Soyez indulgents c'est la première fanfic que je "rend public" ! Désolée pour les fautes !
Bonne lecture et lâchez vos comm's !
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Prologue : La vois s'éleva froide, dure.
« - C'est le don, la bénédiction que je te fait. Prends-en soin, en gage de notre amour passé.
L'homme répondit :
- Enfin, tu sais bien que je ne peux pas l'accepter...et mon travail ?Prends-le toi !
- Et toi, tu sais bien que ce n'est pas possible. Je t'ai choisi, toi et personne d'autre pour la garder.
L'homme tenta une dernière protestation mais personne ne lui répondit. La voix et son propriétaire avaient disparu. Derrière lui, une grande forme noire apparut et scintilla doucement. Il entendit dans son esprit -ou était-ce en vrai ?- les dernières paroles de son interlocuteur « Le don ». Il soupira résigné :
- Bon et bien toi, le don tu as intérêt à me laisser travailler ! Tu parles d'un don, maugréa-t-il non sans lever un regard méfiant vers le ciel.
Chapitre 1 : La goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Sur la table de la cuisine, j'essayais de résoudre un problème de maths. « Lola, Timéo et leurs amis jouent aux billes. Lola a 19 billes au départ et Timéo 25. Au cours de la partie, Lola en gagne 7 et Timéo en perd 12. Combien chacun ont-ils de billes à la fin de la partie ? » Vous trouvez ça trop facile je suppose ? Peut-être pour vous mais moi je n'ai que 7 ans, c'est un problème niveau CE1. En plus, les lettres dansent devant mes yeux. Les mots se mélangent dans ma tête, au final les phrases ne veulent rien dire. Ce problème n'a ni queue ni tête. Ils n'ont qu'à arrêter de jouer au billes un point c'est tout. Et puis de toute façon, j'en ai marre des maths. Je préfère dessiner, inventer. J'attrape une feuille et commence à dessiner un château. J'aime imaginer des maisons, des châteaux, même des villes ! C'est le monde où je m'échappe, où je règne en maîtresse ! C'est une des seules choses que j'arrive à faire sans que tout se mélange devant mes yeux.
Ma belle-mère arrive dans la cuisine pour préparer le repas du soir. Je la trouve assez belle. Elle a des longs cheveux noirs de jais, des yeux un peu froncés. Elle essaye d'être gentille avec moi. Mais ça c'est à l'extérieur. A l'intérieur, elle me regarde toujours comme-ci je n'avais rien à faire-là. C'est sans doute parce que je suis l'enfant de la première compagne de mon père. Je lui rappelle que que mon père a eu une autre femme avant elle. Elle regarde mon livre de maths fermé, mon problème pas fait et mon château. Elle soupire puis me dit doucement :
« - Ma puce, je t'ai déjà dit que le coloriage c'est après les maths pas avant.
Je geigne comme un bébé. Avec elle, j'aime me faire passer plus bête que je ne le suis réellement.
- Mais j'y arrive paaaas. Tout de façon, ça sert à quoi de savoir combien ils ont de billes ? Ils ont qu'a pas jouer !
- Écoutes ma puce, on le fait ensemble si tu veux.
Dans tes rêves, vielle sorcière !
- Non, j'attends Papa.
- Il n'est pas là.
Son ton se durcit, elle perd patience face à ma mauvaise tête. Elle reprend, plus sévèrement :
- Allez au travail, dépêches-toi maintenant sinon on va encore y passer la soirée. »
Elle insiste sur le «encore ». Normal, hier je devais apprendre mes conjugaisons. Je m’emmêlais les pinceaux avec toutes les terminaisons, les irréguliers,... Quand j'ai dis que manger à l'imparfait ça faisait j'avais mangeâtes, elle a pas apprécié... Et l'avant veille, c'était apprendre des homonymes. Et la fois d'avant,... Bref, à chaque fois, tout se mélange au bout d'un moment. Je dois alors faire des pauses pour reposer mon cerveau donc forcément mes devoirs s'étendent dans la soirée !
L'année dernière, quand mon père a parlé de ce problème à mon institutrice, j'ai du aller voir un psychologue, passer plein de test. Tout ça pour me dire que je suis atteinte de dyslexie. Ma belle-mère a pincé les lèvres en disant au docteur « Comme si elle n'avait pas assez de problème comme ça ». Et oui, j'étais aussi l'heureuse porteuse du syndrome HADA. J'étais Hyperactive : je ne tenais pas en place, il fallait que je bouge, il me fallait de l'espace. Heureusement qu'on habitait une maison avec jardin. Mais ce n'est pas tout : hyperactive oui mais ce n'étais pas assez, je l'étais Avec Déficit de l'Attention ! C'est à dire que des fois, mon cerveau zappe des informations. Mon prof de sport, par exemple, qui se déplace à une vitesse ! Je suis à côté de lui à la ligne de départ. Je ferme les yeux pour me concentrer, il 50m plus loin, à la ligne d'arrivée. Les médecins n'ont expliqué que mon cerveau ne l'avait pas vu courir, il avait tout zappé entre le départ et l'arrivée. Voilà toutes mes problèmes. Je suis vernie hein ! Venez plus vous plaindre quand vous vous êtes cassé un ongle ! Du coup, on m'a qualifiée « d'enfant à problèmes », de « perturbée ». Mon père a voulu me faire entrer dans un établissement spécialisé dans le traitement des enfants handicapé légers et à problèmes. Du haut de mes 6 ans j'ai refusé et tempêté. Pas question qu'on me sous-estime, qu'on m'aide, qu’on me traite différemment. Je voulais être comme les autres, quitte à passer des heures sur un problème que eux ferait en 30min. Devant cette réaction étrange mes parents étaient partagés :
Ma belle-mère : « Mais enfin quel enfant ne voudrait pas faire moins d'effort à l'école ? Quel enfant ne veut pas moins d'heure de cours et de devoirs ? Ta fille est une petite orgueilleuse a vouloir ignorer ses problèmes ! »
Mon père : « Ah, elle a l'état d'esprit d'une battante c'est bien, elle est intelligente comme sa mèr... » Il se tue devant l'air furieux de sa nouvelle épouse.
Après maintes et maintes discussions, mon père et le psychologue décidèrent qui se je voulais me frotter aux élèves ne rencontrant aucune difficultés, ils respectaient mon choix. Et si, par hasard, je ne suivais pas le rythme je devrais obligatoirement faire du soutien scolaire et je serais automatiquement inscrite en école spécialisé l'année d'après. J'acceptais ce contrat, étant bien déterminée à travailler et à égaler les autres. Ma chère belle-mère avait raison sur un point, se détestais être perdante, j'étais... comment disait-elle déjà ? Ah oui, je suis orgueilleuse. Au moment où je réalisais ça, tout au fond de moi, un sentiment de danger me gagna, comme si le simple fait d'être orgueilleuse signait mon arrêt de mort. Ma belle-mère, en minorité, dû s'incliner. J'avais donc gagné une bataille ! J'allais à l'école primaire en bas de la rue, avec des élèves normaux. Mais je savais qu'à la première mauvaise note, ma belle-mère n'hésiterait pas une seconde et triompherait devant mon père en disant que je n'avais pas le niveau requis et elle m'enverrait en école spécialisée.
Voilà pourquoi j'étais si catastrophée devant les deux pauvres additions et soustractions de mon devoir de maths en ce doux mois de mai.
Mes deux demi-frères firent irruption dans la cuisine, brayant qu'ils avaient faim :
« - Maman, on veux manger heu !!
- Oui mes chéris, 2 petites minutes, votre sœur finit ses devoirs.
Le mot « devoir » suffit à déclencher dans la cuisine un charivari du tonnerre. Mes charmants zouaves de demi-frères piaillèrent en chœur :
- Nous ont a pas de devoirs heu ! Nous ont peut jouer heu !
Nan mais c'est un tic chez eux de mettre des « heu » à toutes les phrases ? Je leur répliquais sèchement :
- Normal, vous êtes des maternelles, vous êtes encore petits, en insistant sur le « petit ».
Le plus jeune, incontestablement le moins pire des deux, mais énervant quand même, prit mon château dans ses mains sales. On pourrait qualifier ma réaction de disproportionnée. De puérile. Je n'en pouvais plus de les entendre jouer à côté, je n'en pouvais plus des remarques de ma belle-mère et je n'en pouvais plus des maths. Aussi je criais :
- Lâche ça toi ! Nan mes t'as vu tes mains ? Espèce de gamin, ou t'as vu que tu prenais mes affaires comme ça ?
Devant cet afflux de colère, le pauvre enfant fondit en larmes. Son frère lui prit le dessin des mains et l'arracha en des centaines de petits morceaux. De rage, je lui tombais dessus et le giflais violemment. Ma belle-mère nous sépara avant que je lui fasse avaler le reste de mon dessin.
- Non mais ça va pas non ? Enfin tu es inconsciente ou quoi ? Ne te mets pas dans des états pareils pour si peu ! Vas dans ta chambre immédiatement.
Elle se tourna vers ses 2 fils :
- Tiens mon chaton, mouche-toi et sèche vite tes larmes. Toi n'arrache plus les dessins de ta sœur, tu sais comment elle est quand on touche à ses affaires... Allez venez manger. »
Furieuse, je sortis de la pièce.
Je me précipitais non pas dans ma chambre mais dans le jardin. L'air froid du soir me réveilla d'un coup. Je me sentis toute bête d'un coup, je m'étais laissé contrôlée par mon hyperactivité. Les larmes commencèrent à couler, incontrôlables. Voyant que le jardin n'y faisait rien, je rentrais dans ma chambre. Je pris un livre au hasard dans ma bibliothèque, déjà pas mal rempli malgré mon jeune âge. Je déchiffrais le titre : « Guide illustré des la mythologie grecque ». Génial ! Quand je lisais les quelques livres que je possédais sur la Grèce antique, je me sentais incroyablement bien. Je n'y connaissais pas grand chose, mais mon père m'en offrait un chaque année, toujours de la mythologie grecque, va savoir pourquoi, alors j'y avais pris peu à peu goût. J'aurais adoré que ces dieux sur-puissants et ces héros valeureux existent en vrai. Mon instinct me disait que je n'avais sans doute pas tout à fait tort donc je supposais qu'il y avait une puissance au dessus de nous. Dieu, Zeus, Bouddha ou Allah peut-être, je n'en savais rien.
J'étais plongée dans les aventures d’Héraclès quand on a frappé à ma porte. Mon père apparut sur le pas de la porte. Je lus dans ses yeux un mélange d'affection et de mécontentement :
« Coucou ma puce. Ça va ?
- Non, répondis-je tout simplement.
- Tu as mangé ?
- Non plus.
- Alors tiens c'est pour toi. Je te donne l’autorisation spéciale de manger dans ta chambre aujourd’hui seulement.
Je pris la part de pizza qu'il me tendait et me goinfrait comme-ci je n'avais pas mangé depuis 15 jours. Pendant ce temps, il me caressa doucement les cheveux, signe que ce qui allait suivre n'allait certainement pas me plaire :
- Pourquoi est-ce que tu n'as pas voulu de l'aide de ta belle-mère dis-moi ?
- Parce que je PEUX le faire seule, il fallait juste que je fasse une pause.
- Dans la vie, on ne peut pas tout faire seule tu sais.
- Si, on peut. Moi, je le ferai.
Mon père soupira. Il n’était pas fort en psychologie !
- Et pour ton frère ?
- Ce n'est pas mon frère. Il l'avait cherché.
- La violence ne résout pas tout tu sais.
- Il sait que je n'aime pas qu'on touche à mes affaires surtout mes projets. Tant pis pour lui.
- Ne le refais plus d'accord ma puce ?
- …, je ne répondis pas, c'était trop dangereux de faire une promesse qu'on ne tiendrais sans doute pas. Mon regard tombait sur le livre de mythologie. Et si tout ça était vrai ? Si j'étais... ? Je reprit d'une voix tremblante :
- Papa, tu sais pourquoi je suis différente ? Pourquoi j'ai autant de problèmes, pourquoi je ne me sens pas à ma place ? Si tu le sais, dis-le-moi !
Mon père ne dit rien, il me regarda juste de ces yeux tristes.
- Bonne nuit.
Il sortit en marmonnant quelque chose comme : « Si elle sait, ils sauront...» Je répondis à la porte :
- Bonne nuit ».
J'essayais de m'endormir mais un bruit dans le placard me perturbait. Je me tournais et me retournais en vain. Le sommeil ne venait pas.
La porte du placard s'ouvrit. De mon lit je ne vis rien. Je me suis assise sur mon lit et j'ai regardé le plancher. J'étouffais un cri. Elles étaient des dizaines, noirs, petites. Une foule pleine de pattes se précipitait vers moi. Je bondis de mon lit et me précipitais dans le couloir.
- Au secours, papa !!!!
La panique me saisit, je tremblais de tous mes membres. Ma belle-mère sortit de la chambre :
- Mais enfin qu'est ce qu'il se passe ?
- Papaaaaaa !
- Il est sortit il y a 1h pour le travail. Tu sais quelle heure il est ?
- Il est 23h et il y a des...des..., dans la panique le mot refusait de franchir mes lèvres.
J'avais l'horrible impression que dire leur nom suffirait à en invoquer des centaines. Je lui pris la main et l'entraînée dans ma chambre voir l'étendu du désastre. Quand j'entrais, j'étouffais (encore) un cri devant...bah devant rien en fait. A part mes meubles, mes vêtements, les trucs habituels il n'y avait rien d'anormal dans cette chambre. Ma belle-mère me toisa et me dit avec une exaspération contenue :
- Bon qu'est ce qu'il y de si terrible ?
- Il y en avait plein...elles sortaient du placard...c'est impossible !
Elle se dirigea vers le placard et l'ouvrit violemment. Je me cachais derrière la porte pendant ce temps. Quand rien n'en sortit (à part une robe qui tomba de son cintre). Je bégayais :
- Mais non...je l'ai vu...je suis pas folle quand même...elles étaient là....
- Mais enfin tu vois bien qu'il n'y a rien ! Tu as rêvé ou tu les as imaginées.
En voyant les garçons blottis l'un contre l'autre dans le couloir, elle ajouta :
- Tu fais peur à tes frères avec toutes tes histoires.
- Ce ne sont pas mes frères ! » répliquais-je violemment.
Elle me foudroya du regard et m'ordonna d'aller me coucher.
Je lui tirais la langue derrière son dos et montais dans mon lit.
Je me recroquevillais sur mon oreiller et remontais la couverture sur ma tête. Le cauchemar commença. Elles grimpèrent sur le lit, elles marchaient sur moi, elles me griffaient, me mordaient. Et moi je luttais, je luttais, rien n'y faisait elles étaient trop nombreuse... Je m'endormis à bout de force avec la sensation qu'on me coupait la respiration...
Le lendemain matin, je me réveillée couverte de traces rouges, des morsures. Je frissonnais et me rendit compte que je j'avais des difficultés à respirer. Donc, soit j'étais asthmatique (et un problème de plus !) soit c'était autre chose... Je soufflais un grand coup par le nez et la bouche. Un fin voile grisâtre voleta et atterrit sur le parquet. Des toiles... Je me retins de hurler (ça devenait une habitude !) et sortit en courant de la chambre avec la preuve de mon honnêteté. En descendant les escaliers, je fis des yeux ronds en constatant la disparition des morsures. C'est impossible... Enfin, il me reste les toiles. Ma belle-mère déjeunait tranquilou sur le plan de travail prête à nous emmener à l'école et à travailler. Elle leva la tête en m'entendant arriver :
« Tiens déjà levée ?
- Oui regarde-moi ça, répondis-je en lui brandissant mon indice sous le nez.
- C'est censée être quoi ma puce ? (Tiens elle est redevenue gentille elle?)
- Une toile, je le savais bien que je n'avais pas rêvé hier !
Je jubilais de gagner devant elle.
Elle me regarda attentivement puis, délicatement pris la toile entre ses mains. Elle l'examina sous toutes les coutures. Je sentais qu'elle réfléchissait, qu'elle hésiter entre le rationnel et l’extraordinaire. Finalement, elle rendit son diagnostic :
- Je ne te crois pas, cette histoire n'est tout simplement pas possible. J'ai ouvert le placard, tu es d'une mauvaise foi pour osais prétendre qu'il y avait quelque chose !
- Mais et ça, je l'ai cousu main peut-être ?
- Une simple voile gris ».
Elle sortit de la pièce mettant fin à la conversation. Je me pris la tête entre les mains, commençant à douter de ma santé mentale : être la seule à voir certaines choses est assez déroutant..
La journée se passa plutôt bien, même si les événements de la nuit me turlupinaient. Cette invasion m'avait paru si réelle et pourtant c'était impossible que ça soit vrai... J'allais devenir folle si une solution ne se présentait pas et vite !
La nuit arriva et avec elle ce qui était devenu mon cauchemar. Même schéma que la nuit d'avant. Elles arrivaient, m'étouffaient, me mordaient. Mais cette fois, je subis tout simplement, il n'était pas question que ma belle-mère pense plus longtemps que j'étais folle à lier. Quand le matin vient je me contenter d'attendre quelques minutes que les traces se résorbent et je jetais les toiles par la fenêtre. En descendant dans le hall, où ils m'attendaient tout les 3, ma belle-mère m'adressa un sourire victorieux :
- Alors, tu vois qu'il n'y avait rien ! Ce n’était donc qu'un cauchemar.
Je m'abstiens de toute réponse. La journée passa puis fin le soir.
Seule dans ma chambre, je pleurais en pensant au souffrance que j'allais devoir enduré cette nuit. Je n'avais pas le choix. A moins que... Une idée de secours me traversa. Et si je partais ? Qui me regrettera de toute façon ? A la hâte mais discrètement, je pris un sac que je bourrais de vêtements chaud, d'une lampe de poche. Je fis un raid dans la cuisine et pris des boîtes des biscuits. J'avoue qu'à ce moment là, je ne pensais qu'à fuir mes nuits de terreur, le fait que j'errerais seule sur les routes en pleine nuit sans point de chute ne m'avait même pas effleuré. Sur mon bureau, je saisis une feuille et un crayon et traçais ce mot à la hâte pour mon père puis descendit dans le hall, j'ouvris la porte et sortit de cette maison, celle de mon enfance. Pour toujours.
« Papa, pardonnes-moi, mais rien ne vas plus ici. Personne ne m’aime tout de façon et si je reste je vais devenir folle. Peut-être que si tu avais répondu à mes questions, tout serait différent. Adieu, Annabeth. »