche de sortir de la maison. Il le sent, mais, avant qu’il ne passe la porte, je lui lance:
- Tu risques de tomber sur un ou deux copains qui sont à mon service.
- D’accord.
Il s’arrête au milieu de son second pas en voyant ses anciens amis, totalement possédés par le Cube.
- Un ou deux, n’est-ce pas ?
Je ris, pendant qu’il observe les neuf demi-dieux affairés à quelque plan étrange. Il y a les filles: d’Odin, Luka, de Frigg, Anya, de Freyja, Makane, de Tyr, Nulea et d’Heimdall, Onlaia ainsi que les fils de Baldr, Arsif, de Freyr, Rian, de Njörd, Kylan et de Sif, Sanhexen. Le dernier ressemble particulièrement à Selvie, mais je ne commente pas. Kalian les examine tour à tour, puis se tourne vers moi, comme s’il attendait mes ordres. Je commence d’un ton assuré:
- Votre objectif actuel est de mettre la pagaille un peu partout dans le monde. Pour cela, je veux que vous vous répartissiez la tâche. Seth s’occupe de l’Afrique et de l’Australie, Hadès des deux côtés de l’Amérique, vous prendrez donc l’Eurasie. Faites régner la terreur, jusqu’à ce que que les armées de fantômes arrivent. Elles vous remplaceront ensuite.
Ils hochent tous la tête en récupérant leurs armes. Kalian me suit, tandis que je file vers mon labo, que j’ai installé dans une maisonnette personnelle. Je sors mes deux fioles, qui brillent d’un éclat un peu macabre. Je prends un grand récipient, ainsi qu’un grand paquet de seringues hypodermiques. Je mélange les deux liquides dans le récipient, tout en faisant autre chose de mon autre main. Je prépare ensuite une pincée de poudre verte, l’essence de Loki, et une autre de poudre bleue, qui vient du Cube. Je m’amuse, ayant largement le temps, à y mêler des herbes aromatiques, des plantes, des parfums, etc …
La préparation terminée, je la verse dans mes seringues, que je place dans un compartiment à côté de mon revolver. Bien sûr, ce dernier ne tire pas de balles performantes, mais exactement ce que je viens de charger. Après une petite hésitation, je confie une copie de mon arme et la moitié des fléchettes à Kalian. En y ajoutant un avertissement personnel:
- Si tu utilises ça sur moi, je te tue. Et je peux te prévenir tout de suite, elles n’auront aucun effet sur moi, j’ai fait attention en faisant la préparation.
Il hoche la tête:
- Compris chef.

Je me glisse à nouveau vers la faille nordique, encore une fois seule, ou plutôt, presque. Kalian m’accompagne, et en semble ravi. Je pose une main sur le tronc, et j’appelle mentalement la déesse que je veux voir. Je touche enfin son esprit, et lui demande de venir.
Le temps que mon souhait se réalise, je lisse mes cheveux, change un peu ma tenue pour quelque chose de plus guerrier. Il faut dire que jusqu’alors, j’étais vêtue comme d’habitude, t-shirt et cape verts, pantalon et bottines noirs. Pour changer, je me glisse dans une armure or que je modèle en une réplique exacte de mon corps.
Sif apparaît dans un scintillement argenté qui me fait mal aux yeux. Je mets ma main gantée en visière, et observe la belle déesse de la guerre. Elle est habillée comme moi, en pied de cap, à part que son armure à elle est blanche. La femme de Thor considère son beau-fils d’un air soupçonneux, puis reporte son regard vers moi. Elle me dévisage d’un faisceau brun-vert qui me fait tellement penser à Selvie que ça en devient douloureux. Je me force à rester impassible. Elle me lance finalement un:
- Anomédé, fille de Loki. C’est un plaisir de te rencontrer. Ça fait bien longtemps que j’ai entendu parler de toi.
Stupéfaite par son ton chaleureux, je me réfugie dans ma barrière classique, qui est l’ironie:
- Si quarante ans sont longs pour vous, qu’en serait-il pour l’éternité ?
Elle me sourit légèrement, et me couvre d’un regard appréciateur:
- La langue aussi acérée qu’on me l’avait décrite. Tu es le portrait craché de ton père.
J’y vois une occasion en or pour déstabiliser:
- A propos de lui … c’est vrai ce que Kalian ici présent m’a raconté ?
La flèche n’atteint malheureusement pas son but. Bon, étant une quasi-Walkyrie, le contraire m’aurait étonnée, mais c’est tout de même légèrement rageant de voir que mes attaques n’ont aucun impact, et sont écartées d’une pichenette.
- Je m’expliquerai en face à face avec lui. Le plus important pour toi est, je pense, que tu aies une alliée, non ?
Je reconnais ma défaite, et je baisse les bras.
- Vous avez raison. Néanmoins, me ferez-vous donc l’honneur de me laisser vous conduire à lui ?
Kalian me lance un regard d’avertissement du style “Alerte rouge, tu dépasses les bornes”, mais je l’ignore. J’offre, ô ironie du sort, mon plus angélique sourire à la déesse, qui me le rend, tout aussi malicieuse, et me suit avec un grand sourire. Elle ne voit pas ma main, posée sur mon revolver, au cas où.
Parvenus à la grotte, j’observe la réaction de Loki. Ses yeux s’éclairent, une ombre de joie visible seulement pour moi apparaît sur son visage. J’entraîne Kalian avec moi, et nous nous retirons. Je lance tout de même à mon père un commentaire mental “à la Anomédé”:
- Je vous laisse discuter, les tourtereaux.


Chapitre 6

Je me rends maintenant compte que je n'ai pas été très claire sur les noms des demi-dieux possédés, donc voici la liste:
- Luka (fille d'Odin)
- Anya (fille de Frigg)
- Makane (fille de Freyja)
- Nulea (fille de Tyr)
- Onlaia (fille d'Heimdall)
- Arsif (fils de Baldr)
- Rian (fils de Freyr)
- Kylan (fils de Njörd)
- Sanhexen (fils de Sif)

Et une dernière explication, en espagnol, "corazon loco" signifie "coeur fou". Je pensais le titre approprié. ;)
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 01 août, 2014 2:57 pm, modifié 3 fois.
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