c'est énorme !!!Anomédé - La Fin du Monde [fantastique/magie] [Terminée]
-
cerise14
- Messages : 1078
- http://tworzymyatmosfere.pl/poszewki-jedwabne-na-poduszki/
- Inscription : lun. 20 mai, 2013 9:22 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde
Waouh elle est resté 2 ans dans le coma c'est énorme !!!
c'est énorme !!!-
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde
Un peu énorme, oui. Mais t'inquiète, elle a toujours un moyen pour remédier à ce genre de situations.cerise14 a écrit :Waouh elle est resté 2 ans dans le coma
-
dianabeth
- Messages : 1050
- Inscription : sam. 31 août, 2013 3:11 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde
Ça explique pas mal de chose pour Artémis 
Sauf que je comprends pas qu'elle ait laissé Apollon.. 
Hu.. je suis de l'avis de Flamboyante pour l'elfe noir ( énorme trou de mémoire sur son nom 
) et dis donc Kalian est pas mal, dommage que ce soit un traitre... 
Pareil pour Ano, j'adore la photo 
Poste vite la suite !
Sauf que je comprends pas qu'elle ait laissé Apollon.. Hu.. je suis de l'avis de Flamboyante pour l'elfe noir ( énorme trou de mémoire sur son nom ) et dis donc Kalian est pas mal, dommage que ce soit un traitre... Pareil pour Ano, j'adore la photo Poste vite la suite !-
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde
Nan, sérieux ? Artémis s'explique. Pour Apollon, ben, disons qu'après son plongeon dans le monde des rêves avec l'élixir, elle ne pouvait plus rien pour lui.dianabeth a écrit :Ça explique pas mal de chose pour Artémis
Il s'appelle SHEIDAN !!!!
Dommage, ouais ... il va revenir quand même. Merci, la suite, la voilà, juste en dessous. -
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde
Alooors, voici la suite. Miss inconnue se présente, et Ano va vivre une expérience assez ... désagréable. Comme quoi la famille est dangereuse parfois !
Chapitre 11 *La famille et l’armée partent en vadrouille*.
- Aeeemmm …
Mon cerveau tourne à cent à l’heure pour décoder la phrase que la fille en face de moi vient de prononcer. Et analyse en même temps tout ce qui se passe. Une chape d’ombre recouvre son ventre, et quelques secondes plus tard, le coup profond que j’ai porté n’est plus qu’une blessure bénige. Le décodage, lui, avance doucement. Puis, tout se met en place. La chape d’ombre, le fait qu’elle ne se vide pas de son sang, ou de son Ichor, actuellement, sa tenue, noire comme la mienne, et enfin le “soeurette”.
Puis, je pique une mini-crise.
MAIS C’EST LA JOURNÉE OU QUOI ???
QU’EST-CE QU’ILS ONT TOUS À DÉBARQUER COMME ÇA ??? ON PEUT PAS SE REPOSER TRANQUILLE MAINTENANT ???
Bon, bien sûr, je n’ai pas hurlé comme je l’aurais voulu, les mots ont simplement résonné dans mon esprit avec assez de force pour soulever un éléphant. Je me force, en respirant profondément, à reprendre mon calme apparent, avant de pouvoir placer un mot. Je souffle un bon coup, avant de répondre:
- Désolée … soeurette. Je suis un peu sur les nerfs depuis que je me suis réveillée.
- Oui, c’est ce que je me disais. D’ailleurs, tu sais que j’ai failli t’accueillir dans mon royaume pendant un certain temps. Comme pensionnaire permanente, évidemment.
Je retiens une grimace. Sympathique façon de me dire que j’ai failli mourir …
Bon, au cas où certains n’auraient pas compris, la fille en face de moi est ma demi-soeur, Hel, la reine du Royaume des Morts. Une équivalente de la Perséphone grecque, sauf qu’elle n’a pas de mari. Je me force à répliquer avec gentillesse:
- Merci quand même de me l’avoir proposé, mais je vais décliner encore un peu … - jusqu’à ce que je trouve les pommes de jouvence …
Elle rit en entendant la réponse. Puis, elle reprend, sérieuse:
- Bon, c’est pas tout d’échanger des civilités, mais tu as du boulot ma chérie.
Je lui adresse un petit regard noir pour la convaincre de ne pas m’appeler comme ça, ce qu’elle fait quand même.
- J’ai deux ou trois petites choses à te montrer, chérie. Il faudrait que tu descendes.
- Deux ou trois petites choses comme quoi par exemple ?
- Eeem, laisse-moi réfléchir …
Je proteste mentalement. Cette fille - appelons la une déesse - me vole mes répliques ! Je contiens mon envie de meurtre sous un masque d’attente polie que j’ai le plus grand mal à conserver.
- Alors, voyons voir … il y a les géants, mais c’est déjà fait à ce qu’il paraît, les nains et les elfes noirs aussi - le premier n’a pas réussi, chérie - Surt, c’est réglé, les alliés aussi … Mais il y a une bonne vingtaine d’entités que tu n’as pas compté dans tes calculs …
- Qui donc ? je demande, curieuse cette fois-ci.
- Been, les Titans grecs, le Apophis égyptien, bref, ce genre de personnes quoi … Et puis il y a moi.
- Moui …
Je décide de l’énerver un peu, comme elle l’a fait pour moi:
- En ce qui concerne les premiers, ça va … mais la dernière, je sais pas …
Son visage prend un air glacial:
- Fais attention ma petite, je pourrais fort influencer la balance … Cet imbécile d’Hadès n’est pas le seul à contrôler les morts, et il ne dirige certainement pas les miens. Hors, j’ai sous mes ordres les millions de la Première et Seconde Guerre Mondiale. N’essaie pas d’avaler quelque chose de trop gros pour toi …
Elle laisse planer un silence lourd de menaces. J’analyse à nouveau ses paroles. Puisque les dieu n’ont eu aucun intermède demi-divin, Hel n’a pas pu récupérer ses pouvoirs. Elle doit donc les tirer d’un autre endroit. J’ai comme l’impression qu’en fait, sa force vient du nombre de ses sujets. Mince alors ! J’ai le sentiment de m’être faite une ennemie. Pas que je n’apprécie pas, une vie exempte d’ennemis est ennuyeuse à souhait, mais là, c’est du Ragnarök dont on parle, tout de même ! Je réfléchis à un moyen diplomatique d’arranger les choses.
- Je suppose que dire que je plaisantais et m’excuser n’influencera pas la balance ? j’ose d’une voix que je veux timide.
Elle semble s’adoucir, et hoche la tête.
- Excuses acceptées. Si on y allait ?
- Tu me donnes deux secondes ? Je ne vais pas me balader devant Apophis en robe de soirée quand même …
- Mouais, sans doute.
Je remets en place mon épée, et je sors du bureau. Flûte, j’aurai encore beaucoup de choses à faire en rentrant, et ça va empirer si je passe du temps chez les morts ! Rhaah, c’est pas mon jour !
Je retire d’un geste vif ma robe, et je fais apparaître mes anciens vêtements (lavés et séchés façon elfique) directement sur mon corps. Je défais aussi ma queue de cheval, et laisse mes cheveux flotter. Puis, je reviens dans le bureau.
- On y va ? je demande.
- J’allais et poser la question.
Elle me tend la main, et je la prends sans hésitation apparente. Nous disparaissons dans un tourbillon noir.
Nous ressortons au bord d’une rivière à l’eau sombre comme la nuit. Le clapotis ne m’inspire aucune confiance, et je préfère faire attention. Une tombe sépulcrale se dresse devant nous. La déesse me fait signe d’avancer. J’érige un bouclier, au cas où elle tenterait une quelconque fourberie. Le lieu me semble malsain, bien loin de ce que j’apprécie dans le concept du mot “ombrageux”, ou “ténébreux”. Là, c’est plutôt style chair de poule, et sueurs glaciales. Un vent mauvais me gifle le visage, et je touche avec un frisson la pierre. Aussitôt, quelque chose semble s’infiltrer dans mes pensées, se glisser insidieusement dans les failles de ma conscience pour les explorer avec avidité. Ce quelque chose n’a pas de forme précise, ça semble être des voûtes de fumée éparses, qui ondulent doucement, mais j’arrive à rassembler tout mon esprit dans une boule compacte protégée par un grand mur. L’entité s’acharne d’abord sur plusieurs faces en sifflant, puis se rassemble en une grande forme sinueuse, qui percute mes protections avec la force d’un bélier. Le choc mental se fait ressentir physiquement, et je tressaille. La voix de la créature semble émerger de son ombre, mauvaise, et pourtant un tantinet admirative:
- Qui est-tu ? Que viens-tu faire devant ma prison ?
Je halète, tellement la force déployée pour passer mes remparts est intense.
- Seigneur, je suis Anomédé, la fille de Loki Laufeyson.
La pression se retire soudain, et une onde de surprise me traverse, venant des ténèbres.
- Une servante du mal, vraiment ?
La voix est tellement désagréable que j’en ai la nausée. Je ne me suis pas retrouvée face à un tel pouvoir depuis bien longtemps. Elle égale presque la force de l’Arbre egyptien. La panique m’envahit peu à peu, et je choisis mes mots avec soin:
- Oui, je suis une servante du mal, mais aussi une guide des ombres, chef de la révolte et instigatrice du Chaos.
- Voyez-vous ça ? Et pourtant, on me dit souvent que je suis le Chaos.
La voix se teinte d’ironie accusatrice.
Whoups, marche arrière.
- Vous êtes le chaos personnifié, seigneur. Je ne suis qu’une pâle représentation à côté de vous, mais assez pour terrifier la population terrienne.
- Les terriens … Ces viles créatures des dieux ! Ah, si seulement je pouvais les détruire …
Je vois tout de suite l’occasion.
- Eh bien, seigneur Jörmungard, ou Apophis, comme vous préférez, il se trouve qu’il est possible que vous ayez une chance …
Je me retire après une très longue discussion. Hel m’envoie un demi-sourire, et semble assez rassurée:
- J’ai cru que tu allais finir en petit tas de cendres.
J’observe mes mains, qui ont commencé à fumer. Elle a raison, encore quelques minutes et j’aurais terminé en combustion spontanée. Mon esprit gardera les traces du passage de mon demi-frère encore longtemps. Apophis et Jörmungard sont en fait la même chose, ce qui fait que leur pouvoir est bien plus puissant que celui des monstres normaux. J’ai réussi l’impossible, avec lui. Le faire plier, et surtout, le convaincre de rester tranquillement dans son trou pour le moment. Cela dit, une idée me vient. La bestiole est trop dangereuse pour le monde, et pour nous dans le même temps. Je pense que mon père ne m’en voudra pas trop si je mets un serpent géant destructeur hors d’état de nuire après les combats …
Bref.
Ma soeurette m’attrape la main, et nous disparaissons à nouveau. Je pense aux Titans pendant le trajet. Je ne les aime pas, mais alors là, pas du tout. Mais ils peuvent nous être utiles. Parce que si Kalian, avec son esprit loyal et honorable, a fait ce à quoi je pense, les dieux ne seront pas totalement démunis. Et ça ne m’arrange pas. Mais tant pis. La diplomatie et un élixir pourront régler beaucoup de choses. Et j’espère pouvoir faire un peu de bazar de l’intérieur des rangs. Je n’ai pas besoin d’armée de demi-dieux pour vaincre, mais si on en enlève un peu, ce sera toujours mieux. Non ?
Je révise rapidement qui sont les titans disponibles et prêts à se battre. Remarque, il n’y en a plus beaucoup …
Coéos, le titan du fonctionnement des Zodiaques … mmhm, ça pourrait le faire. Il doit être légèrement énervé d’avoir été enfermé dans le Tartare pendant quelques siècles. Krios … tué par Jason si je ne me trompe pas. Ou plutôt mis en pièces détachées, donc hors-jeu. Cronos, maître du Temps, c’est mort pour compter sur son aide, il doit être en train d’essayer de localiser les milliards de poussières qui le composent, Hypérion, seigneur de la lumière, a été détruit par Percy. Japet titan de l’Ouest, aucune idée sur son stade, et Océanos doit se terrer quelque part dans les profondeurs sous-marines. Les Titanides, je n’espère pas grand chose, pendant la Titanomachie, elles ont plus aidé les dieux que leurs frères, donc c’est fichu. Il reste aussi les géants. Là, ça peut devenir intéressant. Techniquement parlant, ce sont mes cousins germains. Et les cousins de mes oncles par la même occasion. Bref, pour en revenir à nos moutons, qui ne sont pas les liens familiaux, les géants ont perdu une fois parce que les dieux et leurs enfants ont fait une alliance. Chaque géant ne pouvait être tué que par un dieu et un demi-dieu d’après ce que je me souviens.
Ma réflexion se prolonge tellement que Hel est obligée de me secouer pour me dire que nous sommes arrivées, et que je fais face à Japet. Nous sommes donc dans les profondeurs du Tartare, où même Hadès ne s’aventure pas. D’ailleurs, la déesse des morts est encore plus pâle qu’à l’ordinaire. Le Titan me salue d’un signe de tête bref, et pour une fois, je laisse parler ma soeur.
Je n’ai pas envie de retranscrire toute la conversation. En traduction rapide, ça a été long, et très désastreux. Le seul titan valide a décidé de ne pas participer. Et les géants nous ont fait passer par son intermédiaire que eux non plus. Donc, un petit problème se pose. Mais ce n’est pas très important, parce que je découvre en ce moment même ce que ma chère demi-soeur a préparé. Et c’est vraiment très intéressant.
Je fais face à une armée de morts, qui me salue à la façon nazie. Un rugissement unique monte des rangs:
- Heilun Demoness !
Je le traduis automatiquement. Ça pourrait être “Heil Dämonin” en allemand, ou “Salut Démone” en français. Les épées, boucliers, lances, fusils, mitraillettes, lance-flammes, etc ... se lèvent dans un même mouvement. Hel m’explique avec un sourire satisfait:
- J’ai réutilisé les techniques Allemandes. Ça m’a pris les deux années où tu as été endormie, mais j’en ai fait une armée surentraînée. Rien qu’avec la première et la seconde guerre mondiale, tu as une armée d’environ 100 millions de morts. Armés, bien sûr.
- Et Hadès ?
- Il doit avoir à peu près la même chose que moi, c’est à dire un tiers des morts depuis l’avènement des mythologies. Il semblerait qu’au total, il y ait eu environ 108 milliards d’hommes jusqu’à aujourd’hui sur la planète. Ce qui fait 36 milliards de morts dans chaque monde des morts. A l’à-peu-près, bien sûr. Et crois moi, je n’ai aucune envie de faire un recensement en ce moment.
Je lui souris. Mes plans s’annoncent très bien partis. J’ai le soutien de Surt, des Elfes Noirs, des Géants nordiques, d’Apophis, de six dieux surpuissants, de quelques centaines de milliards de morts, et la force du Cube cosmique et d’un élixir quasiment mortel, face aux dieux dépossédés de leurs pouvoirs.
La guerre sera bientôt sur le point de commencer.
Hors-série: Kalian Odinson, Journal
Elle est vraiment cinglée cette fille parfois, non ? Et je rajoute une ou deux photos pour vous faire plaisir.
Hel
Thor
Anomédé
Chapitre 11 *La famille et l’armée partent en vadrouille*.
- Aeeemmm …
Mon cerveau tourne à cent à l’heure pour décoder la phrase que la fille en face de moi vient de prononcer. Et analyse en même temps tout ce qui se passe. Une chape d’ombre recouvre son ventre, et quelques secondes plus tard, le coup profond que j’ai porté n’est plus qu’une blessure bénige. Le décodage, lui, avance doucement. Puis, tout se met en place. La chape d’ombre, le fait qu’elle ne se vide pas de son sang, ou de son Ichor, actuellement, sa tenue, noire comme la mienne, et enfin le “soeurette”.
Puis, je pique une mini-crise.
MAIS C’EST LA JOURNÉE OU QUOI ???
QU’EST-CE QU’ILS ONT TOUS À DÉBARQUER COMME ÇA ??? ON PEUT PAS SE REPOSER TRANQUILLE MAINTENANT ???
Bon, bien sûr, je n’ai pas hurlé comme je l’aurais voulu, les mots ont simplement résonné dans mon esprit avec assez de force pour soulever un éléphant. Je me force, en respirant profondément, à reprendre mon calme apparent, avant de pouvoir placer un mot. Je souffle un bon coup, avant de répondre:
- Désolée … soeurette. Je suis un peu sur les nerfs depuis que je me suis réveillée.
- Oui, c’est ce que je me disais. D’ailleurs, tu sais que j’ai failli t’accueillir dans mon royaume pendant un certain temps. Comme pensionnaire permanente, évidemment.
Je retiens une grimace. Sympathique façon de me dire que j’ai failli mourir …
Bon, au cas où certains n’auraient pas compris, la fille en face de moi est ma demi-soeur, Hel, la reine du Royaume des Morts. Une équivalente de la Perséphone grecque, sauf qu’elle n’a pas de mari. Je me force à répliquer avec gentillesse:
- Merci quand même de me l’avoir proposé, mais je vais décliner encore un peu … - jusqu’à ce que je trouve les pommes de jouvence …
Elle rit en entendant la réponse. Puis, elle reprend, sérieuse:
- Bon, c’est pas tout d’échanger des civilités, mais tu as du boulot ma chérie.
Je lui adresse un petit regard noir pour la convaincre de ne pas m’appeler comme ça, ce qu’elle fait quand même.
- J’ai deux ou trois petites choses à te montrer, chérie. Il faudrait que tu descendes.
- Deux ou trois petites choses comme quoi par exemple ?
- Eeem, laisse-moi réfléchir …
Je proteste mentalement. Cette fille - appelons la une déesse - me vole mes répliques ! Je contiens mon envie de meurtre sous un masque d’attente polie que j’ai le plus grand mal à conserver.
- Alors, voyons voir … il y a les géants, mais c’est déjà fait à ce qu’il paraît, les nains et les elfes noirs aussi - le premier n’a pas réussi, chérie - Surt, c’est réglé, les alliés aussi … Mais il y a une bonne vingtaine d’entités que tu n’as pas compté dans tes calculs …
- Qui donc ? je demande, curieuse cette fois-ci.
- Been, les Titans grecs, le Apophis égyptien, bref, ce genre de personnes quoi … Et puis il y a moi.
- Moui …
Je décide de l’énerver un peu, comme elle l’a fait pour moi:
- En ce qui concerne les premiers, ça va … mais la dernière, je sais pas …
Son visage prend un air glacial:
- Fais attention ma petite, je pourrais fort influencer la balance … Cet imbécile d’Hadès n’est pas le seul à contrôler les morts, et il ne dirige certainement pas les miens. Hors, j’ai sous mes ordres les millions de la Première et Seconde Guerre Mondiale. N’essaie pas d’avaler quelque chose de trop gros pour toi …
Elle laisse planer un silence lourd de menaces. J’analyse à nouveau ses paroles. Puisque les dieu n’ont eu aucun intermède demi-divin, Hel n’a pas pu récupérer ses pouvoirs. Elle doit donc les tirer d’un autre endroit. J’ai comme l’impression qu’en fait, sa force vient du nombre de ses sujets. Mince alors ! J’ai le sentiment de m’être faite une ennemie. Pas que je n’apprécie pas, une vie exempte d’ennemis est ennuyeuse à souhait, mais là, c’est du Ragnarök dont on parle, tout de même ! Je réfléchis à un moyen diplomatique d’arranger les choses.
- Je suppose que dire que je plaisantais et m’excuser n’influencera pas la balance ? j’ose d’une voix que je veux timide.
Elle semble s’adoucir, et hoche la tête.
- Excuses acceptées. Si on y allait ?
- Tu me donnes deux secondes ? Je ne vais pas me balader devant Apophis en robe de soirée quand même …
- Mouais, sans doute.
Je remets en place mon épée, et je sors du bureau. Flûte, j’aurai encore beaucoup de choses à faire en rentrant, et ça va empirer si je passe du temps chez les morts ! Rhaah, c’est pas mon jour !
Je retire d’un geste vif ma robe, et je fais apparaître mes anciens vêtements (lavés et séchés façon elfique) directement sur mon corps. Je défais aussi ma queue de cheval, et laisse mes cheveux flotter. Puis, je reviens dans le bureau.
- On y va ? je demande.
- J’allais et poser la question.
Elle me tend la main, et je la prends sans hésitation apparente. Nous disparaissons dans un tourbillon noir.
Nous ressortons au bord d’une rivière à l’eau sombre comme la nuit. Le clapotis ne m’inspire aucune confiance, et je préfère faire attention. Une tombe sépulcrale se dresse devant nous. La déesse me fait signe d’avancer. J’érige un bouclier, au cas où elle tenterait une quelconque fourberie. Le lieu me semble malsain, bien loin de ce que j’apprécie dans le concept du mot “ombrageux”, ou “ténébreux”. Là, c’est plutôt style chair de poule, et sueurs glaciales. Un vent mauvais me gifle le visage, et je touche avec un frisson la pierre. Aussitôt, quelque chose semble s’infiltrer dans mes pensées, se glisser insidieusement dans les failles de ma conscience pour les explorer avec avidité. Ce quelque chose n’a pas de forme précise, ça semble être des voûtes de fumée éparses, qui ondulent doucement, mais j’arrive à rassembler tout mon esprit dans une boule compacte protégée par un grand mur. L’entité s’acharne d’abord sur plusieurs faces en sifflant, puis se rassemble en une grande forme sinueuse, qui percute mes protections avec la force d’un bélier. Le choc mental se fait ressentir physiquement, et je tressaille. La voix de la créature semble émerger de son ombre, mauvaise, et pourtant un tantinet admirative:
- Qui est-tu ? Que viens-tu faire devant ma prison ?
Je halète, tellement la force déployée pour passer mes remparts est intense.
- Seigneur, je suis Anomédé, la fille de Loki Laufeyson.
La pression se retire soudain, et une onde de surprise me traverse, venant des ténèbres.
- Une servante du mal, vraiment ?
La voix est tellement désagréable que j’en ai la nausée. Je ne me suis pas retrouvée face à un tel pouvoir depuis bien longtemps. Elle égale presque la force de l’Arbre egyptien. La panique m’envahit peu à peu, et je choisis mes mots avec soin:
- Oui, je suis une servante du mal, mais aussi une guide des ombres, chef de la révolte et instigatrice du Chaos.
- Voyez-vous ça ? Et pourtant, on me dit souvent que je suis le Chaos.
La voix se teinte d’ironie accusatrice.
Whoups, marche arrière.
- Vous êtes le chaos personnifié, seigneur. Je ne suis qu’une pâle représentation à côté de vous, mais assez pour terrifier la population terrienne.
- Les terriens … Ces viles créatures des dieux ! Ah, si seulement je pouvais les détruire …
Je vois tout de suite l’occasion.
- Eh bien, seigneur Jörmungard, ou Apophis, comme vous préférez, il se trouve qu’il est possible que vous ayez une chance …
Je me retire après une très longue discussion. Hel m’envoie un demi-sourire, et semble assez rassurée:
- J’ai cru que tu allais finir en petit tas de cendres.
J’observe mes mains, qui ont commencé à fumer. Elle a raison, encore quelques minutes et j’aurais terminé en combustion spontanée. Mon esprit gardera les traces du passage de mon demi-frère encore longtemps. Apophis et Jörmungard sont en fait la même chose, ce qui fait que leur pouvoir est bien plus puissant que celui des monstres normaux. J’ai réussi l’impossible, avec lui. Le faire plier, et surtout, le convaincre de rester tranquillement dans son trou pour le moment. Cela dit, une idée me vient. La bestiole est trop dangereuse pour le monde, et pour nous dans le même temps. Je pense que mon père ne m’en voudra pas trop si je mets un serpent géant destructeur hors d’état de nuire après les combats …
Bref.
Ma soeurette m’attrape la main, et nous disparaissons à nouveau. Je pense aux Titans pendant le trajet. Je ne les aime pas, mais alors là, pas du tout. Mais ils peuvent nous être utiles. Parce que si Kalian, avec son esprit loyal et honorable, a fait ce à quoi je pense, les dieux ne seront pas totalement démunis. Et ça ne m’arrange pas. Mais tant pis. La diplomatie et un élixir pourront régler beaucoup de choses. Et j’espère pouvoir faire un peu de bazar de l’intérieur des rangs. Je n’ai pas besoin d’armée de demi-dieux pour vaincre, mais si on en enlève un peu, ce sera toujours mieux. Non ?
Je révise rapidement qui sont les titans disponibles et prêts à se battre. Remarque, il n’y en a plus beaucoup …
Coéos, le titan du fonctionnement des Zodiaques … mmhm, ça pourrait le faire. Il doit être légèrement énervé d’avoir été enfermé dans le Tartare pendant quelques siècles. Krios … tué par Jason si je ne me trompe pas. Ou plutôt mis en pièces détachées, donc hors-jeu. Cronos, maître du Temps, c’est mort pour compter sur son aide, il doit être en train d’essayer de localiser les milliards de poussières qui le composent, Hypérion, seigneur de la lumière, a été détruit par Percy. Japet titan de l’Ouest, aucune idée sur son stade, et Océanos doit se terrer quelque part dans les profondeurs sous-marines. Les Titanides, je n’espère pas grand chose, pendant la Titanomachie, elles ont plus aidé les dieux que leurs frères, donc c’est fichu. Il reste aussi les géants. Là, ça peut devenir intéressant. Techniquement parlant, ce sont mes cousins germains. Et les cousins de mes oncles par la même occasion. Bref, pour en revenir à nos moutons, qui ne sont pas les liens familiaux, les géants ont perdu une fois parce que les dieux et leurs enfants ont fait une alliance. Chaque géant ne pouvait être tué que par un dieu et un demi-dieu d’après ce que je me souviens.
Ma réflexion se prolonge tellement que Hel est obligée de me secouer pour me dire que nous sommes arrivées, et que je fais face à Japet. Nous sommes donc dans les profondeurs du Tartare, où même Hadès ne s’aventure pas. D’ailleurs, la déesse des morts est encore plus pâle qu’à l’ordinaire. Le Titan me salue d’un signe de tête bref, et pour une fois, je laisse parler ma soeur.
Je n’ai pas envie de retranscrire toute la conversation. En traduction rapide, ça a été long, et très désastreux. Le seul titan valide a décidé de ne pas participer. Et les géants nous ont fait passer par son intermédiaire que eux non plus. Donc, un petit problème se pose. Mais ce n’est pas très important, parce que je découvre en ce moment même ce que ma chère demi-soeur a préparé. Et c’est vraiment très intéressant.
Je fais face à une armée de morts, qui me salue à la façon nazie. Un rugissement unique monte des rangs:
- Heilun Demoness !
Je le traduis automatiquement. Ça pourrait être “Heil Dämonin” en allemand, ou “Salut Démone” en français. Les épées, boucliers, lances, fusils, mitraillettes, lance-flammes, etc ... se lèvent dans un même mouvement. Hel m’explique avec un sourire satisfait:
- J’ai réutilisé les techniques Allemandes. Ça m’a pris les deux années où tu as été endormie, mais j’en ai fait une armée surentraînée. Rien qu’avec la première et la seconde guerre mondiale, tu as une armée d’environ 100 millions de morts. Armés, bien sûr.
- Et Hadès ?
- Il doit avoir à peu près la même chose que moi, c’est à dire un tiers des morts depuis l’avènement des mythologies. Il semblerait qu’au total, il y ait eu environ 108 milliards d’hommes jusqu’à aujourd’hui sur la planète. Ce qui fait 36 milliards de morts dans chaque monde des morts. A l’à-peu-près, bien sûr. Et crois moi, je n’ai aucune envie de faire un recensement en ce moment.
Je lui souris. Mes plans s’annoncent très bien partis. J’ai le soutien de Surt, des Elfes Noirs, des Géants nordiques, d’Apophis, de six dieux surpuissants, de quelques centaines de milliards de morts, et la force du Cube cosmique et d’un élixir quasiment mortel, face aux dieux dépossédés de leurs pouvoirs.
La guerre sera bientôt sur le point de commencer.
Hors-série: Kalian Odinson, Journal
Elle est vraiment cinglée cette fille parfois, non ? Et je rajoute une ou deux photos pour vous faire plaisir.
Hel
Thor
Anomédé
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 01 août, 2014 2:51 pm, modifié 1 fois.
-
cerise14
- Messages : 1078
- Inscription : lun. 20 mai, 2013 9:22 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde
Waouh, son projet se concrétise, la guerre est sur le point de vraiment commencer 
enfin
enfin -
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde
Elle y travaillait depuis un bon bout de temps, mais là, elle a reçu l'aide nécessaire pour tout faire.cerise14 a écrit :Waouh, son projet se concrétise, la guerre est sur le point de vraiment commencer
-
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde
J'étais morte de rire devant ton comm, tu m'as tuée là !!! Et la fin, elle est juste mortelle !Flamboyante a écrit :vampiredelivres a écrit :Elle y travaillait depuis un bon bout de temps, mais là, elle a reçu l'aide nécessaire pour tout faire.cerise14 a écrit :Waouh, son projet se concrétise, la guerre est sur le point de vraiment commencer
Noms du (des) propriétaire(s) de l'entreprise : Hel et Anomédé Laufeyson
Associés récurrents : Seth, Groupe Elfes Noirs & Cie, Artémis, et divers
Services proposés par l'entreprise : Boucherie et massacre d'être humains, ne pas oublier !
Emplois précédents : Déesse nordique des morts et Belle au Bois Dormant en CDD Belle au bois dormant ... tu m'as tuée ...
Interview par André LeCon quel nom !!!
Mademoiselle Laufeyson, pouvez-vous nous dire ce qui vous a poussée à la création de l'entreprise ?
Anomédé Laufeyson : Une certaine ambiance, un conditionnement familial, je crois. Figurez-vous que dans la famille, c'était toujours à mes cousins de réussir. Maintenant, moi aussi je vais faire du grabuge. J'ai mon père qui serait tout prêt à répondre plus amplement à vos questions, si vous le désirez. Conditionnement familial ... n'importe quoi ! *regard d'ange*
Bien. Une petite déception quant à la réalisation de l'entreprise ?
A.L. : Venir en second sur les papiers officiels. Il faudra d'ailleurs que j'aie une discussion avec ma sœur à ce sujet. Et la morale la plus élémentaire me soufflerait de pleurer votre mort prochaine à tous, mais je n'ai pas de morale et cette interview ne sera jamais publiée. Une dernière question ? Pfff ...
Euh... oui. Pouvez-vous me répéter votre slogan, et... oh, mais voici Mademoiselle Hel ? Bienvenue !
Hel : Je vous remercie, Monsieur LeCon. Je tenais juste à faire une apparition pour récapituler notre slogan à la place de cette chérie : "Quelle que soit l'attente, toujours servi !" La vengeance est un plat qui se mange froid, certes, mais il n'en est que meilleur ! Et je tenais également à indiquer que tout opposant se verra attribuer un séjour à durée indéterminée à la Colonie du Repos Eternel. Dont vous faites partie, Monsieur Lecon.
Très honor... AAAAAAARGHHHH ! *gargouillements*
******************* Fin de l'émission pour cause d'Apocalypse. Veuillez patienter**************
-
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde
Ouais, le comm était pas mal, mais disons que ce n'était pas comme avec la petite cousine, où j'étais littéralement pliée de rire pendant dix minutes ... mais c'est pas mauvais.Flamboyante a écrit :vampiredelivres a écrit :J'étais morte de rire devant ton comm, tu m'as tuée là !!! Et la fin, elle est juste mortelle !Flamboyante a écrit :Noms du (des) propriétaire(s) de l'entreprise : Hel et Anomédé Laufeyson
Associés récurrents : Seth, Groupe Elfes Noirs & Cie, Artémis, et divers
Services proposés par l'entreprise : Boucherie et massacre d'être humains, ne pas oublier ! Ben oui, OK, mais ça passe pas sur les papiers officiels, ça !
Sauf contrainte d'une lame sur la gorge de l'administrateur
Emplois précédents : Déesse nordique des morts et Belle au Bois Dormant en CDD Belle au bois dormant ... tu m'as tuée ...
Interview par André LeCon quel nom !!!
Mademoiselle Laufeyson, pouvez-vous nous dire ce qui vous a poussée à la création de l'entreprise ?
Anomédé Laufeyson : Une certaine ambiance, un conditionnement familial, je crois. Figurez-vous que dans la famille, c'était toujours à mes cousins de réussir. Maintenant, moi aussi je vais faire du grabuge. J'ai mon père qui serait tout prêt à répondre plus amplement à vos questions, si vous le désirez. Conditionnement familial ... n'importe quoi ! *regard d'ange*
Bien. Une petite déception quant à la réalisation de l'entreprise ?
A.L. : Venir en second sur les papiers officiels. Il faudra d'ailleurs que j'aie une discussion avec ma sœur à ce sujet. Et la morale la plus élémentaire me soufflerait de pleurer votre mort prochaine à tous, mais je n'ai pas de morale et cette interview ne sera jamais publiée. Une dernière question ? Pfff ...
Euh... oui. Pouvez-vous me répéter votre slogan, et... oh, mais voici Mademoiselle Hel ? Bienvenue !
Hel : Je vous remercie, Monsieur LeCon. Je tenais juste à faire une apparition pour récapituler notre slogan à la place de cette chérie : "Quelle que soit l'attente, toujours servi !" La vengeance est un plat qui se mange froid, certes, mais il n'en est que meilleur ! Et je tenais également à indiquer que tout opposant se verra attribuer un séjour à durée indéterminée à la Colonie du Repos Éternel. Dont vous faites partie, Monsieur Lecon.
Très honor... AAAAAAARGHHHH ! *gargouillements*
******************* Fin de l'émission pour cause d'Apocalypse. Veuillez patienter**************
C'est un peu le but !
Et j'ai mis un autre commentaire sur ton mur.
Pas sur le même sujet, mais tu devrais rire quand même !
-
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde -> Chapitre 11
Bonsoir,
Etant donné que je suis en retard, j'ai tout de même écrit un hors-série pour vous faire patienter. Désolée pour le retard pris, mais j'ai eu une semaine de malade, sans pause. Donc, voilà ce que j'ai préparé pour vous.
Kalian Odinson,
Journal
Aussi loin que je me souvienne, on m’a toujours répété que les ennemis de mon père étaient mes ennemis. J’y croyais dur comme fer. Et j’ai éliminé tous ceux qui se mettaient en travers de mon chemin, toujours. Peu importe leur âge, leur origine, leurs croyances. Peu importe leurs sentiments, leur famille, leur amis. La mort a toujours été dans mes pas.
Mais il y en a une, ennemie de mon père, qui n’a pas suivi cette voie. Elle a un nom magnifique, qui reflète à merveille sa personnalité. Elle est belle, sublime même, envoûtante et captivante. Je ne peux pas me passer d’elle, même si je dois pour cela consentir à mille et un sacrifices. Elle est les ténèbres qui rendent la lumière existante, et pourtant en même temps la lumière qui écarte les ténèbres autour de moi. Elle illumine mon chemin, et rend plus sombre celui des autres.
Et je lui ai fait du mal. En la trahissant, comme un idiot. En écoutant ma raison, et non pas mon coeur. Aujourd’hui, je regrette. Mais le mal est fait. Elle ne m’acceptera sans doute plus jamais. Elle n’est pas de ceux qui pardonnent et oublient. Sa haine sera sans doute tenace, elle sera rancunière. Mais je m’en moque. Le pire, c’est que je sais qu’elle va réussir. Et je sombrerai peut-être dans les ténèbres en la voyant dans les bras d’un autre. Mais enfin, si je dois tomber, et je tomberai certainement, même si c’est par mon propre bras, je me souviendrai au moins que j’ai essayé d’obtenir la plus belle chose au monde, l’amour de celle qui était désignée comme ma pire ennemie. Et que j’ai été à quelques pas de réussir, avant qu’un brusque virage ne m’entraîne ailleurs.
J’espère, en dernier lieu, que Hel m’accueillera dans son royaume. Que je ne sombrerai pas dans les ténèbres obscures de l’oubli. J’ai fait de bons actes, mais je culpabilise quand même, à cause d’elle. A cause de ce que je lui ai infligé. Elle a souffert. Elle avait déjà souffert. Et j’en ai rajouté. Je suis un imbécile. Mais malgré ce que je lui ai fait, ce que je lui ai imposé, je l’aime.
Demain est le jour, demain est l’heure. Demain sonnera sans doute l’heure de ma mort. Car demain est prévue l’attaque de la Colonie des Sang-Mêlés par nos ennemis. Ce sont peut-être les derniers mots que j’écris. Mais après tout, le but de la vie est d’être vécue, de se battre. Alors demain, je me battrai, de tout mon coeur, de toute mon âme.
Pour elle.
Pour toi.
Anomédé.
Chapitre 12
J'attends vos avis dessus.
Etant donné que je suis en retard, j'ai tout de même écrit un hors-série pour vous faire patienter. Désolée pour le retard pris, mais j'ai eu une semaine de malade, sans pause. Donc, voilà ce que j'ai préparé pour vous.
Journal
Aussi loin que je me souvienne, on m’a toujours répété que les ennemis de mon père étaient mes ennemis. J’y croyais dur comme fer. Et j’ai éliminé tous ceux qui se mettaient en travers de mon chemin, toujours. Peu importe leur âge, leur origine, leurs croyances. Peu importe leurs sentiments, leur famille, leur amis. La mort a toujours été dans mes pas.
Mais il y en a une, ennemie de mon père, qui n’a pas suivi cette voie. Elle a un nom magnifique, qui reflète à merveille sa personnalité. Elle est belle, sublime même, envoûtante et captivante. Je ne peux pas me passer d’elle, même si je dois pour cela consentir à mille et un sacrifices. Elle est les ténèbres qui rendent la lumière existante, et pourtant en même temps la lumière qui écarte les ténèbres autour de moi. Elle illumine mon chemin, et rend plus sombre celui des autres.
Et je lui ai fait du mal. En la trahissant, comme un idiot. En écoutant ma raison, et non pas mon coeur. Aujourd’hui, je regrette. Mais le mal est fait. Elle ne m’acceptera sans doute plus jamais. Elle n’est pas de ceux qui pardonnent et oublient. Sa haine sera sans doute tenace, elle sera rancunière. Mais je m’en moque. Le pire, c’est que je sais qu’elle va réussir. Et je sombrerai peut-être dans les ténèbres en la voyant dans les bras d’un autre. Mais enfin, si je dois tomber, et je tomberai certainement, même si c’est par mon propre bras, je me souviendrai au moins que j’ai essayé d’obtenir la plus belle chose au monde, l’amour de celle qui était désignée comme ma pire ennemie. Et que j’ai été à quelques pas de réussir, avant qu’un brusque virage ne m’entraîne ailleurs.
J’espère, en dernier lieu, que Hel m’accueillera dans son royaume. Que je ne sombrerai pas dans les ténèbres obscures de l’oubli. J’ai fait de bons actes, mais je culpabilise quand même, à cause d’elle. A cause de ce que je lui ai infligé. Elle a souffert. Elle avait déjà souffert. Et j’en ai rajouté. Je suis un imbécile. Mais malgré ce que je lui ai fait, ce que je lui ai imposé, je l’aime.
Demain est le jour, demain est l’heure. Demain sonnera sans doute l’heure de ma mort. Car demain est prévue l’attaque de la Colonie des Sang-Mêlés par nos ennemis. Ce sont peut-être les derniers mots que j’écris. Mais après tout, le but de la vie est d’être vécue, de se battre. Alors demain, je me battrai, de tout mon coeur, de toute mon âme.
Pour elle.
Pour toi.
Anomédé.
Chapitre 12
J'attends vos avis dessus.
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 01 août, 2014 2:50 pm, modifié 1 fois.
-
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde -> Chapitre 11
Merci. D'ailleurs, pour une fois que je fais un perso entièrement "gentil" ... n'est-ce pas ?Flamboyante a écrit :Très touchant.
Un peu à la saveur de réchauffé, mais c'est bien écrit.
Je trouve quand même Kalian un peu con (désolée) !
Oui oui, c'est moi qui le dit. Je crois que dans nos histoires respectives, les gars n'ont pas toujours le beau rôle, exact ?
Mais après, c'est un gentil gars (trop gentil, même. C'est ce qui causera sa perte.)
Bref, un OS bien agréable.
Ciao !
Oui, c'est réchauffé, je vois ce que tu veux dire. Et tu as raison, il se traite d'ailleurs lui-même d'idiot.
Non, ils n'ont pas le beau rôle, j'avoue.
Hé, pas de spoilers !!!
Encore merci, bye !
-
cerise14
- Messages : 1078
- Inscription : lun. 20 mai, 2013 9:22 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde -> Chapitre 11
Il est trop mignon!!
-
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde -> Chapitre 11
Sérieux ? Il le sera encore plus d'ici peu ... enfin, ça dépend des points de vuecerise14 a écrit :Il est trop mignon!!
-
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde -> Chapitre 11
Hoooolaaaa !!!
*mode folle surexcitée désactivé*
Bon, avant de lire le chapitre, j'aimerais vous poser une question: Est-ce que vous êtes plus pour le couple Kalano (Kalian-Anomédé), ou Anodan (Anomédé-Sheidan) ? Juste pour savoir ...
Sinon, on va dire que pour commenter ce chapitre ... il est peut-être un peu plus court que ceux de d'habitude, et aussi un peu fleur bleue (surtout la fin, les adorateurs de romances devraient adorer). Ah, oui, et aussi, au détour d'une phrase, on découvre que la miss est assez cynique, en fait.
Allez, j'arrête de vous embêter et vous laisse lire
Chapitre 12 *Graine de vie*.
Vous allez me dire “Pourquoi s’embêter à faire une guerre, alors que tu peux planter une seringue dans la peau de chaque dieu et en finir ?” En bien j’ai une réponse qui comporte plusieurs éléments. De a) je veux me débarrasser de ces fichus sang-mêlés (oui, j’en suis une aussi, mais c’est un cas à part). De b) je veux enfermer tous les monstres et autres bestioles qui me pourrissent la vie. De c) j’aimerais faire disparaître l’humanité, qui n'énerve. Et de d) je ne compte pas détruire la Terre entière, comme la plus part des méchants, ni m’auto-proclamer reine du monde, rien de ce genre de choses. Je veux juste rendre à la nature ce qui lui appartient et vivre ma vie en paix (et éternellement s’ilvousplaîtmerci). Comprendo, tout le monde ?
Revenons à mon histoire.
Je rentre donc “chez moi”, c’est à dire dans ma chambre chez le roi Malekit. Je me lave rapidement pour enlever l’odeur du Tartare, qui est assez désagréable, et je reviens à ma tenue de ce matin, c’est à dire princesse de l’ombre. Sans le diadème, merci. Bien que … Moui, non. Je passe dans le bureau, et je fais à nouveau apparaître mon ordinateur de glace. Je consulte rapidement la pendule des lieux du regard. Il me reste un peu moins de deux heures avant le dîner, donc juste assez de temps pour faire ce que je veux. Je tape rapidement ma recherche dans le moteur, et je la lance. Mes doigts tremblent d’excitation alors que les résultats s’affichent. Je clique sur le deuxième choix et la page se charge, avec une lenteur exaspérante, comme d’habitude. Ils n’ont pas pensé à installer la version d’Internet à débit rapide, n’est-ce pas ?
Je sens que je vais devoir contenir mon sens de l’ironie au dîner, parce que sinon, je risque de faire pas mal de dommages.
Entre temps, la page s’est enfin affichée. Je clique sur “inscriptions”, et je remplis avec précaution le formulaire. J’ouvre un deuxième onglet pour louer un appartement dans les environs de Long Island, et mon travail fait, je décide, au vu de l’heure, de me rhabiller en tenue de soirée mondaine. Mais je change un peu la donne. J’opte, en gardant tous les bijoux sauf le collier, pour une robe moulante bleu ciel au corsage semi-transparent orné de plumes, et à longues manches dentelées. Je l’enfile juste après m’être douchée, et je réajuste rapidement ma coiffure. Cette fois-ci, je détache totalement mes cheveux, et je mets seulement mon serre-tête-arc pour les retenir. J’ai l’impression que je me transforme en midinette superficielle, mais c’est nécessaire pour la suite de mes plans, notamment le bazar à la Colo que je programme en ce moment même. Je décide cette fois-ci d’insister sur mon côté guerrier. Je place l’épée et la dague à ma ceinture, ma fiole de sang de Morphos dans la Douât, et mon carquois dans mon dos. Je récupère aussi mon sceptre, chausse des instruments de torture de quinze centimètres, comme à mon habitude, et je sors.
Quelle n’est pas ma surprise en voyant la personne qui monte la garde sur le pas de ma porte. Son altesse sérénissime le prince Sheidan. Ben voyons … si ça ce n’est pas me faire la cour, je ne vois pas ce que c’est.
Je le salue d’une révérence parfaitement maîtrisée cette fois-ci, et il me rend la politesse. En galant gentilhomme, il m’offre son bras, que je prends sans frémir devant le froid que sa peau dégage. J’ai l’impression d’avoir croisé Edward, de Twilight. A part que mon vampire a les cheveux blancs, et les yeux turquoise. Sinon, la description correspond parfaitement.
- Anomédé ?
L’appellation familière me fait sursauter. Je tourne la tête vers lui, étonnée. Dans son regard brille une demande d’excuse silencieuse, et aussi … quelque chose d’étrange, que je ne distingue pas, mais que j’ai déjà l’impression d’avoir vu.
- Oui ?
- Je souhaitais vous prier de me pardonner pour mon comportement étrange d’hier. J’ai mal agi.
Je manque d’écarquiller les yeux tellement la demande est incongrue. Mais il n’a rien fait. Moui, enfin, c’est peut être la nuance en fin de compte. Je marmonne rapidement un “Ce n’est rien Votre Altesse” pour laisser mon cerveau tourner à cent à l’heure. C’est vrai qu’il n’a absolument rien fait, en fait. Et l’étincelle dans ses yeux … Oh, que Loki m’en soit témoin ! Kalian avait le même regard lorsqu’il me voyait !
Ma surprise laisse place à un sceptisme de grande envergure. On m’a déjà abusée comme ça, alors je suis méfiante. Je décide de l’observer avec méfiance.
Le trajet me semble plus court qu’avant, mais je mets ça sur le compte de la réflexion profonde qui me tourmente. Le prince lâche mon bras juste avant que les gardes n’ouvrent la porte de la salle à manger. J’aperçois tout de suite mon père, Sif à ses côtés. La dame Artémis siège aux côtés de Seth, et Hel et Hadès sont absents. Sûrement les derniers préparatifs de l’armée de morts. Le roi écarquille les yeux en me voyant entrer ainsi armée, mais ne proteste pas. Il faut admettre que la lumière du Cube n’est pas très rassurante.
- Alors ?
- Je suis partie avec Hel, père. J’ai vu l’avancée des préparatifs, discuté avec mon demi-frère, mais je n’ai pas rencontré le chien Gammr.
- Est-tu satisfaite ?
- Pourquoi me demandez-vous ça ?
- Parce que j’ai décidé de te nommer Commandante, Cheffe de Guerre et Stratège séance tentante.
- Père, c’est trop d’honneur, et puis, je n’aurai pas le temps de travailler à ces postes. Ma stratégie est déjà élaborée, et une petite visite dans le camp d’en face sera nécessaire pour les derniers ajustements, c’est tout.
- Comment comptes-tu t’y rendre ?
Je souris mentalement en continuant à avancer dans la grande salle.
- Vous verrez, je vais l’annoncer d’ici peu.
Il incline légèrement la tête, et je vais tranquillement m’asseoir à côté de lui. Une place vide me sépare de Malekit, et c’est Sheidan qui la prend. Hum … Encore une raison pour être près de moi … serait-il plus véridique dans ses sentiments que le fils de Thor ? C’est un point à vérifier, ça aussi. J’ai encore beaucoup de choses à faire.
- Je crois, glisse mon père, que le seigneur des elfes noirs a des écuries dans le château …
Je hoche distraitement la tête, mes pensées ailleurs. Les petits ajustements dont je parlais prennent de l’importance dans mon esprit, et m’occupent. Je préfère, au lieu de broyer du noir, me concentrer sur la nourriture, qui est excellente. Ce sont des plats que je ne connais pas, mais ils doivent provenir de la faune de Svartaflheim. Je reste silencieuse un long moment, avant de demander au maître des lieux:
- J’ai entendu dire que le roi des Elfes Noirs avait les meilleurs chevaux des neuf mondes …
Un peu de flatterie ne fait pas de mal …
- Oui, il répond sur un ton fier, ce sont les meilleurs. L’écurie est située dans l’aile droite du palais. Si vous souhaitez monter, vous êtes libre d’y aller. Pas besoin de me demander une quelconque permission ou quoi que ce soit de ce genre …
- Merci, monseigneur.
Je vois que le prince m’observe avec curiosité. Ça fait quelques mois que je n’ai pas approché un cheval. A part … souvenir douloureux, à part le pégase de Persée, qui a été tué. Et puis, ce n’est pas comme si je manquais de temps ! Même si il reste quelques menues actions au programme. D’ailleurs, je décide d’en informer tout le monde dès maintenant:
- Hrrmmm … je ne sais pas si vous le savez, mais j’ai suivi des cours par correspondance pendant que j’étais au Camp des Divins. Le lien peut vous échapper, mais il se trouve que je n’ai pas eu, au vu des évènements, l’occasion de finir mon année de Terminale. Or, il se trouve qu’un lycée se situe aux environs de Long Island, et il y a des places libres. J’ai donc pris la liberté de m’y inscrire.
- Liberté, oui, marmonne Loki d’un air bougon.
J’étouffe un sourire, et je continue:
- Je compte donc reprendre les cours, terminer ma scolarité, et aller faire un peu d’espionnage chez nos ennemis.
Cette fois-ci, tout le monde est approbateur.
- Ça laisse le temps de préparer les derniers détails avant la guerre … glisse Seth.
J’attrape la flèche au vol, et la lui retourne avec une petite dose de sadisme:
- Mais, vu que j’ai beaucoup de retard, et que j’aurai des milliards de devoirs, je pense qu’il est temps que vous mettiez vos mains à la pâte.
Les dieux affichent tous des mines à moitié horrifiés.
- Comme je l’ai dit aux nains, les demi-dieux ne sont pas là pour exécuter le sale boulot … Et au fait, seigneur Malekit, qu’est-il advenu des nains ?
Il me regarde avec un sourire satisfait:
- Vous les avez tous détruits. Il n’y a plus une seule de ces viles créatures dans les neuf mondes.
Aaah … je suis donc responsable d’un génocide. Moui … pas grave.
Je prends la direction desdites écuries. Le château est un véritable labyrinthe, mais je commence à m’y retrouver. Et puis, j’ai mon escorte qui me guide. Dans le dédale des couloirs, il n’y a pas un seul bruit autre que le claquement de nos chaussures. Mais après une longue attente, j’entends enfin autre chose. Les hennissements. Marchant derrière les deux soldats, je change rapidement de tenue, et ils me laissent devant les portes.
J’inspecte d’abord la sellerie et le matériel, qui se trouvent juste en face de moi. Tout est parfait, je récupère donc une petite sacoche avec les brosses. Puis, je file entre les box en observant les beaux chevaux. J’admets sans mal que ce sont les plus magnifiques que j’aie jamais vus. Un bruit de frottement me fait passer la tête par dessus une cloison. J’y retrouve, encore une fois, le prince. Je m’esquive sur la pointe des pieds, et je m’enferme dans le box à côté. Dedans se tient une superbe jument d’un bai sombre, presque noir. Elle me renifle rapidement, la tête levée, presque hautaine. Je prends mon temps pour la panser, la seller, avant d’ouvrir la porte. Je sors, sans protections, sans rien, sauf une cravache. Une voix douce me fait pivoter:
- Puis-je vous accompagner ?
- Cela ressemble presque à un rendez-vous galant, je plaisante.
- Et si je vous dis que c’en est un, dissimulé ?
- Je réponds que je suis curieuse.
Je glisse un pied dans l’étrier, et l’elfe aux cheveux blancs m’imite. Nous partons d’un pas tranquille vers la porte. Pour une fois, je me sens bien. Je sais que la fleur de mon coeur s’est déjà fanée. Mais peut-être qu’une autre graine a été plantée. Je la sens sur le point d’éclore.
Chapitre 13
La robe, c'est celle-ci:
Voilà, j'espère que vous avez aimé. Laissez un commentaire
*mode folle surexcitée désactivé*
Bon, avant de lire le chapitre, j'aimerais vous poser une question: Est-ce que vous êtes plus pour le couple Kalano (Kalian-Anomédé), ou Anodan (Anomédé-Sheidan) ?
Juste pour savoir ...Sinon, on va dire que pour commenter ce chapitre ... il est peut-être un peu plus court que ceux de d'habitude, et aussi un peu fleur bleue (surtout la fin, les adorateurs de romances devraient adorer). Ah, oui, et aussi, au détour d'une phrase, on découvre que la miss est assez cynique, en fait.
Allez, j'arrête de vous embêter et vous laisse lire
Chapitre 12 *Graine de vie*.
Vous allez me dire “Pourquoi s’embêter à faire une guerre, alors que tu peux planter une seringue dans la peau de chaque dieu et en finir ?” En bien j’ai une réponse qui comporte plusieurs éléments. De a) je veux me débarrasser de ces fichus sang-mêlés (oui, j’en suis une aussi, mais c’est un cas à part). De b) je veux enfermer tous les monstres et autres bestioles qui me pourrissent la vie. De c) j’aimerais faire disparaître l’humanité, qui n'énerve. Et de d) je ne compte pas détruire la Terre entière, comme la plus part des méchants, ni m’auto-proclamer reine du monde, rien de ce genre de choses. Je veux juste rendre à la nature ce qui lui appartient et vivre ma vie en paix (et éternellement s’ilvousplaîtmerci). Comprendo, tout le monde ?
Revenons à mon histoire.
Je rentre donc “chez moi”, c’est à dire dans ma chambre chez le roi Malekit. Je me lave rapidement pour enlever l’odeur du Tartare, qui est assez désagréable, et je reviens à ma tenue de ce matin, c’est à dire princesse de l’ombre. Sans le diadème, merci. Bien que … Moui, non. Je passe dans le bureau, et je fais à nouveau apparaître mon ordinateur de glace. Je consulte rapidement la pendule des lieux du regard. Il me reste un peu moins de deux heures avant le dîner, donc juste assez de temps pour faire ce que je veux. Je tape rapidement ma recherche dans le moteur, et je la lance. Mes doigts tremblent d’excitation alors que les résultats s’affichent. Je clique sur le deuxième choix et la page se charge, avec une lenteur exaspérante, comme d’habitude. Ils n’ont pas pensé à installer la version d’Internet à débit rapide, n’est-ce pas ?
Je sens que je vais devoir contenir mon sens de l’ironie au dîner, parce que sinon, je risque de faire pas mal de dommages.
Entre temps, la page s’est enfin affichée. Je clique sur “inscriptions”, et je remplis avec précaution le formulaire. J’ouvre un deuxième onglet pour louer un appartement dans les environs de Long Island, et mon travail fait, je décide, au vu de l’heure, de me rhabiller en tenue de soirée mondaine. Mais je change un peu la donne. J’opte, en gardant tous les bijoux sauf le collier, pour une robe moulante bleu ciel au corsage semi-transparent orné de plumes, et à longues manches dentelées. Je l’enfile juste après m’être douchée, et je réajuste rapidement ma coiffure. Cette fois-ci, je détache totalement mes cheveux, et je mets seulement mon serre-tête-arc pour les retenir. J’ai l’impression que je me transforme en midinette superficielle, mais c’est nécessaire pour la suite de mes plans, notamment le bazar à la Colo que je programme en ce moment même. Je décide cette fois-ci d’insister sur mon côté guerrier. Je place l’épée et la dague à ma ceinture, ma fiole de sang de Morphos dans la Douât, et mon carquois dans mon dos. Je récupère aussi mon sceptre, chausse des instruments de torture de quinze centimètres, comme à mon habitude, et je sors.
Quelle n’est pas ma surprise en voyant la personne qui monte la garde sur le pas de ma porte. Son altesse sérénissime le prince Sheidan. Ben voyons … si ça ce n’est pas me faire la cour, je ne vois pas ce que c’est.
Je le salue d’une révérence parfaitement maîtrisée cette fois-ci, et il me rend la politesse. En galant gentilhomme, il m’offre son bras, que je prends sans frémir devant le froid que sa peau dégage. J’ai l’impression d’avoir croisé Edward, de Twilight. A part que mon vampire a les cheveux blancs, et les yeux turquoise. Sinon, la description correspond parfaitement.
- Anomédé ?
L’appellation familière me fait sursauter. Je tourne la tête vers lui, étonnée. Dans son regard brille une demande d’excuse silencieuse, et aussi … quelque chose d’étrange, que je ne distingue pas, mais que j’ai déjà l’impression d’avoir vu.
- Oui ?
- Je souhaitais vous prier de me pardonner pour mon comportement étrange d’hier. J’ai mal agi.
Je manque d’écarquiller les yeux tellement la demande est incongrue. Mais il n’a rien fait. Moui, enfin, c’est peut être la nuance en fin de compte. Je marmonne rapidement un “Ce n’est rien Votre Altesse” pour laisser mon cerveau tourner à cent à l’heure. C’est vrai qu’il n’a absolument rien fait, en fait. Et l’étincelle dans ses yeux … Oh, que Loki m’en soit témoin ! Kalian avait le même regard lorsqu’il me voyait !
Ma surprise laisse place à un sceptisme de grande envergure. On m’a déjà abusée comme ça, alors je suis méfiante. Je décide de l’observer avec méfiance.
Le trajet me semble plus court qu’avant, mais je mets ça sur le compte de la réflexion profonde qui me tourmente. Le prince lâche mon bras juste avant que les gardes n’ouvrent la porte de la salle à manger. J’aperçois tout de suite mon père, Sif à ses côtés. La dame Artémis siège aux côtés de Seth, et Hel et Hadès sont absents. Sûrement les derniers préparatifs de l’armée de morts. Le roi écarquille les yeux en me voyant entrer ainsi armée, mais ne proteste pas. Il faut admettre que la lumière du Cube n’est pas très rassurante.
- Alors ?
- Je suis partie avec Hel, père. J’ai vu l’avancée des préparatifs, discuté avec mon demi-frère, mais je n’ai pas rencontré le chien Gammr.
- Est-tu satisfaite ?
- Pourquoi me demandez-vous ça ?
- Parce que j’ai décidé de te nommer Commandante, Cheffe de Guerre et Stratège séance tentante.
- Père, c’est trop d’honneur, et puis, je n’aurai pas le temps de travailler à ces postes. Ma stratégie est déjà élaborée, et une petite visite dans le camp d’en face sera nécessaire pour les derniers ajustements, c’est tout.
- Comment comptes-tu t’y rendre ?
Je souris mentalement en continuant à avancer dans la grande salle.
- Vous verrez, je vais l’annoncer d’ici peu.
Il incline légèrement la tête, et je vais tranquillement m’asseoir à côté de lui. Une place vide me sépare de Malekit, et c’est Sheidan qui la prend. Hum … Encore une raison pour être près de moi … serait-il plus véridique dans ses sentiments que le fils de Thor ? C’est un point à vérifier, ça aussi. J’ai encore beaucoup de choses à faire.
- Je crois, glisse mon père, que le seigneur des elfes noirs a des écuries dans le château …
Je hoche distraitement la tête, mes pensées ailleurs. Les petits ajustements dont je parlais prennent de l’importance dans mon esprit, et m’occupent. Je préfère, au lieu de broyer du noir, me concentrer sur la nourriture, qui est excellente. Ce sont des plats que je ne connais pas, mais ils doivent provenir de la faune de Svartaflheim. Je reste silencieuse un long moment, avant de demander au maître des lieux:
- J’ai entendu dire que le roi des Elfes Noirs avait les meilleurs chevaux des neuf mondes …
Un peu de flatterie ne fait pas de mal …
- Oui, il répond sur un ton fier, ce sont les meilleurs. L’écurie est située dans l’aile droite du palais. Si vous souhaitez monter, vous êtes libre d’y aller. Pas besoin de me demander une quelconque permission ou quoi que ce soit de ce genre …
- Merci, monseigneur.
Je vois que le prince m’observe avec curiosité. Ça fait quelques mois que je n’ai pas approché un cheval. A part … souvenir douloureux, à part le pégase de Persée, qui a été tué. Et puis, ce n’est pas comme si je manquais de temps ! Même si il reste quelques menues actions au programme. D’ailleurs, je décide d’en informer tout le monde dès maintenant:
- Hrrmmm … je ne sais pas si vous le savez, mais j’ai suivi des cours par correspondance pendant que j’étais au Camp des Divins. Le lien peut vous échapper, mais il se trouve que je n’ai pas eu, au vu des évènements, l’occasion de finir mon année de Terminale. Or, il se trouve qu’un lycée se situe aux environs de Long Island, et il y a des places libres. J’ai donc pris la liberté de m’y inscrire.
- Liberté, oui, marmonne Loki d’un air bougon.
J’étouffe un sourire, et je continue:
- Je compte donc reprendre les cours, terminer ma scolarité, et aller faire un peu d’espionnage chez nos ennemis.
Cette fois-ci, tout le monde est approbateur.
- Ça laisse le temps de préparer les derniers détails avant la guerre … glisse Seth.
J’attrape la flèche au vol, et la lui retourne avec une petite dose de sadisme:
- Mais, vu que j’ai beaucoup de retard, et que j’aurai des milliards de devoirs, je pense qu’il est temps que vous mettiez vos mains à la pâte.
Les dieux affichent tous des mines à moitié horrifiés.
- Comme je l’ai dit aux nains, les demi-dieux ne sont pas là pour exécuter le sale boulot … Et au fait, seigneur Malekit, qu’est-il advenu des nains ?
Il me regarde avec un sourire satisfait:
- Vous les avez tous détruits. Il n’y a plus une seule de ces viles créatures dans les neuf mondes.
Aaah … je suis donc responsable d’un génocide. Moui … pas grave.
Je prends la direction desdites écuries. Le château est un véritable labyrinthe, mais je commence à m’y retrouver. Et puis, j’ai mon escorte qui me guide. Dans le dédale des couloirs, il n’y a pas un seul bruit autre que le claquement de nos chaussures. Mais après une longue attente, j’entends enfin autre chose. Les hennissements. Marchant derrière les deux soldats, je change rapidement de tenue, et ils me laissent devant les portes.
J’inspecte d’abord la sellerie et le matériel, qui se trouvent juste en face de moi. Tout est parfait, je récupère donc une petite sacoche avec les brosses. Puis, je file entre les box en observant les beaux chevaux. J’admets sans mal que ce sont les plus magnifiques que j’aie jamais vus. Un bruit de frottement me fait passer la tête par dessus une cloison. J’y retrouve, encore une fois, le prince. Je m’esquive sur la pointe des pieds, et je m’enferme dans le box à côté. Dedans se tient une superbe jument d’un bai sombre, presque noir. Elle me renifle rapidement, la tête levée, presque hautaine. Je prends mon temps pour la panser, la seller, avant d’ouvrir la porte. Je sors, sans protections, sans rien, sauf une cravache. Une voix douce me fait pivoter:
- Puis-je vous accompagner ?
- Cela ressemble presque à un rendez-vous galant, je plaisante.
- Et si je vous dis que c’en est un, dissimulé ?
- Je réponds que je suis curieuse.
Je glisse un pied dans l’étrier, et l’elfe aux cheveux blancs m’imite. Nous partons d’un pas tranquille vers la porte. Pour une fois, je me sens bien. Je sais que la fleur de mon coeur s’est déjà fanée. Mais peut-être qu’une autre graine a été plantée. Je la sens sur le point d’éclore.
Chapitre 13
La robe, c'est celle-ci:
Voilà, j'espère que vous avez aimé. Laissez un commentaire
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 01 août, 2014 2:49 pm, modifié 1 fois.
-
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde -> Chapitre 12
Tu l'adores en manipulatrice, toi ...Flamboyante a écrit :Alors, concernant les couples, un seul conseil : ma petite Ano, ne te force pas à choisir, même si un des deux va forcément passer à la trappe. Fais comme tu as toujours fait : sers-toi. Sers tes intérêts.
Les deux te plaisent ? Encourage les deux ! Y'en aura forcément un de sacrifié, mais rien ne t'empêche de séduire les deux, ou du moins, de leur faire sous-entendre que leur cause n'est pas perdue. Tu es déjà l'étiquette de Démone, celle de...
Hrrrrm...
Donc voilà, j'arrête de faire la causette à ton personnage, et je dis : peu importe.
A mon avis, je la ferais rester avec Sheidan pour la position qu'il occupe et aussi parce que moralement, ils sont un peu pareils. Ce serait une union de raison, si l'on veut ! Kalian serait plutôt l'amour et la tentation de l'interdit, mais je crois que même si Anomédé souffre, elle ne fera pas le choix de l'amour, donc je dirais : choisis Sheidan de manière "officielle" et Kalian en coulisses !
PS : la robe est sublime, beaucoup mieux que l'autre, je visualise parfaitement ta Démona dedans !
Spécialiste de l'amour, va ! Tu es vraiment sadique quand tu veux ... et dangereuse, dans ton genre. Si je suivais tes conseils, on n'en aurait pas fini d'ici cinquante chapitres !
Je plaisante.
Bref, merci pour le comm, j'aime bien ton point de vue sur la question
-
cerise14
- Messages : 1078
- Inscription : lun. 20 mai, 2013 9:22 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde -> Chapitre 12
Je suis d'accord avec flamboyante il faut qu'elle choisisse les DEUX!!!
Seidan en tan que "mari" officiel et Kalian en tan qu'amant mmm tout ça est diabolique tout ce que j'aime
Seidan en tan que "mari" officiel et Kalian en tan qu'amant
mmm tout ça est diabolique tout ce que j'aime -
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde -> Chapitre 12
Bon, merci pour l'aviscerise14 a écrit :Je suis d'accord avec flamboyante il faut qu'elle choisisse les DEUX!!!
Seidan en tan que "mari" officiel et Kalian en tan qu'amant
Il faut admettre que votre solution n'est pas mal ...Merci pour l'avis
-
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde -> Chapitre 12
Ouais, t'inquiète, j'ai horreur de ça aussi. Sur ce point, tu n'as pas dû apprécier le troisième tome de Twilight, toiFlamboyante a écrit :OK, mais pitié, évite les triangles amoureux à rallonge ! Parce que ça, c'est le truc qui me fait fuir dans les histoires ! Triangle amoureux au niveau des émotions, surtout. On peut être face à un triangle amoureux par choix de vie (le classique mari/femme/amant, par exemple) dans les faits, mais savoir qui l'on aime (la femme sait qu'elle aime l'amant à la folie, tout en reconnaissant des qualités à son mari).
Non, moi, ce qui me fait fuir, c'est le "Oh, j'aime les deux à la folie et je les aime tellement que je suis incapable de faire un choix et de me bouger pour que ça change !"
Voilà !
Sinon, ta vision des choses est intéressante. Mais t'inquiète, j'ai une solution à ce problème depuis belle lurette, parce que moi aussi, ça m'énervait, ce problème.
-
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde -> Chapitre 12
J'avoue ! J'imagine mal une histoire avec Ano qui se prend la tête tout le long pour choisir .. ç'aurait été horrible.Flamboyante a écrit :Ouf !
Et puis ça aurait ôté l'originalité d'un personnage très intéressant.
Alors non, je n'ai pas détesté Twilight, parce que le choix de Bella était à la fois évident et nécessaire pour comprendre ce à quoi elle renonçait.
Non, en la matière, c'est davantage Journal d'un Vampire qui me débecte.
Pardon pour le léger hors-sujet.
Moui. Mais personnellement, j'ai horreur du tome deux. Et puis, j'aime pas trop Jacob ...
Jamais lu pour Journal d'un Vampire, mais je compte essayer.
Le hors-sujet, no problème. Au moins, le forum vit un peu. Sinon, je vais t'envoyer un MP pour avoir ton avis sur une question ...
-
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde -> Chapitre 12
Bonjour !
Désolée pour le retard, j'étais un peu occupée hier, donc j'ai oublié de poster. Mais, étant donné que j'ai un peu de temps maintenant, autant le faire.
Alors, concernant ce chapitre ... le lien pour la robe est en bas, et je vous laisse ici le lien pour la musique qui accompagne le passage encadré par les sigles ¢. C'est To Glory, des Two Steps From Hell: http://www.youtube.com/watch?v=d2hRTLdvdnk
Pour le reste ... vous verrez.
Chapitre 13 *Epreuves de force*.
Nous passons le grand portail au pas. La ville elfique que je découvre pour la première fois est incroyablement belle. L’air y est pur, et tout le monde se déplace à pied, ou à cheval. La verdure est omniprésente, dans les rues, sur les façades des bâtiments … Tous les immeubles, qui ne sont d’ailleurs que peu nombreux, ont des balcons à chaque étage. La plupart des elfes habite dans des maisons à un niveau. Le sol est un mélange d’herbe et de cailloux. Le tout est un modèle de beauté et de propreté dont la Terre aurait bien fait de s’inspirer. Les habitants marchent tranquillement dans les rues, le marché est animé, et des disputes joyeuses se font entendre. Contrairement à ce que prétendent les Ases, c’est un royaume de paix.
Les chevaux avancent à une allure calme, habitués. Je laisse échapper un petit soupir d’aise. L’équitation m’a beaucoup manquée pendant ces dernières années, mais je n’ai rien oublié de la pratique.
Sheidan chemine à côté de moi sans un mot. A la sortie de la ville, nous prenons le trot, puis le galop. Le vent qui fouette mon visage me fait penser à beaucoup de choses en même temps, mais rien de concret. Je me prends à observer à la dérobée son visage aux traits presque parfaits. Ma jument distance d’une longueur l’étalon blanc du prince, et je la ralentis pour rester à leur hauteur. Je laisse la vitesse nettoyer mon esprit, me faire oublier mes problèmes, avant de ralentir à l’orée d’une forêt. Je crois voir les bois d’Allemagne, mais je chasse cette impression. Un ruisseau à l’eau claire serpente devant moi. Je m’engage dans la l’ombre des arbres, suivie par l’héritier. Une petite clairière apparaît bientôt, et je mets pied-à-terre pour un court moment. Puis, je remonte en selle, et nous repartons.
Au retour, nous n’avons que peu parlé, mais j’ai découvert une partie du caractère de Sheidan sans mal, rien qu’en observant sa façon de monter. C’est un tempérament calme et décidé, qui sait se faire obéir, sait paraître menaçant, mais de l’intérieur, ne l’est pas vraiment. J’ai pris du plaisir à échanger quelques phrases avec lui. J’ai découvert une autre vision du monde. Pour la première fois, il m’a tutoyée. Mais ce n’est pas resté lorsque nous sommes rentrés. Je trouve ça, bizarrement, un peu dommage. Je termine rapidement de brosser la belle jument noire, et je range le matériel.
- J’ai entendu dire, fait sa voix dans mon dos, que vous étiez une bonne combattante. Souhaiteriez-vous vous entraîner ?
Le soin avec lequel il choisit ses mots est presque douloureux. Je comprends pourquoi en voyant les gardes non loin. J’accepte rapidement, et nous empruntons à nouveau le dédale de couloirs. Les ombres que projettent les torches font l’effet d’une scène particulièrement sinistre dans un film d’horreur. Je change ma tenue en cours de route, et fais apparaître mon épée sur le côté. Pour une fois, j’ai l’impression que ma vie tourne en rond. Je pense que je n’aurai pas de mal à m’habituer à l’activité de la Colonie …
Nous sommes vite rendus. Un garde, parmi les deux qui nous ont accompagnés, me retient un instant, et me glisse à l’oreille:
- Le prince est mauvais perdant, je vous déconseille de vous montrer plus habile que lui … Ceux qui l’ont fait l’ont regretté.
Je réponds avec le sourire:
- Oh, mais je ne compte pas faire de quartier … et malheureusement pour son Altesse, je suis actuellement irremplaçable …
¢Il me lâche avec un soupir désabusé, et me laisse pénétrer dans l’arène. Sheidan a déjà choisi son arme, une épée longue à large pommeau. Pour ma part, je dégaine avec souplesse ma Sombre Eclair de Nuage. Son contact dans ma main me fait plaisir, ranime en moi des frissons d’excitation à l’idée de virevolter sur le terrain. Je glisse à pas feutrés sur le sable, chasseresse aux aguets. Il essaie de bondir et de me surprendre, mais je l’esquive d’un petit pas sur le côté. Et je tends le pied, vicieuse. Sa majesté finit le nez dans le sol. Je laisse un petit sourire flotter sur mes lèvres alors qu’il se relève en pestant:
- C’était déloyal ! me lance-t-il au visage.
J’opte pour les ricanements moqueurs:
- Oh … pauvre chou ! Je vous ai fait mal ?
- Sachez, fait-il d’un ton froid, que je n’aime pas qu’on se prétende supérieur à moi. Et votre placement ne fait pas de différence.
- Et sachez, je réplique dans le même style, que un guerrier véritable n’a pas la prétention de se croire meilleur que tous. Et sachez que si vous croisez un jour un soldat grec sans foi ni loi, il ne fera pas distinction entre vous et un autre ennemi.
Je m’avance, menaçante. Il recule à petits pas, inquiet.
- Et sachez aussi que je peux paraître superficielle lors des banquets, mais je ne le suis pas le moins du monde. Je ne suis pas une femmelette qui cède devant un homme. Je suis moi, et par dessus tout, je suis fière, libre, et forte. Et je ne laisserai personne, que ce soit un vulgaire bâtard ou un dieu, me dicter ma conduite. Maintenant, si vous avez peur d’affronter quelqu’un qui ne retiendra pas ses coups, retirez-vous, mais ne venez plus me faire la leçon.
Son visage se décompose. Puis, il me repousse d’un geste qui veut être brusque et assuré. Il reprend son épée, et me fait signe d’aller au centre du terrain.
Je songe qu’il a trop été élevé dans la douceur et l’affirmation de sa force. Il a besoin d’une grande remise à niveau. Surtout avec la guerre qui se prépare.
Il me porte un coup vers le bas des reins avant que je n’aie fini de me déplacer. Je roule au sol, passe à côté de ses jambes, et lui envoie un coup dans le dos. Totalement déséquilibré, il termine à nouveau dans la poussière. Je le laisse se relever, et je me remets en garde. Il n’attaque pas, cette fois-ci, se contente de tourner autour de moi en émettant des grondements de tigre furieux. Je garde un visage totalement serein, et je passe à l’action. Je l’assaille de coups venant de toutes parts, qui l’obligent à se tenir constamment sur la défensive. Sur le coup d’une idée folle, je pivote soudainement, offrant une ouverture dans laquelle il s’engouffre. Je ne suis déjà plus là. Je saute au dessus de lui, mon corps tendu à l’extrême dans un triple salto arrière. Je me réceptionne sur mes deux pieds, et mon élan me permet de lui faucher les jambes d’un coup du plat de la lame. Troisième chute en moins de deux minutes. Totalement hors de lui, il se relève d’un bond, et fait pleuvoir sur moi des coups aussi forts qu’inefficaces. Il est totalement novice dans le maniement des armes, j’ai envie d’en rire. Un simple mouvement du poignet fait voltiger son épée à dix mètres de là, et un retour arrêté à la dernière seconde bloque ma pointe à deux millimètres de sa jugulaire. Son regard apeuré croise le mien. Je souris gentiment, et rengaine. Je me dirige vers l’atelier de tir à l’arc, et je fais apparaître le mien sans prononcer un mot. Mon carquois se place dans mon dos d’une pichenette de l’esprit. Je pianote sur la base de données pour faire apparaître des hologrammes, et me place au centre de l’espace. J’ajoute à mon armurerie un bouclier, ma dague, une petite collection de poignards à lame courte et des étoiles de glace façon ninja. Je sais que j’en fais un peu trop, mais j’ai envie de me défouler. J’articule “Lancement du programme”, et des figures de tous types apparaissent, convergeant vers moi. On y voit de tout: des nains, des trolls, des géants, des elfes, des monstres grecs, des demi-dieux, etc … bref, la totale. J’ai choisi la plus large des options, question diversité des armes des opposants, races, types, … Et je n’ai vraiment pas lésiné sur leur nombre. Rien qu’une centaine … Bon, l’avantage, c’est que je serai prête pour n’importe quelle condition de bataille. Je chasse ces pensées de ma tête, et me concentre sur l’actualité. Un javelot fuse vers moi, je le détourne dans le coeur d’un nain d’un revers de SEN. Je bande mon arc, et je lâche flèche sur flèche jusqu’à épuisement total de ma réserve. J’ai décimé les cinq premiers rangs. Un sifflement dans mon dos me convainc de me baisser, et une lance passe au ras de mon dos pour finir dans la tête cornue d’un troll. Une hydre à neuf têtes m’envoie des jets d’acide et de flammes qui me font sautiller de tous les côtés. J’esquive la queue d’une chimère, les dents d’un chien des Enfers, la massue de je-ne-sais-quel elfe ou humain, le filet qui me tombe dessus … Les coups pleuvent, et pour la première fois de toute ma carrière, je me retrouve submergée. Mais je continue à lutter pour deux raisons: premièrement, parce que c’est dans ma nature, secondo parce que je sais que les hologrammes ne s’arrêteront pas si je suis au bord de la mort, et tertio parce que je risque d’avoir à faire face à ce genre de situation. Je ne laisse pas le désespoir m’envahir, je continue de me battre. Mon souffle s’accélère, et je porte la main à ma ceinture. Il est temps de savoir si je suis adroite. Je pivote d’un coup de talon et je loge une étoile de glace dans chaque être qui m’entoure. Mes lancers sont vifs et précis, et malgré mon souffle hachuré, je ne perds pas le rythme. Un dard de manticore vient toucher ma cheville gauche, je vacille. Une volonté de fer me retient. Il ne me reste plus qu’une vingtaine d’opposants. Alors j’accélère encore plus que je ne m’en crois capable. Mon épée tranche l’air avec une précision redoutable, traverse les corps sans s’arrêter un instant. Je me fends souplement, récupère ma dague dans mon autre main, et la danse continue. Deux armes, une de chaque côté, un seul cercle. Je tourne sur moi-même comme une patineuse artistique, fauchant tous mes ennemis. Mes deux lames s’activent en ciseau, démantelant tout ce qui passe à portée de main. Le bouclier accroché dans mon dos m’évite de me prendre des coups dans le dos. Lorsqu’enfin, je ne sens plus aucune résistance dans l’air autour de moi, j’arrête de faire la toupie. Cent créatures informatiques gisent autour, mises en pièces. Les gardes, le prince, et même les dieux, venus assister au spectacle, sont bouche bée. Sauf mon père, qui m’adresse un sourire empli de fierté. Je fais disparaître les corps d’un contact sur le clavier, et je récupère flèches, poignards et étoiles, tombés au sol. Je m’accroupis quelques secondes pour reprendre mon souffle, et je passe à la salle de musculation. Un tapis de course typiquement terrien m’y attend, ainsi que des haltères. Je passe d’abord sur le premier. Je commence à courir, laisse la machine s’adapter à mon rythme. Une heure s’écoule ainsi, rythmée par mes pas ininterrompus. Au bout de la demi-heure suivante, je redescends. Je m’allonge sur le sol, en dessous d’une barre de fer à laquelle sont accrochés des disques en fonte. Cette fois, l’effort de mes bras me fait suer au delà du raisonnable, mais je mets cause sur le maniement prolongé de l’épée. J’arrive à soulever cent fois avant de laisser tomber. Je me relève, visse un casque sur mes oreilles, le branche à mon lecteur mp3 et rentre tranquillement dans ma chambre.¢
Arrivée là, je repêche un prospectus/guide du château, et je me rends dans le sauna. Jaccusi inclus, bien évidemment. Et en cristal, me direz-vous ! Ah, ces elfes !
Je retiens un soupir exaspéré, mais plonge dans l’eau chaude avec bonheur. Il faut dire que cette séance a été particulièrement éprouvante, mais m’a fait beaucoup de bien. Je laisse mes pensées vagabonder, et seul un biiip me sort de ma torpeur. Mon casque diffuse maintenant la musique de Cassandra, des Two Steps From Hell. Un peu “vieu jeu” vu qu’elle a à peu près soixante ans, mais je l’apprécie beaucoup. Son rythme calme et apaisant se transforme en dramatique au bout de quelques dizaines de secondes, et me fait, bizarrement, penser à ma relation avec Kalian. Je ne peux pas, je suis bloquée par nos devoir respectifs, et pourtant, je l’aime. Et puis, il y a Sheidan. Cet imbécile, prétentieux, royal, beau, séducteur, elfique, prince Sheidan, auquel je pense dernièrement sans arrêt. Je retiens un soupir. Et me voilà partie dans un remake de Twilight … Le côté sombre et tragique de la musique, passage brusque du calme à la tempête, laisse comme des coups de couteau dans mon coeur. J’ai envie de pleurer, tout en voulant rester calme et maître de moi. L’harmonie des voix résonne dans mes oreilles, je soupire. Un bruit me fait sursauter, et une elfe entre:
- Votre seigneurie ?
Je lève la tête.
- Vous êtes demandée dans la grande salle par Sa Majesté le roi.
Je hoche la tête, et je précise:
- J’arrive, laissez-moi deux petites minutes.
Elle se retire rapidement, et je sors de l’eau. Je me sèche en un tour de main, et j’enfile une robe simple, courte, grise, qui fait un peu “petite fille”. Je me maquille rapidement, et j’accroche mes armes à la ceinture. Mon sceptre en main, je sors de la pièce. Dans le couloir, la jeune elfe m’attend, et me guide. À ma surprise, elle pénètre avec moi dans la salle du conseil. Le petit détail qui me fait comprendre, c’est la botte métallique que je vois dépasser une seule fois de sous sa jupe longue. Je regarde du côté de la table. Le roi, la reine, l’héritier, un siège vide, Sif, Hel, Artémis, Loki, Hadès, Seth. Et moi. Ainsi que mademoiselle inconnue, qui va se placer sur la chaise libre.
- Anomédé, me dit le Malekit, permettez-moi de vous présenter ma fille, Lilia, qui est aussi votre assistante pour la mission que vous comptez mener.
Je baisse les yeux en contenant mon air las. Je ne peux même plus choisir mes alliés et mes compagnons de voyage …
- Mais venez donc vous asseoir, me propose Seth d’un ton moqueur.
Il a compris mon sentiment, donc. Je relève la tête. Je suis guerrière, je suis stratège. Je suis moi, et je combats. Et je ne me laisse pas faire. Je ne suis pas comme les autres, un quelconque pion dans l’échiquier divin. Jamais. Cela dit, j’obéis à l’injonction. Avec un discret soupir. C’est parti pour une réunion barbante !
Ou peut-être un peu moins, je songe, si j’y mets un peu d’ambiance …
Chapitre 14
Pour la robe:
Ça fait très "petite fille", je l'avoue, mais bon.
Sinon, quels sont vos avis sur ce passage ?
Désolée pour le retard, j'étais un peu occupée hier, donc j'ai oublié de poster. Mais, étant donné que j'ai un peu de temps maintenant, autant le faire.
Alors, concernant ce chapitre ... le lien pour la robe est en bas, et je vous laisse ici le lien pour la musique qui accompagne le passage encadré par les sigles ¢. C'est To Glory, des Two Steps From Hell: http://www.youtube.com/watch?v=d2hRTLdvdnk
Pour le reste ... vous verrez.
Chapitre 13 *Epreuves de force*.
Nous passons le grand portail au pas. La ville elfique que je découvre pour la première fois est incroyablement belle. L’air y est pur, et tout le monde se déplace à pied, ou à cheval. La verdure est omniprésente, dans les rues, sur les façades des bâtiments … Tous les immeubles, qui ne sont d’ailleurs que peu nombreux, ont des balcons à chaque étage. La plupart des elfes habite dans des maisons à un niveau. Le sol est un mélange d’herbe et de cailloux. Le tout est un modèle de beauté et de propreté dont la Terre aurait bien fait de s’inspirer. Les habitants marchent tranquillement dans les rues, le marché est animé, et des disputes joyeuses se font entendre. Contrairement à ce que prétendent les Ases, c’est un royaume de paix.
Les chevaux avancent à une allure calme, habitués. Je laisse échapper un petit soupir d’aise. L’équitation m’a beaucoup manquée pendant ces dernières années, mais je n’ai rien oublié de la pratique.
Sheidan chemine à côté de moi sans un mot. A la sortie de la ville, nous prenons le trot, puis le galop. Le vent qui fouette mon visage me fait penser à beaucoup de choses en même temps, mais rien de concret. Je me prends à observer à la dérobée son visage aux traits presque parfaits. Ma jument distance d’une longueur l’étalon blanc du prince, et je la ralentis pour rester à leur hauteur. Je laisse la vitesse nettoyer mon esprit, me faire oublier mes problèmes, avant de ralentir à l’orée d’une forêt. Je crois voir les bois d’Allemagne, mais je chasse cette impression. Un ruisseau à l’eau claire serpente devant moi. Je m’engage dans la l’ombre des arbres, suivie par l’héritier. Une petite clairière apparaît bientôt, et je mets pied-à-terre pour un court moment. Puis, je remonte en selle, et nous repartons.
Au retour, nous n’avons que peu parlé, mais j’ai découvert une partie du caractère de Sheidan sans mal, rien qu’en observant sa façon de monter. C’est un tempérament calme et décidé, qui sait se faire obéir, sait paraître menaçant, mais de l’intérieur, ne l’est pas vraiment. J’ai pris du plaisir à échanger quelques phrases avec lui. J’ai découvert une autre vision du monde. Pour la première fois, il m’a tutoyée. Mais ce n’est pas resté lorsque nous sommes rentrés. Je trouve ça, bizarrement, un peu dommage. Je termine rapidement de brosser la belle jument noire, et je range le matériel.
- J’ai entendu dire, fait sa voix dans mon dos, que vous étiez une bonne combattante. Souhaiteriez-vous vous entraîner ?
Le soin avec lequel il choisit ses mots est presque douloureux. Je comprends pourquoi en voyant les gardes non loin. J’accepte rapidement, et nous empruntons à nouveau le dédale de couloirs. Les ombres que projettent les torches font l’effet d’une scène particulièrement sinistre dans un film d’horreur. Je change ma tenue en cours de route, et fais apparaître mon épée sur le côté. Pour une fois, j’ai l’impression que ma vie tourne en rond. Je pense que je n’aurai pas de mal à m’habituer à l’activité de la Colonie …
Nous sommes vite rendus. Un garde, parmi les deux qui nous ont accompagnés, me retient un instant, et me glisse à l’oreille:
- Le prince est mauvais perdant, je vous déconseille de vous montrer plus habile que lui … Ceux qui l’ont fait l’ont regretté.
Je réponds avec le sourire:
- Oh, mais je ne compte pas faire de quartier … et malheureusement pour son Altesse, je suis actuellement irremplaçable …
¢Il me lâche avec un soupir désabusé, et me laisse pénétrer dans l’arène. Sheidan a déjà choisi son arme, une épée longue à large pommeau. Pour ma part, je dégaine avec souplesse ma Sombre Eclair de Nuage. Son contact dans ma main me fait plaisir, ranime en moi des frissons d’excitation à l’idée de virevolter sur le terrain. Je glisse à pas feutrés sur le sable, chasseresse aux aguets. Il essaie de bondir et de me surprendre, mais je l’esquive d’un petit pas sur le côté. Et je tends le pied, vicieuse. Sa majesté finit le nez dans le sol. Je laisse un petit sourire flotter sur mes lèvres alors qu’il se relève en pestant:
- C’était déloyal ! me lance-t-il au visage.
J’opte pour les ricanements moqueurs:
- Oh … pauvre chou ! Je vous ai fait mal ?
- Sachez, fait-il d’un ton froid, que je n’aime pas qu’on se prétende supérieur à moi. Et votre placement ne fait pas de différence.
- Et sachez, je réplique dans le même style, que un guerrier véritable n’a pas la prétention de se croire meilleur que tous. Et sachez que si vous croisez un jour un soldat grec sans foi ni loi, il ne fera pas distinction entre vous et un autre ennemi.
Je m’avance, menaçante. Il recule à petits pas, inquiet.
- Et sachez aussi que je peux paraître superficielle lors des banquets, mais je ne le suis pas le moins du monde. Je ne suis pas une femmelette qui cède devant un homme. Je suis moi, et par dessus tout, je suis fière, libre, et forte. Et je ne laisserai personne, que ce soit un vulgaire bâtard ou un dieu, me dicter ma conduite. Maintenant, si vous avez peur d’affronter quelqu’un qui ne retiendra pas ses coups, retirez-vous, mais ne venez plus me faire la leçon.
Son visage se décompose. Puis, il me repousse d’un geste qui veut être brusque et assuré. Il reprend son épée, et me fait signe d’aller au centre du terrain.
Je songe qu’il a trop été élevé dans la douceur et l’affirmation de sa force. Il a besoin d’une grande remise à niveau. Surtout avec la guerre qui se prépare.
Il me porte un coup vers le bas des reins avant que je n’aie fini de me déplacer. Je roule au sol, passe à côté de ses jambes, et lui envoie un coup dans le dos. Totalement déséquilibré, il termine à nouveau dans la poussière. Je le laisse se relever, et je me remets en garde. Il n’attaque pas, cette fois-ci, se contente de tourner autour de moi en émettant des grondements de tigre furieux. Je garde un visage totalement serein, et je passe à l’action. Je l’assaille de coups venant de toutes parts, qui l’obligent à se tenir constamment sur la défensive. Sur le coup d’une idée folle, je pivote soudainement, offrant une ouverture dans laquelle il s’engouffre. Je ne suis déjà plus là. Je saute au dessus de lui, mon corps tendu à l’extrême dans un triple salto arrière. Je me réceptionne sur mes deux pieds, et mon élan me permet de lui faucher les jambes d’un coup du plat de la lame. Troisième chute en moins de deux minutes. Totalement hors de lui, il se relève d’un bond, et fait pleuvoir sur moi des coups aussi forts qu’inefficaces. Il est totalement novice dans le maniement des armes, j’ai envie d’en rire. Un simple mouvement du poignet fait voltiger son épée à dix mètres de là, et un retour arrêté à la dernière seconde bloque ma pointe à deux millimètres de sa jugulaire. Son regard apeuré croise le mien. Je souris gentiment, et rengaine. Je me dirige vers l’atelier de tir à l’arc, et je fais apparaître le mien sans prononcer un mot. Mon carquois se place dans mon dos d’une pichenette de l’esprit. Je pianote sur la base de données pour faire apparaître des hologrammes, et me place au centre de l’espace. J’ajoute à mon armurerie un bouclier, ma dague, une petite collection de poignards à lame courte et des étoiles de glace façon ninja. Je sais que j’en fais un peu trop, mais j’ai envie de me défouler. J’articule “Lancement du programme”, et des figures de tous types apparaissent, convergeant vers moi. On y voit de tout: des nains, des trolls, des géants, des elfes, des monstres grecs, des demi-dieux, etc … bref, la totale. J’ai choisi la plus large des options, question diversité des armes des opposants, races, types, … Et je n’ai vraiment pas lésiné sur leur nombre. Rien qu’une centaine … Bon, l’avantage, c’est que je serai prête pour n’importe quelle condition de bataille. Je chasse ces pensées de ma tête, et me concentre sur l’actualité. Un javelot fuse vers moi, je le détourne dans le coeur d’un nain d’un revers de SEN. Je bande mon arc, et je lâche flèche sur flèche jusqu’à épuisement total de ma réserve. J’ai décimé les cinq premiers rangs. Un sifflement dans mon dos me convainc de me baisser, et une lance passe au ras de mon dos pour finir dans la tête cornue d’un troll. Une hydre à neuf têtes m’envoie des jets d’acide et de flammes qui me font sautiller de tous les côtés. J’esquive la queue d’une chimère, les dents d’un chien des Enfers, la massue de je-ne-sais-quel elfe ou humain, le filet qui me tombe dessus … Les coups pleuvent, et pour la première fois de toute ma carrière, je me retrouve submergée. Mais je continue à lutter pour deux raisons: premièrement, parce que c’est dans ma nature, secondo parce que je sais que les hologrammes ne s’arrêteront pas si je suis au bord de la mort, et tertio parce que je risque d’avoir à faire face à ce genre de situation. Je ne laisse pas le désespoir m’envahir, je continue de me battre. Mon souffle s’accélère, et je porte la main à ma ceinture. Il est temps de savoir si je suis adroite. Je pivote d’un coup de talon et je loge une étoile de glace dans chaque être qui m’entoure. Mes lancers sont vifs et précis, et malgré mon souffle hachuré, je ne perds pas le rythme. Un dard de manticore vient toucher ma cheville gauche, je vacille. Une volonté de fer me retient. Il ne me reste plus qu’une vingtaine d’opposants. Alors j’accélère encore plus que je ne m’en crois capable. Mon épée tranche l’air avec une précision redoutable, traverse les corps sans s’arrêter un instant. Je me fends souplement, récupère ma dague dans mon autre main, et la danse continue. Deux armes, une de chaque côté, un seul cercle. Je tourne sur moi-même comme une patineuse artistique, fauchant tous mes ennemis. Mes deux lames s’activent en ciseau, démantelant tout ce qui passe à portée de main. Le bouclier accroché dans mon dos m’évite de me prendre des coups dans le dos. Lorsqu’enfin, je ne sens plus aucune résistance dans l’air autour de moi, j’arrête de faire la toupie. Cent créatures informatiques gisent autour, mises en pièces. Les gardes, le prince, et même les dieux, venus assister au spectacle, sont bouche bée. Sauf mon père, qui m’adresse un sourire empli de fierté. Je fais disparaître les corps d’un contact sur le clavier, et je récupère flèches, poignards et étoiles, tombés au sol. Je m’accroupis quelques secondes pour reprendre mon souffle, et je passe à la salle de musculation. Un tapis de course typiquement terrien m’y attend, ainsi que des haltères. Je passe d’abord sur le premier. Je commence à courir, laisse la machine s’adapter à mon rythme. Une heure s’écoule ainsi, rythmée par mes pas ininterrompus. Au bout de la demi-heure suivante, je redescends. Je m’allonge sur le sol, en dessous d’une barre de fer à laquelle sont accrochés des disques en fonte. Cette fois, l’effort de mes bras me fait suer au delà du raisonnable, mais je mets cause sur le maniement prolongé de l’épée. J’arrive à soulever cent fois avant de laisser tomber. Je me relève, visse un casque sur mes oreilles, le branche à mon lecteur mp3 et rentre tranquillement dans ma chambre.¢
Arrivée là, je repêche un prospectus/guide du château, et je me rends dans le sauna. Jaccusi inclus, bien évidemment. Et en cristal, me direz-vous ! Ah, ces elfes !
Je retiens un soupir exaspéré, mais plonge dans l’eau chaude avec bonheur. Il faut dire que cette séance a été particulièrement éprouvante, mais m’a fait beaucoup de bien. Je laisse mes pensées vagabonder, et seul un biiip me sort de ma torpeur. Mon casque diffuse maintenant la musique de Cassandra, des Two Steps From Hell. Un peu “vieu jeu” vu qu’elle a à peu près soixante ans, mais je l’apprécie beaucoup. Son rythme calme et apaisant se transforme en dramatique au bout de quelques dizaines de secondes, et me fait, bizarrement, penser à ma relation avec Kalian. Je ne peux pas, je suis bloquée par nos devoir respectifs, et pourtant, je l’aime. Et puis, il y a Sheidan. Cet imbécile, prétentieux, royal, beau, séducteur, elfique, prince Sheidan, auquel je pense dernièrement sans arrêt. Je retiens un soupir. Et me voilà partie dans un remake de Twilight … Le côté sombre et tragique de la musique, passage brusque du calme à la tempête, laisse comme des coups de couteau dans mon coeur. J’ai envie de pleurer, tout en voulant rester calme et maître de moi. L’harmonie des voix résonne dans mes oreilles, je soupire. Un bruit me fait sursauter, et une elfe entre:
- Votre seigneurie ?
Je lève la tête.
- Vous êtes demandée dans la grande salle par Sa Majesté le roi.
Je hoche la tête, et je précise:
- J’arrive, laissez-moi deux petites minutes.
Elle se retire rapidement, et je sors de l’eau. Je me sèche en un tour de main, et j’enfile une robe simple, courte, grise, qui fait un peu “petite fille”. Je me maquille rapidement, et j’accroche mes armes à la ceinture. Mon sceptre en main, je sors de la pièce. Dans le couloir, la jeune elfe m’attend, et me guide. À ma surprise, elle pénètre avec moi dans la salle du conseil. Le petit détail qui me fait comprendre, c’est la botte métallique que je vois dépasser une seule fois de sous sa jupe longue. Je regarde du côté de la table. Le roi, la reine, l’héritier, un siège vide, Sif, Hel, Artémis, Loki, Hadès, Seth. Et moi. Ainsi que mademoiselle inconnue, qui va se placer sur la chaise libre.
- Anomédé, me dit le Malekit, permettez-moi de vous présenter ma fille, Lilia, qui est aussi votre assistante pour la mission que vous comptez mener.
Je baisse les yeux en contenant mon air las. Je ne peux même plus choisir mes alliés et mes compagnons de voyage …
- Mais venez donc vous asseoir, me propose Seth d’un ton moqueur.
Il a compris mon sentiment, donc. Je relève la tête. Je suis guerrière, je suis stratège. Je suis moi, et je combats. Et je ne me laisse pas faire. Je ne suis pas comme les autres, un quelconque pion dans l’échiquier divin. Jamais. Cela dit, j’obéis à l’injonction. Avec un discret soupir. C’est parti pour une réunion barbante !
Ou peut-être un peu moins, je songe, si j’y mets un peu d’ambiance …
Chapitre 14
Pour la robe:
Ça fait très "petite fille", je l'avoue, mais bon.
Sinon, quels sont vos avis sur ce passage ?
Dernière modification par vampiredelivres le ven. 01 août, 2014 2:47 pm, modifié 1 fois.
-
vampiredelivres
- Messages : 2887
- Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm
Re: Anomédé ou la Fin du Monde -> Chapitre 13
Déjà Flamb', merci pour le comm', il est géant !
Petite question, tu dis "ça ne durera pas", donc tu ne l'aimes pas ?
Les deux contre le prince ... ouch ! il aurait eu très très mal ...
J'avoue, elle se suffit à elle-même.
Loki ... j'imagine ta tête à ce moment
"Oui, c'est MOI qui ai conçu la fille que vous voyez en face, MOI !"
Je suis totalement d'accord pour la musique, l'effet "casserole" comme tu dis, est lassant à force. Mais elle collait bien avec le passage pour le coup.
Et UNE analyse de Cassandre/Anomédé, UNE !
Je ne savais pas pour le prénom Cassandre au passage ... merci
Encore merci pour l'avis. Et pour la musique du Complot, c'était Ocean Princess, de Thomas Bergersen.
Une héroïne ?
YES !!!! J'ai réussi mon coup !
Petite question, tu dis "ça ne durera pas", donc tu ne l'aimes pas ?
Les deux contre le prince ... ouch ! il aurait eu très très mal ...
J'avoue, elle se suffit à elle-même.
Loki ...
j'imagine ta tête à ce moment "Oui, c'est MOI qui ai conçu la fille que vous voyez en face, MOI !"
Je suis totalement d'accord pour la musique, l'effet "casserole" comme tu dis, est lassant à force. Mais elle collait bien avec le passage pour le coup.
Et UNE analyse de Cassandre/Anomédé, UNE !
Je ne savais pas pour le prénom Cassandre au passage ... merci
Encore merci pour l'avis. Et pour la musique du Complot, c'était Ocean Princess, de Thomas Bergersen.
Une héroïne ?
YES !!!! J'ai réussi mon coup !