J'ai imaginé les pensées de Tobias (Quatre) dans une scène, j'espère que vous allez apprécier et surtout CRITIQUER, bonne lecture
TOBIAS: CHAPITRE 26
Lorsque l'on repart vers la fosse, je lui tiens naturellement la main. Je remarque son malaise mais je l'ignore, je serai bien incapable de la lâcher maintenant après ce qu'elle a fait pour moi dans mon paysage des peurs. Jamais je n'avais accepté que quelqu'un me voit dans un état pareil et il y a encore une demi-heure je n'aurai pas cru qu'elle serai la première. Elle me serre puis fait mine de me lâcher, je fais donc courir mon pouce le long de sa paume pour la calmer. Nous marchons donc en silence le long de la fosse. C'est elle qui rompt le silence la première:
-Quatre peurs, donc.
-Quatre lorsque je suis arrivé et quatre aujourd'hui. Ça n'a pas changé. Alors je continue à venir ici... mais je n'ai toujours pas avancé.
-C'est impossible de ne pas avoir de peurs, je te rappelle. Pas tant qu'on continue à accorder de le valeur à certaines choses. A sa propre vie, me dit-elle comme pour me rassurer.
-Je sais.
Nous arrivons là où je souhaite l'emmener. Je la guide jusqu'en bas du gouffre en prenant soin de ne pas la lâcher.
-Tu allais me parler de ton test d'aptitude, me rappelle-t-elle.
-Ah, lancé-je mal alaise, C'est important?
-Oui, insiste-t-elle. J'ai envie de savoir.
-Ce que tu es exigeante! Répliqué-je en plaisantant à moitié.
Je m'arrête et m'assoit en laissant pendre mes jambes dans le vide. Cette sensation de hauteur tout en étant assis me procure le sentiment d'avoir vaincu ma peur au moins l'espace d'un instant. Tris s'assoit à mes cotés et nous restons ainsi quelques secondes jusqu'à ce qu'elle me supplie du regard pour que je réponde à ces interrogations.
Je lui lache la main et soupire.
-Tu sais ces trucs-là, je n'en parle pas aux autres. Même pas à mes amis.
Je suis sincère, mes amis sont géniaux mais ils ne comprendraient pas. Comment le pourraient-ils d'ailleurs? On leur a toujours expliqué que les divergents sont dangereux, qu'ils sont capable de manipuler les gens. Je la voie se triturer les doigts nerveusement, je ne sais pas à quoi elle s'attend mais je me rend compte que si je dois lui avoué ce que je suis réellement, ce serai l'endroit idéal. Ici pas de caméra, ni d'oreilles indiscrètes surtout en pleine nuit.
-J'ai eu un résultat sans surprise, Altruiste.
-Oh...
Elle a l'air déçu, comme si elle s'attendait à autre chose. Je me rend bien compte que je n'est pas été totalement honnête avec elle mais officiellement je lui est dit la vérité. Je me sens tout de même un peu coupable de lui avoir menti.
-Et tu as quand même choisi les audacieux?
-Par nécessité.
-Qu'est-ce qui t'obligeait à partir?
Je détourne les yeux, ne sachant pas quoi répondre. Je pensait qu'elle serait trop timide pour ajouter quelque chose mais non, elle est plus farouche que je ne le pensais. Elle m'impressionne plus à chaque moment passé avec elle.
-Tu devais t'éloigner de ton père... C'est pour ça que tu ne veux pas être un leader audacieux? Pour ne plus le revoir?
Je la remercie silencieusement de ne pas m'avoir obligé à m'expliquer.
-Pour ça et parce que je ne me suis jamais sentie totalement à ma place chez les audacieux. Pas tels qu'ils sont devenus en tout cas.
Je ne sais pas pourquoi je ressens le besoin de me dévoiler ainsi devant elle, je n'avais jamais parlé comme ça à quelqu'un auparavant.
-N'empêche que tu es... incroyable. Je veux dire, c'est dingue, d'après les critères de audacieux, quatre peurs c'est une plaisanterie. Ta place était forcément ici.
Je hausse les épaules, pour moi c'est déjà beaucoup. Je n'arrive pas à surmonter ces peurs et le pire est que j'en ai honte. La seule chose dont je suis fière depuis que je suis arrivé chez les audacieux, c'est mon poste d'instructeur. J'espère avoir réussi à tromper les leaders en modifiant les résultats des simulations pour certains novices, si c'est le cas je leur est surement sauver la vie. C'est d'ailleurs la seule raison pour laquelle j'ai accepté ce travail. Malgré le fait d'avoir choisi les Audacieux, je reste formaté comme un Altruiste.
-Je ne vois pas une grande différence entre l'altruisme et le courage. Quand on t'apprend depuis toujours à t'oublier toi-même, ça devient un réflexe. Le jour où tu te trouve en danger, tu je fais sans y penser. Je pourrais aussi bien appartenir aux Altruistes.
Je prend des risques en parlant ainsi mais j'ai assez confiance en elle pour lui parler avec franchise.
-Si on veut. J'ai quitté les Altruistes parce que je n'était pas assez altruiste, et ce n'est faute d'avoir essayé.
Je lui sourit, amusé par ses paroles. Elle n'a pas l'air de se voir comme moi je la voie.
-Ce n'est pas entièrement vraie. Cette fille qui se tient sans broncher face à un lanceur de couteaux pour épargner un ami, qui frappe mon père avec une ceinture pour me défendre... ce n'est pas toi?
Elle me regarde d'un air suspicieux, j'ai un peu l'impression d'en avoir trop dit...
-T'as pas les yeux dans ta poche, toi.
-J'aime bien observer les gens.
-Toi non plus tu ne sais pas mentir.
-D'accord.
Je m'approche d'elle, je la dévisage. Son menton, sa bouche, son petit nez aquilin, tout est parfait chez elle. Je ne parle même pas des fins muscle qui se dessine sous son débardeur. Je sais exactement quelle distance me sépare de ses lèvres, vingt centimètres. Vingt centimètres qui me mettent au supplice.
-C'est parce que tu me plais. Et ne m'appelle pas Quatre. Ça fait du bien d'entendre mon nom.
C'est d'ailleurs en partie pour cela que je l'ai emmené dans mon paysage des peurs, je voulais qu'elle connaisse mon nom mais je ne savais pas comment aborder le sujet. L'entendre m'appeler Quatre me dérangeai, cela me paraissais contre nature. Je remarque sa détresse mais j'attends, j'ai besoin de connaître sa réponse.
-Mais… Tobias... tu es plus vieux que moi...
-C'est vrai que ce fossé de deux ans est totalement insurmontable, répondis-je en souriant.
-Je n'essaie pas de me dévaloriser . C'est juste que j'ai du mal a comprendre. Je suis plus jeune que toi, je ne suis pas jolie, je …
Je ris, elle ne se rend pas compte qu'elle est magnifique, je n'ai jamais eu envie d'être proche d'une personne à ce point là. Zeke m'a déjà organisé des rendez-vous mais ils ne se sont jamais bien passé, cela se finissait toujours avec moi dans un coin et Zeke en train d'embrasser n'importe quelle fille. Mais avec elle c'est différent, elle me fais devenir meilleur, avant elle, j'envisageais de quitter les Audacieux mais maintenant tout à changer. Je ne peux pas l'abandonner, il faut que je la protège bien qu'elle n'est pas besoin de moi.
Je la fais taire en posant ma bouche sur sa tempe.
-Quoi, soyons honnêtes, insiste-t-elle. Je ne suis pas moche mais on ne peut pas dire que je sois jolie.
-Admettons. Tu n'es pas jolie. Et alors? Concédé-je en l'embrassant sur la joue. Tu me plais comme tu es. Tu es super intelligente. Tu as du cran. Et même maintenant que tu sais pour Marcus...tu ne me vois pas comme un chien battu.
-Parce que tu n'en es pas un.
Je la fixe, en une phrase elle vient de confirmer ce que je pense d'elle. Je lui touche le visage et m'approche de plus en plus, jusqu'à ce que ma bouche effleure ses lèvres. Elles sont délicieuses avec leurs doux parfum sucré. Je suis heureux, à cet instant précis, j'ai l'impression de n'avoir jamais été aussi heureux. Je souris jusqu'aux oreilles avec un air béat. Tris est tendue, elle ne semble pas savoir comment s'y prendre, du coup je prend les devants bien que je n'ai pas plus d'expérience qu'elle. Tenant son visage fermement entre mes mains, je l'embrasse de nouveau et je la sens se détendre. Je l'embrasse avec plus d'assurance désormais, je fais glisser ma langue le long de ses lèvres l'invitant ainsi a entrouvrir la bouche. Elle se laisse faire et sa langue caresse la mienne timidement. Elle passe son petit bras frêle dans mon dos et me masse la nuque avec la main. On reste ainsi pendant quelques minutes à s'embrasser en bas du gouffre reprenant notre souffle en se fixant mutuellement.
Quand on se relève main dans la main, je me demande comment aurai été ma vie si je ne l'avais pas rencontré. Je la raccompagne jusqu'au dortoir des novices. A la porte d'entré, elle se tourne vers moi et me dévisage. La me viens une pensée totalement incongrue:
-Tu veux venir dans ma chambre? Lui proposé-je.
-Non, je ne devrai pas, me répond-elle.
Je suis un peu déçu mais je me doutais de la réponse. Elle a l'air épuisée, aussi elle s'appuie sur moi dans toute sa vulnérabilité, qu'elle arrive pourtant si bien a cacher en temps ordinaire. Je suis heureux qu'elle me fasse assez confiance pour se montrer comme ça devant moi. C'est pourquoi je me permet d'insister un peu:
-Tu ne devrai pas mais qui sera au courant, tu diras que tu avais besoin de prendre l'air ou d'aller décompresser après les simulations...
-Je voudrai y aller doucement, tu comprend?
-Oui, bien sur. Repose toi bien, demain va être une longue journée.
Elle entrelace ses doigts aux miens et dépose un baiser sur ma joue avant de rentrer dans le dortoir. Je parcours les couloirs au hasard jusqu'à être épuisé et je me rend dans ma chambre.
