Dawn of Love [Roméo et Juliette]

[mattmattou]

PROLOGUE

Roméo courait à en perdre haleine: il devait retrouver sa tendre Juliette. Leurs deux familles avaient beau se détester, rien ne les empêcherait de vivre leur amour pleinement, et de s'aimer jusqu'à la fin, jusqu'à même la mort ! Ils avaient traversé tellement d'épreuves ! Tellement d'échecs, tellement de larmes, tant de haine, et si peu de place pour leur amour. Mais Roméo était déterminé: les choses allaient changer. Elles le devaient. Il s'arrêta, à bout de souffle, au bord d'une fontaine. Il y contempla son reflet et fut surpris de voir un changement. Ses traits étaient plus tristes qu'auparavant, ils étaient durs, et ils rendaient Roméo plus sévère, sans pour autant qu'il ait perdu sa beauté et son charme. Et oui, Roméo était doté d'une élégance incomparable et était magnifique, et rien ne pouvait empêcher cela. Voir son reflet ainsi métamorphosé lui fit se souvenir de ce qu'il était, avant sa rencontre avec Juliette, son ange gardien, sa dulcinée qu'il aimait plus que tout.

Roméo avait autrefois été réputé pour être un coureur de jupons, mais Juliette était la femme de sa vie, la seule ayant jamais été capable de faire vibrer son cœur, elle lui donnait un nouveau souffle, elle faisait de lui un autre homme. Alors sa vie dépendait de la sienne. Jamais il ne pourrait se passer d'elle. Et il savait que la réciprocité était présente. Ils auraient tant voulu réconcilier leurs deux familles qui se vouaient une haine ancestrale, mais leurs efforts, bien que sincères, furent vains, et la haine entre les Capulet et les Montaigu ne fit que s'accroître. Ainsi, Roméo en était venu à éprouver un ressentiment intense envers sa famille, mais ce n'était pas de la haine: il y en avait déjà trop autour de lui, et il en suffoquait. Mais il voyait que sa famille avait changé, tout comme lui, mais les changements en question étaient radicalement opposés: lui avait changé par amour, et eux, c'était la haine qui les avait métamorphosés. Il avait donc besoin de Juliette, la seule capable de lui faire oublier toute cette haine atroce, la seule capable de l'aider à s'évader de ce monde trop cruel. Personne ne voulait approuver leur histoire d'amour, ni même la comprendre ? Parfait ! Roméo et Juliette n'avaient pas besoin d'eux. Ils avaient donc prévu de s'enfuir, de faire croire à leur mort. Tout ce qui leur importait, c'était de vivre leur romance en paix.

Mais Juliette était introuvable. Roméo s'en inquiétait, et cela lui rappela son insouciance d'autrefois.Son cœur battait la chamade: peut-être par peur, par excitation, ou à cause de l'angoisse que représentait l'absence de son grand amour. Il décida de s'asseoir sur le rebord de la fontaine et commença à réfléchir: où pouvait-elle se trouver ? Il réfléchit, mais ses pensées, trop nombreuses, devenaient confuses. Avait-elle était victime d'un évènement imprévu ? Sa famille avait-elle découvert les projets des deux jeunes amants ? Ou peut-être Juliette s'était-elle perdue, ou encore peut-être avait-elle renoncé. Tout cela augmenta le sentiment de crainte qu'il le meurtrissait depuis déjà quelques jours, depuis qu'ils avaient pris cette décision. Roméo plongea sa tête dans ses bras, prêt à pleurer. Mais un bruit retint toute son attention. Des bruits de pas. Juliette ! C'était elle ! Roméo se leva et s'apprêta à courir vers la source de ce bruit, mais il eut un mouvement de recul: et si ce n'était pas elle ? Si leurs deux familles avaient tout découvert, s'ils gardaient Juliette captive pour l'empêcher de s'enfuir avec son aimé ? Les pas se rapprochaient, et, bientôt, Roméo distingua une silhouette, masquée par la pénombre de cette heure tardive. Même s'il avait du mal à distinguer formes et couleurs en cette sombre soirée, il constata que cette silhouette était celle d'une femme, et, en guise de preuves, la robe et la longue chevelure de celle-ci virevoltaient au vent tandis qu'elle s'approchait de lui. Roméo sortit son épée de son fourreau et la pointa, l'air menaçant, vers l'inconnue:
"-Qui va là ? Montrez-vous ! ordonna-t-il
-Parles moins fort, je ne veux pas que nous nous fassions repérer."
La femme venait de lui parler, et cette voix d'ange ne fit que confirmer ses premières intuitions, qui ainsi se vérfièrent. Il s'agissait bel et bien de Juliette. En cet instant, Roméo s'en voulait de s'être méfié, mais la joie de la revoir lui fit vite oublier cette honte. Juliette vint à lui, essoufflée elle aussi. Elle était aussi belle que le jour, et plus encore, et ses longs cheveux roux et soyeux virevoltaient tandis qu'elle courait vers lui. Le cœur de Roméo, pris d'excitation et troublé, comme à son accoutumée, par la vision de la personne qu'il aimait le plus au monde, se remit à battre de plus belle. Elle le rejoignit près de la fontaine, en tentant de reprendre peu à peu son souffle. Avant, pour que Roméo soit comblé de bonheur, il lui aurait suffit de festoyer en compagnie de ses amis et de splendides jeunes femmes, mais maintenant, le seul fait de voir sa belle remplissait son cœur et son âme de joie, et, en cet instant présent, le fait que tout Vérone soit à leur recherche, Capulet comme Montaigu, y ajoutait une dose plus que suffisante d'adrénaline.

Roméo prit sa Juliette dans ses bras, et elle lui murmura des mots d'amour qu'il n'entendit pas, mais qu'il sentit le traverser. Il l'embrassa fougueusement, et même si Juliette était folle de passion pour lui en cet instant présent, Roméo sentit qu'elle ne lui rendait pas son baiser comme d'habitude. Après l'avoir relâchée de son étreinte, il vit qu'elle portait un poignard, rangé dans sa ceinture. Ce n'était pas du tout son genre, Juliette haïssait les armes, haïssait la guerre: elle haïssait en somme la haine. Mais Roméo aperçut également qu'elle tenait un tout petit objet dans sa main, mais la pénombre était telle qu'il ne parvenait pas à distinguer de quoi il s'agissait. Mais il préféra ne rien lui demander: on pouvait reprocher à Juliette son involontaire puérilité, mais pas son inconscience, car elle était très intelligente et réfléchie. Elle savait ce qu'elle faisait, Roméo en était persuadé, et il ne la questionnerait donc pas, l'heure était aux retrouvailles.

"-Mon amour, dit Juliette, je t'ai trouvé !
-Juliette, ma douce ! Où étais-tu ?
-Peu importe l'endroit où j'étais, mais l'endroit où nous allons requiert toute notre attention."

Ces paroles retinrent toute l'attention de Roméo, et les questions qu'il refusait de poser à sa tendre amante bouillonnaient dorénavant dans son esprit.

"-Quel endroit ? Je ne suis pas sûr de te comprendre ! dit Roméo, perplexe. Allons-nous fuir ?"

En guise de réponse, elle lui montra l'objet dissimulé dans sa main. C'était un flacon.

"-Qu'est-ce donc ma Juliette ? Qu'est-ce que ce flacon contient ?
-Un breuvage, répondit l'intéressée.
-Ça, je l'avais compris, ma bien-aimée, mais quel genre de breuvage ?"

Juliette prit une profonde inspiration, semblant désespérée. Roméo ne remarqua pas tout de suite que des larmes l'assaillaient, mais quand ce fut chose faite, l'inquiétude s'empara une fois de plus de lui.

"- Ma douce, pourquoi pleures-tu ?
-Écoute moi, mon amour, dit-elle en tentant de reprendre le dessus sur ses sanglots. Ce flacon et ce poignard vont nous être utiles: ils nous emmèneront dans un autre monde. "

Roméo pleura à son tour, mais quelque chose, certainement son orgueil masculin, l'encouragea à cacher ses larmes. Juliette semblait suffisamment apeurée comme ça, il ne voulait pas en rajouter.

"-Mon amour, je ne veux pas mourir. Nous allons fuir, proposa-t-il donc. C'est certainement une meilleure solution.
-NON !"

Juliette pleurait de plus belle, cause d'un mélange de peur, de rage et de chagrin.

"-Nous n'allons pas mourir. Pas vraiment.
-Pas vraiment ? s'enquit Roméo.
-Non. Je connais un homme. Un ami, si l'on veut. Il m'a proposé son aide en échange de quelque chose.
-Quelle était cette chose ?
-Je te le dirais plus tard."

Elle lui tendit le flacon et pris le poignard.

"-Cette potion te donnera l'apparence de la mort, mais la magie qu'elle contient te maintiendra en vie. Ton corps, en revanche, s'éteindra définitivement. Mais ton âme s'en ira et prendra possession d'un autre corps, un corps vide, qui se créera pour te recevoir. Tu vivras donc à nouveau. Tu auras la vie éternelle.
-Et toi ?"

Elle lui montra le poignard.

"-NON ! hurla Roméo. Je préfère mourir ! Que m'importe la vie éternelle si tu n'es point à mes côtés !
-Je le serais Roméo, regardes cette arme, regardes-la attentivement."

Il obéit immédiatement et observa la lame du poignard: elle brillait d'une lueur rose inquiétante, le même rose que le contenu du flacon.

"-J'ai trempé la lame de cette arme dans la potion, d'où cette lueur rosâtre.
-Mais, pourquoi ne pas la boire tout comme moi ?
-Pour que nos familles croient à notre mort. Je ne veux plus jamais les voir. Nous allons commencer une nouvelle vie, une vie sans eux, une vie sans haine."

La tristesse avait laissé place à la joie sur son visage, tout comme sur celui de Roméo qui avait désormais tout compris.

"-Ainsi, quand je me transpercerait le cœur avec ce poignard, la potion se propagera très rapidement dans mes veines, et je te rejoindrais plus vite que tu ne le penses. Tous croiront que, de désespoir, tu t'es donné la mort en t'empoisonnant...
-... et toi en te poignardant, acheva Roméo.
-Précisément."

Ils se regardèrent dans les yeux et échangèrent un dernier baiser. Enfin, pas exactement le dernier, puisqu'ils vivraient ensemble pour l'éternité sans que rien ne puisse les en empêcher.

"-Tu es prêt mon amour ? demanda Juliette"

Roméo acquiesça et vida le contenu de la fiole. Son corps s'immobilisa et il tomba, pâle comme la mort. Même si elle savait pertinemment que son amant n'était pas réellement mort, Juliette ne put s'empêcher de pleurer une nouvelle fois: tout d'abord, la vision du corps, ou plutôt de l'ancien corps de l'homme qu'elle aimait, la remplissait de chagrin et d'horreur. Puis elle avait peur, peur que cela ne marche pas. Mais elle prit son courage à deux mains et se transperça le cœur. Elle ne sentit rien, son corps tomba à côté de celui de Roméo et son âme le quitta pour rejoindre celle de son amant.

Tous deux étaient fins prêts à vivre une nouvelle vie, dans un nouveau corps.

Et c'est ainsi que tout commença...

[Lunaspes]

Je trouve que c'est un bon début, mais pour l'instant je ne peux pas encore juger^^

[mattmattou]

Merci les gens ! ^^
En fait c'est vraiment très court car j'ai fait ça dans la précipitation, j'étais en perm au lycée, je suis allé sur Booknode mais ça allait sonner ^^
Vous inquiétez pas, je vais étoffer cela

[mattmattou]

Voili voilou ^^
J'ai un petit peu étoffé, mais je continuerai demain ^^

[Fairiescake]

Pour ma part , je suis impressionnée que tu es pondu ça sur une heure de temps libre au lycée. Je suis admirative car je ne saurais jamais écrire comme ça

Bravo pour ce début maintenant je veux lire la suite hihihi

[legolas]

Tout d'abord, c'est une très bonne idée. Ce remake de "Roméo et Juliette", je trouve ça vraiment bien. J'attends de voir la suite.
Ensuite, ton écriture est plutôt fluide est agréable, mais tu devrais peut être plus organiser tes idées, et essayer de mieux projeter le lecteur dans ton histoire. Par exemple, à un moment, Roméo se demande où et Juliette et la voilà qui apparaît, comme ça. Tu devrais peut être dire qu'au départ il ne voyait qu'une silhouette floue, puis un visage d'ange, reconnaissable entre mille : Juliette. Ce n'est qu'un exemple, évidemment...
Voilà, maintenant j'attends la suite !

[mattmattou]

Pour ma part , je suis impressionnée que tu es pondu ça sur une heure de temps libre au lycée. Je suis admirative car je ne saurais jamais écrire comme ça

Bravo pour ce début maintenant je veux lire la suite hihihi

Merci beaucoup, mais y avait pas mal de choses à corriger. Heureusement, legolas m'a donné de bons conseils ^^

[mattmattou]

Tout d'abord, c'est une très bonne idée. Ce remake de "Roméo et Juliette", je trouve ça vraiment bien. J'attends de voir la suite.
Ensuite, ton écriture est plutôt fluide est agréable, mais tu devrais peut être plus organiser tes idées, et essayer de mieux projeter le lecteur dans ton histoire. Par exemple, à un moment, Roméo se demande où et Juliette et la voilà qui apparaît, comme ça. Tu devrais peut être dire qu'au départ il ne voyait qu'une silhouette floue, puis un visage d'ange, reconnaissable entre mille : Juliette. Ce n'est qu'un exemple, évidemment...
Voilà, maintenant j'attends la suite !

Merci infiniment
Ca fait longtemps que cette idée me trottait dans la tête, alors je suis allé sur le forum et j'ai improvisé, puis corrigé ce qui n'allait pas
N'ayant pas aimé le dernier acte de Roméo et Juliette, (ainsi que plusieurs passages dans le reste de l'oeuvre), je me suis toujours dit qu'un jour, ce serait bien que je consacre à cette oeuvre une réécriture.
Je sais, je suis pas très organisé, mais bon, chacun ses défauts
Mais merci, tes conseils m'ont aidé moi aussi j'aime beaucoup ta façon d'écrire. La suite peut-être demain ou lundi, ça dépendra de mon emploi du temps

[mattmattou]

C'est vraiment bien!
J'ai hâte de lire la suite!

Merci beaucoup !
La suite soit demain, soit lundi ^^

[Ephilea]

Whaou! Je trouve vraiment ton prologue très prenant, et il me donne une envie folle de connaitre la suite! Où nous emmènes-tu donc en faisant débuter ton récit là où l'original s'est "arrêté" (avec bien sûr quelques modifications qui incombent à une poursuite de l'histoire!) ? Roméo et Juliette est une pièce que j'adore, et je pense que je vais aimer tout autant lire ton "remake" Et puis bien sûr, au niveau de l'écriture, c'est du propre, sans fautes d'orthographe, avec une bonne syntaxe...Très agréable quoi! Moi veut la suite en somme!

[Ann152]

Wow! C'est super *-*
Je t'avais promis un commentaire, me voilà!
J'adore, l'idée de reprendre cette histoire connue pour en faire une suite au mépris d'une terrible fin *moi pas aimer fins qui font pleurer x)* est géniale!
JE VEUX LA SUIIIITE!!

[mattmattou]

Merci à tous pour vos gentils coms ^^
Bref, je n'ai que peu de temps, alors je vais vous pondre la suite tout à l'heure, ou du moins une partie ^^
Bisous bisous

Aller, petit spoiler, je suis sympa ^^
J'ai travaillé le chapitre 1 sur feuille et je peux vous donner son titre: "Comme un oiseau dans le ciel".
Alors, vous avez des suppositions sur la signification de ce titre ?
Lol, aller, j'ârrête de me prendre pour un grand scénariste et je vais manger ^^
Après, philo (berrrrk !) et ensuite, je suis à vous ^^

[mattmattou]

Chapitre 1: Comme une alouette dans le ciel

Il était allongé au milieu d'une prairie, sentant la douce brise d'été lui caresser les joues et lui ébouriffer ses longs cheveux châtains et contemplant les nuages dans la ciel teinté d'indigo. Il avait perdu la notion du temps, même si le soleil devenant progressivement orangé lui indiquait qu'il était environ seize ou dix-sept heures. Il passait la plupart de ses après-midi ici, à observer le firmament qu'il trouvait fascinant. C'était un phénomène des plus banals; mais pour Ryan Pearse, il n'y avait rien de plus fantastique que de laisser les formes des nuages et la couleur bleutée du ciel l'emporter dans la rêverie; cela faisait travailler son imagination et lui permettait d'oublier ses soucis, même si ce n'était que pour un après-midi, c'était une échappatoire à laquelle il tenait énormément. Souvent, il se surprenait à lever les mains, comme pour toucher cette immensité de bleu, et il s'amusait à les pointer vers les nuages, faisant tantôt semblant de les repousser loin vers l'horizon, tantôt de les attirer vers lui. Cela n'avait aucune utilité, ni même aucun intérêt, mais il s'en contrefichait. Il était d'une nature douce et rêveuse, et peu lui importait ce que les autres pensaient de lui.

Ryan était quelqu'un de très belliqueux, autrefois. Il lui était souvent arrivé de se battre, et ce un peu partout, et dans n'importe quelles circonstances. Une fois, un homme dans un bar qu'il fréquentait l'avait insulté suite à un pari perdu, et Ryan, fou de rage et blessé dans son orgueil, lui avait sauté dessus et infligé une sacrée correction. Cet homme, Ryan avait oublié son nom, s'en était tiré simplement avec quelques points de suture. Puis, la semaine suivante, quelqu'un lui avait reproché dans le même bar cet accès de violence. Ryan, jadis, ne supportait pas qu'on lui fasse la morale. Il lui avait alors décoché un coup de poing puis projeté par la fenêtre. L'homme en question s'était retrouvé avec plusieurs morceaux de verre plantés dans la colonne vertébrale, et n'avait jamais plus marché par la suite. Une autre fois, Ryan, en pleine nuit, s'était retrouvé tout seul à errer dans une ruelle, ivre mort. Il avait eut ce soir là le besoin de réfléchir, ou plutôt de noyer son chagrin et son mal-être dans une bouteille de whisky. Quatre hommes l'avaient abordé et, pendant que l'un d'entre eux lui demandait du feu, l'un de ses acolytes en avait profité pour essayer de lui faire les poches. Ryan avait très mal réagi, et cette fois ci, il ne se contrôla pas. Cet homme avait tenté de se défendre, et bien qu'il mesurât plus de deux mètres et qu'il fisse au moins deux fois le poids de Ryan, ce dernier n'eut aucun mal à le clouer au sol, puis à se charger de ses amis. Mais cet homme, dont jamais Ryan ne pourrait oublier le nom, avait fait une mauvaise chute, en tombant directement sur le béton, et s'était fracassé le crâne. Ainsi Ryan Pearse avait assassiné Tyrone Callough. Il avait mille fois tenté de se dire que c'était un simple accident, que ce n'était pas réellement un meurtre. Sa femme l'avait souvent consolé en lui disant que ces quatre hommes n'avaient eu que ce qu'ils méritaient, et que Ryan n'avait agi que par légitime défense. Mais même s'il parvenait de temps en temps à mettre son remords de côté, ce souvenir le hanterait malgré tout jusqu'à sa mort. Enfin, plutôt pour l'éternité.

Si physiquement, et officiellement, Ryan n'avait que vingt-quatre ans, il avait en réalité quatre cent trente huit ans. Sa femme et lui avaient trouvé un procédé magique pour vivre à tout jamais dans une jeunesse éternelle. Chaque fois qu'un incident arrivait ou que Ryan et elle en avaient assez de leur corps actuel, ils se donnaient la mort et entraient dans une autre enveloppe charnelle, un nouveau corps conçu spécialement pour accueillir leurs âmes damnées; ainsi, même si physiquement, ils changeaient du tout au tout, leurs caractères, leurs goûts, leurs rêves et leurs souvenirs restaient impérissables, au grand dam de Ryan. Jamais il ne se débarasserait de cette culpabilité immonde qui lui rongeait chaque partie de son âme et qui le faisait souffrir atrocement. Jamais il ne se pardonnerait, quoi qu'en pensent les autres, quoi qu'en dise sa femme. Il vivrait éternellement avec ce poids atrocement lourd sur sa conscience, cette affreuse conscience qui le tiraillait et le faisait souffrir. Jamais plus il ne se sentirait mieux, jamais plus il ne se sentirait libre.

Il vit un oiseau sur un arbre alentours. Une alouette. Celle-ci, douce et gracieuse, se déplaçait doucement jusqu'au bout de la branche sur laquelle elle se trouvait, comme si elle voulait s'assurer que tous les regards étaient braqués sur elle. Elle sautilla frénétiquement puis déploya ses ailes, s'envolant avec l'élégance la plus totale. Elle montait haut, si haut, libre d'aller où elle le voulait, de faire ce qui lui plaisait: elle pouvait voler toute la journée si elle le souhaitait, ou redescendre immédiatement pour se poser sur un arbre et se nourrir. L'alouette vivait sa vie au jour le jour. Elle ne se souciait guère des autres oiseaux, ni même des autres créatures, sa seule préoccupation hormis sa survie était sa liberté. Si Ryan ne s'était jamais réellement intéressé à l'ornithologie, cette alouette retint toute son attention et entraina en lui un élan de fascination. Ryan n'en revenait pas: le voilà qui était pris de passion par un oiseau ! Si au début, il ne voyait même pas pourquoi, il en comprit très vite la raison. Cette alouette représentait tout ce qu'il aurait voulu avoir, et aussi tout ce qu'il avait cru avoir. Jamais il n'avait été libre, jamais même il ne s'était senti libre. Tout ceci n'était qu'un leurre. Cette alouette, c'était lui. Le Ryan d'avant. Avant de devenir violent, il avait été doux comme un agneau, ou du moins, il n'embêtait personne et ne voulait qu'être libre et en vie. Il goûtait aux fruits que la vie lui offrait et en profitait autant que l'on pouvait le faire. Il faisait ce qu'il voulait et ne réclamait l'approbation de personne, il était lui, et cela lui suffisait amplement. Il était autrefois un véritable tombeur et passait ses nuits avec des créatures toutes plus délicieuses les unes que les autres. Il avait un nombre incalculable d'amis, et même si certains l'aimaient pour sa richesse plus qu'impressionante, d'autres lui rendaient une amitié dévouée et une sympathie honnête. Il était populaire et adulé, le chef d'un grand groupe de fêtards. Il avait tout ce dont il rêvait et ne s'encombrait pas de l'amour, ce poison infame qui transformait tout homme en véritable moins que rien.
Du moins, c'est ce qu'il pensait avant.

Voilà, j'ai encore étoffé le chapitre1, mais c'est loin d'être fini ^^

[mattmattou]

Coucou ^^
Petit sondage : J'ai prévu 4 fins, une heureuse, une moyennement heureuse, une moyennement triste et une très très très triste !!
Alors, laquelle vous préférez ?

[Paille-dOr]

Tu écris bien, c'est agréable et fluide. J'aime !

Je ne me souviens plus, je t'ai donné le lien pour lire mon texte ?

Bises,
Paille d'Or

[mariannepluenn]

Je me rappelle très bien quand tu as eu l'idée de la suite de Roméo et Juliette : la philo sert un peu parfois !!!!
Bref, tu écris très bien, mais tu le sais déjà. j'adore sincèrement ! Et non, le début n'est pas trop long, il est bien. Je préfère la fin heureuse, mais ça tu le savais déjà vu que tu me connais très bien ! ( ou peut être la fin à moitié heureuse). J'attends la suite !!!!