Une nouvelle menace [Harry Potter]

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Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

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Le lundi arriva rapidement, ainsi que les résultats pour le Quidditch. Rose et Al conservèrent leur poste de Poursuiveurs, tandis que moi je reprenais mon poste de Batteuse. Je songeai pendant une seconde au fait que je pourrais laisser un Cognard frapper Albus, mais je me repris rapidement. Je n’étais pas méchante à ce point, quand même!
Mon cours du soir avec le professeur McGonagall arriva assez rapidement et lorsque j’entrai dans son bureau elle me dit :
- Aujourd’hui, Miss Lévesque, c’est votre dernier cours sur les Animagi. Dès demain nous commenceront le long processus. C’est la Pleine Lune.
- Je sais, dis-je, un peu nerveuse.
Elle m’adressa un petit sourire compatissant et lorsque l’on fut cinq heures plus tôt, elle commença sans tarder les dernières leçons.
À environ dix-huit heures trente, nous avions terminé. Elle me demanda alors :
- Rappelez-moi quels sont les étapes pour devenir un Animagus, Miss Lévesque.
- En premier lieu on doit conserver une feuille de mandragore dans sa bouche pendant un mois entier, entre deux pleines lunes.
- Bien, ensuite?
- Après, on doit déposer la feuille de mandragore dans une petite fiole de cristal et l’exposer au clair de lune. Il faut ensuite ajouter à la fiole l’un de nos cheveux ainsi qu’une cuillère en argent de rosée recueillie en un lieu qui n’a été ni exposé au soleil ni foulé par l’homme pendant sept jours entiers. Finalement pour cette étape il faut ajouter la chrysalide d’un Sphinx tête-de-mort au mélange et le placer ce dernier dans un endroit sombre et calme. Il me faudra alors ne pas le déranger ou le regarder jusqu’au prochain orage.
- Par la suite, que doit-on faire, Miss Lévesque?
- En attendant l’orage, il me faudra prononcer l’incantation suivante au lever et au coucher du soleil en pointant ma baguette sur mon cœur « Amato Animo Animato Animagus ».
- Par après, que faut-il faire?
- Dès le premier éclair dans le ciel qui indique l’orage apparaît je dois rejoindre ma fiole de cristal. Et si j’ai bien suivi les étapes, la potion devrait être rouge sang.
- Et finalement?
- Vous m’avez dit qu’en temps normal on cherche un endroit sûr et à l’abri des regards pour procéder à notre transformation. Sauf que vous voulez que je vienne d’abord vous chercher et qu’ensuite nous irions ensemble dans la Forêt interdite pour que je puisse procéder à ma transformation.
Le professeur McGonagall semblait être satisfaite de mes réponses, si je me fiais au sourire qu’elle affichait.
- Très bien, c’est excellent même, Miss Lévesque. Vous avez tout retenu à la perfection. Bien sûr, nous devrons faire une petite révision à chaque étape du processus, mais je crois que vous vous en sortirez très bien. Malheureusement nous allons bientôt entrer dans une période où les orages se font rares. Il faudra simplement espérer qu’il y en aura un avant la fin de l’année.
- Je l’espère aussi, professeur.
Elle m’expliqua ensuite quelques autres détails très important à retenir, me rappela ensuite que dès que j’aurais eu ma première transformation elle me ferait pratiquer jusqu’à ce que je puisse l’entreprendre sans ma baguette.
- Bien, maintenant nous ferions mieux d’entrer dans ce placard, vous ne croyez pas.
Il était dix-huit heures cinquante. Oui, en effet il était temps d’y aller. On s’y glissa sans un autre mot et cinq minutes plus tard l’autre McGonagall entrait en scène, suivit de moi cinq minutes après. Je trouvais toujours aussi étrange de me regarder moi-même, mais j’y étais un peu plus habituée maintenant, une chance!
Dès que nos « nous » du passé furent disparues, on revint à l’extérieur et elle me donna de la lecture théorique à faire. Sur les sortilèges qu’elle m’apprendrait le lendemain et les jours suivants. Le professeur McGonagall me précisa aussi que mes prochains devoirs ne seraient que pratiquer les sortilèges appris à l’abri des regards. Et qu’il me fallait trouver une solution pour éviter d’avaler ou de cracher la feuille de mandragore qu’elle me donnerait le lendemain. J’avais déjà une petite idée, mais j’allais devoir la mettre en pratique à un endroit où personne ne pourrait me voir. Pour cela, la Salle sur Demande, serait parfaite.
- À demain, professeur, dis-je en m’en allant.
- À demain, Miss Lévesque, me répondit-elle alors que je refermais lentement la porte dans mon dos.
Et maintenant, direction la Salle sur Demande.

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Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Me voilà de retour avec le chapitre 9. :D Ça fait déjà un petit moment que je l'ai terminé, mais j'ai décidé d'avancer un peu le chapitre 10 avant de publier celui-ci. ;) Enfin, bref, il se pourrait qu'un autre chapitre soit publié avant Noël... Bonne lecture! :D


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Chapitre 9



Ça faisait maintenant une demi-heure que je me trouvais dans la Salle sur Demande et que j’essayais de transformer un objet en appareil dentaire, qui servait en particulier pour le palais. Mon plan? Je glisserais la feuille entre mon palais et l’appareil, ce qui ferait en sorte que je ne risquerais pas d’avaler la feuille en question en mangeant ou en dormant. Malheureusement, si l’idée était simple en théorie, en pratique c’était tout autre chose… Premièrement, dans le monde des sorciers les appareils dentaires étaient tout bonnement inutile, alors pourquoi est-ce que l’on métamorphoserait un objet en ça? Il n’y avait que moi pour avoir une pareille idée…
Au bout d’une heure je réussis finalement à obtenir ce que je voulais. Je poussai un soupir de soulagement, mais je pris soudain conscience de quelque chose. J’avais dépassé le couvre-feu… et cette fois je n’avais pas mon excuse de la bibliothèque. Ce qui entre autre signifiait que j’étais dans la merde. Et pas qu’un peu. Je m’empressai donc de sortir et j’utilisai tous les passages secrets que je connaissais pour me rendre à ma Salle Commune.
Je ne m’attendais vraiment pas à CETTE scène lorsque je sortis de l’un d’eux.
Devant moi se tenait Albus Potter et Rebecca Corner. Je savais qu’Albus était un préfet tout comme je savais que Rebecca n’en était pas une. Celle-ci se trouvait le dos appuyé contre le mur du corridor en face de moi, les yeux plongés dans ceux d’Al. Les mains de ce dernier étaient posées sur sa taille. Il approcha alors son visage du sien et je pus constater sa légère hésitation, ce qui me fit comprendre que ce serait sa première fois. Je me sentais un peu de trop et je savais pertinemment que je n’avais pas d’affaire à être là.
Lorsqu’ils commencèrent à s’embrasser pour de bon je dus retenir une grimace de dégoût, sincèrement j’aurais préféré être ailleurs. J’avais deux possibilités : soit je retournais d’où je venais, en bref le passage secret, soit je les contournais silencieusement. Repartir d’où j’arrivais était plutôt risqué, je pouvais croiser Rusard. Et en plus le chemin que je venais d’emprunter me menait à seulement deux corridors de la Salle Commune. J’avais bien sûr une troisième option, les déranger pour leur faire savoir que j’étais là, mais je ne préférais pas.
Voyant qu’ils étaient toujours occupés à s’embrasser j’optai pour me faufiler à côté d’eux en espérant passé inaperçu. Je commençai donc à avancer aussi silencieusement que j’en étais capable. Mais c’était sans compter l’instinct d’Albus.
Au moment où je m’apprêtais à tourner le coin du corridor en croyant être hors de danger d’être repérée, la voix glaciale d’Al dans mon dos me pétrifia sur place :
- Lévesque, qu’est-ce tu fous ici?
- Je retourne à notre Salle Commune par le chemin le plus rapide, répondis-je en serrant les dents et sans me retourner.
- Et d’où est-ce que tu arrives? Grinça-t-il, comme si m’adresser la parole lui coûtait.
- Si tu ne tiens pas à le savoir, pourquoi est-ce que tu poses la question? Grognai-je en me tournant face à lui pour lui jeter un regard furieux.
- Est-ce que tu oublierais que je suis préfet et toi non?
Il me retournait littéralement le couteau dans la plaie et c’était particulièrement douloureux.
- Comment pourrais-je l’oublier?! Dis-je en roulant des yeux.
- Tu vas répondre à la fin. T’étais où?
- Je reviens d’une rencontre avec le professeur McGonagall.
Il dut comprendre, car je vis une étincelle de compréhension s’allumer dans ses yeux.
- Tu as une preuve?
- Non, affirmai-je sans flancher devant son regard inquisiteur.
- Alors je vais devoir… commença-t-il, mais je le coupai.
- Tu vas devoir faire quoi? Sifflai-je. Tu sais exactement pourquoi je suis allée la voir! Tu ne me feras pas croire que tu as oublié cette partie-là, n’est-ce pas? Ajoutai-je avec un début de fureur.
- Bien sûr que non! C’est la raison pour laquelle tu es un monstre! Tu m’entends, un monstre! Me cracha-t-il au visage.
J’en restai sans voix. Il avait osé me dire ça… Il avait osé… C’était la pire chose qu’il n’aurait jamais pu me dire. Et la seule que j’aurais cru qu’il ne me dirait jamais. Je sentis la colère et la fureur monter en moi, mais je réussis à la dominer pour lui dire un commentaire plein de dédain :
- C’est peut-être ce que tu crois. Mais je me fous de ce que tu penses. Et je crois que je m’en suis toujours moquer! (Ça ce n’était pas la vérité, mais il fallait que je le frappe avec une force similaire, ou presque) On va faire un compromis toi et moi, Potter. Tu me laisses partir sans rien dire et je ne parlerai pas de ce que tu faisais pendant ton tour de garde. Qu’en dis-tu?
Je le regardai avec des yeux emplis d’animosité. Il valait mieux pour lui qu’il accepte. Sinon… J’allais devoir augmenter mon chantage.
- Très bien. Va-t’en, maintenant! J’en ai assez de te voir.
- T’inquiète, Potter. C’est réciproque, affirmai-je en faisant la grimace.
Sur ces mots je disparus dans le corridor suivant. En arrivant finalement dans la Salle Commune je la traversai comme une flèche, des larmes aux coins des yeux.
- Alli! S’écria Rose, mais je montais déjà les escaliers menant à notre dortoir quatre à quatre.
Je l’entendis s’élancer à ma suite ainsi que James qui cria :
- Allison! Qu’est-ce qu’il se passe?
Je ne pris pas la peine de répondre à aucun des deux et continuai mon chemin. J’eus à peine le temps de mettre le pied à l’intérieur du dortoir que les escaliers se transformaient littéralement en toboggan. J’entendis le bruit de deux chutes, puis de glissage et ensuite la voix de Rose qui s’exclamait, pleine de colère :
- JAMES POTTER! TU ES UN IDIOT FINI, OU QUOI?
Ce à quoi l’intéressé répondit avec un peu de gêne, sans doute à cause des éclats de rire qui me parvenaient :
- Désolé, j’avais oublié ce détail…
- CE DÉTAIL? S’écria ma meilleure amie avec incrédulité et découragement.
Je me désintéressai ensuite de la dispute qui s’ensuivit. Je me contentai d’aller m’effondrer sur mon lit et sans pouvoir m’en empêcher je fondis en sanglot. Pourquoi m’avait-il dit ça? Le croyait-il réellement? Que tu peux être idiote, Allison, c’est clair qu’il le pense vraiment! Me sermonnai-je moi-même. Il n’y a plus aucun espoir… C’est clair que tout est foutu maintenant. Je n’aurais jamais cru que toute cette histoire irait si loin. Je me frottai les joues vigoureusement dans un ultime effort pour reprendre le contrôle. Il ne fallait plus que je pleure, il ne le méritait pas. Il ne méritait pas que je verse des larmes pour lui. Je ravalai donc difficilement toutes les larmes qui voulaient encore s’écouler et je me relevai de mon lit. Il était hors de question que je descende en bas pour faire mes devoirs.
Je rangeai alors l’appareil dentaire que j’avais créé dans un tiroir de ma table de chevet et commençai à faire mes différents devoirs. J’en avais une tonne et je commençais à croire que les devoirs supplémentaires finiraient par me tuer, mais j’étais trop orgueilleuse pour même songer à arrêter.
Lorsque Rose et les filles montèrent se coucher aux alentours de vingt-deux heures j’étais toujours dans mes devoirs. Elles vinrent s’installer près de moi et attendirent patiemment que je leur adresse la parole. Chose que je ne fis pas. Je n’avais pas envie de parler. Je n’avais pas envie de leur dire pourquoi j’avais déboulé comme ça. Aucune envie.
- Tu vas nous dire ce qu’il y a? s’enquit Rose.
- Ou est-ce qu’il va falloir te l’arracher de force? Renchérit Malia.
Qu’entendait-elle par « me l’arracher de force »?
- Et par quel moyen, au juste, vous comptez vous y prendre? Marmonnai-je en relevant les yeux de mon devoir de divination.
- Tu ne veux pas le savoir, affirmèrent les trois filles en même temps.
- Ça peut aussi dire que vous n’en avez aucune idée! Répliquai-je.
Mes amies se concertèrent du regard et avec un sourire elles lancèrent :
- Rictusempra! (N.A : À ne pas confondre avec Sectumsempra)
Soudain j’eus la folle envie de rire. C’était totalement incontrôlable. Mon rire s’échappa sans que je puisse le retenir. Je connaissais le sort, mais il n’avait jamais été aussi puissant! C’était forcément parce qu’elles l’avaient lancé toutes les trois en même temps sur moi!
Au bout de cinq minutes je n’en pouvais plus, mon ventre était beaucoup trop sollicité et je commençais à avoir de la difficulté à respirer. Je n’avais pas le choix, je devais capituler. Je ne serais pas capable de revivre ça encore, alors ça non! Surtout que rire quand tu avais envie de tout sauf de rire, ce n’était pas très fameux…
Je tapai alors avec ma main le matelas et mes trois amies me lancèrent le contre sort. Ce qui me fit arrêter immédiatement de rire. Je pris quelques minutes pour reprendre mon souffle, après toute cette rigolade. Je finis par lâcher :
- C’est Albus.
- On s’en doutait, vois-tu… me dit Malia en s’installant à côté de moi sur mon lit, rapidement suivit par les deux autres.
- Qu’est-ce que mon cousin a fait, cette fois? S’enquit Rose.
- Il… Il m’a traité de… de monstre, croassai-je avec difficulté.
- Il a fait quoi?! Rugit ma meilleure amie avec une telle force que je crus que mes tympans allaient éclatés.
Je me recroquevillai sur moi-même, en serrant les dents. Je ne me remettrai pas à pleurer. Non. Je pris une grande inspiration et je marmonnai :
- Il m’a traité de monstre. Et il le croit forcément puisqu’il l’a dit.
- Je vais le tuer! Hurla Rose avec une colère que je ne lui avais jamais connue.
- Non, tu n’en feras rien! Rugis-je à mon tour. Tu es censée être de son côté, tu te souviens? Alors tu vas devoir faire comme si de rien était. Et s’il t’en parle tu ne te mets pas en colère. Ne réagis pas trop, dans un sens ou dans l’autre, en fait.
- Très bien, mais c’est beaucoup me demander, Alli. Parce que ce qu’il a fait est inexcusable, me dit-elle en croisant les bras.
- Je suis d’accord! Renchérirent en même temps Teena et Malia.
- Peut-être, mais je ne veux plus entrer dans son jeu. À partir d’aujourd’hui j’ai l’intention de l’ignorer superbement. Même s’il m’adresse la parole.
- C’est un bon plan, approuvèrent mes trois amies en hochant vigoureusement la tête.
J’étais d’accord. C’était le meilleur plan compte tenu des circonstances. Je poussai alors un soupir en me tournant vers elle et je dis :
- Bien, maintenant que c’est réglé… Est-ce que je peux continuer mes devoirs maintenant?
- Bien sûr! Approuva Rose, mais je vis un éclair malicieux traverser son regard.
Ce qui était très mauvais signe, mais avant que je n’aie pu la questionner elle était partie rejoindre son lit et étudiait l’une des matières que nous avions eu dans la journée. Apparemment elle n’avait pas prévu de dormir tout de suite. Et un petit quelque chose me disait qu’elle ne se coucherait pas avant que je me sois moi-même mise au lit. Ce qui signifiait qu’elle avait probablement quelque chose de prévu. Par contre, savoir de quoi il était question… c’était une toute autre paire de manche.
Ce n’est qu’environ vers les alentours de minuit que je me décidai à me coucher. Je n’arrivais plus vraiment à me concentrer sur mes devoirs, alors autant arrêter. Malia et Teena dormaient profondément depuis au moins une heure. Quant à Rose elle était en ce moment même en train de somnoler, son livre de botanique ouvert sur ses cuisses. J’hésitais entre me glisser immédiatement sous les draps pour ne pas risquer de la réveiller et prendre la peine de me mettre en pyjama. Finalement, après quelques minutes de réflexion ce fut la deuxième possibilité qui l’emporta.
Ce qui s’avéra être une très mauvaise idée. J’avais à peine mis le pied par terre que Rose ouvrit les yeux et souffla avec soulagement :
- Enfin! J’avais peur de devoir te traîner de force en dehors de ton lit!
- De quoi est-ce que tu parles?
- Il faut qu’on parle à quelqu’un, affirma ma meilleure amie.
- Je n’irai pas voir Albus! Grondai-je, mécontente qu’elle ait pu avoir une idée pareille.
- Pas Albus, mais James! Protesta-t-elle. Il m’a expressément demandé de me dire tout ce que l’on tirerait de toi. Je l’ai fait et il m’a demandé de t’entraîner dehors. Mais il y a peut-être une heure et demie il a précisé de venir le réveiller tout simplement, car il ne pouvait pas rester là à attendre sans rien faire.
Je restai là, la bouche ouverte à la dévisager. Comment est-ce qu’elle avait réussi ça? Sans même que j’en aie conscience!
- Comm… Comment?
- Tu te souviens du système de communication que Scorp et moi nous nous sommes créé? Me rappela-t-elle. Eh bien, je l’ai partagé avec James, avec une certaine variante.
- Ah, d’accord…
Elle sauta alors en bas de son lit et vint me prendre par la main pour ensuite la tirer.
- Maintenant, tu viens avec moi, affirma-t-elle.
Et je la suivis sans mot dire. Du moins jusqu’à ce qu’elle me conduise jusqu’à l’escalier qui menait au dortoir des garçons.
- Rose, qu’est-ce que tu fous! M’exclamai-je en ouvrant des yeux incrédules
- Tu te souviens de la partie où il fallait que j’aille réveiller James, non? Alors, c’est ça qu’on fait. Maintenant… Tais-toi, sinon quelqu’un pourrait nous entendre.
J’étais un peu mortifiée, on n’était pas du tout censée faire ça normalement. En tout cas certainement pas la nuit! Bon, en même temps j’avais déjà fait bien pire que m’aventurer dans les dortoirs des garçons la nuit. La Forêt interdite, par exemple.
En tout cas je pouvais constater que Rose ne venait pas ici pour la première fois. Elle semblait connaître le chemin par cœur malgré que nous soyons dans le noir complet. Si Scorpius avait été dans notre Maison, je me serais certainement posé des questions, mais en l’occurrence il n’y avait que des garçons de sa famille qu’elle pourrait avoir eu envie d’aller voir.
Finalement on arriva devant une porte qu’elle ouvrit sans un bruit avant de s’y engouffrer en m’entraînant à sa suite. Ce n’est qu’en entrant dans la chambre et par le fait qu’il y avait quelques rayons de la lune qui passait à travers de minces espaces sans rideau que je compris quelque chose. Oh, bon sang! C’était la chambre de Liam aussi! Je chuchotai alors tout bas :
- Rose, je crois qu’il vaudrait mieux qu’on s’en aille.
Elle ne tint aucunement compte de mon avertissement. Juste pour être clair, c’était terminé entre Liam et moi. Je pourrais sans aucun doute redevenir amie avec lui dès maintenant. Sauf que j’ignorais ce qu’il en était de son côté. Et je ne voulais pas envahir son espace. Surtout si… enfin, bref. Pas besoin d’aller plus loin.
Rose s’approcha alors de l’un des lits et murmura avec un sourire que je qualifiais de très malicieux ou sadique, dépendant de l’opinion :
- Levicorpus!
J’eus alors la surprise de voir James Potter se faire soulever dans les airs, la tête en bas. Il se réveilla pour ainsi dire d’un coup et son expression mériterait d’être vue par tous. Je ne pus m’en empêcher et je lâchai un petit ricanement moqueur.
- Allison, tais-toi! maugréa-t-il d’une voix ensommeillée. Et Rose… DÉPOSE-MOI SUR-LE-CHAMP! Grogna-t-il ensuite.
- Comme tu veux, répondit sa cousine avec un grand sourire sur le visage.
Juste avant qu’elle ne lance le contre sort, Liam se réveilla. Sans doute à cause du raffut qu’avait causé James. Contrairement à ce que je pensais il ne semblait pas du tout étonné par le fait que nous nous trouvions Rose et moi dans leur chambre. Il eut un sourire en apercevant James. Et il ricana silencieusement lorsque ma meilleure amie chuchota :
- Liberacorpus!
James retomba brutalement sur son lit dans la seconde. Il grommela de manière presque inintelligible :
- Merci…
- Pas de quoi! Affirma Rose. Tu m’avais demandé de te réveiller… c’est ce que j’ai fait.
- Ouais, et bien, il y a des meilleures façons d’être réveillé, maugréa-t-il.
- Tu n’as pas précisé comment, fit-elle remarquée avec un grand sourire.
- Crois-moi, la prochaine fois, je vais le faire, affirma-t-il en se levant de son lit.
Aussitôt imité par Liam. James s’approcha alors de nous et m’attrapa par le bras pour me conduire à sa suite. Il nous fit descendre à la Salle Commune et me força à m’asseoir sur l’un des fauteuils. Après quoi il s’accroupit devant moi en haussant un sourcil. Sans ajouter quoi que ce soit d’autre.
Au bout d’un moment, personne ne disait toujours rien, alors je haussai un sourcil à mon tour et demandai :
- Ça veut dire quoi? Tout ça…
- Est-ce que ça va, Allison?
- Tu comptes me le demander combien de fois? Marmonnai-je.
- Autant que nécessaire. Réponds.
- Ça peut aller. Une fois que j’ai la tête dans mes bouquins, je n’y pense même pas, affirmai-je en levant les bras au niveau de mes épaules, paumes vers le haut pour démontrer que j’allais bien.
- Et sans les bouquins. Sans l’école? S’enquit Liam à son tour.
- Je… ça peut aller. Je gère.
- Allison, tu te souviens de ce que j’ai dit? Tout le monde a une limite qu’ils ne peuvent pas dépasser sans se rompre. Et j’ai l’impression que tu t’en rapproches dangereusement. Je ne veux pas que ça t’arrives. Aucun de nous ne le veut, ajouta-t-il en désignant les deux autres personnes de la pièce.
Je ne pus m’empêcher de hausser un sourcil en direction de Liam. Ce dernier eut un sourire gêné, mais il dit :
- Je te considère toujours comme mon amie. Et je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose de mal.
- Mon frère se comporte vraiment comme un idiot. Et j’ai bien l’intention de le lui dire! Renchérit James.
- Mais, James! Protestai-je. Il va croire que c’est moi qui te l’ai demandé!
- Non, il n’y pensera pas, crois-moi! Certifia-t-il avec un air convaincu.
Très franchement je ne voulais pas savoir ce qu’il avait en tête. Comme mon ami semblait attendre une réponse de ma part je dis en montrant mes paumes :
- Très bien, je te crois!
Il afficha immédiatement un air satisfait.
- Parfait. J’ai l’intention de le faire…
- Ne me dis pas quand! L’interrompis-je, mais il continua quand même.
- Demain après la pratique de Quidditch. J’aimerais que tu te tiennes le plus loin possible lorsque je le ferai. Je ne voudrais pas qu’il agisse sur un coup de tête et qu’il…
- Ça va, j’ai compris. Je vais avoir quitté le terrain avant que tu n’aies commencé! Le coupai-je à nouveau.
Il hocha la tête, convaincu. Ils me parlèrent ensuite pendant une heure entière tentant de me changer les idées. Malgré tout cela ne changea rien, car dès que j’eus les yeux fermés et que je fus endormie je me mis à faire des cauchemars.
Des cauchemars où je me retrouvais dans un zoo, comme animal de foire. Où que des personnes, inconnus et connaissances, me traitaient de monstre. Un moment donné je me trouvais en route pour la cabane à Hagrid et on me jeta un sortilège de Bloque-jambes. Mes jambes s’étaient donc collé l’une à l’autre et je m’étais affalée dans la boue. Un peu plus loin sur le chemin j’avais pu apercevoir Albus et Parkinson se taper dans les mains en me voyant couverte de boue.

Lorsque je me réveillai le lendemain, je n’avais aucune envie de voir l’un ou l’autre. Je m’empressai donc de me lever et de m’habiller, malgré qu’il ne soit que six heures et que cela signifiait que je n’avais dormi que cinq heures en tout. J’attrapai ma pile de devoirs et allai m’installer à la Salle commune pour les continuer. Je me plongeai donc dedans tête première jusqu’à ce que sept heures arrive, à ce moment-là je me ruai à la Grande Salle pour prendre mon petit-déjeuner. J’étais l’une des premières arrivées. Et aussi la première partie. Je ne croisai même pas un seul de mes amis. Je me rendis donc à la bibliothèque pour continuer encore mes devoirs.
Environ une vingtaine de minutes avant le début des cours, j’étais en train de rassembler mes affaires lorsque quelqu’un s’installa à côté de moi nonchalamment. Le quelqu’un en question n’était pas n’importe qui. C’était mon meilleur ami.
- Salut, Scorp, me contentai-je de dire.
- Je savais que j’allais te trouver ici. Quand je ne t’ai pas vu dans la Grande Salle et que Rose m’a dit que tu n’étais pas dans la chambre quand elle s’est réveillée…
- Tu voulais quelque chose en particulier?
- Savoir comment tu vas, ça compte?
- Elle te l’a dit, pas vrai? Marmonnai-je.
- En effet, mais… Al aussi. Enfin, il ne m’a pas vraiment dit ce qu’il avait dit, mais surtout ce que toi tu avais fait.
- Et tu es venue pour me sermonner, c’est ça? Soupirai-je. Je sais que ce que j’ai dit ce n’était pas bien, mais il… il m’a…
- Il t’a blessée, je sais. Et je comprends parfaitement ta réaction, c’est justifié. Et contrairement à ce que tu crois, je n’étais pas venu te faire un sermon. Je n’ai pas non plus l’intention d’en faire un à Al, de toute manière il ne m’écouterait pas, me dit Scorpius en regardant la table comme si elle détenait des réponses qu’il n’avait pas.
- Alors, pourquoi? Demandai-je.
Il leva les yeux et me regarda profondément. Il semblait réfléchir à ce qu’il devait dire.
- Je suis là, car je m’inquiète pour toi. Tu es mon amie. Ma meilleure amie. Avec Al et Rose, même si elle s’est encore plus que ça.
- Ça peut aller, Scorp. Je te le jure!
- Mais, tu dis toujours ça, Alli! Même quand tu es au plus bas tu vas nous rabattre que tu vas bien! C’est pour ça que certaines personnes vont croire, à tort, que rien ne te touche. Que tu es insensible aux remarques! S’écria-t-il, ce qui lui valut un regard revêche de la bibliothécaire.
Son visage s’adoucit quand il poursuivit :
- Je suis certain que ce n’est qu’une bulle qui passe dans la tête d’Al. Elle finira par passer et après, je suis sûr qu’il voudra que tu le pardonne d’avoir été aussi bête.
- Mais si je devais être incapable de lui pardonner?
Il parut soudain très triste, mais en secouant tristement la tête il affirma :
- Très sincèrement, ce ne serait pas surprenant. Al a vraiment dépassé les limites. Mais… garde à l’esprit que nous pouvons devenir stupides parfois. Et que malgré que notre cœur n’ait que de bonnes intentions… il peut survenir des évènements imprévus qui viennent tout gâcher.
- Je vais y réfléchir, très sérieusement. Mais je ne suis pas aussi optimiste que toi sur la possibilité qu’Al redevienne... comme avant. J’ai perdu cet espoir hier soir.
- Je m’en doutais, soupira Scorp. Bon, je crois qu’il est temps qu’on aille à notre cours respectif… Tu viens?
Je hochai lentement de la tête en terminant de rassembler mes choses. Nous nous dirigeâmes alors ensemble, pendant un petit bout de chemin, jusqu’à nos cours respectif.
À la fin de la journée, vers les dix-neuf heures, je me dirigeais de manière automatique vers le bureau du professeur McGonagall. En route je réfléchissais à différentes choses, entre autre à ma pratique de Quidditch qui avait lieu à dix-neuf heures trente. Je n’aurais que le temps de me rendre là-bas après ma « rencontre » avec McGonagall. Ce qui expliquait le fait que j’avais entre mes mains mon balai et mon uniforme. Je n’aurais pas eu le temps d’aller le chercher, à moins d’arriver en retard, mais je ne tenais pas à ce que l’on me fasse des reproches. Après tout James avait réussi à obtenir une permission spéciale pour que toute notre équipe puisse être dehors une heure après le couvre-feu. Ce qui nous laissait une heure trente de pratique.
Aujourd’hui je commençais le mois avec une feuille de mandragore dans la bouche. Et je n’avais pas oublié l’appareil dentaire, il était bien gentiment installé dans ma poche. Je me demandais si ça l’aurait un goût infect ou si ça n’allait absolument rien changé… J’allais avoir la réponse bien assez tôt, pensai-je en arrivant devant la porte du bureau de la directrice.
Dès que nous eûmes retourné cinq heures en arrière, la directrice ne tarda pas à me demander :
- Avez-vous trouvé une solution pour garder la feuille dans votre bouche pour le prochain mois?
Je me contentai de lui présenter l’appareil pour toute réponse. Elle le retourna entre ses doigts plusieurs fois avant de me demander :
- Vous allez pouvoir manger avec ça?
- Oui.
- Et dormir?
- Encore, oui, affirmai-je avec un sourire.
- Comment l’avez-vous obtenu? S’enquit-elle.
- Par la métamorphose, professeur.
- Très impressionnant, Miss Lévesque. Vraiment très impressionnant.
Elle sortit alors de sa poche une fiole contenant une feuille, sans doute de mandragore puisque c’était ce dont j’avais besoin. Elle me la tendit et m’apprit :
- Je vous préviens, le goût est infect. Mais vous finirez par vous y habituer à la longue. Je vous conseille de vous dépêcher de l’enfiler dans votre bouche…
- D’accord… marmonnai-je, peu convaincue que ce soit une si bonne idée finalement.
Mais je ne renonçais pas aussi finalement. Je coinçai alors la feuille sur l’appareil dentaire que m’avait rendu le professeur McGonagall et installai ce dernier dans ma bouche.
Je passai à deux doigts de le recracher aussitôt qu’il fut en contact avec mon palais. Le goût n’était pas infect. Il était terriblement et horriblement dégoûtant, détestable, ignoble et tout ce qui ressemblait à ça. Je ne pus retenir une grimace de dégoût en disant :
- Et on n’est supposé être capable de manger avec ça dans la bouche?
- Et oui, il faut souffrir pour avoir ce que l’on veut, en général.
- Je vois ça, maugréai-je.
- Bien, assez papoter, affirma McGonagall. Commençons à apprendre les sortilèges. Vous avez sans doute remarqué que certains d’entre eux vont vous être appris l’an prochain, n’est-ce pas?
- En effet, répondis-je avec toujours une grimace de dégoût sur le visage.
- Vous allez devoir arrêter ça, Miss Lévesque. Ou sinon on finira par découvrir votre petit secret… (Je retirai immédiatement la grimace de mon visage) Bien, maintenant commençons avec le sortilège de stupéfixion. Je vous apprendrai aussi son contre sort, évidemment.
Je hochai la tête et le cours commença.
Lorsque l’on fut de retour dans le moment présent et que je fus en route pour le terrain de Quidditch, j’entrepris de prendre de grande inspiration. Il ne fallait pas que je perde mon calme. Il ne fallait pas non plus que je me mette à pleurer.
C’est donc à peu près prête que j’arrivai sur le terrain de Quidditch.
- Content que tu aies pu venir quand même, Allison! S’exclama James en me voyant.
Il disait ça, car je lui avais dit pour ma rencontre avec McGonagall à dix-neuf heures. Je lui souris en retour et ne manquai pas de remarquer Al en compagnie de Rebecca. Les deux étaient en train de s’embrasser. Sincèrement c’était moyen, devant toute l’équipe de Quidditch, quand même! Garde ton calme, Allison, me morigénai-je mentalement. Je me détournai donc de cette scène et je m’apprêtais à rejoindre Rose lorsque je me souvins que je n’étais pas censée lui parler. Je me résignai donc à rester seule dans mon coin, jusqu’à ce que James nous dise de monter sur nos balais. Cela me redonna le sourire, pour la simple raison que cela obligeait Al à délaisser Rebecca. C’était sans doute mesquin de ma part, mais une partie de moi la rendait responsable de l’attitude d’Albus envers moi.
Au signal de notre capitaine je m’élevai dans les airs et me mis en quête des Cognards pour éviter à mes coéquipiers de les avoir en pleine tête dans le pire des scénarios. D’expérience je savais que c’était très douloureux. Ou du moins je m’en souviendrais sans doute si je n’avais pas perdu connaissance sur le coup… Je volai alors d’un bout à l’autre du terrain pour éloigner les Cognards en compagnie de mon coéquipier qui était au même poste que moi. Il s’agissait d’un nouveau et il était loin d’être aussi habile que le dernier, mais sans doute qu’avec beaucoup d’entraînement il finirait par être correct. Au moins il réussissait à frapper les Cognards dans la direction opposée à nos joueurs! Je retrouvai graduellement ma bonne humeur, malgré les légers encouragements de Rebecca envers Albus qui me tombaient légèrement sur les nerfs. Disons simplement qu’à force de frapper de toutes ses forces sur les Cognards on finissait par se libérer d’une partie de la colère, de la rancœur et de la sauvagerie qui nous habitaient.
La pratique se corsa lorsque j’aperçus un Cognard foncer tout droit sur Albus. D’où j’étais je n’aurais jamais le temps de le frapper, la seule option que j’avais c’était de m’interposer entre les deux. La question était : allais-je le faire?
En moins de temps qu’il ne faut pour le dire je fonçais en direction d’Al, qui avait entretemps récupéré le Souafle. Je réussis in extremis à me glisser entre le Cognard et mon ancien meilleur ami. Le premier me frappa de plein fouet et sous la force du coup je fonçai dans le deuxième qui s’écria, offusqué :
- Non, mais qu’est-ce que tu fous! Dégage!
Je n’eus pas vraiment à lui obéir, car je tombais déjà dans le vide. La douleur était intolérable et j’étais presque certaine de m’être cassée des côtes. En fait, c’était clair. La dernière chose que j’entendis avant que la douleur ne vienne à bout de ma résistance fut :
- ALLISON!
Je ne saurais dire qui avait hurlé mon nom avec cette intensité. Une chose était sûre, ce n’était pas Albus.
Je me réveillai à moitié après une durée indéterminée. À première vue je dirais qu’elle n’avait pas été trop longue, car je sentais clairement que l’on me déplaçait à l’aide d’un sort. J’entendais aussi deux personnes qui étaient en train de se disputer vertement.
- Comment ça, j’agis comme un idiot?! S’offusqua Al.
- Parce que tu traites Allison comme si ce que tu lui disais ne pouvait rien lui faire! S’écria James avec fureur.
- Ce que je lui dis ne lui fait rien du tout, affirma Albus. Sinon, elle ne répliquerait pas aussi facilement!
- J’aurais cru qu’après tout ce temps à l’avoir côtoyée tu aurais compris! S’étonna son frère aîné avec mépris. Sincèrement, Al! Personne ne serait indifférent à ce que tu lui as dit. Ou en tout cas, certainement pas Allison! Elle n’est pas la personne sans peur et intouchable que tu penses qu’elle est! Ce que tu lui as dit… c’était vraiment… Je ne sais même pas comment l’expliquer! Tu es en train de la briser, Al. Allison est sur le point de se casser.
- Tu racontes des bêtises! Protesta le cadet. Elle n’est pas le moins du monde touché par ce que je dis, ajouta-t-il, avec une voix convaincue. Et est-ce que tu es au courant de ce qu’elle m’a dit?
- Je suis au courant et ça ne fait que confirmer ce que je dis! Gronda James, complètement hors de lui désormais. Allison se défend toujours lorsqu’on l’attaque. Tu te souviens dans votre première année? Elle a cassé le nez de son adversaire. Et elle a dit qu’elle ne s’était jamais laissé faire. Lorsqu’on l’attaque, elle attaque deux fois plus fort. Mais ça ne veut pas dire que ce qu’on lui dit ne la touche pas à l’intérieur.
Je n’avais jamais pris conscience que James me connaissait autant. Cette révélation me laissait pantoise. James me ramena à la réalité en continuant :
- Elle ne montrera jamais sa faiblesse, Al. Hier seulement elle est entrée dans la Salle Commune sur le bord des larmes. Mais il n’y a que Rose, Malia, Teena, Liam et moi qui l’avons remarqué, car nous la connaissons bien. Elle était dans cet état… à cause de toi.
Albus ne répondit rien et en l’absence d’une distraction la douleur me parvint à nouveau avec force. Je lâchai un gémissement, mais comme je gardais les yeux fermés ils durent penser que c’était un simple réflexe, et puis qui sait? J’avais peut-être gémis pendant que j’étais inconsciente?
- Tu sais qu’elle s’est pris ce Cognard pour toi, n’est-ce pas? Ajouta James après un petit moment.
- Elle l’aurait fait pour n’importe quel membre de l’équipe, rétorqua Al.
- Peut-être, mais dernièrement elle ne t’apprécie pas beaucoup, p’tit frère. La seule raison pour laquelle elle l’a intercepté… c’est la même qui la fait se prendre un Cognard à la place de Rose. Son amitié. Elle se montrera toujours loyale envers ceux qu’elle considère comme ses amis. Et même ceux qui ne mériteraient plus cette loyauté…
- Je ne crois pas. Il doit y avoir une autre raison…
- Il n’y en a pas et tu le sais. À sa place, je t’aurais laissé prendre ce Cognard, Al. Si l’un de mes amis s’était comporté envers moi comme tu l’as fait avec elle… Je l’aurais laissé se prendre le Cognard en plein ventre.
Mon ancien meilleur ami ne trouva rien à y redire. Je tentai de retenir un autre gémissement de douleur, mais j’en fus incapable. Cette fois la douleur me fit ouvrir les yeux.
- Allison! S’exclama James, soulagé apparemment.
- Aïe… fut ma seule réponse.
- On t’emmène à l’infirmerie, ne t’inquiète pas! Ajouta-t-il.
- Pas encore là, bougonnai-je avec un goût ignoble dans la bouche.
Oh, bon sang! Un goût ignoble dans la bouche! Ce n’était pas lié avec mon accident de Cognard! Si j’avais ce goût si désagréable dans la bouche s’était à cause de la feuille de mandragore. Dès que j’arriverais à l’infirmerie, Mme Pomfresh allait me faire un examen complet. Ce qui impliquait la bouche. Et elle verrait alors ce qui se trouvait dans cette dernière. Et comprendrait ce que ça signifiait. Pourquoi diable j’avais eu cette stupide idée de prendre le Cognard à la place d’Albus? Je n’aurais pas pu être un peu plus brillante?
- Je ne peux pas aller là-bas! M’écriai-je.
- Tu n’as pas le choix, Allison. Tu es blessée et… commença James, mais je le coupai.
- Je ne peux pas!
Il fallait que je trouve le moyen de descendre de là. Mais comment? J’ignorais quel sortilège il avait utilisé… Je réfléchis à toute vitesse, mais aucun plan ne se dessina dans mon esprit.
Apparemment je n’avais plus le choix d’aller à l’infirmerie, pensai-je en voyant les portes apparaître devant mes yeux. La seule alternative qu’il me restait c’était d’empêcher Mme Pomfresh d’examiner ma bouche. Car la fuite était inenvisageable dans ma situation. James, d’un mouvement de sa baguette, me fit alors descendre sur l’un des lits vacants et c’est là que je compris que quelque chose clochait. Pourquoi est-ce que les autres joueurs n’étaient pas présents? Rose aurait dû venir normalement! À moins qu’elle n’ait décidé de rester derrière à cause d’Albus…
- Encore vous, Miss Lévesque? Soupira Mme Pomfresh en m’apercevant.
- Malheureusement, oui, marmonnai-je.
- Que s’est-il passé cette fois?
- Un Cognard, Madame, répondit James à ma place. Nous nous pratiquions sur le terrain de Quidditch.
- L’heure du couvre-feu est passée, messieurs! Rétorqua l’infirmière en fronçant les sourcils.
- Le professeur McGonagall nous a donné la permission de dépasser le couvre-feu d’une heure, l’avisa l’aîné des Potter.
- Très bien, dans ce cas je n’aurai pas besoin de vous envoyer à son bureau!
- Est-ce qu’elle va bien aller? demanda-t-il ensuite. J’aimerais pouvoir retourner à l’entraînement sans inquiétude. Je n’aime pas laisser mes joueurs trop longtemps sans surveillance…
Ça c’était nouveau. Un James responsable… On aura tout vue aujourd’hui! Pensai-je en retenant un sourire. En tout cas j’avais eu ma réponse sur l’endroit où se trouvaient tous les autres! Mais rien n’expliquait la présence d’Albus, par contre…
- Ça ira bien dès que j’aurai déterminé le traitement approprié à lui administrer. (Je grimaçai à cette simple idée) Moi aussi, Miss Lévesque je préférais avoir à l’éviter, mais tant que vous fréquenterez l’infirmerie à cause de vos fréquentes blessures, vous n’aurez pas le choix.
James me tapota la main avant de s’éloigner. Je surpris le regard d’Albus sur moi. Il semblait pensif. Mais la seconde suivante il suivait son frère, sans m’adresser le moindre mot. Sauf que je m’en moquais. Principalement parce que Mme Pomfresh était en train de palper mes côtes et que c’était atrocement douloureux.
Au moment où elle voulut m’ouvrir la bouche je marmonnai :
- Elle va très bien, Madame. Le Cognard m’a seulement frappé les côtes. Je ne sens aucune douleur provenir de là.
Elle me jeta un regard inquisiteur et je sus que si je n’ajoutais rien, elle allait quand même procéder à sa vérification.
- À quoi bon perdre votre temps à vérifier, Mme Pomfresh? Je n’ai aucune douleur, aucun goût inhabituel (Excepté la mandragore) et j’ai hâte de partir.
- J’ai le regret de vous annoncer que vous allez passer la nuit ici, m’apprit-elle en pinçant les lèvres.
- Quoi? Mais j’ai des devoirs à faire!
- Toujours cette excuse, n’est-ce pas, Miss Lévesque?
- Mais c’est vrai! Protestai-je.
- Cette fois ça ne changera rien! Vous resterez ici jusqu’à demain matin. À ce moment vos deux côtes cassées devraient s’être ressoudées.
Je me contentai de maugréer entre mes dents, mais au moins elle semblait avoir laissé tomber la vérification de ma bouche, ce qui était une bonne chose, en somme.
Quelques minutes plus tard elle me tendait une potion à l’odeur détestable. Je me forçai tout de même à la boire d’un trait. Malgré le fait que ce soit vraiment dégoûtant en ajoutant le goût de la mandragore avec ça. Contre toute attente, cela agit aussi comme somnifère et malgré toute ma volonté je m’endormis dans la minute qui suivit.
À mon cours du lendemain avec le professeur McGonagall lorsque j’arrivai elle me dit :
- J’ai décidé quelque chose, Miss Lévesque.
- Oui, professeur?
- Nous ne pouvons pas nous permettre de reculer le temps comme ça, avec la mandragore dans votre bouche. De ce fait, je ne prendrai que trois soirs, de dix-neuf heures à vingt-et-une heures pour vous apprendre des sortilèges. Disons le lundi, le vendredi et le samedi. J’ai contacté le professeur Trelawney et elle accepte de vous prendre deux soirs par semaine, soit le mardi et le jeudi. Pour la même tranche d’heures. Qu’en dîtes-vous? Prendre des cours particuliers avec elle vous permettra peut-être d’arriver à contrôler vos visions…
- Je me vois mal dire non, affirmai-je en haussant les épaules.
- J’espérais bien que vous accepteriez, dit-elle avec un sourire.
Suite à cela nous entamâmes le cours, mais sans remonter dans le temps cette fois.

**********************


Lorsque le jeudi soir arriva, j’étais assez nerveuse. C’était mon premier cours particulier avec le professeur Trelawney. À quoi est-ce que ça allait ressembler au juste? J’allais le savoir bientôt, en tout cas…
En passant par la trappe qui servait de porte je compris immédiatement que quelque chose n’allait pas. Pas du tout même… Il faisait noir comme dans le ventre d’un troll, quoique je n’y sois jamais allée, naturellement. Je sortis ma baguette rapidement et soufflai :
- Lumos!
Je pus immédiatement voir autour de moi. Je repérai rapidement le professeur Trelawney qui se trouvait au fond complètement de la pièce. Elle afficha un air outragé et s’écria :
- Éteignez-moi ça! Éteignez-moi ça, sur-le-champ! Vous parlez d’une idée!
Je me retins de lever les yeux au ciel. C’est vrai que c’était une idée stupide de se faire de la lumière dans une pièce où l’on ne voyait rien dans l’intention de ne pas trébucher sur des objets… vraiment très stupide! J’obtempérai néanmoins, sachant qu’il valait mieux ne pas critiquer sa pensée.
- Nox, murmurai-je tout bas.
D’un coup je me retrouvai de nouveau dans les ténèbres. Je poussai un soupir inaudible et je commençai à m’avancer dans la direction où se trouvait mon professeur de divination. Au moins je connaissais suffisamment la disposition des meubles dans la salle de classe puisque je la fréquentais depuis ma troisième année. Par contre il suffisait d’un seul meuble de déplacer au mauvais endroit pour que je fonce dedans.
J’étais approximativement rendue à l’endroit voulu lorsque le professeur Trelawney alluma une chandelle. À ce moment-là je réussis à atteindre ma destination beaucoup plus rapidement. Elle me fit alors signe de m’asseoir sur le petit banc qu’elle avait probablement placé là à mon intention. Elle entama alors sur le ton mystérieux qu’elle affectionnait tant et qui m’énervait légèrement (voire beaucoup) :
- Tous les sorciers sont différents. Ça c’est une chose sur laquelle tout le monde s’accorde. Il en va de même pour ceux qui peuvent percer les mystères de l’Avenir, ou du Passé. Tout comme du Présent. Quoique que ceux qui maîtrisent les trois sont plutôt rares. Mais vous en êtes capable. Je l’ai su dès la première fois ou vous êtes entrée dans ma classe. C’est d’ailleurs moi qui avais insisté auprès du professeur McGonagall pour que vous l’intégriez. Bien sûr, ce que vous apprenez en classe ne sert pratiquement à rien au vue de votre talent…
- De mon talent? M’étonnai-je.
- Ces cours… Ils ne servent que pour certains d’entre vous qui pourraient posséder la petite étincelle du pouvoir de divination. Vous, vous n’avez pas l’étincelle, mais la flamme. Avec un peu d’entraînement cette flamme deviendra un feu de joie où vous pourrez vous y « réchauffer » autant de fois que vous en aurez envie. Ceux qui découvrent l’étincelle ne se rendent jamais au stade de feu de joie, ils s’arrêtent à la flamme. Comme moi. Les visions me tombent dessus sans que je ne m’y attende, sans que je les demande. Et la moitié du temps je ne m’en souviens pas.
- Alors je suis anormale?
- Bien sûr que non! S’exclama-t-elle. Vous êtes une rareté, parmi déjà un groupe d’individus rares. Une personne comme vous ne naît que, peut-être, tous les deux ou trois siècles. Il est très rare que plus d’une personne comme vous ne vienne au monde dans la même période. Décennie, génération ou siècle, peu importe, m’expliqua-t-elle ensuite.
- Mais ceux qui ne possèdent pas « l’étincelle », à quoi leur serve le cours?
- À rien. Ils ne pourront jamais décrypter ce nous pouvons voir. Et seulement de manière irrégulière pour moi et la majorité d’entre nous, m’apprit-elle.
- Pourquoi prétendre le contraire, dans votre cas? Beaucoup affirment que vous mentez en disant que vos prédictions ne sont que des broutilles… Si ce n’est que de manière irrégulière, pourquoi insinuer le contraire?
- Parce que comme ça, ils ne chercheront pas à aller voir plus loin. J’ai la mauvaise tendance à énoncer mes prédictions à haute voix en même temps qu’elle s’impose à mon esprit.
Je hochai la tête, Mr Potter m’en avait parlé. Je réfléchis quelques instants avant de demander :
- Pourquoi accepter tout le monde si certain ne possède pas ce qu’il faut pour que le cours soit utile?
- Car, excepté dans votre cas, il est très dur de déterminer qui possède l’étincelle et qui ne le possède pas.
- D’accord, dis-je en réfléchissant à tout ce qu’elle m’avait appris. Mais pourquoi lors de mon entrée dans votre classe vous avez laissé sous-entendre que je ne pourrais jamais percer les mystères du temps, si vous saviez déjà que je possédais la « flamme »? m’enquis-je ensuite.
Cette question me taraudait depuis au moins plusieurs semaines. En fait, depuis que j’avais su par ma mère que c’était le professeur Trelawney qui avait insisté pour m’avoir à son cours.
- Cela ne semble-t-il pas évident, Miss Lévesque? Je devais vous donner les informations concernant vos pouvoirs. Sans éveiller les soupçons ou l’intérêt de vos camarades… Je devais donc faire en sorte qu’ils croient que vous étiez mon souffre-douleur, plutôt que mon élève favorite.
Je restai figée sans répondre pendant au moins une minute. Il fallait admettre que se faire dire par le professeur Trelawney que l’on était son élève favorite était pour le moins étrange. Venant d’elle, cela dit, ce n’était peut-être pas aussi bizarre… après tout elle était elle-même étrange, alors il était clair que ses réactions ou comportements le seraient, eux aussi. De but en blanc elle me demanda alors :
- Avez-vous déjà provoqué une vision?
- Que… Quoi? Dis-je en revenant à la réalité.
- Avez-vous déjà provoqué une vision, Miss Lévesque?
- Euh… non? Pourquoi…?
- Saviez-vous que vous venez de mentir? À l’instant.
- Je n’ai pas menti! Protestai-je.
- Bien sûr que si! Rétorqua-t-elle en secouant la tête. Un jour que je vous avais demandé ce que vous aviez vu dans la boule de cristal, vous m’avez répondu que…
- Qu’il y aurait de la glace et des biscuits aux pépites de chocolat pour le déjeuner… la coupai-je, ne sachant pas trop où elle voulait en venir.
- Et il y en a effectivement eu, me fit-elle remarquer.
- Certes, mais ce n’est pas ce que j’avais vu!
- Bien sûr que non! Sauf que votre réponse a été instinctive, ce qui signifie que pour me répondre, vous avez fait appel à votre pouvoir et que celui-ci a « répondu » à votre appel.
- Vraiment?
- Vraiment, m’assura-t-elle.
J’en étais pantoise. Moi qui avais toujours cru que cet incident n’avait été qu’une étrange coïncidence… Elle commença ensuite à m’expliquer le programme pour le prochain mois. Cette semaine et la suivante serait consacré à déterminer l’élément qui me permettait le mieux de canaliser mes pouvoirs. Lorsque je parle d’élément c’est soit l’Air, le Feu, l’Eau ou la Terre. Il semblerait que dans la majorité des cas, comme pour le professeur Trelawney, se soit l’Eau qui leur permette le mieux de canaliser leur énergie. Ce qui revient au même que de canaliser ses pouvoirs, juste comme ça. Par ailleurs, dans le plus rare des cas, les possesseurs de pouvoirs sur le Temps, n’aurait pas un, mais deux éléments ou plus avec lesquels ils seraient encore plus à même de contrôler leur don. Ceux-là seraient les plus puissants, car ayant beaucoup plus de facilité que les autres dans presque toutes les circonstances. En règle générale on pouvait avoir des visions n’importe quand et en invoquer au moment où on le souhaitait, mais parfois certaines circonstances favorisaient les choses. Par exemple, au lieu d’attendre une heure pour qu’une vision vienne, elle pouvait venir dans la minute, voire dans la seconde lorsqu’on utilisait le bon élément. Bien sûr pour quelqu’un qui aurait bien développé ses talents, le délai ne serait pas aussi long.
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

La raison principale pour laquelle le professeur Trelawney souhaitait que j’apprenne quel était mon élément, c’était pour faciliter mon apprentissage. Pour rendre les choses plus faciles et ainsi me permettre de contrôler mes visions de manière plus efficace et rapide. C’est pourquoi aujourd’hui c’était le feu, soit la bougie. Après ce serait le tour de l’Eau, de la Terre et finalement de l’Air (personnellement j’ignorais comment nous allions nous y prendre, après tout il y avait de l’air partout, non?!) Quant à la raison pour laquelle nous étions dans le noir, c’était pour que ce soit mon troisième œil qui travail et non mes yeux « diurnes » comme elle disait. Il paraîtrait même qu’une voyante qui avait vécu il y a très longtemps pouvait se repérer dans le noir le plus complet grâce à son troisième œil qui, lui faisant parvenir des visions du futur proche, lui permettait d’éviter les obstacles. Je n’étais pas certaine d’être prête à la croire sur ce point-là, mais il était vrai que les ténèbres environnantes rendaient les choses plus calmes et me permettaient de mieux me concentrer sur la flamme.
J’avais le regard rivé sur la flamme depuis au moins quinze minutes lorsque le professeur Trelawney me précisa :
- J’ai le sentiment que vous réfléchissez trop. Il faut que vous appreniez à faire taire votre esprit et à vous focaliser corps et âme sur la flamme. Lorsque votre esprit sera en état de recevoir la vision, vous devriez sentir votre pouvoir. La base de votre pouvoir sera comme un point chaud très agréable au niveau de votre front. Vous devrez alors vous concentrer sur ce point et une vision devrait survenir. Elle n’aura probablement pas vraiment de sens pour vous, mais un jour vous pourrez, en quelque sorte, poser des questions et recevoir la réponse par vision.
- D’accord, dis-je sans m’éterniser.
Je retournai donc à ma fixation de flamme et entrepris de faire le vide dans mon esprit. Ce fut beaucoup plus difficile que prévu, car j’avais un millier de trucs qui me traversaient la tête. Je fis donc l’ordre et environ une autre quinzaine de minutes plus tard, le vide était fait. C’est tout naturellement que mes yeux se posèrent sur la flamme, sans cligner des paupières. Ils ne lâchèrent pas la flamme, la regardant sans faiblir… et soudain je le sentis. Ce point au milieu de mon front… C’était comme la douce chaleur émané par notre animal de compagnie lorsqu’il reposait sur nos jambes ou lorsque l’on le tenait contre nous en une étreinte toute chaude. C’était très agréable… Je me concentrai alors dessus et d’agréable la sensation devint brûlante. C’était comme une tornade d’énergie destructrice qui se cachait au milieu de mon front. Me concentrer dessus me donna mal à la tête et je continuai jusqu’à ce que…
C’était le noir le plus total. Je ne voyais rien du tout. Où étais-je? J’avais l’impression que je me trouvais dans un des cachots du château, mais j’ignorais comment je m’y étais retrouvée. Tout ce que je savais c’est qu’il y faisait froid et que je grelottais.
- On fait moins la maligne, maintenant, hein, sale Sang-de-Bourbe! Ricana Parkinson et je supposai qu’il était de l’autre côté.
- Attends un peu que je sorte de là et tu vas le payer, Parkinson! Hurlai-je sans le vouloir. (C’est précisément à ce moment que je compris que si je me trouvais bien dans mon corps à moi et que les pensées que j’avais eu étaient les miennes… elles ne me venaient pas de la « moi » du présent, mais de la « moi » du futur.)
- Et comment feras-tu pour sortir de là, hein?
Il ne devrait pas jouer à ce petit jeu-là avec moi. C’était une très mauvaise idée, surtout si l’on tenait compte des nouveaux sortilèges que le professeur McGonagall m’avait enseignés… et qu’elle m’avait interdit d’utiliser devant mes camarades. Sauf que là il s’agissait d’une situation d’urgence! J’entendis une petite exclamation de l’autre côté, mais comme rien d’autre ne me parvenait je lançai :
- Bombarda!
Elle m’avait appris ce sortilège uniquement dans la Salle sur Demande pour éviter que je ne fasse des dégâts sérieux… Tout comme pour celui-là :
- Reducto!
Les divers morceaux de pierres qui m’empêchaient toujours le passage furent alors réduis en poussière. C’est ainsi que je tombai devant un Parkinson figé et incapable de bouger, sauf ses yeux, avec plein de poussière sur les vêtements et un Albus Potter tout autant couvert de poussière. Cela ne me prit que deux secondes avant que je ne comprenne ce qu’il venait de se passer. Albus était sans doute tombé sur Parkinson et lui avait jeté un « Petrificus Totalus » pour l’immobiliser avant de pouvoir me faire sortir de là. Ce qui expliquait la petite exclamation que j’avais entendue. Ensuite… c’était moi qui étais entrée en jeu.
- Je n’avais pas besoin de ton aide, affirmai-je à Albus. Mais merci quand même.
- J’avais une dette envers toi, se contenta-t-il de dire.
Sauf qu’il ne s’en alla pas. Je me tournai donc vers le mur que j’avais détruit et je soufflai :
- Reparo!
À mon grand soulagement cela fonctionna et toute la partie du mur que j’avais détruit se reforma sans qu’il n’y ait la moindre trace de sa récente destruction.
- Ça va aller? me demanda Al, mais sans l’inquiétude qu’il avait eu avant.
- Oui, même si j’ai déjà connu un meilleur Halloween…
La vision s’estompa graduellement avec Albus qui disparaissait à l’angle d’un couloir en entraînant Parkinson avec lui…

Je revins dans le monde réel en inspirant brusquement.
- Qu’avez-vous vu? S’empressa de me demander le professeur Trelawney.
- Qu’on allait m’enfermer dans un cachot à Halloween, que j’allais détruire le mur et que je le remettrais en forme par la suite.
Elle me regarda complètement décontenancé. Elle n’était pas la seule, cela dit. Car avant que ma bouche, dans la vision, ne se mette à parler toute seule je croyais réellement que c’était moi. Que tout cela était réel. Je venais de me rendre compte que les visions où je me trouvais dans mon propre corps étaient les plus difficiles à comprendre, car il me fallait démêler les pinceaux par la suite. Qu’est-ce qui était le vrai et le faux? Avoir deux voix totalement identique dans sa propre tête c’était complètement dingue. Ça rendait dingue, en fait.
Comme il ne restait plus suffisamment de temps pour tenter une nouvelle vision, le professeur Trelawney me conseilla de rentrer à ma Salle Commune. Elle me donna comme seul devoir de me pratiquer à me vider l’esprit le plus souvent possible et dans les plus brefs délais. Avant de partir elle me remit un mot qui attestait que je venais tout juste de quitter sa salle de classe.

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Tout se passait relativement bien, malgré que je commençais à me sentir de plus en plus fatiguée à mesure que le temps passait. Mes devoirs supplémentaires commençaient à réellement me peser sur les épaules. Sauf que ce n’était pas le temps d’abandonner! Je réussissais assez bien, en plus! Toujours est-il qu’aujourd’hui j’avais un autre sujet de préoccupation. On était le 4 octobre, soit l’anniversaire du professeur McGonagall. Je désirais ardemment lui offrir quelque chose pour toutes les peines qu’elle se donnait pour moi, mais j’ignorais totalement ce qui pourrait lui faire plaisir. Elle n’était pas d’un naturel facile, il fallait l’avouer. Je pourrais toujours seulement lui faire une petite visite de courtoisie et lui souhaiter un joyeux anniversaire? C’était trop peu, il me semble… Je pourrais tenter de lui fabriquer quelque chose par magie, mais quoi?
Peut-être que je me cassais la tête pour rien? Peut-être qu’elle ne souhaitait rien pour son anniversaire, après tout… Non, je devais lui offrir quelque chose!
Je dus me creuser la cervelle toute la journée, tout en prêtant attention à mes cours, pour trouver ce qui pourrait lui faire plaisir. Une idée m’était venue, mais je ne savais pas trop si elle aimerait cela… ni si j’étais capable de créer ce que j’avais en tête.
Dès que la fin des cours arriva je me ruai vers la Salle sur Demande. Endroit où j’avais l’intention de créer ce que j’avais en tête. En entrant dans la pièce, ce que je souhaitais le plus dans l’instant c’était une pierre d’obsidienne de taille plus ou moins grande. Celle-ci apparut à seulement dix centimètres de mes pieds. Je l’admirai quelques secondes avant de me mettre au travail. J’avais étudié ce sort longtemps auparavant, car je le trouvais amusant et intéressant. Il s’agissait d’un sort qui permettait de donner à n’importe quelle pierre ou bois la forme désirée par notre esprit. Je le formulai alors tout bas en ayant en tête un magnifique chat aux longs poils duveteux.
Lorsque je regardai de nouveau la pierre je faisais face à un chat qui ne mesurait pas plus de cinq centimètres avec la fourrure si bien exécuté que l’on aurait cru qu’on pourrait le caresser et que ce serait tout doux. Malgré le fait que je préférais plutôt les canidés en général, je ne pouvais pas nier que ce chat miniature était tout simplement trop mignon. Pour un peu je m’en créerais un pour moi… Non, hors de question! Me sermonnai-je. Maintenant il restait à savoir si j’étais capable d’exécuter la dernière partie. Ça, c’était sans doute la partie la plus compliquée de l’affaire. Je pris une grande inspiration pour me donner du courage et je lançai :
- Piertotum locomotor!
Aucun résultat. Pourtant j’étais certaine d’avoir exécuté correctement tout ce que… Ah, non, j’avais fait une mauvaise manipulation de ma baguette! Je me replaçai alors devant le petit chat et répétai, cette fois en manipulant ma baguette de la bonne manière :
- Piertotum locomotor!
Le petit chat eut immédiatement un petit mouvement avant de s’immobiliser. Je crus d’abord que j’avais encore échoué avant de me souvenir qu’il me fallait lui donner un commandement pour qu’il s’agite à nouveau. Je dis donc d’un ton impérieux, probablement inutile :
- Agis comme un vrai chat, mais sans fuir devant moi.
J’eus la très agréable vue de voir le petit chat s’étirer en sortant ses petites griffes d’obsidienne. Il était vraiment trop mignon… Je le pris alors délicatement entre mes paumes et il se frotta la tête contre ces dernières. Je souris comme une idiote malgré le fait que le contact soit plus froid et dur plutôt que chaud et doux. Je déposai alors ma création dans une petite boîte et me dirigeai vers le bureau de la directrice. Avec un peu de chance j’arriverais juste avant qu’elle ne se rende pour le diner.
Je la rejoins juste au moment où elle sortait de son bureau. En me voyant elle afficha un air surpris.
- Professeur, je peux vous parler une minute?
- Bien sûr, Miss Lévesque! De quoi s’agit-il? S’enquit-elle ensuite en rouvrant la porte de son bureau.
J’attendis d’être à l’intérieur et que la porte soit fermée pour dire :
- Joyeux anniversaire, professeur McGonagall.
Et je lui tendis la boîte. À l’intérieur le petit chat émit un miaulement de protestation, mais lorsque la directrice le sortit et le prit dans sa main, il se frotta la tête contre sa main, comme il l’avait fait avec moi.
- Miss Lévesque… dit-elle sur un ton sévère.
Pendant un terrible instant je crus qu’elle s’apprêtait à me sermonner que je n’aurais pas dû faire ça, que c’était contre les règlements de l’école et blablabla. Sauf qu’elle n’en fit rien.
- Vous n’auriez pas dû, chère enfant… (Je crus apercevoir une larme apparaître dans son œil droit) Comment avez-vous su?
- Pour votre anniversaire? C’est ma mère qui me l’a dit par une lettre…
- Je parlais du chat, spécifia-t-elle.
- Disons que ça été très long, avouai-je. J’ai passé toute la journée à réfléchir et les jours avant, sans rien trouver de convenable. Et je me suis souvenue que votre forme d’Animagus était celle d’un chat. Alors je me suis dit que vous deviez sans doute aimer les chats un peu ou… En fait, j’ignore pourquoi. C’était l’intuition.
- Votre intuition était juste dans ce cas, affirma-t-elle avec un sourire. Je le garderai précieusement.
- Maintenant, tu lui obéiras, informai-je le chat d’obsidienne.
Je n’avais aucune idée si c’était seulement possible de transférer ainsi les commandes d’un sorcier à l’autre. Je suppose que nous le saurions rapidement. Elle le remit alors dans sa boîte et déposa cette dernière sur son bureau, tout en lui ordonnant d’y rester. Et il ne tenta pas d’en sortir, contrairement à toutes les tentatives qu’il avait faites durant tout le trajet pour venir jusqu’ici.
- C’est un excellent cadeau, Miss Lévesque.
- Ça m’a fait plaisir de vous l’offrir, professeur. Et je désirais vraiment vous remercier, pour tout.
Elle hocha la tête avec un petit sourire. Ensuite nous sortîmes ensemble de son bureau et on se dirigea vers la Grande Salle pour prendre le repas du soir.

*******************


Plus les jours passaient et plus je sentais mon énergie diminuer. Tellement qu’un matin j’eus de la difficulté à me lever de mon lit. Rose dut m’y tirer de force et une fois sur mes deux jambes, celles-ci tremblèrent deux bonnes minutes avant d’être totalement solide.
- Tu es sûre que ça va? S’enquit Rose.
- Absolument! Affirmai-je, malgré que j’aie l’impression qu’un marteau me martelait la tête.
Cela faisait environ dix jours depuis la fête du professeur McGonagall et les devoirs n’avaient pas cessé de s’accumuler et d’augmenter en difficulté, enfin… surtout en longueur.
Je me forçai à manger plus que de coutume, enfournant ainsi le plus d’énergie que possible. Malheureusement cela n’eut pas trop d’effet, car j’eus toutes les peines du monde à me lever du banc de la table pour me rendre à mon cours. C’était un cours en commun avec les Serpentard, alors Scorp se joint à moi.
- Alli… tu es toute pâle… Est-ce que ça va?
- Je suis toujours pâle, marmonnai-je. Et, oui, ça va.
- Tu n’es pas pâle d’habitude, tu as le teint lumineux. C’est très différent, argua-t-il en fronçant les sourcils.
Super, il ne me croyait pas. Comme si le fait qu’il s’inquiétait pour moi allait changer quoi que ce soit! Cela ne m’aiderait surement pas davantage qu’il soit au courant ou non, dans les deux cas je continuerais à avoir mal à la tête.
Alors que l’on franchissait le seuil de la porte de la classe, je me sentis soudain très faible. D’un seul coup, d’un seul, mes jambes me lâchèrent et je perdis connaissance. Avec comme dernier souvenir le cri simultané de Rose et Scorpius :
- ALLI!

Je revins à moi dans l’endroit que, sans vouloir paraître méchante envers sa propriétaire, je détestais le plus dans le château. Pour cause, je m’y retrouvais beaucoup trop fréquemment à mon goût. Car oui, j’étais de nouveau dans l’infirmerie. Mme Pomfresh était d’ailleurs penchée au-dessus de moi et je l’entendis marmonner :
- Je crois que je ne cesserai de vous voir ici qu’à la fin de vos études…
- Probablement, et croyez-moi j’en suis autant peinée que vous… affirmai-je.
Elle parut soulagée en m’entendant parler. Sauf que son ton se fit dur lorsqu’elle me demanda :
- Combien d’heures dormez-vous chaque nuit, sans mentir, s’il-vous-plaît?
- Euh… je me couche environ vers les une heure du matin à cause de mes devoirs et je me réveille vers six heures tous les matins pour pouvoir continuer mes devoirs, répondis-je en faisant un petit effort de mémoire qui n’aurait jamais dû être aussi compliqué.
- Vous voulez dire que vous ne dormez que cinq heures par nuit depuis plusieurs jours? S’étonna-t-elle.
- Je dirais plutôt plusieurs semaines, mais oui, c’est ça…
Elle sembla complètement découragée. Une chance que je ne lui avais pas dit en plus que pendant au moins deux semaines mes journées avaient duré plus de vingt-quatre heures! Elle m’avoua :
- Je ne croyais jamais avoir à prescrire ceci un jour, mais… Faites moins de devoirs, d’accord? Je sais que vous avez pris plusieurs travaux supplémentaires, mais je vous demanderais d’arrêter ce processus.
Je n’aurais jamais dû me sentir aussi soulagée, mais ce fut le cas. Comme si le fait que l’infirmière de l’école me demandait de ne plus le faire faisait en sorte que j’avais une vraie bonne raison d’abandonner. En même temps c’était quand même dur sur l’orgueil… Je me contentai donc de hocher la tête, je me sentais encore terriblement fatiguée.
- Pouvez-vous m’expliquer un détail intriguant, Miss Lévesque? Que faites-vous avec un appareil aussi étrange dans la bouche?
Cette question me ramena brutalement à l’ordre en inondant mes veines d’adrénaline. Instinctivement je vérifiai que l’appareil et la feuille de mandragore, surtout, était toujours là. C’était le cas. Je poussai un soupir de soulagement et je répondis :
- C’est sur demande de ma mère. Et raison personnelle.
Elle leva les yeux au ciel, mais ne chercha pas à savoir plus loin. Elle m’informa alors que je serais assignée ici jusqu’au lendemain. Ce qui signifiait que je manquais tous les cours de la journée. Je l’avais bien dit à mes professeurs que mes devoirs supplémentaires finiraient par payer! Grâce à eux je connaissais déjà la matière d’aujourd’hui! Et c’était aussi à cause d’eux que je manquais lesdits cours, mais ce n’était qu’un détail sans importance, non? L’important c’était que j’avais raison! Enfin, presque…
- Dormez, Miss Lévesque, vous en avez besoin, me dit Mme Pomfresh après quelques minutes en voyant que je fixais le plafond.
Je ne rechignais pas à obéir pour une fois et je fermai les yeux. Je m’endormis dans la seconde.

***********************


Deux jours plus tard je rejoignais le professeur McGonagall pour terminer la première étape du processus pour devenir Animagus. J’allais enfin être débarrassé de cette foutue feuille de mandragore au goût épouvantable!
En entrant à l’intérieur du bureau de la directrice, je surpris cette dernière en train de faire tourner en bourrique son chat en obsidienne avec une petite ficelle. J’aurais bien éclaté de rire, mais elle se tourna vers moi comme si elle possédait un sixième sens. Sans aucune autre cérémonie, elle me dit :
- Allons donc nous promener. Le temps est dégagé ce soir et on peut admirer la Pleine Lune dehors.
C’était, en d’autres termes, finissons-en au plus vite avec cette histoire avant que quelqu’un ne découvre ce que vous essayez de faire.
C’est donc accompagné du professeur McGonagall que je sortis à l’extérieur du château. Ensuite elle me conduisit… au Saule Cogneur? Dites-moi que je rêve… Elle ne voulait pas vraiment qu’on aille là, si?
Une fois que l’on fut suffisamment près, mais assez loin pour ne pas risquer de se faire frapper « accidentellement » par l’arbre elle me dit :
- Il est temps, Miss Lévesque. Mettez votre feuille de mandragore dans cette fiole de cristal.
Elle me tendit alors ladite fiole et je sortis l’appareil dentaire où reposait la feuille. Je pris ensuite cette dernière et la déposai dans la fiole. Suivant ensuite les instructions j’arrachai l’un de mes cheveux avant de l’ajouter. Par la suite ce fut McGonagall qui me fournit la cuillère en argent de rosée, ainsi que la chrysalide d’un Sphinx tête-de-mort. Je les ajoutai dans la fiole avant de mélanger le tout. Ensuite, le professeur me fit signe d’attendre une seconde.
- Immobulus! Dit-elle et l’arbre s’immobilisa comme par enchantement.
Elle commença alors à marcher dans la direction de l’arbre en ne me laissant que le choix de la suivre. Un frisson me parcourut le dos, mais pour une fois ce n’était pas à cause d’une vision. D’ailleurs ces dernières me prenaient beaucoup moins au dépourvu maintenant que je connaissais la cause. Il semblerait en effet que j’étais une personne ambigüe concernant les éléments. Apparemment j’avais une bonne « relation » avec le Feu, mais une certaine connexion existait aussi avec la Terre, sans être réellement utile pour mes visions. Le professeur Trelawney ne savait pas comment l’expliquer. Sauf que maintenant j’arrivais à refouler, d’une certaine manière, les visions que je trouvais importune. Je n’y arrivais pas à tous les coups, mais à chaque nouveau cours, je m’améliorais encore un peu.
Le professeur McGonagall disparut soudain dans un trou et je dus me résigner à la suivre. Je me souvins alors que mon parrain m’avait parlé de cet endroit. Ce passage secret mènerait tout droit jusqu’à la Cabane hurlante. Au moins je savais que l’histoire des fantômes était inventée de toute pièce!
On marcha encore un long moment avant d’arriver finalement dans le bâtiment en question et là la directrice m’apprit :
- J’ai aménagé le tiroir de cette vieille commode pour que votre potion y reste cachée des rayons du soleil. Maintenant vous ne devrez pas revenir ici avant qu’un orage se pointe.
J’acquiesçai du chef et allai déposai la fiole dans l’endroit indiqué. Sur ce, on fit demi-tour.
Une fois à l’extérieur de l’arbre et de retour dans le château, elle me rappela :
- N’oubliez pas la formule que vous devez prononcer au lever et au coucher du soleil. Il est un peu tard maintenant, mais commencez dès demain matin.
- Oui, professeur.
- Ce sortilège vous sera utile, il vous avertira cinq minutes avant que le soleil n’apparaisse ou ne disparaisse.
Elle me le répéta alors cinq fois pour être sûre que je l’ai bien compris et mémorisé. Dès que ce fut fait, elle me souhaita bonne nuit et s’éclipsa, me laissant rentrer à ma Salle Commune.
Ma vie était beaucoup plus simple depuis que je n’avais plus mes devoirs supplémentaires. En fait, cela me semblait même facile. Ce qui exaspérait un peu Rose, même si elle n’éprouvait pas vraiment de difficulté non plus, tout comme Scorpius et apparemment Al, si ce que ce dernier avait dit aux deux autres était vrai. Sans doute qu’avoir demandé autant de devoirs supplémentaires l’année passée les avait endurcis? Très franchement je n’en avais aucune idée. Toujours est-il que je ne redemanderais pas des devoirs supplémentaires avant un très, très long moment. C’était fini pour moi, du moins… pour cette année.
Le lendemain matin, je fus réveillée par un étrange bourdonnement dans mes oreilles. Cela me prit exactement cinq minutes avant de me souvenir de ce qu’il s’agissait. Je me m’assis alors en indien sur mon lit, posai l’extrémité de ma baguette sur mon cœur et chuchotai, pour être certaine que mes amies ne m’entendent pas :
- Amato Animo Animato Animagus!
Et voilà, la troisième étape du processus commençait! Vivement qu’un orage arrive pour que je puisse vivre ma première métamorphose!

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Dernière modification par Mimie99 le jeu. 22 déc., 2016 10:38 pm, modifié 1 fois.
addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

desolée de ne pas avoir lu plus tot! Je viens juste de rentrer voir ma famille et je n'avais pas trop le temps....
Du coup j'ai trois chapitres a faire!
j'ai vraiment ADORE !!!
Al est con par contre..
ALBUS POTTER JE VAIS TE TUER
Mais ton écriture est de plus en plus affinée et cette fanfic est juste parfaite
Inquiétant cette histoire d'Halloween....
Bref ! Merci de me prévenir et du bon moment que j'ai passé a lire ces chapitre
Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Coucou, je viens de lire tes deux derniers chapitres et ils sont géniaux !!!
J'ai trop hâte de lire la suite !!!
Merci de m'avor prévenue ! Continue comme ça : je trouve que tu écris trop bien et l'histoire est très interressante !
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Hello! Voici finalement le chapitre 10, quoique en même temps ça ne fait pas si longtemps que ça que le 9 a été publié! :lol: J'espère que vous aimerez aussi celui-ci! C'est la veille de Noël aujourd'hui (Pour une partie d'entre vous, car pour moi il faut que j'attende encore plusieurs heures, mais bon! ;) ) Je vous souhaite à tous un joyeux temps des fêtes et amusez-vous bien! :D Enfin, pour ceux d'entre vous qui fête Noël... :oops: Enfin, sinon bonne vacance! :D Je ne sais pas pour quand va être prêt le chapitre 11, mais je vais essayer de le publier entre Noël et le jour de l'An. :? Donc, voilà, c'est tout! Bonne lecture! :D


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Chapitre 10



Plus tard ce matin-là, lors du petit-déjeuner je dégustais tranquillement des tranches de pain à la confiture (sans l’arrière-goût de la mandragore, enfin!) lorsque le courrier arriva. Je fus très surprise de voir un hibou des marais venir vers moi et me lâcher une lettre. Je crus tout d’abord qu’il s’était trompé de destinataire, mais je dus me rendre à l’évidence en le voyant s’installer à côté de moi en attendant que j’ouvre mon courrier. Je dépliai alors délicatement la lettre et reconnus sans mal l’écriture de ma mère. Il y était écrit :

« Ma chère fille,
Comment ça se passe à l’école? Les devoirs ne sont pas trop durs, avec tes B.U.S.E cette année…? Comment vont Rose, Scorpius et Albus? Et tes autres amis? J’aimerais tellement pouvoir te voir pour Noël... C’est ton anniversaire bientôt et j’ai l’intention de t’envoyer tes cadeaux par courrier. Pour ton information tout se passe bien de mon côté, d’ailleurs j’ai réussi à récupérer ma baguette, grâce à ton parrain et ta marraine. Pour ne pas que tu sois surprise, sache que je les ai mis au courant que tu connaissais désormais toute la vérité. J’ai très hâte de te revoir, ma chérie. Même si je sais que ça ne se passera pas avant l’été. Dernière chose, je suis surveillée de près par ta marraine, alors ne t’inquiète pas à mon sujet. Je n’ai pas la chance de faire une surdose de travail, même si ce serait nécessaire…
P.S : Le hibou m’appartient, alors tu pourras m’envoyer ta réponse avec celui-ci.

Je t’aime
Maman
»
Je retins un petit rire de dérision. Comment allait Al? Aucune idée et je ne voulais pas le savoir non plus. Je n’avais pas dit à ma mère ce qu’il s’était passé en début d’année, si jamais je le lui disais je voulais être en mesure de le lui expliquer et présentement c’était impossible. Quant aux devoirs… Peut-être que je devrais taire cela aussi? Probablement.
Je poussai un soupir en rangeant la lettre dans mes affaires. Répondre à cette lettre risquait d’être douloureux, car contrairement aux quatre dernières années, j’avais parfois l’impression que j’aurais préféré être chez moi. Avec ma mère. Et surtout loin d’une certaine personne. Je détestais ne pas comprendre quelque chose et cette année-ci possédait beaucoup de trucs totalement incompréhensibles. Et j’en avais marre. Pourtant il y avait quelque chose qui me troublait avec cette lettre, mais je n’arrivais pas à comprendre quoi exactement. Seulement qu’il y avait quelque chose qui avait capté mon attention, mais trop rapidement pour que j’aie le temps d’y accorder de l’importance ou plus d’attention. Je finis par laisser tomber pour me concentrer sur ce qui se passait en ce moment.
Al venait de se lever de table et s’en allait rejoindre Rebecca. Cette dernière ne semblait d’ailleurs pas très joyeuse. Elle affichait des yeux qui lançaient des éclairs et avait les bras croisés devant sa poitrine. C’était clair qu’elle était mécontente, mais à cause de quoi?
Ou de qui? Pensai-je l’instant suivant en la voyant se diriger d’un pas énervé en direction de notre table, sans tenir compte de la vaine tentative d’Albus pour la retenir. Rectification… Elle se dirigeait plus spécifiquement vers moi. Qu’est-ce que j’avais fait encore? Pourquoi est-ce que j’enchaînais les problèmes les uns après les autres?
- Pourquoi?! POURQUOI! Hurla-t-elle une fois rendue à mon niveau.
Toutes les têtes se tournèrent vers nous. Je n’avais rien contre attirer l’attention, mais seulement quand je déclenchais les choses à la base… Et là ce n’était clairement pas le cas.
- Qu’est-ce que j’ai fait cette fois? Demandai-je d’un ton calme, mais légèrement blasé.
Si elle avait un problème dans son couple, pourquoi est-ce qu’elle m’accusait d’être la source du problème en question?
- Pourquoi tu m’as écrit ça! S’écria-t-elle avec les yeux exorbités de fureur.
J’allais rétorquer que je ne lui avais rien écrit du tout lorsqu’elle me mit un morceau de parchemin devant les yeux dans un mouvement rageur. Et là je fus tout aussi choqué qu’elle. Bon sang, c’était ma propre main d’écriture! Et je ne me rappelais pas du tout d’avoir écrit ces mots :

« Petite Rebecca au Bec de Canard… pardon, d’Aigle,
Tu devrait continué à fuir, ça te vas mieux. Ton si merveyeux rêve deviendra ton pire cauchemard si tu ne t’éloigne pas ben vite. Tu n’est qu’une sale petite peste qui ne mérites pas Albus Potter. Vas temps avant que tous s’effondres. Ne me cherches pas, tu serrais pas capable de me trouvé, pour une Serdaigle, tu n’est pas très intelligente. Tu as rater une anné ou quoi?
Quelqun qui te haie »
J’avais mal aux yeux. Vraiment. Comment une personne avait-elle pu faire autant de fautes? Et dans des trucs aussi… simples. Au début j’avais eu la peur de ma vie en croyant que j’avais écrit une lettre à l’intention de Rebecca sans m’en souvenir, mais maintenant j’avais la preuve que c’était quelqu’un qui avait essayé de se faire passer pour moi. Je disais bien essayer, car je n’aurais jamais écrit avec autant de fautes. Jamais. Même pas pour tenter de faire passer ça sur le dos d’une autre personne. J’haussai donc un sourcil en éloignant la lettre de mon visage pour dire :
- Ce n’est pas moi.
- N’essaye donc pas de mentir, Lévesque! Cracha-t-elle. Albus m’as dit que c’était ta main d’écriture.
Parce qu’Al connaissait ma main d’écriture? Eh bien, pour une nouvelle… c’en était toute une!
- Ouais, eh bien si ton Albus a la si bonne mémoire de se souvenir de ma main d’écriture il devrait aussi se rappeler que je ne fais pas autant d’erreurs! M’exclamai-je. Et je ne te déteste pas.
Ce n’était pas un mensonge. Pas du tout. Ce que je détestais c’était la situation qu’avait causé sa présence dans la vie de mon ancien meilleur ami. SEULEMENT ÇA. En même temps je n’étais pas certaine à cent pour cent que c’était elle la cause de ladite situation, mais peu importe. Je ne la détestais pas.
- Et tu crois que je vais te croire? S’étouffa-t-elle à moitié à cause d’un ricanement.
- Tu le devrais, sinon ça fait de toi une idiote. Et je serai forcée de croire que l’auteur de cette lettre dit la vérité à ton propos.
- Et pourquoi quelqu’un tenterait-il de se faire passer pour toi? lâcha-t-elle, hargneuse.
- Oh, il y a sans doute tout un tas de raison, dis-je avec un sourire hautain. Tu veux que je te les énumère toutes?
Elle me foudroya du regard, mais j’avais déjà connu pire. Je quittai alors le banc de la table pour me tenir face à elle, debout. Ce qui me donnait l’avantage de la hauteur. S’il y avait bien un avantage à être grande, c’était ça!
- La raison principale pour laquelle on se ferait passer pour moi, dans ton cas, c’est à cause du fait que tout le monde est au courant que Potter et moi ne sommes plus amis. Et certains s’imagine que je suis sans doute folle de rage ou de douleur à ce propos. Ce qui est faux. (Un petit mensonge ne pouvait pas faire de mal, ce n’était pas le temps d’étaler ses faiblesses devant un aussi grand auditoire.) Et qui irait soupçonner quelqu’un d’autre que moi? Rends-toi service et va voir le professeur McGonagall, ou n’importe quel autre professeur. Ils devraient être en mesure de te dire qui est l’auteur de cette lettre.
Du coin de l’œil je pouvais voir que Rose avait une terrible envie de bondir de sa place pour venir m’aider. Sauf que je n’avais pas besoin de son aide.
- Maintenant, si tu veux bien me laisser passer, j’ai autre chose à faire, affirmai-je en reprenant mon air blasé.
Rebecca tourna au rouge brique et me lança :
- Je suis sûre que c’est toi!
- Alors je suis maintenant certaine que tu es une idiote finie, ma vieille, grommelai-je.
Apparemment elle essayait de reprendre le contrôle, mais elle ne faisait que se renfoncer davantage. Je les bousculai alors Albus et elle pour me frayer un passage et je sortis à un rythme normal de la Grande Salle. J’en avais vraiment marre de ce petit jeu. Al aurait dû être en mesure de lui dire que ce n’était pas moi. Mais il n’avait pas du tout réagi. Il ne devait toujours pas croire son frère au sujet du fait que j’avais pris ce Cognard pour lui et il n’en était pas reconnaissant non plus. Je me retins de justesse de hurler mon exaspération au monde entier et décidai de laisser tomber les devoirs au profit d’une petite promenade en solitaire dans le château.
Solitude qui fut bien courte, car à peine cinq minutes plus tard je fus rejointe par Scorpius.
- Ça va? Me demanda-t-il.
- Parfaitement bien, je ne vois pas pourquoi tu me poses cette question, grognai-je.
- Sérieusement, Alli, réponds.
- Ça va bien. Mais je commence en avoir plus que marre de cette situation. Pourquoi est-ce qu’elle pense toujours que je suis la source de tous ses problèmes? Et pourquoi faire un tel numéro devant tout le monde? Je crois qu’au moins la moitié de l’école est au courant qu’il ne faut pas me chercher de trouble au niveau oratoire!
- Et l’autre moitié vient de l’apprendre! Affirma mon meilleur ami en souriant.
Ce qui me fit lâcher un petit rire. En effet, on ne risquait pas de l’oublier celle-là.
- J’aimerais que tout ça soit terminé… murmurai-je la minute suivante.
- Je sais, admit-il en baissant les yeux.
- Scorp, peux-tu me dire la vérité?
- Ça dépend? Répondit-il avec de la crainte dans les yeux.
- Tu es au courant, n’est-ce pas?
- Au courant de quoi? S’enquit-il en feignant de ne pas comprendre.
Je savais qu’il feignait, car il avait détourné les yeux une seconde en répondant. Je savais reconnaître les signes lorsque je les voyais…
- De la vraie raison pour laquelle Al me déteste… Enfin, pourquoi il me fuit comme la peste.
Scorpius déglutit difficilement. Apparemment il le savait et en lisant dans son regard je compris quelque chose. Il brûlait de me dire le pourquoi du comment, mais quelque chose de plus fort l’empêchait. Ce qui le torturait de l’intérieur.
- Oui, finit-il par admettre. Mais j’ai promis de ne jamais le dire.
- À qui? Tu as promis à qui?
- À Al.
- Oh… soupirai-je. Tout serait tellement plus facile si je pouvais comprendre.
- Je le lui ai dit, mais il refuse toujours. Il insiste sur le fait que tu ne comprendrais pas.
- Alors, il doit surement me détester pour un truc idiot.
Mon meilleur ami vint pour répliquer quelque chose, mais il s’interrompit rapidement, sans doute était-ce parce que le quelque chose en question aurait risqué de compromettre son secret.
Je poussai un nouveau soupir et marmonnai :
- Toute vérité finit par se dévoiler. Je finirai sans doute par le savoir, même si ça devait être sur mon lit de mort.
- Calme-toi, Alli! On est encore jeune là, il est un peu tôt pour parler de mort!
- Tu n’étais pas au courant que l’espérance de vie moyenne des personnes comme moi est de seize ans? Et je vais avoir mes seize ans le mois prochain…
- Pourquoi? À cause de tes visions? S’étonna-t-il.
- À cause de mes nouvelles visions, précisai-je. Il suffit que je change un tout petit détail dans l’avenir pour que tout s’effondre ou encore il y en a plusieurs qui se sont fait tuer en remontant trop loin dans le temps. Ou en essayant de voir trop loin dans le futur.
- Je ne vois pas pourquoi tu devrais avoir peur d’avoir seize ans, affirma-t-il tout de même.
- Parce que plus tu avances dans la vie, plus les visions deviennent puissantes. Plus les risques sont grands alors. Il paraît aussi qu’à seize ans… il se passe quelque chose de plus. On peut à partir de ce moment utiliser quelque chose qui s’appelle une Ancre. Cette Ancre, est ce qui nous sert d’ancrage pour être capable de revenir dans le moment présent. Et dès que tu peux utiliser une Ancre, tu te dois de l’utiliser, ce qui implique de savoir comment. Le professeur Trelawney m’a raconté tout ça et maintenant on tente de me pratiquer sans mon Ancre pour que dès que je l’aurai je sois capable de m’en servir. Le problème c’est que j’ignore encore à quoi il ressemblera. Est-ce que ce sera un objet? Ou une personne?
- Parce que ça peut être une personne?! S’exclama-t-il, ahuri.
- Ouais, affirmai-je. Fameux, non?
Il ne répondit pas, mais semblait réfléchir profondément.
- Le pire c’est qu’il y a autre chose. À seize ans, puisque je peux me servir de mon Ancre comme port d’attache à ce monde, je peux aussi entraîner des gens avec moi dans mes visions. Enfin, je veux dire… je peux les emmener avec moi lorsque je voyage dans le temps, on va dire. Dans les visions normales, je ne pourrais pas.
- Alors, disons que je voudrais rencontrer quelqu’un qui a vécu il y a une vingtaine d’années, je le pourrais? À condition que je sois avec toi, demanda-t-il.
- Euh… techniquement oui. Mais il faudrait d’abord que je sois capable de me diriger suffisamment bien dans les époques. Imaginerais-tu qu’on se retrouve dans l’époque préhistorique? Ou encore pire avec les dinosaures?
- Mais on pourrait se défendre avec notre magie! Protesta-t-il.
- Qu’est-ce qui te dit qu’on en serait capable? Que ça les affecterait?
Il ne trouva rien à répondre. Et il était maintenant temps de se rendre à nos cours, alors on se délaissa sur cette note légèrement alarmante. Au moins il avait réussi à me faire oublier… Autant arrêter d’en parler, ça valait mieux. Ou d’y penser.

***************************


Les jours défilèrent, identiques. Je finis par apprendre que la lettre qu’avait retrouvée Rebecca avait été écrite par une fille de Poufsouffle qui en pinçait pour Al. Décidément il était populaire auprès des filles… Je ne l’avais jamais remarqué. Apparemment les fils Potter attiraient le regard de toutes les filles aux alentours. Je ne m’en préoccupais pas plus que ça, puisque cette annonce ne faisait que renforcer le fait que ce n’était pas moi qui l’avait écrite. Toujours est-il que je commençais à m’impatienter pour autre chose. Ma métamorphose. J’avais hâte que ce maudit orage arrive, bon sang! Qu’elle serait ma forme animale? Je n’en avais pas la moindre idée, sauf que je n’arrêtais pas d’y penser. Surtout lorsque je prononçais la formule « Amato Animo Animato Animagus » matin et soir. Je brûlais d’impatience de le découvrir! Pour un peu j’essayerais de déclencher une vision sur ce sujet, mais je risquais de me dévoiler auprès du professeur Trelawney qui me demandait un compte rendu détaillé de chaque vision.
Sinon mon autre sujet de préoccupation c’était la fête d’Halloween. J’avais le goût d’aller faire une petite excursion à l’extérieur, mais quelque chose me retenait. La vision que j’avais eue lors de ma première séance avec mon professeur de Divination. Est-ce que ça allait se produire? Est-ce qu’Al allait vraiment venir pour m’aider, moi? J’avais de sérieux doute à ce sujet.
Enfin, je ne le saurais que le moment venu j’imagine…

********************


Et nous y voilà. C’était finalement le soir d’Halloween et tout le château était décoré pour l’occasion, principalement la Grande Salle, avec toutes les citrouilles suspendues au plafond en des chandeliers majestueux. C’était grandiose! Je m’installai à ma nouvelle place habituelle, prête à entamer le festin de cette journée spéciale avec délectation, lorsque Rose me fit sursauter en s’assoyant à côté de moi.
- Hé! Mais qu’est-ce que tu fais! M’exclamai-je, tout bas.
- J’en ai assez! ASSEZ! S’écria-t-elle sur un ton agacé. Je ne jouerai plus à ce petit jeu ridicule! C’est fini! Tu m’entends? F.I.N.I. S’il décide de ne plus me parler, car je suis avec ma meilleure amie, tant pis pour lui!
- D’accord, d’accord! M’exclamai-je en montrant mes paumes pour l’apaiser.
- Tu comptes faire quelque chose ce soir?
- Je n’en sais rien. J’ai été libéré de mes « obligations » avec les professeurs. J’avais envie d’aller tu-sais-où, mais en même temps, je ne sais pas si j’en ai toujours envie.
- On pourrait aller voir Hagrid! Proposa-t-elle. Ça fait une éternité que je ne suis pas allée le voir!
- Moi aussi, admis-je, penaude. Alors, c’est d’accord. On l’accompagnera chez lui! Ajoutai-je avec enthousiasme.
Je perdis rapidement mon sourire en voyant s’approcher Al. Il semblait mal à l’aise. Ou furieux. Je ne saurais comment qualifier l’expression qu’il renvoyait. Sans doute parce qu’ils s’agissaient d’un mélange de plusieurs émotions, pensai-je ensuite en haussant mentalement des épaules.
- Euh… Rose?
- Quoi, Al? Maugréa-t-elle. Tu ne vois pas que j’étais en train de discuter?
- Oui, mais qu’est-ce que tu fais avec elle? Grommela-t-il.
Alors la voilà son émotion! Il était effectivement furieux. Bien, alors je suppose que j’avais ma réponse. Si jamais on m’enfermait dans un cachot ce soir… je ne devais pas compter sur son aide! Parfait, ça me laisserait la possibilité de me débarrasser de Parkinson moi-même! Cette simple idée me redonna le sourire et je dus détourner la tête pour éviter qu’Al ne me voie faire et en prenne ombrage. Une seconde plus tard, je me questionnais. Pourquoi au juste j’avais cru bon de faire ça? Je me moquais éperdument de ce qu’il pouvait penser! Malgré tout, je restai la tête tournée.
- Albus Potter. Il est temps que je mette les points sur les i, entama Rose en prenant une grande inspiration. Tu es et tu resteras toujours ma famille. Mais, Allison fait aussi partie de ma vie. Elle est ma meilleure amie, Al. L’une des seules sur qui je pourrai toujours compter. Et elle est comme ma sœur. Tu as la chance, toi, Al, d’avoir à la fois un frère et une sœur. Pour moi ce n’est pas le cas. Et Allison est comme ma sœur de substitution.
- Oh, Rose… lâchai-je en me sentant rougir.
Je n’avais jamais osé croire qu’elle le voyait sous cet angle, même si de mon côté c’était le cas. En tant qu’enfant unique, mes plus proches amis faisaient office de frères/sœurs. Savoir que c’était ainsi qu’elle pensait me rendait plus émue que je ne l’aurais crue à la base.
- Je suis en train de parler avec ma cousine, tu ne pourrais pas faire comme si tu n’étais pas là? grogna Albus à mon encontre.
- Tu as dit quoi? Marmonnai-je en ouvrant de grands yeux. Primo, Potter, c’est toi qui es venu nous déranger en premier lieu. Secundo, je ne vois pas pourquoi je te ferais une deuxième faveur. Non, en fait une troisième! Car tu ne le sais probablement pas, mais c’est moi qui aie convaincu Rose de ne pas faire de drame avec ton ultimatum et de te choisir toi. Je n’ai aucunement l’intention de m’immiscer entre vous. Vous faites partie de la même famille et moi pas. Elle est ma meilleure amie, d’accord? Je n’ai aucune famille ici, Potter. Aucune. Et chez moi… guère davantage. J’ai ma mère, un point c’est tout. Et des grands-parents que je vois une fois par année. Je n’ai ni frère, ni sœur de sang. Mais je considère Rose comme ma sœur, ma sœur d’adoption. Je ne ferai jamais rien contre elle. Je ne te demande rien, Potter. Rien du tout. Vis-à-vis de moi, s’entend. Mais laisse au moins Rose décider les amis qu’elle souhaite avoir autour d’elle. Tu n’avais rien contre moi l’année passée. Et je n’ai pas changé. Alors, s’il-te-plaît, arrête tes enfantillages, l’attaquai-je sans ménagement, ou presque.
Il ne répondit pas, mais à voir l’air blessé qu’il avait au visage j’avais dû toucher un point sensible durant mon discours. Sauf que j’en avais marre de le voir me traiter comme ça. Je ne sais pas si c’est parce qu’il trouvait mon discours véridique ou parce qu’il le trouvait frustrant, mais toujours est-il qu’il alla s’asseoir plus loin. Je ne crois pas qu’il avait quelque chose contre Rose, mais qu’encore une fois le problème c’était moi. Le problème était toujours moi. Ce qui était frustrant à la longue.
- Donc on est sœur d’adoption? S’enthousiasma Rose avec un grand sourire.
- Sœur? Dis-je en tendant ma main.
- Sœur, approuva-t-elle en agrandissant son sourire et en me prenant la main.
Avant de m’écraser dans ses bras. Je lui rendis son étreinte avec un sourire.
- Je suis contente de te ravoir avec moi, Rose. Je m’ennuyais.
- Moi aussi! Affirma-t-elle.
J’eus un petit sourire et on se mit à discuter comme autrefois. Du moins jusqu’à temps que l’on nous serve le festin, à ce moment, on se jeta toutes les deux sur notre assiette. Entre temps Malia et Teena s’étaient jointes à nous et ce fut comme au bon vieux temps, du moins… avec une personne en moins.
Plus tard, après le repas et quelques activités auxquels on accepta de participer on finit par rejoindre Hagrid. Ce dernier s’apprêtait apparemment à sortir en douce de la Grande Salle.
- HAGRID! Hurlâmes Rose et moi en s’avançant vers lui, accompagné de Scorpius.
Au début il avait trouvé étrange que le fils cadet d’Harry et la fille aîné de Ron et Hermione se soit lié d’amitié avec l’enfant de Malefoy. Du moins jusqu’au moment où ils lui avaient tous dit que c’était grâce à moi, ou à cause de moi, je ne m’en rappelais plus très bien… il faut dire que ça remontait à loin!
- Allison, Rose et Scorpius, que puis-je pour vous? S’enquit-il dès qu’on l’eut rejoint.
- Est-ce qu’on peut venir avec toi? m’enquis-je.
Il sembla très heureux de la nouvelle, car il nous adressa un grand sourire et dit :
- Bien sûr, bien sûr! Venez!
Sur ce il nous ouvrit la porte, nous laissa passer et nous suivit. Sur le chemin menant à sa cabane il avoua :
- Je me demandais bien c’est quand que vous alliez venir me rendre visite. Je ne vois Allison et Albus que durant les cours de Soins aux créatures magiques. Quant à vous deux… c’est encore plus rare.
Il ne le dit pas avec une certaine retenue pour cause… il n’était pas au courant que nous n’étions plus amis. Al et moi, sans s’être parlé, on évitait de paraître trop détacher l’un de l’autre. Même si nous ne nous parlions pas non plus. On se contentait de supporter Hagrid dans ses cours, comme avant.
- Désolée Hagrid, s’excusa Rose. Mais c’est les B.U.S.E cette année et on a beaucoup de devoirs.
- Je comprends, assura-t-il avec son grand sourire contagieux. Mais au fait, pourquoi Albus n’est pas avec vous?
- Il fait des devoirs! Affirmai-je pour lui épargner le fait de savoir qu’Albus me rejetait.
- Il n’est plus ami avec Allison! Lança Rose une demi-seconde après moi.
Hagrid nous dévisagea toutes les deux, passant de l’une à l’autre sans s’arrêter. Apparemment il ne savait pas qui croire. C’est Scorpius qui finit par trancher et bien entendu il opta pour la version de sa petite-amie :
- Rose a raison. Il ne veut plus adresser la parole à Allison, ou du moins plus de manière amicale.
- Mais, enfin, pourquoi! S’étonna notre grand ami.
- Aucune idée! Dis-je en croisant les bras, pour éviter à Scorpius de devoir mentir.
Le reste du trajet fut un peu plus lugubre. Apparemment Hagrid n’arrivait pas à se faire à l’idée qu’Albus puisse faire une telle chose. Pourtant c’était la vérité.
Nous passâmes un moment très agréable à papoter tranquillement avec Hagrid qui finit par délaisser l’affaire Albus Potter. J’en étais très heureuse, car je n’avais pas envie d’être maussade ce soir. Par contre au bout d’une heure et demie, Hagrid nous demanda de rentrer, car il était déjà très tard et malgré le fait que le couvre-feu était plus tard les soirs de fête, il valait mieux rentrer.
Sur le chemin du retour Rose me dit :
- Il y a quelque chose qui me dérange…
- Quoi? Demandâmes Scorp et moi en même temps, ce qui nous fit sourire.
- Hagrid… Il avait l’air de ne vraiment pas comprendre pourquoi Al ne te parlait plus, Alli.
- Je ne le comprends pas plus! M’exclamai-je. Alors il n’y rien de bizarre à ça.
- Non, ce que je veux dire, c’est que c’est encore pire que ta réaction à toi. Tu as toi-même des idées du peut-être pourquoi de sa réaction!
- Oui, mais il ne s’agit que d’hypothèses! Rétorquai-je, vainement, car elle recommença de plus belle.
- Tu ne vois donc pas! On aurait dit qu’il a une raison de croire que cette réaction provenant d’Al est impossible.
J’aperçus du coin de l’œil Scorpius blêmir. Ça s’annonçait mal, il fallait vite que j’attire l’attention de ma meilleure amie avant qu’elle ne voit cela.
- D’accord, Rose. Tu as sans doute raison, comme d’habitude! Dis-je en levant les yeux au ciel à la fin, mais elle ne le remarqua pas avec chance. Sauf que cela ne change rien au fait. Albus Potter, ton cousin, ne veut plus rien avoir affaire de moi!
Elle poussa un soupir, mais ne pouvait pas démentir ce que je disais. Après tout je venais de lui accorder qu’elle avait sans doute raison. Quant à Scorp il avait tout intérêt à garder la bouche close.
Une fois de nouveau dans le château, je les vis se jeter des coups d’œil en coin et je n’eus pas besoin de mot de leur part pour comprendre. J’eus un petit sourire en disant :
- Bon, je crois que je vais vous laisser… J’ai… des devoirs à faire!
- Tu pars déjà? S’étonna Rose, mais je me doutais qu’elle était soulagée de ne pas avoir eu à me demander de partir.
- Ouais, de toute manière je ne suis pas préfète, moi, donc si je traîne dans les couloirs trop tard le soir… je risque de me faire coincer!
Elle acquiesça du chef et me glissa :
- On se revoit plus tard?
- Bien évidemment! Affirmai-je avec un grand sourire. On est dans le même dortoir! Ajoutai-je en éclatant de rire.
- Très, très drôle, Alli! Vraiment, maugréa-t-elle.
Je lui fis un au revoir, avec un sourire étampé au visage. Les deux tourtereaux se prirent alors par la main avant de s’éclipser dans une direction différente de la mienne.
Je crois que je n’ai jamais autant regretté de prendre un passage secret menant rapidement à ma Salle Commune. Pourquoi? Parce qu’en sortant dudit passage secret je tombai face à face avec Parkinson.
- Oh, merde… lâchai-je en me rappelant ma vision.
- Enfin, la réaction que j’escomptais! Jubila-t-il avant de me faire tomber par terre.
Juste avant de m’effondrer à ses pieds il me frappa l’arrière de la tête et je perdis connaissance. Ce fut le noir immédiat qui me tomba sur les yeux.
Je me réveillai brusquement avec un mal horrible à l’arrière de la tête. C’était le noir le plus total. Je ne voyais rien du tout. Où étais-je? J’avais l’impression que je me trouvais dans un des cachots du château, mais j’ignorais comment je m’y étais retrouvée. Tout ce que je savais c’est qu’il y faisait froid et que je grelottais.
- On fait moins la maligne, maintenant, hein, sale Sang-de-Bourbe! Ricana Parkinson et je savais désormais de source sûre qu’il était de l’autre côté.
- Attends un peu que je sorte de là et tu vas le payer, Parkinson! Hurlai-je sans le vouloir.
- Et comment feras-tu pour sortir de là, hein?
Tout cela m’était très familier et malgré que je sache ce qui allait se produire dans les prochaines minutes je ne pouvais m’empêcher de songer aux mêmes choses que dans ma vision. Il ne devrait pas jouer à ce petit jeu-là avec moi. C’était une très mauvaise idée, surtout si l’on tenait compte des nouveaux sortilèges que le professeur McGonagall m’avait enseignés… et qu’elle m’avait interdit d’utiliser devant mes camarades. Sauf que là il s’agissait d’une situation d’urgence! J’entendis une petite exclamation de l’autre côté, mais comme maintenant je savais d’où le son venait je continuai selon le plan, je lançai donc :
- Bombarda!
Je pus ainsi apprécier l’effet du sortilège dans toute sa splendeur réelle, sans les désagréments de mes visions. Je formulai donc le deuxième avec autant de ravissement que pour le premier :
- Reducto!
Les divers morceaux de pierres qui m’empêchaient toujours le passage furent alors réduis en poussière. C’est ainsi que je tombai sans étonnement devant un Parkinson figé et incapable de bouger, sauf ses yeux, avec plein de poussière sur les vêtements et un Albus Potter tout autant couvert de poussière. C’était toujours aussi étrange de découvrir qu’il m’était venu en aide, précisément à cause des évènements de la soirée…
- Je n’avais pas besoin de ton aide, affirmai-je à Albus. Mais merci quand même.
- J’avais une dette envers toi, se contenta-t-il de dire.
Sauf qu’il ne s’en alla pas. Je pouvais lire dans ses yeux qu’il devait s’être corrigé lui-même en disant « plus d’une ». Ce n’était pas le fait qu’on ne parlait plus qui changerait le fait que je le connaissais très bien, quand même. Puisqu’il ne partait toujours pas je me tournai donc vers le mur que j’avais détruit et je soufflai :
- Reparo!
À mon grand soulagement cela fonctionna et toute la partie du mur que j’avais détruit se reforma sans qu’il n’y ait la moindre trace de sa récente destruction.
- Ça va aller? me demanda Al, mais sans l’inquiétude qu’il avait eu avant, dans le temps où nous étions amis.
- Oui, même si j’ai déjà connu un meilleur Halloween…
Il eut un regard qui me sembla affirmatif, mais ensuite il se détourna, en traînant Parkinson derrière lui. Brusquement je me sentis coupable pour tout ce que j’avais dit durant le diner. Je me lançai donc à sa suite en criant :
- Potter! Attend!
Contre toute attente il s’arrêta et se retourna. Mais vu son air ennuyé, je me dépêchai de dire :
- Merci encore… Et je suis désolée. Désolée pour ce que j’ai dit au diner.
- Ne le soit pas, marmonna-t-il entre ses dents. Tu avais raison, ajouta-t-il en détournant les yeux.
- Je… Je suis désolée aussi pour… Je suis désolée si j’ai fait quoique ce soit qui t’ait déplu par le passé, Potter.
Sur ces mots je me détournai et m’enfui en coup de vent. Je ne voulais pas voir le regard qu’il m’avait surement adressé. Celui que l’on offre à une fille qui agit comme une désespérée et qui ne sait pas quand il faut arrêter d’espérer une chose qui n’arrivera jamais.
Je réussis à me calmer suffisamment avant d’entrer dans la Salle Commune, histoire de ne pas faire de scène cette fois-ci. Malheureusement j’avais oublié que j’étais recouverte de poussière, alors tous les élèves de ma Maison présent me dévisagèrent avec des yeux ronds.
- Tu t’es prise pour un rongeur, Allison? Se moqua gentiment James.
- Non, j’ai démoli un mur! Dis-je avec un sourire.
Le regard qu’ils me portèrent tous et celui de James en particulier me fit sourire, me faisant du coup oublié les pensées désagréables que j’avais eues.
- Toi… Tu as quoi? S’étonna mon ami.
- J’ai dé-mo-li un mur. Et je l’ai réparé par la suite.
- Mais…
- Je n’ai pas le temps de répondre à tes questions, James. J’ai des devoirs à faire, à plus! Lui lançai-je avant de me précipiter dans les escaliers menant à mon dortoir.
J’eus le temps de l’entendre ruminer dans son coin avant que je ne sois rendue trop loin.
Alors que je ne faisais qu’entrer un pied dans le dortoir, une main m’attrapa le bras et m’attira à l’intérieur avec force. Ensuite, je me retrouvai écrasée entre trois filles qui avaient refermé leur bras autour de moi de toutes leurs forces. Je grimaçai et encore un peu plus lorsque Rose s’exclama :
- OÙ ÉTAIS-TU PASSÉE?
- Je… J’étais… Mais, enfin, pourquoi cette question?
- Il est minuit Alli, m’apprit Teena. Rose est revenue depuis une heure déjà.
- Mais pourtant…
Je m’interrompis de moi-même. J’avais dû rester inconsciente plus longtemps que je ne le pensais. Devant leur demande muette d’informations, je me contraignis à leur avouer ce qu’il s’était passé. En laissant sous silence ce qu’Albus avait fait pour moi. Je ne voulais pas que Rose se fasse de faux espoirs. Malheureusement elle était trop perspicace pour se laisser avoir.
- Tu ne nous as pas dit comment tu t’étais débarrassée de Parkinson, ni ce que tu en avais fait après, me fit-elle remarquée.
Et voilà pourquoi je ne pouvais pas cacher de secret à Rose. Du moins, surtout quand je n’avais pas réellement envie de le garder pour moi, le secret en question. Je leur racontai donc qu’Albus était venu pour m’aider lorsque j’avais fait exploser le mur. À la suite de quoi je dus prendre une dizaine de minutes pour faire comprendre à Rose que ça ne changeait rien à la situation actuelle. Par la suite on se résigna toutes à aller se coucher, car sinon on n’arriverait pas à se lever le lendemain matin.

*********************


Les jours s’écoulèrent sans que rien ne change jusqu’au 5 novembre. Cette journée-là, à l’heure du déjeuner Rose me traîna dans un passage secret et me dit, toute excité :
- Tu ne devineras jamais quoi!
- C’est possible?
- Essaye, quand même! M’encouragea-t-elle.
- Ta cousine la plus âgée va avoir un enfant? Tentai-je.
- Ce serait cool, mais non!
- Scorp t’a demandé de l’épouser?
- Franchement, Alli… marmonna-t-elle en levant les yeux au ciel, mais je vis qu’elle avait quand même rougi.
- Très bien, j’abandonne! capitulai-je.
- Al et Rebecca ne sont plus ensemble!
- Et donc?
Elle parut très déçue par ma réaction. Ce qui fut confirmée lorsqu’elle grommela :
- J’attendais plus de joie de ta part.
- Rose… Ce n’est pas parce qu’il n’est plus avec Rebecca qu’il va soudainement redevenir mon ami. Et ce n’était peut-être pas à cause d’elle qu’il a décidé de piétiner notre amitié…
Elle marmonna quelque chose entre ses dents que je ne réussis pas à saisir, mais il me sembla qu’elle me maudissait d’être aussi pessimiste.
- Je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste! Protestai-je.
- C’est ce que tu crois! Mais tu sembles avoir perdu tout espoir d’être un jour à nouveau amie avec mon cousin! Et ça, ça ressemble à du pessimisme, rétorqua-t-elle hargneusement.
Quand Rose était dans cet état, il valait en général mieux de ne rien dire, car on risquait de se faire cracher au visage (métaphoriquement parlant). Je nous fis donc sortir du passage secret et commençai à l’entraîner vers la Grande Salle pour qu’on puisse prendre notre déjeuner. Très sincèrement, je mourrais de faim.
Plus tard cette journée-là, je me retrouvai seule à la bibliothèque avec Scorpius. Rose tentait de rendre quelque chose d’impossible possible. Et ça m’exaspérait. Ce qui expliquait pourquoi je n’étais pas avec elle.
- Elle t’a appris la nouvelle, n’est-ce pas? Me demanda Scorp.
Je savais parfaitement de quoi il parlait. Da la « fabuleuse » nouvelle de Rose.
- Oui, admis-je en replaçant un livre que j’avais sorti de l’étagère distraitement et qui, de ce fait, ne concordait pas à ce que je cherchais.
- Et comment tu te sens? Par rapport à ça…
J’eus envie de me frapper la tête contre l’étagère pleine de livres devant moi. Je ne voulais pas y penser. Je ne pouvais pas y penser. Si je me permettais ne serait-ce d’y réfléchir plus d’une minute, je risquais de me faire de faux espoirs. Et je n’en voulais pas. Il adviendrait ce qu’il devait advenir, mais je ne préoccuperais ni de l’un des cas, ni de l’autre. Mais je devais quand même lui répondre. Il demeurait mon meilleur ami…
- Aucune idée. J’essaie de ne pas trop y penser.
- Pourquoi? S’enquit-il, subitement beaucoup plus intéressé que trente secondes plus tôt.
- Je n’ai pas envie de me bercer d’illusion comme Rose. Parce que… parce qu’après… après c’est…
- Trop dur? Proposa-t-il.
- Exactement, approuvai-je, malgré que ce qui me venait à l’esprit était « trop douloureux », mais il n’y avait pas vraiment de différence.
- Donc ça te fait ni chaud ni froid?
- Tout ce qui m’importe, c’est qu’il fasse ce qui le rend heureux, répondis-je sans réfléchir et je le regrettai l’instant d’après. S’il se sent mieux en n’étant pas mon ami, alors autant que ça reste comme ça, ajoutai-je en haussant les épaules, mais j’avais déjà trop parlé.
Pourquoi diable est-ce qu’il avait fallu que je dise ça? Bon sang! Certes c’était la vérité, mais j’avais l’intention de garder ça pour moi, à la base!
- Donc tu te soucie encore de lui? Malgré tout… tout ce qui est arrivé?
- Disons que c’est moins pire maintenant. Et je crois que je me soucierai toujours de lui, pour mon plus grand malheur! Marmonnai-je.
Il me dévisagea interloqué. Sans doute qu’il ne comprenait pas en quoi c’était un malheur. Il aurait fallu pour ce faire qu’il soit dans ma position et là il aurait tout compris. J’étais comme un petit toutou fidèle qui revenait toujours vers son maître même si celui-ci le battait. Ce n’était pas aussi extrême que ça, après tout Al ne m’avait jamais frappé (Et il n’était surement pas mon maître non plus…). Sauf que des mots, parfois ou plutôt souvent, sont bien plus douloureux qu’une blessure physique.
- Bon, il faut que j’y aille, dis-je rapidement pour éviter un autre interrogatoire.
Sur ces mots je m’éloignai rapidement, sans toutefois courir pour éviter d’éveiller les soupçons de mon meilleur ami. Le problème avec cette démarche d’évitement, c’est que je n’avais pas eu le temps de récupérer le livre que j’avais besoin. Bon, en même temps ce n’était que pour une lecture personnelle, alors ça pouvait attendre…

********************


Dix jours plus tard, Rose n’avait toujours pas arrêté d’essayer de faire revenir Albus parmi nous. Et d’essayer de me convaincre qu’il pourrait redevenir mon ami, que ce n’était qu’une question de temps et blablabla. À la longue ça commençait à être fatiguant et ça m’enrageait un peu. Alors sans trop le laisser paraître je l’évitais un peu. Au début je m’étais tournée vers Teena et Malia, sauf qu’à peine sept jours plus tôt elles avaient commencé elle aussi! Au moins Scorp gardait ça neutre, même s’il m’avait dit une fois que ça rendrait les choses moins compliquées si notre petit groupe des quatre dernières années se regroupait à nouveau. Sauf qu’à part de ça, il n’avait rien dit de plus.
On était à seulement trois petits jours de mon anniversaire. On était donc le 15 novembre. Le professeur McGonagall avait annoncé lors du petit-déjeuner qu’elle aurait une nouvelle à nous apprendre après le repas de ce soir. Je me demandais vraiment ce dont il était question. Mais déjà, les rumeurs allaient bon train. Les plus idiotes mentionnaient qu’on aurait peut-être droit au Tournoi des Trois Sorciers. J’avais de très gros doute à ce sujet au vue de ce qui s’était produit la dernière fois que cet évènement avait eu lieu. Et puis, on aurait dû le savoir avant Halloween. Sans parler qu’on en aurait entendu parler bien avant, sans nécessairement savoir ce qu’il en retournait, bien entendu. Malgré tout j’avais bien hâte de savoir ce qui serait dit ce soir.
Il faut sans dire qu’avec une annonce comme celle-là, il n’y avait presque personne qui prêtait attention à ce que disaient les professeurs, si on exceptait Rose et moi. Ceux-ci étaient d’ailleurs forcés de réclamer l’attention à plus d’une reprise ce qui avait de quoi énervé ceux qui, comme moi, désirait ne pas avoir de devoirs supplémentaires. Mais sans doute que ceux qui placotaient comme des pies n’avaient pas pris cela en considération.
Lorsque finalement arriva le moment tant attendue, on pouvait entendre une mouche volée dans la grande salle. Le professeur s’avança alors pour être plus près de nous tous et le bruit de ses pas se répercutait partout. On aurait dit que tout le monde retenait son souffle.
- Comme je l’ai dit ce matin, j’ai une annonce de grande importance à vous faire, commença-t-elle. Cela fait plusieurs années que je demande au Ministère de m’accorder la permission d’ouvrir plusieurs petits programmes et activités diverses. J’ai finalement eu cette permission, continua-t-elle et je pouvais voir un sourire dans ses yeux. (Ce qui était sans doute dû au fait que nous avions tous les yeux pendus à ses lèvres et une expression d’attente intense sur le visage) La première chose que j’ai demandé c’est que l’on permette aux élèves, de toutes les années, de participer à des duels de sorcier. Vous serez par conséquent divisé en groupe, chaque année sera ensemble. Vous ne pourrez vous combattre en duel qu’entre élève de même année jusqu’à la période d’après Noël. À ce moment, j’ai décidé d’inclure une sorte de concours. Cette fois, en reformant les groupes. Il y en aura donc un pour les premières et deuxièmes années. Un deuxième pour les troisièmes et quatrièmes. Puis finalement un dernier pour les cinquièmes, sixièmes et septièmes années.
Elle nous expliqua par la suite que dans ces différents groupes auraient lieu des combats qui seraient comptabilisés. Durant les deux premiers mois qui suivront les vacances tous les combats que nous remporteront ou perdront nous donnerons un certain nombre de points. Un combat perdu équivaudra à un point, si nous gagnons un combat contre un adversaire du même niveau que nous ce serait deux points et si c’était contre un adversaire d’un niveau supérieur trois points. À la toute fin tous les élèves auront la possibilité de participer à un combat qui les rendront ou non éligible pour la compétition. Ces combats-là donneraient alors quinze points si remportés. Par contre, pour éviter certaines injustices, ils se feraient contre des adversaires de notre niveau.
Une fois tous ces combats terminés viendraient les compétitions qui se verraient avoir quatorze concurrents pour le groupe de première et deuxième année. Même chose pour celui de troisième et quatrième année. Quant au groupe auquel j’appartiendrais, il s’agirait de vingt-quatre concurrents puisque nous étions plus nombreux. Les participants seraient choisis par le nombre de points emportés, et si bien sûr ils étaient d’accord ou non. Ceux qui n’auraient pas la chance de concourir dans cette compétition verraient leur point attribué à leur maison. Et ce même pour ceux qui se ferait éliminé lors de la compétition. Sans compter qu’à chaque échelon monté on se verrait attribuer de plus en plus de points. À la toute fin il resterait que deux concurrents et ce combat final se déroulerait dans les alentours de la mi-mai. Une fois que les gagnants seraient tous déterminés, il semblerait qu’ils iraient combattre les élèves gagnants des deux autres écoles, Durmstrang et Beauxbâtons. À la fin celui qui aurait obtenu le plus de points se verrait octroyer une certaine récompense. Quel genre de récompense? Pour le moment rien n’avait été décidé. Elle termina ces explications en nous disant que s’était un peu le Tournoi des Trois Sorciers, mais en beaucoup moins dangereux. Elle précisa aussi qu’il n’y aurait qu’une heure de prévu à une journée bien précise pour les combats.
Elle poursuivit ensuite :
- Ce n’est pas tout. Comme ce n’est pas tout le monde qui apprécie les duels, ou désirent en faire, il y aura un autre programme au cours de l’année. Il s’agira en particulier de quelques matières que nous ne voyons pas en classe, ou certaines options que les élèves de troisième année et plus n’auront pas choisie. Ce sera des cours d’une heure seulement, qui sera surtout de la pratique, même s’il y aura un peu de théorie. Par contre, l’avantage avec ces cours c’est qu’il n’y aura aucun examen et… cela pourrait vous fournir des idées pour vos duels. Ce n’est qu’une idée comme ça. Ces cours se donneront à des heures différentes et à des jours différents pour permettre à tout le monde d’en profiter. Cela se tiendra dès la mi-septembre jusqu’au début décembre et de la mi-janvier jusqu’au début juin. Il y aura des points supplémentaires accordés pour vos maisons. J’oubliais de préciser qu’il y aura aussi une mention sur votre dossier scolaire ajouté, tout comme pour votre participation au duel. Vous pourrez avoir les deux, si vous le désirez. Mais pour l’option dont je vous parlais il y a quelques instants il vous faudra avoir assisté à au moins deux cours de trois matières différentes pour obtenir la mention. Je répète que normalement vous ne devriez avoir aucun devoir et, de source sûre, aucun examen. Pour ce qui est des duels, vous devrez avoir fréquenté votre groupe de duel pendant au moins toute la durée allant entre la mi-septembre et le début décembre.
C’était très intéressant. Cela signifiait que probablement l’an prochain je pourrais étudier un peu les anciennes runes et l’arithmétique tout comme Rose. Sans avoir à pousser un peu trop loin. C’était une fabuleuse nouvelle! Sans parler des duels! Ou encore des mentions!
- Ce n’est pas tout! Reprit le professeur McGonagall. Il y aura dorénavant, à partir de cette année à Poudlard, un bal de Noël. Pour cette année, il se tiendra le 15 décembre. Soit quatre jours avant votre départ pour les vacances. Je tiens à préciser qu’il est accessible pour tous les élèves, donc de la première à la septième année. Par contre, je tiens à vous informer que l’un de vos cours d’histoire de la magie sera changé pour un cours de danse. Mais seulement une fois. Cela se refera tous les ans, nous apprit-elle. (Cette nouvelle ne m’attristait pas le moins du monde et si je me fiais à l’expression de tous les visages autour de moi, je n’étais pas la seule. Ce qui me poussait à me demander si McGonagall s’en était doutée… Probablement.) Il y aura aussi le tirage de deux robes par tranche d’âge qui sera tiré au sort chez les filles, à condition d’avoir soumis sa candidature au tirage. Il y aura aussi deux complets offerts de la même manière pour les garçons. Tout cela totalement gratuitement et ils seront faits sur mesure et selon vos goûts, ajouta-t-elle. (Ce qui signifiait quatorze robes et quatorze complets, ce qui représentait un assez grand investissement, lorsqu’on y réfléchissait bien…) Maintenant, pour en revenir au duel, et seulement au duel, poursuivit-elle. Je dois vous prévenir que cette année, il n’y aura pas le combat final avec les élèves des autres écoles. Mais que dans les prochaines années, cela se fera et tous les élèves, sans exception aucune, pourront venir y assister et encourager le représentant de l’école. Il y aura un bâtiment de construit à cet effet pour les trois écoles, car ce sera tous les élèves des trois écoles qui seront invités, pas seulement nous. À la suite de ce combat, il y aura des réjouissances et bien sûr vous pourrez faire connaissance avec les sorciers qui n’étudient pas à Poudlard, mais ceux qui le font à Durmstrang et Beauxbâtons. Bien voilà pour ses précisions, mais il m’en reste une à vous présenter. J’ai seulement dit qu’il n’y aurait pas le grand combat final, ce qui signifie que les autres auront tout de même lieu. Alors à partir de la semaine prochaine et jusqu’à la date de votre départ il y aura des duels. Il s’agit-là d’une exception, puisque je n’ai eu la nouvelle qu’hier que le projet était accepté et que je tenais à vous en faire part, mais sans pénaliser les élèves qui nous quitteront à la fin de l’année. Cela dit, vous commencerez dès la semaine prochaine, il n’y aura pas d’enseignement préalable au duel cette journée-là. La journée réservée au duel vous sera donnée par vos préfets, que j’inviterais à venir me voir à mon bureau tout à l’heure, nous informa-t-elle. Bien, maintenant, voici une nouvelle croustillante. Nous vous enseignerons les détails concernant les duels aujourd’hui même, chers élèves. J’espère que tout le monde a sa baguette avec lui ou elle? Enfin, peu importe, vous n’en aurez pas nécessairement besoin aujourd’hui.
Sur ces mots elle sortit sa baguette et sans nous avertir de rien les tables disparurent comme par enchantement en laissant seulement les bancs derrière elles. Ensuite, j’eus la sensation d’être collée au banc en question… juste avant que ce dernier soit déplacé jusqu’au mur. Ensuite le professeur McGonagall nous demanda de nous lever et de nous déplacer vers l’avant.
On se leva tous d’un même élan, nous empressant de répondre à sa demande. Tout le monde affichait un air plus ou moins réjoui. Certains n’appréciaient sans doute pas d’avoir un cours le soir, ou sinon n’aimaient pas trop les duels. Peu importe, je m’en moquais un peu. Tous les professeurs s’étaient maintenant avancés en avant en compagnie de la directrice et… ils pointèrent tous leur baguette sur les bancs. Juste après ils lancèrent une formule et les bancs se transformèrent en estrade. Le genre d’estrade que l’on retrouvait sur les terrains de sport et qui était en général réservé aux spectateurs. Et elles semblaient suffisamment grandes pour accueillir tous les élèves de l’école.
- Allez-vous asseoir, je vous prie, nous invita le professeur McGonagall avec un tout petit sourire.
Il s’ensuivit un brouhaha incroyable alors que tous les élèves se dirigeaient d’un pas surexcité vers les estrades. Je réussis à attraper Rose et Teena par le bras, et ces dernières se chargèrent de Malia. J’entraînais donc les trois filles tout en haut, à la dernière rangée de l’estrade pour qu’on aille la meilleure vue possible. Et aussi pour éviter que je ne cache ce qui se passait à quelqu’un qui aurait été en arrière de moi. Nous assîmes donc toutes les quatre tout en haut, malgré le léger vertige de Teena. Dès que tout le monde se fut calmée et se fut assis, le professeur McGonagall descendit pour rejoindre le centre de la Grande Salle en compagnie du professeur de Sortilège. Et là ils nous expliquèrent tous les règlements qu’il y avait à savoir. Et en prime, à la toute fin, ils nous firent plusieurs petites démonstrations de duel. Ce qui s’avéra vraiment très impressionnant puisqu’ils avaient tous beaucoup d’expérience.
Un peu plus tard, ce soir-là, tous les élèves de Gryffondor, moi compris, attendaient impatiemment qu’Albus et Rose reviennent.
Comme la directrice l’avait dit, tous les préfets devaient se rendre à son bureau, c’était donc à cet endroit qu’ils se trouvaient tous les deux. Et c’était là qu’ils apprendraient quand aurait lieu les duels. Plusieurs d’entre nous avait fait des simulacres de combat dans la soirée, après les démonstrations des professeurs. J’avais fait partie de ces élèves, qui auraient résisté? J’avais hâte de participer et j’avais bien l’intention de faire partie des concurrents dans les duels après Noël. Bien sûr je me doutais que je n’avais pas beaucoup de chance de l’emporter, après tout il y aurait forcément des élèves de sixième et de septième année. Ils connaîtraient donc beaucoup plus de sortilèges que moi et c’était un net avantage. Sauf que cela ne me décourageait pas. Après tout, je permettrais de cette manière à ma Maison de remporter des points supplémentaires!
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Lorsque le cadre de la Grosse Dame s’ouvrit, tout le monde se tut. Devant nous arrivaient Albus et Rose avec l’air légèrement surexcité. Ce fut Rose qui annonça :
- Les duels auront lieux tous les mercredis à dix-neuf heures.
- Le professeur McGonagall a annoncé qu’il y aurait un endroit spécifique pour chacune des années, ajouta Albus.
- Et vous ne risquerez pas d’être mis en retenue si vous êtes découvert après le couvre-feu. Mais seulement pour une marge d’une quinzaine de minutes, les duels s’arrêtant à vingt-heures, poursuivit ma meilleure amie.
- Voici les différents endroits, conclut Al en allant accrocher un parchemin sur l’un des murs de la Salle Commune.
Je me retrouvai à faire comme les autres et à bousculer pour pouvoir aller voir. Bien sûr le fait que je dépassais une bonne partie de ceux qui m’entourait m’aida considérablement à être en mesure de lire ce qu’il y avait d’écrit sur le parchemin.

Lieux pour les duels :
Première année : Grande Salle, à l’entrée à droite.
Deuxième année : Grande Salle, au fond à gauche.
Troisième année : Corridor, Aile A, premier étage
Quatrième année : Corridor, Aile B, deuxième étage
Cinquième année : Corridor, Aile C, troisième étage
Sixième année : Corridor, Aile D, quatrième étage
Septième année : Corridor, Aile E, cinquième étage.


À noter : Il est formellement interdit à tous les élèves qui ne sont pas dans l’année indiquée de se rendre dans les espaces pourvues pour les élèves d’une année inférieure ou supérieure à la leur. À moins d’une indication contraire, ou d’une raison particulière et valable. Pour chaque période il sera important d’avoir sa baguette, sinon vous ne pourrez pas participer. Amusez-vous bien, surtout!

Votre directrice,
Minerva McGonagall

Si je comprenais bien nous devions nous rendre, mercredi prochain et les suivants, dans le corridor de l’aile C au troisième étage? J’avais déjà hâte d’y être! J’avais l’impression que ça allait être toute une aventure!

************************


C’était aujourd’hui! Mon anniversaire! Nous étions précisément le 18 novembre, six heures du matin. Mon énervement m’avait littéralement tirée du lit. Ou plutôt j’avais dû me réveiller vers les cinq heures du matin pour prononcer l’incantation et d’ailleurs pour la première fois j’avais senti un deuxième cœur battre! C’était fabuleux! C’était bon signe, dans ces temps-là. Par la suite j’étais restée réveillé et dans mon lit. Sauf que maintenant je ne tenais plus en place!
C’est entre autre pourquoi je bondis de mon lit. On pourrait sans doute croire que je réagissais comme une gamine, mais aujourd’hui il se passerait différente chose. La première : ma mère m’envoyait des cadeaux un peu spéciaux, car d’habitude elle ne me prévenait pas qu’elle envoyait quelque chose. La deuxième : mes amis avait apparemment préparé quelque chose pour moi ce soir à dix-neuf heures. Et la dernière : je n’avais pas de cours particulier pour l’occasion de mon anniversaire!
Je m’habillai en vitesse, frémissant d’impatience pour l’heure du déjeuner et après pour la soirée que j’allais probablement avoir! Mon énervement dut réveillée mes amies, car Rose grommela ensommeillée :
- Alli, questcetufous?
Elle prononça cette phrase, car c’en était bel et bien une, sans aucune pause ce qui provoqua l’impression qu’il ne s’agissait que d’un seul mot.
- Désolée de vous avoir dérangé, les filles! dis-je en voyant Malia et Teena marmonner dans leur coin. Je descends!
Sauf que je n’eus pas l’occasion de descendre, car les trois filles, plus vite même que mon ombre avaient bondi de leur lit et s’étaient jetées sur moi. Comme il fallait s’y attendre on s’effondra par terre et je fus littéralement écrasée.
- Je… J’étouffe! Lâchai-je dans un souffle.
Elles se relevèrent en souriant et lancèrent, en même temps :
- Bonne fête, Alli!
Je les regardai en secouant la tête et en levant les yeux au ciel, découragée et amusée. Pour j’étais découragée et amusée à la fois? Parce que mes trois amies étaient tout autant habillées que moi, si on exceptait que leurs vêtements étaient un peu plus froissés. Ce qui signifiait qu’elles avaient simulées dormir depuis… je ne sais trop combien de temps! À moins bien sûr qu’elles se soient levées, habillées, puis rendormies. Je pariais plus sur cette dernière possibilité, car je pourrais reconnaître le ton endormi de Rose entre mille!
- Tu comptais faire quoi, en bas? S’enquit Teena.
- Aucune idée… Je cherchais simplement un moyen de me défouler un peu!
Rose me sourit et dit :
- Au moins tu n’as pas dit des devoirs!
Je souris à mon tour, car ça aurait tout aussi bien pu arriver. Sauf que maintenant cette possibilité fut changée en une heure complète de placotage entre filles. Mais on discuta plus des duels qui s’en venaient que des sujets habituels de filles. Et pour une fois même Teena était intéressée! Même si je n’étais pas certaine à cent pour cent que ce soit à cause des duels en tant que tel ou à cause qu’ils y auraient sans doute beaucoup de gars lors de ceux-ci.
Quand finalement arriva l’heure du petit-déjeuner je mourrais à la fois de faim et de curiosité. Qu’est-ce que ma mère avait bien pu prévoir cette année? Qu’est-ce qui était si pressant pour que ça ne puisse pas attendre jusqu’à l’été? Oh, bon sang, il fallait que je me calme un peu…
J’avais finalement réussi à me calmer suffisamment pour paraître normal aux gens qui m’entouraient. J’étais donc assise aux côtés de Rose, Teena et Malia à la table des Gryffondors, évidemment. James et Liam se trouvaient juste devant nous accompagné de Dylan. Je surpris d’ailleurs ce dernier jeté un coup d’œil à mon amie Teena alors qu’elle avait la tête tournée dans la direction opposée. Je manquai m’étouffer avec ma propre salive en décelant dans ce regard porté une certaine étincelle que je n’aurais jamais cru y retrouver. Étrange, pensai-je, je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse s’intéresser à une fille de cette façon-là… Mais bon, je suppose qu’il y a un début à tout! Je m’apprêtais à ouvrir la bouche pour l’asticoter un peu, lorsque j’aperçus les hiboux et les chouettes entrés dans la Grande Salle, me faisant du même coup tout oublier ce que j’étais en train de faire pour me concentrer sur le hibou de ma mère qui se dirigeait vers moi avec une sorte de boîte qui pendait à ses pattes. Je me retins de frétiller sur place.
- Je crois que j’ai autant hâte que toi de voir ce qu’elle t’a envoyé! Avoua Rose avec un sourire.
- Autant, ça m’étonnerait! Répliquai-je avec un sourire fendu jusqu’aux oreilles.
Lorsque finalement le hibou laissa tomber, délicatement, la boîte devant moi je me figeai. Qu’est-ce qui pouvait bien se trouver dans cette boîte?
- Allez, déballe! Me pressa ma meilleure amie.
- Attends, il y a quelque chose d’écrit sur la boîte, la calmai-je en penchant la tête sur le côté pour lire l’inscription.
Il était écrit à l’encre très foncé :

Commence par lire la lettre.

Comme c’était l’écriture de ma mère je m’empressai de faire selon ses désirs. Je récupérai donc la lettre qui se trouvait sous une couche de papier et bien attachée à la boîte. Sans doute qu’elle craignait qu’elle ne tombe… Je l’ouvris avec des doigts fébriles et je lus :
« Ma petite fille chérie,
Tu ne sais pas comment ça me manque de passer la journée de ton anniversaire avec toi… J’aimerais pouvoir te serrer contre moi en cette journée si spéciale. Le professeur McGonagall m’a informé que tu suivais des cours particuliers avec le professeur Trelawney, ce qui est très bien. Tu dois donc désormais être au courant que tu devras avoir une Ancre. Il s’avère que nous l’avons découvert ton père et moi, il y a très longtemps. Tu n’avais qu’un an à l’époque et nous nous promenions dans les magasins lorsque tu as soudain commencé à t’agiter. Tout d’abord nous avons craint l’une de tes crises dues à tes visions, car oui tu en avais déjà cet âge. Sauf que rapidement nous avons remarqué que ta petite main se tendait dans la direction d’une pierre. Il s’agissait d’une malachite plutôt ronde et d’un merveilleux vert. Nous l’avons rapidement acheté et déposer dans ta main. Tu t’es calmée dans la seconde. Et par la suite tu n’as plus eu de crises. À la mort de ton père j’ai rangé la malachite dans un coin, là où tu ne penserais jamais à chercher. J’avais appris qu’il était dangereux de te laisser ton Ancre avec toi à un si jeune âge, car cela pourrait entraîner des visions traumatisantes dès que tu ne l’aurais plus en main, ou des visions encore plus puissantes dès que tu atteindrais l’âge de contrôler ta magie. Sauf qu’aujourd’hui est un grand jour. Tu vas avoir seize ans, ma chérie. Ce qui signifie que tu auras besoin de ton Ancre. C’est pourquoi je te la redonne aujourd’hui, en guise de cadeau. Sauf qu’il y a deux choses dans cette boîte. Le second cadeau est un collier que j’ai confectionné moi-même. Par magie. Il comporte nos trois pierres précieuses, celle de ton père, la mienne et la tienne. Ainsi que celle de tous les membres de nos deux familles qui ont été très important pour nous. Lorsque tu appuieras sur l’un d’eux avec ton doigt… tu auras une petite surprise. La roulette que tu trouveras tout en haut de ton collier sert à faire défiler quelque chose. L’autre si tu la fais dérouler… Eh bien, tu découvriras rapidement ce qu’il se produit, mais sache qu’elle est liée à l’autre. J’espère de tout cœur que tu l’aimeras. Maintenant assez parlé de tes cadeaux! Tu as tellement vieilli en si peu de temps, ma chérie, j’ai l’impression que c’était hier que tu entrais à Poudlard. Mais te voilà déjà dans ta cinquième année d’étude. J’ai de la difficulté à le croire… Et pourtant tu fais ma taille maintenant! Je t’aime si fort, ma chérie. J’ai vraiment hâte de te revoir. Profites de ta journée au maximum, sans faire d’idioties, bien entendu. Je compte sur toi! Je te souhaite tout ce qui a de meilleur en cette première journée de tes seize ans et cette année-ci te soit profitable, exceptionnelle et inoubliable. N’oublie pas : je suis fière de toi, peu importe ce que l’avenir nous réserve, ou te réserve. Peut-être que tu pourras m’en dire quelque chose lorsque l’on se reverra? Je plaisante! Joyeux anniversaire, ma grande.
Gros câlin,
Maman
»

J’avais la larme à l’œil, mais je fis en sorte que ça ne se voit pas. Je déballai donc rapidement la boîte qui contenait mes deux cadeaux et sortit ces derniers dès que ce fut fait. Je restai complètement pantoise devant la beauté du collier. Il s’agissait d’une pierre de lune en forme de croissant de lune, justement. Et à intervalle régulier il y avait des symboles du zodiac. Il s’agissait pour l’un du Gémeaux en cristal (c’était le signe astrologique de ma mère), un autre d’un Scorpion en malachite (ça, c’était le mien) et pour le dernier un Bélier en héliotrope (celui-ci devait sans doute être celui de mon père…). C’était magnifique. Sublime. Tout autour, comme des dizaines de petites étoiles, il y avait des pierres précieuses de différentes couleurs. Je repérai rapidement les deux petites roulettes qui ressemblaient à un engrenage délicat. En retournant le médaillon je ne les vis pas dans leur ensemble alors j’en conclus qu’elles devaient se trouver à l’intérieur même du collier. La chaînette d’argent était tout aussi magnifique que le reste du collier et lorsque je la glissai à mon cou se fut avec la fluidité de l’eau, ainsi que sa fraîcheur. Je remarquai avec un certain étonnement que je pouvais, par ma seule volonté, décider de la longueur dudit collier. Par exemple, pour l’agrandir je ne faisais que tirer sur deux extrémités et pour le raccourcir… il me suffisait de joindre deux parties et ce qui se trouvait entre les deux disparaissait, tout simplement!
Je passai ensuite à mon deuxième cadeau, ou plutôt mon premier, mais qu’importe! Il s’agissait d’une simple pierre ronde, légèrement ovale, en malachite. Mais la malachite était d’un magnifique vert, ou plutôt un mélange de différents verts. Elle était vraiment extrêmement belle. Je m’empressai de la glisser dans mes poches.
- Hé, Alli! On aurait voulu voir aussi! Protesta Rose en apercevant mon geste.
- Plus tard, je ne veux pas attirer l’attention plus que nécessaire, répliquai-je.
- D’accord, mais ton collier est magnifique! Affirma-t-elle avec un grand sourire.
- Merci! Répondis-je.
Elle jeta un coup d’œil dans la boîte, comme si elle espérait y découvrir quelque chose. Et à mon grand étonnement ce fut le cas. Elle ressortit de la boîte un petit morceau de papier où il y avait des inscriptions dessus, codées.
- C’est quoi, ces runes? S’étonna ma meilleure amie.
- Je t’en parlerai ce soir, dis-je en traduisant au fur et à mesure ce que je lisais.

« P.S.
Ton père a aidé à la confection de ton collier. Je tenais à ce que tu le sache, car c’est lui qui a eu l’idée.
»

Donc mon père… c’était mon père qui avait eu l’idée de me faire ce cadeau? Cela voulait donc dire que cela venait aussi de lui… Après toutes ses années, j’avais enfin quelque chose qui me permettrai de me le rappeler. Des larmes se formèrent dans mes yeux sans que je ne puisse rien y changer.
- Alli? Alli, est-ce que ça va? S’enquit Malia.
- Je… Oui. Oui, ça va, affirmai-je en contemplant mon collier avec un sourire triste.
- Qu’est-ce qu’il y a? me questionna Rose.
- Le collier est un cadeau de ma mère… et de mon père. C’est la première chose que je tiens entre les doigts qu’il a déjà eue entre les mains depuis… qu’il n’est plus là. Ma mère ne m’a rien donné qui lui ait appartenu, vous savez, elle n’en parlait pas du tout, alors m’offrir des objets à lui…
Mes amies affichèrent un air compatissant, sauf que je la leur balayais d’un geste en disant, un grand sourire aux lèvres :
- Bon, et si on mangeait notre petit-déjeuner, maintenant?
Ils acquiescèrent de la tête en souriant et on se jeta sur la nourriture sans demander notre reste.
Ce soir-là, à dix-huit heures trente précisément je me fis enlever par Rose qui me traîna dans notre dortoir. Elle me força alors à m’asseoir et d’un sortilège fit en sorte que je ne vois pas ce qui se passait autour. Je pouvais sentir différents accessoires sur mes paupières, mes joues, mes sourcils… ce qui m’amenait à me dire qu’elle était en train de me maquiller. Et moi qui détestais le maquillage, super… Par après je me fis entraîner à l’extérieur de notre dortoir par deux paires de mains différentes. Je soupçonnai qu’il s’agissait de Malia et Teena, car je pouvais entendre Rose devant moi me donner des indications comme « attention la marche », « tourne à gauche », « lève le pied », etc. Sans compter qu’en cours de route l’on me fit tourner plusieurs fois sur moi-même pour me faire perdre mon orientation. J’ignorais totalement où ils m’entraînaient, ça c’était sûr!
Lorsque l’on arriva finalement à destination, et je ne le sus que parce que l’on s’arrêta pour plus de deux minutes, je commençais à avoir hâte de pouvoir utiliser mes yeux. Rose décida, enfin!, de me libérer les yeux après une dizaine de minutes.
- SURPRISE! Hurlèrent alors tous mes amis en même temps.
Je restai bouche bée devant toutes les décorations qui recouvrait la pièce de taille moyenne dans laquelle nous nous trouvions. À vrai dire j’ignorais totalement de quelle pièce il pouvait être question. Toujours est-il qu’il y avait des banderoles blanches, bleues (comme mes yeux) et noires un peu partout. Des ballons des mêmes couleurs et diverses décorations comme des faux-Cognards qui étaient suspendus au plafond et qui faisait office de lumière. Au centre de la pièce se trouvait un gigantesque Retourneur de Temps qui brillaient comme mille diamants et qui tournoyait comme s’il s’agissait d’un genre de boule disco. En un mot, tout cela était grandiose.
- Comment… fut le seul mot que je réussis à prononcer.
- Disons que Scorp et moi… On est allé voir le professeur McGonagall et on lui a dit qu’on voulait t’offrir quelque chose de spécial cette année. Et qu’on aurait besoin d’une pièce disponible que l’on pourrait prendre pour fêter ton anniversaire. Elle nous a alors proposé cette pièce-ci. On a accepté sans venir la voir, trop heureux qu’elle ait accepté! Ensuite on a commencé à préparer la décoration, mais on devait s’arranger pour que tu ne sois au courant de rien, me répondit Rose avec un grand sourire.
Je me tournai alors vers les autres qui étaient James, Liam, Scorpius, Malia et son petit-ami, Teena et son nouveau petit-ami, Lily et Hugo. Je sentis l’étrange sentiment qu’il manquait quelqu’un et avant de comprendre pourquoi je me mis à chercher la personne en question. Ce fut comme un coup au cœur lorsque je saisis que je cherchais Al des yeux. Je déglutis et je me forçai à leur sourire.
- Vous avez fait tout ça, rien que pour moi? Mais je ne suis même pas encore majeure! M’exclamai-je en souriant pour de vrai.
- Tu n’as encore rien vu! Rétorqua Lily. Il y a aussi un gâteau! Au chocolat, car d’après Scorp et Rose, c’est ça que tu préfères.
- Lily! S’écrièrent les deux intéressés avec une bonne dose de consternation dans la voix.
- Oups! S’excusa faussement la sœur cadette de James, un sourire moqueur aux lèvres.
J’eus une moue amusée et je proposai :
- Quant à parler de gâteau… Pourquoi on n’en mangerait pas? À ce qu’il paraît j’en ai un, alors…
- Oui, maintenant qu’on est rendue là, soupira Rose.
- Ce que tu ne sais pas, par contre, c’est qu’on a réussi à obtenir la recette de ta grand-mère, ainsi que les ingrédients, pour le faire! M’apprit Scorpius avec un grand sourire. Ah, mais rassure-toi, c’est Rose qui a cuisiné, pas moi! Ajouta-t-il.
Il avait cru bon de préciser, car l’été où ils étaient tous venu chez mes grands-parents, on avait décidé de tous faire un gâteau et de décider à la fin lequel était le meilleur. Celui de Scorp avait été pour le moins… raté. Peut-être que le goût aurait été bon si on avait été en mesure de le croquer, malheureusement il était aussi dur qu’une pierre, alors aucun de nous, son créateur compris, n’avait osé le croquer.
- Tu me rassure! Dis-je en riant. Bien, alors goûtons-le!
Mes deux meilleurs amis s’empressèrent alors d’aller le chercher et j’eus l’agréable surprise de voir que le gâteau représentait la Forêt interdite.
- On s’est dit que ce serait thématique puisque l’une des premières choses que tu as faite en arrivant à Poudlard c’est d’aller dans la Forêt interdite! M’expliqua Scorp.
- Oui, et sans moi! Bougonna Rose, mais son ton était contredit par son sourire rayonnant.
- Merci… beaucoup… soufflai-je en dévorant le gâteau du regard.
- Pas avant que tu es fait un vœu! Protesta Rose.
Elle s’occupa alors d’allumer toutes les bougies, seize au total. Je pris une grande inspiration et soufflai sur les bougies. Aucune ne resta allumée. Le vœu que j’avais fait était de toujours pouvoir conserver mes amis.
- Maintenant on peut manger? S’enquit Hugo en haussant un sourcil.
- C’est à la fêtée de manger en premier! Protesta James. Et après à l’aîné, ajouta-t-il avec un sourire gourmand.
- Ce qui ferait de toi le deuxième à goûter au gâteau, dis-je avec un sourire. Non, je vais moi-même distribuer les pointes.
Ma meilleure amie vint pour protester, mais je lui arrachai le couteau, les assiettes et les cuillers des mains. Je me servis une pointe généreuse et en pris une bouchée avant de servir les autres. En commençant par mes meilleurs amis, puis après je passai les pointes à ceux qui passait à ma portée.
Une fois que le gâteau fut dévoré jusqu’à la dernière miette, ils commencèrent à me donner des cadeaux. Je reçus sans surprise un livre et des sucreries de la part de Rose. Un livre de sortilège innovateur de la part de Scorpius. Pour ce qui étaient de mes autres amis ils m’offrirent plusieurs sucreries, ce qui me fit penser qu’ils voulaient me faire prendre du poids, je le leur dis seulement pour pouvoir me moquer de leur réaction, car je savais pertinemment que ce n’était pas vrai. En tout cas avec le nombre de chocogrenouilles que j’avais reçues, ma collection allait sans aucun doute s’agrandir!
Nous jouions à des jeux depuis plus d’une heure lorsque j’allai regarder par la fenêtre sous le coup d’une impulsion. Et ce que j’y aperçus me figea sur place. Il y avait des éclairs. Des éclairs dans le ciel et la pluie qui frappaient contre la fenêtre. Bon sang! Un orage! Je me retournai brusquement, complètement obnubilée par l’orage et c’est là que je l’aperçus. Albus. Il passait tout juste la porte pour entrer dans la pièce. Il était venu. Il était venu pour moi? Mon cœur se réchauffa l’espace d’un instant, en particulier lorsqu’il me regarda en hochant la tête et sans l’animosité qu’il avait eu pendant toute l’année jusqu’à maintenant.
- Al! S’exclama Rose, ravie. Tu es venu.
- Ce n’est pas comme si tu n’avais pas insisté à plusieurs reprises, lâcha-t-il, exaspéré en roulant des yeux.
- Mais tu es venu! Dit-elle en semblant aux anges.
Normalement je suppose que j’aurais été très contente aussi. Après tout mon ancien meilleur ami venait à ma fête et ne semblait plus posséder d’animosité envers moi! Mais ça tombait le mauvais soir. L’orage qui grondait derrière moi ne me permettait pas de l’oublier. Je déglutis et je dis en regardant par terre.
- Je… Je suis désolée… Il faut que j’y aille! Il faut vraiment que j’y aille! M’exclamai-je en fonçant vers la porte en courant.
Je ne voulais pas voir leur réaction, car je savais qu’ils penseraient tous que c’était à cause d’Al. Même si ce n’était pas le cas. J’aurais voulu plus que tout rester là-bas, mais je ne pouvais pas. Je devais achever tout le long processus que j’avais amorcé. Je n’étais que quelques mètres plus loin dans le corridor où se trouvait la pièce lorsque j’entendis Al crier :
- Je te l’avais bien dit qu’elle ne voudrait pas me voir! Tu as gâché toute ta petite fête, maintenant!
- Je… Je suis sûre que ce n’est pas ça! Protesta Rose.
Je ne pus entendre le reste, me trouvant trop loin d’eux, mais de toute manière je n’en avais pas envie. Mais alors là, pas du tout.
Je commençais tout juste à prendre des chemins vers le bureau de McGonagall lorsque je tombai face à face avec elle lors d’un tournant. Non, en fait je lui rentrai dedans, mais dans l’ensemble ça revenait un peu au même, non?
- Miss Lévesque! S’offusqua-t-elle néanmoins.
- Professeur! L’orage!
- Je sais, dit-elle sans se préoccuper que je ne m’excusais pas. Allons-y tout de suite.
Je la suivis alors en courant à l’extérieur du château, la pluie de plus en plus forte me tombaient dessus à grosse goutte et ne tarda pas à me tremper jusqu’aux os.
Le temps qu’on atteigne le Saule Cogneur j’étais complètement trempée et je ne voyais presque plus rien à cause de la pluie.
- Immobulus! Hurla le professeur McGonagall à cause de l’orage.
Je ne fus jamais plus heureuse que lorsque l’on pénétra à l’abri dans le passage secret. Bon, d’accord, j’exagérais un peu, mais à peine!
Dès que l’on eut atteint l’endroit où se trouvait ma potion je bondis dans cette direction. Pourvu que ça ait fonctionné, pourvu que ça ait fonctionné, espérai-je en moi-même.
J’eus un sourire soulagé en voyant apparaître une fiole au contenu rouge sang. Je la montrai alors fièrement au professeur McGonagall et elle sourit à son tour.
- Vous avez réussi jusqu’ici, Miss Lévesque. Maintenant il reste la dernière et la plus grande des étapes. Et malgré que j’aurais préféré rester ici à l’abri de l’orage, tout comme vous, il nous faut rejoindre la Forêt interdite.
Je poussai un soupir à moitié désespéré et me résignai à suivre le professeur McGonagall à l’extérieur. Pendant que nous nous rendions vers la Forêt je me rendis compte d’une étrange coïncidence. Mon gâteau d’anniversaire était une reproduction de la Forêt interdite et je ferais ma première métamorphose en Animagus le jour de mon anniversaire et aussi… dans la Forêt interdite. C’était quand même bizarre, non? Enfin, qu’importe.
Une fois que l’on fut à l’abri des regards dans la forêt, je positionnai l’extrémité de ma baguette magique sur mon cœur et prononçai la formule que je connaissais maintenant sur le bout des doigts à force de l’avoir prononcé matin et soir :
- Amato Animo Animato Animagus!
Sur ces mots je bus d’un trait la potion rouge sang. Cela ne prit qu’une seconde avant qu’une vive douleur prenne possession de tout mon corps. Je m’écrasai par terre en réprimant un petit cri mal venu. Je sentis mon rythme cardiaque augmenter de plus en plus jusqu’à ce que, dans mon esprit, se dessine la forme de l’animal dont je prendrais la forme. Il était magnifique, absolument magnifique. L’instant suivant je sentis le changement s’opérer en moi. De manière assez douloureuse. Mes vêtements et accessoires, sauf ma baguette, se fondirent en moi pour ne faire plus qu’un avec mon corps. La panique voulut enfler en moi comme un vent de marée, mais je me souvins de ce que le professeur McGonagall m’avait appris et je me m’efforçai de me calmer. Je n’étais pas vraiment tentée par l’expérience de foncer tête baissée dans un arbre…
Au bout d’un court moment qui me parut terriblement long, je me retrouvai sur quatre pattes.

Image


Voici quelques images pour vous aider à bien visualiser ce que j'ai décrit dans ce chapitre. On a d'abord le hibou de la mère d'Allison, l'Ancre, puis les différentes pierres précieuses, le message codé (en rune ;) ) et un « croquis » du collier d'Allison.

[attachment=3]Hibou.jpg[/attachment]


[attachment=7]Ancre.jpg[/attachment]


[attachment=0]pierre de lune.jpg[/attachment]


[attachment=2]malachite collier.jpg[/attachment]


[attachment=4]héliotrope rouge.jpg[/attachment]


[attachment=6]cristal.jpg[/attachment]


[attachment=1]mot codé.jpg[/attachment]


[attachment=5]croquis médaillon Allison.jpg[/attachment]


Et alors ce chapitre? ;) Et une toute petite information comme ça, j'ai atteint les 113 000 mots! :shock: Ouh là! Certaines de mes propres histoires en sont encore loin... très, très loin en fait, mais c'est un détail. :roll:
N.A: Aucune idée s'il existe des Ailes A, B, C, D et E dans Poudlard. Ne m'en voulez pas trop si ce n'est pas le cas... :oops:


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Pièces jointes
pierre de lune.jpg
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mot codé.jpg
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malachite collier.jpg
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Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Coucou !!!
C'est horrible de t'arrêter là !! :( Je veux trop savoir la suite !!!
Continue, j'adore
aly_165

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par aly_165 »

J'adore ta fanfiction!!! Elle est extraordinaire car il y a des nouveaux personnages dont on veut tout savoir de leur vie et en plus on revoit certains personnages que l'on adore! :) J'espère qu'Allison va découvrir tout les mystères qui entoure ses visions et qu'elle et Albus vont redevenir amis. Continue j'ai hâte d'avoir la suite!!! :)
addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

Salluut!!!
Desolee pour le retard mais.... OK ! J'ai pas d'excuse....
Super chapitre!
Trop hate de savoir en quel animal Allison se transforme
Dommage pour Al
Theorie:( attention!!!!!@) Al aime Alli mais il n'ose lui dire. Pas fou la theorie mais bon...
En tout cas bravo ! Chapitre de fou !!! J'attend la suite avec impatience ( demain? Tu avais dit que tu essaierai entre noël et le novel an et comme on est le 1.... bon! j'espere!!!!!) :lol:
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Hey, hey! Je suis de nouveau là avec le chapitre 11! J'espère que vous ne m'en voulez pas trop de ne pas avoir publié ce chapitre entre Noël et le jour de l'An... :oops: J'avais décidé de prendre une petite pause pour les vacances :? Enfin, bref, je ne m'étalerai pas sur de longs blabla... J'espère simplement que vous avez passé un beau temps des fêtes! :D Bonne lecture!


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Chapitre 11



Pendant une terrible seconde je ne pus bouger d’un iota, mais l’instant suivant ce fut comme un vent de fraîcheur qui se répandit sur mes membres. Je tournai la tête pour admirer mon épaisse fourrure blanche parsemée de poil gris et noir. Mes oreilles se tournèrent dans différentes directions en captant divers sons provenant de la forêt. Je réussis à battre de la queue, bouger mes pattes, avancer. Pendant que j’expérimentais mon nouveau corps, le professeur McGonagall m’examinait avec un sourire en coin. Elle finit par dire en voyant que j’avais moi-même terminée mon inspection :
- Un loup, n’est-ce pas, Miss Lévesque? D’un côté j’aurais dû m’en douter… Votre caractère est en effet très proche de cet animal.
Je lui adressai un sourire canin et me mis à trotter autour d’elle avec aisance. Pour un peu je me serais mise à courir, mais je me doutais qu’elle ne serait pas d’accord. Surtout qu’en théorie j’allais bientôt devoir reprendre forme humaine. La directrice poursuivit :
- Vous possédez des yeux bleus encore plus surprenants sous cette forme que dans votre corps humain. Mais bon, maintenant, reprenez forme humaine, je vous prie. Vous vous souvenez comment vous y prendre?
Je hochai de la tête et visualisai mentalement ce à quoi je ressemblais. Cela ne prit pas même une minute que je sentis la transformation inverse se produire.
Quelques secondes plus tard je me trouvais sur mes deux jambes devant McGonagall. Elle me tendit ma baguette qu’elle avait probablement ramassée par terre et me glissa :
- Vous pouvez être fière de votre forme animale. Votre louve est sublime, Miss.
- J’ai bien hâte de pouvoir m’observer dans un miroir, dis-je avec un sourire.
- À notre prochaine rencontre! Me dit le professeur McGonagall en souriant.
- C’est dans beaucoup trop longtemps, marmonnai-je.
Elle se contenta de lever les yeux au ciel, sans doute que ma réaction l’exaspérait.
- Ne commencez pas à faire l’enfant, Miss Lévesque!
- Ça n’a jamais été mon intention, professeur! assurai-je avec un sourire narquois.
Elle leva de nouveau les yeux au ciel en secouant lentement la tête. Cette réaction de sa part ne fit qu’accroître mon envie de sourire. Mais déjà McGonagall se dirigeait vers la sortie de la forêt et je dus me résigner à la suivre.
Ce n’est qu’en arrivant devant les portes du château que je pris conscience d’un truc crucial. Mes amis… Oh, bon sang! Ils allaient sans doute me poser un million de question! Est-ce que James avait la Carte du Maraudeur avec lui lorsqu’il était venu à ma soirée? Et si c’était le cas, avait-il vu l’endroit où je m’étais rendue avec le professeur McGonagall? Et l’avait-il montré aux autres? Merde, merde! Faite que non, par pitié! Parce que si c’était le cas… j’allais avoir droit à tout un interrogatoire, et en règle!
- Euh… Professeur? Chuchotai-je juste au moment où les portes s’ouvraient.
- Oui, Miss?
- Qu’est-ce que je vais raconter à mes amis? J’étais encore à ma soirée d’anniversaire lorsque… vous savez, l’orage…
- Je vous laisse le soin de trouver une excuse adéquate, ma chère enfant. Pour ma part, j’ai une affaire urgente à régler.
Sans ajouter quoi que ce soit elle entreprit de passer devant moi et s’éloigna à grands pas. Me laissant ainsi derrière avec une mine étonnée. Eh bien… je suppose que c’était une manière comme une autre de dire « débrouille-toi toute seule, la p’tite, j’ai rempli ma part du marché ». Je poussai un soupir et me dirigeai à pas lent vers ma Salle Commune… avant de faire un brusque changement d’itinéraire, car je n’étais pas certaine qu’ils soient tous parti. Après tout, cela n’arrivait pas tous les jours qu’on pouvait passer outre le couvre-feu! Quoiqu’il m’était arrivé à plusieurs reprises de passer outre cette consigne, ou recommandation… Comme je l’avais soupçonné, il restait encore quelques personnes dans la pièce, et celles-ci se querellaient assez fortement.
- Je me fiche de ce que tu penses, Albus Potter! S’exclama Rose. Je suis certaine que ce n’est pas pour ça qu’elle est partie!
- Et moi je te dis que si! Rétorqua Al sur un ton venimeux. Tu ne te rappelle donc pas tout ce que j’ai fait, hein? Elle ne voudra plus jamais m’adresser la parole!
- P’tit frère, calme-toi un peu! Si vraiment c’était le cas, elle t’aurait jeté dehors. Elle n’est pas du genre à… commença à répondre James avant de se faire couper par son cadet.
- À quoi? Fuir? Mais c’est ce qu’elle a fait! Et ce n’est pas toi qui disais qu’elle avait…
Il n’eut pas le temps de conclure à son tour, car James s’exclama :
- Allison, tu peux entrer. Ce n’était qu’une petite réunion de famille…
Je rougis jusqu’aux oreilles et entrai à pas très, mais vraiment très lent. Restait à savoir s’ils avaient vu où je m’étais rendue et avec qui. Et dépendamment de la réponse à cette question, il me faudrait choisir entre mentir et dire la vérité. Pourvu qu’ils n’aient rien vu de l’endroit et je n’aurais qu’à inventer une excuse bidon… Dans le cas contraire, il me faudrait improviser ou trouver une excellente raison pour m’être rendue là-bas, excepté la vraie, évidemment. Je déglutis en voyant que ma meilleure amie et les deux Potter me dévisageaient sans cligner des yeux.
- Euh… J’étais… J’étais venue voir si… s’il restait quelqu’un. Je crois que je vais faire demi-tour! M’empressai-je de dire avant de tourner les talons.
Sauf qu’alors que je m’apprêtais à partir en courant, je me retrouvai immobilisée par la main de quelqu’un sur mon bras.
- Je ne crois pas que tu vas aller quelque part, Allison, grommela James. Il faut qu’on parle du pourquoi tu as ruiné notre merveilleuse soirée.
Cette fois j’eus toutes les peines du monde à déglutir, en particulier en voyant l’air sévère de Rose. Dont j’ignorais la raison, après tout elle aurait dû comprendre mes raisons si j’avais effectivement quitté la soirée à cause de son cousin. Le plus jeune des deux, soit dit en passant.
- C’est vraiment nécessaire? Murmurai-je en me sentant rétrécir.
Dommage que je ne pouvais pas disparaître sur-le-champ, ça aurait facilité les choses.
- Absolument, gronda ma meilleure amie. Puisque tu as complètement ruiné la fin de la soirée en déguerpissant comme tu l’as fait. Et puis on est curieux de savoir ce que tu as bien pu trafiquer dans le passage secret menant à la cabane hurlante avec le professeur McGonagall.
Je me figeai instantanément à cette annonce. J’étais complètement désappointée. Ils étaient au courant… Ils étaient au courant et je ne pouvais rien leur dire. Absolument rien. Je me mis à me dandiner sur place, ne sachant pas trop ce qu’il convenait de répondre. Que pouvais-je faire qu’ils ne prendraient pas pour un affront si je finissais par leur dire la vérité? Réfléchis vite, Allison. Allez… un petit effort! Me pressai-je moi-même avec une angoisse croissante.
- Tu penses répondre quand? S’impatienta James.
- Je… Le professeur McGonagall m’a appris un sortilège à n’utiliser que lorsqu’il y a des orages. Elle m’a demandé que dès qu’il y en aurait un de la rejoindre pour que je puisse mettre en pratique mes connaissances, répondis-je avec seulement une petite hésitation au début.
- Sérieusement? S’étonna Rose. Alors ce n’est pas à cause d’Al que tu es partie?
Cette dernière nouvelle semblait beaucoup plus la réjouir que l’information que je lui avais donné en tant que tel. James par contre semblait dubitatif, mais il ne dit pas un mot, se contentant de me regarder, les sourcils froncés. Quant à Al, il ne semblait pas me croire complètement.
- Je crois qu’il vaudrait mieux que je rentre au dortoir, maintenant, dis-je en me détournant de nouveau.
Sauf que cette fois ce fut Rose qui me retint par le bras et en s’exclamant avec colère :
- Alors, ça non! Tu ne vas aller nulle part! On a quelque chose à régler tous les trois!
Elle ajouta ensuite sur un ton moins colérique :
- James est-ce que tu…
- C’est bon, j’y vais! La coupa ce dernier en levant les mains vers le ciel.
Sur ces mots il se détourna, mais à voir la tension dans ses épaules et à sa démarche je devinais sans trop de difficulté qu’il se sentait mis de côté. Et qu’il en était offusqué. Je pouvais le comprendre, après tout Rose le mettait délibérément à l’écart, alors que, si je me fiais à sa tendance à me soutenir, il se sentait on ne peut plus impliquer dans l’histoire présente. Sauf qu’en même temps j’étais soulagée qu’il s’éloigne, car sa présence aurait encore plus compliqué les choses, puisqu’après tout il avait préféré prendre mon parti plutôt que celui de son frère.
Dès que James eut disparu un sentiment de malaise s’installa dans la pièce. Sans trop le vouloir je me mis à piétiner surplace en regardant partout autour de moi sauf dans la direction de Rose ou Albus. Plus que tout j’avais envie d’être ailleurs. Même une vision serait la bienvenue pour le coup et me libérer de cette gêne qui persistait dans mon ventre comme un nœud fait avec mes entrailles et qui serait trop serré.
- Tous les deux vous aller me regarder! Tout de suite! Commanda Rose avec un ton impérieux qui ne laissait pas la chance de faire autrement.
Ce n’est qu’en me tournant vers elle que je remarquai qu’Al aussi en faisait autant. Alors cela voulait-il dire qu’il se sentait aussi mal à l’aise que moi? Probablement que oui puisqu’après tout c’était lui qui avait été le plus… stupide (?) dans l’histoire. Du moins à mon avis, je n’avais peut-être pas fait preuve d’une sagesse exemplaire, mais je n’avais pas tourné le dos à mes amis à cause d’une raison que je gardais pour moi!
- Bien, approuva-t-elle en voyant que nous la regardions. Maintenant, vous allez vous regarder dans les yeux. Vous étiez meilleurs amis cet été encore, alors vous devriez en être capable! Ajouta-t-elle et je remarquai un petit sourire sournois apparaître sur son visage.
Je n’avais pas envie de le regarder dans les yeux. Pas le moins du monde, en fait. Et si je lisais dans son regard qu’il me détestait toujours? Ou pire… qu’il me voyait effectivement comme un monstre? Un nouveau nœud s’ajouta au premier dans mon ventre et je sentis un frisson me parcourir le dos. Au moins ce n’était pas une vision cette fois. Mais la peur qui en était la cause n’était pas bien mieux. Je détestais ressentir de la peur, en particulier dans ce genre de situation.
- Allez-y! nous pressa-t-elle.
Je me tournai lentement pour faire face à Albus, avec toute la réticence que je ressentais. Je remarquai tout de même qu’il semblait encore plus réticent que moi et… je surpris son regard hargneux en direction de sa cousine. Voilà, c’était clair à présent. Il n’était venu à mon anniversaire qu’à cause de Rose. Et tout ce que j’avais entendu était sans doute un mensonge. Encore une fois l’espoir n’avait fait que me détruire davantage. Je pouvais pratiquement sentir littéralement mon cœur s’effriter. Sincèrement, la sensation était horrible. Avais-je réellement quelque chose d’horrible au point qu’il veuille me renier comme ça? Me détester comme si j’étais la chose la plus monstrueuse de l’univers?
Sous la deuxième recommandation de Rose nous levâmes les yeux pour plonger notre regard dans celui de l’autre. Ce que je lus dans le sien me surprit légèrement. On aurait dit de la culpabilité, de la gêne et aussi… de l’inquiétude. De quoi pouvait-il bien s’inquiéter? À un point tel que ça paraisse dans ses yeux? Je fronçai les sourcils instinctivement à cause de la réflexion que cette constatation entraînait, sauf qu’Al dut le prendre autrement, parce qu’il s’exclama :
- Quoi! Pourquoi tu me dévisage comme ça! Hein? Je n’ai rien fait!
Il n’aurait pas dû ajouter cette dernière phrase, mais alors là, vraiment pas! Je sentis la fureur se propager dans mes veines et sans le vouloir (Ou je ne le voulais pas complètement) je me retrouvai à avancer d’un pas ferme vers lui, le poing levé en crachant :
- Tu dis que tu n’as rien fait?! RIEN FAIT?!?! Alors qu’est-ce que tu fais de tout ce que tu m’as jeté à la figure, HEIN? C’est ce que j’appelle être une personne AMNÉSIQUE ET SOURNOISE! Je n’aurais jamais cru ça de toi, espèce de sale Albus Severus Potter!
- ET TOI ALORS! M’hurla-t-il à son tour au visage. QU’EST-CE QUE TU FAIS DE TOUT CE QUE TU M’AS DIT?!
- Eh, là, on se calme… murmura Rose d’une toute petite voix, mais je l’ignorai royalement.
J’en avais trop sur le cœur. Il était allé trop loin et il était temps que je lui fasse comprendre. James avait raison j’étais sur le point de craquer, aussi difficile que ça puisse être à admettre, c’était le cas. Je ne pouvais plus passer outre. Je ne pouvais plus faire comme si de rien était. Cette méthode ne résolvait rien du tout, mais amplifiait la chose jusqu’à ce que l’émotion explose. Et c’était ce qui était en train de se produire. Je n’aurais jamais cru que j’étais le genre de personne à garder tout ça à l’intérieur de moi. J’avais pourtant cru que pendant toute ma courte existence j’avais toujours renvoyé coup pour coup ce que l’on me jetait à la figure et qu’ainsi je libérais les mauvaises ondes qui me rongeaient.
Peut-être que c’était partiellement le cas. Mais maintenant je prenais conscience de quelque chose. Tout ce que j’avais enduré par la passé avait laissé une trace indélébile en moi. Dans un recoin sombre de mon cœur. Cette petite partie s’était accumulée de plus en plus, sans pourtant m’apparaître à la figure. Car jusqu’à cette année tous ceux qui m’avait lancé des insultes et m’avaient « fait du mal », je me foutais complètement d’eux. Je lui avais fait confiance. Et il m’avait trahi. De la pire façon qui soit.
- QU’ENTENDS-TU PAR MOI, HEIN? JE N’AI JAMAIS RIEN FAIT CONTRE TOI, SAUF RÉPONDRE À TES PIQUES MESQUINES ET MÉCHANTES! M’écriai-je avec une telle rage que je ne perçus qu’à peine mon mouvement.
Toujours est-il qu’Albus se trouvait plaqué contre le mur et que j’avais pointé ma baguette sur sa gorge. Je pris soudain conscience qu’il était exactement de la même hauteur que moi… Et dire que je l’avais toujours cru plus petit! Sauf que cela n’avait aucune importance, me souvins-je rapidement en retenant un grognement de colère. J’avais très envie de lui lancer un sort, mais je me retins pour deux raisons. La première étant le fait qu’il avait planté la sienne dans mes côtes et la seconde étant que Rose s’exclamait :
- Alli, non!
Je pris une grande inspiration. Puis une autre. M’aérant légèrement les pensées. L’impulsivité et la colère ne faisait jamais bon ménage. Comprenant finalement dans qu’elle position je me trouvais je reculai de deux pas pour lui permettre de respirer. Sauf que mon instinct était trop fort pour que je réussisse à abaisser ma baguette et à la ranger dans ma poche.
Al m’adressa un rictus hargneux et lâcha :
- Tu m’as au moins insulté autant de fois que je ne l’ai fait! Et d’une proportion égale à moi!
- Parce que je t’ai déjà traité de monstre, moi, hein, Al? Dis-je en reprenant le surnom que je lui donnais auparavant. C’est faux, Potter, et tu le sais! Arguai-je. Tu ne sais pas ce que c’est que d’être différente des autres et d’assister à tout ce à quoi j’ai dû être témoin… sans rien pouvoir faire! Tu ne sais même pas ce qui m’est tombé dessus cette année! Hurlai-je ensuite en me détournant d’un bond pour ne pas qu’il voit les larmes qui roulaient sur mes joues.

Je m’éloignai de plusieurs autres pas et m’écrasai littéralement par terre, toute énergie m’ayant quittée. Je cachai alors mon visage entre mes bras, ceux-ci reposant sur mes genoux repliés. Ça faisait mal. C’était tout autant douloureux de faire sortir toutes ses émotions longtemps après l’incident déclencheur que de leur laisser libre cours sur-le-champ. Sinon plus. J’étais complètement vidée. Mais je devais ajouter quelque chose. Pour qu’il comprenne réellement ce en quoi il m’avait transformé. Je réussis à me calmer suffisamment pour dire, la tête relevée, mais sans le regarder :
- Tu t’es servie d’un aveu que je vous avais fait à tous… Que je vous avais fait parce que je vous faisais confiance. C’est peut-être dur à croire, mais si j’ai de la facilité à être aimable avec la majorité des gens ça ne veut pas non plus dire que je leur fais confiance. Une confiance aveugle. J’ai partagé une partie de la détresse que je ressentais avec vous. Détresse lié à ce don que je considérais plus comme une malédiction qu’autre chose. Et toi, alors même que je commençais à concevoir que ce n’était pas si mal… que je pouvais peut-être y trouver mon compte et que la différence n’était pas un mal… Que finalement je n’étais peut-être pas un monstre… Toi, tu m’as rappelé le contraire. La confiance que je t’avais accordée s’est envolée.
J’aurais pu m’arrêter là, mais j’avais besoin de lui dire une dernière chose :
- Et le pire dans tout ça… C’EST QUE J’ÉTAIS ENCORE ASSEZ SOTTE, APRÈS QUE TU M’AIES JETÉ CETTE MÉCHANCETÉ À LA FIGURE, POUR TOUJOURS AVOIR ESPOIR! Hurlai-je en frappant le sol de mon poing. Espoir que tout puisse redevenir comme avant. Espoir que tu ne le crois pas vraiment. Sauf que je te connais suffisamment pour me douter que si tu l’as dit, c’est forcément parce que tu le crois.
Maintenant, l’idéal aurait été de disparaître de façon théâtrale. Histoire de ne pas avoir à faire face à ce qui allait suivre. Après tout… comment est-ce que ça pourrait bien finir? Au fond de moi je me devais de reconnaître que je n’avais guère été plus gentille avec lui. Bien sûr, on pourrait dire que j’avais une bonne raison, mais ce n’était pas le cas. J’étais trop impulsive et lorsque l’émotion me montait à la gorge j’avais la fâcheuse tendance à mordre plus fortement que l’on m’avait mordu. Et ce n’était pas du tout une bonne chose, car dans ces cas-là je ne réfléchissais plus. Que ce soit des amis, de simples connaissances, des inconnus ou des ennemis n’avaient aucune importance. Je ne me contrôlais pas.
Je manquai avoir une crise cardiaque lorsque je sentis quelqu’un s’accroupir à côté de moi. Je m’attendais à voir Rose lorsque je tournai mon visage à ma droite, là où la personne se tenait. Mais ce n’était pas elle. C’était Al. Et je pouvais lire sur son visage de l’incrédulité. Et une souffrance que je n’arrivais pas à comprendre et qui était accompagnée de culpabilité. Si seulement j’avais le moyen de lire dans son esprit pour comprendre ce que je voyais dans ses yeux. Un corps peut mentir, un visage peut mentir, la bouche encore plus, mais les yeux mentent rarement. Ou du moins c’est beaucoup plus dur de le faire devant une personne aguerrie comme je l’étais. Très jeune j’avais appris à lire les gens, à comprendre dans leur regard s’ils étaient oui ou non honnête. Je me souvenais que lorsque j’étais jeune ma mère m’avait dit que je pourrais faire soit une excellente avocate ou peut-être même être dans les corps de police ou autre. J’avais des doutes à ce sujet pour d’autres raisons, en particulier mon impulsivité.
- James avait raison… soupira-t-il soudainement en se passant la main dans ses cheveux noirs en désordre. J’avais tort de croire que tu serais insensible à mes « piques mesquines et méchantes » comme tu dis, ajouta-t-il en cherchant mon regard de ses yeux vert que j’avais toujours trouvé magnifique, même si je ne le constatais pour de bon que maintenant, car il se trouvait à seulement quelques centimètres de mon visage.
Il s’installa alors complètement à côté de moi et adopta une posture semblable à la mienne. Il avoua ensuite :
- Je suis désolé. Je suis terriblement désolé.
Après cette annonce on resta silencieux un long moment. Je pouvais presque entendre les tic-tacs de la pendule dans ma tête avec les secondes qui s’égrenaient inexorablement. Tic. Tac. Tic. Tac. J’étais presque sûre que Rose retenait son souffle à l’instant même. Enfin… seulement si elle était toujours présente, bien sûr!
- Je suppose que tu n’arriveras pas à me pardonner mes bêtises, hein? S’enquit-il finalement.
C’était une bonne question. Une chose était sûre c’était au-dessus de mes moyens de redevenir amie avec lui maintenant. Je ne me sentais pas assez forte pour ça… après tout, qu’est-ce qui me disait qu’il n’allait pas recommencer?
- Je ne peux pas te pardonner maintenant, admis-je en callant ma tête sur mes genoux. Mais je peux essayer, avouai-je ensuite. Si toi aussi tu me pardonne ce que je t’ai dit, conclus-je.
- À dire vrai, ça faisait un moment que je n’y pensais plus. Mais… je n’arrive pas à accepter que…
- Que tu puisses te tromper? Ça, vois-tu, je l’avais remarqué! Dis-je avec un sourire.
Un minuscule sourire, mais c’en était un tout de même. On échangea un regard entendu et un sourire s’étira sur son visage. Il se releva et au moment où il s’apprêtait à ajouter quelque chose, Rose s’exclama en frappant dans ses mains et en sautant surplace :
- Je le savais! Je le savais! Je le savais que vous ne pourriez pas toujours vous détester!
- Nous ne sommes pas de nouveau des amis, Rose! Protesta Albus. C’est seulement une sorte de… continua-t-il avant que je ne le coupe.
- De trêve. On verra ce que ça donne.
- C’est ça, approuva-t-il.
- Aucune importance! Vous n’allez plus vous éviter comme la peste, plus d’engueulade, plus de déchirement pour moi. Le paradis, quoi! Jubila-t-elle au comble de l’extase. Parce que j’ai quelque chose à vous demander! Ajouta-t-elle ensuite avec un sourire mystérieux que je trouvais particulièrement… inquiétant.
Albus et moi on s’échangea un regard qui disait « ça s’annonce mal pour nous, ça » ce qui, pendant une seconde, me fit revenir loin en arrière lorsque je lui faisais toujours confiance. Je craignais sincèrement ce que sa cousine et ma meilleure amie allait bien pouvoir nous sortir comme stupidité. Enfin… façon de parler, hein!
- Qu’est-ce que tu veux? M’enquis-je en la dévisageant avec une certaine inquiétude.
Son sourire se fit un peu plus machiavélique et là je crains le pire. Sauf que, pour parler franchement, je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle me servit comme réponse.
- Vous allez venir au bal d’hiver ensemble! S’écria-t-elle avec un grand sourire. Comme ça, on ne sera que notre quatuor! Et je sais pertinemment que vous n’avez personne avec qui y aller!
- Rose, on n’a su qu’il y avait un bal qu’il y a trois jours! M’exclamai-je les yeux exorbités devant cette incroyable demande.
- Comment voudrais-tu qu’on ait trouvé quelqu’un dans un laps de temps aussi court! Renchérit Albus avec autant d’incrédulité que moi, sauf que je décelais une certaine colère dans sa voix.
- James a bien réussi! Et même Liam a déjà trouvé quelqu’un! Argua-t-elle. Tout comme Lily et Hugo.
- Toutes les filles courent après James. Et comme Liam est son meilleur ami, il est toujours avec lui, donc c’est un moyen comme un autre de se rapprocher de James encore, rétorquai-je en croisant les bras.
Je vis la colère se peindre sur le visage de mon amie et je compris que je la vexais en n'acceptant pas son idée comme un éclair de génie. Mais qui aurait bien pu aller chercher une idée pareille! Sérieusement, je ne me sentais pas du tout apte à supporter celui qui m’avait presque littéralement piétiné de tout son poids pendant toute la durée d’une soirée. Un moment donné trop c’était trop! Il y avait une limite à ne pas dépasser…
- Rose, est-ce que tu as déjà oublié la scène qu’on a faite il y a à peine dix minutes?
- Votre réconciliation? Bien sûr que non! C’était trop génial pour que je l’oublie! Dit-elle avec un grand sourire.
Je remarquai instantanément qu’elle avait consciemment négligé de répondre à la réelle question. Elle avait décidé de faire comme si elle n’avait pas compris à quelle scène il avait fait allusion.
- Ne joue pas l’innocente, Rose, marmonnai-je en levant les yeux au ciel. Tu sais parfaitement de quelle scène on parle, ajoutai-je en arquant un sourcil dans sa direction. Tu t’imagines si on devait en faire une au bal? Arguai-je ensuite.
- Le bal est dans un peu plus de trois semaines! Protesta-t-elle. D’ici-là je suis certaine que vous allez être plus à même de retenir de faire des drames! Et puis, ça c’est bien terminé.
- Ah, oui, c’est clair que ça c’est bien terminé! Dis-je sarcastique, car je me revoyais mentalement m’écraser par terre en pleurant.
Je ne voulais pas que ça se produise au bal. Mais alors pas du tout. Je ne pensais même pas à essayer de m’imaginer la scène, car pleurer devant toute l’école se serait… la honte de ma vie. Et si, apparemment mourir de honte était impossible, je crois que je prouverais le contraire en pareille situation.
- Allez, s’il-vous-plaît! Nous supplia-t-elle avec les mains jointes comme pour une prière.
Je remarquai quelque chose dans son regard. Quelque chose de bizarre. Comme si cette histoire était beaucoup plus importante que ce qu’elle laissait imaginer. Que pouvait-il bien se cacher derrière tout ça? Que mijotait-elle? Étrangement en me posant cette question je me surpris à ne pas vouloir en savoir davantage. Un peu comme si mon instinct me criait que je ne désirais pas du tout le savoir. Je fis donc confiance à mon instinct et m’empêchai de l’interroger sur ce qu’elle cachait.
- Dites oui, dites oui! Continua-t-elle, cette fois en s’agenouillant par terre.
Je levai les yeux au ciel à nouveau et je m’écriai :
- C’est d’accord! D’accord, j’accepte! Mais maintenant il faut que j’aille dormir! Je suis morte de fatigue…
Excuse qui se vit être concrétisé par un long bâillement que je ne pus empêcher. Albus me jeta un regard en coin, haussa les épaules et affirma :
- Très bien, j’accepte aussi.
Le sourire que Rose nous adressa me fit froid dans le dos. Elle avait un plan et quelque chose me disait que je ne l’aimerais pas du tout. Mais alors là, vraiment pas.
Lorsque j’arrivai finalement dans ma chambre du dortoir je m’effondrai sur mon lit et m’endormis pratiquement instantanément, tout en entendant, en bruit de fond, Rose et les filles discuter de ce qui s’était passé un peu plus tôt.
Le lendemain je me retrouvai devant une Malia et une Teena d’excellente humeur. Apparemment elles se réjouissaient de quelque chose, mais lorsque je les interrogeai à ce sujet elles me déclarèrent qu’elles se sentaient simplement bien. C’était très suspect, mais je décidai de ne pas m’en préoccuper. Cette première journée dans la phase « on côtoie Albus Potter » se révéla à la fois très gênante, drôle et chaotique. C’était gênant, car nous ne savions pas trop comment nous mettre pour ne pas être dans les pattes de l’autre, drôle pour la simple et bonne raison que tout le monde nous dévisageait avec un air incrédule. Quant à la partie chaotique, c’était principalement à cause du fait qu’apparemment la nouvelle selon laquelle nous allions au bal ensemble s’était répandue et que plusieurs filles vinrent m’achaler, pour ensuite lui faire des yeux doux. Ce que je trouvais révoltant et je me retins pas pour le leur dire. Ce qui, bien sûr, m’apporta une foule de nouvelles ennemies (Enfin, « presque ») et de remarque désobligeante. Certaines filles allèrent même jusqu’à me dire que je me jouais carrément de lui. Ce que je trouvais insultant, parce que qui de nous deux c’était le plus joué de l’autre, hein? Certainement pas moi!

***********************

Dès que la première semaine de notre réconciliation fut passée les choses s’avérèrent beaucoup plus facile. Nous avions retrouvé un semblant de complicité, mais ce n’était pas tout à fait comme on pourrait l’espérer. Disons simplement que l’on était capable de discuter de certains sujets comme avant. Par exemple, le Quidditch. Ça, on était maintenant capable d’en discuter sans qu’il y ait Rose ou Scorpius aux alentours.
C’est d’ailleurs tous les quatre ensembles qu’on se dirigeait pour le premier cours de duel. Je me sentais bouillonner d’excitation de l’intérieur. Gare à celui qui me défierait ce soir, je me sentais apte à affronter n’importe qui!
- J’envie vraiment ton frère, Al… continuait Rose dans une conversation qu’elle avait débuté il y avait à peine une minute.
Celle-ci étant à propos de toutes les différentes reliques que possédaient les Potter. Comme la cape d’invisibilité, la Carte du Maraudeur et d’autres petits trucs dans ce genre-là.
- Humm, humm, se contenta de marmonner son cousin avant de soupirer, car elle ne s’arrêtait pas là.
- C’est vrai quoi! Avec la tu-sais-quoi et la carte il peut faire tout ce qu’il veut! Ça m’étonne que ton père ne soit pas au courant qu’il possède la carte… J’aimerais tellement pouvoir regarder où se trouve tout le monde n’importe quand!
J’eus soudain un éclair de génie en l’entendant prononcer ces mots. Non seulement avoir une carte comme celle-là nous serait bénéfique ici à Poudlard, mais ça me serait aussi très utile si je me retrouvais de nouveau dans une vision qui se déroulait ici même. Celle que j’avais eue deux jours plus tôt n’avait pas quitté mon esprit. Avec chance, grâce à mon ancre j’avais réussi à partir avant d’avoir changé quoi que ce soit, mais j’avais eu le temps d’apercevoir ma mère, à Poudlard. Ce qui voulait dire que c’était dans le passé. Et pendant le Tournoi des Trois Sorciers. D’ailleurs un petit quelque chose me poussait à croire que si j’avais de nouvelles visions, elles se dérouleraient aussi en ces lieux et dans durant cette même année.
Ce qui m’amenait à penser que posséder une carte comme celle du Maraudeur me seraient bénéfique. Mais avec un but légèrement différent. Et heureusement, j’avais une bonne idée de comment j’allais m’y prendre, car j’avais récemment lu un livre qui mentionnait cette formule. Livre que m’avait conseillé le professeur McGonagall, d’ailleurs…
- Et si c’était possible? Arguai-je en coupant accidentellement Scorp.
- Comment ça? Tu ne suggères quand même pas qu’on vole la carte à James? S’étonna Rose.
- Bien sûr que non! Mais rien ne nous empêche de la lui emprunter un petit moment… le temps de s’en faire une à nous! Dis-je avec un sourire sournois.
- Et comment tu comptes faire ça? S’enquit Albus, étonné. On ignore comment mon grand-père et ses amis l’ont faite.
- Moi, j’ai ma petite idée, affirmai-je avec un autre sourire.
- Oui, mais j’en voudrais une pour moi, car je ne voudrais pas vous en priver! S’exclama ma meilleure.
- C’est pour ça que l’on en fera quatre copies! Rétorquai-je en riant. Une pour chacun d’entre nous. Puisque de nous quatre je suis la plus douée en dessin il me suffira de recopier le plan de Poudlard de la Carte du Maraudeur. Ensuite je la dupliquerai pour qu’il y en ait quatre copies.
- Peux-tu nous expliquer tout ça plus clairement? Me demanda Scorpius et je pouvais voir l’intérêt qu’il portait à cette idée.
C’est ce que j’entrepris de faire durant le reste du trajet menant à l’aile C du troisième étage. Je leur dis qu’entre autre il nous faudrait trouver un nom pour notre carte, des pseudonymes pour nous, un texte de départ, une formule d’ouverture et de fermeture, ainsi que ce que l’on voudrait ajouter dessus qu’il n’y a pas sur la Carte du Maraudeur. Au fur et à mesure que je développais je pouvais voir à quel point cette idée les enthousiasmait.
- Si James l’apprend il va être vert de jalousie! S’extasia Albus.
Je ne pus m’empêcher de sourire et après cette intervention on commença à parlementer sur les questions que j’avais soulevées concernant notre petit projet. C’est avec un peu de tristesse qu’on abandonna notre discussion en arrivant à notre destination. Destination où j’eus un sursaut en voyant le professeur McGonagall parmi la foule d’élèves. Comme je pouvais voir le professeur je me doutais que ce n’était pas elle qui nous enseignerait, mais pourquoi était-elle ici?
- Miss Lévesque? S’enquit-elle en m’apercevant.
Voilà qui répondait à la question du pourquoi. Bien évidemment elle venait pour me voir, moi. Je m’éloignai de mes amis la tête basse et rejoignis la directrice dans un coin qu’elle me désigna.
Dès que l’on fut loin des oreilles indiscrètes elle me dit :
- Je suis venue vous demander quelque chose, Miss Lévesque.
- Quoi? M’enquis-je, inquiète.
- Je ne veux pas que vous utilisiez les sortilèges que je vous ai appris contre les élèves de votre année. Du moins, pas maintenant. Après le congé de Noël, c’est d’accord, car vous affronterez des adversaires qui seront aussi plus âgés que vous. Mais pour le moment, abstenez-vous, je vous prie.
- Très bien, soupirai-je la mine basse.
Elle s’éloigna après m’avoir adressé un signe de la tête. Cette nouvelle avait complètement réduit à néant mon désir de faire des duels. Comment allais-je faire pour ne pas utiliser les sortilèges qui me viendraient naturellement à l’esprit avec tous les enseignements que m’avaient prodigués McGonagall? C’était impossible! Ça risquait fort bien de me conduire tout droit vers un désastre… Du genre que soit je me déclarerais devant tout le monde ou encore que je réussirais à me retenir juste à temps de dire ce que je ne devais pas dire et que je le paierais cher.
Après quelques minutes le professeur de métamorphose réclama le silence et nous demanda ensuite de nous placer en rang pour venir signer notre nom sur un long parchemin. Parchemin qui servait à savoir combien d’élèves participaient aujourd’hui. Et apparemment il faudrait répéter cette opération à chaque cours.
- Bien, maintenant regardez-moi tout le monde! Nous dit notre professeur en élevant la voix pour être certain d’être entendu par tout le monde. Je crois qu’à votre âge vous êtes tous familiarisé avec le sortilège de Désarmement, je me trompe?
On hocha tous la tête, cela faisait déjà un petit moment que nous l’avions appris.
- Parfait, alors c’est ce que l’on va réviser aujourd’hui, affirma-t-il, satisfait. Mettez-vous deux par deux. À tour de rôle vous jetterez le sortilège de désarmement et ce pendant les dix prochaines minutes. Ensuite pour dix autres, vous vous pratiquerez au duel avec votre coéquipier ou coéquipière, tous sorts acceptables permis pour mettre en déroute votre adversaire. Finalement pour la demi-heure qui suivra ce sera des duels entre vous tous. Je choisirai vos adversaires. Quant aux dix minutes restantes je vous donnerai de la théorie concernant un autre sortilège utile dans ce genre d’évènements, nous expliqua-t-il ensuite. Bon, alors placez-vous deux par deux! Conclut-il.
Je me tournai instinctivement vers Rose et elle en fit de même. On s’adressa alors un grand sourire tandis que Scorpius et Albus se plaçaient ensemble. Le professeur nous fit alors signe de nous éloigner d’au moins un mètre des autres duos pour éviter tout risque inutile. À nous tous on prit toute la longueur du couloir.
Le professeur Bell se promena entre les équipes pour évaluer le niveau de nos sortilèges de Désarmement. À notre hauteur il nous dit :
- Très beau travail, Miss Weasley et Miss Lévesque.
Il répéta cette même mention auprès de nos deux voisins, soit Scorp et Al. On s’échangea tous un petit sourire et on continua l’entraînement. Ce qui s’avéra rapidement lassant, puisque nous maîtrisions bien la technique.
- On arrête tout, tout le monde! Pratiquez avec votre partenaire de duel tous les mouvements demandés lors des duels de sorcier et pratiquez votre technique de duel. Dans dix minutes vous affronterez des adversaires de mon choix.
Je craignais très sincèrement contre qui il allait me placer. Pourvu que ce ne soit pas contre Albus! Je n’avais pas du tout envie de le jeter au tapis ou qu’il en fasse de même avec moi. Déjà que notre réconciliation n’était pas facile et que cela recommençait tout juste à être normal… Mais bon pour le moment je me pratiquais avec Rose.
Pendant que nous faisions de courts duels avec notre coéquipier le professeur de métamorphose semblait jumeler des élèves ensembles sur un parchemin, en nous supervisant avec des coups d’œil distraits.
- Fini, on arrête tout! Décréta-t-il après exactement dix minutes. Maintenant je vais nommer les élèves qui seront ensemble pour le premier duel… ajouta-t-il en se raclant la gorge. Bien, pour le premier duo il s’agira de Miss Lévesque de Gryffondor avec Miss Corner de Serdaigle. Ensuite Miss Weasley avec…
Je n’entendis pas le reste, trop occupé à échanger un regard haineux avec Rebecca. Le fait qu’elle n’ait pas arrêté de me détester pour une raison que j’ignorais totalement et qu’elle ait ouvert une sorte de club visant à me faire vivre un enfer l’avait pour ainsi dire mise dans la catégorie des gens que je détestais royalement. Pourquoi diable avait-il fallu que je tombe sur elle pour un foutu duel? J’allais avoir envie de l’étriper surplace. J’échangeai un coup d’œil avec Albus, mais il ne semblait pas trop s’émouvoir de cette confrontation que j’aurais avec son ex.
Le professeur nous demanda alors à tous de bien vouloir rejoindre notre opposant. Je m’exécutai avec la démarche de celle qui s’en allait à l’abattoir. Non, mais sérieusement? Rebecca Corner? Qu’est-ce que j’avais fait pour mériter ça? C’est vrai quoi, elle avait réussi je ne sais trop comment à empirer la relation que nous avions Albus et moi au début de l’année. (Même si on ne pouvait pas vraiment parler d’une relation puisqu’il ne m’avait pas adressé la parole…) Je la tenais toujours responsable de tout ce qui s’était passé et c’est sans doute pourquoi je lui montrai les dents à la manière du loup en arrivant près d’elle, et en particulier parce qu’elle m’adressa un sourire hautain.
Dès que l’on fut toutes les deux en position, ses yeux pétillèrent de malice et elle me lança :
- Alors, Allison, est-ce que tu te sens comme un bouche-trou?
Je ne réagirais pas. Je ne la laisserais pas avoir un tel pouvoir sur moi. Tout ce que j’avais à faire c’était l’ignorer… Ça devrait être assez simple, non? Je la saluai alors comme la coutume des duels de sorciers le demandait et elle en fit de même. Tandis que nous prenions la position d’attaque et que le professeur donnait ses dernières consignes, elle ajouta :
- C’est vrai quoi, à peine une semaine après notre rupture il revenait vers toi. Tu devais être contente, hein? Toi qui n’arrivais pas à vivre sans lui…
JE NE RÉAGIRAIS PAS, me répétai-je en serrant les dents. Le professeur Bell débuta enfin les choses :
- Dans 3… 2… 1! Allez-y!
Il avait à peine eut le temps de dire son « allez-y » que je m’exclamais avec une once de colère dans la voix :
- STUPÉ…
Je m’interrompis par contre à la moitié de la prononciation de mon sortilège. Merde… Merde… J’avais manqué ne pas respecter les souhaits du professeur McGonagall! Je m’apprêtais à lancer un second sortilège, mais celui de Rebecca me frappa avant. Elle en avait pris un simple, mais un simple rudement efficace. Je me pétrifiai immédiatement et je m’affalai par terre, sur le dos. Complètement incapable de bouger, ne serait-ce qu’un peu.
- Eh bien, Alli… J’aurais cru que tu te serais montré meilleure duelliste que ça!
Je voulais plus que tout pouvoir lui répondre. Vraiment. Mais je ne pouvais pas parler à cause de son foutu sortilège à la c… noix. Elle allait me le payer cette ga… foutue corbeau de malheur! Elle comprendrait alors pourquoi il valait mieux ne pas s’attaquer à moi! Tout ce que je pus faire c’est la foudroyer des yeux et c’était loin d’être suffisant…
J’aperçus soudain dans l’angle de mon champ de vision le professeur qui s’approchait en vitesse vers nous. Dès qu’il fut à notre niveau il me délivra du sort et me demanda :
- Miss Lévesque, est-ce que ça va?
- Très bien, merci, répondis-je d’un ton sec qui n’était probablement pas approprié lorsqu’on s’adressait à un professeur, du moins si je me fiais à son regard de prévention.
Il m’aida à me relever. Après quoi il me prit au dépourvu en me demandant :
- Pourrais-je savoir quel sort vous aviez l’intention de jeter à Miss Corner avant que vous ne vous interrompiez?
Je lui lançai un regard estomaqué. Comment diable avait-il fait pour m’entendre de si loin? Et pourquoi est-ce que j’avais l’impression qu’il me surveillait de près? Le professeur McGonagall lui avait-il parlé? Oh, bon sang…
- Je… Oh… Je n’avais l’intention de ne jeter aucun sort en particulier, professeur! Affirmai-je. Elle m’a interrompue avant.
J’aurais voulu me gifler pour avoir dit ça en voyant l’air incroyablement satisfait que l’intéressée afficha suite à ma déclaration. Sauf que l’effet fut contraire chez mon professeur qui haussa un sourcil inquisiteur et accusateur avant de dire :
- Je crois que vous me mentez consciemment, Miss Lévesque. J’exige la vérité immédiatement, sinon je retire vingt points pour Gryffondor.
Eh merde… Dans quel pétrin est-ce que je m’étais encore fourré? Je ne pouvais pas me conduire de manière exemplaire pour une fois ou est-ce que je devais toujours ajouter mon grain de sel à tout?
Je remarquai avec gêne que tous les autres avaient interrompu leur duel pour observer ce qui se passait. Y compris Rose, Scorp et Al. Je déglutis difficilement. Je ne pouvais pas mentir à nouveau, car ma Maison perdrait des points, mais je ne pouvais pas non plus dire la vérité, car le professeur McGonagall me tomberait sur le dos… Qu’est-ce je devais faire, bon sang?
Je finis par opter pour la meilleure option, après tout le règlement de l’école disait clairement que nous ne devions jamais mentir à un professeur. Malgré que cela n’empêche pas la moitié des élèves de le faire… Mais il s’agissait là d’un détail négligeable.
- Alors, vous allez répondre, Miss Lévesque? S’enquit mon professeur.
Je pris une grande inspiration et j’avouai :
- J’allais lancer un sortilège de Stupéfixion, professeur.
Cette fois ce fut au tour du professeur Bell d’être surpris. Il dit sur un ton très étonné :
- Vous êtes capable de lancer un tel sort? Où l’avez-vous appris? Vous n’étiez censée l’apprendre que l’an prochain…
- Je suis capable de le lancer et de lancer le contre-sort également, admis-je. Je l’ai en quelque sorte appris par moi-même.
- Comment ça en quelque… Oh! Bien, très bien. Reprenez donc votre duel. Et cette fois donnez tout ce que vous avez sans retenue. Enfin… vous savez ce que je veux dire, n’est-ce pas, Miss Lévesque?
- Parfaitement, professeur, répondis-je en souriant de manière machiavélique à Rebecca.
Celle-ci n’en menait pas large apparemment. Elle était complètement sous le choc et frustrée aussi, car sans l’intervention du professeur elle aurait gagné notre combat. Mais maintenant rien n’était moins sûr.
Par contre je fus très gênée de voir que le professeur rassemblait tous les élèves autour de nous pour assister au duel. Quant à être au centre de l’attention, autant en profiter, pensai-je en voyant un sourire se dessiner sur les lèvres de Rebecca. J’étais convaincue qu’elle allait tenter de me faire passer pour… une je-ne-sais-quoi! Mais ça n’allai pas se passer comme ça. C’est pourquoi que pendant que je faisais mon salut je lui susurrai :
- Cette victoire je vais la savourer, Rebecca au bec de canard.
- Qu’est-ce tu as dit?! Rugit-elle.
- Rien du tout, affirmai-je en me plaçant toute prête pour le combat.
Lorsque le professeur lança le départ j’étais amplement préparée. Mais elle me prit au dépourvu en lançant son sortilège alors qu’il ne disait qu’à peine le deux. Je réussis à lancer juste à temps :
- Protego!
Elle évita d’un bond le trait de lumière qui revenait vers elle et je lançai presque sans prendre la peine de respirer :
- Stupéfix! Petrificus Totalus! Expelliarmus!
Elle réussit avec miracle à tous les évités et de justesse j’évitai son propre sortilège de désarmement, mais ce fut pour mieux me prendre un sortilège qui me colla la langue au palais en plein ventre. Je me trouvais en mauvaise posture, car je ne pouvais plus parler… et donc lancer des sorts! Mais ce qu’elle ignorait c’est que j’étais capable de lancer des sortilèges informulés grâce au travail acharné du professeur McGonagall. C’est pourquoi que j’eus un sourire en criant mentalement, tout en évitant ses autres sortilèges :
- « Stupéfix » !
Elle ne le vit pas venir et dès que le sortilège la toucha elle s’immobilisa avant de s’effondrer par terre. Je jetai alors un coup d’œil au professeur et aux élèves de mon année qui me dévisageaient avec incrédulité. D’un signe de tête je désignai Rebecca et il me donna l’autorisation. Mais avant de lui venir en aide j’entrepris de me délivrer du sort qu’elle m’avait jeté.
Dès que ce fut fait je m’accroupi à côté d’elle et sans que cela ne se voit je l’immobilisai avant de chuchoter :
- Enervatum!
Elle ouvrit immédiatement les yeux et vint pour se relever, mais je la retenais fermement. Je lui crachai alors au visage :
- Très chère petite Rebecca. Ne t’avise jamais de recommencer ça en dehors des cours de duel, d’accord? Et je vois parfaitement pourquoi Albus a préféré rompre avec toi…
Je la vis déglutir et comme je pouvais constater de la frayeur dans ses yeux je la relâchai avec une mine satisfaite. Avant de perdre mon sourire en entendant le professeur clamer :
- Retourner à vos duels que vous aviez commencés!
Ce à quoi il ajouta sur un ton beaucoup plus sévère :
- Miss Lévesque, venez ici immédiatement!
Je m’avançai à pas lent vers lui, inquiète. Qu’est-ce que j’avais fait qu’il désapprouvait? N’avais-je pas respecté ce qu’il avait demandé? Je me tordis les mains ensembles pour les éviter de trembler dès que j’eus rangé ma baguette dans une poche de ma robe.
Dernière modification par Mimie99 le mar. 17 janv., 2017 5:29 am, modifié 2 fois.
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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Une fois que je fus à son niveau il m’entraina un peu plus loin pour éviter que des oreilles indiscrètes ne nous entendent, je suppose. Je réussis à surprendre un regard inquiet de Rose dans ma direction de là où j’étais.
- Qu’y a-t-il, professeur? J’ai fait quelque chose qu’il ne fallait pas? M’enquis-je en déglutissant difficilement.
- Qu’est-ce qu’il y a? s’insurgea-t-il presque avec fureur. Ce qu’il y a c’est que je n’ai aucune idée de ce que vous pouvez bien pouvoir faire dans ce cours, Miss Lévesque! Vous ne devriez même pas être en mesure de jeter des sortilèges informulés!
- Pourtant je l’ai fait!
- Exactement! Et puis vous ne devriez pas connaître le sortilège de Stupéfixion. C’est le professeur McGonagall qui vous a enseigné tout cela, je présume?
- Effectivement, admis-je.
- Et c’est sans doute sous sa recommandation que vous ne deviez pas utiliser ces sortilèges ici?
Je hochai de la tête et il m’imita avec un air de compréhension nouvelle. Il me jaugea du regard et il finit par dire :
- Vous n’avez rien à faire à cette classe.
- Mais… commençai-je à protester, mais il me coupa.
- À ce niveau, précisa-t-il. Je crois que je vais demander au professeur Johnson s’il serait possible de vous accueillir parmi les sixièmes années. Le défi devrait être à votre mesure. Bien sûr j’en toucherai aussi deux mots au professeur McGonagall.
- Vous êtes sérieux? M’étonnai-je.
- Tout à fait. Je n’ai rien à vous apprendre ici, affirma-t-il. Dès demain vous monterez à l’étage supérieur.
Je ne savais plus quoi dire, alors je me contentai de hocher la tête de nouveau et il m’adressa un sourire avant de me faire signe de retourner auprès de mes camarades en attendant mon prochain duel.
Duel qui ne vint pas, car aucun d’eux ne désirait se mesurer à moi. Du moins, sauf un crétin de Serpentard qui se trouva à être rapidement mis de côté. Mes amis l’auraient probablement fait, si je ne leur avais fait signe de ne pas venir. Je n’avais aucune envie de me battre contre eux.
Le soir venu je me retrouvai à être prise sous le feu des projecteurs par Rose, Albus, Malia et Teena qui ne cessaient pas de me poser des questions sur le pourquoi du comment. À la fin ils étaient au courant de tout, et Scorpius aussi, car Rose avait fait en sorte de le mettre au courant.
Dès que nous fûmes finalement les quatre filles dans notre dortoir, Teena dit, de son lit :
- Il faut que nous allions à Pré-au-Lard cette fin de semaine! Ça commence à être urgent de se trouver une robe pour le bal.
- Je déteste magasiner des robes, geignis-je à moitié.
- Pourquoi? S’étonna Rose.
- Parce que ma mère m’a imposé plusieurs magasinages de ce genre quand j’étais jeune et… disons que j’en ai assez! Avec toutes les soirées où elle a été invitée et où elle m’a trainé avec elle… sérieusement! Qui rêve d’une vie de ce genre-là à cinq ans?
- Elle t’emmenait vraiment partout? S’enquit Malia.
- Ouais, répondis-je.
- Peu importe! S’emporta Teena. On y va en fin de semaine et tu viens avec nous. Tu n’auras pas le choix.
Je levai les yeux au ciel, mais la conversation tourna tout de même sur le genre de robe qu’elles souhaitaient, sur ce à quoi elles pensaient que le bal ressemblerait, etc. Je crois que c’est environ aux alentours de leur fantasme sur la danse que je m’endormis la tête dans les mains. Je n’y pouvais rien si ce n’était pas mon genre de conversation, n’est-ce pas? Et pour ma défense j’avais enduré tout ce qu’elles avaient dit avant ça!
Le lendemain matin je me réveillai très tôt, tout comme Rose. Nous avions prévu de nous rencontrer juste après le petit-déjeuner. Lorsque je dis « nous » je veux bien sûr parler d’Albus, Scorpius, Rose et moi. Nous devions planifier comment nous allions nous arranger pour la carte que nous prévoyions de faire.
En arrivant au point de rendez-vous en compagnie de mes deux camarades de Gryffondor je fus ravie de constater que Scorp nous y attendait déjà.
- Bon alors comment on fait ça? Me demanda-t-il dès qu’on l’eut rejoint.
J’entrepris alors de leur expliquer que durant la première semaine je recopierais toute la carte aussi fidèlement que possible et en y ajoutant nos petits détails personnels. Une fois que je l’aurais terminé je rendrais la Carte du Maraudeur à James et je dupliquerais ma reproduction de la carte en trois autres copies. À ce moment-là il nous faudrait avoir tous nos pseudonymes et le nom de notre carte. J’ajoutai aussi qu’il faudrait ensorceler soi-même notre copie de la carte, pour pouvoir dire que nous avions tous travaillé à part égal sur ce projet.
S’ensuivit alors toute une discussion autour du nom de la Carte et la formule que l’on devrait dire pour l’ouvrir. Au tout début on n’était jamais d’accord avec les idées des autres, mais lorsque l’heure arriva où l’on devait rejoindre nos cours nous avions réussi à nous mettre d’accord. Autant pour la formule que pour le nom.
Ce soir-là je réussis avec une toute petite manipulation à extorquer la Carte à James.
- Tu me la rends dans une semaine, c’est sûr? S’enquit-il en me la tendant avec réticence.
- Absolument, tu peux compter sur moi!
- Je peux savoir ce que tu comptes en faire?
- Non et je ne crois pas que tu aimerais le savoir… affirmai-je, malgré que je me doutais que ce serait plutôt le contraire.
Il me dévisagea en fronçant les sourcils, mais accepta tout de même de me laisser la carte. Je le remerciai d’un sourire et m’empressai de monter dans mon dortoir pour pouvoir commencer à la retranscrire dans les moindres détails.
Le vendredi matin je me rendis à la Grande Salle comme d’habitude, si on exceptait que j’essayais d’ignorer la discussion de mes trois amies à propos du bal et des robes que l’on devait apparemment aller trouver en fin de semaine. C’était incroyable à quel point presque toutes les filles de l’école n’arrêtaient pas d’en parler! J’avais l’impression que ma tête allait exploser. Est-ce que ça allait être comme ça tous les ans? J’espérais bien que non!
À peine étions-nous assises et en train de déguster notre petit-déjeuner (Enfin, un peu de silence!) que le courrier arriva. Comme je n’attendais pas vraiment quelque chose je fus très surprise d’apercevoir à la fois Ember et le hibou de ma mère avec un paquet assez gros. Je réussis de justesse à le rattraper avant qu’il ne s’écrase sur les assiettes de ceux qui m’entouraient. Je pris le temps de gratouiller Ember avant qu’elle ne s’en aille. Je ne m’occupais plus autant d’elle qu’avant, mais il faut dire que jusqu’à maintenant mon année avait été plutôt chargée…
J’ouvris délicatement mon paquet sous les regards curieux de mes amis et je trouvai une lettre sur le dessus, ainsi qu’un petit paquet et quelque chose de beaucoup plus gros qui prenait la majeure partie de la place dans la boîte. J’ouvris rapidement la lettre pour y lire :

« Ma petite chérie,
J’ai appris que vous aviez un bal d’hiver cette année à Poudlard. Et comme je sais pertinemment à quel point tu détestes magasiner des robes… Je t’en ai offert une. Elle est déjà à la bonne taille et tout, alors j’espère que tu l’aimeras. Par contre, j’aimerais que tu ne la sorte pas de la boîte avant le jour J. Tu es d’accord avec ça, j’espère?! Enfin, peu importe, je suis certaine que tu l’aimeras… En plus de cela j’ai ajouté un petit quelque chose qu’il te sera très utile s’il devait t’arriver quelque chose en particulier. Cet accessoire permet de contenir beaucoup d’objets. Fais-en bon usage.
Je t’aime,
Maman
»
Suivant les recommandations de ma mère je ne fis qu’ouvrir le petit paquet et y découvris un magnifique petit sac à main en soie noire et argent avec un intérieur plutôt épais et rigide. La soie servant surtout à mettre plus en beauté le sac à main en tant que tel. Je l’ouvris rapidement et rentrai ma main à l’intérieur avec la ferme intention de voir jusqu’où il était creux, car normalement ce genre d’objet était minuscule. Sauf que ce n’était pas le cas, car mon bras réussit à entrer complètement à l’intérieur et… je ne touchais toujours pas le fond!
- Qu’est-ce qu’il y a dans la boîte? S’enquit Rose en s’approchant un peu et en tendant le cou pour essayer d’apercevoir quelque chose.
- Une robe, répondis-je sans développer.
- Mais qu’est-ce que tu attends pour la sortir et la regarder? S’exclama Teena.
- Ma mère veut que j’attende le jour du bal.
- Mais elle si elle ne te fait pas? Protesta Malia.
- Ma mère dit aussi qu’elle sera exactement à ma taille, rétorquai-je en levant les yeux au ciel devant leur air boudeur.
Apparemment elles avaient plus hâte que moi de voir à quoi ressemblait ma robe. Pour ma part je ne m’en faisais pas trop avec ça, peu importe ce à quoi elle ressemblerait je savais que je l’aimerais. Ma mère et moi avions un goût similaire. De plus, elle avait bien dit que je l’aimerais à coup sûr, non? Alors, je me fiais à son jugement.
Ce soir-là je rejoins, comme d’habitude le professeur McGonagall à dix-neuf heures à son bureau. J’avais très hâte, car aujourd’hui nous étions censées pratiquer ma métamorphose. Bien sûr nous l’avions aussi fait le lundi, mais… ce n’était pas assez!
Ma louve était tellement magnifique que je pourrais l’admirer des heures durant. Ce n’était pas de l’égocentricité, car j’avais en fait peine à croire que le loup que j’observais dans le miroir était le mien. Ou plutôt que la louve qui me dévisageait dans le miroir ne pouvait quand même pas être moi. Elle était blanche avec des poils gris-argent ainsi que plusieurs d’un noir profond qui tranchait avec le reste. Mais ce qui était le plus surprenant c’était les yeux. Deux yeux d’un bleu rappelant un peu la glace, tout en étant un peu plus foncés. Il me glaçait presque moi-même. Il paraîtrait que le bleu était rare chez les loups… Sauf que je n’étais pas vraiment un vrai loup, donc je n’avais pas l’impression que les mêmes statistiques s’appliqueraient à mon cas. Quoiqu’en même temps j’avais aussi des doutes sur le fait qu’il y aurait eu une recherche sur les Animagi loups…
À la fin de mon cours du soir je parvenais à me métamorphoser avec facilité, même si je ne maîtrisais pas encore la métamorphose sans baguette. Sauf que le professeur McGonagall m’assura que d’ici la semaine prochaine je devrais réussir à l’exécuter. J’espérais bien que ce serait le cas, mais en attendant je trouvais que l’absence de vision était étrange. Comme si elles attendaient quelque chose pour me tomber dessus au moment où je ne m’y attendrais pas…

**********************

Au fil des jours qui passèrent je me retrouvai à être de moins en moins distante avec Albus. Le fait que nous travaillions ensemble sur un projet y était pour beaucoup, sans aucun doute. Une autre semaine passa et je pouvais sentir notre relation redevenir peu à peu comme avant. À chaque jour notre complicité semblait revenir et je me surprenais à rire de nouveau avec lui. Et cela me faisait aussi comprendre à quel point il m’avait manqué. Mon meilleur ami m’avait manqué terriblement…

***********************

Nous étions maintenant la veille du bal et mes amies n’en pouvaient plus d’attendre. Elles avaient hâte de porter leur robe pour voir la réaction de leur chéri. Ça me donnait envie de lever les yeux au ciel à chaque fois qu’elles le mentionnaient. Bon, en même temps j’avais bien hâte de voir la réaction de Scorpius lorsqu’il verrait Rose dans sa robe, car elle était vraiment magnifique… Sauf que nous avions quelque chose de plus important à faire aujourd’hui. Nous devions faire le test final, je parle bien sûr de notre quatuor, de notre Carte. J’avais vraiment hâte de voir le résultat!
Dès que nous nous fûmes rassembler, dans un placard à balais, car nous devions nous faire discret, on sortit tous en même temps notre Carte. Alors, de la manière la plus formelle qui soit nous posâmes l’extrémité de notre baguette sur notre Carte respective. Et là on déclara, tous les quatre en même temps :
- Je jure solennellement de parcourir les ombres pour le meilleur ou pour le pire!
Suite à cette phrase apparut en lettre joliment exécutée d’un noire d’encre le texte suivant :

La Carte des Marcheurs d’Ombres


Que cette Carte puisse t’être utile à toi qui lis ces mots, voici les messages des premiers Marcheurs d’Ombres :

Par la Furtivité du Loup, jamais découvert, tu seras! Te dit Icyeyes.
Par le Camouflage du Tigre, dans les Ombres, tu seras! Ajoute Cruelfangs.
Par la Vue Perçante du Faucon, loin des pièges, tu seras! Renchérit Bloodyclaws.
Et par la Ruse du Renard, la calamité de tes ennemis, tu seras! Conclut Darkhaze.


Maintenant, va accomplir le dessein qui t’a poussé à ouvrir cette carte!


À chaque ligne où chacun d’entre où avait ajouté son petit message personnel il y avait le dessin en tribal de l’animal mentionné. Nous avions tous fait une recherche rapide pour savoir quel animal s’accordait le mieux à notre personnalité et je n’avais pas été surprise de découvrir un loup. Après tout c’était mon animal d’Animagus.
Suite à ces mots, apparus devant nos yeux réjouis la carte de Poudlard ainsi que les noms de toutes les personnes s’y trouvant ainsi que leur emplacement. Nous nous adressâmes un grand sourire en voyant nos quatre noms disposés comme nous l’étions dans un petit placard à balais. Un peu plus bas il y avait un carré apparemment inutile qui était vide. On posa alors de nouveau notre baguette sur ce petit carré vide et chacun de notre tour nous prononçâmes notre mot de passe :
- Icyeyes, dis-je avec un petit sourire.
- Cruelfangs, formula Albus avec une certaine formalité qui me donnait envie de rire.
- Bloodyclaws, clama Rose à mi-voix avec un air très concentré.
- Darkhaze, murmura Scorpius en ne lâchant pas sa Carte des yeux.
Quelques instants plus tard, toujours avec la baguette posée sur le carré vide de la Carte, nous communiquâmes entre nous sans prononcer le moindre mot. Désormais dans le carré vide on pouvait lire :

Icyeyes : Ça a fonctionné!!!!
Cruelfangs : Qu’est-ce que tu croyais?!
Darkhaze : C’est vrai, on avait les deux filles les plus intelligentes de l’école avec nous!
Bloodyclaws : Attention tout le monde, les Ombres n’attendent plus que nous!

Un sourire s’étala sur mes lèvres et je tapotai deux fois le carré auparavant vide de ma baguette. Les messages que nous y avions laissé avec nos pseudos disparurent aussitôt. Mes trois amis en firent autant et après une seconde nous prononcions le code de fermeture pour les Cartes :
- Les Ombres se referment, la partie est terminée.
Sous nos yeux tout disparu de nos Cartes sans laisser la moindre trace. Je n’en revenais toujours pas que ça avait fonctionné! Mais ils nous restaient une dernière partie à achever. Le contrat magique sur lequel nous avions travaillé. C’est tous en même temps, les Cartes empilées les unes sur les autres dans le centre du cercle que nous formions que l’on clama à mi-voix :
- Par ces Cartes nous sommes liés, puissions-nous tous nous retrouver grâce à elles, peu importe où on se trouve et si traître aux Marcheurs d’Ombres nous devions devenir que notre Carte, signe de notre poste et notre force, disparaisse pour toujours!
Les Cartes s’illuminèrent un instant d’une intense lumière blanche et suite à ce phénomène magique je crus sentir une certaine chaleur émanée de ma Carte et se répandre dans mes paumes.
- Vous ne trouvez pas que… les Cartes sont plus chaudes? S’enquit Rose avec perplexité.
- C’est vrai! Affirmai-je en même temps qu’Al.
On s’échangea un petit sourire avant que je n’ajoute :
- On l’a fait. Maintenant on pourra toujours communiquer entre nous, peu importe où on se trouvera! Et surtout, sans avoir à envoyer des lettres à tout bout de champs!
- C’est vrai! Approuva Scorpius. Ce sera un peu comme si nous ne quittions jamais Poudlard.
On resta encore là quelques minutes à parler à propos de tous les bienfaits qu’apportaient nos Cartes et comment cela avait été amusant de les créer. Du moins si on exceptait nos petites disputes occasionnelles lors des parties importantes de la confection, comme le choix de nos pseudos et le nom de lesdites Carte.
C’est avec regret que nous dûmes nous séparer pour aller en cours… Enfin, on se sépara seulement de Scorpius, puisque Rose, Al et moi étions dans la même maison!
Lorsque la nuit arriva je m’apprêtais à aller dormir lorsque Rose me tira sauvagement de mon lit. Je m’apprêtais à protester, mais elle me jeta le même sortilège que Rebecca et je me retrouvai pour la deuxième fois de l’année avec la langue collée au palais. Nous descendîmes silencieusement les escaliers de notre dortoir pour rejoindre la Salle Commune, suivies de Malia et Teena.
Une fois en bas j’aperçus James et Liam assis sur des canapés devant le foyer. Ils se relevèrent d’un bond et nous suivirent lorsque Rose me conduit en-dehors de notre Salle Commune, soit dans les couloirs de l’école. Je ne tardai pas à reconnaître l’endroit où nous allions. C’était le même endroit où ils m’avaient amené pour célébrer mon anniversaire. Mais pourquoi y retournions-nous? À ma connaissance il n’y avait rien de prévu avec la gang. Et pourquoi Al n’y était pas dans ce cas? Il en faisait partie autant que moi, non?
Lorsque nous entrâmes finalement dans la pièce je ne fus que guère surprise d’y découvrir Scorpius. Rose me força alors à m’appuyer contre le mur pendant que les autres installaient des chaises. Une devant six autres. Bon sang, mais à quoi ils jouaient? Ils avaient l’intention de me passer un interrogatoire ou quoi? Je les regardai tour à tour sans comprendre, jusqu’à ce que Rose revienne pour me libérer du sortilège avant d’aller s’asseoir à la dernière chaise de libre parmi les six.
- Assieds-toi, Allison, me conseilla James en me désignant la chaise devant eux du menton.
- Pourquoi? M’enquis-je avec une boule d’inquiétude dans la gorge.
J’avais le pressentiment que ce qui allait venir ne me plairait pas. Mais alors pas du tout. Et que cela avait probablement un lien avec… mais non! C’était impossible! Il devait forcément y avoir une autre explication pourquoi Al ne se trouvait pas ici.
- Il faut qu’on parle sérieusement, Alli, trancha Rose après une minute entière de silence.
Minute qui me parut durer une éternité, soit dit en passant.

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Alors, j'espère que vous n'êtes pas trop déçu de ce chapitre! N'hésitez pas à me laisser des commentaires, je les accepte tous, bon comme mauvais! Ah, et voici l'apparence de la louve d'Allison. :D Et que pensez-vous de la Carte des Marcheurs d'Ombres? :? Petites informations concernant les pseudo... Icyeyes= yeux glacés, Cruelfangs= crocs cruels, bloodyclaws= griffes sanglantes, Darkhaze= brume sombre. Le nom de la carte en anglais donnerait quelque chose comme: The Shadow Walker Map. ;) Voilà, à bientôt pour le chapitre 12! (Enfin, pas si tôt que ça quand même! :lol: )

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Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Coucou,
j'adore et je trouve que tu as très bien choisi son animagus !!!!
J'attend la suite avec impatience !!!
addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

MECHANTE!!!
Je veux savoir!!!!!!!!
Super chapitre..
C'est drole parce qu'on a pas les meme expressions: je ne dis jamais"magasiner" mais "faire du shopping "!!!
Je me doutais pour le loup.
Oui je veux. bien un extrait s'il te plait !
J'ai trop Hate !!!!
BRAVO !
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Bon, bon, bon, me revoilà! Déjà? Et oui! :D J'espère que vous aimerez bien ce nouveau chapitre! Et j'ai quelque chose à vous proposer pour les prochains chapitres qui viendront. Je ne force personne, je préviens tout de suite. Je voulais simplement savoir si cela intéresserait certaines des personnes qui lisent ma fanfic d'avoir des extraits du prochain chapitre à publier. Pour l'instant ce sera le douze, mais je referais l'expérience avec les autres. ;) Si vous le voulez dîtes-le moi et je vous enverrai un ou plusieurs courts extraits de prochain chapitre au fur et à mesure de son avancement. Dites-le moi en commentaire si vous voulez que je vous en fasse parvenir. Je vous les enverrai par message privé. :D Alors voilà pour ça. Pardonnez-moi d'avance s'il y a des erreurs, mais ce chapitre est d'une longueur plutôt colossal, alors j'espère que vous me pardonnerez! :lol: Il fait plus de quarante pages, cela dit. :oops: En espérant que ça ne vous a pas découragé. :? Sur ce, bonne lecture! :D


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Chapitre 12



Ils me regardaient tous avec un air si grave que je craignis un instant qu’ils voulaient m’annoncer la mort de quelqu’un. C’est vrai quoi! Ils avaient tous cette étincelle plus ou moins triste dans les yeux qui me foutaient complètement les jetons…
- Qu’est-ce qu’il y a? m’enquis-je d’une voix blanche. Quelqu’un est mort?
Ils eurent tous un regard si épouvanté et catastrophé que je compris instantanément que ce n’était pas le cas. Sauf qu’ils s’exclamèrent tout de même, me le confirmant ainsi de façon sûre :
- Bien sûr que non!
- Alors quoi? Demandai-je en haussant un sourcil.
Je fis en sorte d’éviter de me tortiller sur mon siège tandis que tous les regards se tournaient vers moi. Ça me m’était beaucoup trop mal à l’aise, en particulier puisqu’ils étaient tous très sérieux. Pourtant aucun d’eux ne me répondit et j’aurais presque pu voir un souffle d’incertitude traverser leur rang. Quoiqu’en même temps ils semblaient plutôt se demander qui allait dire quoi et comment. Moi, tout ce qui m’intéressait, c’était de connaître le sujet principal, pour le reste je m’en moquais.
- C’est à propos d’Albus… entama Rose en évitant mon regard.
Mon visage s’assombrit d’un coup. Est-ce qu’ils cherchaient le moyen de m’annoncer que finalement Al me détestait toujours? Et moi qui croyais que tout redevenait enfin comme avant! Apparemment j’avais tort…
- Il me déteste toujours, c’est ça? Mais est-ce que je pourrais savoir pourquoi? Soupirai-je.
- Ce n’est pas ça, avança Liam et je le vis tapoter du pied, ce qui, chez lui, signifiait qu’il était nerveux, ou anxieux.
Je sentis un début d’irritation remonter le long de ma gorge, mais je réussis à retenir la remarque désagréable qui tenta de sortir. Je pris une grande inspiration pour me calmer et je répétai :
- Alors quoi?
Ils échangèrent de nouveau des regards, hésitants. Non, mais! Qu’est-ce qui pouvait bien les effrayer au point qu’ils n’osent pas me dire ce qu’ils voulaient me communiquer? Ça ne pouvait quand même pas être moi, non? C’était absurde! Finalement, ce fut James qui poursuivit :
- Mon frère… Il n’est pas au mieux de sa forme dernièrement. Tu l’as sans doute remarqué durant les derniers essais de Quidditch, non?
- Un peu, mais ça devait être la fatigue! Affirmai-je, car sans que je ne le précise à mes interlocuteurs nous avions beaucoup travaillé sur les cartes durant la nuit, seuls Rose et Scorp étaient au courant.
L’aîné des Potter poussa un soupir et je crus l’entendre marmonner entre ses dents :
- Pourquoi est-ce que c’est toujours compliqué avec elle?
Mais j’avais surement mal entendu! Du moins c’est ce que je me convainquis de croire malgré le coup de coude que je surpris de la part de Liam à son meilleur ami. C’était sans doute mes oreilles qui m’avaient joué un tour, forcément! Je ne rendais les choses si compliquées, non? C’est ce que j’espérais en tout cas.
- Peut-être que c’est en partie la cause, admit finalement Rose après un silence gênant. Mais il y a… autre chose. James?
- Merci, Rose, maugréa ce dernier avec mauvaise humeur. Je ne suis pas le meilleur pour parler de ces choses-là, il me semble! Argumenta-t-il après une demi-seconde de silence. Mais, enfin… Allons droit au but. Al est amoureux.
- Déjà? M’étonnai-je. Ça fait à peine un mois qu’il n’est plus avec Rebecca…
C’est presque avec une synchronisation complète qu’ils levèrent tous les yeux au ciel, sauf James évidemment. Scorpius marmonna quelques mots pour lui-même avant de dire à haute voix :
- Je crois que je ferais mieux de m’en charger moi-même… Alli, Al est amoureux de cette fille depuis un très long moment, en fait. Il me l’a dit lorsque nous étions en troisième année, pour être exacte. Mais il n’a jamais rien voulu tenté à cause de…
- À cause de moi? Le coupai-je en fronçant des sourcils. Je n’aurais pas réagi si mal que ça avec Rebecca si ce n’avait pas été qu’il s’était conduit comme un… Enfin, vous savez! Continuai-je. Bref, s’il veut être en couple avec quelqu’un d’autre, je n’ai aucun problème avec ça! Conclus-je en souriant.
En les voyant pousser un soupir je compris que j’étais tombée à côté de la plaque. Bien, alors qu’est-ce que ça pouvait être d’autre? Je réfléchis un instant, mais je fus interrompu dans mes réflexions par Malia :
- Tu as raison sur un point. C’est à cause de toi.
Mes sourcils se froncèrent de nouveau malgré moi. Qu’est-ce que j’avais fait encore?
- Pourquoi? Je déteste la fille? Elle me déteste? Elle a peur de moi? Quoi? Lançai-je sans presque prendre le temps de respirer.
Malia leva les yeux au ciel, ce qui me fit comprendre une fois encore que je n’avais rien compris. Mais alors, qu’est-ce qui m’échappait? Une idée commença à poindre dans mon esprit, mais… c’était impossible!
- Alli, commença Rose. Il n’a jamais rien tenté avec cette fille, car elle a des réactions pour le moins extrême parfois. Qu’ils sont déjà très proches et qu’il ne veut pas tout gâcher, enfin… il ne voulait pas tout gâcher… continua-t-elle. De plus, elle a été en couple l’année passée.
Je n’aimais pas du tout où allait cette discussion. Mais alors là vraiment pas! Pourquoi est-ce que j’avais le mauvais pressentiment d’avoir absolument bien compris, désormais, ce qu’insinuait Rose? Ce qu’ils avaient tous plus ou moins insinué? Un frisson me parcourut le dos lorsque James reprit la parole pour conclure :
- Allison, si tu ne l’avais pas encore compris… cette fille… c’est toi.
Très sincèrement mon cœur refusa de battre pendant un bon trois secondes. Et pendant c’est trois secondes ma tête bourdonna de mille et une pensées. C’était impossible! Al ne pouvait pas être amoureux de moi! Pas après tout ce qu’ils m’avaient dit! Non, je ne pouvais pas… Sauf qu’il y avait certaines choses qui concordaient. Toutes les fois où il avait rougi sans raison lorsque je le prenais dans mes bras pour le remercier (Noël et mon anniversaire en particulier) ou encore les fois où je l’avais complimenté et sans oublier les taquineries que je lui avais faites. Non, non, non! Pourquoi! Pourquoi?! Qu’est-ce qu’ils leur avaient pris de m’annoncer ça maintenant? La veille du foutu bal où je devais me rendre avec Al? C’était le pire moment, car je n’arriverais pas à agir normalement, impossible!
- C’est impossible! M’exclamai-je. Il n’aurait pas agi comme ça à cause de… à cause de… tentai-je de formuler, mais je ne pus continuer, car une boule d’émotions s’étaient coincés dans ma gorge.
- Alli, tenta de me tranquilliser ma meilleure amie. Si mon cousin a agi comme il l’a fait c’est parce que…
- Parce qu’ils essayaient de t’oublier, poursuivis Scorpius. Crois-moi, je te l’aurais dit bien plus tôt si j’avais pu. En fait, j’aurais dû le faire, peu importe la promesse que j’avais faite à Al. J’ai laissé les choses aller trop loin… Alli, Al t’aime depuis le début de notre troisième année. Et il a gardé tout ça secret pendant deux ans avant de décider qu’il en avait assez. Alors, il a essayé de t’oublier en côtoyant Rebecca. Mais ça plus ou moins fonctionné entre eux, en partie à cause de toi. Bref, il a fini par se rendre compte qu’il pensait toujours à toi et que dans un sens c’était encore pire lorsqu’il était loin.
Pendant l’heure qui suivit, ils m’expliquèrent l’entièreté du problème que représentait l’amour d’Al envers moi. Ce qu’il avait ressenti lorsqu’il avait su que je sortais avec Liam. Je me sentais légèrement coupable. Toute cette horrible situation était de ma faute, si je m’en étais aperçue de moi-même nous n’en serions sans doute pas arrivés là… J’avais l’irrésistible envie de me frapper fortement la tête contre le mur le plus proche pour ma bêtise. Maintenant je comprenais tous les commentaires que m’avaient jetés différentes filles de l’école. En tout cas, je savais dorénavant pourquoi Rebecca avait dit que j’avais eu tout mon temps pour tenter ma chance! Sauf qu’ils y avaient certains détails qui restaient dans l’ombre…
- Comment vous l’avez-vous su? M’enquis-je, en regardant piteusement mes mains, qui étaient évidemment tordues sur mes cuisses.
- Moi il me l’a avoué à peu près à la moitié de notre troisième année, mais je te dirais que j’avais de sérieux doute concernant cette éventualité. Je le savais déjà avant même qu’il ne me le dise, avoua Scorpius.
- Quant à moi… Je trouvais la réaction de Hagrid vraiment bizarre, admit Rose. Puis après celle de Scorp lorsque je lui ai posé des questions. Et comme je savais que je ne réussirais à rien avec lui, j’ai décidé d’aller voir Hagrid, ajouta-t-elle avec un petit sourire. Là, j’ai réussi à obtenir la vérité. Et j’ai été choquée de n’avoir rien remarqué. Je suis sa cousine et je suis ta meilleure amie, j’aurais dû voir quelque chose puisque j’étais tout le temps avec vous! Comme toi avec Scorpius et moi!
Comme aucun des quatre autres ne répondaient je me tournai vers eux en haussant un sourcil inquisiteur. Liam affronta mon regard sans ciller lorsqu’il dit :
- Moi je l’ai soupçonné l’année passée. Lorsqu’on sortait ensemble. Disons que je portais un peu plus attention aux regards soutenus que l’on pouvait te prodigué. Et j’ai remarqué le regard d’Albus parmi ceux-là. (Parce qu’il y en avait eu beaucoup? Décidément j’étais aveugle!) Je n’en ai pas fait tout un plat, car il restait amical et seulement amical avec toi. Et puis, tu ne le regardais pas de la même façon… qu’avec moi.
À la fin il détourna les yeux, gêné. Je déglutis et je dis :
- Ah, d’accord.
Je sais, je sais, c’était l’une des pires choses que j’aurais pu dire après ce qu’il venait de me révéler. Et ce, sans le vouloir. Apparemment il ne s’en était pas aussi bien remis que moi, de notre rupture, je veux dire. Cela alourdit considérablement l’ambiance dans mon cœur, mes émotions devinrent légèrement plus lugubres. J’étais vraiment désolée pour lui, mais en même temps j’avais le sentiment qu’il n’était pas loin de tourner la page. Peut-être un mois ou deux de plus et il ne ressentirait plus le tiraillement que j’avais moi-même ressenti l’an passé. En tout cas je l’espérais sincèrement pour lui, car savoir que je lui causais, indirectement s’entend, de la souffrance me révulsait.
Je tournai finalement mon regard vers James. J’étais très curieuse de savoir comment il l’avait appris, lui. Il poussa un soupir en levant les yeux au ciel, mais il s’exécuta :
- Pour être totalement franc avec toi, je n’étais pas certain à cent pour cent lorsque j’ai dit à Al que je savais pourquoi il agissait comme un idiot. Disons que j’en étais à soixante. Et ce chiffre à grimper à quatre-vingt-dix quand j’ai vu sa réaction. Il n’y avait qu’une raison pour laquelle savoir que j’étais au courant pouvait le rendre malade à ce point. Ensuite, en parlementant avec certaine personne j’ai réussi à avoir ma petite confirmation, commença-t-il. Et contrairement à ce que vous pensez je connais très bien mon frère et il n’a jamais regardé aucune fille, Rebecca compris, comme il te regardait toi, Allison, conclut-il.
Étrangement cette remarque me fit rougir et je ne pus m’empêcher de demander :
- Parce qu’il me regarde vraiment différemment qu’en tant qu’ami?
- Oui, lorsque tu n’as pas le visage tourné dans sa direction, m’avoua Teena. D’ailleurs c’est un peu comme ça qu’on s’en est doutée Mal et moi. (Mal est le surnom que nous donnons à Malia) Parfois lorsque vous arriviez tous les quatre ensembles, on voyait les petits coups d’œil qu’il t’adressait lorsque tu avais le dos tourné, ajouta-t-elle ensuite.
- Après, ça, disons qu’on l’a su un peu plus directement… continua Malia. Lorsqu’on est tombé sur lui en train de parler avec Scorpius. Ils discutaient de toi. Et la manière dont il parlait de toi… ça ne laissait aucun doute concernant ses sentiments. Ils nous ont rapidement remarqué, alors comme tu peux te l’imaginer il a rougi jusqu’aux oreilles avant de nous demander de ne rien dire. Je t’assure, ça été une torture. Mais en même temps… on savait que tu en pinçais pour Liam dans ce temps-là, c’était au tout début de notre quatrième année.
D’accord… Albus Potter était amoureux de moi. Albus Potter était amoureux de moi. Albus Potter était… Non! J’avais encore de la difficulté à y croire! Cela dut se lire sur mon visage, car Rose marmonna :
- Tu devrais nous croire Alli.
Elle s’interrompit une seconde, le temps de se lever et de faire face aux autres, et donc dos à moi.
- Et maintenant… lâcha-t-elle avant de laisser un moment de silence pour le suspense. Les gars, ouste, du vent! Allez dehors! Grogna-t-elle ensuite.
- Quoi, même moi?! S’offusqua Scorpius.
- Oui, même toi! râla-t-elle, mais je surpris son petit sourire.
Mon meilleur ami aussi sans doute puisqu’il s’en alla en souriant, sous les moqueries de James, bien sûr, il ne pouvait pas s’en empêcher celui-là.
Dès qu’ils eurent disparu à nos yeux comme à nos oreilles Rose se retourna vers moi. Je lus dans ses yeux la détermination que j’avais craint d’y voir. Elle allait me faire tout un interrogatoire là, maintenant. Et j’avais bien peur de la décevoir. Al était mon ami, rien de plus, rien de moins. Enfin, si, c’était un peu plus que ça, car il était de nouveau en voie de devenir mon meilleur ami. Du moins… si j’arrivais à passer outre de ce qu’il ressentait pour moi.
- Tu veux vraiment avoir cette conversation maintenant? Ici? soupirai-je.
- Bien sûr que non! C’est l’heure de retourner à notre dortoir, là! réfuta-t-elle en levant les yeux au ciel. Et en plus je vais ainsi être sûr qu’aucun garçon ne pourra surprendre notre conversation, car je ne fais pas si confiance que ça à mon cousin, ajouta-t-elle. Il semblait très intéressé par ce que donnerait cette discussion.
- Parce qu’il est courant de ce que tu vas me demander?! M’écriai-je, alarmée.
- Bien sûr que oui, c’est James! Marmonna-t-elle. Il me connaît bien, il te connaît bien et il connaît bien les filles, peu importe ce qu’il peut en dire. Ensuite… il s’intéresse lui-même à cette question, alors si ce n’est pas moi, ce sera lui. Et franchement, qui des deux est-ce que tu préfères?
La question ne se posait même pas. Je préférais mille fois que ce soit Rose qui dirige cet interrogatoire plutôt que son cousin plus âgé. Car l’une des tâches d’un grand frère c’est de protéger ses cadets. Et Albus était son petit frère, comme il aimait à le rappeler à tout le monde en présence de ce dernier. De plus, quoi qu’il en dise, Al passerait probablement toujours avant moi, car je n’étais pas réellement sa sœur.
- Toi, évidemment, finis-je par répondre après une éternité.
- Alors va pour le dortoir! S’enthousiasma-t-elle.
En chemin je ne pus m’empêcher de lui demander :
- Pourquoi est-ce que tu leur as demandé de partir si tu savais qu’on allait aller au dortoir?
Elle m’adressa un sourire espiègle en me donnant sa réponse :
- Car je savais que James savait que nous n’allions pas commencer à discuter avant d’être certaine qu’ils soient tous parti. Soit au moins dix minutes. Ce qui signifie qu’ils vont s’être planqués assez loin, sans doute dans un passage secret. Ils ne vont revenir qu’environ dans cinq ou sept minutes à la salle pour nous épier. Sauf qu’on n’y sera pas. Et le temps qu’il comprenne que je l’ai bien roulé, il sera trop tard. On aura une bonne avance sur eux et ils ne pourront pas nous rattraper. Le temps qu’ils arrivent à la Salle Commune nous serons déjà montés dans notre dortoir.
J’eus un sourire appréciateur devant l’ingéniosité de sa démarche. Il ne restait plus qu’à espérer qu’on ne les croise pas en cours de route. Sauf que je constatai que Rose nous faisait prendre consciemment quelques détours pour ne pas rentrer directement à notre Salle Commune.
Dès qu’elle fut certaine que nous étions suffisamment loin, on commença à prendre tous les raccourcis possibles. Nous faisant ainsi rattraper notre retard dû aux détours.
Une fois dans notre dortoir, Rose et nos deux autres camarades attendirent patiemment que je mette mon pyjama. Bien sûr elles enfilèrent aussi le leur, histoire que ce soit déjà fait et que nous puissions dormir immédiatement après cette discussion, ou plutôt cet interrogatoire.
Avant même qu’aucune des trois n’aient pu ouvrir la bouche je lâchai :
- Je ne ressens pas la même chose pour lui.
Et je le croyais sincèrement. Il avait été et il sera toujours mon ami/meilleur ami, rien de plus. J’en étais convaincue.
- Je ne te crois pas! Argua Rose, rapidement imitée par mes deux autres partenaires de chambrée.
Et voilà, ça commençait! Elles feraient tout pour que je dise finalement que peut-être je ressentais quelque chose pour lui. Mais cette fois je ne bluffais pas. Je ne l’aimais pas de cette façon-là… Pourquoi rendre les choses plus compliquées qu’elle ne l’était déjà?
- Tu devrais pourtant me croire, marmonnai-je. Car c’est la vérité.
Elle émit un petit grognement et frappa son lit de son poing en s’écriant :
- Non, mais j’ai jamais connu quelqu’un d’aussi buté que toi, Allison Lévesque!
- Je ne suis pas butée! Protestai-je. Je dis la vérité et toute la vérité, c’est tout.
- Mais, oui, c’est sûr! Se moqua Teena en levant les yeux au ciel. Tu es peut-être capable de te voiler la face, mais nous on ne nous la fera pas.
- Est-ce que tu l’as regardé correctement, récemment, Alli? S’enquit Malia. Il n’est plus le petit garçon que tu « protégeais » et que tu vois encore. Il a drôlement changé…
- Oui et si je ne savais pas qu’il aimait déjà quelqu’un, soit toi, et que c’était réciproque, je crois que je… renchérit Teena.
- Je ne veux pas le savoir! Rétorquai-je en grimaçant. Et ce n’est pas réciproque! M’écriai-je, scandalisée.
Petite info comme ça, Teena était célibataire depuis une semaine environ et avait eu un nouveau petit-ami depuis le début de l’année. Sincèrement, j’ignorais comment elle faisait pour sauter de l’un à l’autre comme ça. Sans doute que ce n’était pas vraiment l’amour avec un grand A qu’elle expérimentait…
Mais au fait… Qu’est-ce que Malia insinuait par…
- Et de quoi « il n’est plus le petit garçon que je protégeais »? Bien sûr que je le sais qu’il a vieilli! M’exclamai-je.
- Ça, on le sait, mais tu le regarde toujours de la même façon que lorsque nous étions jeunes. Comme s’il était tout petit et que tu devais le protéger de ce que les autres disent de lui. Sérieux, tu as besoin de t’ouvrir, les yeux, ma vieille! Avança ma meilleure amie et cousine du principal intéressé de l’affaire.
Si j’avais pu le faire sans réveiller tout le monde aux alentours j’aurais hurlé de frustration. Je ne l’aimais pas.
Comme si elle avait lu dans mes pensées Rose bondit comme un ressort de son lit et se projeta sur le mien pour me secouer comme un pruneau. Après quoi elle me dit :
- Là, il faut vraiment que tu te réveilles, Alli, ça devient ridicule! Comment est-ce que tu fais pour ne même pas comprendre ce que tes actions révèlent sur tes sentiments à son égard. Tu crois vraiment que ce n’est pas à cause de la présence de Rebecca avec Albus qui te rendait aussi furieuse et triste? Moi je pense que le fait qu’il soit partie à ouvert quelque chose en toi. Tu as compris qu’il comptait beaucoup plus pour toi que tu ne le pensais. Ai-je tort? Aller dis-moi en me regardant droit dans les yeux que j’ai tort! Mais réfléchis bien à tout ce que j’ai dit avant!
Le ton si dur et sans équivoque de Rose me pétrifia sur place. Je me surpris d’ailleurs à lui obéir… et je me mis à réfléchir profondément aux derniers mois. J’analysai alors chacune de mes actions/réactions et les émotions qui m’avaient habité durant ces dernières.
Le constat était sans appel et je me surpris à vaciller sous le poids de la vérité. Mais, bon sang, par Merlin! Comment diable cela avait-il pu se produire? Comment avais-je pu me montrer jalouse de… Rebecca? Non pas seulement parce qu’Al passait du temps avec elle, mais aussi parce qu’il… s’intéressait à elle. Plus qu’à moi. Je comprenais maintenant la petite phrase symbolique du « on ne se rend compte de la réelle valeur de quelque chose que lorsqu’on ne l’a plus ». J’avais toujours pris Albus comme par acquis et le jour où il s’était détourné de moi j’avais compris que… que… que j’avais besoin de lui? Oui, c’était bien ça… J’avais besoin d’Albus Potter.
Est-ce que je l’aimais? Aucune idée. Je ne pouvais plus dire aussi catégoriquement que ce n’était pas le cas, mais je ne pouvais pas dire oui non plus. J’étais complètement perdue.
En me voyant aussi instable Rose me saisit de nouveau par les épaules et marmonna :
- Alors? J’ai droit à une réponse.
- Je ne sais pas… Je ne sais plus…
Elles affichèrent toutes les trois une mine pleine d’espoir, mais aussi très compatissante. Je poussai un soupir en me prenant la tête entre les mains :
- Bon sang, par Merlin, pourquoi est-ce que je n’arrive pas à me comprendre moi-même? Que quelqu’un m’explique!
- Je crois que j’ai une idée, avança timidement Malia à l’étonnement général, car ma demande était purement rhétorique. L’an passé, après ta rupture avec Liam tu as dit que tu ne voulais plus aucune relation amoureuse avec qui que ce soit à cause de tes visions. Et je crois que… déjà à l’époque tu ressentais peut-être un petit quelque chose pour Al, mais à cause de tes visions tu as comme fait en sorte que plus rien ne t’atteigne à ce niveau-là. Un peu comme si tu passais outre certains détails, en particulier les signes. Autant de lui à toi, que de toi à lui.
Depuis quand Malia s’y connaissait-elle autant? Pourtant son raisonnement logique et malgré que j’avais horreur de l’admettre elles avaient raison en disant que j’étais butée, car… c’était la raison même pour laquelle j’avais réussi à ne pas me rendre compte de ce qui se passait… dans mon propre cœur. Mais est-ce que ça allait vraiment jusque-là? Ça, je l’ignorais toujours…
- Pourquoi est-ce qu’il fallait que ce soit le bal demain? Me plaignis-je en me frappant la tête de la main.
- Tu devrais plutôt dire aujourd’hui, me contredit Rose. Il est une heure du matin.
- Quoi? Déjà? M’étonnai-je.
- Eh oui! Affirma-t-elle. Une chance que nous n’avons pas de cours aujourd’hui, hein? Sauf que ce n’est pas une raison pour paresser dans ton lit non plus!
Je hochai de la tête et avec leur accord, nous terminâmes la conversation rapidement. J’avais besoin d’être seule avec mes pensées pour réfléchir à tout ça. Mais avant d’y penser plus avant, je devais dormir, c’était essentiel!
Le lendemain, ou la suite de cette journée, arriva beaucoup trop rapidement à mon goût. Premièrement je dus tout de même me lever à sept heures du matin pour aller prendre mon petit-déjeuner. Et ce avec les yeux pratiquement fermés à cause du manque de sommeil. C’est dans cet état que je descendis les escaliers pour aller manger. Je ne m’aperçus même pas qu’il y avait quelqu’un devant moi avant de lui foncer de plein fouet dedans.
- Non, mais! On fait un peu attention en arrière! Grommela quelqu’un que je reconnus aussitôt.
- Désolée James, marmonnai-je en retenant un bâillement. Je n’ai pas les idées très claires en ce moment, ajoutai-je en m’efforçant d’ouvrir un peu plus les yeux.
- Oh, Allison, c’est toi! dit-il avec un ton de velours. Tu ne voudrais pas me dire ce que…
- Non, répondis-je d’un ton catégorique et sans appel. Tu ne le sauras pas.
- Et pourquoi ça?
- Parce que quand je suis fatiguée je ne suis pas d’humeur et qu’il vaut mieux ne pas me déranger!
Sur ces mots je le bousculai pour passer. La fatigue mise de côté j’aurais quand même été de mauvaise humeur. Si je croisais Albus dès maintenant je risquais de me sauver en courant. Ce n’était pas que j’avais peur de ses sentiments envers moi, mais je ne faisais pas confiance à mes réactions. La seule chose dont j’étais certaine c’était que je n’agirais pas normalement.
À peine est-ce que je sortais de la Salle Commune que l’on me saisit par les épaules. Je n’eus aucun mal à reconnaître Rose pour deux raisons. La première elle était la seule à oser faire ça quand j’étais fatiguée et la seconde parce qu’elle me chuchota à l’oreille en même temps :
- N’oublie pas de bien regarder.
Étonnamment je perdis l’appétit d’un coup. Comme si y penser davantage allait m’aider! J’avais déjà suffisamment de nœuds à l’estomac et il me semblait bien qu’il n’était pas nécessaire d’en rajouter.
- Merci Rose, je n’ai plus du tout faim maintenant! marmonnai-je. Je crois que je vais…
- Tu ne retourneras pas au dortoir! M’avertit Malia que je n’avais pas remarquée, tout comme Teena, d’ailleurs.
Je poussai un soupir exaspéré avant de grommeler :
- Vous n’allez pas me laisser tranquille, je me trompe?
- Pas du tout, assurèrent-elles en même temps.
Super, c’était tout ce qui me manquait pour que tout soit parfait. Ou plutôt… catastrophique. Je ne pus m’empêcher de soupirer à nouveau lorsqu’elles recommencèrent à plaider leur cause. Au début je m’efforçai de les écouter avec attention, mais lorsqu’elles ne firent pas mine de s’interrompre en arrivant devant les portes de la Grande Salle je m’exclamai, exaspérée :
- Ça va, j’ai compris! Je sais ce que vous voulez et maintenant c’est à moi de vous dire ce que je veux! Un peu de silence, c’est trop demandé? J’essaie de réfléchir à tout ça, mais j’aimerais bien pouvoir arriver à me concentrer… et là je n’y arrive pas du tout.
- Désolée, Alli, on voulait… s’excusa Rose, mais je l’interrompis avant la fin.
- Je sais, mais là je dois régler ça seule.
Elles hochèrent la tête résignée, mais je crus apercevoir dans les yeux de Rose qu’elle n’abandonnait pas la partie et j’en fus légèrement découragée. Au moins est-ce qu’elle avait arrêté de me parler de ça pour le moment. Ainsi j’arriverais peut-être à une conclusion avant qu’elle ne ramène d’autres arguments. Nous allâmes donc nous asseoir à notre place habituelle et je commençai à grignoter du bout des lèvres une toast à la confiture.
Je ne venais qu’à peine de terminer la toast en question que Rose me chuchota à l’oreille, manquant ainsi de me faire m’étouffer avec ma dernière bouchée :
- Il est là. Allez, c’est l’heure d’ouvrir les yeux maintenant, ma vieille!
Étant en train de m’étouffer, je ne pus lui répondre ce qui me venait à l’esprit instinctivement et c’était peut-être pour le mieux. Je m’efforçai de faire passer le foutu morceau qui s’était coincé, mais cela entraîna une quinte de toux incontrôlable. Je commençais à manquer d’air lorsque finalement il se fraya un chemin. De façon plutôt douloureuse, mais au moins je réussis à respirer correctement de nouveau. Du moins jusqu’à ce que je me retourne et que je tombe face à face avec Albus. Je manquai bondir dans les airs, mais je réussis à me contenir suffisamment pour seulement laisser mes épaules tressauter. Je déglutis avant de lever mon visage, afin de pouvoir le regarder dans les yeux. Ce que j’y lus ne fut rien d’autre que de l’inquiétude.
- Ça va, Alli? Me demanda-t-il, inquiet.
- Je… vins-je pour répondre, mais je fus déconcentrée par son regard.
Depuis quand est-ce qu’il avait les yeux aussi vert? Dans mon souvenir il n’avait pas… la brillance qui s’y trouvait en ce moment. Ni l’intensité. Sans doute est-ce que ses yeux avaient muri en même temps que leur propriétaire? Mais comment est-ce que j’avais fait pour ne pas le remarquer? Ils étaient… Oh, la, la, la, la, on ne continue pas sur cette voie, Allison! M’interrompis-je brutalement et j’eus la présence d’esprit de ne pas me secouer la tête pour me sortir cette idée de la tête. Je réussis à articuler avec quelques difficultés :
- Je vais bien…
Il ne semblait pas du tout convaincu et c’est presque instantanément qu’il se tourna vers sa cousine qui se détourna tout aussi rapidement, pour éviter de croiser son regard. Lorsqu’il s’intéressa de nouveau à moi j’eus toutes les peines du monde à ne pas le détailler minutieusement. Mais malgré tous mes efforts, après à peine trente secondes s’était ce que je faisais. Je commençai d’abord par son visage qui avait effectivement pris des traits plus mûrs et plus sédui… intéressant! Intéressant, c’est ce que je voulais dire. Ses cheveux noirs en désordre lui donnaient un petit côté rebelle comme à son frère, mais un des traits de son visage semblait le rendre un peu plus… malicieux que son frère. Sournois, peut-être? Je tentai tant bien que mal de détacher mon regard de lui, mais il haussa un sourcil en disant :
- Je ne te crois pas… Tu te conduis bizarrement aujourd’hui… Qu’est-ce qui ne va pas?
Je baissai un instant les yeux pour me masser les tempes et je marmonnai en donnant une partie de la vérité :
- J’ai mal dormi et je manque de sommeil.
Il sembla soudain beaucoup plus compréhensif et il dit en me tapotant l’épaule :
- Alors tu devrais aller dormir encore un peu puisqu’il n’y a pas de cours aujourd’hui!
Sauf que je me raidis à son contact, ce qui fit en sorte de le faire froncer les sourcils. Il ramena prudemment sa main à lui en me dévisageant toujours avec les sourcils froncés. Je ne pus m’empêcher de suivre son bras du regard et de remarquer, à travers les vêtements, qu’il semblait les remplir facilement.
- Tu ne me dis pas tout, c’est ça? Qu’est-ce qu’il y d’autres? Grommela-t-il.
- Rien, rien je t’assure! M’exclamai-je en bondissant de mon siège. Il… Il faut que j’y aille. Je ne me sens pas très bien! Affirmai-je en sentant un léger étourdissement me faire tituber.
Il me rattrapa par le bras pour m’éviter de m’effondrer par terre et je tressaillis à son contact. Par chance il ne sembla pas remarquer cette réaction de ma part.
- Si tu te sens faible à ce point, je ferais peut-être mieux de te raccompagner? Proposa-t-il.
- Non, non… je vais être correct, merci! Et puis tu dois mourir de faim! Alors, va donc déjeuner. On se verra plus tard…
Il hocha la tête, mais je pus lire la désapprobation dans ses yeux verts. Je m’empressai, dès qu’il me libéra, de sortir de la Grande Salle. Je me retins pour ne pas courir jusqu’à la Salle Commune. Mais il en fallut de peu pour que je le fasse. Albus allait forcément se douter de quelque chose maintenant. Mais les filles avaient raison sur un point. Il n’était pas du tout le même qu’en première année et donc de ce fait elles avaient raison concernant la manière que je le regardais auparavant.
Dès que je fus dans mon dortoir je me mis à faire les cent pas pour réfléchir à tout ce que j’avais appris dans la dernière demi-heure. Lorsqu’à la fin j’obtins une conclusion, je ne savais pas si je devais me réjouir de cette nouvelle ou le contraire. Est-ce que ça allait simplifier les choses ou les rendre encore plus difficiles? Si je me fiais à tout ce qui m’était déjà arrivé, je pencherais pour la deuxième option. Albus Potter ne me laissait pas indifférente. Et pour cette raison ma journée risquait d’être beaucoup plus difficile que ce que j’avais escompté dans le dernier mois. Jusqu’à hier soir je m’étais dit que le pire qui pourrait arriver entre Albus et moi ce serait une dispute concernant nos petits différends du passé, mais maintenant… le problème était un peu plus délicat.
Je ne devais plus y penser, me dis-je en moi-même. Je pris donc un livre et je lus quelques pages pour me changer les idées. Après quoi je retournai me coucher dans mon lit pour bénéficier de quelques heures de sommeil supplémentaires avant de devoir avancer un peu mes devoirs ce qui aurait le mérite de me changer les idées. Je n’aurais sans doute pas le temps d’en faire beaucoup, car je comptais aussi m’arranger un peu pour le bal. D’ailleurs les filles insistaient beaucoup pour que je me mette sur mon trente-et-un. Mais je n’étais pas trop forte avec l’idée… surtout avec la révélation que je venais d’avoir.
Quelques heures plus tard je me tenais devant le miroir avec un truc-chose pour mettre du mascara dans la main, chose qui rendait les cils plus épais, collants et plus noirs. D’ailleurs ça avait une sensation très désagréable. Malia avait bien essayé de m’expliquer comment en mettre, mais… pourquoi est-ce que je devais en mettre à la base? Ah oui! Parce qu’elles m’avaient demandé (forcée) gentiment (?) à le faire! Je finis par abandonner ce combat perdu d’avance et acceptai l’aide de Malia pour mon deuxième œil. Je pus ainsi passer à ma coiffure, elles n’avaient pas réussi à me convaincre pour le rouge à lèvre, ou brillant, etc.
J’ignorais encore qu’est-ce que je désirais me faire exactement. J’hésitais entre me faire un chignon ce qui m’éviterait d’avoir les cheveux dans le visage, mais en même temps j’aimais les avoir dans mon dos. Pourtant ça ne devrait pas être si difficile de choisir, non? Je pris une grande inspiration et décidai de laisser mes mains s’occuper toutes seules de mes cheveux, parfois l’instinct était moins compliqué que la tête, l’esprit. À peine avaient-elles commencé à manipuler mes cheveux que je sus ce que je voulais faire. J’entrepris alors de ramener mes cheveux vers l’arrière, de faire une tresse qui ferait le contour de ma tête avec une partie de ma chevelure, puis finalement de bouclé plus généreusement les cheveux restant qui reposaient librement dans mon dos. Je n’avais pas envie d’une coiffure compliquée et sophistiquée. Je n’en avais pas besoin.
Une fois la coiffure terminée je me rendis vers la boîte que je n’avais toujours pas ouverte. Je profitai du fait que mes amies étaient toutes trop occupées avec leur propre coiffure et maquillage pour sortir ma robe de sa boîte. J’ignorais totalement à quoi m’attendre, alors lorsque je la sortie de son « emballage » je restai un instant sous le choc.
Elle était grandiose. Je n’aurais jamais osé croire que ma mère avait pris une robe de cette qualité. Elle ressemblait légèrement à une robe princesse, mais sans en être une complètement. En la tenant à la hauteur de ma poitrine elle traînait légèrement sur le sol, du moins pour l’arrière. Le bustier était recouvert de millier de faux petits diamants (du moins j’espérais que c’étaient des faux…) éparpillés de manière plutôt rapproché, mais l’espace entre chacun s’espaçait de plus en plus que l’on descendait vers le bas de la robe. On aurait presque dit un ciel étoilé le soir. Pour ce qui était de la couleur, il s’agissait d’un magnifique dégradé du plus pâle au plus foncé d’un turquoise tirant plus sur le bleu que sur le vert. L’une des teintes ressemblait à s’y méprendre à ma couleur de yeux. Par-dessus le tissu de couleur, il y avait un tissu noir transparent qui rendait le turquoise encore plus flamboyant et magnifique. Sur ce même tissu, dans la jupe de la robe il y avait une sorte de motif qui paraissait être des roses stylisés ce qui augmentait encore un peu la beauté de la robe.
Je la retournai alors pour l’observer de dos et je remarquai que pour l’empêcher de tomber ce n’était pas une fermeture éclair, mais bien un corset. La corde du lacet était noire comme la nuit, mais avec une certaine brillance due à quelques brillants argentés qui semblaient avoir été saupoudrés sur les lacets. Je fus détournée de mon admiration de ma robe par un petit cri étouffé dans mon dos. Je me retournai juste à temps pour voir Rose échapper sa brosse à cheveux et s’exclamer :
- Oh, par Merlin, Allison! Ta robe est… éblouissante!
- Merci, dis-je en souriant. Mais la tienne l’est tout autant! Surtout quand c’est toi qui la porte!
Elle rougit légèrement, mais approuva du chef, ce qui me fit sourire à mon tour. Bientôt Teena et Malia nous rejoignirent pour savoir la raison pour laquelle Rose avait échappé sa brosse et toutes deux complimentèrent ma robe avec la bouche grande ouverte. Je les remerciai à leur tour avec un sourire fendu jusqu’aux oreilles. Il me tardait de l’enfiler.
Dès que mes amies retournèrent à leur préparatif je m’empressai de la mettre, sauf que je remarquai soudain un détail alarmant au moment de l’enfiler. Elle était beaucoup trop grande! Pourquoi ma mère avait-elle dit qu’elle serait à ma taille puisque apparemment ce n’était pas le cas?
- Euh… les filles? dis-je avec de l’inquiétude.
- Quoi?! S’exclama Rose, inquiète sans doute à cause de l’intonation de ma voix.
Elle déboula à l’endroit où je me trouvais avec la moitié de sa coiffure de faite et un truc de maquillage dans la main. J’ignorais pourquoi elle faisait les deux en même temps, mais je n’avais pas vraiment la tête à y réfléchir.
- Qu’y a-t-il? Demandèrent Teena et Malia en arrivant à leur tour.
- C’est ma robe…
- Quoi, ta robe? Elle est magnifique! M’interrompit Rose avant que j’aie pu continuer. Que lui reproches-tu?
- Elle est trop grande! M’exclamai-je en montant ma robe par le bustier en le tenant par les deux extrémités.
Je la remontai donc jusqu’au niveau de ma poitrine pour leur faire constater qu’elle était plus large que moi d’au moins quatre ou cinq centimètres. Elles eurent toutes trois une mine surprise et consternée.
- Mais ta mère avait dit qu’elle était à ta taille! Protesta Rose, horrifiée.
- Et que c’était pour ça que tu devais attendre au bal avant de la regarder! Ajouta Malia, sous le choc.
- Qu’est-ce que tu vas faire?! Renchérit Teena, presque paniquée.
- Aucune idée! Dis-je en sentant un poing glacé se refermer sur mon cœur.
La panique commençait à s’emparer de moi. Je n’avais pas le temps d’aller voir quelqu’un pour la faire mettre à ma taille! Et je ne pouvais pas non plus me trouver une nouvelle robe en moins d’une heure! Bon sang, qu’est-ce j’allais faire? Que Merlin me vienne en aide! Je dus prendre plusieurs grandes inspirations avant de finir par me calmer les nerfs. Mes amies me regardaient faire, interdites. Je finis par affirmer :
- Je vais la mettre. Si ma mère dit qu’elle est à ma taille, alors il doit y avoir quelque chose… qui fera qu’elle le sera. Peut-être qu’il me suffit de l’enfiler pour qu’elle devienne à ma taille.
Les filles hochèrent la tête avec une certaine appréhension en me voyant me diriger vers un coin pour mettre la robe. Je retirai rapidement mes vêtements de tous les jours et entrai dans la robe sans le moindre problème puisqu’elle était trop grande pour moi. Rien ne se passa. Je revins vers mes amies avec un visage qui reflétait ma panique intérieure.
- Peut-être qu’en serrant suffisamment le corset… tenta Rose, mais je voyais son incertitude.
- Je commence à perdre foi en ma mère soudainement, marmonnai-je en regardant tristement ma robe.
Alors que je commençais à me lamenter intérieurement quelque chose d’étrange se passa. On aurait dit qu’une brise avait secoué ma robe. Je manquai bondir vers l’arrière de la façon la plus idiote qui soit lorsque je remarquai que j’étais prise dans une sorte de mini tourbillon qui prenait de plus en plus de l’ampleur et secouait ma robe de plus en plus fort. Je serrai les dents à cause de l’inquiétude et de la peur qui m’étreignait, mais j’avais suffisamment de contrôle pour la dominer et ne pas agir de manière inconsidérée. Mes amies me dévisageaient de manière horrifiée, mais bientôt je ne les aperçu plus, prise dans le vortex.
- ALLI! Entendis-je Rose hurler.
J’aurais bien voulu lui répondre, mais j’étais trop concentrée sur ce qui était en train de se produire. La robe venait soudainement de se resserrer presque douloureusement au niveau de la taille, mais après une seconde la sensation fut plus acceptable. J’étais toujours prise au centre du vortex, mais au lieu de me sentir effrayée j’étais… émerveillée. La robe semblait soudainement prendre exactement ma taille, comme si elle avait été faite sur mesure pour moi! Une fois qu’elle fut parfaitement à ma taille le vortex diminua de plus en plus jusqu’à disparaître pour ainsi me dévoiler mes trois amies la bouche ouverte sur une exclamation silencieuse.
- Tu es sublime! M’assura ma meilleure amie en m’adressant un grand sourire.
- Ta mère est un génie! Renchérit Mal avec un air admirateur.
- Je suis d’accord! Affirmai-je en même temps que Teena ce qui nous fit rire.
Lorsque j’eus terminé de me regarder sous tous les angles je constatai que la magie avait aussi serré mon corset et l’avait attaché, ce qui était bien, car j’aurais été bien en peine de le faire par moi-même. Mes amies retournèrent rapidement à leur préparatif et je me surpris à aller fouiner dans les accessoires de maquillage de Malia, avec la permission de cette dernière bien sûr. Je réussis à trouver ce que je cherchais, soit du fard à paupière bleu-turquoise auquel j’ajoutai du noir pour faire une sorte de dégradé sur mes paupières qui rappellerait celui de ma robe. Je n’étais peut-être pas très douée avec un machin-chose de mascara, mais mettre du fard à paupière c’était un peu comme la peinture et j’étais plutôt douée en art, donc…
Dès que ce détail fut complété c’est à peine si je me reconnaissais dans le miroir. C’était d’ailleurs un peu la même chose pour mes amies lorsque je les regardais, car maintenant qu’elles avaient toutes enfilé leur robe le résultat était grandiose. Nous portions toutes les quatre une robe à bustier, mais chacune de nous avait un style différent. Celle de Rose s’arrêtait à la hauteur de ses genoux et possédait du noir, du jaune, de l’orange et du rouge. Lorsqu’elle se déplaçait on aurait presque dit des flammes, ce qui allait superbement avec sa chevelure rousse retenue en un chignon très chic. Pour Malia il s’agissait d’une robe longue rouge sang et moulante qui s’ouvrait le long de sa jambe gauche jusqu’à la mi-cuisse environ, peut-être un peu plus bas. Sur son côté droit il y avait une ouverture qui avait la forme d’un S grossier et large qui dévoilait sa peau mate et tout le tour de l’ouverture il y avait une bande pleins de petits diamants, tout comme pour le bord de son bustier. Le contraste entre sa peau et la couleur de sa peau était fantastique. Quant à Teena elle portait une robe d’un magnifique bleu royal qui avait la même longueur que celle de Rose. D’ailleurs tout comme pour celle de cette dernière elle était évasée. Par contre, la jupe de sa robe était un peu comme la mienne, soit elle possédait un tissu transparent, mais assez opaque tout de même, de couleur bleu royal, avec un dessous argenté qui rappelait avec succès le bustier sertie de faux diamants.
Nous portions toutes les quatre des talons hauts, c’était en particulier mes amies qui m’avaient obligé à en porter lorsque nous étions allées à Pré-au-Lard pour leur robe. Je ne regrettais pas encore mon choix, si on exceptait le fait que j’étais encore plus grande ainsi et que je n’avais pas besoin de ça pour l’être.
- Vous êtes magnifique les filles! leur assurai-je. Les gars n’en reviendront pas!
- Merci! Me dit Rose avec un sourire. Et en parlant de gars… Mon cousin va en tomber par terre. Tu es… je n’ai pas de mots. Je crois qu’il va y en avoir plusieurs à baver devant toi.
- C’est la même chose pour toi! rétorquai-je. Pour vous trois, affirmai-je ensuite.
- Merci, Alli! Me remercièrent Teena et Malia.
- Le banquet est à quelle heure déjà? S’enquit Mal, seule.
- Dix-huit heures, répondit ma meilleure amie. Soit dans trente minutes. On devrait peut-être commencer à y aller… car hors de question d’utiliser les passages secrets en étant habillées comme ça!
Nous hochâmes toutes les trois de la tête et on commença à se diriger vers la porte pour sortir de notre dortoir. En descendant les escaliers on entendit des exclamations enjoués purement masculines provenant d’en bas. J’ignorais ce qui se passait présentement, mais nous ne tarderions pas à le découvrir. Je demandai à Rose, alors que nous étions à quelques marches d’arriver dans la Salle Commune :
- Scorp devait te rejoindre à la porte de notre Salle Commune ou ailleurs?
- À la porte, affirma-t-elle. J’espère qu’il aimera ma robe, ajouta-t-elle avec un air légèrement pincé et inquiet.
- Bien sûr que oui! Nous exclamâmes les trois filles en même temps.
Cela sembla la rassurer et alors que je tournais, en suivant les marches, pour descendre dans la Salle Commune je me souvins d’un détail crucial.
- Oh, merde! Lâchai-je brusquement.
- Quoi? Demanda ma meilleure amie qui était juste derrière moi.
- J’ai oublié quelque chose en haut, je reviens tout de suite, répondis-je. Tu peux aller rejoindre Scorp et m’attendre avec lui! Ajoutai-je.
- Et manquer l’air que va avoir Albus en te voyant? Jamais de la vie! S’exclama-t-elle. Je vais peut-être plutôt faire entrer Scorp, ici. Ce ne serait pas la première fois!
Ce qu’elle insinuait par-là, c’est que dans certaine occasion, des fêtes en particulier, nous avions le droit d’inviter des membres d’autres Maisons dans notre Salle Commune. C’était la même chose avec toutes les autres Maisons, même si ça arrivait un peu moins fréquemment chez les Serpentards. Je ne pus m’empêcher de lever les yeux au ciel à sa remarque concernant son cousin, mais je ne pus m’y attarder davantage.
Je devais impérativement aller chercher mon sac à main, celui que ma mère m’avait offert. C’était mon petit kit de prévention de vision. Du moins celle où je pouvais intervenir… J’y conservais ma Carte des Marcheurs d’Ombres, mon Ancre, ainsi que quelques livres, des collations qui se conservaient bien et des vêtements de rechanges, y compris une tenue de Poudlard et des vêtements moldus. J’avais encore pleins d’autres choses que j’y ajoutais au fur et à mesure que j’y pensais, mais dans l’ensemble c’était ce à quoi se résumait le contenu de mon sac à main. Ah, et sans oublier un peu d’argent de sorcier et moldu! On ne savait jamais…
Dès que je l’eu en main je passai la petite chaînette d’argent sur mon épaule pour m’éviter de toujours le tenir à la main. Instinctivement en venant pour m’en aller je m’arrêtai et m’accroupi avant de redresser ma robe pour dévoiler mes pieds. Ma baguette était toujours fermement attachée à mes chaussures. Rassurée je repris le chemin de la Salle Commune.
Dès que je sortis de l’angle des escaliers je fus accueilli par un sifflement admirateur. Juste après James dit :
- Eh ben, dis donc, Allison! C’est tout un changement!
- Merci du compliment, le remerciai-je en faisant la révérence grossièrement et de façon totalement volontaire.
Il se courba à son tour en souriant. Je me tournai alors vers son frère qui se tenait juste à côté de lui et qui semblait… figé. Le regard de l’aîné Potter se tourna vers son cadet et son sourire s’élargit. Il se retourna vers moi et m’adressa un clin d’œil, que je ne remarquai qu’à peine. C’est aussi à peine si je vis ce même grand sourire sur le visage de Scorp et le petit rire de Rose. J’étais entièrement concentrée sur Albus. Le complet qu’il portait était aussi noir que la nuit avec une chemise blanche et un genre de nœud papillon à son cou. On aurait pratiquement dit que son costume était fait sur mesure pour lui, un peu comme pour ma robe. Ses yeux verts magnifiques ne me lâchaient pas d’un iota et je pouvais presque le voir m’évaluer. Pour la première fois il semblait avoir oublié de renfiler le masque de la simple amitié et me regardait de la manière que tout le monde m’avait décrite. Sans trop le vouloir nos regards s’arrimèrent l’un à l’autre et on ne pouvait plus se quitter des yeux. Au bout d’une minute j’en fus embarrassée, alors je toussotai légèrement avant de regarder ailleurs. Mais mes joues étaient légèrement surchauffées, ce qui me laissa supposer qu’elles étaient rouges. Albus ne valait guère mieux puisqu’il avait rougi aussi. Et à voir l’air satisfait de ceux qui nous entouraient… je compris que notre petit accrochage visuel ne leur avait pas échappé.
- On y va? Lançai-je pour rompre le silence qui était plus qu’embarrassant.
- Bien sûr, Allison, susurra James en se retenant à grande peine d’éclater de rire.
En passant devant lui je lui frappai l’épaule du poing pour lui retirer son sourire, mais cela ne fit que l’agrandir davantage à mon grand désespoir. Je sortis donc comme si je n’avais rien fait aux côtés de mes amis. Teena et Malia étaient déjà parties par contre, car elles devaient rejoindre leur cavalier à la Grande Salle.
En chemin vers cette dernière je triturais d’un air distrait mon collier qui était mon seul accessoire en tant que bijou, malgré qu’il n’aille pas spécialement avec ma robe. J’essayais de ne pas trop penser à Al, histoire de ne pas me dire qu’il était juste à côté de moi et aussi pour éviter de le regarder. Je ne voulais pas que ça arrive à nouveau. Ou tout au moins, pas devant un public. J’étais très concentrée à penser à tout ça, ainsi que de manière indirecte à mes parents et leur rencontre en ce lieu (en partie à cause du fait que je me passais le médaillon entre les doigts…) lorsqu’un terrifiant frisson me parcourut tout le corps. Oh, non, non, non…! Pas ici! Pas maintenant!
Je me concentrai de toutes mes forces, comme je l’avais appris avec le professeur Trelawney, pour éloigner la vision, mais rien n’y fit. Je compris alors d’instinct de quel genre de visions il était question.
- Il faut… que je m’en aille! Dis-je avec empressement en faisant demi-tour.
Je devais trouver rapidement un coin ou si je réapparaissais quelque part ça ne paraîtrait pas immédiatement…
- Alli, qu’est-ce que tu fais?! Le banquet commence bientôt! S’exclama Rose.
- PDV! Répondis-je en criant, car je me trouvais plus loin.
Je ne reçus aucune autre réponse, alors ils devaient tous avoir compris. C’était un code que j’avais convenu avec ceux qui était au courant de mes visions. PDV signifiant Problèmes De Visions. Je retenais autant que possible ma vision pour me donner le temps d’atteindre une cachette acceptable. Ce qui voulait donc dire que j’étais plus concentrée sur ma guerre intérieure que sur le monde extérieur. Alors lorsque quelqu’un me tapa sur l’épaule avec sa main je manquai : 1- De mourir de frayeur. 2- De perdre toute concentration et de me faire emporter au mauvais moment par la vision.
- Alli, je ne te laisserai pas, dit Albus en me prenant par le bras.
- Al, ce n’est pas une vision comme les autres! M’exclamai-je avec colère. Si tu restes, tu risques de te retrouver entraîner avec moi dans ma vision! Je ne peux pas me permettre ça!
- Eh bien, tu n’auras pas le choix, car je viens avec toi! J’ai bien l’intention d’être là pour toi… histoire de compenser le fait que je n’étais pas là au début de l’année! Répliqua-t-il avec une colère semblable.
Il semblait si déterminé que je n’eus pas la force, ni l’envie étrangement, de le faire rebrousser chemin. Un peu de compagnie ne me ferait pas de mal, un peu de soutien non plus…
- D’accord, marmonnai-je. Mais tu devras m’écouter. M’obéir. J’ai plus de connaissances que toi pour ce genre de… choses.
Il hocha la tête et me suivit, toujours en me tenant par le bras et ce dernier fourmillait légèrement à son contact. Comment est-ce que tout avait pu changer à ce point en si peu de temps? Je n’arrivais pas à le comprendre. N’avais-je pas dit que je ne devais plus être dans une relation amoureuse avec quiconque? Sauf que ce qui m’avait amené à cette conclusion c’était à cause du fait que l’an passé je ne contrôlais pas mes visions et que Liam ne comprenait pas, ni n’acceptait totalement cette partie de moi. Or, ici je contrôlais beaucoup plus mes visions et Albus… Albus était l’un de ceux qui me comprenait le plus. D’ailleurs il m’avait déjà permis de repousser une vision. Il m’acceptait telle que j’étais. Étais-je sur le point de succomber? C’était probable, en effet. Et un petit quelque chose me disait que ça faisait déjà un bon moment que ça couvait…
Au bout de quelques instants Albus me demanda :
- Au fait, on va où comme ça?
- Dans… un… placard… à… balais, répondis-je à bout de souffle et avec de la sueur sur le front.
La vision voulait m’emmener et vite. J’avais pratiquement plus de force pour la retenir. Je me mis alors à courir en maudissant mes talons hauts qui ralentissaient la démarche. Al n’eut aucun mal à maintenir mon allure légèrement boitillante.
Dès que j’aperçus le premier placard à balai je me précipitai à l’intérieur en entraînant Albus derrière moi. C’était l’un des plus exigus du château, mais je n’avais pas la force pour tenir plus longtemps. À peine la porte se refermait-elle dans notre dos que je relâchai mon contrôle sur la vision et dans l’espoir futile de m’agripper à quelque chose je saisis la main d’Albus, celle qui ne me tenait pas le bras, de toutes mes forces. Il en fit autant lorsque la vision nous happa et que l’on fut entraîné dans une sorte de tourbillons de souvenirs du passé, d’évènements futurs et présent, ainsi que de tout ce qui faisait de cet endroit le Temps.
On atterrit brutalement au même endroit où nous étions dans notre temps présent et à cause de l’endroit exigu on s’enfargea l’un sur l’autre. Je me retrouvai stupidement à foncer dans le mur avec mon dos, tandis qu’Al perdait l’équilibre et à cause de ma main qui serrait toujours la sienne se retrouva à… me tomber dessus. Il réussit juste à temps à relâcher mon bras qu’il tenait toujours pour interrompre sa chute en plaçant sa main contre le mur. Par contre il se retrouva ainsi à quelques centimètres seulement de mon visage. Nos yeux se rencontrèrent à nouveau et je m’y serais sans doute perdu encore si la sensation de son souffle sur mon visage n’avait attiré mon regard plus bas. Vers ses lèvres. Je suppose qu’il se produisit le même phénomène pour lui, car je pouvais sentir la brûlure de son regard sur mes lèvres à moi.
On resta au moins trente secondes sans bouger et je crus l’espace d’un instant qu’il rapprochait encore son visage du mien pour m’embrasser, d’ailleurs je fis un infime mouvement dans sa direction, sauf qu’il sursauta en entendant des bruits dans le corridor et il recula d’un bond en disant :
- Merde, désolé! J’ai manqué mettre les pieds sur ta robe…
- Aucun problème, affirmai-je en espérant ne pas avoir rougi.
Alors que j’allais ajouter quelque chose j’entendis les pas s’approcher par ici et je sentis l’adrénaline se diffuser à la vitesse de la lumière dans mes veines. Je me dépêchai de m’accroupir par terre, relevai légèrement ma robe et attrapai ma baguette. Je lançai alors le mot qui ferait que quel que soit les personnes que nous devions rencontrer durant cette vision elles ne prêteraient pas attention à nos visages. Grand bien m’en pris, car tout juste après que j’aie caché ma baguette dans mon dos la porte du placard à balais s’ouvrit sur Rusard.
- Qu’est-ce que vous faites là, tous les deux! S’énerva-t-il avec colère. Ça va bientôt commencer! Aller, ouste, du vent!
Il nous força à sortir en nous donnant tirant par les bras violemment et juste avant qu’il nous pousse du côté du couloir qui menait à la Grande Salle j’eus le temps d’apercevoir un chat. Qui s’enfuit bien évidemment à ma vue. Sauf que le point à comprendre c’était que je n’avais pas reconnu précisément le chat. Mais j’avais une petite idée de son identité.
Une fois que l’on fut un peu plus loin, Albus me demanda :
- Tu crois que c’était une fausse alarme, ta vision? Rusard n’a pas semblé dérangé par notre tenue…
- Je crois qu’on est bel et bien dans une vision, Al, avouai-je. Une du passé. Rusard était accompagné de Miss Teigne, ajoutai-je. Et je crois savoir précisément à quelle époque nous sommes, conclus-je avec un air pincé.
- Et on est où? Demanda-t-il en fronçant un sourcil.
- En plein durant l’année du Tournoi des Trois Sorciers. Pendant le bal de Noël. Je ne sais pas pourquoi nous sommes ici, mais… je compte bien le découvrir.
Il sembla prendre une minute pour y réfléchir. Pour comprendre tout ce que cela impliquait et soudain il dit :
- Attends… Tu veux dire que mon père, du moins celui qui va le devenir, est ici? Avec l’apparence qu’il avait à quatorze ans?
- Ouais, affirmai-je. Tout comme il y aussi ma mère et mon père.
- Mais tes parents ne pouvaient pas aller au bal, non? Ce n’était pas que pour les quatrièmes années et plus?
- En effet. Alors, j’ai peu de chance de les voir là. Contrairement à toi. Sauf que j’ai bien l’impression qu’il faut aller au bal.
Albus hocha la tête et je lui dis en souriant :
- Au moins on est habillé pour l’occasion et on n’est plus âgé que des quatrièmes années.
- C’est vrai, admit-il en souriant à son tour.
- Et en plus ton père ne risque pas de nous voir sur la Carte du Maraudeur puisqu’il est au bal.
- Tu crois qu’il en serait capable? S’étonna-t-il.
- Absolument! Car techniquement nous appartenons désormais à cette époque. Bon, on ferait mieux de se dépêcher avant que Rusard ne vienne voir si on ne traînerait pas par ici, dis-je en jetant des coups d’œil nerveux autour de moi. Juste pour savoir… Tu as ta baguette avec toi?
- Bien sûr, assura-t-il. J’ai l’habitude de toujours l’amener avec moi où que j’aille. Au fait, c’est quoi le sort que tu nous as jetés tout à l’heure?
- Il détourna l’attention des personnes que nous croiserons de nos visages. Par contre ça ne fonctionne que si nous faisons face au personne en question, alors il est fort possible que tu te fasses prendre pour ton père… répondis-je.
- Mais je suis plus grand que lui! Présentement il n’a que quatorze ans. J’ai un an de plus que lui! Et même à quatorze mon père affirme que j’étais plus grand que lui à cet âge.
- Ouais, et bien on verra ce qui va se passer, mais là c’est l’heure d’y aller.
Juste avant de continuer je rangeai ma baguette dans sa cachette. On se dépêcha donc de se rendre à Grande Salle. J’ignorais quelle heure précisément il était, mais je me doutais qu’il devait être aux alentours de vingt heures puisque si je me souvenais bien le bal du Tournoi des Trois Sorciers commençait à cette heure-là. Nous arrivions tout juste à la Grande Salle lorsque des éclats de voix me figèrent surplace. Ainsi qu’Al, d’ailleurs.
- Marianne, qu’est-ce que tu fous? Tu vas nous faire mettre en retenue! S’exclama un garçon qui ne devait pas être âgé de plus de treize ans.
- Ce n’est pas toi qui disait qui adorait faire des coups? Alors je ne vois pas ce qui est différent entre ça et jeter un coup d’œil dans le bureau d’un professeur… marmonna la voix d’une fille qui semblait du même âge et exaspéré.
J’attrapai mon ami par le bras et l’entrainai dans un coin où l’on passerait inaperçu, car les voix se dirigeaient par ici. Et ils s’agissaient de mes parents.
- Peut-être, admit mon père. Sauf que tu parles d’aller fouiller le bureau de Maugrey! Il va l’apprendre c’est sûr, il devine toujours tout!
- Ça vaut la peine d’essayer, car moi je ne trouve pas normal que le professeur de Défense Contre Les Forces Du Mal fouille dans le bureau du professeur de Potions en ayant l’air d’un criminel qui pourrait être surprise à tout moment! Argua ma mère.
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

En tout cas je savais de qui je tenais mon caractère et l’art de toujours avoir les bons arguments! Ou en tout cas dans la majorité des cas… C’est alors que mes parents passèrent devant nous sans nous voir. Je détaillai avec avidité mon père. Il avait les mêmes yeux bleus que moi, mais avec une tignasse brune foncée. Ma mère se ressemblait beaucoup malgré qu’elle soit plus jeune, beaucoup plus jeune dans la version qui passait devant moi.
- Merde! Rusard approche! Ronchonna-t-elle. Cachons-nous! Ajouta-t-elle en attrapant mon père brusquement par le bras pour le cacher dans un coin.
Je ne pris pas totalement conscience de ce qu’elle dit sur le coup, mais je fus rapidement remise à l’ordre lorsque Rusard s’exclama :
- Encore vous! J’ai dit d’aller dans la Grande Salle! Allez, ouste!
Il nous poussa vers les portes, les ouvrit et nous jeta à l’intérieur. Juste avant que les portes se referment je crus entendre un chuchotement :
- Vite, partons pendant que Rusard est occupé avec ces élèves qui vont au bal!
C’était mon père. Je n’avais que le goût de rouvrir ces portes et les suivre pour continuer à en apprendre sur eux. Sur lui. Sur leur histoire… Mais je ne pouvais pas.
Au moins notre entrée dans la salle passa inaperçu et nous n’étions même pas en retard. On se glissa alors entre les élèves pour atteindre les premiers rangs et ainsi pouvoir avoir une bonne vue sur ce qui se passerait. C’est ainsi qu’on assista à l’entrée des champions et de leur cavalier/cavalière. Je sentis Al trembler légèrement en voyant son père et je lui pris la main naturellement avant de la serrer fortement dans la mienne. J’avais presque l’impression de revenir quatre ans en arrière lors de notre première année où je lui avais pris la main de cette manière à notre première entrée dans la Grande Salle.
Les champions débutèrent alors la danse et je dus me retenir pour ne pas rire en voyant que le père d’Al ne semblait pas être un très bon danseur. Je lui chuchotai alors à l’oreille pour éviter que les autres nous entendent :
- Ton père n’était pas un très bon danseur, hein?
Il sourit et bientôt ce fut le tour à tout le monde, alors il attrapa ma main et posa sa deuxième sur ma taille. Je pris moi aussi position malgré la sensation de picotement qui me provenait des endroits où ses mains étaient. En tout cas il était clair qu’il était meilleur danseur que son père.
- Tu es meilleur que lui, affirmai-je d’ailleurs à haute voix.
- Merci, dit-il avec un sourire. Regarde par-là, c’est mon onc… Je veux dire c’est Ron. Je peux te dire que s’il s’amuse encore à m’asticoter à Noël je vais lui dire qu’il était vraiment sympa à voir dans son complet lors du bal du Tournoi.
- Il va avoir envie de te tuer. Et après il va se demander comment tu es au courant, supposai-je.
- Peut-être, mais sa réaction va valoir le coup.
- Alors, attends-moi avant de le lui dire, je veux être là pour voir ça!
On continua à danser encore un moment dans le silence en regardant tout autour de nous. Je cherchais toujours la raison pour laquelle je me trouvais ici. Qu’Al soit là ou non, ne changeait pas grand-chose à la raison pour laquelle la vision m’avait amené ici. Il y avait probablement quelque chose… Mais quoi?
- Tu as trouvé la raison pour laquelle on est ici? s’enquit Albus à voix très basse.
- Non, pas encore… admis-je en crispant les lèvres.
- Je ne sais pas pour toi, mais je commence à avoir faim.
- Tu n’es pas le seul, affirmai-je en sentant mon ventre gargouiller.
Je lui fis un petit sourire auquel il répondit aussitôt et on continu à danser. Du moins jusqu’à temps qu’arrivent les Bizarr’ Sisters. Là on s’arrangea pour sortir de la cohue générer par la danse sautillante des gens alentours. On alla s’installer dans un coin et on observa aux alentours. Je remarquai alors un vieux monsieur avec une longue barbe blanche et des lunettes en demi-lune. Je me sentis frissonner et je murmurai :
- Est-ce que tu crois que c’est… Dumbledore?
Je pointai la direction du doigt et au moment où Albus allait me répondre une voix dans notre dos me figea sur place.
- Bien sûr que oui, idiote! Tu étais où pour ne pas savoir ça? S’exclama-t-elle avec, je le soupçonnais, un sourire froid. Potter, tu devrais lui dire!
Je me retournai en même temps que mon ami et on tomba face à face avec un jeune Mr Malefoy. On se figea tous les deux avant qu’Al dise :
- Tu m’as confondu avec quelqu’un, peut-être?
Malefoy s’apprêtait à rétorquer quelque chose lorsque l’un de ses sous-fifres dise :
- Viens Drago, on ferait mieux d’y aller! Dumbledore arrive!
- On se reverra! Lança jeune Mr Malefoy en nous dardant un regard mauvais.
- Quand tu veux! Dis-je avec un sourire carnassier.
Sourire qu’il ne se souviendrait pas. Et j’espérais qu’il ne se souviendrait pas de nous avoir entendus dans sa jeunesse. Sauf que là nous avions plus urgent à régler que ce petit détail technique. Le professeur Dumbledore se dirigeait effectivement par ici et nous dévisageait beaucoup trop attentivement pour que je puisse croire que mon sortilège fonctionnait sur lui.
- Al je crois qu’on a des ennuis, murmurai-je en désignant Dumbledore.
- Oh, tu crois? Lâcha sarcastiquement mon ami. Tu as une idée pour éviter les problèmes?
- Pas vraiment, toi? avouai-je en me tordant les mains.
- Pas vraiment, répondit-il en répétant ce que j’avais dit.
- Alors autant rester ici et savoir ce qu’il veut… soupirai-je.
À mesure que le directeur se rapprochait je sentais une sueur froide se répandre dans mon dos. Albus ne semblait pas être en meilleur position que moi, car il avait la main crispée sur son genou. Je déglutis difficilement en voyant Dumbledore s’arrêter juste devant nous. Maintenant il fallait jouer la comédie…
- Bonsoir, professeur Dumbledore. Est-ce qu’on peut faire quelque chose pour vous? M’enquis-je en souriant.
- Je ne sais pas, petite, dit-il. Commencez donc par ne pas faire comme si on se connaissait, ajouta-t-il en arquant un sourcil désapprobateur. Maintenant vous allez gentiment me suivre jusqu’à mon bureau. Nous avons à discuter, car je sais que vous ne venez pas de cette époque-ci.
- Mais comm… tenta de dire mon ami, mais il fut coupé par le professeur.
- Pas ici, mon garçon. Allez suivez-moi…
On se jeta un coup d’œil pour se concerter. Que devions-nous faire? Essayer de fuir ne serait pas une très bonne idée… Je haussai les épaules et me levai pour suivre le professeur Dumbledore, Albus à ma suite.
Durant toute la durée de notre parcours menant au bureau du directeur je réfléchissais sur le comment il avait réussi à percer mon sortilège. S’était-il désinstallé par lui-même? Et comment avait-il su que l’on ne venait pas de son époque? De l’époque présente. Et comment est-ce que j’allais faire pour partir d’ici, si j’ignorais encore en quoi notre visite était nécessaire. Nous devions forcément accomplir quelque chose, mais quoi. Et avec qui? Mes parents ou le père d’Al? Tellement de questions et si peu de réponses… C’était à en devenir fou.
Lorsqu’enfin on fut dans le bureau du directeur Al et moi on s’arrêta au milieu de la pièce. Je dis sur un ton que j’espérais neutre :
- Pourquoi voulez-vous nous parler, professeur?
Je pouvais voir mon ami détailler avec curiosité et attention le vieil homme devant nous. C’était normal qu’il s’intéresse à lui, après tout son prénom lui venait de cet homme. J’aurais bien voulu en apprendre davantage, mais il valait mieux que je me concentre sur ma mission… à moins que ce fût ça ma mission? Est-ce que c’était seulement possible? J’avais un doute. Un sérieux doute.
- Je vais répondre à votre question par une autre. Pourquoi êtes-vous venus dans notre époque? Et par quel moyen? Les Retourneurs de Temps sont durs à maîtriser lorsqu’il faut remonter plusieurs années. De quelle époque provenez-vous?
Je croisai les bras avec une légère colère. Je n’avais pas de temps à perdre avec un interrogatoire, alors autant l’expédier aussi vite que possible.
- J’aimerais bien savoir pourquoi nous sommes ici, professeur. Croyez-moi. Sauf que je ne choisis pas le moment, ni l’endroit d’une vision, mais c’est le moment et l’endroit qui me choisit. Si vous pouviez nous dire pourquoi on est là, je vous en serais très reconnaissante… Quant à notre époque… Nous venons de 2021.
Le professeur Dumbledore eut un air profondément surpris. Il m’examina une bonne minute en détail dans un silence des plus complets, ce qui me rendit mal à l’aise. Étrangement je sentis une tension émaner de mon ami.
- Vous voulez dire… commença Dumbledore avant de s’interrompre pour toussoter. Vous voulez dire que vous possèderiez un don de Voyance, petite?
- Appelez-moi A… tentai-je de dire, mais il me coupa.
- Ne me dîtes pas votre nom, tous les deux. Ou du moins pas votre vrai. Car j’ai déjà une petite idée de votre identité à tous les deux… ajouta-t-il en jetant un regard plus insistant sur Albus.
C’est vrai, j’avais oublié ce détail! Dumbledore réussissait à voir à travers mon sortilège, ce qui voulait dire qu’il voyait Al pour ce qu’il était. Et mis à part les lunettes, ils se ressemblaient comme des gouttes d’eau tous les deux. Bon, des noms de code, vite! Est-ce que je donnais nos pseudos de nos Cartes? Ce serait moins compliqué ainsi…
- Bien, alors… Vous pouvez m’appeler Icyeyes. Ou simplement Icy, à vous de voir, dis-je en le sondant du regard.
- Votre regard, n’est pas si glacé que cela, me fit remarquer le professeur.
- Celui-ci non, admis-je. Mais ne me forcez pas à vous montrer l’autre.
Cette réponse avait plus d’une possibilité. Je pouvais aussi bien parler de ma forme d’Animagus que du fait que mon regard devenait plus glacé si je me mettais en colère. Les deux scénarios étaient véridiques. Sauf qu’en voyant un sourire malicieux apparaître sur son visage buriné je le soupçonnais d’en avoir plus compris que je le voulais.
- Et vous, mon garçon, comment dois-je vous appeler? S’enquit-il néanmoins.
Albus m’interrogea du regard et je haussai les épaules. Alors il dit :
- Vous pouvez m’appeler… Cruelfangs. Ou simplement Fangs.
- Très bien, je ne vous demanderai pas d’où vous provient ces étranges surnoms, Icy et Fangs.
- C’est une excellente idée, affirmai-je avec un sourire. Et pour répondre à votre question de tout à l’heure… c’est le cas, je possède le don de Voyance à son plus haut niveau.
- Celui permettant de voyager dans le Temps… C’est un don très spécial et dangereux, Miss Icy. Et très rare.
- J’en ai conscience… soupirai-je en regardant le plancher.
- Savez-vous que c’est des gens comme vous qui ont permis l’apparition des premiers Retourneurs de Temps?
- Je l’ignorais, admis-je.
Il m’expliqua leur histoire et je l’écoutai attentivement, mais au bout d’un moment je dis avec un peu d’impatience :
- Sauf votre respect, professeur, je n’ai pas le temps. Il faut que je sache pourquoi je suis ici. Et vite. Car je ne peux pas rester indéfiniment.
- Très bien, Miss Icy. Je vous laisse partir Mr Fangs et vous. Toutefois, faites bien attention. Mais j’ai une dernière question pour vous… Quel âge avez-vous?
J’avais la très nette impression qu’il se doutait de ma réponse. Mais je la lui offris néanmoins :
- J’ai seize ans, professeur.
- C’est bien ce qu’il me semblait, affirma-t-il. Bonne chance à vous deux.
- Ce fut un honneur de vous rencontrer, professeur, avança mon ami et je lui donnai un coup de coude dans les côtes.
Le professeur Dumbledore sourit, sans doute avait-il vu ma réaction. Il ajouta :
- L’honneur me revient à moi. Ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre des gens du futur. Sur ce, j’ai bien l’impression que nous nous reverrons.
À peine avait-il terminé de dire ces mots qu’il se détourna de nous pour analyser des papiers sur son bureau. J’entrainai alors Albus par le bras pour l’interrompre dans sa contemplation de Dumbledore. Il avait manqué faire une immense erreur, heureusement que le professeur n’en avait pas été trop choqué.
Dès que nous fûmes à l’extérieur du bureau je dis :
- Fais plus attention la prochaine fois, Al! Un peu plus et tu lui disais tu-sais-quoi!
- Désolé, marmonna-t-il, piteux. Mais c’était si inattendu de le voir et de lui parler que… je n’ai pas pu m’en empêcher.
- Je sais, c’est pour ça que je ne t’en veux pas. Seulement il faut très attention à ce que l’on dit.
Il hocha du chef et me suivit sans prononcer un mot. Ou du moins pendant une minute, car il me demanda exactement après ce délai :
- Où va-t-on?
- Le bureau du professeur Maugrey. Nous savons tous les deux qui il est réellement.
- Et qu’est-ce qu’on va y faire? S’enquit-il en arquant un sourcil.
- Espionner ou enquêter. Tout dépendra si on tombe sur quelqu’un ou non.
- Tu veux voir tes parents, c’est ça? Comprit-il avec un regard empli de compréhension.
- Oui et non. J’ai seulement le pressentiment que ma vision est liée à eux. Car je pensais justement à eux avant que le signal d’avertissement me parvienne.
- Ah, très bien. Après on fera quoi?
- Aucune idée.
- Le bal se termine à minuit. Il faudra avoir terminé à ce moment-là, car mon père…
- Je sais, affirmai-je. Si on n’a toujours rien découvert… on ira dans la Salle sur Demande.
Il acquiesça en silence et on se dépêcha d’atteindre le bureau des professeurs de Défense Contre Les Forces Du Mal. J’avais mal aux pieds à cause de mes talons parcourir le château de long en large avec ce type de chaussure était complètement stupide.
- Je hais les talons hauts! Marmonnai-je entre mes dents alors que nous arrivions tout juste à l’endroit que nous désirions atteindre.
Albus eut un sourire en coin qui me semblait beaucoup trop moqueur à mon goût. Je lui frappai alors le bras pour lui retirer ce sourire, mais comme pour son frère aîné il ne fit que s’élargir. Je poussai un soupir exaspéré et je m’arrêtai. Je retirai alors mes talons, pour continuer nus pieds et je glissai les chaussures dans mon sac à main. Il ne faudrait pas que j’oublie de les remettre pour mon bal à moi. Si j’avais toujours envie d’y aller…
Le sol froid sous mes pieds nus n’était peut-être pas ce qu’il y avait de plus agréable, mais sur l’instant cela soulageait mes pieds endoloris. On avança alors à pas de loup jusqu’au bureau et on tendit l’oreille. Des bruits de feuille que l’on retournait nous parvinrent et je m’approchai davantage pour essayer de mieux entendre. Je chuchotai alors tout bas à Al :
- Est-ce que tu pourrais prendre la Carte des Marcheurs d’Ombres qu’il y a dans mon sac à main?
Sur ces mots je le lui tendis. Il le prit sans un bruit, l’ouvrit et réussi à en sortir la Carte. Je n’eus pas besoin de préciser ce que je voulais qu’il fasse avec. Il sortit sa baguette et posa son extrémité sur le parchemin vierge en murmurant :
- Je jure solennellement de parcourir les ombres pour le meilleur ou pour le pire!
La Carte s’anima alors et il commença à surveiller les alentours. Il me chuchota :
- C’est tes parents qui sont à l’intérieur.
Je m’en doutais, mais c’était bien d’avoir la confirmation. Je me concentrai alors sur ce qui se passait à l’intérieur. Je réussi ainsi à les entendre échanger :
- Charles… Je crois que j’ai trouvé quelque chose, murmura ma mère.
- Quoi?! S’exclama mon père à voix basse.
- C’est la recette du polynectar! Et il y a tous les ingrédients avec.
- Le professeur Maugrey prépare du polynectar? Pour quoi faire?
- C’est ce qu’il reste à comprendre! S’enthousiasma ma mère.
J’entendis un peu plus de va-et-vient dans le bureau et soudain ma mère s’exclama :
- Par Merlin! Je viens de faire le calcul et… Je crois qu’il y a assez d’ingrédients ici pour… au moins deux mois! Bon, peut-être moins, mais…
- Qu’est-ce que tu crois que ça veut dire, Mari?
- Aucune idée, affirma cette dernière et je la soupçonnais d’avoir une moue dépitée sur le visage.
J’étais si concentrée que je manquai me déclarer lorsqu’Albus me tapa l’épaule et chuchota :
- Maugrey vient par ici, il faut partir!
Je hochai de la tête et m’empressai de le suivre tandis qu’il m’entrainait dans la direction opposée à celle du professeur. Sauf que soudain je pilai net.
- Al, mes parents sont toujours dans le bureau! Ils vont se faire attraper!
- Merde! S’exclama-t-il. Qu’est-ce qu’on peut faire? Maugrey est presque rendu…
- Je sais ce qu’il faut faire, mais toi… tu ne peux pas venir.
- Mais, enfin pourquoi!
- Pas le temps de discuter! Va-t’en à la Salle sur Demande je t’y rejoins bientôt! Promis! Je vais faire très attention.
- Alli…
- Albus!
Il ronchonna un peu, mais il accepta néanmoins. La raison pour laquelle il ne pouvait pas venir c’était à cause de l’œil magique de Maugrey. Je n’étais pas certaine qu’il pouvait percer le sortilège, mais je préférais ne prendre aucun risque. Et comme Al ressemblait beaucoup trop à son père… On aurait risqué d’être découvert.
Je m’élançai alors dans la direction d’où devait arriver le professeur et en passant devant le bureau je criai aussi fort que possible, car je voyais Maugrey au loin :
- Professeur Maugrey! Attendez-moi, je vous prie!
J’entendis des hoquets de stupeur dans le bureau derrière moi et je compris que mon cri les avait bel et bien prévenus. Je me mis alors à courir en direction de Maugrey qui s’était interrompu dans son parcours.
Une fois que je l’eus rejoins il me demanda :
- Que me voulez-vous, Miss?
- Je… Je voulais savoir… Comment fonctionne votre œil magique? Dis-je rapidement en effectuant un petit tour qui le força à se mettre dos à son bureau.
Je pus ainsi apercevoir deux petites silhouettes se faufiler à l’extérieur en courant. Bien, ils étaient sains et saufs. Je me retins de pousser un soupir devant le professeur qui me dévisageait avec suspicion.
- Pourquoi voulez-vous savoir ça?
- Je trouvais ça intéressant, affirmai-je et c’était vraiment le cas. Mais je comprendrais si vous ne voulez pas en parler.
- Très bien, car c’est une question très impolie.
Je dus m’empêcher de toutes mes forces pour ne pas lever les yeux au ciel. Et je retins difficilement un frisson de peur lorsqu’il m’analysa. Il semblait comprendre que quelque chose clochait avec mon visage. Je déglutis et je dis :
- J’ai quelque chose à vous montrer, professeur. Et si on allait dans votre bureau?
Je n’attendis pas sa réponse et je me déplaçai rapidement dans cette direction. Dès que j’y fus je pénétrai à l’intérieur avant lui et m’empressai de saisir ma baguette et de la cacher dans mon dos avant qu’il n’entre.
- Quel est votre nom, petite? Votre visage ne me dit rien…
Je restai figé pendant une seconde avant de me ressaisir.
- Je m’appelle… commençai-je, mais ma légère hésitation m’avait été fatale, car il me coupa.
- Vous n’êtes ni une élève de cette école, ni une de celles des autres.
Il vint pour lever sa baguette pour me jeter un sortilège, mais je fus plus rapide que lui et je l’interrompis en le contredisant :
- Je suis une élève de Poudlard, professeur.
Sur ces mots, et malgré son visage décontenancé je lançai :
- Oubliettes!
Maugrey fut immédiatement frappé par le sortilège et je fis en sorte qu’il ne se souvienne pas de moi. Par la suite je m’empressai de sortir du bureau en courant. Pour mieux tomber face à face avec Rusard. Il cracha alors :
- Encore vous! Mais vous n’apprendrez donc pas?!
Sur ce, il me saisit par le bras sans ménagement et me traina avec lui. Je me débattis comme je pus, mais pour un homme de son âge il avait une sacrée poigne. À première vue j’allais certainement avoir des bleus…
Avec mauvaise humeur il m’emmena jusqu’à son bureau où il me fit m’asseoir sans ménagement sur une chaise. Je lui lançai un regard noir qu’il me renvoya aussitôt et il dit :
- Quelle Maison?
- Gryffondor, répondis-je.
Minuit n’était même pas encore passé et il voulait me punir de trainer dans les couloirs? J’aurais pu aussi bien être en train de me diriger à ma Salle Commune! Décidément le concierge n’avait aucun discernement… Je me mis à taper du pied furieusement et il dit :
- Le professeur McGonagall s’occupera de vous, dans ce cas!
Il me saisit de nouveau par le bras et me traina de force jusqu’à la Grande Salle où apparemment se trouvait toujours la directrice de ma Maison. Ou plutôt de mon école. J’avais eu un léger sursaut lorsqu’il avait mentionné McGonagall, car je m’attendais à quelqu’un d’autre. Au professeur Londubat, en bref. Notre entrée dans la Grande Salle attira tous les regards et je me surpris à rougir d’un air gêné. Rusard n’en fit aucun cas et m’entraina encore plus fermement jusqu’au professeur McGonagall.
Celle-ci en nous voyant arriver nous dévisagea sans comprendre. C’était logique puisqu’elle ne pouvait pas clairement voir mon visage et même sans cela elle ne m’aurait pas reconnu.
- Que se passe-t-il Monsieur Rusard?
- Cette fille appartient à votre Maison, professeur. Et elle traînait dans les couloirs, loin de la Salle Commune des Gryffondor.
- Très bien, merci Monsieur Rusard, je vais m’en occuper, dit-elle en pinçant les lèvres, de colère sans doute.
Dès qu’il eut disparu elle me fit signe de la suivre, les lèvres toujours pincées. Elle me conduisit ainsi dans un coin et persifla :
- Vous n’appartenez pas à Maison! Alors dîtes-moi, la vérité, Miss.
- J’appartiens vraiment à Gryffondor, professeur. Seulement je n’appartiens pas à cette époque. Vous devez me croire, professeur! La suppliai-je en voyant son visage se crisper.
- Comment voulez-vous que je vous crois? Il s’agit de baliverne!
- C’est la vérité! Protestai-je en perdant un peu de mon sang-froid. Vous devez me laisser partir, professeur, je vous en prie…
- Donnez-moi une preuve!
- Je ne peux pas! Déjà, en vous parlant… j’enfreins bon nombre de choses! Laissez-moi partir. Regardez ma robe, ne voyez-vous pas qu’elle est… différente?
Je savais que c’était sans doute à cause de mes vêtements qu’Albus Dumbledore avait su que nous venions du futur, alors il me suffisait d’utiliser ce détail à mon avantage. Elle posa les yeux sur ma robe et je vis de la surprise dans son regard. Lorsqu’elle releva la tête pour me regarder je dis :
- Vous me croyez maintenant.
Elle hocha la tête lentement, sous le choc. Elle sembla réfléchir un moment et dit :
- Je ne peux pas garder les informations que vous m’avez données, Miss. Malheureusement je ne peux pas me jeter un Sortilège d’Amnésie à moi-même… ce serait trop risqué.
- Je peux le faire. Vous m’avez appris à le faire.
- Vraiment? S’étonna-t-elle.
- Vous m’avez appris bon nombre de choses, professeur, avouai-je avec un petit sourire.
- Très bien, alors allez-y, Miss.
Je hochai de la tête et sortis de nouveau ma baguette. Je pris une grande inspiration et avec un air navré je formulai pour la deuxième fois :
- Oubliettes.
Je retirai alors de ses souvenirs sa rencontre avec moi. Ensuite je comblai le vide avec une conversation qu’elle aurait eu avec un élève avec Rusard, mais très confuse. Ce qui signifierait qu’elle se souviendrait avoir parlé avec un élève de sa Maison, mais ne saurait pas dire qui ni de quoi ils avaient parlés. C’était dangereux, j’en avais conscience, mais au moins ainsi ils ne devraient pas trop avoir de soupçon que quelque chose de bizarre c’était produit.
Je m’empressai alors de quitter la Grande Salle en espérant que si Albus avait vu les différentes personnes avec qui je m’étais retrouvée il n’aurait rien fait de stupide. Comme sortir de la Salle sur Demande. J’espérais aussi qu’il ne lui soit rien arrivé, après tout il aurait bien pu tomber sur quelqu’un de mal intentionné en cours de route. Quoique… j’étais tombée sur tous ceux qui auraient pu lui causer des problèmes, alors il devait déjà être là à m’attendre.
Je tournais à peine le premier couloir après la Grande Salle que l’on me tomba dessus. La personne me fit trébucher et je m’affalai de tout mon long par terre. Mon menton en pris un méchant coup et j lâchai un grognement hargneux à la personne qui m’avait faite trébucher, qui qu’elle soit. Une chance que je n’avais pas mes talons hauts dans les pieds. Je me relevai avec un rictus sur le visage et en massant mon menton douloureux. J’allais avoir une de ces allures en arrivant à mon bal… et je mourrais littéralement de faim, en ce moment. En me retournant je tombai en face à face avec Malefoy et ses deux acolytes.
- Tu as peur de m’affronter seule, Malefoy? Grinçai-je, principalement, car parler rendait mon menton plus douloureux encore.
- Qui es-tu, je ne te connais pas, dit-il en fronçant les sourcils.
- En effet, tu ne me connais pas, car sinon tu saurais que c’est une très mauvaise idée de s’attaquer à moi! Grognai-je avec colère. Et là, vois-tu je ne suis pas d’humeur à supporter des idioties de petit-blond-au-teint-blafard! Alors, tu vas gentiment dégager, avant que je ne sois vraiment en colère.
- Et si je n’en ai pas envie?
- Alors ça veut simplement dire que tu es stupide, soupirai-je.
Et sans lui laisser le temps de se remettre de mon insulte, ni de pouvoir riposter je lançai le même sort informulé à trois reprises :
- « Petrificus Totalus! »
Je continuai alors mon chemin sans me retourner, laissant les corps immobile de Malefoy, Goyle et Crabbe derrière moi. Par contre je ne pouvais pas retirer le petit sourire satisfait que j’avais sur les lèvres. Après tout, dans ce temps-là, Mr Malefoy n’était pas très commode. Et puis, il ne se souviendrait pas de moi. Ou du moins, il fallait l’espérer…
En arrivant finalement devant la Salle sur Demande j’eus l’agréable surprise de voir apparaître Albus devant moi. Pour se justifier il dit :
- Je t’ai vu arriver avec la Carte, alors j’ai décidé de te rejoindre.
- Parfait, alors viens on va rentrer dans la Salle. C’est l’heure de partir.
- Tu as trouvé ce qu’il fallait faire, alors? S’étonna-t-il.
- Je crois que oui. Il fallait que j’aide mes parents je crois. Sinon, je ne vois pas ce que ça peut-être d’autre. Allez, viens!
Il me suivit à l’intérieur de la Salle qui venait de s’ouvrir. Pour l’occasion elle s’était transformée en une simple salle de réserve. Alors que je commençais à farfouiller dans mon sac pour trouver mon Ancre, il me demanda :
- Il ne vaudrait pas mieux retourner au placard à balais où nous étions tout à l’heure?
- Non, car sinon on risque de retomber face à face avec nous-mêmes et ce n’est pas franchement conseillé.
- D’accord, alors que fait-on pour partir d’ici.
- J’ai pratiqué ce détail avec le professeur Trelawney. Et on a provoqué des petites visions où je pouvais influencer le cours des choses. En temps normal je devais seulement déplacer un objet d’une place à une autre et revenir au moment présent. C’est ainsi que j’ai appris à me servir de mon Ancre, vois-tu…
- Ah, d’accord. J’ai manqué plusieurs choses.
- En fait, j’ai commencé à utiliser l’Ancre après mon anniversaire, mais je n’en ai pas vraiment parlé, car… c’est compliqué un peu, comme principe.
Il haussa des épaules avant de me faire un sourire. Dès que j’eus ma pierre de malachite à la main je lui demandai de me rendre ma Carte que je remis dans mon sac à main, ensuite je replaçai ma baguette à mes pieds en remettant en même temps mes talons hauts, même si je n’en avais pas très envie.
Dès que je fus fin prête, je pris la main d’Al d’une main et de l’autre je serrai très fort la malachite. Je fermai ensuite les yeux et me concentrai pour joindre mon esprit à la pierre. Normalement j’apercevais toutes les couleurs de l’arc-en-ciel en plusieurs rayons lumineux, puis ensuite le néant avant de finalement me déplacer dans une brume opaque pour finalement avoir un sentiment lorsque j’arrivais à l’endroit, à l’époque et au moment que je cherchais.
Sauf que là il n’y avait rien du tout. Aucun rayon lumineux. Aucun néant sauf celui habituel et encore moins de brume. Pourquoi est-ce que ça ne marchait pas?! Je rouvris les yeux, lâchai une seconde ma pierre, changeai de main pour tenir celle d’Albus et recommençai le processus.
Toujours rien.
La panique commençait à enfler en moi comme un raz de marée. J’étais dans la merde et jusqu’au cou! Qu’est-ce qui ne fonctionnait pas? Était-ce parce que je n’étais pas seule? Non, aucun lien! J’avais réussi à emmener Albus avec moi une première fois, je devrais être capable de le refaire une deuxième. Allez, ne te décourage pas, Allison! M’encourageai-je mentalement.
Je retentai alors encore l’expérience, mais je sentais la main d’Albus plus crispée dans la mienne. Il devait se douter que quelque chose clochait, mais n’osait pas formuler le moindre mot de peur de me déconcentrer ou de me mettre en colère. Ou de m’abattre encore plus que je ne l’étais déjà.
- Je ne comprends pas! Hurlai-je en tapant du pied par terre avec force, à tel point que pendant une seconde je crains avoir cassé mon talon haut.
Et soudain je me souvins d’un détail. Un détail auquel je n’avais pas prêté assez attention. J’avais déjà eu quelques ennuis avec mon Ancre, mais jamais à ce point dramatique. Si au début j’ignorais la cause j’avais maintenant une théorie. Une terrible théorie si elle s’avérait exacte. Mais c’était impossible! Me morigénai-je en sentant de nouveau la panique enfler en moi à cette seule idée. Non, non, non! Albus ne pouvait pas… Il ne pouvait être devenu mon Ancre… Si? Cela expliquerait plusieurs détails resté inexpliqué. Par exemple la fois où il avait réussi à repousser une de mes visions. Et aussi le pourquoi la pierre n’avait pas fonctionné aussi bien qu’elle l’aurait dû si elle avait été totalement mon Ancre.
Je n’avais aucun doute concernant le fait qu’elle l’avait bel et bien été à une époque. Sauf que j’avais le pressentiment que cette donnée avait changé avec mon arrivé à Poudlard. Et la raison pour laquelle ma pierre de malachite avait pu fonctionner un peu c’était parce que je ne reconnaissais pas assez ce que je ressentais pour… Albus. Il était dit que l’Ancre d’une personne pouvait changer, passer d’un objet à une personne. En particulier lorsque nous avions une très forte connexion avec la personne en question. Je titubai sous le poids de cette révélation.
Mon Ancre était devenue Albus Potter. Et ça représentait un problème de taille. Car pour utiliser le chemin de retour pour mes visions je me connectais en quelque sorte à mon Ancre. Dans le cas de la pierre je ne faisais que me lié à la légère magie qu’elle dégageait, mais là… Ce serait à un tout autre niveau. J’allais pratiquement fusionner mon esprit avec lui et j’avais peur de ce qu’il pourrait y découvrir, sans compter ce que je risquais de trouver dans le sien.
Je pris une grande inspiration. Il fallait que je lui dise. Mais comment? Je déglutis et finit par avouer :
- Al, on a un problème.
- Je m’en doutais, affirma-t-il.
- Mon Ancre ne fonctionne pas parce qu’il y a eu un changement. Je ne sais pas comment ça s’est produit, mais c’est toi désormais.
- Je me doutais aussi que c’était ça, commença-t-il avant de s’interrompre brusquement pour se tourner vers moi avec des yeux ronds pleins d’interrogation. Attends, quoi?! Tu as dit quoi?!
- C’est toi maintenant, Al. Tu es mon Ancre.
- Mais comment est-ce que c’est possible? Dit-il avec un regard toujours autant incrédule.
- Aucune idée, mentis-je à moitié, car après tout j’ignorais comment mon Ancre avait pu choisir d’elle-même de passer de ma pierre à Albus.
Il me jeta un regard dubitatif, comme s’il n’était certain de pouvoir me croire. Mais il finit par hausser les épaules et demander :
- Et qu’est-ce que ça va faire? Est-ce que je vais ressentir… quelque chose?
- Eh bien… commençai-je sans vouloir être certaine de continuer. Je ne suis pas beaucoup informée sur le sujet, mais je crois que désormais tu vas savoir en même temps que moi lorsqu’une vision va vouloir se présenter. Mais sinon, c’est tout pour en dehors des visions.
- Et qu’est-ce qui va se passer pendant les visions? Demanda-t-il sur un ton doucereux qui ne m’inspirait pas confiance, mais alors là, pas du tout!
Je pris une nouvelle grande inspiration et je lui répondis en me mordant légèrement les lèvres et en affichant un air désolé :
- Eh bien, si je décide de provoquer une vision, ou si, comme maintenant, on veut revenir de l’endroit d’où on vient… nos esprits vont… comme…fusionner?
Sa réaction ne se fit pas attendre. Il passa d’abord du choc à la panique, de la panique au désespoir et de ce dernier à une angoisse profonde.
- Qu’entends-tu par… fusionner?
Je déglutis de nouveau et je marmonnai en évitant son regard :
- Eh bien, pendant quelques secondes qui vont paraître assez longue, car dans le « Temps » où on va être le temps n’est pas le même. En fait, c’est un peu comme s’il n’y en avait pas puisque nous sommes carrément dedans. Donc, pendant c’est quelques secondes nos esprits vont être liés l’un à l’autre et on entendra nos pensées respectives.
À voir son air abattu il aurait préféré que je lui dise autre chose du genre : « ne t’inquiète pas tes pensées vont être en sécurité » ou « il y a un moyen pour bloquer tes pensées », etc. Malheureusement, pour lui comme pour moi, ce n’était pas le cas et nous serions obligés de partager ce que nous pensions. Mais il y avait tout de même des ruses pour éviter de penser à ce qu’on ne voulait pas que l’autre entende et à moins de fouiller, chose qui était toujours possible, on n’entendrait que ce que l’autre veut entendre. Je lui fis donc part de cette possibilité :
- Si tu ne veux pas que je sache à quoi tu penses, alors trouve quelque chose sur laquelle tu voudrais te concentrer et… ne fais que penser à ça. En théorie je ne devrais percevoir que cela. Promis!
- D’accord, dit-il et je sentis nettement le soulagement dans sa voix.
Étrangement je me sentais un peu délaissée, mais en même temps il n’était pas au courant que j’étais au courant. (C’était sans doute la phrase la plus cohérente que je n’avais jamais dite… FAUX, c’était tout le contraire.) Et ne craignais-je pas exactement la même chose? Peut-être que tout serait beaucoup moins compliqué si je laissais les choses se dirent par le biais de notre fusion plutôt que… Non, je ne choisirais pas la voie de la facilité, surtout lorsque j’étais complètement perdue.
Je rangeai donc ma pierre désormais inutile dans mon sac à main, remis ce dernier en travers de mon cou et de mon épaule, puis je saisis la main d’Albus.
- Prépare-toi, nous partons, lui dis-je aussi paisiblement que possible malgré le vacarme de mon cœur dans ma poitrine.
Je respirai alors longuement pour me calmer et je fermai les yeux. Je me concentrai alors pour me connecter à mon Ancre, donc Albus, et cette fois cela fonctionna. Derrière mes yeux fermés défilèrent un million de rayons de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, avant de soudain sombrer dans le néant. C’était ici, entre les deux, que nos esprits fusionnèrent réellement. J’entrepris d’uniquement me concentrer sur ce que je faisais, sans penser à rien d’autre. Al quant à lui pensait… au Quidditch. Évidemment, j’aurais dû m’en douter! Il se rappelait la sensation qu’on avait de voler sur un balai et l’espace d’une seconde je me fondis littéralement dans cette pensée. Mais plus précisément dans son esprit. Il m’accueillit sans réserve, alors que s’il avait seulement désiré que j’aille ailleurs j’aurais été repoussé.
Je finis par réussir à me ressaisir et je trouvai l’endroit où était renfermée la brume. Je la libérai et avec Albus je commençai à me promener pour trouver notre époque et l’endroit que nous avions délaissé. Cela me parut durer des lustres, mais c’était normal, car je devais passer plusieurs années pour atteindre l’endroit et l’époque que je cherchais.

Et la voilà! D’une pression de l’esprit je me dirige vers cet endroit. Plus on s’approche et plus les images deviennent claires dans mon esprit. Lorsque je sens que c’est le bon moment, j’ouvre les yeux.


Pour la deuxième fois on atterrit sur nos pieds pour mieux perdre l’équilibre la seconde suivante, car je n’ai pratiquement plus l’énergie de me tenir debout. J’oubliais toujours à quel point le retour était plus dur que l’aller. Al réussit à me retenir par la taille avant que je ne m’effondre par terre. Je sens quelque chose se former dans mon ventre, quelque chose de chaud. Quelque chose que je ne croyais plus jamais ressentir…
Je me ressaisis rapidement et j’arrive à me tenir debout ainsi qu’à me libérer de son bras, chose qui s’avéra plus dur que prévu. Et pas à cause de lui, ou pas seulement en tout cas.
- Merci, soufflai-je d’une voix éreintée.
- De rien, dit-il en souriant. Mais est-ce que c’est normal si… je me sens un peu fatigué? Dans le genre d’avoir couru tout le long du couloir de l’aile C du troisième étage?
- Possible que ce soit normal. Je suppose que tu as contribué à fournir de l’énergie pour revenir ici, répondis-je en fronçant les sourcils.
- Tu n’étais pas au courant de ce point, je me trompe?
- Non, admis-je. Mais comme je l’ai dit, la fusion je n’en ai pas trop entendu parler, car les Ancres humaines sont des phénomènes très rares.
- D’accord, acquiesça-t-il sans chercher à en savoir davantage. Et si on allait au banquet? Je meurs de faim!
Je hochai la tête sans parler, trop épuisée pour le faire. Le pire dans tout ça c’était que j’avais l’impression d’avoir eu mon bal, alors que ce n’était pas du tout le cas. On sortit rapidement de la Salle sur Demande et on se dirigea lentement, principalement à cause de moi, vers la Grande Salle. Où devait nous attendre tous nos amis, car pour la soirée du bal nous ne mangions pas sur les quatre grandes tables, mais avec tous nos amis. Ce qui permettait entre autres de s’asseoir avec nos amis des autres Maisons. Au début j’étais passée à deux doigts de ne pas pouvoir être auprès d’une bonne partie de mes amis, car ceux-ci allaient peut-être se mettre en famille, avec leur très, très grande famille. Précision, il s’agit ici de la famille Weasley et de la famille Potter. Mais au final, chacun ayant voulu avoir de leurs amis avec eux, ils avaient dû faire le choix de faire plutôt un souper entre amis et mettre de côté la famille pour une fois.
Je n’avais pas pu m’empêcher d’en être contente, même si je faisais pratiquement parti de leur famille puisque je passais tous mes Noël chez eux depuis ma deuxième année, ainsi que les autres vacances où on allait chez nos familles. D’ailleurs j’avais participé à quelques-unes de leurs rencontres familiales. Et j’ignorais encore pourquoi ils avaient voulu que je vienne puisque je n’avais rien à y faire. Mais bon, il ne fallait pas essayer de se battre contre le clan complet des Weasley et des Potter. Croyez-moi, je l’avais tenté une seule fois et je ne le referais plus jamais! À moins de ne vraiment pas avoir le choix…
On arriva finalement à la Grande Salle, mais… dix minutes en retard. Et nous n’avions aucune idée de l’endroit où se trouvait la table avec nos amis dans la salle. Je jetai un coup d’œil angoissé à Albus qu’il me renvoya.
- Qu’est-ce qu’on fait?
- On rentre et on rejoint notre table normalement, mais sans perdre notre temps? proposa-t-il.
- C’est le meilleur des plans pour se faire massacrer par McGonagall, avançai-je.
- Tu es sa petite protégée, elle n’osera pas faire tout un plat si c’est toi…
- On pari? Dis-je en haussant un sourcil.
- Nan, je ne crois pas. Dès que je fais un pari, je le perds, alors je vais m’abstenir.
J’eus un sourire satisfait que j’effaçai rapidement lorsqu’il commença à ouvrir la porte. On ne s’était pas vraiment attendu à ce qui déroulait sous nos yeux. Dans le pire des scénarios que je m’étais imaginée nous avions le temps de pénétrer dans la salle avant que tout le monde se tourne vers nous. Or, en ce moment il n’y eut aucun mouvement de tête, car tout le monde regardait déjà dans notre direction.
- Alors, voilà nos deux retardataires! Lança le professeur McGonagall, la bouche légèrement pincée et le visage plus sévère que jamais.
Je crois qu’Al avait surestimé la relation entre elle et moi.
- Miss Lévesque, Mr Potter, nous ferez-vous l’honneur de bien aller vous asseoir rapidement et sans détour?
Albus et moi on déglutit en même temps et on s’empressa de chercher notre table des yeux. Mon meilleur ami la repéra avant moi, alors il m’attrapa par le bras et me tira dans la bonne direction. Je venais littéralement de vivre l’un des pires jours de ma vie. L’on s’assit en silence sous les regards curieux de tous nos amis. McGonagall toussota pour ramener l’attention sur elle, car les regards des autres nous avaient suivis.
- Je ne leur demanderai pas où ils étaient et ce qu’ils faisaient, ça ne m’intéresse pas, dit-elle sur un ton dur. (Je me figeai instantanément sur mon siège tout comme Al)
Elle s’interrompit un instant, ce qui laissa le temps à tout le monde de nous regarder à nouveau, plusieurs avaient un sourire moqueur sur le visage. Al et moi on rougit jusqu’aux oreilles comme deux idiots, alors qu’on savait parfaitement que nous n’avions rien fait. Même si nous étions passés à deux doigts de nous embrasser, ça ne s’était pas produit.
- Mais maintenant qu’ils sont avec nous, je crois que je peux vous souhaiter de passer une agréable soirée entre amis et famille. Amusez-vous bien, vous tous, continua-t-elle avec un sourire. N’oubliez simplement pas l’heure des couvre-feux. Pour les élèves de troisième année et moins, il est à vingt-deux heures trente. Pour ce qui est des quatrièmes années et plus, il est à minuit, nous rappela-t-elle. Bien, maintenant, profitez-en, conclut-elle avec un léger mouvement de la main qui fit apparaître des plats remplis de victuailles sur toutes les tables.
Al et moi on se jeta sur la nourriture comme des affamés et nous prîmes une portion de chaque plat. James nous dévisagea à tour de rôle et demanda :
- Je peux savoir ce qu’il se passe?
- On est affamé, répondis-je en enfournant immédiatement une bouchée dans ma bouche.
- On a pris le déjeuner il n’y a pas si longtemps! S’étonna Rose.
- Ouais, et bien ça fait plus de dix heures que nous n’avons pas mangé, figure-toi! rétorqua Al en s’empiffrant autant que moi.
Ils nous lancèrent des regards étonnés. Et je me rendis soudainement compte qu’ils y avaient plusieurs personnes, ici, qui n’étaient pas au courant de mes visions. En particulier, Dylan, la cavalière de James et le cavalier de Malia. Contre toute attente Dylan avait d’ailleurs demandé à Teena de l’accompagner au bal, puisqu’elle s’était retrouvée célibataire une semaine plus tôt. Ah et j’oubliais la cavalière de Liam.
- Comment ça, plus de dix heures? S’exclama d’ailleurs ce dernier.
Il avait fini par accepter ma partie « vision », mais seulement en tant qu’ami. Et là, il n’essayait pas de me mettre mal à l’aise, mais de ramener Al à l’ordre. En bref, lui rappeler que plusieurs à la table ignorait ce côté-là de ma personne. Albus manqua s’étouffer en comprenant le sous-entendu et c’est moi qui dû trouver une excuse valable. Je dis donc avec un sourire que j’espérais amusé et non pas angoissé :
- Ce qu’Al veut dire, c’est que c’est à peine si on est venu manger au déjeuner. On n’a pas assez mangé pour que ça fasse une différence.
En voyant les autres hocher la tête avec un sourire compréhensif, je poussai un soupir de soulagement. Ceux qui comprenaient pourquoi nous étions affamés savaient que nous avions réellement passé plus de dix heures sans manger et que nous avions assez bien mangé lors du repas du midi. Enfin… moi pas vraiment, car j’avais été trop angoissée à l’idée de voir Albus. Étrangement je me sentais un peu plus à l’aise en sa compagnie depuis que nous étions revenus de la vision. J’avais retrouvé mon meilleur ami, avec un petit surplus. Mais ce surplus était un secret qui n’avait pas encore été révélé à personne. Il n’appartenait qu’à moi.
Nous eûmes beaucoup de plaisir durant le repas, entre autres à cause des plaisanteries de James et les petites disputes qu’il eut avec son frère. Regarder ces deux-là se disputer était toujours très divertissant et apparemment je n’étais pas la seule à le penser, car Rose avait un petit sourire en coin.
Environ une heure et demie plus tard, il y eut différent numéro sur l’estrade au-devant de la Grande Salle. Entre autre des duels entre les professeurs qui furent très divertissant. Ensuite ils firent disparaître les tables en ne laissant que des bancs. Toute la salle se transforma en piste de danse.
Une fois notre table séparée, on se regroupa Al, Rose, Scorp et moi dans un coin avant d’aller danser la danse qu’ils nous avaient appris.
- Alors que s’est-il passé? S’enquit ma meilleure amie avec son air qui appelait la confidence.
- Disons que c’est notre deuxième bal de la journée, dis-je en retenant un bâillement.
- Quoi? S’étonna Scorpius en cherchant confirmation chez Albus.
- C’est la vérité. Le PDV nous a directement amené lors du bal de Noël du Tournoi des Trois Sorciers. Et on ne peut pas dire que cela a été une soirée reposante, affirma mon ami en retenant un bâillement à son tour. Merci, Alli, marmonna-t-il à ma personne, sans doute à cause du bâillement.
- Pas de quoi! Dis-je avec un sourire.
Il leva les yeux au ciel ce qui fit rire Rose et Scorp.
- On dirait que c’est redevenu comme avant, fit remarquer la première.
- En effet, répondîmes Al et moi en même temps.
Et on éclata tous de rire avec joie. Je me sentais de nouveau entière. Ou presque. Soudain, sans prévenir, Scorpius et Al tendirent leur main respectivement dans la direction de Rose et moi. Ma meilleure amie saisie celle de son petit-ami lorsqu’il demanda :
- M’accordais-tu cette danse, Rose Weasley?
Et les deux tourtereaux s’en allèrent ensemble, nous laissant tous les deux, Al et moi, seuls. Albus haussa un sourcil en ma direction et s’enquit :
- Malgré que l’on ait déjà beaucoup dansé ce soir… Désirerais-tu retenté l’expérience, mais dans notre époque cette fois?
- Pourquoi pas! Affirmai-je en me sentant rougir.
Il eut un petit sourire lorsque je déposai ma main dans la sienne et qu’il m’emmena sur la piste de danse avec les autres. J’aurais bien aimé ne pas avoir ce sentiment de fatigue dans les veines pour pouvoir profité pleinement de ce moment, mais Albus me perdit dès la première danse lente. C’est à peine si je ne me frappai pas la tête contre son épaule. Je crois qu’il ne s’y était pas attendu, car il se raidit imperceptiblement au contact de ma tête sur son épaule.
Alors même que nous dansions toujours sur cette chanson plus lente, je m’endormis en quelques instants.
Je me réveillai sur le divan de la Salle Commune des Gryffondors, en compagnie d’Albus, Rose, Malia, Teena, James et Liam. À ce que je pouvais en voir nous étions le petit matin et nous étions tous encore en tenue de soirée. Mais que s’était-il passé précisément? La dernière chose que je me souvenais c’est d’avoir posé ma tête sur l’épaule d’Al et d’avoir dansé un peu… ensuite plus rien.
Il dut m’entendre remuer un peu, car Albus se réveilla presque immédiatement. Son regard chercha quelque chose et se planta directement dans le mien. Apparemment c’était moi qu’il avait cherché. Je chuchotai pour éviter de réveiller les autres :
- Comment est-ce que je me suis retrouvée ici?
- Tu t’es endormi pendant qu’on dansait et je n’ai pas eu le courage de te réveiller, alors je t’ai porté jusqu’ici. Au début, les filles devaient t’amener dans votre chambre, mais au final tu avais l’air si confortable sur ce divan qu’on a tous dormi ici, avec toi… me répondit-il sur le même ton.
Mon teint se rosit légèrement en comprenant qu’Al m’avait conduite jusqu’ici dans ses bras, probablement. Je le remerciai d’un hochement de tête avant de me lever. Je devais aller me changer, il était bientôt l’heure d’aller prendre notre petit-déjeuner…
Je n’avais pas fait trois pas en direction des escaliers que je sentis une main se refermer sur mon poignet. En me retournant je tombai face à face avec Albus. Il me relâcha rapidement.
- Alli, je… commença-t-il, mais il fut coupé par son frère aîné.
- Qu’est-ce que je… Ah oui, c’est vrai! Grommela James en se frottant vigoureusement les yeux.
- Tu avais quelque chose à me dire, Al? Demandai-je poliment. Je dois aller me changer alors…
- Non, non… Rien. Ça peut attendre! Assura-t-il, mais je sentis une amertume et un léger désespoir derrière son air calme et joyeux.
Je fronçai les sourcils, mais je me résignai à me détourner en le voyant s’en aller. Mais juste avant de me tourner en direction des escaliers je surpris un regard de son frère. Il semblait culpabilisé… mais pour quelle raison?

*******************

Les dernières journées d’école se révélèrent aussi froides que la température extérieure. Albus semblait s’être légèrement renfermé sur lui-même, James semblait en vouloir après tout le monde ce qui avait l’art d’exaspérer sa famille qui devint rapidement invivable. Les seuls à rester nous-mêmes dans tout ça c’était Scorpius et moi. Nous faisions notre possible pour éviter les disputes et les piques que nous lançaient certaines personnes. C’était incroyable comment un petit incident avait pu provoquer un tel désastre. Car j’en étais certaine, ce que James avait interrompu était probablement la cause pour laquelle Al était aussi misérable et celle pour laquelle son frère aîné culpabilisait et renvoyait sa colère contre tout le monde. Et un petit quelque chose me disait que ce qu’avait voulu me dire Albus, c’était ce que je savais déjà, à cause de sa famille et de nos amis.
La veille du départ pour les vacances de Noël était déjà là. Je faisais une énième vérification pour être certaine de ne rien oublier pour ensuite rejoindre mes amis en bas. James s’était finalement calmé aujourd’hui, alors sa petite crise avait duré deux jours. Deux jours qui nous avaient paru à tous une éternité (ou plutôt deux), mais c’était un détail. Quant à Al… Il ne venait qu’une fois de temps en temps. Il nous avait avertis qu’il ne serait pas à notre petite réunion annuelle autour du feu de la Salle Commune. Sa présence me manquait, mais je tentais de n’en laisser rien paraître. Mais c’était dur lorsque ta meilleure amie faisait tout pour connaître les moindres secrets de tes humeurs.
J’étais d’ailleurs installée sagement devant le feu, en silence et perdue dans mes pensées, lorsqu’elle demanda :
- Alli, dis-moi ce qui se passe…
- Ça va, Rose, marmonnai-je. J’ai besoin d’être un peu seule.
Je me levai et m’apprêtais à me rendre aux escaliers pour aller au dortoir lorsque j’entendis le portrait de la Grosse Dame pivoter dans mon dos. Je me retournai d’un bond en espérant y voir Albus, mais… non. À la place se tenait le professeur McGonagall et… Mr Potter?
- Professeur McGonagall? Mr Potter? Que faites-vous ici?
À son nom de famille, James qui était en train de rigoler dans son coin avec Liam et Dylan se retourna brusquement. En apercevant son père il blêmit et murmura :
- Papa? Qu’est-ce que tu fais ici?
Les deux adultes affichèrent un regard grave avant de poser leur regard sur moi.

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Et, alors? Qu'en pensez-vous? :D Ah et addbook, je m'incline, ta théorie était juste! ;) À bientôt! :D

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Dernière modification par Mimie99 le mar. 17 janv., 2017 5:31 am, modifié 1 fois.
addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

J'AVAIS RAISONNNN!!!!
Merci de m'avoir menti pour preserver ma surprise ou alors tu as simplement élaboré ça en écrivant le chapitre, dans ce cas:" Tu as une imagination de folle"
C'est trop chou entre Al et Alli !
Je veux bien les extraits du chapitre 13 dès qu'ils seront prets!
Je comprends pas pourquoi James est en colère à la fin et Al est si étrange...
J'espère qu'alli arrivera a lui dire dans le prochain chapitre ( humm!)
C'etait super que le chapitre soit aussi long! en tout cas il était super bien écrit!
J'ai un peu dû mal à voir la robe d'allison mais ça viendra.
Chapitre GÉ NI AL!!!
Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Coucou,
c'est trop bien !!!
Merci de m'avoir prévenue et continue comme ça !!!
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Hey, me voilà! Et avec le chapitre 13, évidemment. :D J'espère qu'il vous plaira et ne vous découragera pas trop, car il fait plus de 35 pages. :? Mais il est moins long que l'autre! Enfin, bref. J'ai aussi une petite annonce... une mauvaise annonce, en fait. :oops: Bon, en même temps je ne sais pas si ça va se valider, mais c'est fort probable. :? Il se peut que je prenne une petite pause après le chapitre 14, dépendamment du moment où je le publierai. Peu importe, je recommence les cours le 23 janvier, le cégep, pour ceux qui savent c'est quoi. Donc voilà, je vais peut-être prendre une pause (très probable). D'un pour essayer de voir la meilleure manière d'amener la suite et de deux pour me reposer. Il va peut-être avoir un point trois. Du genre continuer un peu mon autre fanfic. Celle que j'ai un peu (beaucoup) mise de côté pour celle-ci. :oops: Mais ce n'est pas certain, donc. Il est plus probable que j'essaie de travailler sur mes livres à moi, ceux qui m'appartiennent de A à Z. :D Je vous tiendrai au courant du temps que durera cette «pause» lors de la publication du chapitre 14. :| Sur ce, bonne lecture! :D


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Chapitre 13



Je me sentis blêmir à mon tour et je déglutis en demandant :
- Qu’est-ce qu’il y a? J’ai fait quelque chose?
La directrice jeta un coup d’œil à son ancien élève avant de se retourner vers moi. Je craignais le pire, car le professeur McGonagall n’avait jamais au grand jamais eu cet air-là, ou tout au moins devant moi! Je passai mon regard de l’un à l’autre frénétiquement, sans savoir lequel des deux allaient bien pouvoir me dire ce qu’il se passait.
- Miss Lévesque, venez avec nous, je vous prie… me demanda gentiment le professeur McGonagall.
- Pour… Pourquoi? Demandai-je en frissonnant.
J’avais une très mauvaise impression.
- Oncle Harry, qu’est-ce qui se passe? S’enquit Rose en venant se poster à mes côtés et en me prenant la main.
- Viens aussi Rose, se contenta de dire son oncle en lui faisant signe.
Il y avait quelque chose dans leur regard qui ne m’inspirait pas confiance. Mais alors là, vraiment pas!
- Pourquoi je ne peux pas venir, moi? S’enquit James en fronçant les sourcils.
- Et nous? Renchérit Lily en attrapant le bras d’Hugo pour le relever avec elle.
- Ce n’est pas le temps de faire une scène, les enfants! Dit Mr Potter en leur adressant un regard sévère.
La remarque de son père ne fit que froncer davantage les sourcils de l’aîné des Potter.
- Maintenant, Allison, viens avec nous. C’est important.
Et revoilà la lueur que je n’aimais pas. Elle avait disparu un instant lorsqu’il avait rabroué ses enfants et son neveu, mais là, elle était de retour. Je me résignai donc à aller les rejoindre, Rose sur les talons. Mais littéralement sur les talons, car elle me suivait de si près qu’elle me marcha sur les talons à deux reprises seulement pour le temps de se rendre auprès de son oncle et de la directrice.
Les adultes nous firent sortir de notre Salle Commune et j’échangeai un regard avec Rose en ayant l’air de dire : « Qu’est-ce qu’il se passe, tu penses? ». Celui qu’elle me renvoyait était : « Aucune idée, mais c’est sans doute pas quelque chose d’agréable ». J’aurais préféré avoir une autre réponse de la part de ses yeux. Le chemin jusqu’au bureau de la directrice se fit dans un tel silence, que le seul bruit de nos pas me semblait angoissant. Je ne pouvais pas m’empêcher de me frotter les bras à cause de la crainte qui me serrait le cœur et qui semblait me donner froid. Et à tous les deux pas je jetais un coup d’œil autour de moi avec inquiétude. Si nous n’arrivions pas bientôt je risquais de devenir parano.
Dès que nous eûmes franchies la porte le professeur McGonagall la referma derrière nous. Ensuite, ils nous firent face, elle et l’oncle de Rose. Leur visage me semblait… triste. Je déglutis lorsque la directrice prit la parole :
- Nous avons une nouvelle à vous apprendre… Une terrible nouvelle.
Je m’aperçus soudainement que ses yeux retenaient des larmes. C’était la première fois que je voyais McGonagall aussi près de pleurer. Et cela ne me disait rien qui vaille. Je me tordis les mains, inquiète.
- Allison, il s’agit de ta mère… poursuivit Mr Potter sur un ton doux et peiné.
À voir leur tête il s’était passé quelque chose. Mais c’était impossible! Ma mère allait bien, j’avais justement reçu une lettre de sa part ce matin même! C’était sans doute une mauvaise plaisanterie… Forcément!
- Quoi, ma mère? M’enquis-je en fronçant les sourcils. Elle va bien, j’ai reçu une lettre de sa part ce matin…
Les visages des deux adultes se fermèrent et une larme roula sur la joue de la directrice. Non, non, non! Ma mère allait bien! Peut-être un peu fatiguée comme d’habitude, mais elle allait bien… Je sentis Rose se raidir à côté de moi. Il ne fallait pas les croire, ils mentaient, c’était sûr.
- Allison… Écoute… Ta mère elle a… Son avion a eu un accident. Il s’est écrasé… en plein centre de l’océan, me révéla le père de l’un de mes meilleurs amis.
Je savais qu’il disait la vérité, mais je ne pouvais pas le croire. C’était impossible. C’était juste impossible… Ma mère était toujours en vie, c’était obligé! Elle ne pouvait pas… Elle ne pouvait pas…
Je me sentis perdre tous mes moyens, mes jambes flanchèrent sous moi tandis que des larmes inondaient mes yeux. Rose tenta de me rattraper par les bras, mais mon corps échappa à son emprise. Je tombai à genou, avant d’être en position assise. Ma meilleure amie s’écrasa à mes côtés pour me serrer contre elle. Mais je ne voulais pas de ce contact. Je n’en voulais pas!
- VOUS AVEZ TORT! Hurlai-je à plein poumon. MA MÈRE EST EN VIE! ELLE A SUREMENT TRANSPLANÉ, ELLE AVAIT SA BAGUETTE À NOUVEAU, RAPPELEZ-VOUS!
- Allison, si c’était le cas, elle aurait donné signe de vie, et ce n’est pas le cas, rétorqua McGonagall sur un ton doux et avec un air compatissant sur le visage.
Je secouai fermement la tête. Ma mère ne pouvait pas être morte… non. C’était… Je… Non! Les larmes coulèrent de plus en plus tandis que je continuais à secouer la tête avec énergie. C’était impossible… Elle ne pouvait pas… Pas à cause d’un accident d’avion, quand même…
Soudain ça fit tilt dans ma tête. Ce n’était pas l’avion, c’était quelque chose de bien, bien pire. Les larmes de tristesse se transformèrent en larme de rage, car dorénavant je comprenais l’une des visions que j’avais eues dans le passé. Celle avec la femme dont la voix me rappelait quelque chose…
- JE VAIS LE TUER! M’écriai-je. IL N’AURA PAS MA MÈRE!
Les deux adultes semblèrent comprendre instantanément ce dont il était question, mais avant que je n’aie pus effectuer le moindre geste vers l’extérieur Mr Potter m’attrapa et me coinça contre lui.
- Allison, calme-toi! J’ai déjà connu ça… Calme-toi… Il est déjà trop tard…
Malheureusement je savais qu’il avait raison et ça décupla ma rage.
- Potter, vous devriez envoyer des Aurors protéger la maison de ses grands-parents. Et demander l’aide des sorciers d’Amérique aussi, dit McGonagall tandis que je me débattais toujours.
Mes grands-parents… Ils ne les auraient pas! Je ne le permettrais pas! Je me débattis de plus belle et réussi à me délivrer de la poigne de mon parrain. Je n’en pouvais plus… Mes premiers pas se firent de manière chancelante, mais dès que j’eus repris un peu de contenance je m’élançai vers la sortie. Les yeux baignés de larme et ainsi ayant la vision complètement brouillée.
Ma mère ne pouvait pas… Elle ne pouvait pas être morte… Cette phrase ne cessait d’aller et venir dans ma tête, mais je savais pourtant la vérité. Mes visions ne m’avaient servi à rien! Je n’avais pu la sauver! Et pourtant j’avais eu connaissance de choses qui auraient pu la mettre en sécurité. Elle aurait pu être protégée… C’était un peu comme si je l’avais tué de mes propres mains…
L’émotion me nouait à tel point la gorge, que j’arrivais à peine à respirer. Les larmes roulaient toujours sur mes joues sans s’arrêter et à chaque respiration, aussi peu fournie en oxygène qu’elle pouvait l’être, c’était comme si des lames de rasoir raclaient ma gorge. Chaque pulsion de sang dans mon cœur me donnait l’impression que mon sang avait été remplacé par des tessons de verre.
Elle était morte. Elle était morte et je n’avais rien pu faire. Inconsciemment je savais que je n’avais rien à me reprocher. Comme je savais que je me dirigeais en ce moment même vers ma Salle Commune. Mais tout le reste était flou. Je ne voyais même pas un mètre devant moi à cause des larmes. C’est sans doute pour cela que je fonçai de plein fouet dans quelqu’un.
- Par…Par… Pardon, bafouillai-je en me décalant pour continuer mon chemin.
Alors que je me remettais à courir, je m’arrêtai net à la voix qui m’interpella et qui provenait sans doute de la personne que j’avais percutée.
- Alli? C’est toi? Qu’est-ce qui se passe? Me dit la voix d’Al, inquiet.
J’avais dit que je ne voulais le contact de personne. Mais maintenant je prenais conscience que c’était faux. Je désirais plus que tout le contact de quelqu’un… Celui d’Albus Potter.
Je me retournai et m’approchai de lui jusqu’à m’effondrer dans ses bras. Il referma ses derniers autour de moi avec maladresse et me tapota le dos, ne sachant pas quoi faire apparemment. Mais son contact me réconfortait. Et c’était tout ce qui comptait pour l’instant.
- Qu’est-ce qu’il y a, Alli?
Sa question fit redoubler mes larmes et je me retins pour ne pas laisser de la morve sur son chandail. Il sembla comprendre que je n’avais pas la moindre envie d’en parler, car il ne me reposa pas la question. Et on resta au moins deux autres minutes en plein milieu du corridor, enlacés. On ne bougea pratiquement pas non plus durant cette période.
- ALLI! Entendis-je Rose crier au loin.
Je réussis à contenir mes larmes suffisamment longtemps pour pouvoir murmurer :
- Je… Je ne veux… Je ne veux voir personne.
Il comprit certainement, car en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire il m’avait redressé, car entre temps je m’étais effondrée. Mais en voyant que je n’arrivais pratiquement pas à me tenir debout il me saisit derrière les genoux et me laissa tomber dans ses bras.
C’est dans ses bras que je parcourus le chemin jusqu’à un placard à balais. Le même placard à balais. Celui dans lequel nous étions partis pour la vision. Celui dans lequel la vision avait commencée. Il referma la porte derrière nous et nous installa le plus confortablement que possible par terre.
Je fis en sorte de pleurer silencieusement lorsque j’entendis Rose passer devant notre cachette. Dès que je fus certaine qu’elle était loin, je reniflai et je dis :
- Elle va surement aller prendre sa Carte. Je ne peux… je ne peux pas…
- Vas-tu me dire ce qu’il y a, Alli? J’ai l’impression de pataugé dans un marécage sans fond avec un brume épaisse tout autour qui m’empêche de voir le bord, murmura-t-il, doucement, comme s’il ne voulait pas me brusquer.
- Ma mère est morte, lâchai-je sans prendre de pincette, car j’étais trop surchargée par les émotions pour avoir un contrôle nécessaire. Ton père et McGonagall sont venus me l’annoncer.
Il afficha un air interloqué et chagriné, mais je ne m’attardai pas pour recevoir ses sympathies. Je devais… faire quelque chose. J’avais envie d’un peu de changement. Et d’être seule. Vraiment seule. J’ouvris donc la porte du placard à balais et je marmonnai à Albus :
- Garde ceci pour toi, s’il-te-plaît…
Sur ces mots, je me métamorphosai en loup. Sous le coup de la surprise je l’entendis sursauter et perdre pied. Ensuite ce fut le son de sa chute. Je me retournai un instant pour m’assurer qu’il allait bien et ensuite je m’enfuis en vitesse. Mon odorat, beaucoup plus développés sous cette forme, me permit d’éviter les personnes indésirables, par exemple dans le moment mon parrain, le professeur McGonagall, ainsi que bien sûr Rusard et ses chats (malgré que je passai à deux doigts d’aller dans leur direction pour m’amuser à leur courir après). Je repérai même l’odeur détestable de Parkinson. Qu’est-ce qu’il foutait dehors à cette heure-là? Je n’en avais pas la moindre idée et je ne voulais pas le savoir. Pour le moment je m’en moquais.
Lentement (à cause de nombreux détours), mais surement je parvins au passage secret qui me permettrait de sortir en dehors du château. Je pourrais ensuite me rendre dans la Forêt interdite, endroit où je passerais relativement inaperçue. En espérant simplement que je ne tomberais pas sur des créatures trop dangereuses… En même temps, me défouler sur quelque chose me ferait sans doute du bien!
Je trottinais tranquillement dans le passage secret lorsqu’un effluve que j’aurais reconnus entre mille m’effleura les narines. Il ne pouvait quand même pas m’avoir suivi? Était-il assez idiot pour avoir fait ça? J’accélérai le pas en espérant le distancer suffisamment pour ne pas qu’il puisse me suivre encore. Je ne voulais pas le mettre en danger pour rien, quand même! Sauf que le bruit de ces pas me suivait toujours, à un rythme qui suivait le mien. Je me résolus alors à courir, tout le monde que quatre pattes étaient plus rapide que deux.
Ce que je n’avais pas prévu, par contre, c’est qu’il ose me jeter un sort. Je ne l’avais pas vraiment prévu dans mon plan.
- Petrificus Totalus! S’exclama Albus, de loin derrière moi.
Mon corps de loup s’immobilisa instantanément et je lâchai un grondement sourd, rendu sourd en particulier, car ma gueule refusait de s’ouvrir. Dès qu’il arriva à mes côtés il fit en sorte de voir devant lui avec sa baguette et s’accroupit à mon niveau. Je lui renvoyai un regard torve, auquel il répondit en haussant un sourcil inquisiteur. Je lâchai un nouveau grondement et il dit :
- Ne sois pas impolie, Alli. Tu m’as forcé la main!
Je lui avais forcé la main? Non, mais quel menteur! Il dut apercevoir quelque chose dans mon regard, parce qu’il s’expliqua :
- Ce que je veux dire, c’est que tu es partie sans me dire davantage que de garder mon clapet fermer et après tu me fuis pour aller je ne sais où! Et après m’avoir annoncé… tu-sais-quoi. Je suis ton ami et tant que ton ami il est de mon devoir de veiller sur toi.
Il prenait son rôle un peu trop au sérieux, si on me le demandait. Mais je savais que l’amitié qu’il me portait n’était que le quart de la raison pour laquelle il était ici. Un autre quart était sans aucun doute en lien avec ma transformation animale. Quant au reste… vous l’aurez deviné, je présume. Les instincts animaux aidant je ressentais beaucoup moins la tristesse oppressante que j’avais ressentie quelques minutes plus tôt. Le revers de la médaille c’était que je n’avais qu’une seule envie, me blottir contre Albus et le laisser me protéger. Que quelqu’un m’assomme, s’il-vous-plaît! Je le ferais volontiers par moi-même, mais un loup se frappant la tête contre le mur serait très peu crédible et je possédais encore un peu d’ego, suffisamment tout au moins pour ne pas agir ainsi.
Et de toute manière même si je l’avais voulu je ne pouvais pas bouger. Merci Albus! Vraiment. Mon meilleur ami me jeta un coup d’œil avant d’observer la Carte qu’il tenait entre les doigts. Voilà comment il avait réussi à me suivre.
- Bon, j’ai l’honneur de t’annoncer que si on ne bouge pas d’ici on va voir débarquer Roser et Scorpius, m’annonça Al. Ils ont discutés entre eux via la Carte. Je suppose que cela m’était aussi adressé, mais je l’ai ignoré, disons. Alors tu as deux choix. Tu m’amènes avec toi à l’endroit où tu te rendais, peu importe c’est où. Ou encore on reste ici jusqu’à l’arrivée de ma cousine et de Scorp, m’expliqua-t-il ensuite. Quel est ton choix? Conclut-il sur un ton qui n’admettait aucune réplique.
Je réfléchis un instant, mais ma décision se fit rapidement. Une seule option était envisageable. Je lui fis donc signe du regard que je voulais continuer tout droit. Il hocha de la tête en disant :
- C’est bien ce que je pensais. Bon, alors allons-y.
Sur ce, il me libéra de l’emprise du sort et je pus de nouveau bouger. Je m’étirai longuement et je me mis en marche, Albus à mes côtés. Il resta un long moment silencieux, mais je sentais le poids de son regard se poser régulièrement sur moi. J’ignorais à quoi il pensait, mais j’espérais qu’il ne se faisait pas une trop mauvaise impression de moi. Peut-être s’imaginait-il qu’il était encore le dernier à avoir été mis au courant, alors qu’il était le premier à qui j’avais osé le révéler. Le professeur McGonagall ne comptait pas, après tout c’était elle qui m’avait enseigné comment le devenir.
J’aurais aimé pouvoir dire que j’avais décidé de le faire parce que c’était plus judicieux ainsi. Après tout, maintenant qu’Albus était mon Ancre si je devais un jour me transformer en Animagus, j’aurais probablement eu à le faire devant lui. Donc le lui annoncer en avance était… logique. Mais ce n’était pas la logique qui m’avait fait me transformer devant lui, ni même le goût d’échapper à mes poursuivants. C’était seulement parce que… Eh bien, c’était Albus. Et je lui faisais confiance. Malgré notre passé proche assez houleux.
Je me fis la réflexion, soudainement, qu’il risquait d’avoir froid s’il sortait vêtu comme ça. Il n’avait pas ses vêtements d’extérieurs. Je lui jetai un regard de travers, il regardait fréquemment la Carte. Je me doutais que c’était parce qu’il surveillait l’avancée de nos poursuivants, mais… un petit quelque chose me rendait méfiante. Sous une impulsion je me retransformai en humaine. Il sursauta lorsque je me plantai devant lui et que je lui demandai :
- Montre-moi la Carte!
La douleur qui était de nouveau dans mon cœur rendit mon ton plus cassant que je ne le voulais. Il me jeta un regard étonné, mais me tendit la Carte sans rechigner. Je pus lire ceci dans l’espace réservé à notre conversation de groupe :

Cruelfangs : Je suis avec elle. Vous pouvez retourner à vos occupations!
Bloodyclaws : Tu rigoles? Je n’abandonnerai pas ma meilleure amie!
Darkhaze : Surtout pas maintenant!
Cruelfangs : Elle ne risque rien avec moi. Puis… je crois qu’elle veut être seule.
Darkhaze : Alors pourquoi tu es avec elle?
Cruelfangs : Tu sais très bien pourquoi! Je ne peux pas l’abandonner, pas encore une fois…

Et voilà, c’était fini. Apparemment il attendait la réponse de nos deux amis, mais vu à quelle vitesse le nom de ces derniers se rapprochaient de nous, j’avais le pressentiment qu’il aurait droit à une réponse en direct. Je haussai un sourcil en direction de mon meilleur ami et je lui dis :
- Comme ça on conspire contre moi? Tu disais que tu les avais ignorés!
- C’est ce que j’avais fait au début! M’assura-t-il. Sauf qu’ils n’ont pas arrêté de me parler dès qu’ils ont remarqués que j’étais avec toi! ajouta-t-il. Alors je viens tout juste de leur répondre.
C’était crédible comme histoire. Mais on restait toujours avec un problème. Je ne pouvais pas quitter l’enceinte du château sans Albus, sinon il me lancerait de nouveau un sort. Mais je ne pouvais pas non plus sortir dehors avec lui, car il n’avait pas les vêtements adaptés pour cette excursion. Il me faudrait donc le convaincre de me laisser partir. Et je savais pertinemment que ce ne serait pas facile. Ni pour lui. Ni pour moi.
- Al… Je dois vraiment m’évader un peu, d’accord? Mais j’ai l’intention d’aller dehors et ma fourrure de loup est beaucoup plus adaptée à la température extérieure que ce que tu portes sur le dos présentement, commençai-je en regardant mes pieds.
- Tu. N’iras. Pas. Seule. Est-ce que je suis assez clair? Gronda-t-il. Je me fous de congeler dehors, si je peux être sûr que tu ne…
- Albus! Protestai-je.
- Est-ce que les autres sont au courant? Continua-t-il sans sembler prêter attention au fait que je l’avais coupé. Pour le fait que tu es une Animagus.
- Non, tu es le premier à qui je le dis…
Il sembla interloqué pendant une seconde. Apparemment il avait vraiment cru que les deux autres étaient au courant. Il réfléchit un instant et me dit :
- Dis-leur. Ou… tu peux toujours leur faire une petite peur? Je sais que tu ne seras pas contre. Et je crois… je crois que ça pourrait te faire du bien. Ils n’iront pas plus le dire à qui que ce soit, que je ne le ferai. Tu peux leur faire confiance.
- Je sais, mais… c’était une précaution. Au cas où quelque chose se compliquerait durant mes visions.
- Je m’en doutais, affirma-t-il. Mais je sais que tu peux leur faire confiance, alors dis-leur.
Je hochai la tête. Le meilleur moyen pour moi de traverser cette nuit, c’était de redevenir une louve. Cela me permettait d’échapper à mes émotions. Car déjà je sentais les larmes perler aux coins de mes yeux. Voyant cela, Albus grimaça et me prit dans ses bras en essuyant mes joues de ses pouces. Il me chuchota à l’oreille :
- Alli… Je suis tellement désolé… Si jamais on le retrouve…
Je ne le laissai pas continuer et je me métamorphosai en louve. Il se retrouva alors avec les bras autour du vide. Il les rabattit rapidement contre ses jambes en me lançant un regard qui disait « Tu aurais pu me prévenir, au moins! ». Je me contentai de lui renvoyer mon regard glacial de loup répondant « Pour quoi faire? ». Ce qui le fit lever les yeux au ciel. J’entendis bientôt les bruits de pas de mes amis au loin. J’eus une idée qui n’était pas très judicieuse à faire contre ses amis, mais j’avais besoin de me défouler. Je m’accroupis alors par terre et je me mis à ramper tout droit, sans faire de bruit. Je savais que leur regard commencerait tout d’abord par se porter au loin avant de regarder le plancher.
Leur odeur m’emplit bientôt les narines et j’eus un sourire purement canin, face à la peur que je risquerais de leur faire. Je sais, je sais… ce n’est pas très gentil, mais c’était plus fort que moi. Rose s’écria alors :
- Alli! Alli, où es-tu?!
Comme si elle ne le savait pas… Je continuai à avancer, encore plus silencieusement. J’aperçus rapidement le faisceau lumineux de la baguette de Scorpius. Ils s’étaient arrêtés et regardaient la Carte avec étonnement. Scorp marmonna :
- C’est bizarre selon la Carte, elle est juste devant nous… Mais il n’y a rien devant nous.
- Et pourquoi Al est à l’autre bout, seul? S’étonna Rose.
Son petit-ami haussa les épaules et c’est à ce moment que je décidai de bondir sur eux. La réaction de Rose ne tarda pas et elle lâcha un hurlement à vous briser les tympans, surtout lorsqu’on est un loup. Elle sortit sa baguette à la vitesse de l’éclair et alors qu’elle s’apprêtait à me jeter un sort elle s’interrompit net.
Ma meilleure amie s’approcha lentement de moi les sourcils froncés avec un millier de points d’interrogation dans les yeux. Je me contentai de lui renvoyer un sourire canin. Soudain elle murmura :
- Icyeyes…
Elle secoua ensuite la tête avec un air découragé et me dit en croisant les bras :
- Je trouvais ça bizarre aussi que tu disais que tu avais un regard glacé! Pourquoi tu ne nous as rien dit, Alli?
- Bonjour, Alli, me salua Scorpius avec un sourire. Tu nous as fait une sacrée frousse, enfin… surtout à Rose!
Cette dernière remarque lui fit mériter une bousculade offusquée de la part de l’intéressée. Je sortis un peu plus ma langue de loup en fermant les yeux, histoire de bien faire comprendre que je me moquais d’eux. Je n’avais pas envie de reprendre forme humaine et de m’expliquer avec des yeux larmoyants.
J’entendis soudain des pas derrière nous et je me retournai en reniflant l’air. Je fus rassurée en reconnaissant l’odeur d’Albus. Dès qu’il fut à notre niveau il se posta à mes côtés et marmonna :
- J’aurais pu gérer seul.
- Ah ouais?! L’interrogea Rose et à voir son regard elle commençait à être furieuse. Comme tu as gérer tout au long de l’année jusqu’à un mois à peine? C’est vrai que c’était un coup de maître! Cracha-t-elle.
Apparemment ma meilleure amie était plus rancunière qu’elle ne l’avait laissé paraître. Ou sinon elle était plus vicieuse que ça et ne faisait qu’utiliser des arguments particulièrement puissants pour parvenir à ses fins. Bizarrement je me doutais très fortement que c’était la deuxième option qui était la bonne. Bien sûr Rose pouvait se montrer assez rancunière, mais si ça avait été la raison elle n’aurait pas tout fait pour qu’Al et moi redevenions amis. Et encore moins pour qu’il se passe… autre chose entre nous.
Pour une fois j’étais contente de ne pas pouvoir parler et participer à la conversation. Bien entendu si je l’avais voulu j’aurais pu reprendre forme humaine et empêcher le cataclysme qui allait bientôt éclater. Sauf que je ne me sentais pas dans un état émotionnel assez stable pour contrôler certaines pulsions que provoquaient la colère, la douleur et le désarroi chez moi. Sans oublier l’exaspération. Le tout mélangé faisait en sorte que… Eh bien, tout tournait au cauchemar. Pour ceux qui m’entoure, s’entends. Moi le cauchemar venait après, quand je prenais conscience de ce que j’avais fait. Et seulement après, car sur le coup… la sensation était grisante.
- Quand elle est partie au début elle ne voulait même pas que je sois là! protesta-t-il, sans essayer de nier les paroles de sa cousine. J’ai dû faire du chantage pour qu’elle accepte que je vienne avec elle!
Il semblait assez blessé par ce que sa cousine lui avait dit, mais essayait de faire en sorte que ça ne paraisse pas. Malheureusement, les yeux ne mentent presque jamais. Celui qui sait mentir avec ses yeux, c’est le menteur sans état d’âme qui, parfois, ne se rend même pas compte qu’il ment. C’était une des choses que ma mère m’avait appris. Elle m’avait dit : « Regarde toujours dans les yeux d’une personne quand elle te parle et tu sauras si elle te ment. Si tu y vois la vérité tu as deux possibilités. Soit il s’agit effectivement de la vérité, soit il est un as du mensonge. » Elle avait ensuite développé sur ce qui faisait de quelqu’un un as du mensonge. J’avais toutes emmagasiné les informations qu’elle m’avait données.
Repenser à elle me fit mal. Encore plus mal que je l’aurais cru puisque j’étais sous forme de louve. J’eus pratiquement l’impression que l’on m’arrachait le cœur de la poitrine pour ensuite le jeter par terre et le piétiner. Après quoi on conservait le reste de le jeter dehors sur une rue d’asphalte bien chaude et granuleuse. Et terminait la scène avec une voiture qui réduisait mon cœur en bouillie. Charmante image, non? Alors, maintenant il restait plus qu’à imaginer les sensations.
J’aurais probablement suffoqué si mon corps de loup me l’avait permis, mais au lieu de quoi j’exprimai mon manque de la seule façon qui m’était possible. Je relevai la tête vers le plafond, entrouvrit la gueule et laissai échapper un long hurlement de douleur, de manque, de colère et d’amertume. Même à mes oreilles cela me sembla lugubre. Surtout une fois que mon hurlement se répercuta sur tous les murs.
Cela eut néanmoins comme mérite d’attirer l’attention de mes trois amis qui étaient en train de se quereller. Malheureusement le revers fut que je m’attirai la fureur de Rose :
- Alli, mais tu es folle ou quoi?! Tu vas avoir attiré Rusard avec tout se raffut!
Je lui montrai les crocs en grognant. Je ne me laisserais pas parler ainsi par ma meilleure amie. Elle recula d’un pas et je continuai de grogner, cette fois en claquant des mâchoires. Elle finit par comprendre le message et marmonna :
- Désolée… Je… Je n’ai pas réfléchie…
Je lus la sincérité de ses paroles dans ses yeux. Elle avait oublié l’espace d’une seconde la perte que j’avais subie aujourd’hui. Non, pas la perte… La catastrophe qui m’était tombée dessus. J’eus envie de me recroqueviller sur moi-même et mettre la queue entre les pattes. Cette sensation me révolta à tel point que je redevins humaine dans l’instant, malgré l’horreur qui m’habitait et tous les autres sentiments auxquels je ne voulais pas réfléchir. Je leur dis d’une voix rauque en reprenant la direction de l’école :
- Si on croire Rusard et qu’il nous menace, je le transforme en pâté pour chien.
La fin de ma phrase se conclut par un grognement.
- Très drôle, Alli, soupira Rose avec sarcasme en levant les yeux au ciel.
Le problème c’était que j’étais très sérieuse et cette constatation m’effraya moi-même. À en croire le coup d’œil nerveux que se jetèrent Al et Scorp j’en déduisis qu’eux, par contre, avait décelé la vérité dans mes propos.
Il fallait que je me calme. Si je ne le faisais pas maintenant, je risquais de frapper quelqu’un en arrivant dans la Salle Commune. Ah et puis d’ailleurs… je n’avais aucune envie de devoir leur adresser la parole. Je pillai net et mes trois amis me rentrèrent dedans à tour de rôle.
- Qu’est-ce que tu fais, Alli? Pourquoi tu t’arrêtes? S’enquit Albus.
- Je n’ai pas envie de les voir.
Je crois qu’ils comprirent instantanément, car Rose dit :
- Al et moi on va aller chercher la cape d’invisibilité de James. Scorp restera ici avec toi.
- Je n’ai pas besoin de gardien, marmonnai-je.
Trop tard, car elle était déjà partie, son cousin à sa suite.
La concentration qui m’avait permis de tenir debout jusqu’ici me lâcha et je me laissai m’écrouler au sol en dépit de toute la poussière qui le recouvrait. Scorpius semblait ne pas s’en émouvoir non plus, car il décida de s’asseoir à côté de moi.
Il garda le silence pendant plus d’une minute. Pendant ce petit laps de temps je m’efforçai de compartimenter mes émotions. Ce que j’avais dû apprendre à faire avec toutes les visions affreuses que j’avais eu ces dernières années. Si je ne l’avais pas fait, je serais devenue folle. C’est donc avec seulement une douleur sourde au fond du cœur que j’écoutai ce que Scorpius avait à me dire :
- Je suis vraiment désolé pour toi, Alli.
- Je sais, tout le monde l’est, marmonnai-je.
- J’aimerais bien t’aider.
- Ah oui, et comment tu comptes faire ça? Grognai-je en sentant de l’irritation m’envahir.
- En t’aidant à trouver la vengeance parfaite et en la mettant au point? Ce salopard mérite de recevoir un coup encore plus important que ce qu’il t’a fait. Et… c’est pourquoi j’ai bien l’intention de tout faire pour t’aider à découvrir qui il est et où il se trouve.
Je me tournai brusquement vers lui pour le dévisager avec un respect nouveau. Oh, je respectais toujours mes amis, mais là il venait de me montrer une facette de lui que je n’avais jamais soupçonnée.
- Je n’aurais jamais cru que tu sois comme ça…
- Ça, c’est parce que toutes les fois où j’aurais eu l’occasion d’aller me venger, tu étais à l’infirmerie, dit-il en riant légèrement. Et Rose m’en a empêché. Personne ne touche à mes amis sans en payer le prix. Et cela englobe la famille de ces derniers, d’ailleurs, ajouta-t-il. De plus, je suis plutôt rusé, alors je cache bien mon jeu.
- Sauf avec Rose, rigolai-je à ses dépens.
- Ça, ce n’est pas du jeu! Protesta-t-il en pointant un doigt accusateur sur moi.
Je levai les mains vers le ciel, paume face à lui, en signe de reddition. Il sourit et ajouta :
- Donc tu es une Animagus?
- Il semblerait bien… susurrai-je moqueusement.
Il leva les yeux au ciel avec exaspération.
- Tu sais que tu peux être exaspérante, parfois?
- Non, je n’avais jamais rien remarqué, affirmai-je en lui jetant un regard étonné.
Il soupira en croisant les bras. Apparemment il avait dépassé le stade de l’exaspération. Je pouvais avoir cet effet sur les gens parfois, mais c’était la première fois avec mon meilleur ami que ça arrivait.
Je lui jetai un regard surpris et cela sembla l’achever, car il s’exclama :
- Tu es encore pire que d’habitude, Alli! J’essaie de parler avec toi de sujet anodin, pour éviter de parler de tu-sais-quoi et tu n’arrêtes pas de…
Il s’interrompit avant la fin pour étouffer un grognement. C’était la première fois que je le voyais énervé à ce point… ou du moins après moi. Il respirait plus fort que de coutume et dardait sur moi un regard très en colère. Ce fut pourtant d’une voix plutôt douce qu'il ajouta:
- Te cacher derrière un mur pour éviter de souffrir ne sert à rien, Alli. Tu en souffres d’autant plus, car tu ne laisses personne, pas même tes amis, t’aider à soulager ta peine. Je sais bien que tu as la phobie de voir tes petites faiblesses étaler autour toi, mais là, ça suffit. Si Al ne t’a pas achevé en début d’année, te renfermer sur toi-même après ça, ce sera le coup de grâce. Tu dois t’ouvrir un peu, Allison.
Ce fut comme un coup au cœur lorsqu’il mentionna sans le dire réellement la mort de ma mère. Et ce malgré que j’avais réussi à compartimenter mes émotions. Mais il avait tout faux. J’étais très ouverte! Sur tout, sauf sur ça. C’était le genre de choses que je ne me permettais pas. Car la seule fois où j’avais laissé apparaître une émotion de la sorte… on s’en était servi contre moi. Fortement. J’avais réussi à garder cet évènement peu glorieux de mon existence caché de tous. Y compris de ma mère et de mes meilleurs amis. Je remontai les genoux jusqu’à ce qu’il frôle mon menton et sur un ton cassant je dis :
- Tu n’es pas au courant de tout.
Et avant qu’il ne puisse me questionner davantage je revins sous forme de louve. Il me jeta un regard noir, mais je pouvais voir l’inquiétude et l’incompréhension dans ses yeux. Sauf qu’au final la colère y prédomina et il marmonna :
- Tu ne pourras pas toujours te cacher, Alli. Que ce soit derrière ton propre visage ou celui plus poilu de ta forme d’Animagus.
Je lui montrai les crocs avant de me recroqueviller sur moi-même. Il avait tort. J’avais déjà fait un gros progrès aujourd’hui. J’avais réussi à me laisser aller avec Albus, non? Je n’avais jamais autant pleuré sur l’épaule de quelqu’un auparavant. Pourvu que Rose et son cousin reviennent rapidement, car si je restais trop longtemps ici je finirais par tout déballé. Comme par exemple l’évènement qui s’était produit durant ce fameux camp de vacances… Je ne l’oublierais jamais, par égard à… Il fallait mieux ne pas y penser.
Au bout d’un moment je finis par repérer des bruits de pas provenant de l’autre bout du passage secret. Je me redressai avec un certain soulagement. Je me mis même à battre de la queue en voyant deux silhouettes s’approcher au loin.
Qui, lorsqu’elles se clarifièrent, me donnèrent envie de montrer les crocs, ou encore de sauter à la gorge de quelqu’un. Je me dépêchai alors de m’approcher de Scorp, qui n’avait rien remarqué, car il ne possédait pas ma vision nocturne, ni mes oreilles ou mon nez. Je le poussai du museau et lorsqu’il vint pour dire quelque chose que je soupçonnai ne pas être très sympathique je claquai des dents pour l’interrompre. Je lui fis alors signe de partir de l’autre côté du tunnel. Il jeta un coup d’œil du côté d’où devait revenir nos amis et sembla comprendre, car il s’éclipsa sans un mot de l’autre côté. J’hésitai entre le suivre et aller me battre contre nos poursuivants. D’ailleurs j’ignorais comment ils avaient pu deviner où nous étions! Ce n’est pas comme s’ils avaient une Carte!
J’étais toujours indécise à trottiner sur place lorsque j’entendis Parkinson marmonner :
- Il faut qu’on fasse vite, Theo. On n’a pas beaucoup de temps…
- Je sais! Répliqua Theodore Crabbe.
Je les exécrais énormément ces deux-là. Bon, en même temps je n’avais jamais vraiment eu à parler avec Theo, sauf que je me souvenais qu’il avait causé quelques incidents avec Scorpius en première année. Je m’étais mesurée à lui une seule fois et il avait assez bien retenu la leçon, car il n’avait plus jamais embêté ni Scorpius, ni moi. Ce qui le rendait un peu plus intelligent que Parkinson, qui lui, au contraire, se complaisait dans la médiocrité et la stupidité.
La question qui me taraudait en ce moment était : de quoi diable parlaient-ils? Je décidai de me tapir dans un coin pour essayer d’en apprendre davantage. C’était un peu risquer comme plan, car ils avaient utilisé le sortilège de Lumos pour voir où ils allaient. Et en plus si Scorp ne me voyait pas revenir il risquait de faire un truc stupide… comme rebrousser chemin.
- Le coup d’Halloween n’a pas suffi. Ce stupide Potter l’a aidée, alors qu’il semblait la détester! Grommela Parkinson.
- Lévesque doit recevoir un gros coup et pour ça il nous faut aller chercher tu-sais-quoi. On terminera le tout pendant les vacances de Noël. Et qu’elle prenne garde pour la nouvelle année! Renchérit Crabbe.
Ils allaient me le payer. Je ne savais pas exactement de quoi ils parlaient et quel coup ils voulaient me porter, mais il y a la phrase qui fait foi de tout (selon moi dans la majorité des cas, en particulier lorsque c’est à mon avantage) : mieux vaut prévenir que guérir. Et j’avais bien l’intention de la prendre… mot pour mot. La colère que j’éprouvais au sujet de la terrible annonce de ce soir n’aidant en rien lorsque je lâchai un grondement sonore… il sortit beaucoup plus fort que prévu. Et terriblement terrifiant.
- Merde, c’était quoi ça?! S’exclama Crabbe et je sentis un soupçon de frayeur dans sa voix.
- Rien du tout, affirma l’idiot de service.
Je m’avançai alors vers eux en claquant des mâchoires et en grondant de plus belle. Pourtant lorsqu’ils me virent ils n’eurent pas la réaction que j’avais prévue.
Ils éclatèrent de rire avant de pointer leur baguette sur moi. Je montrai les crocs un peu plus et les vis un peu perdre de leur superbe. Mieux valait pour eux qu’ils aient peur, car se moquer de moi, en ce moment, était une très, très mauvaise idée. Bon, en même temps ils ignoraient que c’était moi…
- Ce n’est qu’un loup! Ricana tout de même Crabbe.
Comment « ce n’était qu’un loup »? Parce que je ne pouvais pas être dangereuse ainsi? Il allait le payer… immédiatement. Sans aucun avertissement je lui bondis dessus gueule ouverte. Sous la force de mon élan et de mon poids combiné il s’écroula par terre. Je m’apprêtais à déposer, je dis bien déposer, mes crocs sur sa gorge lorsqu’un sortilège me frappa de plein fouet et que deux autres touchent nos assaillants.
J’étais dans la complète impossibilité de bouger le moindre muscle. Si on exceptait les yeux, évidemment. Rose et Albus apparurent devant moi alors que je sentis Scorpius se placer dans mon dos.
- Vous êtes arrivés juste à temps, dit-il.
- Oui, acquiesça Rose avec un petit sourire satisfait très déplacé au vu des circonstances.
- Je crois qu’il vaudrait mieux le ramener dehors, vous ne croyez pas? Proposa Albus en me désignant du menton. Scorp, tu t’occupes de ces deux-là? Je crois qu’ils méritent, enfin… ajouta-t-il lorsque les deux autres acquiescèrent.
- Absolument, approuva notre meilleur ami. Venez, vous deux. Je vous enlève dix points chacun pour être sorti en dehors du couvre-feu. Et vous écoperez de deux jours de retenu en revenant des vacances. Comptez-vous chanceux que ce soit le départ pour les vacances demain, car sinon ça aurait été bien, bien pire, croyez-moi!
Sur ces mots il les attrapa tous les deux par le col et les traina jusqu’à la sortie, sans prendre la peine de les libérer du sortilège.
Dès qu’ils eurent disparu à notre vue mes deux amis restants me dévisagèrent avec colère. C’est Rose qui s’emporta en premier :
- Non, mais c’était quoi l’idée, Alli! Tu n’as jamais rien fait d’aussi stupide avant!
Comme je ne pouvais ni répondre sous cette forme ni me retransformer pour reprendre forme humaine, je me contentai de me complaire dans mon silence pendant qu’elle m’énumérait toutes les raisons pour lesquelles j’aurais simplement dû partir plutôt que de leur sauter à la gorge. Pour son malheur Rose avait tendance à oublier mon impulsivité et ma tendance à me venger ou à être plutôt méchante. Et pour mon malheur à moi cela entraînait toujours le même genre de sermon à chaque fois que j’agissais de la sorte. Peut-être que son intention était de me dégoûté à tel point de ces derniers que je finirais par réfléchir avant d’agir? C’était une possibilité. Mais ce plan n’avait que peu de chance de réussir puisque je réfléchissais déjà avant d’agir. Après tout je réfléchissais à quelle technique serait la meilleure pour rendre le coup que je donnais plus fort que celui reçu.
Bon, en même temps je savais que ce n’était pas bien d’agir ainsi, mais je n’y pouvais presque rien. C’était ancré dans ma peau si profondément que tous les combats que j’avais menés contre cette habitude s’étaient conclus par de puissants échecs.
Lorsque le débit de sa voix se tarit enfin, ce fut à Albus de prendre la parole. Et contre toute attente il n’était pas en colère contre moi!
- C’est vrai que ce qu’Alli a fait était stupide, admit-il au début. Sauf que tu devrais le savoir, au même titre que moi, que c’est dans ses habitudes. Elle peut être très impulsive et irréfléchie, comme elle peut être brillante et minutieuse, ajouta-t-il. Et elle ne changera probablement pas, peu importe le nombre de sermon du même genre que tu pourras lui servir. Le mieux qu’on puisse faire c’est lui apprendre à agir impulsivement de manière moins… intense. Drastique.
Ça ce n’était pas mauvais comme idée. Mais j’y perdrais tout le plaisir que me procurait la frayeur de ceux qui s’en prenaient à moi.
- Très bien, très bien, grommela ma meilleure amie. J’arrête avec les sermons. Surtout que… (en voyant ma réaction, visuelle seulement, mais cela suffit, elle s’interrompit) Enfin, bref, c’est ça.
Elle me libéra alors rapidement du sortilège je redevins humaine immédiatement, malgré que je n’en avais pas la moindre envie.
La douleur se rappela à moi et je retins un petit glapissement de loup, malgré que je sois redevenue moi-même. Je dis :
- Je crois qu’il est temps d’aller à notre Salle Commune, n’est-ce pas?
Ils hochèrent de la tête et sans un mot me jetèrent la cape d’invisibilité dessus. Je disparus immédiatement à tous les regards, y compris au mien.
Le trajet menant à notre Salle Commune se fit très silencieusement. Je soupçonnai mes deux amis de vouloir me parler, mais comme je ne pouvais pas être réellement là… ils étaient dans l’impossibilité de le faire.
Une fois arrivée Rose me fit monter jusqu’au dortoir et je m’empressai de m’effondrer sur mon lit. Elle vint s’asseoir à côté de moi, retira la cape d’invisibilité que je portais toujours et me souffla :
- Tu ne devrais pas tout garder pour toi…
- Ce soir… Laisse-moi juste ce soir. Je vous en parlerai demain, promis. À tous les trois.
Elle fit un peu la moue, mais accepta néanmoins. Elle repartit donc avec la cape en bas, sans doute pour la rendre à James. Je me recroquevillai alors sur moi-même et me remis à pleurer, enfin seule avec moi-même. Apparemment les murs que j’avais bâtis ne servaient pas à grand-chose dans l’instant présent. Tout me revenait en tête, les disputes stupides que j’avais eu avec elle, nos si rares moments toutes les deux, les quelques fous rires… Mais surtout, surtout! La dernière longue conversation que nous avions eue. Celle où elle m’avait tout appris ou presque sur son histoire et celle de mon père. Je me souvins alors d’un détail. 22. 30. 18. Que voulaient dire ces nombres? Je savais qu’elle avait eu une idée bien précise en tête en me les disant et en me demandant de ne pas les oublier. Mais à quoi servaient-ils? Et pourquoi j’avais le pressentiment qu’elle se doutait que c’était le dernier moment où elle pourrait me les fournir? Si tel était le cas, cela signifiait que cette information était cruciale. Mais en quoi?
Je m’endormis, à bout de force, avant d’avoir pu obtenir la réponse.
Mes rêves furent horribles cette nuit-là. J’assistais de nouveau à la mort de ma mère, mais cette fois en ayant pleinement conscience que c’était elle et non pas une inconnue.
Ce n’est qu’en me réveillant complètement en nage que je compris quelque chose. Ce n’avait pas été seulement un rêve. C’était une vision. Et je n’avais pas été suffisamment lucide pour m’y glisser et changer les choses. Me mère n’était pas morte hier, mais cette nuit. Elle était morte cette nuit, devant mes yeux, et je n’avais rien pu faire pour lui venir en aide. Je retins un sanglot inopportun, ce n’était le temps de réveiller les filles. Il leur restait encore quelques heures de sommeil avant le départ.
Je me recouchai, mais avec une boule dans le ventre. Et cette fois je ne réussis pas à retenir les larmes, qui s’écoulèrent chaudes et froides à la fois sur mes joues. Joues qui devinrent rapidement très humide ainsi que l’oreiller en dessous à cause de ces sanglots silencieux.
Lorsque le soleil se leva je ne m’étais pas rendormie depuis le réveil brutal et en sueur qui avait suivi la vision-dormante, c’était ainsi que je surnommais les visions qui me surprenaient dans mon sommeil. J’avais sans doute des yeux rouges et bouffis, mais pour le moment je m’en moquais. Je me contentai d’aller m’habiller, alors même que mes trois amies se réveillaient à peine. Je rassemblai rapidement les trucs que je ramenais avec moi pour le Noël chez les Weasley dès que je fus convenablement vêtue. Une fois fin prête je me rendis à la Grande Salle pour prendre mon petit-déjeuner.
À peine fus-je installée que je fus rejointe par Albus. Il me glissa :
- Je ne sais pas pour toi, mais j’ai très mal dormi cette nuit.
Oh, merde… j’avais oublié ce détail. Je maugréai :
- Je suppose que tu as « rêvé » à la même chose que moi, n’est-ce pas?
Je prononçai le mot rêvé en compagnie de deux guillemets que je formai avec mes doigts. En le voyant hocher de la tête je marmonnai :
- Désolée… Je ne voulais pas t’accabler avec mes propres problèmes. Déjà que ce n’est pas très fameux…
- Ça ne me dérange pas, avoua-t-il. Tes problèmes j’y suis habitué et… ils ne m’ont jamais dérangé. Malgré tout ce que j’ai pu en dire en début d’année.
Je me contentai de hocher la tête, ramener cette époque sur le tapis me donnait mal au ventre.
- Ils ne me poseront jamais problème, ajouta-t-il avec un tel sérieux que je me tournai brusquement vers lui.
Il rougit légèrement sous l’intensité de mon regard, mais contrairement à d’autres fois il ne flancha pas et le soutint. J’eus un petit sourire, mais me détournai avant qu’il ne l’aperçoive. J’avais lu quelque chose dans son regard. Quelque chose qu’il n’avait peut-être pas eu l’intention que je vois, malgré ce que pouvait sous-entendre ce qu’il avait dit. Je perdis pourtant rapidement mon sourire en coin, les pensées négatives reprenant le dessus dans ma tête. Je me replongeai alors la tête dans mon repas, malgré le peu d’appétit que je possédais.
Comme promis, dès que l’on fut dans le train, je leur fis part de ce que j’éprouvais. Au début j’eus beaucoup de difficulté à faire passer mes émotions en mot et aussi à les sortir de ma bouche, mais au final j’y réussis. Et contre attente je me sentis libérer. Rose s’était assise à côté de moi et me prit dans ses bras à la fin, en me glissant :
- J’espère ne jamais avoir à vivre ça et je suis profondément désolée.
- Je sais, avouai-je en évitant son regard, car des larmes reprenaient possession de mes yeux.
Pour parler franchement j’avais passé l’heure à déclarer ce que je ressentais en déversant toute l’eau que possédait mon corps. Ou du moins ça y ressemblait, car je me sentais légèrement desséchée.
Dès que celle qui distribuait les friandises et les trucs à manger en tout genre vint, je lui pris de l’eau. Quant à mes amis ils prirent une telle quantité de bonbons que cela me semblait suspect.
Et avec raison, car on passa l’heure suivante à s’en gaver, jusqu’à ce que je sois à tel point saturer de sucre que je ne pouvais pas m’empêcher de rire pour des riens (Bon, en même temps c’était peut-être mes nerfs qui lâchaient…) et que j’avais envie d’aller courir dix heures sans m’arrêter tellement je ne tenais pas en place.
Je retrouvai par contre toute ma gravité lorsque Scorpius me demanda :
- Maintenant je voudrais savoir pourquoi tu as dit que je n’étais pas au courant de tout.
Pourquoi avait-il fallu qu’il ramène cela sur le tapis? Et moi qui avais cru qu’il avait oublié ce petit épisode… Voyant que je ne répondais pas tout de suite il ajouta avec un soupçon de colère :
- Je croyais qu’après la passe en première année tu avais jurée de tout nous dire!
- Et je l’ai fait, affirmai-je. Mais ça… c’était au-dessus de mes forces. De toute manière ça s’est produit il y a longtemps. Je devais avoir sept ans tout au plus.
- Et…? Que s’est-il passé? M’encouragea Rose.
Je poussai un soupir, mais acceptai de leur raconter ce triste épisode.
Cette année-là, à mon septième anniversaire, ma mère avait décidé de m’acheter un petit chien. Il était vraiment minuscule. Bon… d’accord, il n’était pas vraiment si petit que ça. Mais enfin, il s’agissait d’un Jack Russel Terrier, qui contrairement à la majorité des membres de sa race possédait de grandes oreilles pointues. Il était adorable et je l’adorais. Le sentiment était probablement réciproque, car il me suivait partout, peu importe où j’allais. C’était une vraie petite boule d’énergie ambulante, tout comme moi. Alors il va s’en dire que nous nous entendions à merveille. À cet âge-là j’avais beaucoup écouté le film Star Trek, celui sorti en 2009 et celui de 2013. Bon, j’avais surtout écouté le premier, mais là où je veux en venir c’est que j’avais nommé mon petit chien Spock. Aucun jugement, s’il-vous-plaît. J’avais aussi passé à deux doigts de le nommer Gandalf, mais… les oreilles pointues ne collaient pas. Et puis… peu importe. Il se nommait Spock. Ou Spocky, dépendamment de mon humeur. Je vécus le parfait bonheur durant tout le temps que l’on fut ensemble. Malheureusement ma mère m’obligea à choisir un camp de vacance pour l’été. Elle me laissait choisir lequel je voulais, mais je ne pouvais pas n’en prendre aucun. Je me souviens avoir réfléchi très longtemps, dehors en compagnie de mon petit Spock. Et c’est là que je l’avais vu. Le camp d’équitation. J’avais bondi sur cette opportunité et j’avais décidé de faire un petit chantage à ma mère. Du genre, j’y vais seulement si Spock peut venir avec moi. Pour ce qui était de ce que j’avais mis dans la balance si elle ne le faisait pas, je préférais le garder pour moi.
Toujours est-il qu’elle accepta rapidement en levant les yeux au ciel. Mais comme il m’obéissait facilement, qu’il ne jappait pas à moins d’avoir une bonne raison et qu’il était très propre, elle n’avait pas de bonne raison pour refuser. Le plus dur était de convaincre les propriétaires du camp, par contre. Ça, c’était vraiment la difficulté majeure. Pourtant, étonnamment ils acceptèrent plutôt rapidement en disant qu’ils avaient plusieurs chiens et que si le mien était aussi sage qu’il le paraissait il n’aurait aucun problème avec ça. Par contre, si jamais il causait le moindre problème… il devrait rentrer à la maison. Ma mère accepta le « contrat » et la nouvelle m’emplit de joie. J’allais passer un été formidable! C’était certain!
Lorsqu’il avait été l’heure du départ je bondissais littéralement surplace, et Spock m’imitait, ce qui était assez comique. D’ailleurs ma mère avait pris une photo de cela, prétextant que c’était le genre de souvenir que l’on devait immortaliser. Elle nous avait elle-même emmené au camp de vacances et là-bas j’avais rapidement monopolisé l’attention de tout le monde avec mon petit Spock. Au grand dam d’une fille qui se croyait supérieure à tout le monde. Shannon. Disons que nous avions des antécédents. Je suppose que si j’avais su qu’elle allait dans un camp d’équitation, je n’y serais pas allée.
La première semaine s’était assez bien déroulée, Spock dormait avec moi dans mon lit et les autres ne s’en formalisaient pas. Sauf Shannon, évidemment. Elle avait réussi à monter quelques autres filles contre moi. Mais je m’en moquais un peu, j’avais Spock et c’était tout ce dont j’avais besoin. La deuxième semaine fut beaucoup plus désagréable par contre, car je surpris à plusieurs reprises Shannon essayé de donner des coups de pieds à mon petit Spocky. Heureusement il fut toujours beaucoup plus rapide qu’elle. Sauf une fois. Elle avait trouvé le parfait moyen de me détruire, en détruisant Spock. Pour parvenir à ses fins, elle s’arrangea pour que l’un des chiens des propriétaires de l’endroit vienne avec nous durant notre balade à cheval. Elle fit en sorte de l’énerver suffisamment avec son cheval, ce dernier finit par se cabrer et poser des résistances. Mais le chien était déjà surexcité. Il effraya encore plus le cheval qui, lorsque mon petit Spock tout serviable qu’il était alla tenter de calmer l’autre chien. Sous ma demande. Et là, le pire arriva. Le cheval à fait un écart et… il rua. Sa jambe postérieur gauche frappa vers l’arrière et happa Spock en même temps. Il fut projeté sans ménagement contre un arbre. Il est mort sur le coup.
Je me souviens que j’avais bondi de mon cheval sans me préoccuper des avertissements des adultes qui me demandaient de rester sagement sur mon cheval. Je m’étais ruée sur mon chien. Mon tout petit chien qui avait été là par ma faute… Mais il était trop tard. Son petit corps était déjà immobile. Je l’avais serré dans mes bras en pleurant à chaude larme. Il avait été tout pour moi et là… il n’était plus là. J’étais seule. Avec une garc… une foutue tête enflée sans cœur! On ne pouvait pas avoir de cœur quand on faisait ce genre de chose à un petit animal qui ne vous avait rien fait. J’avais envie de lui arracher les yeux, mais je n’en fis rien, car seul mon Spock m’importait. On le rapporta au camp et…
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Je conclus en disant, les larmes aux yeux :
- Cette nuit-là et toutes les autres nuits, même le jour, en fait… j’ai pleuré. La première nuit et la journée suivante j’ai… je pleurais devant tout le monde. Je m’en moquais prodigieusement. Jusqu’au soir de cette journée-là. Shannon… Elle a fait semblant de me consoler. Et toutes les filles l’ont fait. Et après elle a décrété sur un ton froid qu’il fallait être idiot pour pleurer. Que pleurer devant tout le monde c’était être faible et idiot. Que pleurer pour un simple chien, il fallait vraiment ne pas avoir de cervelle. Elle a ajouté plein d’autres trucs horribles et certaines filles en ont rajoutés, pas toutes, mais personne n’a émis d’objection, pas même moi. J’étais trop sous le choc. Après ça, j’ai tout fait pour ne jamais pleurer devant qui que ce soit. Pour éviter d’étaler mes faiblesses devant tout le monde.
Je me tus rapidement. Je n’avais pas même l’envie de croiser leur regard. Je déposai donc ma tête contre la fenêtre et je me perdis dans le paysage qui défilait à toute allure sous mes yeux.
- Je suis vraiment désolée… soupira Rose avec plein de tristesse dans la voix.
- J’aime mieux ne plus y penser, si ça ne vous dérange pas, dis-je en évitant toujours de les regarder.
Ils acquiescèrent et le reste du trajet fut plutôt lugubre. Apparemment les bonbons avaient eu un effet très temporaire.

**********************

J’avais eu le temps de passer deux jours chez les parents de Rose avant qu’on aille finalement chez ses grands-parents. Ces deux jours avaient été pour le moins horrible, car Hermione avait essayé de me réconforter et même Ron. Le problème c’est que je ne voulais la présence de personne. Excepté Rose de temps en temps. J’avais passé le plus clair de mon temps à faire des devoirs et à m’occuper d’Ember que j’avais délaissé un peu trop ces derniers temps. Repenser à Spock m’avait plus ébranlée que je ne le croyais. J’avais eu tout le temps pour me faire à l’idée que si recevoir toutes les sympathies du frère de Rose et de ses parents avaient été un calvaire, recevoir celles de tout le reste de la famille serait un véritable enfer. Voire même pire encore. Le soir avant de me coucher je contemplais mon collier, sans pourtant avoir le courage d’appuyer sur l’un des boutons qui déclencherait quelque chose, mais j’ignorais encore quoi. En effet, je n’avais pas encore eu la force, malgré que mon anniversaire remontait à déjà un peu plus d’un mois, de le tester. Un petit quelque chose m’en empêchait.
Mais je comptais bien y remédier. J’avais réussi à échapper à l’attention générale pour me réfugier tout en haut du Terrier. Là au moins j’aurais tout le temps de les voir venir jusqu’à moi. Et aussi il y avait peu de chance qu’ils viennent jusqu’ici. J’hésitais entre retirer mon collier de mon cou avant d’appuyer sur l’une des petites pierres précieuses ou le garder là où il était.
Au bout du compte je décidai de le garder à mon cou. Je regardai un instant toutes les pierres précieuses. Je ne savais pas trop sur laquelle appuyer. Je les détaillai alors toutes, j’arrivais à différencier la plupart en règle générale. Je réussis donc à voir que l’une d’entre elle n’avait aucun lien avec les pierres de naissance. Il s’agissait d’un tout petit point de labradorite. Sans réfléchir j’appuyai dessus. Et je me mis à pleurer doucement.
Devant moi, en image holographique se tenait une version plus jeune de moi-même et mon petit Spock. Nous sautions surplace. Comme je l’avais dit à mes amis. Je décidai alors d’utiliser la première roulette et je vis défiler à toute vitesse une foule de souvenirs que j’avais partagés avec mon chien et ma mère. Je la fis revenir à son point de départ et j’utilisai la seconde. Soudain le petit jappement joyeux de Spock sonna à nouveau à mes oreilles. Je fermai les yeux un instant pour me laisser envahir par ce son. Il me manquait tellement…
Une fois que j’eus passé en revue tous les souvenirs de mon chien, j’appuyai avec une certaine fébrilité sur le signe astrologique de ma mère, soit Gémeaux. Et je vis tous ses souvenirs. Ils y en avaient beaucoup plus que pour mon chien. En particulier, car elle en avait mis qui remontait de son enfance, son adolescence et l’âge adulte avant que je ne sois au monde. Il y eut aussi, bien entendu, des souvenirs dans lesquels je me trouvais. Mais pas beaucoup. Je supposais que si j’appuyais sur mon propre signe astrologique il y aurait des souvenirs de moi provenant de ma mère. Et peut-être que quelque part elle avait écrit comment conserver nos souvenirs et les mettre dans le collier? Si tel était le cas, il était clair que j’allais remplir le mien avec tous les souvenirs que je ne voulais pas perdre!
Je pleurais encore lorsque le dernier souvenir s’estompa. J’appuyai de nouveau sur le signe astrologique de ma mère pour éviter que les souvenirs ne recommencent. Une fois par jour suffisait.
Sous une étrange impulsion je me retrouvai à faire dérouler la roulette qui servait normalement seulement au son. Je manquai bondir dans les airs lorsque de la musique se mit à jouer. Mais pas n’importe laquelle. C’était celle que ma mère affectionnait particulièrement. À l’aide de la seconde roulette je les fis dérouler rapidement pour voir quel genre de piste j’avais. Il y avait beaucoup de Bruno Mars, car c’était l’un de ses chanteurs préférés, moldus, évidemment. Ainsi que plusieurs autres.
J’étais en train de les écouter tranquillement lorsque j’entendis quelqu’un monter. Et si je pouvais l’entendre cela signifiait que la personne avait monté assez haut. Je regardai en bas pour voir de qui il s’agissait. Albus. Je jetai un coup d’œil autour de moi pour voir s’il y avait un endroit où je pourrais me cacher, mais rien.
- Alli, je sais que tu es en haut, alors n’essaye pas de te cacher! M’avertit mon meilleur ami sur un ton de menace.
Pourquoi fallait-il toujours qu’il devine mes intentions? Je poussai un soupir et réussis à m’abandonner de nouveau à la musique. Avec un peu de difficulté, puisque je me savais repérée.
Lorsqu’il m’eut rejoint, Albus s’installa à côté de moi. Assis à même le plancher comme je l’étais moi-même. Il me demanda au bout d’une petite minute :
- C’est quoi? De la musique?
- Bien sûr, qu’est-ce que tu crois! M’exclamai-je.
- Je n’ai pas vraiment l’occasion d’écouter de la musique moldue, tu sauras! Rétorqua-t-il avec autant de véhémence que j’en avais mise dans ma remarque.
- Désolée, marmonnai-je.
- Je comprends, rassure-toi.
Au bout d’un certain temps je finis par m’enquérir :
- Tu es venu ici pour quelque chose de particulier?
- Mamie Weasley se demandait où tu étais passée, répondit-il. Elle te cherchait.
- Ah…
Et moi qui croyais que c’était pour autre chose qu’il était venu… Bon, en même temps il ne fallait toujours pas rêver et je n’étais pas vraiment meilleure que lui, quand on y réfléchissait.
- Mais ce n’est que la raison secondaire pourquoi je suis ici, avoua-t-il après quelques temps.
Je me retournai brusquement vers lui. Le cœur au bord des lèvres. Se pourrait-il que…
- Pourquoi alors? Le questionnai-je en essayant de trouver des réponses dans ses yeux.
- C’est quelque chose que j’aurais dû te dire depuis longtemps, en fait, murmura-t-il si bas que je peinais à l’entendre.
Il passa la main dans ses cheveux noirs en désordre et je dus me retenir pour ne pas replacer l’une des mèches rebelles qui lui retomba devant les yeux. Mes yeux s’accrochèrent aux siens et ne les lâchèrent plus.
- Alli, je… commença-t-il, mais il s’interrompit.
Il baissa les yeux, rompant notre contact visuel. Quel crétin! Qu’il le dise à la fin! Allais-je vraiment devoir avouer que j’étais déjà au courant pour qu’il se jette à l’eau? Il murmura :
- J’ai peur de tout gâcher.
- Tu ne gâcheras rien entre nous, je te le promets. Peu importe ce que tu auras à me dire, lui assurai-je avec un sourire rassurant.
Je manquai ajouter une phrase du style « je le sais déjà, alors tu n’as rien à craindre, je ne suis pas partie en courant, non? », mais je me retins à temps. Je le vis déglutir, mais l’instant suivant il replantait ses yeux dans les miens avec une détermination nouvelle. Détermination qui rendait ses yeux verts encore plus brillant et… magnifique. Merveilleux, grandi… D’accord, on se calme, Allison, me morigénai-je mentalement.
- Très bien, alors je me lance… dit-il sur un ton plutôt incertain en prenant une seconde grande inspiration.
Au moment même où il disait ces mots les premières notes d’une chanson que j’aurais reconnue entre mille retentirent. C’était la chanson « Marry you » de Bruno Mars. Ma mère m’avait dit adorer cette chanson, car elle lui rappelait mon père. Malgré que ce dernier ait disparu bien avant sa parution. Si ce n’était pas un signe ça, marmonnai-je en moi-même en rougissant. Il eut un petit sourire, ce qui fit en sorte que j’étais maintenant certaine à cent pour cent de ce qu’il avait l’intention de me dire.
- Je t’aime, Alli. Je suis amoureux de toi depuis notre troisième année à Poudlard. Et c’est à cause de ça que j’ai agis comme un idiot en début d’année. Je sais que ça n’excuse rien. Mais j’essayais de m’éloigner de toi. De t’oublier. Ce qui a lamentablement échoué, avoua-t-il.
J’avais deux possibilités après cette révélation. Soit je lui disais ce que je ressentais moi-même immédiatement, ou soit je le faisais poireauter un peu. J’étais très tentée par la seconde option. Ainsi que par la première, mais…
- J’étais déjà au courant, finis-je par dire en détournant les yeux. Ton frère, ta cousine, Scorp, Liam, Teena et Malia me l’ont dit.
- Je vais les tuer! S’exclama-t-il avec colère.
- Et c’est une chance qu’ils l’ont faite, le coupai-je au moment où il voulait aouter quelque chose. Sinon…
- Sinon… quoi? Dit-il en me regardant avec inquiétude.
- Sinon je ne serais pas ici en ce moment. J’aurais agi comme une idiote et je me serais enfuie. Enfuie sans savoir que cette décision était la pire de ma vie. Tu peux remercier ta cousine pour ça…
- Mais… qu’est-ce que ça veut dire? S’enquit-il et je vis une toute petite étincelle d’espoir s’allumer dans ses yeux.
- Qu’est-ce que tu crois? Le tançai-je avec un sourire amusée.
Il sembla confus un instant et je pouvais presque le voir peser le pour et le contre dans son esprit seulement en le regardant dans les yeux. Lorsqu’il finit par revenir avec moi, car son évaluation mentale l’avait légèrement rendu absent de ma réalité, il plongea son regard dans le mien en disant :
- Je n’en suis pas sûr…
Et il me jetait aux pieds du mur. J’étais presque certaine qu’il savait parfaitement ce que je voulais dire. D’ailleurs ce fut confirmé lorsqu’il eut un sourire amusé à son tour en voyant mon expression d’énervement.
- Idiot, marmonnai-je. Tu sais exactement ce que je veux dire! L’accusai-je.
- Il faut avoir confirmation dans la vie! Rétorqua-t-il, ce qui me fit lever les yeux au ciel.
- Tu es vraiment Cruelfangs, alors, soupirai-je théâtralement. Mais qu’importe. Je… Je t’aime aussi, Albus. Et je crois que ça fait longtemps, même si je ne me l’admettais pas il y a un peu moins d’une semaine.
- Tu es sérieuse? Demanda-t-il avec un feu dévorant qui semblait prendre possession de son regard.
Je pris une petite vengeance personnelle sans conséquence en prenant la peine de réfléchir. Ou plutôt en faisant semblant de réfléchir. Je pus ainsi constater, durant toute ma minute de réflexion, la tension qui prenait possession de son corps. J’eus alors un sourire et je dis :
- Je n’ai jamais été aussi sérieuse de toute ma vie, je crois…
Il n’en fallut pas plus pour qu’il se penche vers moi. Mon cœur se mit à battre la chamade et si je me fiais à la vitesse vraiment lente qu’il prenait pour s’approcher de moi, c’était pire pour lui. Apparemment il ne me croyait pas totalement et pensait que j’allais fuir d’une seconde à l’autre. L’idiot!
- Al, je t’ai dit que…
Je n’eus pas besoin de me rendre plus loin qu’il accéléra la démarche de manière radicale.
Il posait à peine ses lèvres sur les miennes, nos lèvres se frôlaient donc qu’un minimum qu’on s’écarta vivement l’un de l’autre en entendant :
- Alors on s’amuse bien par ici, les jeunes? On fait mu-muse avec la voisine, Al?
Remarque donné par son oncle George. Albus et moi on rougit jusqu’aux oreilles, ce qui ne sembla pas gêner le rouquin qui eut un sourire flamboyant. Il ajouta :
- Mamie Weasley va se mettre en colère si vous ne descendez pas dans cinq secondes. C’est l’heure du diner.
- Oncle George… commença Albus, mais son oncle recula avec un grand sourire étalé sur le visage avant de descendre en riant.
Albus se retourna vers moi, il semblait aussi terriblement gêné que moi, si je me fiais à son visage. En tout cas, une chose était sûre : si vous voulez gâcher le moment le plus parfait de votre vie aller dans une maison pleine de Weasley. L’un d’eux va parfaitement réussir à arriver au plus mauvais moment, comme aujourd’hui, par exemple!
- Ce n’est pas croy… n’avait qu’à peine débuté mon ami lorsqu’il fut interrompu brusquement.
- TOUT LE MONDE DESCEND! C’EST L’HEURE DU DINER! ALBUS! ALLISON! ALLER, ON SE DÉPÊCHE!
Discrétion… zéro. La grand-mère d’Albus avait de sacré poumon en tout cas. Al et moi on se jeta un bref coup d’œil avant de hausser les épaules et de descendre les escaliers quatre à quatre. Je manquai trébucher en sautant une marche, mais Albus me rattrapa à temps et m’évita ainsi de débouler toutes les marches de la manière la plus idiote qui soit.
Lorsqu’on arriva finalement dans la salle à manger tous les Weasley présent, ainsi que les quelques Potter, nous dévisagèrent avec curiosité. C’en était à ce point gênant que je rougis sans pouvoir m’en empêcher. Al ne semblait pas n’en mener large non plus, surtout que son oncle, George, nous adressa un clin d’œil complice. Est-ce qu’il en avait parlé aux autres? Pitié, faites que non!
Le problème c’est que même s’il n’en avait pas parlé, notre réaction laissait présumer beaucoup. Je m’empressai, sans toutefois courir évidemment, d’aller rejoindre ma place qui était située juste à côté de Rose. Je ne fus guère bavarde durant le repas, mais j’avais été ainsi durant la majorité des repas que nous avions eu jusqu’à présent, alors personne ne sembla remarquer quoi que ce soit d’anormal. Toujours est-il qu’Albus et moi on fit en sorte de ne pas se regarder. Ou du moins… pas plus que nécessaire.
Plus tard ce soir-là, j’étais étendue sur le dos sur le matelas que l’on m’avait prêté. Je n’arrivais pas à dormir et ce, pour de nombreuses raisons. La première…
- Alli, tu vas me dire pourquoi Al et toi vous avez rougi comme ça au diner? Et pourquoi Oncle George était si… fier de lui en revenant?
Rose, Rose, Rose… Elle n’arrêtait pas de me questionner à voix basse depuis cinq minutes. Elle me reposait les mêmes questions à répétition, mais en les reformulant, espérant que je finirais par répondre.
- Très bien… Tu veux savoir ce qu’il s’est passé? Finis-je par marmonner.
- Oui! Dit-elle avec un soupçon d’espoir dans la voix.
- Ton oncle est arrivé au mauvais moment, me contentai-je de dire avant de lui faire dos.
- Comment ça au mauvais moment? Quel moment? S’empressa-t-elle de me demander avec une voix surexcitée.
Malheureusement pour elle je n’avais pas l’intention de satisfaire son besoin de réponse. Pas ce soir du moins. J’avais besoin de sommeil et plus je discutais plus j’aurais de la difficulté à l’atteindre. En particulier s’il s’agissait de ce sujet-là… ou de l’autre.
Je retins une boule d’émotions de se former dans ma gorge et j’enfouis ma tête sous l’oreiller pour ne pas entendre les vocifération de ma meilleure amie concernant le fait que j’étais soi-disant une cachottière de la pire espèce.
Cette technique ne m’empêcha par contre pas d’entendre Mrs Weasley, en bref la mère de Rose, hurler :
- C’EST L’HEURE DE DORMIR, LES FILLES!
Juste avant de fermer les yeux pour m’endormir je me posai cette question : Est-ce qu’Hermione avait toujours été ainsi ou est-ce qu’elle avait hérité de cette manie auprès de sa belle-mère? C’était dur à dire…
Le lendemain matin je fus réveillée de la pire manière qui soit. Ou en tout cas, l’une des pires. En bref, on me versa un saut d’eau glacée sur la tête. Et quand je dis glacée… c’est GLACÉE. Le genre d’eau glacée que l’on retrouve en Antarctique. Ou en Arctique. Les deux sont probablement équivalents.
Il n’y avait qu’une personne à pouvoir m’avoir fait un coup pareille et c’était…
- JAMES POTTER! Hurlai-je avec une telle rage dans la voix que cela poussa mon ennemi du moment à déguerpir sans demander son reste.
Je bondis d’un bond sur mes pieds et me lançai à sa poursuite. Mes cheveux noirs et mouillés bondissant dans mon d’eau en éclaboussant tout ce qui se trouvait autour de gouttelettes glacées. Je n’avais encore aucune idée du comment j’allais bien pouvoir me venger, mais je le saurais dès que je l’aurais attrapé. Mais, bon, pour ça il fallait d’abord, évidemment, que je l’attrape. Et jusqu’à maintenant c’était plutôt mal parti pour… Bien entendu, j’avais oublié ma baguette dans la chambre.
J’aurais pu me transformer en loup et lui foutre une frousse de tous les diables, mais le but d’être devenue une Animagus c’était de pouvoir garder ça secret au cas où je me retrouverais dans une situation délicate. Or, le faire ici ferait en sorte que toutes les personnes présentes dans la maison seraient au courant. Alors on va se le dire, côté discrétion ce serait plutôt nul.
Mon heure de gloire arriva néanmoins, alors que je commençais à perdre tout espoir de réussir un jour à le rattraper. J’avais d’ailleurs ralenti en ayant la ferme intention d’abandonner, sauf que… au même instant James trébucha sur une botte de l’entrée. Je ne pris même pas une seconde pour réfléchir et je bondis sur lui avant de le clouer au sol. Bien sûr il me renvoya un sourire éclatant, le salaud.
- Douche matinale, Allison? Ricana-t-il en agrandissant son sourire.
- Non, ce ne sera pas pour moi, la douche matinale! Rétorquai-je avec un sourire froid.
Il ne comprit pas immédiatement ce que j’avais l’intention de faire. Je crois qu’il ne le saisit qu’au moment où je l’attrapai par les oreilles pour l’amener là où je le voulais. Soit la salle de bain. Il tenta de m’arrêter, mais comme je le tenais sans merci par les oreilles il dut s’arrêter. Oh, il aurait pu continuer… mais seulement s’il ne tenait pas à ses oreilles.
Dès que l’on fut dans la salle de bain j’ouvris la douche. Et bien sûr c’était du côté de l’eau froide. Quand même, il fallait que je me fasse justice! Et après avoir réfléchi une seconde si je lui mettais simplement la tête sous l’eau ou si je le jetais tout entier dans la douche… j’optai pour la seconde solution. Ensuite je me ruai en dehors de la salle de bain, car je n’avais pas envie d’une seconde douche froide.
Si j’avais eu ma baguette, je lui aurais sans doute jeté le sortilège du saucisson, ce qui l’aurait empêché de sortir par lui-même. Comme il le fit la seconde où je franchi le cadre de la porte.
Il me pourchassa dans les escaliers, mais dès que j’eus rejoins la chambre où se trouvait ma baguette, je la saisis et la pointai sur lui, alors même qu’il entrait en trombe.
- Tu ne fais rien, James! Ou sinon…
- Si tu crois que j’ai peur de toi avec ta baguette! Rétorqua-t-il avec des yeux lançant des éclairs.
- Tu as commencé, je te signal!
- Mais moi je n’ai pas mouillé ton pyjama, à ce que je sache! Pesta-t-il avec rancœur.
Je ne me rendis compte qu’à cet instant que mes vêtements étaient secs. À l’exception de l’endroit où mes cheveux reposaient sur ceux-ci. Oups…
- Comme tu l’as si bien dit à ton frère… je renvois les coups deux fois plus forts! Lui renvoyai-je avec un sourire.
Il marmonna pour lui-même et s’en alla en promettant que j’allais le payer. Qu’il vienne, pensai-je, j’allais simplement lui rendre la monnaie de sa pièce. Et peut-être pas gentiment.
Je me résignai rapidement à me changer et à me sécher les cheveux. Tout ce remue-ménage n’avait même pas réveillé Rose, ce qui était très étonnant. Enfin, cela l’aurait été s’il s’était s’agit de quelqu’un d’autre qu’elle.
Je pris néanmoins soin de la réveiller. J’avais quelque chose à lui proposer. Quelque chose qui l’intéresserait grandement, j’en étais sûre. Une petite promenade. Pour discuter de choses… et d’autres.
À peine une heure plus tard, alors que nous avions pris notre petit-déjeuner et qu’on venait tout juste de mentionner à mon parrain que nous allions faire un petit tour à l’extérieur, ce qu’il nous dit nous pétrifia surplace.
- C’est hors de question! S’emporta-t-il.
- Comment ça, tu ne veux pas?! M’exclamai-je en colère. Je n’ai pas dit qu’on allait à Tombouctou! Juste faire un petit tour dans les envir…
- C’est hors de question point! Me coupa-t-il.
Les récents évènements me laissant à fleur de peau et encore plus impulsive et imprévisible qu’auparavant, sans compter que je n’avais qu’une toute petite maîtrise de moi-même contrairement à… enfin, peu importe. Tout ceci pour dire que je le pris mal. Genre, très, très mal.
- Je vais y aller! grognai-je, en hurlant presque. Je ne resterai pas cloîtrée ici!
- Si tu crois que tu vas avoir le choix! Rétorqua-t-il avec une colère non-dissimulée.
Je me mis à respirer très fort. La fureur bouillonnant en moi comme le pire feu de forêt que l’on n’ait jamais connu! Il ne me ferait pas rester à l’intérieur. Pas contre ma volonté. Toutefois, Mr Potter, enfin… mon parrain, sembla se calmer un peu pour me dire :
- C’est dangereux. L’homme qui a pris ta mère pourrait arriver ici à tout moment. C’est plus sécuritaire pour toi si tu restes à…
- Vous vous foutez de qui, là?! le coupai-je brusquement. Quand Voldemort, oui, quand Voldemort en avait après vous, je ne me souviens pas avoir entendu dire que vous restiez cloîtré dans une maison! À ce que j’en sais vous alliez quand même mettre le nez dehors! M’exclamai-je hargneusement.
Je sais, je sais… ce n’était peut-être pas la meilleure manière d’arriver à mes fins. Hurler sur son parrain. Mais je ne le connaissais dans ce rôle que depuis, quoi? Trois ou quatre mois tout au plus? Il n’avait pas le droit… Il n’avait pas le droit de me dire ce que je devais faire. Surtout pas pour quelque chose d’aussi bénin! Je ne lui demandais quand même pas pour aller quelque part où je risquais de tomber sur n’importe qui, non? Apparemment j’avais visé juste, car il n’ouvrit pas la bouche avant une bonne minute. Minute que je mis à profit pour croiser les bras et le dévisager avec un regard clairement hostile et implacable. Il finit par soupirer :
- Allison. Écoute-moi. Nous n’avons pas le choix. Les enjeux sont beaucoup plus importants que tu ne le crois.
- Et en quoi? Demandai-je en haussant un sourcil.
L’un des conseils de ma mère était : ne t’engage à rien si tu ne connais pas tous les détails de ce dans quoi tu t’embarque. Bon, elle parlait en particulier des contrats et tout ce qui ressemble de près à ça. Sauf que le cas présent y ressemblait. On ne voulait pas que je fasse quelque chose, mais j’ignorais pourquoi j’avais droit à une telle interdiction.
- Tu n’as pas besoin de le savoir.
Et voilà la réponse que j’attendais. Pourtant, malgré que je m’y attendais fortement, ma réaction ne fut pas moins grande, bien au contraire.
- Ça c’est fort! Vous m’empêchez de faire quelque chose, sauf que je n’ai même pas le droit de savoir pourquoi? Je crois que je suis assez vieille, et j’ai vu assez de choses, pour avoir le droit d’être mise au courant! Dis-je avec tant de colère que l’on aurait dit que ma voix claquait l’air comme un fouet. Et vous vous prenez pour qui, Mr Potter? Vous n’êtes pas mon père que je sache! Car mon père… mon père est mort! Mort! Tout comme ma mère! Je n’ai plus de parents… grognai-je ensuite, malgré qu’à la fin ma voix se soit cassée.
- Je suis ton parrain et ton dernier parent avec Hermione! Gronda-t-il, furieux.
- Ah oui? À ce que je sache mes grands-parents sont toujours envie? Que se passerait-il si je demandais à retourner vivre auprès d’eux? Me le refuseriez-vous? Répliquai-je ensuite avec dédain.
Je vis l’expression de son visage se décomposer et afficher une mine défaite. Il savait, tout comme moi, qu’il n’aurait pas le choix de m’emmener auprès d’eux. Si je le demandais de manière très claire, ils n’auraient pas le choix. Tous autant qu’ils étaient. Sauf que je n’en avais pas l’intention. Je m’étais peut-être un peu trop emportée, mais je n’étais pas la seule. Je marmonnai entre mes dents serrées :
- Je suis désolée. Je n’avais pas l’intention de dire tout cela, mais…
Je m’interrompis de moi-même pour hausser des épaules. Ce faisant je perdis une partie de la tension qui m’habitait et je dis d’une voix plus ou moins redevenue à la normale :
- Je n’ai pas l’intention de partir, cela dit. Mais j’ai bien l’intention d’aller me promener dehors avec Rose. Alors j’ai un compromis. Il ne me plaît pas, mais j’ai encore moins envie de me « promener » dans la maison. Alors… Est-ce que si on se « promène » autour de la maison, ça marche pour vous? Je ne resterai pas cloîtrée à l’intérieur.
J’insistai particulièrement sur le dernier mot. J’attendis avec une certaine fébrilité sa réponse. Et à ce que je pouvais en voir, Rose aussi. Pendant toute ma joute verbale avec son oncle elle avait paru à la fois horrifiée, fière et… inquiète.
En temps normal je n’aurais peut-être pas eu autant de difficulté à rester à l’intérieur, mais… en ce moment la simple idée de rester prisonnière dans une cage, ne m’enchantait pas. Déjà que le simple fait de me contrôler un minimum pour éviter de faire éclater ma fureur à tout bout de champ, me comprimait dangereusement, m’interdire de sortir serait… comme brandir une allumette (allumée, bien sûr) devant un explosif. Le résultat ne serait pas joli, joli disons.
- Très bien, c’est d’accord. Sauf que tu devras le dire à l’un d’entre nous, un adulte, je précise. Dès que tu sors tu nous avertis et dès que tu rentres à l’intérieur aussi. Et pas plus d’une heure de suite.
J’acquiesçai d’un signe de tête en me retenant de lever les yeux au ciel. Je marmonnai tout de même entre mes dents :
- Vous êtes pire qu’une mère poule.
- Et arrête de me servir du vouvoiement à la pelle. Tu restes ma filleule, alors agis en tant que tel. Surtout qu’on se connait depuis un bon moment déjà… me dit-il, me faisant comprendre qu’il m’avait entendu sans le préciser totalement.
Je rougis légèrement et répondis :
- D’accord, Harry. (J’insistai particulièrement sur son prénom) Là, Rose et moi on sort. On sera de retour dans une heure exactement.
Je m’arrangeai pour insister sur les quelques mots clés de ma réponse. Pour être certaine qu’il m’avait compris. Je ne m’arrangerais quand même pas pour lui prendre la tête encore une fois… Non, pas du tout. Avant de me retourner pour sortir de la maison, je le surpris à lever les yeux au ciel.
Et juste alors que je refermais la porte dans notre dos à Rose et moi je l’entendis dire :
- Le vrai mélange de ses parents…
J’avais le pressentiment que je n’étais pas censée entendre cette partie-là. Pourtant cela m’emplit de fierté, car après tout, mes parents ne vivaient maintenant plus qu’en moi. C’était à moi de rappeler à tout le monde ce qu’ils avaient été. Quoique… c’était un peu plus délicat avec mon père puisque je ne l’avais que très peu connu.
Une fois dehors je commençai à marcher lentement et ma meilleure amie me suivit sans un mot. Du moins, elle ne parla pas avant trente bonnes secondes avant de s’exclamer :
- Je n’arrive pas à croire que tu aies réussi à gagner ton point!
- Ouais, moi aussi, admis-je. Je n’ai pas été très polie…
- Je crois que tu as eu raison, affirma-t-elle. Oncle Harry a tort de te laisser en dehors de tout ça. Il refait les mêmes erreurs que les adultes de son temps on fait avec lui. Ils voulaient le garder en dehors de tout ce qui se passait.
- J’ai l’impression qu’il a oublié cette partie-là de son histoire, marmonnai-je.
Rose acquiesça en silence, puis changea radicalement de sujet :
- Donc Albus et toi…?
- Je suis au courant, il est au courant. Rien d’autre, dis-je sincèrement.
Sauf que, bien évidemment, elle ne me crut pas. Je poussai un soupir pendant qu’elle me traitait encore de sale petite cachottière. Lorsqu’elle s’interrompit pour souffler un peu je réussis à glisser :
- Votre Oncle George est arrivé au mauvais moment, comme je t’ai dit hier. Sinon, il y aurait sans doute eu quelque chose de plus à dire.
- Oh! Lâcha-t-elle en ouvrant de grands yeux.
Par la suite elle me noya de commentaires du genre « je le savais », « ça ne pouvait pas être autrement » et blablabla. Étonnamment lorsque l’heure se termina j’en étais contente, car nous avions convenu de n’aborder ce sujet qu’à l’extérieur. Après tout nous n’avions pas envie (surtout moi, en fait), pour l’instant, que tout le monde soit au courant que quelque chose couvait entre Albus et moi. D’ailleurs, je n’étais pas pressée d’apprendre à mon parrain qu’en plus d’être sa filleule je risquais de devenir sa belle-fille. C’est vrai, quoi? Si jamais les choses tournaient mal entre Al et moi? Bon, on n’était même pas rendu à ce stade, alors ça ne servait à rien d’y penser.
Le reste de la journée se passa sans aucun incident, ce qui était d’autant plus surprenant puisque James avait promis de se venger de l’histoire de la douche. Ce qui ne présageait rien de bon pour le lendemain.
En cette merveilleuse journée du 24 décembre je me réveillai avec une teinte de peau des plus… anormale. J’étais du même bleu que mes yeux. Partout. Sérieusement, James y était allé un peu fort. Même Rose et Al ne purent s’empêcher de rire en m’apercevant la première fois, avant de s’étouffer à moitié lorsque je leur jetai un regard incendiaire. Cette fois, James n’avait qu’à bien se tenir, car ma vengeance serait douce, silencieuse et… sournoise. Il ne la verrait pas venir. En fait, plus il penserait que je n’avais pas eu l’idée de me venger et plus… Autant ne pas gâcher la surprise.
J’endurai donc cet horrible bleu toute la journée et je dus prendre sur moi pour ne pas m’offusquer lorsque je vis mon parrain retenir un fou rire en me voyant approcher. Je ne devais pas être très convaincante dans ma tentative de ne pas me mettre en colère, car il dit en serrant les lèvres :
- Désolé.
- Il n’y a rien du tout, voyons! Je ne vois pas de quoi vous parler, marmonnai-je en serrant les dents.
Il secoua lentement la tête en souriant, comme si je l’amusais profondément. Je poussai un soupir découragé.
- Tu voulais me parler de quelque chose? Me demanda-t-il lorsqu’il eut retrouvé son sérieux.
Ça lui avait pris une minute, ce qui était un peu vexant quand on y réfléchissait. Je croisai les bras pour éviter de me prendre la tête entre les mains et me lamenter sur mon sort.
- Oui, en effet, affirmai-je. J’aimerais que vous m’enseigniez à faire apparaître un Patronus, ajoutai-je sans tourner autour du pot. J’ai entendu dire que vous… enfin, que tu étais un très bon professeur.
Il resta un instant stupéfait avant de bafouiller :
- Tu veux… que… je… quoi?!
- Je ne vois pas ce qu’il y a de surprenant à ma demande, marmonnai-je en fronçant des sourcils. Je veux apprendre à faire apparaître un Patronus. On ne sait jamais sur quoi je peux tomber dans mes visions. Et hors des visions. En plus… je crois que ça pourrait m’aider à en apprendre un peu plus… sur moi-même.
Quoique d’une certaine manière j’étais déjà sûre à quatre-vingt-dix-neuf pour cent quel animal j’aurais comme Patronus. Apparemment il était très fréquent que notre forme d’Animagus était le même que celui de notre Patronus. Donc…
- Tu crois en être capable? Me demanda-t-il en haussant un sourcil.
- Ça, c’est insultant! M’écriai-je en le foudroyant du regard. Bien sûr que je m’en sens capable! Je…
Je m’interrompis juste à temps avant de dire une bêtise. Du genre : je peux me transformer en animal, alors si j’ai réussis à devenir une Animagus, je crois que je peux maîtriser le sortilège du Patronus. Assurément, côté discrétion ça n’aurait pas été très fort. Le seul avantage c’est que j’aurais probablement gagné mon point.
- Et tu veux que je te l’enseigne?
- Bah, si je vous… si je te le demande, ce n’est pas pour rien, je crois. En plus tu as réussis à en faire apparaître un corporel à l’âge de treize ans, donc… Qui serait mieux placé? Et tu es mon parrain.
Il poussa un soupir avant de dire :
- Ça ne sera pas simple.
- Et où serait le plaisir? M’enquis-je en haussant un sourcil.
- Tu es bien la fille de ta mère, marmonna-t-il en secouant la tête avec découragement. Bon, alors pour éviter d’encombrer la maison, on va aller à l’extérieur… conclut-il en me faisant signe de le suivre.
Il s’interrompit par contre lorsqu’apparut Rose et Albus. La première demanda :
- Vous allez faire quoi?
- Il va m’apprendre à faire un Patronus, dis-je en souriant, car j’étais certaine qu’il aurait préféré ne pas dire la vérité.
Mais en même temps à quoi est-ce que ça aurait servi? Ils n’auraient eu qu’à regarder par la fenêtre et… le travail était fait.
- Hé, mais je veux apprendre ça aussi! S’exclama ma meilleure amie comme je l’avais escompté.
- Et moi, il ne faut pas m’oublier! Renchérit Al en souriant, car son père affichait un air atterré.
Harry nous regarda tour à tour et il dut voir la détermination sur nos visages, car il capitula rapidement. Mais alors qu’on passait la porte ce fut au tour de James de s’en mêler :
- Hé! Vous allez où comme ça, P’pa?
Après une seconde il ajouta avec un sourire qui m’était adressé :
- Le bleu te va à ravir, Allison.
- Va voir ailleurs si j’y suis, James! Grommelai-je entre mes dents.
- On va apprendre à faire un Patronus, lui dit son cadet en l’empêchant d’ajouter une nouvelle remarque.
- Ah, très bien, alors je m’en vais. Je sais déjà que j’ai le même Patronus que Papa et notre cher grand-père Potter dont j’ai hérité le prénom!
- Tu as un cerf? m’étonnai-je en ouvrant de grands yeux.
- Eh oui! Mon père m’a montré à les faire apparaître l’année passée. Bref, à plus, Miss Blue! Dit-il avant de s’en aller en vitesse.
- Ouais, mais en tout cas moi je ne suis pas un glaçon, hein, James! Lui hurlai-je en retour.
Sur ces mots on sortit finalement à l’extérieur. Et là débuta notre première leçon. C’était un peu plus compliqué que je ne l’avais escompté. Non pas dans la théorie, mais dans la pratique.
Le matin de Noël j’eus la grande joie de découvrir un James complètement vert avec quelques points rouges un peu partout. J’avais imprégné son lit d’un sortilège pour l’occasion. À voir sa tête il était ravi.
- C’était un bon coup, Allison, marmonna-t-il en passant à côté de moi pour aller se chercher à manger.
Nous ne déballerions les cadeaux qu’une fois que tout le monde aurait mangé.
- Sauf que j’aimerais bien savoir comment tu as réussi ton coup! Ajouta-t-il en mordant dans une tranche de pain qu’il avait recouvert de confiture.
Je souris dans sa direction en haussant les épaules. Il grommela quelque chose que je ne compris pas et continua à manger en silence. Pour ma part j’avais déjà grignoté un petit quelque chose, alors je me contentais d’attendre. Tout comme Rose et Al.
Dès que tout le monde eut pris son petit-déjeuner on se rassembla autour du sapin. La Mamie Weasley commença par distribuer ses fameux cadeaux. Ceux que l’on recevait chaque année. Moi compris. Je n’eus donc aucune surprise de découvrir un pull en laine noire avec un A d’un bleu presque identique à celui de mes yeux. Heureusement que ma peau avait repris sa teinte normale… sinon ça m’aurait rappelé un très mauvais souvenir. Je la remerciai chaleureusement et la serrai dans mes bras. J’avais fini par m’y faire, car elle m’avait pratiquement adopté. Elle me rappelait un peu ma propre grand-mère, en un peu plus… explosive.
Ensuite ce fut le tour des autres de recevoir des cadeaux de leur famille. Moi, je ne m’attendais pas à grand-chose. Mes grands-parents étant trop loin et… Bref. Je pris une grande inspiration en voyant mes amis déballer les cadeaux de leurs parents. J’eus une soudaine envie de pleurer, sauf que je réussis à la faire passer en clignant plusieurs fois des paupières. Mon parrain sembla le remarquer, car il s’approcha en compagnie d’Hermione, la prenant par le bras alors qu’elle regardait l’un des nombreux Weasley de la nouvelle génération, la mienne en fait, ouvrir son cadeau.
Elle ne s’en offusqua par contre pas en voyant qu’il l’amenait dans ma direction.
- Viens avec nous, me glissa Harry.
Ils me conduisirent ainsi dans la salle à manger où Hermione me donna une enveloppe accompagné d’une petite boîte.
- Ton parrain a eu quelque chose de semblable de la part de Hagrid en première année. J’espère que tu l’apprécieras, me dit-elle avec un sourire triste.
Je ne répondis pas, car j’ignorais encore ce qui se trouvait dans la boîte recouverte de papier. Je commençai tout d’abord par la lettre, c’était plus polie ainsi de toute manière, malgré l’envie que j’avais de commencer par le cadeau.

« Chère filleule,
Cela fait très longtemps que nous voulions te dire la vérité, Harry et moi. Mais ta mère prétextait toujours que ce n’était pas le bon moment. Pour ma part je te l’aurais dit dès le premier jour où nous nous sommes vus. Ou encore dès que nous avons appris que tu étais devenue la meilleure amie de nos enfants respectifs du même âge que toi. Sauf que cela ne s’est pas passé ainsi. En même temps nous comprenions tous les deux qu’elle puisse préférer t’annoncer la nouvelle par elle-même. Car après tout cela entraînait plusieurs autres sujets assez délicats. Comme l’identité de ton père et la nature de sorcière de ta mère. Nous espérons de tout cœur que ton avenir sera peuplé de beaux souvenirs et que tu réussiras à surmonter toutes les épreuves présentes et à venir, car la vie n’est jamais toute simple. Surtout pas pour les gens comme toi qui ont un talent très fort pour la magie. Et sans compter l’autre détail. Nous espérons aussi que ce cadeau t’aidera à accepter plus facilement ce qui t’arrive et que y retrouveras un certain réconfort. Même si ce n’est rien à côté du collier de tes parents. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux compter sur nous. N’hésite pas.
Joyeux Noël,
Harry et Hermione
»
Je leur jetai un petit coup d’œil avec un sourire ému au visage. Je déballai alors mon cadeau et ouvris la boîte. Je ne fus que guère surprise d’y découvrir un album photo. C’était en particulier des photos d’eux avec mon père et ma mère. Il y en avait une aussi qui était un peu plus spéciale. C’était la photo avec tous les membres de l’armée de Dumbledore. Et mon père s’y trouvait. À côté de Ginny. Je me souvenais maintenant que ma mère avait mentionné qu’ils avaient été de bons amis puisqu’ils étaient de la même année et dans la même Maison.
Je les remerciai avec des yeux embués et je les serrai dans mes bras. C’était un peu étrange, mais il fallait bien que je m’y habitue, puisque maintenant ils étaient concrètement mon parrain et ma marraine.
- Ta mère nous avait aussi envoyé ça quelques jours avant… son départ, me dit Harry en me tendant une lettre.
Je l’ouvris avec précaution et c’est à peine si je remarquai qu’ils s’éclipsaient de la pièce. Je leur en étais tout de même reconnaissante, car j’avais envie d’un peu de solitude pour ouvrir cette enveloppe. C’était une lettre qu’elle m’avait sans doute écrit seulement quelques jours avant sa mort. Quelque chose qu’elle avait touché et manipulé Quelque chose qui m’était destinée. Je me surpris à sentir la lettre avant même de la lire et je ne sais pas si c’était un mauvais tour de mon esprit, mais j’aurais juré percevoir son parfum qui lui était bien spécifique. Je suppose que sous forme de louve j’en aurais été plus certaine, mais ce ne serait guère prudent de le faire. Je me contentai donc de lire les mots qui s’étalaient sur le parchemin :

« Ma petite fille chérie,
Encore un Noël que l’on passe loin l’une de l’autre. J’espère que bientôt nous aurons l’occasion de le passer à nouveau ensemble, toutes les deux. J’espère que tu passes du bon temps en compagnie de la famille Weasley et des quelques Potter qui se trouve au Terrier. J’espère aussi que tu apprendras à te rapprocher de ton parrain et de ta marraine de la façon qu’il convient dans ce genre de situation. C’est entièrement ma faute si tu n’as été mise au courant que si tard. Eux auraient voulu que tu le sois beaucoup plus tôt, mais… j’avais mes raisons. Fais attention à toi, Allison. Tu es mon trésor le plus précieux, si je devais te perdre… je crois que je n’y survivrais pas. Je sais que tes visions deviennent de plus en plus difficiles, mais je suis fière de toi, car tu réussis à t’en sortir là où tant d’autres ont échoués. J’ai foi en toi, ma chérie. Et je sais que le moment venu tu vaincras. Ton cadeau t’attendra à la maison, il était un peu trop… encombrant pour que je puisse l’envoyer à ton parrain et à ta marraine. Je leur ai dit de venir avec toi le chercher. Je serai chez tes grands-parents, mais je crois me souvenir que tu gardes toujours la clé sur toi, n’est-ce pas? Bon, en même temps tu n’en auras guère besoin, n’est-ce pas? Et il est fort probable que son usage soit superflu. Et ce pour plus d’une raison. Applique-toi bien à l’école et récolte le plus de B.U.S.E que tu peux, je sais que tu peux avoir des résultats à faire baver les élèves de Serdaigle. Passe un joyeux Noël et amuse-toi bien!
Je t’aime,
Maman
»
Je ne pus empêcher les larmes de rouler sur mes joues. Nous ne passerions plus jamais de Noël toutes les deux. Plus jamais. Je ne verrais plus jamais son sourire fier et émerveillé en voyant mes résultats scolaires. Ou son air contrarié lorsque je ne respectais pas certaines règles, ne pas grimper aux arbres entre autre. Elle n’était plus là. Et cette lettre ne faisait que comprimer davantage mon cœur déjà en charpie. Sauf que malgré la douleur qu’elle me causait, je la jetterais pour rien au monde. Je la glissai donc sagement dans mon album photo en réprimant un sanglot plus puissant que les autres.
Ensuite de quoi je m’empressai d’aller à la salle de bain pour essayer de cacher un peu que j’avais pleuré. Et pour cesser de pleurer par la même occasion.
Lorsque je fus suffisamment en état je retournai dans le salon où je reçus plusieurs petits cadeaux provenant de mes amis. En particulier plusieurs friandises. Je remerciai Rose et Al en les serrant dans mes bras comme à mon habitude. Et je dus cacher mon léger malaise en serrant Al dans mes bras, tout comme lui, évidemment. Cela ne l’aurait pas autant été si nous avions été jusqu’au bout, mais un gros merci à George (sarcasme) ça ne s’était pas produit.
Plus tard dans la journée on continua à pratiquer le sortilège du Patronus en compagnie d’Harry. On parvint avec quelques difficultés à faire apparaître une faible brume argentée, mais au lieu de m’en réjouir j’étais plutôt offusquée. Malgré que mon parrain tenta de me convaincre que c’était normal au début et que même lui n’avait pas arrivé à faire mieux avant un bon moment.

**********************

Les jours passèrent et on pratiquait toujours le sortilège dans la cours. Jusqu’à une journée bien précise qui restera sans doute marqué dans nos esprits pendant très longtemps.
Entre temps Scorpius était venu nous rejoindre pour passer le jour de l’An avec nous. Enfin, avec la famille de Rose. Ce qui incluait tous les autres par le fait même. Il y eut quelques tensions au début, mais cela finit rapidement par se calmer. Enfin, bref, juste pour dire que Scorp faisait désormais partie des nôtres durant les cours avec Harry. Ma meilleure amie lui avait envoyé toute la théorie grâce à nos Cartes et ainsi il n’avait pas vraiment de retard.
Nous avions alors la baguette levée, prêts à l’action.
- Dans un, deux, trois… allez-y! lança mon parrain en analysant nos gestes avec une telle intensité que c’en était déconcertant.
- Spero Patronum! Hurlai-je en même temps que mes trois amis.
Cette fois j’essayai un autre souvenir. Ou plutôt un souvenir de souvenirs. En bref je repensais aux sentiments que j’avais éprouvés en revoyant certains des souvenirs enfermés dans mon médaillon. Spock en était l’un d’entre eux.
J’eus alors l’immense joie de voir s’extraire de ma baguette un loup de fumée argentée et absolument magnifique. Sans trop le vouloir je m’exclamai :
- J’en étais sûre!
Ce qui me valut un regard surpris de mon parrain. Je me mordis la lèvre une seconde avant de me rendre compte que je n’étais pas la seule à y être parvenue. Nous avions tous réussis! Je pouvais distinguer un faucon voler autour de Rose en ouvrant et fermant son bec comme s’il lançait des cris perçants. Je jetai un coup d’œil aux animaux d’Al et de Scorpius. Je ne pus m’empêcher de m’exclamer avec étonnement en voyant celui du premier :
- Un tigre, Al?
- Ouais, je suis aussi surpris que toi! J’aurais cru que ce serait… je ne sais pas… Un lapin?
- Nan, pas un lapin, dis-je en secouant la tête. Tu es vraiment Cruelfangs, n’est-ce pas? Ajoutai-je en chuchotant après m’être approché de lui.
Mes deux autres amis m’avaient entendu et ils eurent un sourire entendu à mon intention.
- Très drôle, Alli, marmonna-t-il. Et toi on ne serait jamais douté que ça allait être un loup, hein? Ajouta-t-il avec un sarcasme perceptible dans la voix.
Pour finir, Scorp avait comme Patronus un renard. Un renard qui semblait plutôt sombre, mais comme nous n’avions pas vraiment les couleurs c’était dur à dire. Je n’étais pas vraiment surprise en voyant cela, en fait. Je ne dirais pas que je m’y attendais, car ce serait faux, mais je n’étais pas surprise. Et Rose ne semblait pas l’être non plus.
- Je n’aurais jamais cru que vous réussiriez aussi vite, avoua mon parrain avec toujours de la surprise sur le visage. Mais je suis très fier de vous tous. Vraiment, nous informa-t-il ensuite. Et je tiens à… commença-t-il avant de s’interrompre brusquement en regardant un endroit bien particulier derrière nous.
Je me retournai d’un coup, tout comme mes trois amis et je me figeai surplace.
À environ cinquante mètres de la maison se tenait un homme. Et il regardait dans notre direction. Ou plus précisément… il me regardait moi.


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Alors? J'espère que je ne vous ai pas trop choqué... :| Mais voici donc le fameux petit Spock ;) :cry: Ainsi que la Labradorite. Sinon, qu'en pensez-vous?
Addbook: Alli le lui a dit finalement, hein? ;)
Aly_165: Il fallait que je mette un passage avec des escaliers, même si ce n'est pas exactement la même chose que ce dont on s'est parlé. Mais ça va venir :lol:
Ah et puis je répète pour ceux qui seraient intéressés, j'offre la possibilité d'avoir des extraits. Courts, mais des extraits quand même. ;) Vous pouvez me le demander en commentaire ici, ou par mon mur ou encore par message privé. Aucun problème pour moi. :D


[attachment=0]Spock.jpg[/attachment]


[attachment=1]Labradorite.jpg[/attachment]


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addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

Je pensais avoir commenter mais apparament.....
Bref.... Al je t'aime ! EPOUSE MOI!!!
Je pense que l'homme n'est pas le méchant( d'ailleurs si on pouvait avoir son nom ce serait coooll!) C 'est son père!!!Et je ne l'ai peut etre pas écris mais j'avais émis la théorie de la mort de sa mère....
Al et Alli!!! Il faut se magner!!! J'ai pas que ca a faire!!
James est PARFAIT.
addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

C'est quand que j'ai le droit de sourire? Pour quand le 14? Je comprends que ru veuille faire une pause même si cela m'atriste mais bon...
Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Coucou, j"ai adoré !! J'attend comme toujours la suite avec impatiente !!!
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Salut, salut! Me voilà après plusieurs jours de retard sur ce que j'avais prévu... Vous m'en voyez désolé... :? Mais le chapitre 14 est là, yé! :D Enfin, comme je l'avais dit au précédent chapitre je fais une petite pause... Enfin, assez longue, car elle sera au minimum de deux semaines. Le temps que je reprenne le fil des cours et blablabla. Et que je peaufine un peu la fanfic. Sans oublier tous les autres petits trucs que je veux réaliser pendant cette pause. Je vais essayer de me limiter à deux semaines. Promis. ;) Sauf que je ne garanti rien. :oops: Sinon, désolée pour les fautes et j'espère que vous aimerez le chapitre! Sur ce... Bonne lecture!


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Chapitre 14



J’étais complètement tétanisée. Il était là. Enfin, c’était assurément lui! Celui qui me recherchait depuis des années était là, devant moi. Celui qui avait tué ma mère, mon père et toute la famille de ce dernier. Sans vraiment l’avoir prémédité je me ruai dans sa direction en lâchant un grognement de colère, sauf que l’on m’arrêta en m’attrapant fermement par la taille. Je n’eus aucun mal à comprendre de qui il était question. Albus. Je me débattis, mais beaucoup moins violemment que je l’aurais fait si cela avait été quelqu’un d’autre.
Des larmes de rage roulèrent sur ma joue et cela s’aggrava lorsque je vis l’autre sourire avec satisfaction et amusement. Comme si tout ceci l’amusait. Je rugis et je me débattis plus fortement. Oubliant d’un coup que c’était Al qui me retenait, je lui donnai un coup de coude dans le ventre et plantai mon pied fermement sur le sien. Il lâcha un juron en m’échappant, mais je fus immédiatement rattrapée par Rose et Scorp tandis que mon parrain s’avançait pour se mettre entre moi et l’intrus sans nom. Mais soudain j’en eus un à lui donner, car son visage m’était familier.
Adam Cooper. Celui qui était censé être un collègue de ma mère… Et la lumière se fit dans mon esprit! Voilà comment il avait fini par comprendre!
Car la seule raison qui pouvait expliquer pourquoi Mr Cooper se trouvait ici… c’était qu’il était l’homme qui me recherchait. Et il m’avait trouvée. Combien de temps cela lui avait-il pris avant de comprendre que ma mère était celle de l’enfant qu’il cherchait, autrement dit, moi? Le savait-il déjà à l’époque où je l’avais vu au diner? Non, probablement pas sinon il m’aurait emmené avec lui à ce moment-là… Mais que me voulait-il au juste? Me tuer?
- VOUS AVEZ TUÉ MA MÈRE, ESPÈCE DE SALOPARD FINI! VOUS ALLEZ RESSEMBLER À UNE BOUILLIE SANGLANTE QUAND J’EN AURAI FINI AVEC VOUS! Hurlai-je à plein poumon, le cœur vibrant d’une rage et d’une haine sans limite.
Tout ce qu’il trouva à dire fut :
- À ce que je vois Marianne t’a bien éduqué, Allison!
Après quoi il eut un petit rire qui me fit frissonner de colère. J’allais le frapper. Que l’on me retienne les bras ou non. Il ne faut jamais sous-estimer l’effet que peut avoir la rage sur quelqu’un. Ou du moins, sur moi.
Je me débattis si fortement que mes deux amis me lâchèrent contre leur volonté. Je ne perdis pas un instant avant de fondre sur l’homme. Mr Potter tenta de me rattraper par le bras tout en lançant un sortilège contre l’indésirable.
Malheureusement ce dernier réussit à l’arrêter grâce à un sortilège de protection et en envoya un autre qui eut pour effet… de me faire tomber, moi, ainsi que tous ceux se trouvant en arrière.
Avant que je n’aie pu comprendre ce qui se passait, on m’attrapait par le bras et on m’entraînait hors d’une certaine limite de la cours du Terrier. Je n’eus que le temps d’échanger un regard empli de peur et de regret avec Albus avant que je ne me sente transplaner.
À peine étais-je de nouveau sur mes deux pieds que l’on m’assomma derrière la tête, d’une manière qui m’était étrangement familière. Après, comme on pouvait s’en douter, ce fut le noir total et profond.
Lorsque je m’éveillai je me sentais un peu nauséeuse. Un goût repoussant emplissait ma bouche et je dus me retenir de toutes mes forces pour ne pas vomir. Cet effort ultime me poussa à ouvrir les yeux. Et ce fut comme si je reprenais possession de mes sens. Par exemple je pouvais de nouveau sentir, voir (évidemment, puisque j’avais les yeux ouvert), etc. Entre autre chose je reconnaissais la sensation d’une corde rugueuse et épaisse qui retenait mes poignets contre les bras d’une chaise ainsi qu’une autre à mes chevilles reliant ces dernières à des pattes de la même chaise.
Je tentai de me débattre, de frotter mes poignets ensembles, de me donner un élan pour tomber sur le dos et, peut-être, casser la chaise en deux. Mais rien n’y fit, les nœuds étaient trop solide et moi pas assez endurcie pour ce genre de prouesse. La panique commençait à affluer en moi comme un raz de marée. Je me retrouvais dans l’exacte position que toute ma famille du côté paternel, ainsi que mes parents avaient payé de leur vie pour éviter que j’y sois confrontée.
Je m’apprêtais à recommencer à me débattre, cette fois avec un peu plus de vigueur, lorsqu’une voix m’interrompit net :
- J’adore voir la terreur sur les visages de mes victimes.
Adam Cooper. J’ignorais son vrai nom, mais je m’en foutais royalement sur le moment. Tout ce que je savais c’est qu’il allait le payer. Et plus tôt qu’il ne se l’imaginait. Enfin… c’était ce dont j’essayais de me persuader.
La colère et la haine envoyèrent la peur se rouler en boule dans un coin de mon esprit. Mes traits se tendirent alors sous le coup de la rage qui me rongeait le cœur.
- Mais tu n’es pas du genre à avoir peur longtemps, n’est-ce pas, Allison? Toi ce qui te fait vivre c’est la colère. Tu vis sous le coup de l’émotion, je me trompe?
Je lui aurais bien répondu si ça n’avait été que j’étais bâillonnée. Je connaissais ses méthodes. Presque sur le bout des doigts. Lorsqu’il aurait terminé son petit monologue il commencerait l’interrogatoire… et la torture. Mais sur quel sujet allait-il bien pouvoir me questionner? Il savait que j’étais l’enfant, maintenant!
- En cela tu ressembles un peu à mon maître.
Maître qui était mort depuis plus d’une vingtaine d’années maintenant. Ne voyait-il pas que tout était foutu? Qu’il serait peut-être temps de passer à autre chose? Bon, en même temps il n’avait pas vraiment de logique dans ses actions.
- Je suis prêt à parier que tu ne sais même pas pourquoi tu es ici. Je me trompe?
Il dut lire quelque chose sur mon visage, car il secoua la tête tristement.
- C’est bien ce que je craignais… soupira-t-il. Toutes tes questions auront bientôt leur réponse, ma chère, soit patiente. Chaque chose en son temps, n’est-ce pas?
Avec un peu de difficulté je réussis à cracher dans mon bâillon. Il éclata de rire, avant de dire :
- Tu as du caractère. J’adore ceux qui ont du caractère! On devrait bien s’entendre, toi et moi.
Jamais, lui répondis-je mentalement et en lui renvoyant le regard le plus haineux possible. Il haussa un sourcil, comme s’il ne me croyait pas capable de le haïr à ce point. Mais il devrait me croire. Car il n’y avait personne que j’exécrais plus en ce monde, en ce moment, que lui. Parkinson ne lui arrivait même pas à la cheville!
- Je me demande ce que tu peux bien avoir à dire… murmura-t-il et d’un mouvement de baguette le bâillon me fut retiré.
C’était une grossière erreur de sa part.
- On ne s’entendra jamais bien, vous et moi! Crachai-je avec une rage telle qu’elle faisait vibrer ma voix. Si je le peux je vais vous…
Je lui expliquai alors avec d’amples détails comment je comptais le faire souffrir lentement avec une vitesse toute calculée. Je garderai tous les autres petits détails plus sadiques simplement pour moi. Et lui, évidemment.
- Le Choixpeau s’est bien trompé dans ton cas, jeune fille. Tu aurais dû aller chez les Serpentards.
- Jamais! Grognai-je.
- Et tu te dis son ami, soupira-t-il. Que dirais ton meilleur ami Scorpius s’il savait ce que tu pensais de sa Maison?
Cette remarque me fit blêmir d’un coup. Comment connaissait-il le nom de mon meilleur ami? Comment pouvait-il savoir qu’il l’était?
- Tu te poses des questions, n’est-ce pas? Peut-être y répondrais-je une autre fois…
- Vous n’êtes qu’un sale sorcier stupide et sans cervelle. Comme Voldemort! Lui assénai-je violemment, sous le coup de l’impulsivité.
Et je le payai très cher, assurément.
- COMMENT OSES-TU, L’INSULTER? COMMENT OSES-TU M’INSULTER? TU VAS LE PAYER SALE GAMINE! Hurla-t-il avec une fureur qui me fit frissonner, mais je ne le démontrai pas.
Avant que je n’aie pu ajouter une quelconque nouvelle remarque il me lança en pointant sa baguette sur moi :
- Endoloris!
Je croyais être préparé pour la douleur qui m’inonda toute entière. Mais ce ne fut pas le cas. Personne ne pouvait s’y préparer. Le fait de l’avoir vécu tant de fois au fil de mes visions ne m’avaient pas le moins du monde endurcie pour le vivre avec mon propre corps. Un cri que j’avais pourtant tenté de retenir s’échappa de mes lèvres et lorsque la douleur fut trop forte je m’évanouis.
Je me réveillai à nouveau seule. Le bâillon avait été remis en place, ce qui ne me surprenait pas. Tout mon corps était très endolori, seul vestige de l’épouvantable douleur qui m’avait assiégée. Je lâchai un petit gémissement en tentant de me débattre une nouvelle fois. Peu importe ce qu’il voulait je ne lui donnerais pas. S’il voulait me tuer, je ne lui donnerais pas la satisfaction de le faire lui-même. Mais j’avais le pressentiment que son plan était bien pire que l’envie de me tuer.
Il avait besoin de moi en vie, j’en étais presque sûre. Alors si je n’étais pas capable de me défaire de la situation dans laquelle je m’étais moi-même mise… il me faudrait au moins être capable de… d’aller jusqu’au bout. De faire en sorte qu’il ne puisse plus se servir de moi, peu importe ce en quoi consistait ses plans.
Bien sûr, il aurait été plus simple que je sache déjà de quoi il était question. Car l’ayant su je ne me serais sans doute pas mise dans un tel pétrin. Mais en l’occurrence, ce n’était pas le cas. J’espérais ne pas avoir à recourir à des mesures drastiques, mais si je n’avais pas le choix… je le ferais.
Je fis en sorte de ne pas me préoccuper de la douleur et recommençai à me débattre, à faire tout en mon pouvoir pour faire tomber ces foutus liens. Mais plus le temps passait, plus je désespérais.
Au bout de ce qu’il me sembla une heure je me résignai à m’interrompre. Mes poignets, ainsi que mes chevilles, étaient en sang et la douleur causée par ces blessures s’additionnait à celle des réminiscences du sortilège de torture de plus tôt. Je retins quelques larmes qui tentèrent de s’échapper du coin de mes yeux. Je ne lui ferais pas ce plaisir. Je ne lui donnerais pas la satisfaction de voir les premiers signes du désespoir chez moi. Avant de perdre courage, il me fallait réfléchir. J’étais une Gryffondor. De ce fait, je ne devais pas me laisser abattre à la première difficulté.
La première difficulté? Mais de qui est-ce que je me moquais au juste? Ce n’était pas du tout la première, pas même dans la journée! Mais étions-nous toujours dans la même journée? J’avais un doute à ce sujet, mais je n’avais aucun moyen de le savoir dans la position où j’étais.
Si je n’avais pas manqué de courage jusqu’ici malgré les différentes épreuves, il me fallait continuer sur cette voie. Pour l’honneur de ma famille. En mémoire pour mes parents, car je savais combien il avait dû être dur de résister encore et encore à ce sortilège. Alors que tout aurait été tellement plus simple de seulement répondre aux questions. Pour eux et pour toute ma famille, morte et vivante, je n’abandonnerais pas, quel qu’en soit le coût!
Le visage de tous mes amis flotta un instant devant mes yeux fatigués alors que je tentais de nouveau, malgré mes plaies à vif, de me défaire de ces foutus liens. Mon esprit s’attarda légèrement sur celui d’Al. Je regrettais encore plus amèrement maintenant que George se soit pointé au mauvais moment. J’allais le revoir, me convainquis-je avec une autorité dont je ne me croyais pas capable dans un moment de ce genre. Je ne laisserais pas de simples morceaux de cordes moldus, m’empêcher de le revoir lui. Sans compter tous mes autres amis. Et je ne ferais pas non plus plaisir à Parkinson et Crabbe en disparaissant. Alors, ça, jamais!
Cette pensée me redonna courage, ou du moins renforci celui qui m’habitait déjà. J’étais donc occupée à tenter d’user la corde de mes liens avec l’espoir au ventre lorsqu’il descendit me voir.
Je notai cette information dans une partie de mon cerveau. J’étais dans un sous-sol. Et j’avais l’impression que je n’étais pas dans une maison possédant un million d’étages. Bon, en même temps je pouvais me tromper sur ce dernier point, mais j’avais des doutes concernant la possibilité que ma première déduction soit fausse.
- Alors, finalement réveillée? Demanda-t-il avec un sourire sardonique sur le visage.
Je me contentai de le regarder avec un regard vide, sans émotion.
- Tu ne me feras pas croire que tu es devenue folle. Ou sinon, c’est que tu es encore plus faible que tes parents.
Je n’eus aucune réaction extérieure, mais à l’intérieur je bouillonnais littéralement. Au départ je n’avais pas eu l’intention de faire la folle, ou la fille qui a perdu la tête. Mon but était simplement de ne pas lui donner trop de pouvoir sur moi. Pas plus qu’il n’en avait déjà, en fait. Sauf que l’idée qu’il venait de m’offrir sur un plateau n’était pas bête non plus. Et elle valait le coup de la tenter. Après tout, plus il me croirait faible et plus j’aurais la chance de sortir de ce trou à rat.
Ne me voyant toujours pas réagir je le vis froncer les sourcils et afficher une certaine mine inquiète. J’étais assez intelligente pour savoir qu’il n’était pas inquiet pour moi, mais plutôt pour le sombre plan qu’il avait à l’esprit et dont j’ignorais encore tout.
- Tu dois avoir faim et soif, n’est-ce pas?
Je fis en sorte de ne toujours pas réagir. Me contentant de balancer légèrement la tête, comme si j’avais de la difficulté à la maintenir droite. Ses sourcils se froncèrent davantage, avant qu’un sourire n’éclaire son visage en voyant mes poignets ensanglantés.
- Tu joues bien ton jeu, je te l’accorde! Me dit-il avec un sourire mauvais. Mais tu n’arriveras pas à t’en sortir comme ça, ma chérie. Tu es coincée avec moi, désormais. Tu devrais perdre tout espoir, car il ne te reste aucune chance de t’en sortir.
Je ne réagis toujours pas. Surtout pour ne pas lui montrer à quel point la joie inondait mon cœur. Il venait de me fournir la plus belle manière de m’enfuir. Et sur un beau plateau d’argent, en plus. J’étais vraiment une idiote pour ne pas y avoir pensé plus tôt.
Il me retira le bâillon et je continuai à me complaire dans mon regard vague et mon air apathique. Il me força à avaler une mixture dégoûtante, mais je la mangeai sans trop réagir. De toute manière je n’aurais pas pu devenir complètement dingue en seulement une seule fois.
Dès que j’eus terminé de manger cette « nourriture » il me fit boire de l’eau, qui par miracle ne goûtait rien de particulier. C’était juste de l’eau. Je tâchai de ne pas laisser voir combien la sensation de cette eau fraîche dans ma gorge me faisait un bien fou.
Après quoi il me fit un au revoir et remonta les escaliers. Je me mis alors à l’élaboration de mon plan. Premièrement je devais essayer de calculer la durée de ces absences. Les faisaient-ils irrégulièrement, régulièrement ou un mélange des deux? C’était sans doute la partie la plus difficile, car pour cela il me fallait rester ici plus longtemps. Et endurer plus longtemps ce qu’il essaierait de me faire. Je pris une grande inspiration par le nez, entre autre parce que je n’avais pas d’autre choix que cela. La deuxième étape de mon plan consisterait à me transformer en loup et à m’évader vite-fait, bien fait. Si je me fiais à ce qui s’était produit avec Megan… Il ne restait jamais là où il gardait ses prisonniers. Il avait des activités extérieures de jour. Qui savait combien de personnalités, d’identités différentes il avait?
Si jamais je devais me révéler incapable de me transformer dans l’immédiat, il me faudrait trouver la force pour me projeter sur le dos, avec la chaise bien sûr, dans l’espoir qu’elle se brise et me libère au moins un bras, ou les deux dans les meilleurs des cas. Ensuite je prendrais ma forme animale et trancherais les derniers liens, ceux de mes chevilles, s’ils tenaient encore. Finalement je m’en irais en courant aussi vite que j’en serais capable vers le premier lieu connu.
Ah, mais il ne faudrait pas que j’oublie ma baguette. Je crois qu’il aimait bien narguer ses prisonniers, car il l’avait placé juste devant moi sur une étagère. Je l’avais bien en vue… Bon, maintenant que les détails de mon plan étaient en marche il me fallait faire quoi? Continuer à tirer sur mes liens ne serviraient à rien. Mais en même temps si j’arrêtais trop soudainement de me débattre, il finirait par croire que je préparais effectivement quelque chose.
Je me remis donc sans trop d’enthousiasme à tenter d’user les cordes, sans qu’il n’y ait jamais de changement notable.
Je comptai environ deux heures avant qu’il ne revienne. Je ne le laissai voir aucune des émotions qui vivaient en moi et continuai à regarder tout droit avec des yeux vides. Il secoua la tête avec colère. Apparemment il n’aimait pas que je joue ce genre de comédie.
- Tu vas réagir, à la fin! S’écria-t-il en voyant que je ne faisais toujours rien après cinq minutes de silence.
Il me jeta un regard mauvais et dit en roulant ses manches :
- Si c’est comme ça… Endoloris!
Sans que je puisse m’en empêcher ma tête se releva brusquement vers le haut et la douleur m’inonda toute entière. Plus aucune petite parcelle de mon corps n’était envahie par la douleur.
Lorsqu’il interrompit son sortilège ma tête retomba lourdement vers l’arrière. Je ne fis rien pour arrêter ce mouvement. Autant parce que j’étais complètement vidée de toutes forces, qu’autant parce que je poursuivais mon petit plan. Il s’approcha de moi et me saisit le menton entre ses doigts osseux.
Il me redressa la tête légèrement et sonda mon regard. Je faisais de mon mieux pour calmer la colère noire qui montait en moi. Je ne devais pas me trahir. Les yeux, les yeux sont ceux qui révèlent la vérité avant tout. Mais ce ne serait pas le cas ici. Je ne le permettrai pas. Jamais.
Il me rejeta la tête vers l’arrière après un moment, un air dégoûté sur le visage.
- Tu es vraiment faible, ma chérie. J’espère que la prophétie avait raison à ton sujet, sinon je perds mon temps pour rien, me susurra-t-il au visage.
C’était la deuxième fois! La deuxième fois qu’il osait m’appeler avec le petit nom affectueux que me donnait ma mère. Elle était la seule à pouvoir m’appeler comme ça. La seule. Je ne permettrai pas à quelqu’un comme lui de salir ce souvenir. Non, je ne… Calme-toi, Allison, me dis-je mentalement. Ce n’est pas le temps de tout faire rater.
Je ne devais pas m’être déclarée, car il repartit avec un air furieux.
Au bout de, je le supposai, deux jours et demi, je parvins enfin à comprendre comment fonctionnait son horloge interne qui déterminait l’ordre de ses visites. Il venait un moment dans la journée que je soupçonnais être le matin, il me nourrissait, me disait des trucs condescendants, puis repartait. Sans torture. Il revenait par la suite une heure plus tard et cette fois-là, il essayait de me briser en me… vous l’avez sans doute deviné, non? Après quoi il s’en retournait. Un autre deux heures plus tard il était de retour pour une nouvelle séance. Par la suite, une fois qu’il eut remonté, il se montrait de nouveau, seulement une demi-heure après pour mon deuxième et dernier repas de la journée. Trois heures plus tard il reparaissait, ensuite trois-quarts d’heures puis cinq heures avant le petit-déjeuner. Les séances de tortures duraient plus ou moins longtemps selon son humeur, mais en général il me quittait toujours après un même laps de temps.
Et chaque fois qu’il disparaissait du sous-sol je m’efforçais d’entacher les liens, sauf qu’après deux jours, c’était à peine si je sentais la différence! Je commençais un peu à perdre courage. Sauf que mon heure approchait, je le sentais. Il commençait à penser que je devenais peut-être réellement folle, car avec le nombre d’injure qu’il me jetait à la figure chaque jour j’aurais dû démontrer au moins une minuscule émotion. Je n’avais jamais eu autant de contrôle sur moi-même qu’en ce moment et j’en étais fière. Sans doute que le fais que ce soit pratiquement une question de vie ou de mort rendait les choses plus… intenses.
Je me réveillai brusquement en l’entendant descendre les marches. Mes sens s’étaient drôlement affutés à force de vivre dans cet endroit sans grand changement. Les seuls moments où je me permettais de dormir était durant son cinq heures d’absence. Aujourd’hui j’avais l’intention de partir d’ici. Pendant son absence d’une heure. Car je me doutais que lorsqu’il était longtemps absent, il restait dans les parages alors que ce devait être le contraire lorsqu’il ne quittait pas la maison longtemps. En tout cas c’était ce que j’espérais.
- Vas-tu me faire l’honneur de la parole, aujourd’hui? me chuchota-t-il à l’oreille.
Il m’avait retiré le bâillon la veille en espérant que cela m’encouragerait à parler. Ce qui ne s’était, naturellement, pas produit.
Pour toutes réponses je me contentai d’avoir le même air qu’à l’habitude. Si au début j’avais éprouvé quelques difficultés à le faire, maintenant c’était presque un automatisme. Ça se faisait pratiquement tout seul.
- Bon, autant que j’adore mon sortilège, je crois qu’avec toi, il va me falloir employer… une autre méthode.
De quelle méthode était-il question? Je sentis une sueur froide me parcourir le dos, mais je réussis à garder mon air plus ou moins absent. Mais mon esprit tournait à cent à l’heure. Que comptait-il faire? Qu’avait-il en tête? Allais-je être capable de le supporter?
Sans que je n’aie eu le temps de m’y préparer il me frappa de plein fouet la jambe avec son pied à la botte de cuir rigide. Une douleur fulgurante me traversa toute la jambe et remonta jusqu’à ma cuisse. Je sentis des larmes perler aux coins de mes yeux. Il répéta la même opération une seconde fois, mais sur mon autre jambe. Ce fut encore pire.
Garder un air de marbre était dur, très dur. Sauf que je ne pouvais pas abandonner maintenant. Je ne pouvais pas… Pas si près du but. Je me résignai donc à subir sans broncher.
Mes jambes achevées il se déplaça vers mon visage.
- Parle! Hurla-t-il avec une rage dévastatrice en me giflant de toutes ses forces.
Cette première gifle fut presque une caresse en comparaison à mes jambes. Sauf que la deuxième fois il s’y prit le poing fermé et me frappa l’œil au passage. Je sentis quelque chose se briser en moi en même temps que la douleur me terrassait. Je n’avais aucune idée si la cassure était mentale ou physique et sur le moment je m’en moquais, car sa soif de sang semblait avoir atteint son paroxysme. Peut-être que je n’avais pas choisi la voie de la survie finalement?
À son troisième coup je sentis ma lèvre voler en éclat, mon sang coula sur mon menton sans que je puisse l’essuyer. J’en avalai bien entendu une bonne partie. Sans le vouloir j’aurais eu envie d’esquisser un sourire. Sans doute que ça aurait été un sourire ensanglanté, mais pour une raison que j’ignorais j’avais envie de rire. Étais-je devenue folle? Possible. Ou sinon mes nerfs me lâchaient… Tout aussi probable.
Le dernier coup de poing qu’il me donna me mit K.O. Ma tête vola vers l’arrière et je sombrai immédiatement dans les ténèbres après avoir entendu le son strident d’une cloche à mes oreilles ainsi qu’une douleur indéfinissable.
En me réveillant j’avais toujours l’impression d’entendre sonner une cloche et je voyais un peu trouble. Après quelques minutes je finis tout de même par récupérer une vision à peu près normale, si on exceptait que je voyais mal de l’œil gauche. Je soupçonnais ce dernier d’être devenu un œil au beurre noir.
Entre autre chose j’avais mal un peu partout. En particulier les endroits où il m’avait frappée. À cause de tout ça j’ignorais totalement dans quelle tranche de la journée nous étions. Quelle durée de pause avais-je droit en ce moment? Étais-je le moment que j’attendais tout à l’heure avec impatience? Ou l’avais-je dépassé?
Il y avait une étrange sensation de fraîcheur sur mon visage qui me donnait l’impression qu’il était venu me prodiguer quelques soins pendant que j’étais inconsciente. Donc, si je pouvais toujours sentir la fraîcheur de ce qu’il m’avait mis sur le visage, cela signifiait forcément qu’il était venu récemment.
Faute de mieux je me mis à calculer le temps qu’il m’était à revenir. Il revint à peine trente minutes plus tard. Et là il me servit à manger et à boire. Cela me fit un mal de chien, en particulier à cause de ma lèvre fendue. Et à ce que je pouvais sentir, il ne m’avait pas manqué. J’augmentai mon air apathique pour lui faire croire que me varger (N.A : Mot du vocabulaire familier qui peut remplacer frapper et ses synonymes, dans mon jargon il s'agit de frapper à répétition et avec intensité, c'est un peu pire que «simplement» frapper) dessus n’avait pas vraiment amélioré mon état.
Il sembla en être encore plus en colère, mais comme à son habitude il ne fit rien contre moi puisque je devais seulement me nourrir. Dès que sa tâche ingrate fut accomplie il s’en alla en hâte. Il pouvait y avoir deux raisons pour un tel empressement. La première : s’il ne partait pas très vite il risquait de recommencer à me frapper sans pouvoir se retenir et il ne voulait pas empirer mon état. Pour le coup s’était plutôt raté selon moi… Quant à la seconde : il avait quelque chose d’urgent à faire.
Comme j’avais trois heures à tuer avant son retour je fis en sorte de me remémorer des souvenirs joyeux. C’était tout ce qu’il me restait. Surtout que je me doutais qu’à l’échéance de cette attente il reviendrait à sa bonne vieille méthode et que l’addition des douleurs risquait d’être très pénible. Surtout que je devais absolument rester éveillée.
Comme je l’avais escompté, lorsqu’il revint me voir au bout de ces trois heures il ne me demanda rien. Il se contenta de cracher :
- Endoloris!
À ce stade je crois qu’il avait seulement envie de me faire souffrir. Je suppose d’ailleurs qu’il croyait plus ou moins à mon état de souffrante mentale. Ou sinon il s’en moquait désormais.
La douleur était pire que tout. Ce dont j’avais le plus envie dans l’instant c’était de me laisser entraîner par les ténèbres et l’absence qui étaient si attirantes. Mais je n’en avais pas le droit. Je devais rester… éveillée. C’était de plus en plus dur… Mes yeux avaient tellement envie de se fermer… Je me forçai à rester réveiller en pensant à Al. Puis à ma famille qu’il me restait. Ainsi que mes amis. Pour eux. Pour eux je devais tenir.
C’est avec une vague de soulagement que la douleur s’estompa. Pas complètement, bien entendu, mais suffisamment pour que mon esprit s’éclaircisse et que je n’aie plus envie de me laisser envahir par les ténèbres. Il s’en alla en frappant un objet au passage. Objet qui vola en éclat. J’attendis quinze bonnes minutes avant de me mettre en action. Ce qui ne me laissait qu’environ ce même laps de temps pour me débrouiller pour foutre le camp d’ici. Ainsi qu’un autre quart d’heure pour m’éloigner le plus possible.
Je tentais une première fois la métamorphose, mais au vu de la douleur qui me traversa de la tête aux pieds je me convainquis d’essayer de retirer mes liens d’abord.
Ma première tentative pour culbuter ma chaise vers l’arrière fut un échec. Les sept suivantes aussi. C’est par contre la neuvième qui fut la bonne. Dans un élan totalement désespéré et avec l’énergie restante que j’avais je réussis à me propulser vers l’arrière. Les quatre pattes quittèrent le sol et je me sentis tomber vers l’arrière. Je rapprochai le plus possible ma tête vers mes genoux pour éviter de m’assommer moi-même et j’exerçai un infime mouvement pour orienter la chute. Tout ceci en quelques secondes. Avec un affreux craquement la chaise se brisa, en emportant ses deux bras avec elles, me libérant du même coup les mains. Je me libérai alors fébrilement les chevilles, ce qui se révéla beaucoup moins compliqué que prévu. Après tout je n’avais plus qu’à faire glisser les cordes vers le bas.
Une fois libre de mes mouvements j’allai prendre ma baguette d’une démarche plutôt boitillante. Ma fuite risquait d’être beaucoup plus compliquée que prévue si je n’arrivais pas à courir. Mon cœur battait la chamade tandis que j’attrapais ma baguette entre mes doigts engourdis. Depuis combien de temps étais-je là? Est-ce que ça faisait déjà quinze minutes? J’arrivais à peine à réfléchir tellement mon cœur battait vite et fort dans mes oreilles.
De mes mains tremblantes je déposai ma baguette sur le sol, m’assurai rapidement que j’avais toujours mon collier autour du cou… Comme c’était le cas je ne perdis pas une seconde et je me transformai. Ce fut douloureux comparativement à d’habitude. C’était semblable à la première fois, en fait. Avec ma gueule mal en point je réussis à saisir ma baguette entre mes crocs et je m’empressai de monter les escaliers le plus vite possible.
J’avais sous-estimé la douleur que me causeraient les blessures que je m’étais faite en essayant de tirer sur mes cordes. C’est donc en boitant que je sortis de la maison de mon tortionnaire. Une chose était sûre, je ne le regretterais pas.
Décidant que le mieux à faire était de m’éloigner en partant de l’arrière de la maison, car en toute logique il arriverait par l’avant, je me dirigeai dans cette direction et me frayai un chemin à travers la haie de cèdre qui entourait la maison.
Je traversai le terrain de plusieurs maisons avant de reconnaître quoi que ce soit. Si mon instinct était bon j’étais à environ une vingtaine de minutes (à ma vitesse actuelle) de ma maison. Celle où ma mère et moi habitons. Ou plutôt où nous « habitions ». Je n’avais aucune idée de ce que l’on en ferait maintenant. Ni où j’irais vivre. Je me chassai rapidement ces idées noires de l’esprit pour me concentrer sur ma mission présente. Je me surpris à accélérer le pas, il me fallait impérativement trouver un endroit où me cacher et rapidement.
C’est tout naturellement que je pris le chemin de ma maison. De là je pourrais… Faire quoi? Appeler quelqu’un? Mais qui? Le Terrier ne possédait aucun téléphone!
Sauf que la famille de Rose en avait un! À cause d’Hermione et de ses parents moldus! Et je possédais leur numéro. Sauf que c’est le premier endroit où il penserait à me chercher… Humm… Que devais-je faire?
Je ne perdais rien à essayer, car dans mon état aller chez des moldus seraient inutiles en tout point. D’un simple sortilège il réussirait à les soumettre à sa volonté… Et puis je ne voulais mettre personne en danger. Donc le mieux restait que j’aille chez moi. D’ailleurs, peut-être que j’y trouverais des alliés? Qui me disait que là-bas ne m’attendait pas des Aurors?
Ma décision finale étant prise c’est avec le cœur plus déterminé que je continuai ma route vers mon chez moi. Je m’efforçais d’aller toujours plus vite, car il devait déjà s’être mis à ma recherche. J’avais une mince chance pour qu’il ne sache pas que j’avais pris une forme animale. Après tout, je m’étais libérée de manière totalement humaine…
Lorsque je fus en vue de ma maison je ne pus m’empêcher d’éprouver un intense soulagement. J’y étais enfin! Je jetai par contre un regard inquiet aux alentours avant de me rendre en courant de manière légèrement boiteuse vers mon foyer. Mon chez-moi.
En arrivant dans ma cours j’eus la surprise de ma vie, ainsi que la peur, en apercevant une voiture dans la cours. Je fus toutefois rassurée en la reconnaissant. Elle appartenait à la femme de ménage de ma mère. Enfin… elle était aussi une de ses amies moldues. Peu importe, c’était compliqué à expliquer. Toujours est-il qu’elle était là. Je ne savais pas pourquoi, mais je me sentais un peu moins paniquée, car je savais maintenant que ça ne pouvait pas être l’autre fou. À moins qu’il avait pris l’apparence d’une femme?
On arrête la paranoïa, Allison, marmonnai-je pour moi-même intérieurement. Restait à savoir comment je pourrais bien entrer à l’intérieur… Après tout, je ne pouvais pas rester sous cette forme, mais la quitter me répugnait. Et puis, j’ignorais ce qu’elle faisait là. Ma mère n’étant plus là pourquoi est-ce que…
Je fus interrompu dans mes pensées en voyant sortir une petite boule de poil attachée à une corde. Il jappait joyeusement et je reconnus sans mal un chiot. Et si mes yeux n’étaient pas abusés par quelques sorcelleries il s’agissait là d’un Jack, comme mon petit Spocky! Était-ce dont cela mon cadeau?
Je n’en eus plus aucun doute lorsque j’entendis Ana, vous aurez compris qu’il s’agissait de l’amie et femme de ménage de ma mère, je présume? Enfin bref, je l’entendis s’écrier :
- Spock, reviens! Aller Spocky junior.
Ma mère s’était probablement doutée que je voudrais l’appeler comme le petit chien que j’avais perdu beaucoup trop tôt. Ana l’avait connu aussi, si je me souvenais bien… Malheureusement pour elle, loin de lui obéir, le petit chien avait son attention complètement accaparée par… moi. Moi qui étais toujours sous la forme d’un loup.
Il se mit à japper en tirant furieusement sur sa corde qui ne lui donnait pas la liberté nécessaire pour lui permettre de me rejoindre. Je m’approchai alors de lui calmement et essayai de lui envoyer des ondes positives. Peine perdue, il se mit à grogner en me montrant ses petits crocs blancs. Je lâchai rapidement ma baguette et sans faire attention à ce qui se trouvait autour de moi je redevins humaine.
Sans l’avoir prémédité je m’effondrai par terre à peine revenue sur deux jambes. Ma baguette sous le ventre. Toujours est-il que je me retrouvai soudainement à la porter du dangereux chien qui gardait ma maison.
Tellement dangereux que sa manière de m’attaquer fut de me lécher tout le visage jusqu’à le rendre bien baveux.
- Hé, Spock junior, en voilà des manières.
Tout ce qu’il trouva à répondre fut un unique jappement avant de recommencer à me lécher le visage avec plus de vigueur. Je lâchai un petit rire qui s’interrompit d’un coup, lorsque j’entendis la porte vitrée coulissante s’ouvrir puis après Ana qui s’exclamait :
- Par tous les Saints, Allison!
Elle se retrouva en moins de deux à mes côtés et m’aida à me relever. Je n’eus que le temps de cacher ma baguette sous mes vêtements avant qu’elle ne m’entraîne à l’intérieur de la maison, suivit par un Spock junior gambadant.
Une fois entrée dans la maison, elle m’installa à la table et me demanda avec ses yeux bruns presque noirs complètement horrifiés :
- Peux-tu me dire ce qui a bien pu t’arriver?
- Longue histoire, marmonnai-je en mâchant mes mots. Il faut… Il faut que j’appelle… quelqu’un.
J’avais un peu de difficulté à parler après l’effort que j’avais dû faire pour marcher jusqu’ici. Assurément avancer sur deux jambes était beaucoup plus difficile que sur quatre!
Elle s’empressa d’aller me chercher un téléphone et me glissa :
- Je vais te préparer un bon chocolat chaud…
Sur ces mots elle sortit comme une flèche de la salle à manger. Je saisis donc le combiné entre mes doigts malhabiles et je réussis par miracle à composer le numéro que je connaissais par cœur.
Comble du désespoir je tombai sur leur répondeur, la voix étrangement neutre d’Hermione proclamait « Vous êtes bien chez Ronald, Hermione, Rose et Hugo Weasley, laissez-nous un court message et on vous rappellera aussitôt que possible ». Suivit de l’éternel petit message de la voix électronique nous demandant de laisser notre message après le fameux « bip » sonore. Ce que je laissai comme message fut très court :
- Rose, Icyeyes est là. Maison.
En règle générale elle devrait comprendre. Dans mon message je lui disais à la fois qui j’étais, sous qu’elle forme je me trouvais, où je me trouvais dans l’instant et où me rejoindre. Contrairement à ce qu’on pourrait s’attendre, le mot « maison » ne signifiait pas ma maison. Il s’agissait plutôt d’un parc où on avait trouvé un jour une vieille maison de poupée. Elle était tellement hideuse que dès que l’on avait prononcé le mot « maison » par la suite, nous nous regardions avec un sourire moqueur. Bon, il y avait eu un autre évènement autour de cette maison, mais… j’aimais mieux ne pas en parler.
À peine Ana revenait-elle avec son chocolat chaud que je lui dis :
- Ana, je suis désolée… Il faut que je m’en aille. Et je ne peux pas vous laisser ce souvenir.
Je m’apprêtais alors à sortir ma baguette lorsqu’elle me surprit en disant sur un ton sévère :
- Rangez-moi ça immédiatement, Miss Lévesque. Votre mère ne serait pas d’accord. Je suis plus au courant de ce genre de choses que vous ne le croyez, chère enfant!
Elle ajouta ensuite sur un ton plus doux :
- Buvez votre chocolat, Allison. Vous êtes en sécurité ici. Votre mère y a veillé.
- Mais… Comment…
- Ils s’en viennent. Ils ont été avertis de votre retour dès que vous êtes entrée dans la maison.
- Mais… mon coup de fil?
- Ils n’ont pas répondu, n’est-ce pas? Alors ça veut dire qu’ils sont déjà en route.
- Mais…
- Plus tard, me coupa-t-elle gentiment. Buvez, c’est bon pour vous.
N’ayant pas d’autre choix je me contentai de hocher la tête et je bus une gorgée brûlante du breuvage… que je recrachai immédiatement après. Disons en simple que boisson chaude et lèvre fendue ne font pas bon ménage.
- Suis-je donc sotte à ce point? Pesta Ana en secouant la tête de gauche à droite, entraînant ses cheveux bruns presque noirs bouclés dans un mouvement semblable. Je vais vous amener une serviette imbibée d’eau fraîche et un verre d’eau, attendez-moi.
Comme si j’avais l’intention de sortir de là. Si Ana m’avait dit que ma maison était un lieu sûr, je la croyais. Je poussai un soupir de soulagement. Je m’en étais sortie. Contre toute attente j’avais réussi à me débrouiller toute seule. Je me penchai avec difficulté pour prendre le corps de Spock junior sur mes genoux, c’était d’ailleurs ce qu’il semblait désirer si je me fiais à son acharnement à me sauter sur les jambes. Il n’avait pas les oreilles dressées de mon vieil ami, mais cela le rendait beaucoup plus malicieux. En fait ils n’avaient presque rien en commun, si on exceptait leur race. Mais je m’en moquais, j’étais simplement contente de ravoir un cher petit ami à quatre pattes. Le plus dur risquait d’être le fait de devoir le laisser derrière moi lorsque je retournerais à Poudlard.
Je manquai bondir dans les airs en entendant la porte d’entrée s’ouvrir à la volée et se refermer brutalement. Mon cœur tambourina fortement dans ma poitrine en m’imaginant que le faux collègue de ma mère m’avait retrouvée et qu’il était là. D’ailleurs j’étais en train de me lever pour m’enfuir en courant lorsque je vis pénétrer dans la salle à manger Albus, Rose et Scorpius avec un air paniqué, suivit par les parents du premier, ainsi que ceux de la deuxième.
- ALLISON! Hurlèrent mes trois meilleurs amis en même temps avant de se ruer sur moi.
Je suppose qu’ils avaient l’intention de me serrer dans leur bras, mais ils furent réfréner dans leur élan pour deux raisons. Ou plutôt trois. La première étant la petite boule de poils que je serrai de manière protectrice contre moi, la seconde mon état épouvantable et la troisième…
- ON S’ARRÊTE! S’exclama Ana avec une voix si puissante que j’en étais toujours surprise, car elle ne mesurait pas plus de cinq pieds.
Ce qui rendait le fait qu’elle ait réussi à me soutenir jusqu’à la salle à manger complètement stupéfiant. C’était un véritable exploit en somme. Elle me força à me rasseoir et me tendit mon verre d’eau. J’en bus une minuscule gorgée avant que Rose me demande :
- Alli… Qu’est-ce qui t’es arrivée?
- Pas envie d’en parler… pour le moment, murmurai-je, en défiant mon verre du regard.
Entre temps Ana me posa un linge humide et froid contre mon œil boursouflé et douloureux. L’effet fut immédiat et je me détendis dans la seconde.
- Je vais le tuer! Cracha Albus avec une telle haine dans le regard que je le dévisageai.
En voyant mon regard il continua :
- S’il ose, ne serait-ce qu’une autre fois de… de… de mettre la main sur toi, je… je…
L’évènement le rendait apparemment tellement furieux qu’il n’arrivait pas à terminer sa phrase. Sans l’avoir prémédité et avec une soudaine énergie, je me relevai d’un bond, sans tenir compte du glapissement de protestation de Spock junior et d’Ana. Le premier se retrouva par terre tandis que je franchissais la distance qui me séparait d’Al. Avant d’avoir totalement pris conscience de ce que je faisais j’avais posé mes lèvres sur les siennes.
Au début il tenta de me repousser, sans doute à cause des blessures que j’avais au visage. Mais je m’en moquais. Alors il en fit de même. Mes mains s’agrippèrent à ses cheveux soyeux et emmêlés, d’ailleurs je n’améliorai pas leur cas, tandis qu’Albus me prenait par la taille pour mieux me serrer contre lui.
Je sentis un feu dévorant m’envahir le ventre avant de remonter jusqu’à mon cœur où il explosa en un million d’étincelle qui se retrouvèrent partout. Je brûlais presque littéralement de la tête aux pieds. La douleur que je ressentais à cause de mes blessures n’était qu’un petit pois à côté du feu que je sentais continuer à monter en moi.
- Humm, humm… nous interrompit soudain quelqu’un.
Je manquai rougir de honte devant le sourire malicieux d’Harry, alias mon parrain et le père d’Albus.
- Est-ce trop vous demander de vous lâcher, disons, cinq minutes? Le temps qu’on mette les choses au clair? Ajouta-t-il et je crus receler un petit sursaut au niveau de sa lèvre, signifiant qu’il s’empêchait de rire.
Al et moi on rougit jusqu’aux oreilles en hochant de la tête. Rougeur qui augmenta encore un peu en voyant l’air moqueur de Rose et Scorpius qui nous observaient en souriant. Quant à Ana, elle leva les yeux au ciel. Je n’osais même pas me tourner vers la mère d’Albus, ni vers ma marraine et Ron. Non, je ne voulais pas savoir ce qu’ils en pensaient.
Nous nous installâmes alors côte à côte à la table rapidement suivit de mes deux autres meilleurs amis. Harry se plaça devant nous et Ana resta debout après m’avoir approché mon verre d’eau et avoir replacé le linge humide sur mon œil. Je la remerciai d’un sourire, les joues toujours brûlantes de honte. Pas du fait d’avoir embrassé Al, mais plutôt de l’avoir fait pour la première fois… devant plusieurs spectateurs. Y compris son père, qui n’était nul autre que mon parrain. Pourquoi est-ce que je n’avais pas pris la peine de réfléchir une seconde avant de m’élancer comme ça?
Je me retins de secouer la tête avec découragement, autant ne pas en rajouter. La main d’Albus se saisit discrètement de la mienne, sous la table. Il me serra les doigts à deux reprises, comme s’il voulait me rappeler sa présence. Je fis la même chose pour le remercier.
Il était vrai que j’avais de la difficulté à croire que ce calvaire avait pris fin. Malheureusement, je me doutais que la guerre était loin d’être terminé et que je n’avais gagné qu’un combat. Si on pouvait appeler ça une victoire, évidemment. Et maintenant j’avais un nouveau défi de taille, soit de raconter tout ce que j’avais vécu à mon parrain ainsi qu’à ma marraine, Ginny et Ron. Sans oublier mes trois meilleurs amis. Et Ana. Je déglutis difficilement.
- Bien, maintenant Allison, il faut que nous sachions la vérité. Toute la vérité, sur ce qui… t’es arrivé, me dit mon parrain avec un air compatissant.
Je tressaillis légèrement ce qui poussa Albus à se mettre à jouer avec mes doigts. Cela me déconcentra l’espace d’une seconde, mais je finis par passer outre et d’une voix légèrement hésitante je leur racontai tout ce qui s’était produit.
À la fin je reniflai légèrement en essayant de ravaler quelques larmes. Les souvenirs des atrocités qu’il m’avait fait subir étaient un peu trop présents encore, dans mes chairs entre autre, mais dans mon esprit plus encore. Je me sentais en déséquilibre au-dessus d’un gouffre. Un peu comme un funambule qui le traverserait sur un très mince fil de fer et qui rendu au milieu commencerait à perdre l’équilibre. À quel point le gouffre était-il profond? Je l’ignorais et je ne désirais pas le savoir en tombant dedans, car une chose était sûre je risquais d’en entraîner plus d’un avec moi.
- Il ne le sait pas encore, mais c’est un homme mort, affirma Al en serrant ma main plus fortement dans la sienne.
Je tentai d’esquisser un sourire, mais je ne fis que renvoyer une grimace. Je n’avais plus du tout envie d’être là. Devant leur regard mêlant compassion, pitié, colère et amertume. Disparaître serait une bonne option dans l’état actuel des choses, malheureusement je ne possédais pas ce pouvoir. Navrant.
- C’est exact, approuva Harry. Par contre, avant toutes choses il nous faut mettre en place un système pour assurer ta protection.
- Tu n’es pas sérieux? Me lamentai-je en ouvrant de grands yeux.
- Je suis très sérieux au contraire. Il ne faut pas qu’il puisse remettre la main sur toi, assura mon parrain en fronçant les sourcils dans ma direction. Premièrement tu rentreras dès ce soir à Poudlard. Mon fils ainsi que ma nièce et Scorpius te rejoindront par le train dans deux jours, m’expliqua-t-il. Madame Pomfresh s’occupera de te procurer les soins nécessaires. Et tu seras sous la protection du professeur McGonagall le temps que je mette en place une équipe qui se relayera ta protection durant le reste de ton année scolaire.
- Alors, là, non! Protestai-je. Je n’ai pas envie de garde du corps!
- Tu n’as pas le choix, rétorqua Hermione. Où que tu ailles il y aura quelqu’un avec toi.
- Ah, et pour dormir? Ils vont être dans mon dortoir? Je ne suis pas sûre d’arriver à dormir en me sentant surveiller! Et vous ne connaissez pas la vie privée des gens?
Sans l’avoir prémédité en disant ces mots je compris en sentant la main d’Al se raidir que mes paroles avaient plus d’un sens. Si au début je pensais au fait de dormir avec seulement mes amies dans mon dortoir comme à l’habitude et à nos traditionnelles discussions précédent le sommeil, là j’avais autre chose à l’esprit. Nous nous étions plus ou moins affichés maintenant, Albus et moi. Je suppose que l’on officialiserait les choses bientôt, sans témoin, si possible, mais… toujours était-il que je l’avais embrassé devant ses parents, son oncle et sa tante, ainsi que nos amis. Alors ce qu’ils devaient penser en m’entendant parler de vie privée…
Je rougis sans le vouloir et je m’efforçai de m’expliquer en voyant leur regard étonné me dévisager :
- Ce que je veux dire c’est que nous aimons, Rose, les filles et moi discuter avant de dormir. C’est un rituel qu’on a commencé en première année et qui a continué depuis. Ça va tout gâcher s’il y a quelqu’un avec nous! Que ce soit un gars ou une fille!
Les adultes s’échangèrent un regard, sans parler. Profitant de cette accalmie je continuai à protester :
- Et je ne vois pas pourquoi j’aurais besoin de protection! Je vais être à Poudlard et avec mes trois meilleurs amis la majorité du temps. Je ne risque rien!
- Il y a eu plusieurs infiltrations dans l’école précédemment, me fit remarquer ma marraine.
- Oui, il y a plus de vingt ans! Grognai-je avec colère.
- Alli, je suis d’accord avec eux, me souffla Al à l’oreille.
Je restai un instant pantoise. Pourquoi ne prenait-il pas mon parti? Je n’eus pas à réfléchir longtemps, car ayant sans doute vu mon étonnement, il m’expliqua en rougissant :
- Je ne veux pas… Je ne veux pas risquer de te perdre encore une fois. Pas sous mes yeux en plus.
- De plus, Allison, ton enlèvement c’est non seulement fait sous les yeux de tes amis, mais aussi sous les miens, renchérit Harry. Donc, si tu veux mon avis, tu ne seras pas pour autant en sécurité avec eux.
- Mais j’ai été stupide l’autre jour! M’exclamai-je avec rage. J’ai laissé… J’ai laissé mes émotions prendre les commandes au détriment de ma logique. Et croyez-moi, vous tous, j’ai compris la leçon. Je ne suis pas prête à retenter l’expérience de sitôt… À vrai dire, jamais.
Ma répartie jeta un froid pendant quelques minutes. Le fait que je mentionne de nouveaux ce que j’avais vécu rendit Albus en colère, vraisemblablement, puisqu’il me serrait la main si fort que ça me faisait mal. Bon, pas trop non plus, mais… ce n’était pas agréable pour autant. Je tentai de remuer les doigts pour lui faire desserrer sa prise, mais rien n’y fit, il continuait à s’agripper à ma main. Comme s’il s’agissait d’une bouée de sauvetage. Je compris avec quelques secondes de retard que ce n’était pas uniquement la colère qui le faisait ainsi s’accrocher à moi.
J’eus un petit sourire et je dis en me mordant un peu les lèvres pour éviter que le sourire en question se voit :
- Je ne veux pas de garde du corps, d’accord?
- Tu vas en avoir un, c’est non négociable, Allison. Par contre je vais t’accorder la permission d’être sans garde du corps dans ton dortoir, la nuit. Celui ou celle qui assurera ta protection de nuit restera dans la Salle Commune, rétorqua mon parrain.
J’eus envie de grogner à son encontre. Non, mais! Comment est-ce que j’allais pouvoir supporter le fait d’avoir quelqu’un sur mes talons toute la journée? Quelqu’un dont je ne désirais pas la compagnie. Et puis ça allait déclencher tout un tas de rumeurs sur mon compte… Oh, bon sang…
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Je laissai tomber ma tête dans ma seule main disponible et la remuai légèrement, complètement découragée. Déjà qu’on me soupçonnait d’être un peu bizarre depuis que je faisais des duels avec les sixième années ainsi qu’avec tout ce qui m’était arrivé cette année et par le passé… Qu’allaient-ils dire si un Auror m’escortait partout? Je poussai un soupir sonore qui rompit assez brutalement le silence qui s’était installé.
- Bien, maintenant, Allison, il vaut mieux que nous allions à Poudlard. Le professeur McGonagall est censé avoir relié votre cheminée à la sienne pour une heure seulement. Cela nous permettra d’aller te reconduire là-bas et de revenir par la suite, m’apprit ma marraine.
- Mais je n’ai même pas mes affaires! Protestai-je.
- Nous te les amènerons par le biais de tes amis ici présent, me rassura Ginny.
J’avais envie de montrer les dents. Pourquoi est-ce qu’il fallait absolument que je parte tout de suite. Et en plus Spock junior! Je ne pouvais pas le laisser ici!
- Oui, mais mon chien! M’écriai-je alors qu’Harry m’aidait à me relever.
Ce qui s’avéra plus difficile que prévu, car Albus ne me lâchait pas la main.
- Quoi, quel chien? S’étonna Harry.
- Je suppose que vous avez deviné que Spock junior était votre cadeau de Noël, n’est-ce pas? S’enquit Ana avec un petit sourire.
- En effet, affirmai-je. Il ne peut pas rester ici, c’est mon chien. Il doit être avec moi.
- Je pourrais très bien m’en occuper pendant votre absence, mais… je suis d’accord avec vous. Il serait mieux avec vous, consentit-elle. Par contre, je ne suis pas certaine que votre directrice le voit d’un très bon œil.
Je me sentis m’affaisser. Je venais de recevoir un nouveau chien, un chien dont je n’aurais jamais cru que j’aurais la possibilité d’avoir. Après ce qui s’était passé avec le dernier en tout cas. Et là… je ne le reverrais pas avant un très long moment. Si je le revoyais tout simplement, car j’avais l’infime conviction que tout se jouait cette année. Que je referais face à Adam Cooper avant la fin de mon année scolaire, peu importe si j’étais oui ou non sous surveillance. Et ce face à face serait notre dernier.
- Le professeur McGonagall était au courant pour le chien, me signala Hermione. Et elle est d’accord pour que tu l’amène à Poudlard, mais à quelques conditions. La première tous les dégâts qu’il causera seront sous ta responsabilité, alors tu devras les réparer et nettoyer. Ensuite, elle te suggère de n’en parler à personne sauf à tes camarades de dortoirs ainsi que quelques amis de confiance. Elle veut aussi que tu ramasse tous les besoins qu’il fera à l’extérieur.
- J’accepte les termes sans hésiter! M’exclamai-je avec un grand sourire qui me fit douloureusement mal au visage.
Je tentai alors de me lever par moi-même avec l’aide d’Harry, sauf qu’Al ne me relâchait toujours pas. Je haussai un sourcil dans sa direction. Il sembla tout d’abord piteux avant de se redresser et de dire, en fixant gravement son père du regard :
- Je viens avec vous. Je ne la laisserai pas seule. Pas encore.
- Tu restes ici, Albus. Ce n’est pas négociable, spécifia mon parrain en prenant un ton dur.
- Ce n’est pas la négociation qui t’étouffe aujourd’hui, hein, P’pa? Grommela mon meilleur ami avec colère. J’ai dit que je viendrais. Je ne demandais pas la permission.
- Albus, j’ai dit que… commença à gronder son père, mais il fut interrompu par sa femme.
- Laisse-le y aller. De toute manière ça ne pourra pas faire de mal. Et puis… il n’aura qu’à revenir avec Hermione et toi par la suite.
- Je vais rester là-bas, ajouta Al. Je ne reviendrai pas.
- Hé, mais nous aussi on veut venir! S’emporta Rose. Alli est notre amie. Notre meilleure amie, poursuivit-elle. Ou plus que ça dans le cas d’Al, ajouta-t-elle en nous adressant un clin d’œil. Et il est donc hors de question qu’elle s’en aille seule avec son chien rejoindre le professeur McGonagall.
Je crois qu’à ce moment les adultes commencèrent à se décourager. Ou plus précisément dans les minutes qui suivirent lorsque ma meilleure amie débuta tout un discours expliquant pourquoi ils devaient rester avec moi et en quoi c’était la plus logique des idées. Elle alla même jusqu’à affirmer que si ils ne pouvaient pas y aller avec moi, et rester aussi, qu’ils trouveraient un moyen pour me rejoindre sans avoir à attendre le train et que de ce fait s’il leur arrivait quelque chose se serait leur faute.
À la fin de ce discours je pouvais voir un éclair de fierté autant dans les yeux de sa mère que dans ceux de son père. Par contre, il y avait aussi l’inquiétude et un soupçon de colère.
- Très bien, céda mon parrain. Vous viendrez tous et vous resterez. Mais qui amènera toutes vos choses restées au Terrier?
- James, Lily et Hugo pourront s’en charger, non? Proposa Al.
Il y eut un soupir général chez les adultes. Sauf de la part d’Ana. Elle m’adressa un petit sourire et me dit :
- Je m’occuperai de les amener lorsque je viendrai vous voir à Poudlard.
- Que… Quoi? M’étonnai-je.
- Ana Montanes est une « ancienne » Auror, m’apprit Harry. Elle a mis sa carrière entre parenthèse pour assurer une relative protection à ta mère lorsque vous avez déménagé ici. C’est aussi une des raisons pourquoi elle se trouvait ici, à votre maison. Elle devait veiller à ce qu’il n’y ait aucun mage noir qui s’y installe. L’autre raison c’est que…
- Ta mère voulait que je prenne soin de ton chiot pendant qu’elle serait chez tes grands-parents, le coupa Ana avec un sourire à la fois joyeux et triste.
Cela expliquait beaucoup de choses, pensai-je. Par exemple comment elle pouvait réussir à faire le ménage complet et sans précipitation de toute ma maison en seulement un avant-midi ou un après-midi. Elle avait sans doute utilisé la magie.
- Bon, assez bavassé, affirma Hermione. Il est temps d’y aller.
Je pus enfin me lever, car Al me libéra la main. Sauf qu’avant même que son père ait pu faire un geste pour me soutenir il était devant moi et passait l’un de mes bras autour de ses épaules solides. J’eus un petit sourire et je me penchai pour pendre Spock. Albus suivit mon mouvement, mais avant que je n’aie pu attraper le petit chien qui sautait sur me jambe gauche, ce qui était tout de même douloureux compte tenu ce qui s’était produit il n’y avait pas si longtemps… Rose l’avait saisi entre ses mains.
- Je crois que je vais m’occuper de lui jusqu’à ce qu’on soit à Poudlard et que tu sois un minimum rétabli, d’accord? Me proposa-t-elle en gratouillant gentiment le ventre de mon chien.
- Je croyais que tu préférais les chats! M’étonnai-je en la voyant sourire comme une gamine en regardant Spock se tortiller dans ses mains.
- Je n’ai aucune préférence, affirma-t-elle alors qu’on arrivait devant la cheminée. Seulement… on n’a pas le droit aux chiens normalement à Poudlard. Alors le choix n’a pas été trop compliqué.
Je hochai de la tête, tandis que Hermione et Ron traversait la cheminée en premier. Suivit de près par ma meilleure amie et Scorpius.
Ensuite… ce fut notre tour à Al et moi.
J’arrivai en titubant dans la cheminée du bureau de McGonagall. D’ailleurs je n’avais jamais remarqué qu’il y avait un foyer dans son bureau… et je ne reconnaissais pas, à la réflexion, l’endroit où je me trouvais présentement. Il y a avait bel et bien un bureau, mais aussi un grand lit double à baldaquin avec des rideaux comme ceux que l’on trouvait dans tous les dortoirs des Gryffondors.
- Bon retour, Miss Lévesque, m’accueillit la voix de la directrice dans mon dos.
Je me retournai aider par Albus et je pus voir son visage refléter de la surprise… et de la colère. Je devais vraiment faire pitié pour qu’elle ait cette réaction. Je marchai péniblement jusqu’à elle, la douleur de mes jambes me frappant à nouveau. Apparemment l’énergie qui m’avait permis d’ignorer la douleur plus tôt était partie.
- Merci, professeur, dis-je avec sincérité.
- Allons vous reconduire jusqu’à l’infirmerie pour que Madame Pomfresh puisse s’occuper de vous… ajouta-t-elle avec un hochement de tête.
C’est donc accompagné du professeur McGonagall, de mon parrain, de ma marraine et de mes meilleurs amis que je me rendis à l’infirmerie. Ginny et Ron était resté au bureau pour monter la garde, au cas où un invité indésirable se montrait le bout du nez.
Lorsqu’on arriva finalement à l’endroit prévu mes jambes n’en pouvaient plus et me lâchèrent. Je passai à deux doigts de m’étaler par terre, mais Albus me retint juste à temps. Il eut un petit sourire et me chuchota :
- Je suppose que je n’ai plus qu’à te prendre dans mes bras, maintenant?
Je répondis légèrement à son sourire avant de rougir brusquement en remarquant qu’Harry semblait avoir entendu son fils et nous dévisageait… intensément. Hermione lui donna un coup de coude dans les côtes que je ne manquai pas et il regarda ailleurs tandis que son fils me prenait le dessous des genoux et sous les bras pour ensuite me presser contre lui. Instinctivement je déposai ma tête sur son épaule.
Si on avait été seulement quelques mètres plus loin de l’infirmerie je crois que je me serais endormie dans ses bras. Je fus tiré de ma somnolence lorsqu’il me déposa sur l’un des lits aux draps blancs. Il me prit ensuite la main, comme s’il avait peur que je disparaisse d’une seconde à l’autre. Mais je n’en avais pas l’intention, alors il n’avait pas à s’inquiéter.
Cela ne prit pas une minute que Madame Pomfresh nous rejoignait et la première chose qu’elle me dit fut :
- Miss Lévesque, Miss Lévesque… Je crois que vous devriez réviser vos fréquentations. Vous voir aussi souvent ici, c’est malsain.
- Ravie de vous revoir aussi, Mme Pomfresh, marmonnai-je.
Elle m’adressa un sourire chaleureux auquel je répondis aussi bien que possible, sauf que mon visage me faisait de nouveau mal, lui aussi. Elle dut le remarquer, car elle demanda :
- Je vous demanderais tous de vous éloigner de quelques pas…
Ils s’exécutèrent tous sauf Al. Je crois qu’il n’avait pas compris ce dont il était question, car il resta imperturbable à l’air farouche de l’infirmière. Je décidai de le taquiner un peu, malgré que rire risquait de me faire mal.
- Al, il vaudrait mieux que tu t’éloignes, lui dis-je en retenant un sourire.
- Pourquoi? Marmonna-t-il en me jetant un regard estomaqué. J’ai dit que je ne m’éloignerais pas de toi! Et je tiendrai parole! ajouta-t-il ensuite avec vigueur.
Je jetai un coup d’œil à Madame Pomfresh qui commençait à taper du pied impatiemment. C’est donc avec un sourire que je poursuivis :
- Il faut que je me change, Al. Tu vois ce que je veux dire? Me déshabiller… Et je dirais que je ne suis pas encore assez à l’aise pour le faire devant toi.
Je crois qu’il commença à rougir au mot « change » et qu’au mot « déshabiller » il tourna au rouge tomate. Quant à ce que j’avais dit à la fin cela fit en sorte qu’il me lâche rapidement avant de rejoindre les autres. Je remarquai que son père semblait à la fois amusé et… inquiet? Pourquoi l’était-il?
Je n’eus pas le temps d’y réfléchir davantage, car d’un mouvement de sa baguette magique Madame Pomfresh plaça des paravents autour de mon lit. Une fois cela fait, elle m’aida à me relever et de manière très professionnelle elle me retira mes vêtements sales et me fit enfiler cette foutue blouse d’hôpital.
Elle me recoucha ensuite sur le lit et examina mes différentes blessures. Une fois ce premier examen fait, elle replaça les paravents comme ils l’étaient auparavant et laissa passer ceux qui m’avait attendu de l’autre côté.
Albus s’approcha rapidement de moi, mais avant d’avoir atteint le niveau de mon épaule il s’arrêta net à mes pieds, le regard figé sur mes jambes. Elles avaient pris une jolie palette de couleur. Un mélange de vert, de bleu, de jaune et de violet. Et cela était réparti sur une bonne proportion de ma jambe dans le centre. Sans compter les plaies que j’avais aux chevilles à cause de mes vaines tentatives pour me délivrer des cordes.
- Oh, par Merlin, Alli! Souffla Rose avec un air horrifié.
Je n’eus pas la force de rencontrer leur regard. Celui d’Al m’avait suffi. J’y avais lu de l’horreur, de la tristesse, de la colère et… des envies de meurtres? Je crois qu’au final je n’étais pas la seule à avoir quelques problèmes à me contrôler émotionnellement… car j’étais certaine que si Adam apparaissait maintenant dans l’infirmerie il n’aurait pas fait un pas qu’il serait mort.
Al finit tout de même par se remettre de la vue cauchemardesque de mes jambes et me rejoint pour me prendre la main. Je lui adressai un petit sourire triste sans toutefois croiser son regard. J’avais déjà honte assez comme ça. Après tout j’aurais pu risquer le tout pour le tout et ne pas attendre aussi longtemps avant de m’évader. C’était en partie ma faute si… si j’en étais arrivée là.
- Je vais commencer par la bonne nouvelle, déclara soudain Mme Pomfresh. Miss Lévesque n’a aucun os de cassé. Donc les dégâts sont… minimes. Par contre, les lésions présentes à ses poignets et à ses chevilles sont assez importantes. Et ce sera probablement douloureux à guérir. Pour les hématomes ce sera assez simple, tout comme pour sa lèvre fendue. Je n’ai pas repéré d’autres blessures physiques, ajouta-t-elle. Maintenant, je vous laisse un peu avec elle pendant que je vais chercher ce dont j’ai besoin. Quand je viendrai, je m’occuperai de la soigner et ensuite elle devra dormir. Cette petite a besoin de beaucoup de repos, conclut-elle.
Les autres hochèrent tous de la tête et elle s’en alla rapidement. Je me contentai de regarder le plafond pendant qu’ils semblaient se demander ce qu’ils devraient dire. Au final, Albus demanda :
- P’pa, est-ce que tu crois que je pourrais dormir ici?
Son ton était bizarrement inquiet. Soit il craignait la réponse de son père, soit c’était autre chose que je n’avais pas compris et qui de ce fait ne me venait pas à l’esprit.
- Pourquoi, Albus? S’enquit son père sur un ton prudent.
- Parce que… Euh… je dois rester ici. Avec elle, dit son fils, mais cela ne répondait pas exactement à la question.
Je décidai d’observer les évènements et je pus voir de l’embarras se pointer dans l’expression faciale de mon parrain. Tandis que de l’amusement apparaissait sur celui de ma marraine. Mes deux meilleurs amis, quant à eux, semblaient beaucoup plus sérieux, comme s’ils comprenaient quelque chose qui m’échappait.
- Albus, depuis combien de temps êtes-vous ensemble, Allison et toi? reprit Harry en fronçant les sourcils.
Pourquoi ne me le demandait-il pas à moi? Ah… sans doute parce que je n’étais pas celle qui avait demandé pour que l’autre reste. Bien que j’y aie pensé, bien sûr.
- En fait… On ne sort pas ensemble, murmura Al en se faisant soudain petit.
- Mais… vous vous êtes embrassés tout à l’heure! Protesta son père.
Hermione semblait réellement prendre son pied à les regarder échanger. Et à vrai dire, moi aussi. C’était tout simplement trop drôle de voir à quel point le fils et le père semblait aussi gêné l’un que l’autre. Je retins un sourire en me mordant les lèvres.
- J’aurais dû dire « pas encore », grommela mon meilleur ami en fronçant à son tour les sourcils. Mais pour rendre les choses officielles… Alli, tu voudrais sortir avec moi? Dit-il ensuite en se tournant dans ma direction, de l’espoir dans les yeux.
Je manquai m’étouffer avec ma propre salive. Il venait vraiment de me le demander là, devant… Je ne pus réfléchir davantage, car l’air avait du mal à passer. Je toussai quelques fois avant de pouvoir dire, un feu enflammant tout mon ventre :
- Oui, Al. J’en serais ravie, en fait.
Il m’adressa un sourire qui me fit pratiquement fondre surplace et il se retourna vers son père en disant :
- Bon, alors… Papa, je sors avec Allison depuis maintenant. Ça te va comme réponse?
Harry resta sous le choc pendant au moins une minute, ce qui fit en sorte qu’Hermione commence à avoir les larmes aux yeux à force de retenir son rire. Je pouvais le constater à cause du léger soubresaut qui soulevait ses épaules à intervalles régulier.
- Et tu ne crois pas qu’il est un peu trop tôt pour… pour dormir avec elle? S’interloqua son père avec un peu de colère.
- Techniquement j’avais l’intention de dormir à côté, rétorqua son fils en fronçant les sourcils. Tu sais, sur le lit voisin. Ça pose un problème, ça?
Al aussi semblait en colère à présent. Et soudain, je saisis pourquoi il voulait dormir ici. Ce n’était pas seulement pour ne pas me perdre de vue, c’était pour l’autre chose. Mes visions. Si je devais avoir une vision pendant mon sommeil, le fait qu’il serait dans la tour des Gryffondors et que moi je serais ici, était un problème. Et c’était sans doute aussi pourquoi il n’avait pas voulu rester avec ses parents! Qu’est-ce que je pouvais être idiote parfois! Comment avais-je pu oublier qu’il était mon Ancre? Bon, en même temps je ne l’avais pas vraiment oublié, ça m’était simplement sorti de l’esprit à cause de quelques préoccupations plus importantes.
- Mais, pourquoi? Insista mon parrain.
Je vis Albus prendre une grande inspiration et je suppose qu’il allait se lancer dans les explications. Mais ce n’était pas à lui de les faire. C’était à moi. Je décidai donc de le couper.
- Je crois que c’est moi qui va pouvoir répondre à cette question… commençai-je en défiant mon parrain du regard. On aurait probablement dû vous l’annoncer plus tôt, mais… continuai-je et je perçus une lueur très inquiète dans le regard de tout le monde sauf de mes amis. (Il ne croyait tout de même pas que j’étais enceinte, si?) Mais, voilà, lors du bal de Noël, d’hiver, peu importe… il s’est produit… quelque chose.
- Quoi? Demanda Harry d’une toute petite voix.
- J’ai eu une vision. Une vision où je pouvais changer les choses. Et Albus est venu avec moi, ajoutai-je.
- Et qu’est-ce que ça pourrait bien chan… commençait-il avant de s’interrompre brusquement avec de l’ahurissement dans les yeux.
Je suppose qu’il venait de comprendre. Ou du moins qu’il soupçonnait ce que j’allais lui annoncer. Je déglutis, pris une courte inspiration pour me donner du courage et complétai ce que j’avais commencé.
- Lorsqu’on est venu pour revenir dans le temps présent… j’ai été incapable d’utiliser ma pierre, qui devait être mon Ancre. Elle avait déjà eu quelques… dérèglements au auparavant, mais jamais rien d’aussi important, entamai-je. J’ai fini par comprendre que… que mon Ancre avait changé de point d’attache, poursuivis-je en évitant les regards. Al est mon Ancre désormais. C’est pourquoi il ne peut pas… il ne peut pas se trouver trop loin de moi. Car si je devais retomber dans une vision comme celle où j’ai découvert ce détail sans lui, je serais incapable de revenir, conclus-je.
Albus me serra la main et il renchérit :
- Maintenant est-ce que tu comprends pourquoi je dois rester ici?
Il semblait légèrement provocateur. Cela ne me dérangeait pas plus que ça, car après tout, je l’étais beaucoup moi-même. Son père avait le visage fermé et le petit ajout d’Hermione n’arrangea probablement rien.
- En tout cas tu peux être sûr que ce que ressent Allison est réel, hein, Harry? Dit-elle avec un sourire dans la voix.
Pourquoi est-ce que j’avais l’impression qu’ils en savaient plus que moi sur les Ancres humaines? Quelque chose m’échappait… Non, pas quelque chose, plutôt plusieurs choses! Ils ne me disaient rien, je n’avais aucune information utile. Rien de rien! Cette pensée me mit en colère et sans doute qu’Albus le ressenti, car il resserra sa prise sur ma main. Je pris une grande inspiration pour me calmer, ce n’était pas le moment de faire un scandale. Enfin… pas tout de suite.
- Très bien, tu peux rester ici, maugréa finalement mon parrain. Sauf qu’il va falloir se reparler de tout ça… ajouta-t-il ensuite en me pointant d’abord moi puis ensuite son fils.
- Tu es contre? Demandai-je en sentant un froid glacial s’emparer de mon cœur.
Il eut un petit sourire malicieux qui me rassura immédiatement et répondit :
- Non, je mentionnais la partie « Ancre » de la conversation. Mais il faudra sans doute en parler aussi.
Albus semblait tout autant rassurer que moi par sa réponse, je pouvais le sentir à la manière qu’il me tenait la main.
- Bon, je crois que nous allons vous laisser, maintenant, nous dit Hermione avec un sourire. Scorpius, Rose vous allez chacun à votre dortoir, n’est-ce pas?
Son ton ne laissait pas de place à aucune réplique, si l’un de mes deux amis voulaient qu’il en soit autrement, ils n’y pouvaient rien.
- Oui, m’man, marmonna Rose.
- Je vais comme vous le dîtes, Mrs Weasley, assura Scorpius.
- Bien, se contenta de répondre ma marraine. Quant à vous deux, ajouta-t-elle en se tournant vers Al et moi. Pas de folie, on est d’accord? S’enquit-elle en nous adressant un clin d’œil à la fin.
Je ne pus m’empêcher de rougir et Albus aussi. Je n’aurais jamais cru qu’Hermione nous ferait un coup pareil. À ce que je pouvais en juger, mon parrain aussi se sentait mal à l’aise. Hermione sourit gentiment, mais je sentais de la malice derrière. Je suppose que se marier à un Weasley laissait des traces. Surtout si ledit mari travaillait dans un magasin de farce et attrape.
- Bien, alors nous nous reverrons le soir du retour en classe, Allison, me dit Harry.
- D’accord. À la prochaine! Le saluai-je.
Mes trois amis firent comme moi et les deux adultes sortirent rapidement. Enfin… il ne restait que le professeur McGonagall qui s’était étrangement montrée silencieuse.
- Bon, on se revoit demain, Alli… annonça Rose. Je crois que je ferais mieux d’écouter ma mère.
- Et moi je ferais bien d’obéir à sa mère aussi si je ne veux pas… tu sais… ajouta Scorpius avec un air piteux.
- Ça va, je comprends, les rassurai-je avec un sourire. Allez-y!
Ils me saluèrent de la main avant de sortir ensemble de l’infirmerie. Juste à ce moment Madame Pomfresh revint à mes chevets et entama ses soins. Pendant qu’elle s’exécutait, le professeur McGonagall me dit :
- Je reviendrai vous voir très tôt dans la matinée demain, Miss Lévesque. Pour le moment je vais placer un charme de protection autour de vos lits, il s’enclenchera complètement dès que Madame Pomfresh sera sorti de son champ d’action. Sur ce, bonne nuit, Miss Lévesque. Et bon rétablissement. Bonne nuit à vous aussi, Mr Potter.
- Bonne nuit, professeur McGonagall, lançâmes Al et moi en même temps.
Elle nous adressa un petit sourire avant de placer son charme de protection. Elle lança plusieurs formules que je n’eus pas le temps de mémoriser et s’en alla par la suite.
J’avais d’horribles démangeaisons pendant que Madame Pomfresh me prodiguait ses soins. C’était tellement désagréable comme sensation que je ne pus m’empêcher de me tortiller sur mon lit.
- Arrêtez, Miss Lévesque. Plus vous bougerez et plus ça empirera.
Pour toutes réponses je me contentai de marmonner de manière inaudible. Albus gardait la tête obstinément tournée dans une direction opposée à moi. Sans doute ne voulait-il pas voir ce que l’infirmière faisait. Ou sinon c’était par politesse, car celle-ci avait remonté ma blouse d’hôpital assez haut au-dessus de mes genoux. Par contre il n’avait pas relâché ma main.
Lorsqu’elle arriva à mon visage elle me déposa un étrange onguent sur la lèvre et sur mon œil au beurre noir. Sans oublier toutes les autres petits bleus que j’avais sur le visage, évidemment.
Une fois terminée elle rassembla ses choses et alla les déposer sur le petit chariot qu’elle avait emmené avec elle. Entre temps elle me dit :
- Vous feriez bien de dormir maintenant. Je serai juste à côté si vous avez besoin de moi.
Sur ces mots elle commença à rassembler ses accessoires de soins en ordre.
Albus s’approcha alors de moi et me chuchota, son visage tout près du mien :
- Je suppose que dans ce cas je ferais bien de te dire bonne nuit à mon tour, n’est-ce pas?
Mon rythme cardiaque s’accéléra considérablement lorsque ses lèvres s’approchèrent encore des miennes. Pourtant il s’arrêta à seulement quelques millimètres lorsqu’on entendit :
- Pas de bécotage pour le moment, Mr Potter! Demain, sans aucun doute. Mais pour le moment vous ne feriez que retirer l’onguent et vous ne voulez pas en avoir sur la bouche, croyez-moi! Il fait peut-être des miracles avec la peau endommagée, mais celle qui est sans défaut… Bref, n’y touchez pas!
Je vis très nettement Al se mordre les lèvres et lever les yeux au ciel. J’eus un sourire amusé avant de hausser les épaules. Nous aurions du temps. En masse de temps, en fait. Il releva la tête, sauf qu’alors que je croyais qu’il allait rejoindre son lit voisin du mien il s’arrêta et déposa un baiser sur mon front à la vitesse de la lumière. Il me glissa ensuite en s’éloignant, un sourire moqueur aux lèvres :
- Bonne nuit, Alli.
Mon front me brûlait à l’endroit où ses lèvres m’avaient touchée. Je retins un soupir et marmonnai :
- Bonne nuit aussi, Al.
Sur ce je m’étendis confortablement sur mon lit, me glissai sous les couvertures rugueuses et inconfortables, puis lui tournai le dos. Je ne le boudais pas, simplement je n’arrivais jamais à dormir sur mon côté gauche. Ne cherchez pas à savoir ou comprendre, j’ignore moi-même pourquoi. Je n’eus pas à chercher longtemps le sommeil, car à peine fermai-je les yeux qu’il me prit.
Cette nuit-là je me réveillai à plusieurs reprises pendant la nuit à cause de fréquents élancements en provenance de mes poignets et mes chevilles. Parfois la douleur était si vive qu’elle persistait dans mes chairs encore plusieurs minutes après l’élancement initial. Pendant ces moments-là je me tournais en direction d’Albus pour l’observer dormir. Ses paupières fermées m’empêchaient de voir ses yeux magnifiques, mais je les voyais clairement dans mon esprit lorsque je fermais les yeux. Son air paisible m’aida à chaque fois pour retrouver un sentiment de calme qui me quittait lorsque la douleur revenait.
Le lendemain matin arriva très vite. J’étais réveillée lorsque l’aube pointa le bout de son nez et je me demandais ce que j’allais pouvoir faire de ma journée. Bon, en même temps cela risquait de prendre du temps avant que quelqu’un d’autre se réveille. Je me retournai donc sur le dos, l’envie de dormir m’ayant quitté.
J’étais en train d’admirer le plafond de l’infirmerie lorsqu’Al s’enquit :
- Alors… il est intéressant ce plafond?
- Al! M’exclamai-je avec bonne humeur. Déjà réveillé? M’étonnai-je ensuite.
- Bien sûr, assura-t-il. J’avais l’impression que tu l’étais, alors j’ai ouvert les yeux et… c’était le cas!
Je lui souris avec une joie palpitante dans le cœur. Il répondit à mon sourire avec le sien et ce faisant ses yeux verts s’illuminèrent. Je les admirai un instant et il rougit. J’haussai un sourcil interrogatif dans sa direction et il m’avoua :
- J’ai encore de la difficulté à croire que tu me regarde avec ses yeux là.
- Oh, crois-moi c’est réciproque. Je ne vois pas ce qui peut bien t’intéresser chez moi, affirmai-je en regardant de nouveau le plafond.
J’avais peur qu’il finisse par comprendre à quel il faisait erreur sur mon compte. Je possédais de très gros défauts et je craignais que le jour où il prendrait véritablement le temps de les voir qu’il ne me rejette. Je lui faisais confiance, mais… il m’avait déjà abandonné une fois.
- Pourquoi tu dis ça? S’étonna-t-il en fronçant les sourcils.
- Eh bien, j’ai tout un tas de défauts. Je suis impulsive, je…
- Ça je l’avais remarqué il y a bien longtemps, me coupa-t-il. Ton impulsivité était très intéressante hier, dit-il ensuite avec un sourire moqueur.
- De quoi hier… Oh! Tais-toi! marmonnai-je en comprenant après un petit délai ce à quoi il faisait référence.
- Tu peux recommencer quand tu veux! Ajouta-t-il avec un sourire encore plus grand.
- Tu es incorrigible! M’exclamai-je.
- C’est une chose que j’ai appris auprès de l’une des meilleures personnes incorrigibles de l’école! Rétorqua-t-il.
Il faisait bien entendu référence à moi. Je grommelai une réponse à moi-même avant de répliquer :
- Oui et bien voilà un autre de mes défauts!
Il leva les yeux au ciel et je me contentai de sourire de toutes mes dents. Sans doute pour me clouer le bec il ajouta en regardant pensivement vers le haut, la main retenant son visage :
- D’ailleurs, maintenant que j’y pense. On est le demain d’hier, n’est-ce pas?
- Oui, acquiesçai-je. Et que se passe-t-il le « demain d’hier »?
- Je pensais à ce que Madame Pomfresh avait dit.
Je rougis légèrement en comprenant le sous-entendu.
- Ah et au fait. Ton visage est comme neuf! Affirma-t-il en me souriant malicieusement.
Il avait sans doute remarqué mes joues rouges. Étant dans l’incapacité de regarder mon visage je jetai un coup d’œil à mes poignets et à mes chevilles. Il y avait encore une marque rouge, mais toujours était-il qu’ils semblaient tous aller beaucoup mieux que la veille. Apparemment les douleurs de la nuit n’avaient pas été en vain.
Lorsque je vins pour reporter mon regard vers Albus je tombai face à face avec son visage juste devant le mien. J’eus un léger sursaut qu’il ne parut pas remarquer, car il ne m’en fit pas la remarque. Il me fit un petit sourire avant de s’approcher davantage, mais à moins d’un centimètre de mes lèvres il murmura :
- Je n’aurais jamais osé rêver que ça arrive un jour…
- Tais-toi, fut ma seule réponse.
Il vint pour ajouter quelque chose, mais je décidai de lui clouer le bec en franchissant les quelques millimètres qui nous séparaient. Je passai mes bras autour de son cou pour l’approcher encore un peu plus de moi. Se faisant je me retrouvai en position assise sur le bord du lit.
Tandis qu’on s’embrassait doucement, sans pression, Al posa ses mains dans mon dos. Il me pressait légèrement contre lui et je finis par me lever sur mes deux pieds à mon tour pour que l’on ne soit plus à une hauteur inégale.
À partir de cet instant notre baiser devint un peu plus… intense. C’était un peu comme si nous étions tous les deux en manque. Je m’agrippai à ses cheveux et ses mains me serrèrent un peu plus au niveau de la taille, cette fois. Il me pressa encore un peu plus contre lui et soudain il se produisit ce que j’aurais dû redouter depuis le début. Cette foutue blouse d’hôpital s’ouvrit dans mon dos, attache par attache. On se figea tous le deux en sentant le dos de ma blouse s’ouvrir.
- Oh, merde! Lâcha Al avant de reculer précipitamment.
Je m’empressai de les rattacher du mieux que je pouvais dans ma condition, les joues complètement rouge. Heureusement je n’étais pas la seule dans cette position, mais pour rajouter à notre manque de chance (Enfin… c’était relatif) la porte de l’infirmerie s’ouvrit sur… McGonagall.
Je ne sais pas quel scénario se joua dans son esprit, car j’avais toujours les mains dans le dos en train de rattacher la dernière attache. Le professeur lâcha avec une expression scandalisée :
- Mr Potter! Miss Lévesque!
- Euh… Oui, professeur? Demandai-je avec un visage qui était en train de surchauffer.
Je crois que c’était encore pire pour Al, car la directrice le regardait avec des sourcils froncés par l’indignation. Je crus donc bon de m’exclamer :
- Ce n’est pas ce que vous croyez!
- Et qu’est-ce que je crois? S’enquit le professeur en haussant un sourcil inquisiteur.
- Je… On… On s’embrassait, c’est tout! Affirmai-je en rougissant de plus bel à cause du sous-entendu de sa remarque.
Elle me jeta un regard dubitatif qui me rendit encore plus mal à l’aise. Elle ne nous croyait quand même pas stupide au point d’avoir…
- Et comment votre blouse s’est-elle ouverte? Demanda-t-elle, le sourcil toujours arqué.
- C’était… C’était un accident! Protesta Albus avec des yeux de chouettes effrayées.
Au regard qu’elle nous porta à tous les deux, elle ne croyait guère à ce qu’on lui disait. Cela me mit en colère. Pourquoi diable ne me croyait-elle pas?
- C’est la vérité, professeur! Grondai-je. Si j’avais eu des vêtements dignes de ce nom, ça ne serait pas produit. Vous seriez simplement tombés sur… deux ados qui s’embrassent. Avez-vous un problème contre ça?
J’ignorais comment j’avais pu dire tout ça sans devenir plus rouge que je ne l’étais déjà. Peut-être que j’avais dépassé mon quota de rougissage? D’accord, d’accord, ce mot n’existe pas, mais qui s’en préoccupe?
- Très bien, je vous crois, capitula McGonagall. Maintenant il nous faut discuter de certaines choses.
Je savais déjà ce dont elle voulait discuter avec moi. Et je n’en avais pas la moindre envie. Mais comme elle était la directrice, je n’avais pas d’autre choix que d’obéir.
Je lui racontai alors à elle aussi ce qu’il m’était arrivée avec le salaud qui avait tué presque toute ma famille. Elle m’écouta tout du long sans m’interrompre une seule fois, comme elle l’avait ces dernières années toutes les fois où je lui avais narré mes visions. Sauf qu’ici c’en était pas une.
- Maintenant veuillez donc me dire ce qu’il s’est passé lors de la vision où vous avez compris que Mr Potter ici présent était votre Ancre, me demanda-t-elle dès que j’eus terminé.
Je rougis légèrement, mais m’exécutai sans tarder. Cela remontait à longtemps quand même, mais je réussis à tout lui dire sans m’éloigner trop de la vérité. Ou tout du moins c’était ce que j’espérais.
Lorsque j’eus terminé cela prit plusieurs minutes avant qu’elle n’ouvre la bouche. Et lorsqu’elle le fit ce fut pour dire une seule chose.
- Vous m’avez jeté un sortilège d’Amnésie.
- Euh… oui? C’est vous qui me l’avez enseigné! Et… Et votre vous du passé était d’accord! Dis-je avec un peu de panique.
- Je ne vous critique pas, Miss Lévesque. Je suis admirative, affirma-t-elle. Je n’aurais pas cru que vous seriez capable de le jeter lorsque la situation l’exigerait. Et vous dîtes que vous l’avez aussi jeté au faux professeur Maugrey?
- C’est vrai, admis-je en me sentant soudain plus calme.
- Et vous avez jeté un sortilège informulé à Drago Malefoy, Gregory Goyle et Vincent Crabbe? Je me souviens de cette anecdote… Tous les élèves, sauf la majorité des Serpentards, avaient bien rit en retrouvant ces trois-là saucissonné par terre. Nous avons longtemps cherché les coupables, sans jamais les trouver. Je comprends maintenant pourquoi…
J’eus un sourire contrit, mais elle ajouta en souriant :
- Je me souviens à quel point ils avaient été furieux. Enfin… surtout le jeune Malefoy. Oh! Ne le dîtes surtout pas à votre ami Scorpius…
- Pour vous dire la vérité il a trouvé l’incident drôle, lui aussi! Argua l’intéressé en pénétrant dans la pièce suivit de près par Rose, un sourire moqueur aux lèvres.
Je crois que je pouvais dire sans mentir que c’était la première fois que je voyais le professeur McGonagall rougir et paraître très, mais vraiment très gênée. Bon, en même temps elle venait quand même de se moquer de l’un de ses anciens élèves qui était aussi le père de mon meilleur ami. Et elle l’avait fait devant tout notre petit groupe.
Je ne pus me retenir plus longtemps et j’éclatai de rire, suivit rapidement par mes amis. Scorp avait toujours eu un certain sens du timing. Parfois c’était une bonne chose, d’autres fois moins. Dans le cas présent je dirais que c’était les deux.
Notre éclat de rire sembla qu’exacerber l’embarras de la directrice, car elle nous lança d’un ton légèrement sec en voyant qu’on continuait :
- C’est bon, c’est bon! Ça suffit maintenant!
Je réussis à m’arrêter en me mordant les lèvres, mais je ne pus m’empêcher d’avoir encore quelques soubresauts incontrôlables. Heureusement elle ne s’en formalisa pas et se contenta de soupirer.
- Bien, comme je vois que vous… commença-t-elle avant de s’interrompre brusquement en me voyant frissonner de manière plutôt intense. Miss Lévesque?! S’écria-t-elle.
Sauf qu’il était déjà trop tard. Je n’avais eu que le temps de saisir plus vivement la main d’Albus et la vision qui m’avait possédé au mauvais moment nous emporta loin, très loin…
Ou plutôt très près, pensai-je en voyant ce qui se trouvait autour de moi. Ce fut comme si on me donnait un coup de poing dans l’estomac et qu’on m’arrachait par la suite le cœur avant de l’écraser dans son poing. Je sentis la main d’Al se raidir dans la mienne lorsqu’il comprit où nous nous trouvions.
Devant nous se trouvait le même décor dans lequel j’avais vécu durant les derniers jours. Exactement le même si on exceptait un détail. Il n’y avait pas de chaise. Et ce n’était pas moi qui se trouvait dans le centre totalement de la pièce, mais ma mère. Maintenant que j’avais tout cela sous les yeux je reconnus la scène. J’avais une vision de cela pendant le congé de Noël de ma deuxième année à Poudlard. Sauf qu’à ce moment-là j’ignorais que c’était ma mère. Et je voyais très visiblement les liens magiques qui la forçaient à rester là.
- Al, c’est ma mère! M’exclamai-je assez bas pour éviter que cette dernière m’entende.
- Je sais, dit-il sur un ton étonnamment triste.
- Mais tu ne comprends pas! M’écriai-je. Je peux la sauver, elle pourrait revenir avec nous, je…
Je ne pris pas la peine de conclure ce que je disais et m’élançai vers ma mère. Je pouvais la sauver, elle n’avait plus à mourir pour moi. Elle pourrait… Je n’avais pas fait dix pas qu’Albus m’avait attrapée par la taille et me plaquait fermement contre lui. Le bruit sembla déranger ma mère, car elle se tourna vers nous. Chose étrange elle n’avait pas les yeux bandés. Quoique je ne me souvenais plus avec exactitude si dans ma vision elle les avait eu.
- Allison! Souffla-t-elle d’un air à la fois soulagée et catastrophée.
Comment on pouvait ressentir ces deux émotions à la fois? Je n’en avais aucune idée. Toujours est-il que c’était ce que ma mère ressentait dans le moment présent.
- Albus, ajouta-t-elle ensuite en ouvrant des yeux incrédules.
- Euh… Bonjour Mrs Lévesque, dit Al, gêné.
- Marianne, le reprit-elle. Que faites-vous ici, tous les deux?
- Al est… tu-sais-quoi, lui dis-je sans précision, car ça pourrait être dangereux. Ça ne te dérange pas dit, si on sort ensemble?
Ma mère me dévisagea avec tant d’incrédulité que c’en était comique. Mais au vu des circonstances j’avais envie de tout sauf de rire. Pleurer serait sans doute plus exact.
- Mais on peut en parler plus tard, lui assurai-je. Je peux te délivrer… Si Al, me lâche.
- Allison, ma chérie… Je sais très bien d’où tu viens et ce qui a dû se produire. Tu dois me laisser ici.
- Mais maman! Protestai-je avec des larmes me brouillant instantanément la vue.
- Allison, tu ne peux pas changer le passé selon tes convenances. Tu ne dois pas montrer ce que tu es capable à cette personne.
- Mais… tentai-je de protester à nouveau, mais elle me foudroya du regard me rendant immédiatement muette.
- Ma chérie, écoute-moi. Tu vas devoir chercher les réponses à tes questions. À la maison. Je t’ai laissé des indices. Ta famille compte sur toi. Ton père compte sur toi. Veille bien sur Spock junior.
Je me débattis légèrement en hochant la tête en direction de ma mère. J’avais compris ce qu’elle disait, mais je ne l’acceptais pas. Pourquoi ne viendrait-elle pas? Je me sentais si perdue sans elle… Les larmes roulèrent sur mes joues sans que je puisse les retenir.
- Sois forte, ma belle, murmura-t-elle avec des larmes semblables dans les yeux. Albus Severus Potter, ajouta-t-elle ensuite sur un ton dur qui fit sursauter Al. Veille bien sur ma fille, je te la confie.
- Je le ferai, assura-t-il avec solennité.
- Si tu ne respectes pas ta promesse, je te hanterai jusqu’à la fin de tes jours. Sans doute aidé par mon mari. Alors fais bien attention.
Albus hocha la tête et ma mère poursuivit avec un sourire :
- Je m’en doutais un peu pour vous deux, les enfants. Je me demandais bien quand ça allait finir par arriver. Surtout suite au couple qu’ont formé Rose et Scorpius…
- Tu le savais? M’étonnai-je en reniflant.
- Oui, je l’ai d’abord constaté chez Albus et ensuite j’ai bien observé ton comportement. N’oublie pas qui je suis, Allison. Et n’oublie pas qui tu es, me dit-elle avec un sourire.
Comment faire pour oublier? Albus me relâcha un instant et je pus m’approcher de ma mère pour la serrer dans mes bras. Une dernière fois. Des larmes recommencèrent à rouler sur mes joues. Pourquoi est-ce que je devais vivre ça? Pourquoi est-ce qu’il fallait que je la perde elle aussi? C’était injuste! J’aurais bien hurler ma tristesse au monde entier si cela avait été utile… et si ma mère n’avait pas pris la parole à ce moment-là aussi :
- Il est temps pour vous de partir maintenant. Mais avant il va falloir que tu efface cette rencontre de mon esprit, ma chérie. Et n’oublie pas : ta famille compte sur toi. Ton père aussi. Relis les lettres que je t’ai écrite si tu t’ennuies.
Elle semblait accorder une grande importance à mon père, car elle avait insisté dessus. Quant à la mention des lettres je ne croyais pas que c’était réellement parce que je m’ennuyais d’elle qu’elle voudrait que je les lise, mais parce que c’était important. Je reniflai légèrement en m’approchant d’elle. Je soufflai :
- Je t’aime, Maman.
Elle hocha de la tête, les yeux humides. Son regard me transperçait comme si elle cherchait à se souvenir du moindre détail de mon visage. Mais elle l’oublierait dans quelques instants. Ou du moins elle oublierait mon apparence présente. Je pris une inspiration avant de murmurer en retenant un sanglot inopportun :
- Oubliettes.
J’espérais sincèrement que c’était la dernière fois que j’utilisais ce sort. Car voir ma mère perdre la mémoire, surtout sur un sujet qui semblait lui tenir à cœur, me crevait le cœur, presque littéralement.
Al et moi on s’empressa de se cacher dans un coin. Je le pris rapidement par la main et j’entamai les étapes requises pour revenir à notre époque. Au moment où on disparut, j’entendais des bruits de pas dans les escaliers. On l’avait échappé belle.

Ça avait été un peu plus long que prévu pour revenir de là où nous venions. Pour la simple et bonne raison que j’avais dû analyser le moment exacte où nous avions disparu. Ce qui était très ardu et donc deux fois plus difficile et coûteux en énergie.
On arriva approximativement au même endroit, mais en un peu plus décalé. Ce qui impliqua que l’on se retrouva à tomber sur le lit. Je me relevai d’un bond, qui me fit légèrement tituber, mais dès que je fus stable je me tournai vers Al et je m’exclamai :
- Il faut qu’on y aille. Maintenant.


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Voilà, voilà, le chapitre 14 est déjà terminé :cry: Va falloir attendre un moment, maintenant... :twisted: Bref, j'espère que vous l'avez aimé. :D Bon, pour bien terminer voici une image de Spocky junior :D À la prochaine!

[attachment=0]Spock junior.jpg[/attachment]



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addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

:o :o woouh! c'etait super !!
Ca va etre dur d'attendre mais bon....
Alli et Al sont enfin ENSEMBLES!
-harry me fait trop rire...
Je vais tuer le mechant!!!
BRAVO!
Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Salut, désoler je n'ai pas eu le temps de commenter plus tôt, donc :
C'est super comme toujours et j'attend la suite, j'ai trop trop hâte de savoir ce qu'il va se passer après !!!!
Merci de me prévenir !
addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

euuuh... en fait je me drogue a ta fanfic donc...
TU AS DIT MINIMUM DEUX SEMAINES???
CA FAIT DEUX SEMAINES!
Je veut pas te mettre la pression, loin de moi cette idee mais je suis trop en manque.
Je peux avoir au moins une estimation du temps retant avant le paradis ( le prochain chap') :lol:
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Hello tout le monde! Je suis finalement de retour! :shock: Pour être franche j'ai commencé à écrire le chapitre 15 un peu avant que le deux semaines de pause ne soit terminé... Mais je n'avais pas prévu qu'il soit aussi long. :? De ce fait, je le dis tout de suite... :idea: ALERTE ROUGE CHAPITRE EXTRÊMEMENT LONG!!!! :idea: Donc vous voilà prévenu. Je ne dirai pas le nombre de pages, je suis un peu trop découragée pour ça présentement. :oops: Alors, voilà désolée du retard :oops: Pour ma défense c'est à cause de la longueur du chapitre que ça a été aussi long et j'espère que vous en aurez assez pour cette longue attente! :D Et j'espère aussi que vous l'aimerez, cela dit. :D Sinon, ça risque d'être long... Si c'est le cas, désolée d'avance :oops: Petit conseil, prévoyez approximativement une heure de libre, juste comme ça... :roll: Ensuite, ne m'en voulez pas trop s'il y a plus de faute qu'habituellement. Normalement je m'étais dit que j'allais le corriger, sauf que j'ai un peu abandonné l'idée à cause du nombre de pages. Dernière chose, les chapitres risquent d'être encore plus irrégulièrement que d'habitude, car je reprends mon autre fanfic' en même temps que celle-ci. :oops: Mais je vais essayer de publier aux deux semaines. Du genre: une semaine je publie HP, l'autre Nés à Minuit, HP de nouveau la semaine suivante, etc. :? Bref, bref, bref, je crois que c'est tout! Bonne lecture à vous! (Bonne longue lecture, en fait :lol: )


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Chapitre 15



Toutes les autres personnes dans la pièce nous jetèrent un regard perplexe. En fait, même Al ne semblait pas comprendre ce dont il était question.
- Vous voulez aller où exactement, Miss Lévesque? S’enquit le professeur McGonagall en fronçant les sourcils. Et de quel genre de visions s’agissait-il, cette fois?
- Ma mère veut que j’aille chez moi, dis-je sans développer davantage à cause de la boule douloureuse qui s’était formée dans mon ventre.
À ce que je pouvais en juger, Albus venait tout juste de comprendre ce dont il était question. Quant aux autres… ils semblaient curieux (mes deux amis) et scandalisée (McGonagall).
- Miss Lévesque, vous ne pouvez pas vraiment envisagé une telle chose, n’est-ce pas? S’énerva-t-elle avec un air inquisiteur.
- Bien sûr que si! Protestai-je. C’est ma mère qui me l’a demandé!
- Mais votre mère n’est pas au courant de ce qu’il vous est arrivé, n’est-ce pas? Rétorqua le professeur McGonagall. Alors vous resterez au château. Et si je devais avoir connaissance que vous êtes partie… sans permission, vous aurez interdiction de jouer au Quidditch et votre Maison perdra soixante-dix points. Je présume que ce n’est pas quelque chose que vous désirez?
- Non, professeur, répondis-je en sentant la colère monter en moi. Et je crois aussi que je ne reprendrai pas de leçon particulière, ni avec vous, ni avec le professeur Trelawney. J’en ai assez, ajoutai-je avec un peu de rancœur.
J’étais presque sûre que ce que ma mère voulait me révéler était en lien avec ce que mon destin, ou peu importe, me réservait. Et j’étais d’autant plus certaine que pour une raison ou une autre les adultes qui m’entouraient ne voulaient pas que je sois au courant. Pourtant c’était probablement d’une importance capitale!
Malheureusement le professeur McGonagall avait un argumentaire très convaincant. Je ne pouvais pas me permettre d’y aller. Ou en tout cas pas maintenant. J’allais avoir besoin de purement réfléchir à tout ça et peut-être d’user un peu de la ruse de mon ami Scorpius. Mon plan allait devoir être infaillible si je ne voulais pas qu’on sache que je m’étais absentée. Le problème dans tout ça c’est que je me doutais que mes trois meilleurs amis… enfin, mes deux meilleurs amis et mon petit-ami allaient vouloir venir avec moi. C’était tellement étrange à mes oreilles (ou à ma tête dans le moment présent) d’entendre le mot « petit-ami » associé avec Albus. Comment est-ce que tout cela avait bien pu arriver?
- Miss Lévesque… voulut me prévenir McGonagall, mais je me contentai de la contourner et d’aller rejoindre Mme Pomfresh qui nous rejoignait.
Dès que je fus à sa hauteur je lui demandai :
- Est-ce que je peux aller à ma Salle Commune?
- J’ai dit à votre parrain que vous seriez sous ma garde, marmonna la directrice avant que l’infirmière ne puisse répondre.
- J’ai envie d’aller dans ma Salle Commune avec mes amis, rétorquai-je avec un ton plutôt aigre.
Mme Pomfresh nous regarda l’une et l’autre avant de me faire signe de retourner à mon lit. Je ne pus m’empêcher de maugréer en m’exécutant jusqu’à ce qu’elle me dise :
- Je vais vous examiner pour être certaine que tout est pour le mieux et ensuite, si tout est correct, vous pourrez y aller.
- Elle restera à l’infirmerie, persista McGonagall.
Et voilà. Je n’allais plus pouvoir bouger d’ici. Le ton impérieux qu’avait pris la directrice exigeait qu’on lui obéisse, ce qui signifiait, en plus clair, que Mme Pomfresh m’empêcherait de sortir. Mais je n’avais pas envie de rester là.
- Est-ce que vous allez m’expliquer pourquoi je dois rester sous votre surveillance, professeur? M’enquis-je avec une insolence marquée. Pourquoi cet homme me recherche? Quel est son nom, son nom véritable? Qu’est-ce qu’il veut faire de moi? Pourquoi vous me gardez dans l’ignorance?
Si je devais déduire quelque chose de l’air affliger qu’elle afficha c’était qu’elle n’avait aucunement envie, donc encore moins l’intention, de me répondre. À moins qu’une puissance supérieure lui demande de se taire. Ce qui, à bien y réfléchir, était très possible.
- Très bien, capitula-t-elle en pinçant les lèvres. Si vous êtes en état vous retournerez à votre Salle Commune. Mais! Je viendrai toutes les demi-heures pour m’assurer que tout va bien de votre côté.
Ce qui impliquait que je n’aurais pas le temps d’aller ailleurs si jamais j’avais eu cette folle idée. Pour qui me prenait-elle? Pour une débutante? Si je devais désobéir à la « loi », je ne le ferais jamais de manière aussi… directe. J’attendrais patiemment mon heure, peaufinant le plan que je me dénicherais dans la prochaine semaine. Si je devais émettre une hypothèse dans trois semaines elle s’inquièterait moins de me voir, comment dire? M’évader? Disparaître de l’enceinte du château? Peu importe le terme, le résultat serait le même.
De toute manière puisque je n’avais pas l’accord des adultes, il me faudrait réfléchir très profondément à tout cela. Et aussi analyser les lettres de ma mère pour savoir où chercher et quoi faire. Car dès que le plan, quel qu’il soit, serait en route, je ne pourrais pas perdre une seule seconde.
Je m’étendis alors avec une mine satisfaite et laissai l’infirmière m’examiner. Une fois qu’elle fut satisfaite elle me redonna mes vieux vêtements et je pus me changer. Le geste en tant que tel voulait tout dire, je pouvais retourner dans ma Salle Commune! Avec mes meilleurs amis! Certes en temps normal les élèves des autres Maisons n’étaient pas censés aller dans les Salle Commune des autres, mais… c’était du passé tout ça! Et on ne s’était jamais empêché de faire entrer Scorpius dans notre repaire. Surtout que, techniquement parlant, il était une minorité dans notre petit groupe. Le seul Serpentard…
D’ailleurs c’était bientôt son anniversaire. Il faudrait que je prenne Al et Rose à part pour que l’on planifie quelque chose. Quelque chose de différent, car j’avais encore en mémoire ce que l’autre avait dit. À cette pensée j’eus un long frisson qui me traversa le dos. « Et tu te dis son ami? Que dirais ton meilleur ami Scorpius s’il savait ce que tu pensais de sa Maison? »
Son souffle me revenait en tête encore et encore tandis que nous nous dirigions vers la Salle Commune des Gryffondors, la nôtre à Rose, Al et moi. Scorp n’avait jamais émis la moindre objection lorsque nous l’invitions à venir avec nous. Mais nous n’avions jamais fait pareil. Pas même à son anniversaire… Nous savions pourtant tous les trois, Gryffondoriens que nous étions que notre ami de Serpentard avait quelques amis dans sa Maison. Par ailleurs on s’entendait assez bien avec la plupart. Bon en même temps il n’y en avait pas des tonnes, peut-être trois ou quatre. On se ressemblait assez de ce côté-là, Scorp et moi. On savait se montrer aimable, mais de là à dire que l’on avait une tonne d’amis… La confiance que l’on accordait aux uns et aux autres n’était à son maximum qu’avec quelques rares privilégiés. Toujours est-il que nous n’avions jamais fêté son anniversaire avec lui et les autres dans sa Salle Commune. Pour ma part je pouvais assurer n’y avoir jamais mis les pieds. Pour ce qui est de Rose et Albus, je l’ignorais. Mais j’avais des doutes.
Il était temps que ça change, pensais-je. Par contre, il valait mieux parler de ce sujet en dehors des oreilles indiscrètes du principal intéressé de l’affaire. J’eus un petit sourire malicieux en traversant le portrait de la Grosse Dame.
- Alli tu as une idée derrière la tête… marmonna Rose dès que nous fûmes près du foyer.
- Quoi? Qui? Moi? Dis-je en ouvrant de grands yeux surpris, car j’étais toujours perdue dans mes pensées.
- Oui, toi! maugréa-t-elle. Tu crois que je ne sais pas reconnaître les signes, peut-être? Tu as toujours le même sourire avant de faire l’un de tes sales coups tordus!
- Tous mes coups ne sont pas sales et tordus! Ils ont parfois même été très utiles, tu sauras! Protestai-je avec véhémence.
Elle leva les yeux avec découragement, mais avoua :
- Je n’ai jamais dit le contraire. J’admets que certains se sont montrés utiles.
- Plusieurs, rétorquai-je avec un sourire à peine contenu.
- Tais-toi! gronda-t-elle. Maintenant, explique.
Je me contentai de la regarder en souriant. Les deux gars nous dévisageaient sans sembler comprendre ce qu’il se passait devant leurs yeux. D’ici une minute je me doutais que Rose perdrait patience. Mais elle m’avait demandé de me taire, n’est-ce pas? Alors, de ce fait je ne pouvais pas décemment lui répondre… De toute manière je prédisais que dans cinq secondes elle comprendrait mon manège. Cinq. Quatre. Trois. Deux. Un… :
- Oh, c’est bon! J’ai compris! S’insurgea-t-elle au moment même où je comptais la dernière seconde. Tu peux parler! Même si je suis sûre que tu sais parfaitement ce à quoi mon « tais-toi » faisait référence.
- Je le savais! Jubilai-je. Je te connais par cœur, Rose Weasley!
- J’ai manqué un bout là… marmonna-t-elle.
- Tu n’as pas besoin de connaître les détails, affirmai-je en souriant de plus belle.
Le regard qu’elle me porta alors était totalement incendiaire. Malheureusement mon sourire ne fit que s’élargir. Étrangement mettre Rose en colère ne me dérangeait pas. En particulier lorsqu’il était question d’informations qu’elle désirait connaître et que j’avais en ma possession. Je m’efforçai tout de même de retenir mon sourire, en tout cas j’essayais de la faire lorsque Scorpius et Al éclatèrent de rire. Le premier ricana :
- Je n’ai absolument rien comprit, ou presque, à ce qu’il vient de se passer, mais… sincèrement c’était tout un spectacle.
- Moi non plus, mais je suis d’accord avec toi! approuva Albus en lui donnant une bourrade dans le dos.
Les deux se remirent alors à rigoler et je ne pus m’empêcher de lever les yeux au ciel.
- C’est pour quand le concours de t-shirt mouillé? S’enquit Scorp deux secondes plus tard.
- Scorpius! M’exclamai-je en rougissant.
Rose le regarda interloqué, comprenant probablement rien à ce qu’il se passait, par contre Al protesta :
- Alors ça non! Je n’ai pas envie de voir ma cousine… comme ça! Des plans pour faire des cauchemars!
- Mais tu n’as qu’à pas regarder! Après tout, elles sont deux, non? Garde les yeux sur ta copine et j’en fais de même, rétorqua Scorp.
- Meilleure idée, admit Albus en souriant.
- Taisez-vous! Grondai-je en rougissant encore un peu.
Ma meilleure amie ne semblait toujours pas comprendre. D’ailleurs les gars n’auraient jamais dû être au courant de ce genre de truc, non? C’était moldu, il me semble. Alors comment… Ah et puis je ne voulais pas le savoir, à la réflexion.
- Je peux savoir ce dont il est question? Demanda Rose d’une toute petite voix.
La question interrompit net l’hilarité des deux garçons. Surtout lorsque je leur servis mon sourire machiavélique. J’allais lui dire, ce dont il était question, et après Scorp et Al n’auraient qu’à bien se tenir. D’un ton légèrement grondant je lui fis donc part de ce en quoi consistaient ces concours de t-shirt mouillé. Et je ne le fis pas avec la version courte.
Lorsque j’eus finis elle se tourna vers les deux gars avec une expression que sa grand-mère paternelle aurait de quoi être fière. Elle était si rouge de colère que ses yeux semblaient plus grands que d’ordinaire. Et ils semblaient d’ailleurs pouvoir tuer d’un seul coup d’œil. C’est par contre le ton qu’elle prit qui fit en sorte que le lien entre elle et Molly Weasley senior se remarque.
- SCORPIUS HYPERION MALEFOY ET ALBUS SEVERUS POTTER! Hurla-t-elle à s’en déchirer les cordes vocales. COMMENT OSEZ-VOUS! Fulmina-t-elle ensuite en postillonnant au passage. ON VA VOUS EN SERVIR UN, UN CONCOURS DE T-SHIRTS MOUILLÉS! Gronda-t-elle ensuite en s’avançant, baguette levée, vers eux.
D’un petit coup d’œil de mon côté elle me fit comprendre son plan. Alors d’un même mouvement et d’une même voix (ou presque, car on aurait plutôt dit un rugissement de son côté…) on s’écria :
- Aguamenti!
Un jet d’eau d’une puissance suffisante pour atteindre nos adversaires s’échappa alors de nos baguettes pour aller s’écraser contre le torse de nos très chers amis. Qui se retrouvèrent vite trempé. En temps normal nous n’aurions jamais dû savoir comment utiliser ce sortilège, car il ne l’enseignait qu’en sixième année. Sauf que Rose et moi avions toujours aimé prendre un peu d’avance en tout. Pour le plaisir de la chose. De ce fait, dès que McGonagall me l’avait appris, je le lui avais appris à elle. Et aussi à…
- Aguamenti! Ripostèrent les deux garçons en même temps.
Et nous retrouvâmes trempés à notre tour, Rose et moi.
S’ensuivit alors une bataille d’eau générale qui me fit apprécier le fait que pour la première année depuis que j’étais à Poudlard aucun élève de ma Maison n’était resté pendant les vacances de Noël.
Le problème avec ce combat improvisé… ou plutôt les problèmes, c’était que nous n’avions pas de vêtements de rechange. Et que la Salle Commune était tout autant mouillé partout que nous ne l’étions. On finit toutefois par s’écraser par terre, hors d’haleine, mais avec les épaules qui tressautaient à cause du rire que nous ne retenions pas.
C’est précisément à ce moment-là que McGonagall fit son apparition. Apparemment il n’y avait pas que Scorpius qui possédait le sens du timing… Pendant une bonne minute elle nous dévisagea avec de grands yeux et la bouche entrouverte. Complètement sous le choc. À première vue c’était la première fois que des élèves faisaient une guerre d’eau dans la Salle Commune… Oups. Les lèvres de la directrice finirent toutefois par se pincer comme à l’accoutumé lorsqu’elle était en colère et elle lâcha sur ton lourd de menaces :
- Expliquez-moi, immédiatement!
- Pro… Professeur McGonagall, bégaya Rose. Je… On…
- Oui, Miss Weasley? Continuez, je vous écoute, l’incita McGonagall en fronçant les sourcils.
- C’est… c’était… voulut continuer ma meilleure amie, mais je la coupai.
- Disons simplement que c’est une remise à l’ordre qui a mal tourné? Proposai-je en lui offrant mon sourire le plus innocent possible.
Je la vis nettement regarder le plafond en ayant l’air de dire « Par Merlin, dites-moi ce que j’ai fait pour endurer de pareilles idioties… ». Pour ma part je trouvais que les idioties en question en valaient la peine. Après tout ça m’avait permis d’oublier… Terrain glissant, on n’y pense plus, Allison, me repris-je rapidement. La directrice ne semblait pas être de mon avis, car elle se massa le front en marmonnant :
- Et c’est moi qui les ai choisis comme préfet…
- Oui, c’est vous, approuva Scorpius avec un sourire malicieux.
- Et c’était une sage décision, renchérit Al. Si on peut dire.
- Ça aurait été bien pire si Alli avait été à ma place, professeur! Ajouta Rose. Désolée, Alli, marmonna-t-elle après un « Hé! » indigné de ma part.
Sauf que je ne l’étais pas vraiment. Car elle avait totalement raison. Cela aurait été bien, bien pire si j’avais été à la place de Rose. Apparemment McGonagall était d’accord avec moi, car elle soupira :
- Je ne sais pas ce qui est le pire entre le fait que ce que vous avez dit est la vérité ou le fait que je ne reviendrais pas sur ma décision si jamais j’en avais la possibilité.
- On ne peut pas répondre à cela pour vous, professeur, se contenta de dire Scorpius avec un sourire taquin.
- Mr Malefoy… le prévint-elle.
- J’ai compris, professeur! Assura-t-il en levant les mains en signe de reddition.
Elle nous adressa alors un sourire moqueur avant d’ajouter :
- J’étais en tout premier lieu venu vous dire qu’il serait préférable d’aller prendre votre petit-déjeuner avant toutes activités, mais je crois qu’avant cela il faudrait mieux arranger un peu les lieux, n’est-ce pas?
Sur ces mots, d’un élégant mouvement de la baguette elle fit disparaître toutes traces de notre combat d’eau. Enfin, toutes les traces se trouvant sur des meubles, le sol ou les murs. Nous, par contre, elle nous laissa trempé. Avec un nouveau sourire elle nous tourna le dos et ajouta :
- Venez-vous?
- Mais…. Professeur! On est complètement mouillé! Protesta Albus, vainement.
- C’est votre problème à tous les quatre, répondit simplement la directrice et je fus presque certaine de la voir retenir un nouveau sourire.
Elle n’ajouta rien de plus et se contenta de sortir de la Salle Commune. On se jeta tous un coup d’œil et je finis par hausser les épaules.
- Autant y aller, dis-je. Je meurs de faim, en plus.
- Ouais, moi aussi, approuva Al en me rejoignant et en glissant sa main dans la mienne.
Je lui adressai un sourire tandis que je me sentais chauffer de l’intérieur. Scorp s’approcha de Rose et lui prit la main en enchérissant :
- Alors, allons-y. Peut-être qu’ils voudront aussi participer au… Aïe! Concours de… Aïe! T-shirts mouillés! AÏE!
À son troisième « aïe » ce fut une espèce de grondement rauque qui sortit de sa gorge. Rose semblait avoir décidé de lui planter son pied sur le sien, talon d’abord, plutôt que les deux coups de coude du début. Mais bon, il l’avait bien cherché en mentionnant à nouveau le concours de T-shirts mouillés. Je jetai un coup d’œil suspicieux du côté d’Al, mais il se contenta de tourner la tête de l’autre côté, cherchant apparemment à éviter mon regard. Je me retins de lever les yeux au ciel. Décidément…
Notre arrivée dans la Grande Salle ne manqua pas d’attirer l’attention. En particulier, car on laissa des traînées mouillées sur notre passage. Et que deux élèves nous suivant manquèrent de se casser la… Enfin, de se faire mal en tombant inélégamment par terre.
- Désolée! Nous exclamâmes Rose et moi en même temps, en faisant un mouvement pour les aider à se relever.
Mouvement qui se figea surplace lorsque je reconnus les deux individus qui se trouvaient par terre. Pourquoi est-ce que de toutes les personnes qui étaient restées à Poudlard il fallait que ces deux-là aient décidés de rester? Et qu’il fallait, en plus, que ce soit eux qui tombent?
Je leur jetai un regard noir de toute ma hauteur. Je n’étais pas assez gentille pour ne pas prendre plaisir à les regarder de haut. Ces deux-là étaient tellement… ignoble! Je n’avais jamais vu pires crapules qu’Alexander Parkinson et Theodore Crabbe. Bien sûr ils me renvoyèrent mon regard noir en se relevant. Mais je pouvais toujours deviner leur embarras, car après tout tous les élèves présents, ainsi que la majorité des professeurs présents, les avaient vus s’étaler par terre sans aucune grâce.
- On dirait qu’ils n’ont pas besoin de nous… Et si on allait manger? Proposai-je en me détournant déjà.
- Je te suis! Affirma Albus en m’emboîtant le pas.
Les deux autres en firent de mêmes. Pourtant, rendu à notre table, alors que Rose, Al et moi on s’assoyait, Scorpius hésita. Il piétina le plancher pendant deux secondes et alors qu’il venait pour ouvrir la bouche en faisant demi-tour, je lui coupai la parole et l’attrapai par le bras :
- Scorpius Hyperion Malefoy! Tu vas rester avec nous, à notre table. Demain, on ira à la tienne si tu veux, mais on s’arrangera pour arriver avant ou après Parkinson et Crabbe, s’il-te-plaît.
- Tu… tu es sérieuse? S’étonna-t-il.
- Bien sûr! Les cours n’ont pas encore recommencé, alors je ne vois pas ce qui nous en empêche!
- Mais…
Je ne le lui laissai pas le temps d’argumenter plus longuement que je le tirai par le bras et le forçai à s’asseoir, lourdement, entre Rose et moi. Il semblait un peu sonné, comme s’il ne s’était pas attendu à une telle réaction de notre part. Je lui tapotai gentiment l’épaule, tandis qu’Al étendit le bras pour lui faire une bourrade dans le dos. Quant à Rose, elle lui prit la main en souriant. Elle lui dit ensuite :
- Ça fait longtemps que j’attendais de pouvoir prendre mon petit-déjeuner avec toi… à Poudlard. Sincèrement, te voir t’en aller seul de ton côté alors que je devais suivre ces deux-là (elle nous pointa du doigt avec son autre main) jusqu’à notre table me rendait… triste. Et ça va être pire maintenant qu’ils forment un couple!
- Merci de la confiance, Rose! Bougonnai-je. Et tu l’as cherché, tu sauras, alors ne vient pas te plaindre! Ajoutai-je avec un peu de véhémence.
- J’appuie ce qu’Alli a dit, Rose. Tu l’as cherché! Renchérit Al.
- Et sans vouloir diminuer ce que tu as dit, et sans vouloir paraître ne pas apprécier tes paroles, ils ont raison! Approuva Scorp avec un sourire moqueur. Tu les as un peu… poussé l’un vers l’autre cette année.
- Ne fais pas l’innocent, Scorpius! Gronda Rose. Tu sais très bien que c’est à cause de toi que j’ai autant insisté!
Je restai sous le choc pendant une bonne minute. Et si je me fiais à la main soudain très raide d’Albus dans la mienne, il l’était autant que moi. C’est donc avec une parfaite synchronisation involontaire que l’on s’exclama :
- Quoi?!
- Eh oui! Il n’y avait pas que moi qui voulais vous voir ensemble, finalement, après tout ce temps. Scorp, aussi. Et c’est principalement à cause de lui que je me suis montrée aussi insistante. Il était l’instigateur et j’étais la marionnette qui a fait le plus gros de l’action! Révéla-t-elle.
- Hé! Protesta mon meilleur ami.
- Ne dis pas le contraire, tu sais parfaitement que c’est la vérité! Lui asséna Rose en le fusillant du regard.
Il afficha rapidement un air de défaite ce qui la tranquillisa immédiatement et elle lui adressa un sourire. Par la suite on laissa tomber la conversation pour pouvoir manger tranquillement. C’était bizarre de prendre le petit-déjeuner sans les jacasseries de Malia et Teena ou encore des idioties de James. J’en ressentais presque un certain vide. Albus me surprit en me chuchotant contre l’oreille :
- C’est vraiment ennuyeux les repas sans James, pas vrai?
- Ce le serait encore plus si toi, tu n’étais pas là, lui répondis-je avec un petit sourire avant de reprendre mon repas.
Je ne manquai toutefois pas son regard surpris dans ma direction et le petit rire discret de nos deux amis juste à côté. Je crus même entendre Rose chuchoter :
- Ça me fait bizarre de les voir finalement ensemble… Ça fait tellement longtemps que j’ai l’impression que ça couve, que j’ai de la difficulté à m’adapter.
- Moi aussi, affirma Scorpius sur le même ton.
Je levai les yeux au ciel de manière très marquée pour leur faire comprendre que je les avais entendus. Rose m’envoya un sourire rayonnant et continua à manger avec enthousiasme. Je me contentai de secouer légèrement la tête avec une légère exaspération, mais un tout petit sourire s’étalait sur mes lèvres.
Lorsque finalement on quitta la Grande Salle en direction de la Salle Commune, car je n’avais pas dit à McGonagall que j’allais à un autre endroit, Al me demanda :
- Tu as réfléchis à comment on allait faire tu-sais-quoi pour aller tu-sais-où?
- Plus ou moins, admis-je. Il faut que je commence par analyser les lettres. Tant que je ne saurai pas exactement quoi faire une fois là-bas, ça ne sert à rien que je sache quand ou comment m’y rendre.
- Mais tu vas récupérer toutes tes lettres que lorsque James et les autres vont revenir! Protesta Rose. Et qui sait combien de temps on va prendre pour décortiquer les lettres!
- Une chose que je sais déjà, avançai-je sans tenir compte de son intervention, c’est que plus longtemps on mettra avant de se rendre vous-avez-où plus vous-savez-qui vont penser qu’on, ou plutôt « que je », ni pense plus.
Ils acquiescèrent tous du chef, alors je poursuivis tout en montant dans les escaliers :
- Mais ça ne signifie pas que je dois prendre mon temps, car j’ai besoin de savoir vous-savez-quoi. Je ne comprends pas comment ils peuvent penser que me garder dans l’ignorance est plus sécuritaire pour moi!
- Moi non plus, affirma Scorp. Mais je crois qu’on ferait mieux d’en parler ailleurs. Et surtout… plus tard.
Je me contentai de hocher de la tête en continuant à monter. J’ignorais encore totalement comment j’allais m’y prendre pour sortir… et me rendre jusqu’à chez moi. Sortir de Poudlard était assez simple en soi, mais se rendre chez moi était une autre paire de manche. Et en plus j’allais avoir un ou une garde du corps à mes basques. Comment allais-je pouvoir réussir?
En entrant dans la Salle Commune je me précipitai en haut, à mon dortoir, en compagnie de Rose. Délaissant les deux garçons en bas sans aucun scrupule. De toute manière on ne resterait pas longtemps. Rose avait installé Spock junior dans une boîte qu’elle avait créée grâce à la magie et lui avait mise une couverture et de vieux exemplaires de la Gazette du Sorcier, d’ailleurs ceux-ci étaient… méchamment déchiqueté. Sans doute que voir des images mouvantes sur du papier avait de quoi excité un chiot. J’eus un petit sourire attendri lorsqu’il hissa ses pattes antérieures sur le rebord de la boîte pour tenter de nous apercevoir.
Je pris la boîte délicatement dans mes bras et déposai un baiser rapide sur le bout du nez du chiot, en évitant soigneusement son petit coup de langue baveux. Rose me dit :
- Il a été calme toute la nuit… C’est vraiment un ange de chien. J’espère qu’il s’entendra bien avec Nuage.
- Je suppose que ça va dépendre de l’humeur de Nuage, tu sais s’il est d’humeur orageuse ou non…
- Alli! S’offusqua-t-elle.
- Je n’ai rien…
Elle me foudroya du regard et je me mordis les lèvres pour ne pas rire. J’ajoutai en haussant les épaules pour dévier la conversation un tout petit peu :
- De toute manière il ne m’aime pas. Il ne reste dans le dortoir que lorsque je ne suis pas là.
- Il doit sentir que tu ne l’aime pas! Marmonna-t-elle.
- Crois-moi, j’aimais beaucoup Grisou et ça ne l’a pas empêché de me fuir comme la peste. La seule différence c’est qu’il ne me crachait pas dessus.
Elle leva les yeux au ciel et on s’empressa de descendre.
Une fois en bas on ne se risqua pas à sortir Spock de sa boîte, car il n’était pas encore propre et je ne voulais pas risquer de faire empester la Salle Commune avec l’odeur d’urine. J’avais comme un doute concernant le fait que ça pourrait plaire aux autres résidents de ma Maison.
En tout cas Albus semblait bien s’entendre avec Spocky, car il n’arrêtait pas de le gratouiller et de l’aiguillonner en passant ses mains très près de sa gueule ou encore en lui attrapant la patte une demi-seconde pour la relâcher ensuite. Et mon chiot en redemandait davantage! Scorpius attaquait mon petit Spock de manière plus sournoise. Il attendait que ce dernier soit complètement obnubilé par Albus et ensuite lui chatouillait les côtes ou les pattes avant de s’esquiver rapidement. Quant à Rose elle faisait comme moi et observait la scène.
- Dis-moi, Alli, pourquoi tu l’as appelé Spock, ton premier chien? S’enquit soudain Al en éloignant ses mains rougies de la boîte de mon chiot actuel.
Je rougis légèrement à cause de l’embarras. Comment leur expliquer quelque chose lorsqu’il ne faisait même pas partie du monde dans lequel j’étais née et ne connaissait pas les choses que, moi, je connaissais?
- Euh… C’est à cause d’un film…? Tentai-je, en me croisant les doigts dans le dos pour qu’ils sachent ce que c’est.
- C’est quoi, un film? Demanda Scorpius et mes épaules s’affaissèrent.
- Ce n’est pas le genre de disque que l’on met dans une espèce de boîte et que l’on peut voir des personnes bougées sur un truc étrange qui peut renvoyer le son et… commença Rose, mais je la coupai.
- On appelle ça une télévision « le truc qui peut renvoyer le son », Rose. Mais, oui, tu as raison, c’est ça. Les films sont en général une histoire où l’on peut voir les personnes évoluées de manière réaliste et tangible. Un peu comme vos photos qui bougent. Sauf que les films durent beaucoup plus longtemps et il y a le son, des couleurs et pleins d’autres effets spéciaux.
- Des… effets spéciaux? S’étonna Al. C’est quoi?
Je ne pus me retenir de lever les yeux vers le ciel avec désespoir. J’en avais pour des mois si je devais tout leur expliquer de A à Z! Je pris donc le chemin le plus court en répondant :
- Cet été, je vous amène tous chez moi et on passe une journée entière, voire plusieurs, à écouter des films. Il est temps que je vous initie au cinéma. Et peut-être à d’autre truc moldu, par le fait même.
- J’ai déjà vu des trucs moldus en allant chez le cousin de mon père! Protesta Al en fronçant les sourcils.
- Et moi chez mes grands-parents maternels! Argua Rose en croisant les bras.
- Et vous ne savez toujours pas ce qu’est exactement un film?
Les deux rougirent jusqu’aux oreilles et je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. Suivit rapidement par mes amis. J’espérais intérieurement que je survivrais jusqu’à l’été et qu’encore mieux l’ignoble personnage, Adam, soit mort ou emprisonné (mort serait encore mieux) d’ici ce moment-là. Tout serait beaucoup plus simple…
Je m’empêchai de justesse de secouer la tête pour me sortir mes idées noires. Car qui me disait que je serais encore en vie pour pouvoir profiter des plans d’été que j’étais en train d’envisager avec mes amis? Mes deux amis et mon petit-ami. J’avais de la difficulté à vraiment me rendre compte que j’étais de nouveau en couple. En particulier car… c’était un peu comme si c’était la voie toute désignée que je devais prendre. Comme si cela allait de soi et qu’au final il n’y avait pas grand-chose de changé. Sauf que tout était différent. Les regards que je portais sur Al n’étaient plus les mêmes, sans compter ceux qu’il m’adressait maintenant sans que j’aie le dos tourné.
- Dites, lorsque McGonagall sera venu voir que je suis toujours ici et en vie, est-ce que ça vous dirait d’aller voir Hagrid? Demandai-je pour éviter de réfléchir à certaines idées noires. Avec Spock, bien sûr. Je vais le lui présenter. Et aussi lui faire faire ses besoins.
- Pourquoi pas! Approuva Rose. Mais je ne sais pas si Hagrid va beaucoup s’intéresser à Spock, il n’est pas dangereux…
Je la foudroyai du regard en rétorquant :
- Hagrid s’intéresse à toute créature vivante qui n’est pas humaine! Alors, pourquoi pas un Jack Russell?
- Je suis sûr qu’il va l’aimer quand même, affirma Albus en me tapotant le dos.
Je poussai un soupir et marmonnai :
- De toute manière je dois quand même le sortir dehors, donc… espérons que le professeur McGonagall acceptera.
- Accepter quoi, Miss Lévesque? Demanda soudainement l’intéressée, me faisant sursauter du même coup, ainsi que mes trois amis.
Je me retournai d’un bond dans sa direction et lâchai :
- Pour aller voir Hagrid et pour faire sortir mon chiot. Spock.
Elle me regarda longuement, comme si elle cherchait à comprendre quelque chose, des non-dits. Pourtant j’avais tout dit, non? Que restait-il à comprendre? Rien du tout. Ou sinon elle me prêtait des intentions qui n’étaient pas les miennes. Ce qui, en y réfléchissant, était légèrement insultant…
- Je suis navrée de vous annoncer que vous ne pourrez pas rendre visite à Hagrid, finit-elle par dire.
- Quoi?! Grondai-je, mécontente.
Mon cœur commençait à s’emballer et pas dans le bon sens du terme. Comme s’il avait senti la rage intérieure qui montait, Albus me saisit par l’épaule avec une main rassurante.
- Vous ne pouvez pas sortir du château, Miss Lévesque. C’est un ordre provenant directement de votre parrain et que je respecterai, m’expliqua-t-elle.
- Alors ça, non! Grommelai-je. Je ne resterai pas enfermée! Vous ne pouvez pas m’y obliger! Ripostai-je ensuite.
Le professeur McGonagall haussa un sourcil à la fois inquisiteur et préventif en me demandant :
- Oubliez-vous à qui vous vous adressez?
- Absolument pas, professeur, marmonnai-je.
- Dans ce cas, j’espère avoir été assez claire, Miss. Vous n’avez pas le droit de sortir.
- Mais pour mon chien! Insistai-je. Et si je ne peux pas y aller, est-ce je peux au moins envoyer une lettre à Hagrid pour qu’il vienne? Ou mieux, qu’il vienne nous chercher et qu’on aille avec lui jusqu’à…
- Miss Lévesque! S’emporta la directrice en me foudroyant du regard. Vous resterez à l’intérieur du château. Quant à demander à Hagrid de venir vous retrouver à l’intérieur, je n’y vois aucun inconvénient. Et pour votre chien… La cour intérieure devrait faire l’affaire tant que vous ramassiez toutes déjections produites par votre animal. Sur ce, je vous laisse.
Et c’est ce qu’elle fit. Elle ressortit de la Salle Commune en grande enjambée sans ajouter quoi que ce soit ou me laisser la chance de répondre ou de répliquer quelque chose.
J’avais l’étrange impression qu’elle essayait de couper le pont de la relation qu’il y avait eue entre nous ces dernières années. Et plus particulièrement en début de cette année-ci. Mais pourquoi? Avais-je fait quelque chose qui… Bon, d’accord, j’avais fait plusieurs choses qui étaient contraires aux règlements de l’école, mais elle n’était pas au courant, non? Ou surement pas de tout…
Je poussai un soupir découragé et marmonnai :
- Al, tu as tort. Je ne suis pas sa petite protégée.
- Mais si! Protesta-t-il. Pourquoi tu crois qu’elle t’empêche de sortir?
- Je suis d’accord avec mon cousin, Alli, approuva Rose.
- Et moi je suis du côté d’Alli, trancha Scorp. Je n’ai jamais vu McGonagall être aussi froide avec Alli qu’aujourd’hui.
Il y eut un moment lourd de tension, pendant lequel nous nous regardâmes tous en chiens de faïences, sans pour autant prendre la parole. Sauf qu’au bout d’un moment j’en eus marre. Je délogeai rapidement la main d’Al de mon épaule, saisit la boîte dans laquelle reposait Spock junior et je m’éloignai sans un mot pour personne. Mais bien entendu mes trois amis me suivirent pas à pas.
Nous étions encore loin de la cour intérieure lorsque Rose reprit :
- Ce qui me pousse à croire que tu es sa petite protégée, c’est que je crois que, d’une certaine manière, tu es la fille qu’elle n’a jamais eue, mais qu’elle aurait aimé avoir. Et c’est sans doute hier, en voyant ce que tu as subi qu’elle en a pris conscience. Tu n’as pas remarqué comme elle est restée silencieuse? Je crois que ça lui a fait peur de découvrir ce lien, si on peut dire. Alors, aujourd’hui elle a voulu… couper les ponts. Car c’est dangereux.
- Je n’avais pas vu les choses sous cet angle, marmonnai-je en réfléchissant à ce qu’elle venait de me dire.
- Je ne vois pas en quoi c’est dangereux… fit remarquer Scorpius.
- C’est dangereux pour plusieurs raisons. La première une directrice n’est pas censée faire preuve de favoritisme. Ensuite… commença-t-elle à expliquer, mais Al la coupa sans le vouloir.
- Mais il y a eu des précédents. Comme Dumbledore avec mon père.
- Al! Protesta sa cousine en le fusillant du regard. Laisse-moi finir! Donc, comme je disais, après… il y a tes parents. Elle les a connu tous les deux et ils… Enfin. Elle ne veut pas que ça t’arrive, alors elle doit tout faire pour que tu ne te retrouves pas dans cette situation. Alors, pour ce faire elle doit rester… neutre? Enfin, garder son sang-froid, ne pas céder à tes demandes. Est-ce que c’est clair?
- Ouais, grommelai-je en même temps que son petit-ami et mon meilleur ami.
Un sourire étira nos lèvres et le reste du chemin menant à la cour extérieure se révéla beaucoup plus cordiale. Bon, en même temps on fit en sorte de discuter d’autres choses que des sujets sensibles, surtout après la boule émotive qui était remontée dans ma gorge à la suite de la mention faite par Rose concernant le sort de mes parents. Je n’avais besoin de personne pour me le rappeler, merci!
Plus tard dans la journée on retrouva Hagrid aux portes du château. Il s’était montré très heureux de notre invitation, si je me fiais à sa réponse.
- Tu crois qu’il va être bientôt là? s’enquit Al lorsque cela fit dix minutes que nous l’attendions en vain devant les portes.
- Mais oui! Je suis sûre qu’il va être là d’une minute à l’autre! M’emportai-je légèrement.
Mes deux autres amis me jetèrent un regard étrange, comme si je réagissais exagérément. D’accord, c’était peut-être le cas, mais… j’avais tellement hâte de le revoir! Il avait toujours été très gentil avec moi et j’adorais l’entendre parler des créatures magiques. J’espérais qu’il aimerait bien mon petit Spocky, car malgré ce que j’en avais dit, j’avais des doutes moi aussi. Après tout le garde-chasse, et professeur, avait un penchant pour les créatures grosses et dangereuses. Ou en tout cas surtout dangereuses. D’expérience je savais que les Jack pouvaient se montrer de redoutables adversaires, je l’avais bien vu avec Spock senior. Il avait rapidement rabattu le caquet aux chiens du camp d’équitation. Et il était encore un chiot, techniquement parlant, à cette époque!
Cinq minutes passèrent sans qu’il n’y ait le moindre signe d’Hagrid. Avait-il oublié? Avait-il mal compris? J’avais pourtant précisé que c’était ce soir! Du moins… j’en étais presque sûre! Et si ce n’était pas le cas?
J’étais pratiquement en train de paniquer mentalement et me rabrouer moi-même lorsque les portes s’ouvrirent enfin sur celui que nous attendions. Je ne pris qu’une seconde pour être certaine que ce soit lui avant de m’élancer dans sa direction en m’écriant :
- Hagrid! Tu m’as tellement manqué!
Je me jetai dans ses bras, en serrant contre moi ma petite boule de poil qui paraissait encore plus minuscule à côté du demi-géant. J’avais toujours trouvé Hagrid chaleureux avec ses yeux noirs qui pétillaient de gentillesse et sa longue barbe hirsute. Il m’inspirait confiance et en plus Rose ainsi qu’Al le connaissait bien en première année, alors les présentations avaient été rapides et je m’étais attachée à lui et ses manières plutôt comiques et étranges.
Il répondit à mon étreinte chaleureusement, mais alors que je m’apprêtais à lui parler de mon chien, il m’interrompit sans le savoir en disant, tout en me redressant la tête pour que je le regarde dans les yeux :
- Comment ça va, Allison?
- Je vais bien, marmonnai-je. Enfin… autant que ça peut aller.
Ne pleure pas, me conjurai-je.
- Je voulais te présenter quelqu’un, m’empressai-je d’ajouter en voyant qu’il venait pour ajouter quelque chose.
- Qui? S’étonna-t-il.
- Lui! Dis-je en souriant et en lui présentant fièrement Spock.
Il m’adressa un grand sourire et examina attentivement le petit chien qui gigotait entre mes mains. J’ignorais s’il voulait s’enfuir du demi-géant ou s’approcher de lui.
- Et comment s’appelle ce petit bonhomme? Demanda finalement Hagrid en gratouillant la gorge de Spocky.
- Spock junior! Répondis-je. Enfin… C’est Spock, Spocky ou Spock junior. Dépendamment de mon humeur, ajoutai-je avec un petit sourire. Mais sur sa médaille ce sera seulement écrit Spock, alors… son nom est Spock, conclus-je.
- Charmant Jack Russell, il me semble aussi en forme et énergique que peut l’être un chiot de cet âge de cette race, le complimenta-t-il.
- Hagrid! J’ignorais que tu t’y connaissais en race de chien! Je croyais que c’était surtout un truc de…
- Moldu? Me coupa-t-il. Bien sûr que non! Toutes créatures vivantes m’intéressent. Il est vrai que j’ai une certaine… préférence. Mais… Enfin.
Il me sourit et d’un signe de tête me demanda s’il pouvait prendre Spock dans ses mains. Je le lui tendis en souriant et il le saisit délicatement. Après quoi il s’amusa allègrement avec lui, tout en discutant de choses et d’autres avec nous. Je ne vis pas le temps passer, tellement j’étais bien avec eux quatre. J’avais l’impression de pouvoir oublier tout ce qui me pesait sur les épaules.
Ce soir-là, j’allai me coucher dans mon lit sans trop de regrets par rapport à ma journée. Si on exceptait que ça m’avait chagriné de devoir laissé Scorp seul. Nous l’avions raccompagné jusqu’à sa Salle Commune et notre retour à la nôtre avait été plutôt lugubre. Du moins jusqu’à ce que je leur fasse part de mon idée de fêter Scorp dans sa Salle Commune, avec ses amis Serpentards. Comme nous les connaissions bien et qu’ils étaient sympathiques cela tomba sous le sens et Rose comme Albus approuvèrent sans protester. Ils furent plutôt très enthousiastes avec l’idée.
Je m’endormis assez rapidement, le sourire aux lèvres en repensant à tout ça.
Sourire que je n’avais plus lorsque je me réveillai en plein milieu de la nuit. J’avais assisté, plus ou moins en direct d’une bonne partie de la Bataille de Poudlard. Et ça avait été tout bonnement affreux. Tous ces gens… ils étaient morts. Et ne reviendraient plus jamais. Tous à cause d’une seule et même personne. Voldemort. Je crois que si je l’avais eu devant les yeux, en ce moment, je l’aurais tué sans autre forme de procès. Sans même prendre le temps de réfléchir.
Je tentai de me rendormir, sans succès. Des frissons d’horreur et de froid ne cessaient de me parcourir de la tête aux pieds. À tel point que je me mis à gigoter dans mon lit. Spock dormait tranquillement dans son coin, dans sa boîte, tout comme Rose dans son lit. Le souffle régulier et presque silencieux de mon amie aurait dû normalement m’aider à me rendormir. Sauf que je revoyais encore les visages des morts. Et celui torturé de mon père lorsqu’il avait assisté à la mort de l’un de ses amis. Ou encore le visage du jumeau Weasley que je n’avais jamais connu. Fred. L’oncle de Rose, James, Albus, Lily, Hugo et tous les autres Weasley que je connaissais à Poudlard.
Je me recroquevillai sur moi-même en quête de chaleur, mais je ne la trouvai pas. Je sentais le froid monter inexorablement jusqu’à mon cœur et je craignais que je ne gèle surplace si je ne bougeais pas. J’avais commencé à claquer des dents et j’avais l’impression que ce n’était pas normal. Pas du tout, même.
Frustrée, je finis par bondir hors de mon lit. Bon, je le fis quand même silencieusement, pas besoin de réveiller ma meilleure amie et mon petit Spock pour rien. Enfin… rien était un doux euphémisme. Bon sang, que je détestais ces foutus visions-dormantes.
Oh, merde! Al... Il devait avoir assisté à tout ça lui aussi! Et à cause de moi. Il avait vu son oncle mourir. Merde, merde, merde! Je déglutis difficilement et descendis dans la Salle Commune. Je n’avais plus du tout, ou presque, envie de dormir. Tout ce dont j’avais envie c’était que l’on me retire les images qui n’arrêtaient pas de défiler derrière mes yeux. Dans ma tête. Et si je pouvais me réchauffer ce serait bien aussi… je commençais à grelotter de plus en plus sans pouvoir m’en empêcher et c’était légèrement énervant.
J’allai donc m’accroupir devant le foyer, dont les flammes étaient toujours bien vivaces. Et chaudes. Sauf que cela ne suffisait pas à me faire regagner ma chaleur corporelle perdue. J’étais toujours aussi frigorifiée.
Je sursautai légèrement en entendant des bruits de pas qui descendaient l’escalier menant au dortoir des garçons. Je récupérai une respiration normale en apercevant Al. Celui-ci marqua un temps d’arrêt en m’apercevant, mais vint vite me rejoindre. Il s’accroupit à côté de moi et chuchota :
- J’allais aux cuisines pour… Enfin… me changer les idées. Tu voulais quelque chose?
Je secouai la tête en répondant :
- Non… mais je comprends. Je suis terriblement désolée, Al. Tu n’avais pas à voir tout ça…
- Toi non plus, assura-t-il en déposant une main compatissante sur mon épaule avant de la ramener brusquement. Hé! Mais tu es complètement glacée!
Il sembla soudainement perdre totalement l’envie d’aller aux cuisines, car il me releva et me traîna jusqu’au divan où il me fit m’asseoir sur lui et me serra dans ses bras. Sa chaleur à lui semblait avoir beaucoup plus de facilité à traverser mes pores que celle du feu. Je perdis rapidement mon claquage de dent et une légère torpeur m’envahit promettant le sommeil. Sauf que la dernière chose dont j’avais envie, en ce moment, c’était de dormir. Et si je refaisais une vision? Et si elle était encore pire? Je n’avais pas la moindre envie de me réveiller encore seule après une telle tragédie. Je me sentais en sécurité dans les bras d’Albus et c’était tout ce que je voulais.
Lorsque je me sentis suffisamment réchauffé je me redressai légèrement pour poser mes lèvres sur celles de mon petit-ami. Pour le remercier. Pour le remercier d’être là et d’endurer… tout ça. Il répondit à mon baiser sans chercher à comprendre.
- Merci, lui dis-je dès que l’on se fut interrompu. Merci d’avoir abandonné l’idée d’aller aux cuisines pour rester avec moi.
- Disons que je n’ai plus faim, affirma-t-il avec un petit sourire. Ou plutôt je n’ai plus faim de nourriture, ajouta-t-il en devenant légèrement moqueur et en se rapprochant.
- Al! M’offusquai-je à moitié, mais seulement à moitié.
Je m’étais plus offusquée pour la forme disons, car je ne me plaignis pas lorsqu’il m’embrassa à nouveau. Tout ce dont j’avais envie c’était d’être avec lui. Rien d’autre.
Au bout d’une heure, Albus finit par murmurer :
- Il vaudrait mieux aller dormir…
- Je ne peux pas, affirmai-je en secouant fermement la tête. Je ne peux pas me rendormir et risquer de…
- Allons, Alli… souffla-t-il en me regardant avec une légère tristesse.
- Je n’en peux plus, Al. J’en ai assez de toujours voir les mêmes souffrances. C’est…
- Chut, je sais, me coupa-t-il et sans que je m’y attende il me prit dans ses bras et se leva.
Je le dévisageai avec des yeux ronds lorsqu’il commença à marcher vers les escaliers menant à son dortoir.
- Al, qu’est-ce que tu fais?! M’écriai-je tout bas.
- J’ai l’intention de dormir un peu, mais je ne te laisserai pas faire une nuit blanche. Et je ne te laisserai pas seule non plus. Donc… comme il m’est impossible d’aller dans ton dortoir… on va dans le mien. En plus il n’y a personne, alors…
Je rougis sans le vouloir et il s’empourpra à son tour en comprenant ce que ça voulait sous-entendre.
- Hé! Je voulais simplement dire que… que mes compagnons de dortoirs ne pourraient pas se… se faire d’idées! Protesta-t-il avec des joues d’un rouge soutenu.
- Je te crois, affirmai-je lorsqu’il franchit la porte de son dortoir.
Il me déposa sur son lit et proposa :
- Si tu veux je peux dormir dans un lit voisin…
- Hors de question! Grognai-je.
- J’espérais bien que tu allais dire ça, me dit-il en souriant.
- Je n’arriverai pas à dormir si tu n’es avec moi, avouai-je.
- Ça aussi je l’espérais, ajouta-t-il avec un air moqueur. Mais non! Je plaisante! Enfin… à moitié, admit-il.
Je levai les yeux au ciel, mais me détendis dès qu’il se glissa sur le lit avec moi. Je me blottis alors contre lui, cherchant la chaleur de son corps, car je craignais que le froid glacial qui m’avait pris ne revienne. Il passa un bras sous ma tête et me serra contre lui. Je ne saurais dire lequel de nous deux s’endormit en premier. Toujours est-il que j’eus une vague pensée pour la scène que risquait de nous réserver Rose à notre réveil…
Lorsque je me réveillai ce fut avec la sensation de deux bras qui m’entouraient. Pendant une bonne seconde je sentie la panique enfler en moi, jusqu’au moment où je me souvins de ce qu’il s’était produit la veille. Je poussai un soupir de soulagement et me blottis un peu plus entre les bras d’Albus. J’eus un petit sourire de contentement. Je me sentais bien. Incroyablement bien, en fait.
Soudain je me sentie rouler sur le côté et je me retrouvai sous Al, qui me regardait avec des yeux moqueurs.
- Hé, toi! dit-il en souriant.
- Bien dormi? Lui demandai-je en souriant aussi.
- À peu près, j’ai reçu quelques coups de pieds, mais…
- Oh, tais-toi! marmonnai-je en rougissant.
Son sourire s’élargit et il pencha la tête vers la mienne, dans le but très clair de m’embrasser sauf que je m’exclamai avec horreur :
- Hé, Oh! Qu’est-ce que tu penses faire, là? Je ne me suis même pas brosser les dents! Et toi non plus à ce que j’en sais!
Il leva les yeux au ciel, mais c’est avec un sourire narquois qu’il me fit remarquer :
- Je te signal qu’au milieu de cette nuit, ce n’était pas le cas non plus. Et ça ne t’a pas dérangé.
Je vins pour rétorquer quelque chose, mais il me coupa rapidement en posant ses lèvres sur les miennes. J’oubliai instantanément toute envie de protester et me laissai aller. Je passai mes bras autour de son cou et l’attirai encore un peu vers moi. Il eut un petit sourire, mais continua à m’embrasser. Dire que j’étais bien avec lui c’était un euphémisme. Je me sentais libre. Je me sentais moi, complètement moi. Chose que je n’avais jamais ressenti avec Liam. Pour cause, je lui cachais l’une des choses les plus importantes me concernant. Avec Albus je n’en avais pas besoin. Et nous nous connaissions sur le bout des doigts, ou presque.
Pourtant une minute plus tard on se figea tous les deux comme des statuts à cause d’une seule petite chose. Le son de la voix de Rose qui s’écriait :
- Non, mais! Qu’est-ce que vous croyez que vous êtes en train de faire, hein? Dites-moi au moins que vous n’avez pas passé la nuit ensemble!
Devant ses accusations sous-jacentes et son regard furibond nous nous retrouvâmes, Al et moi, à rougir jusqu’aux oreilles. Et pourtant on n’avait rien fait de mal… à proprement parler.
- Non! Vous n’avez pas… commença Rose en écarquillant les yeux.
- Bien sûr que non! La coupai-je en la foudroyant du regard. Je ne suis pas idiote et lui n’est pas idiot, enfin… la majorité du temps.
- Hé! Protesta Al en me bousculant légèrement tout en se redressant pour s’asseoir sur son lit, plutôt qu’être au-dessus de moi.
Je m’installai dans la même position que lui et voyant que ma meilleure amie nous jetait toujours des regards soupçonneux, je marmonnai :
- J’ai fait un cauchemar, cette nuit. Enfin… une vision-dormante, tu vois? Et Al… il a vécu la même chose. Comme chaque fois que ça m’est arrivé depuis qu’il est mon Ancre et comme cela continuera d’arriver.
Je baissai les yeux, légèrement honteuse, avant de continuer :
- J’ai un peu manqué de courage, cette nuit. Je n’avais plus envie, du tout, de voir toutes ses choses arriver encore et encore. Je ne voulais pas… le vivre seule. Je n’aurais pas dormi si ce n’avait été d’Al. Je me sens… en sécurité, avec lui. Concernant mes visions, en particulier.
Un souffle de compréhension traversa le visage de ma meilleure amie et Albus me pressa légèrement contre lui avant de me chuchoter à l’oreille :
- Je suis ravi de l’entendre.
- J’espère que tu en as profité, car je ne risque pas de le redire de sitôt! Dis-je en lui adressant un sourire moqueur.
Il me fit la grimace, mais on s’accorda d’un regard pour se lever.
- Bon, je crois que je vais aller me changer, on se voit plus tard, lui annonçai-je en quittant la chambre sans lui adresser un regard.
Apparemment cela sembla l’amusé, car je l’entendis rire légèrement dans mon dos alors que je refermais la porte derrière moi. Je suivis Rose dans les escaliers et alors que nous pénétrions dans notre dortoir, elle me demanda :
- C’est vraiment ce que tu ressens? Par rapport à mon cousin…
- Oui, affirmai-je en rougissant légèrement.
- Alors, tant mieux! Dit-elle en souriant de toutes ses dents. J’espérais ça depuis tellement longtemps.
- Tu n’étais même pas au courant de ses sentiments pour moi avant cette année, il me semblait! M’exclamai-je.
- Certes, mais je crois que je l’espérais inconsciemment! Rétorqua-t-elle avec un sourire. Et puis je ne vois pas pourquoi ça te choque.
- Ça ne me choque pas, protestai-je sans grande conviction.
- Ouais, c’est ça! Ricana-t-elle.
Je la fusillai du regard et lui jetai mes bas sales de la veille dans la figure. Sa réaction ne se fit pas attendre et elle rugit :
- Tu ne recommenceras pas ça!
Sur ces mots, elle me jeta de toutes ses forces son oreiller et tous les coussins qui recouvraient son lit. Je m’enfuis en riant dans la salle de bain, mes vêtements en main. Une chance que j’avais eu un pyjama de réserve, sinon j’aurais dû dormir avec les vêtements de la veille… et donc ceux que je mettais aujourd’hui. Que l’on me rappelle pourquoi j’avais ramené tous mes vêtements pour les vacances de Noël, déjà?
Je m’habillai légèrement en grommelant, car je portais ces vêtements depuis un peu trop longtemps pour que ce soit raisonnable de les remettre. Au moins, le professeur McGonagall m’avait appris le sortilège permettant de retirer les odeurs désagréables. Que je m’empressai d’appliquer, naturellement. Ils avaient peut-être toujours l’air en piteux état, mais au moins ils ne sentaient plus grand-chose.
Pour la première de toute ma scolarité à Poudlard nous allâmes, mes amis et moi, mangé à la table des Serpentards en compagnie de Scorp. C’était très étrange et certains de ceux qui s’y trouvaient nous dévisagèrent… suspicieusement. Je me contentai de les ignorer, tout ce qui m’importait c’était de voir une joie nouvelle illuminer les yeux de mon meilleur ami et cela s’étendait même jusqu’à ma meilleure amie, alors c’était encore mieux! Quant à Al, rien ne semblait avoir changé de son côté.
Le reste de la journée se déroula sans grand truc intéressant, si on excepte que je commençai à réfléchir à mon plan pour me soustraire à l’enceinte de Poudlard et me rendre chez moi. Ce n’était pas une mince tâche…
Dans la soirée, alors que mes amis et moi-même nous rendions tranquillement à une salle inoccupée pour pouvoir rester encore ensemble un peu avant le couvre-feu, on s’interrompit dans notre déplacement au son de la voix de la directrice.
- Miss Lévesque, Miss Weasley et Mr Potter! Vous aussi, Mr Malefoy puisque vous êtes là. Venez avec moi, tous les quatre.
- Pourquoi? Demandai-je en haussant un sourcil.
- Vous avez de la visite, se contenta d’annoncer le professeur McGonagall.
Cette fois je fronçai les sourcils et je ne fus pas la seule. Sans doute se demandaient-ils pourquoi elle voulait que nous venions tous les quatre… donc eux compris. Je ne m’en plaignais pas, cela dit. Nous la suivîmes donc sans un mot jusqu’à l’endroit d’où nous étions arrivés. Et là, surprise de chez surprise, nous attendaient mon parrain, ma marraine et leur conjoint/conjointe. Ainsi qu’Ana en surplus.
- Harry? Hermione? Que faites-vous là? Je croyais que… commençai-je, mais je fus coupée par Rose et Al.
- P’pa? M’man? S’étonnèrent-ils en même temps, sans parler des mêmes personnes.
Ils se jetèrent un coup d’œil amusé avant de regarder de nouveau en direction des adultes. Ces derniers nous adressèrent un sourire avant que Ron ne dise :
- On est là à cause d’Allison, bien sûr! Et de vous trois, aussi. Vous avez laissé un certain nombre d’affaires chez Mamie Weasley, vous vous souvenez?
Dernière modification par Mimie99 le lun. 13 févr., 2017 2:40 am, modifié 2 fois.
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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Je ne fus pas la seule à rougir jusqu’aux oreilles. Mes trois amis en firent autant. On aurait presque dit qu’ils nous accusaient de les avoir forcés à venir ici. Chose qui était démenti par son sourire malicieux et chaleureux à la fois. Il nous remit nos valises, ainsi que nos chouettes à Al et moi, tandis qu’il remettait le chat de Rose en grimaçant. Apparemment, il n’était pas un fan des chats.
- Maintenant que la distribution est faite… Passons aux choses sérieuses, entama Harry.
- Cela n’a jamais été notre fort d’être sérieux, Harry, fit remarquer Ron.
- Je dirais que ça a plutôt bien fonctionné depuis plusieurs années, rétorqua l’intéressé.
- Si on peut dire… admit son meilleur ami en semblant pensif. Sauf que nos missions, dans le temps, ont toujours été légèrement… chaotiques.
- À qui le dis-tu! Approuva Hermione. Je me demande encore comment vous avez fait pour vous en tirer… maugréa-t-elle ensuite.
- Talent naturel! Affirma son mari en souriant.
- Pas le tient, certainement, se moqua Ginny en souriant malicieusement à son frère.
- Très, très drôle. Vraiment, marmonna-t-il.
J’eus un petit sourire surtout en voyant l’air à la fois amusé et énervé d’Ana, ainsi que l’air profondément découragé de McGonagall. D’ailleurs elle soupira :
- Parfois je me demande si vous êtes vraiment devenu des adultes…
- Nous oui, mais eux, non, affirma ma marraine avec un sourire. On essaie, Ginny et moi, d’en tirer ce que l’on peut, mais… ils ne nous rendent pas la tâche aisé.
La femme de mon parrain hocha de la tête en ayant un sourire qui voulait sans doute se transformer en rire, car sa lèvre supérieure tremblait légèrement. Les deux hommes fusillèrent les deux femmes du regard, ce qui déclencha immédiatement l’hilarité de ces dernières.
- Un peu de sérieux, s’il-vous-plaît! Est-ce trop demandé? Marmonna Ana en levant les yeux au ciel.
- Bien sûr que non, se reprit rapidement Hermione. Seulement… il y a eu un peu, énormément devrais-je dire, de pression ces derniers temps et…
- Je sais, la coupa Ana avec une mine adoucie.
- Montanes, tu ne devrais pas prendre les choses avec autant de sérieux, soupira Ron avec désespoir.
- Et qui le ferait, si je ne m’en occupais pas? S’enquit-elle en haussant un sourcil.
Le mari de ma marraine secoua tristement la tête et finalement mon parrain reprit la parole :
- Comme je te l’avais dit, j’ai mis en place un petit quelque chose pour ta protection. Au départ, j’avais l’intention d’instaurer un système avec plusieurs Aurors qui se relaierait ta protection, mais…
- Mais je lui ai forcé la main pour que ce ne soit que moi qui m’occupe de ton cas, le coupa Ana. L’un de mes arguments étant que j’étais celle qui te connaissait le mieux et en qui tu avais le plus confiance. Sans oublier que je suis l’une des meilleures. Et que, ceci devra rester entre nous, je suis métamorphomage. J’ai appris à contrôler du mieux possible mes émotions pour éviter que ça s’ébruite. C’est donc très pratique dans mon métier, expliqua-t-elle.
- C’est exact, renchérit mon parrain lorsque je le regardai pour obtenir confirmation.
Je restai un moment sans voix. C’était elle qui allait assurer ma protection? J’hésitais entre être contente ou… inquiète. Elle était haute comme trois pommes! Bon, j’exagérais un peu, mais quand même! D’accord, d’accord, je ne devrais pas juger aussi rapidement. Surtout que je la connaissais bien et que je l’aimais bien aussi. Je m’étais rapidement liée d’amitié avec elle lorsqu’elle venait faire le ménage chez moi, étant petite. En général elle était de nature facile à vivre… on insiste particulièrement sur le « en général ».
Cela prit une autre minute avant que je n’aie complètement digéré, enfin plus ou moins, l’information. Je ne savais toujours pas comment allait fonctionner le tout.
- Ça me va, annonçai-je finalement et le soulagement fut palpable dans la pièce.
C’était bizarre, car normalement je n’aurais pas dû avoir le choix, non? Après tout je n’avais pas demandé à avoir un garde du corps, ou plutôt « une » dans le cas présent.
- Parfait, dit Harry en souriant. Voici comment ça va fonctionner… Ana te suivra dans tous tes déplacements en prenant des formes diverses ou une seule très discrète pour éviter que cela ne se voit trop. Elle ne te suivra pas dans tes salles de classe, car il y aura déjà les professeurs et tes amis pour veiller sur toi. Tout comme elle ne viendra pas durant les repas à la Grande-Salle, il faudrait être complètement fou pour s’y risquer lorsque tous les professeurs sont présents ainsi que tous les élèves. Pendant ces moments-là elle fera des patrouilles à l’intérieur des murs de Poudlard, me résuma-t-il.
- Et pour la nuit? Demandai-je.
- Elle dormira dans la Salle Commune. Après que tout le monde se soit couché et se réveillera avant tout le monde, m’apprit-il.
- Mais comment elle va faire ça? Elle va finir par s’exténuer!
- S’il le faut nous trouverons… d’autres personnes. Mais Montanes est hautement qualifiée et je sais pertinemment qu’elle en est capable.
- Merci du soutien, Potter! S’enthousiasma l’intéressée. Chère enfant, tu peux être certaine que je saurai me montrer à la hauteur.
- Je ne te sous-estimais pas, affirmai-je en fronçant les sourcils. Je me faisais du souci pour toi, ajoutai-je en baissant les yeux.
Elle m’adressa un grand sourire qui illumina ses yeux. Je lui répondis de la même façon, mais une certaine ombre s’incrusta en moi. Ma mère me manquait tellement… Si seulement j’avais pu la revoir une dernière fois avant… Mais vraiment avant, pas dans une vision de merde qui avait fait en sorte que ce soit encore plus dur par la suite. Mes grands-parents me manquaient aussi en ce moment. Ils étaient tellement loin… et tellement plus sans défense que ma mère. Ça m’inquiétait. Mais mon parrain avait affirmé qu’il assurait leur protection. Et je le croyais. Ou du moins je voulais le croire. Sauf que jusqu’ici… personne n’avait été à l’abri dans ma famille. Et cela durait depuis assez longtemps pour qu’il y ait dû avoir un peu de changement.
Je revins dans l’instant présent lorsque j’entendis mon parrain s’éclaircir la voix et dire :
- Maintenant… J’aimerais avoir une petite discussion avec toi, Allison. Et aussi toi, mon fils. (Il nous désigna tous les deux d’un mouvement de la main)
Je déglutis difficilement, surtout lorsque je remarquai que Ginny s’approchait aussi. À voir l’air d’Hermione, elle serait bien venue aussi, mais un regard de la part d’Harry la fit changer d’idée. Ce dernier nous fit signe de le suivre et nous conduisit dans les couloirs du château.
Ce n’est qu’une dizaine de minutes plus tard que je compris l’endroit où il nous menait. Entre temps, Al et moi on s’était pris la main pour se soutenir mutuellement. Non seulement j’allais avoir droit au genre de discussion que tout ados qui se respecte déteste, mais en plus ce ne serait même pas avec mes parents à moi. Quoique… de ce côté-là, ça aurait été plutôt compliqué. Et le pire du pire, mon parrain était le père de celui que j’aimais. Étrange sera sans doute un doux euphémisme pour exprimer la discussion que nous allions avoir. Petite intuition comme ça. Mais je dis ça, je dis rien, hein…
Nous arrivâmes finalement devant la Salle sur Demande, comme je l’avais escompté. L’endroit dans lequel nous pénétrâmes, après avoir fait le petit rituel habituel pour y entrer, me donna la chair de poule. C’était une petite pièce dans laquelle se trouvait une table ronde comportant quatre chaises tout autour avec une lumière plutôt concentré sur le centre, ce qui me donnait l’impression d’une salle d’interrogatoire. D’ailleurs le coup d’œil aux sourcils froncés que Ginny adressa à son mari ne m’échappa pas et ne me rassura pas du tout.
Apparemment c’était la même chose pour Al, car je sentis sa main se raidir dans la mienne. Ce ne serait clairement pas une partie de plaisir. Je déglutis difficilement tout en obéissant à mon parrain lorsqu’il nous fit signe de nous asseoir. Les deux adultes face à nous. Évidemment. L’éclairage plutôt cru qui me tombait pratiquement directement sur les yeux me força à plisser les paupières, le temps de m’y habituer.
- Bien, débutons cette discussion, commença Harry en nous regardant avec un sérieux qui me figea surplace.
- Chéri… Dois-je te rappeler qu’il ne s’agit pas d’un interrogatoire? Murmura Ginny en nous jetant un coup d’œil désolée, sans doute avait-elle remarqué à quel point nous étions mal à l’aise.
Je n’avais ni l’envie de discuter du statut d’Ancre d’Al, ni l’envie d’en faire autant concernant notre couple nouvellement formé. C’est vrai quoi, cela ne faisait que… deux jours? Ça me semblait pourtant remonté à beaucoup, beaucoup plus loin.
- C’est vrai, désolé. Mais ce dont nous avons à discuter est très sérieux, affirma mon parrain.
- Et tu t’y prends drôlement mal, marmonna sa femme en levant les yeux au ciel. Nous ne sommes pas ici pour émettre un jugement, ni quoique ce soit de ce style. On veut seulement… s’assurer de certaines choses, nous expliqua-t-elle.
On hocha lentement la tête, indécis. Apparemment, il avait autant envie que moi d’avoir cette discussion avec ses parents. C’est-à-dire, absolument aucune!
- On va commencer par le sujet le plus important à aborder et le second se présentera de lui-même, commença le père d’Al en nous regardant tour à tour. C’est histoire d’Ancre. Allison, Albus est-il réellement devenu ton Ancre?
Cela ressemblait vraiment à un interrogatoire.
- Oui, répondis-je avec sincérité, mais en sentant tout de même une sueur froide me recouvrir le dos.
- Sais-tu ce qu’implique totalement une Ancre humaine?
C’était absolument et irrévocablement un interrogatoire. Peu importe ce qu’en dirait Ginny, ça en restait un!
- Cela signifie que je dois toujours être avec cette personne pour le cas où je tomberais dans une vision-influençable. Car c’est seulement avec mon Ancre que je peux revenir de là d’où je viens. Et aussi pour y parvenir… nos esprits doivent fusionner, dis-je en sentant mes paumes devenir très froides.
Le corps d’Al se tendait de plus en plus à chaque seconde qui passait. Je ne savais pas trop la raison, mais je soupçonnais qu’il n’aimait pas comment son père procédait.
- Et sais-tu ce qu’implique et sous-entend cette fusion mentale? D’esprit à esprit…
- Non, si ce n’est que l’on peut tout connaître de l’autre et entendre ce que qu’il pense si on ne fait pas attention, admis-je en me sentant ramollir.
J’avais la soudaine envie de disparaître, car j’avais la très nette impression qu’il nous expliquerait en long et en large ce que tout cela signifiait. Le seul point positif c’est que j’aurais enfin une réponse à l’une des innombrables questions qui me taraudaient.
- Tu as su répondre à ce qu’implique, ou du moins en partie, la fusion mentale. Par contre, c’est beaucoup plus que cela, lâcha Harry en évitant notre regard une seconde.
- Ce qu’il veut dire, c’est que ce qui vous lie est beaucoup plus important qu’une simple fusion temporaire, précisa Ginny. La première fois que vos esprits se sont… fusionnés, ils n’ont pas été seul à faire partie du voyage. Votre âme à tous deux s’est jointe à la partie. Et elles ont fusionnées. Par contre, contrairement à vos esprits, elles ne se sont pas séparées. Elles sont restées étroitement lié et le sont sans doute encore, car ce lien est indestructible à moins que… que la mort vous sépare.
- Ça ressemble au mariage, là! m’exclamai-je en ouvrant de grands yeux paniqués.
Que l’on ne se méprenne pas, je n’étais pas révoltée entièrement à l’idée de mariage. Sauf que ce n’était pas dans mes plans. Pas dans ceux du moment présent en tout cas. Dans cinq ans? Dix ans? Peut-être. Sans doute. Mais maintenant? Hors de question!
- Ce n’est pas un mariage, nous assura-t-elle avec un sourire rassurant. Pas en tant que tel, en tout cas, ajouta-t-elle et je perdis l’envie de soupirer de soulagement.
Albus semblait encore plus raide qu’auparavant. Bon sang que je le comprenais! Sa mère était pratiquement en train de nous dire que nous étions plus ou moins mariés, alors que ça ne faisait qu’à peine deux jours qu’on sortait « officiellement » ensemble…
- Ce lien prouve que vos sentiments que vous éprouvez l’un pour l’autre sont purs et nobles, continua-t-elle. C’est l’unique raison pour laquelle tu as choisi Albus pour devenir ton Ancre.
- Comment ça « je »? m’écriai-je en fronçant les sourcils. Je n’ai rien choisi du tout.
- Inconsciemment, oui tu l’as fait, Allison, rétorqua-t-elle.
Cette fois j’en serais tombée par terre si ça n’avait été de la poigne ferme d’Al ainsi que du fait que j’étais assise sur une chaise, évidemment.
- Il serait toujours possible d’inverser le processus, si jamais vous deviez soudainement ne plus être capable de vous supporter. Sauf que dans tout ce que l’on a pu trouver sur le sujet ce n’est jamais arrivé avec tes ancêtres. La seule raison qui les a poussés à séparer leurs âmes était pour protéger celui qui était devenu leur Ancre. Les Visions avec Ancre sont toujours dangereuses. Tous les écrits s’accordaient sur ce point. Et aussi sur le fait que la séparation des âmes est un processus atrocement douloureux qui peut, parfois, entraîner la mort.
De mieux en mieux… Je me mis à trembler légèrement et je soufflai :
- Je n’ai jamais, jamais voulu ça!
Je me tournai vers Albus avec la terreur au cœur et un immense sentiment de culpabilité. C’était à cause de moi. Il était en danger à cause de moi. Tout était de ma faute.
- Je suis tellement, tellement désolée! Murmurai-je en sentant une larme coulée sur ma joue.
- Eh, ne pleure pas, souffla-t-il en m’essuyant la joue avec son pouce. Je ne le regrette pas, affirma-t-il ensuite en souriant. Car ça veut dire que… si tout se passe bien côté vision je serai toujours avec toi. Et je ne veux rien d’autre, assura-t-il.
Je lui adressai un petit sourire et il pressa légèrement ma main dans la sienne pour y répondre. J’avais l’impression qu’autant lui que moi, aimions mieux ne pas nous embrasser devant ses parents.
- Sache donc, Allison, que cela n’aurait pas été possible si Albus n’avait pas eu les mêmes sentiments que toi et… avec la même intensité, avoua mon parrain et je vis clairement l’embarras sur son visage.
- Ce qui nous amène maintenant à traiter de l’autre sujet délicat, ajouta sa femme.
Et nous y voilà… le moment que je redoutais entre tous! Ou presque, il y avait quand même pire. Enfin, je le suppose simplement.
- Vous êtes un couple, entama Harry.
- Depuis deux jours, oui, acquiesça Albus en défiant son père du regard.
- Je suppose que nous n’avons pas à… parler de certaines choses? Amena ensuite le père de mon petit-ami.
Al et moi on déglutit tous les deux en rougissant violemment. Bon sang, je ne pourrais pas être ailleurs, là, tout de suite? Ou encore mieux disparaître? Je jetai un regard désespéré à Al et il me le renvoya.
- Papa, ça fait seulement deux jours. Tu ne crois pas que c’est un peu trop tôt pour… parler de ça? Protesta Al avec embarras.
- Vos sentiments, à tous les deux, sont beaucoup plus anciens que cela et vous vous connaissez depuis déjà un peu plus de quatre ans, maintenant. Alors, non, il n’est pas trop tôt! Rétorqua mon parrain. Et je n’ai pas envie de me retrouver grand-père avec plusieurs années d’avance!
- Ni moi grand-mère, renchérit Ginny.
- Parce que vous croyez qu’on a envie d’avoir des… Non, mais on est encore à l’école! M’exclamai-je, outrée.
- Un accident peut toujours arrivé, tenta la mère d’Al en prenant une voix qui devait avoir pour but de me calmer.
Sauf qu’évidemment ce ne fut pas le cas.
- Ah, mais c’est sûr qu’on risque de le faire entre deux cours, à l’école… Voyons, tout le monde fais ça! Me moquai-je méchamment. Ou encore mieux chez vous alors que vous serez là à nous surveiller. Ou bien chez ma marraine où sera exactement la même chose! Et chez moi c’est inenvisageable, hein? Je n’ai plus le droit d’y mettre les pieds!
La colère bouillonnait en moi. Ils me croyaient irresponsable à ce point? Ils nous croyaient irresponsable à ce point? Après tout ce que j’avais enduré… Sincèrement, je n’étais pas idiote. Je savais comment les choses fonctionnaient. Ma mère m’avait tout expliqué en détail lorsque j’avais eu mes douze ou treize ans, dans ces environs-là. Si jamais je devais franchir ce pas avec Albus, ça ne serait pas avant un long moment. Et je ne serais certainement pas stupide!
- Nous ne voulions pas dire que… commença Harry, mais je le coupai.
- Bien sûr que si! Vous ne nous faites pas confiance! On n’est plus des gamins. Je vais être majeure, sorcièrement parlant, l’année prochaine. Je crois que je sais tout ce qu’il y a à savoir, ou presque. Le reste viendra avec l’âge et l’expérience, grommelai-je.
- Très bien, tu as raison, soupira Ginny. Mais tu comprendras certainement plus tard. Beaucoup plus tard dans ta vie.
- Ouais, sans doute. Mais ce sera plus tard. Très tard, justement, grondai-je. Et ça, c’est seulement si je survie à ce qui m’attends, peu importe ce que c’est!
Ma dernière remarque jeta un froid certain parmi toutes les personnes présentes. Mais je m’en moquais. J’en avais déjà marre de la discussion. Il était temps d’y mettre un terme. Et immédiatement.
- Bien, maintenant que tout ceci est clair… Est-ce que vous nous donnez votre bénédiction ou est-ce que l’on doit s’en passer? J’ai envie d’aller dormir, dis-je en les regardant fixement.
Je n’avais pas réellement complètement envie d’aller dormir dès maintenant, mais j’avais hâte qu’ils soient partis. Alors toutes les excuses étaient bonnes.
- Bien sûr que vous l’avez, répondit Ginny avec un sourire.
- Parfait, m’enthousiasmai-je. Maintenant on peut s’en aller!
Je me levai d’un bond et commençais à peine à m’éloigner que mon parrain me retint en disant :
- Ne commet aucune imprudence surtout!
- En d’autres mots, ne suis pas son exemple! Renchérit sa femme.
Je ne pus m’empêcher de sourire en entendant cette réplique et Al non plus. On sortit sans demander notre reste de la Salle sur Demande, suivit de près par les parents de mon petit-ami. Ils nous raccompagnèrent jusqu’à l’endroit où on avait laissé les autres, nous étreignirent puis chacun leur tour les parents s’en allèrent.
Lorsque l’on se retrouva seul avec la directrice et Ana, je marmonnai :
- Je crois qu’on ferait mieux d’aller dormir. Je suis morte de sommeil.
Encore un petit mensonge. Mais de toute manière je ne me voyais pas me balader et discuter avec mes amis en compagnie d’Ana. Cette dernière loin d’être dupe haussa un sourcil inquisiteur dans ma direction. Chose que je feins de ne pas avoir vu.
Ainsi sur un « au revoir » à McGonagall je sortis hors des murs d’où nous nous trouvions et commençai à me diriger vers ma Salle Commune. Suivit de près par mes amis. Sauf qu’une fois dans le corridor y menant je fis demi-tour.
- Qu’est-ce que tu fais? S’étonna Scorpius.
- Je te raccompagne à ta Salle Commune. Tu es le seul à être, eh bien, seul dans ta maison dans le groupe, alors c’est plus juste si on fait ça. Et puis, ce n’est pas la première fois! Répondis-je en souriant.
Il hocha de la tête et je pus sentir toute sa gratitude dans ce simple mouvement. Je ne m’étais jamais questionnée sur comment il vivait le fait d’être avec trois Gryffondors à longueur de journée et d’être le seul Serpentard… Cette constatation me remplit d’effroi. Il était mon meilleur ami et je n’avais même pas soupesé l’idée que ça pouvait être dur pour lui. Que ce qui me semblait si naturel pour moi, ne l’était sans doute pas pour lui. J’eus un petit soupir de dépit et l’on discuta tranquillement en raccompagnant notre Serpentard à sa Salle Commune.
Le reste de la soirée je décidai de la passer dans ma chambre, à méditer sur ce que je pourrais faire pour m’évader quelques heures d’ici. Sauf qu’aucune idée de génie ne me venait à l’esprit. Et c’était exaspérant.
La présence d’Ana se fit à peine sentir la journée suivante, à tel point que je l’oubliais presque. Parfois je ne me rendais même pas compte qu’elle nous suivait, tout comme Al, Rose et Scorp. Ce qui me portait à croire que ce qu’elle avait dit était vrai. Elle était vraiment douée.
En fin d’après-midi ce fut le retour à Poudlard pour tous les élèves et je me fis littéralement écraser par Malia, Teena, James, Lily et Hugo. Ainsi que Liam qui arriva un peu après. Les questions fusèrent de partout. Comment j’allais, comment je comptais me venger, où était le chien (question provenant de Malia) et plusieurs autres. Je n’aurais jamais cru qu’ils auraient pu être de tel moulin à parole! Et ils parlaient tous en même temps, ce qui créait une cacophonie des plus terribles. Ils ne me donnèrent pas mal à la tête, mais presque.
- J’arrive pas à comprendre pourquoi Papa ne nous a pas permis de venir avec vous! Bougonna Lily tandis que nous allions nous installer à notre table.
Malheureusement Scorp dut s’en retourner vers la sienne. On lui adressa un sourire peiné, sauf qu’il retrouva rapidement ses amis Serpentariens, alors ce n’était pas trop dramatique.
- C’est vrai, quoi! Continua la cadette des Potter. Tu es notre amie à nous aussi! Et ils nous ont empêchés de seulement venir te voir lorsque l’Auror qui gardait ta maison a contacté Papa pour dire que tu étais là. Et puis, comme tu sors avec mon frère, maintenant… Tu es notre belle-sœur à James et moi, non? Alors, c’était légitime! Argua-t-elle ensuite.
- Lily Luna Potter! Comment est-ce que tu es au courant! S’exclama Albus en rougissant.
Pour ne pas mentir, je devais admettre que moi aussi mes joues avaient rougies. Et cela ne fit qu’empirer en voyant le sourire à la fois moqueur et satisfait de James. Ou encore des petits cris hystériques de Teena et l’air ravi de Malia. Non, ça n’aidait clairement pas.
- Bah, ce n’est pas dur de le remarquer! Pouffa Lily avec de la malice dans les yeux. Vous êtes collés l’un sur l’autre et, toi, cher frère, tu tiens la main d’Alli. Ce que tu n’as jamais fait, ici, à la table avant. Si tu tenais à garder ça secret, tu es un bien mauvais comédien… ajouta-t-elle en souriant moqueusement.
Nous rougîmes de plus belle et James s’esclaffa bruyamment. Il nous pointa alors du doigt en disant :
- J’ai soudainement très hâte à la Saint-Valentin, pas vous? Il y a de l’amouuur dans l’air!
- James Sirius Potter! Grondai-je. Si tu t’avise de faire quoi que ce soit, tu vas m’avoir sur le dos pendant un trèèèèès long moment! Le menaçai-je ensuite.
- Pourquoi insinues-tu que je prépare quelque chose? S’étonna-t-il.
J’aurais sans doute eut un instant de doute s’il n’avait pas affiché le sourire qui annonçait un mauvais coup. Et je pouvais encore moins passer à côté de l’étincelle malicieuse qui était apparu dans ses yeux.
- Si tu fais quoi que ce soit… commençai-je.
- Je suis sûr que tu vas A-D-O-R-E-R! argua-t-il et je compris dans l’instant que ça s’annonçait très mal pour moi.
Enfin… pour nous, Albus et moi. Je foudroyai le frère aîné d’Al du regard avec tout le feu que je pouvais y mettre, ainsi que des éclairs. Des éclairs enflammés, voilà. Mais comme il fallait s’y attendre son sourire ne fit que s’élargir. Je grommelai pour moi-même sans chercher à parler ou faire autre chose.
- T’inquiètes pas, Alli, me tranquillisa Lily. Tu pourras faire bien pire dès qu’il réussira à trouver une fille qui le supporte sans lui baver dessus. Et qu’il aura le courage de sortir avec elle. Ou plutôt de le demander.
Je me rendis soudainement compte à quel point Lily avait de l’audace. Après tout ce temps avec deux frères plus vieux, je suppose que l’on n’a pas trop le choix de le devenir, en y réfléchissant bien. Surtout avec le plus vieux des deux qui avait le tempérament de James. Si j’avais été à sa place, je suppose que… mieux valait ne pas y réfléchir quand on y pensait.
- Lily! S’indigna son frère aîné. Il y a beaucoup de filles qui arrivent à me supporter sans me baver dessus! Protesta-t-il ensuite.
- Ah oui? Nommes-en quelques-unes, alors! L’invita sa sœur en croisant les bras.
C’est à peine si l’on tint compte que tout le monde était maintenant dans la Grande-Salle et qu’un silence pesant s’était installé.
- Eh bien… il y a Allison, commença-t-il.
- Tu crois que j’arrive à te supporter? M’étonnai-je.
Il me foudroya du regard et je ne pus m’empêcher de rire. Mon petit mensonge ou ma petite taquinerie, on le prenait comme on le voulait, avait fonctionné.
- Je suis d’accord pour Alli. Ensuite? Le pressa Lily.
- Euh… Rose?
- C’est notre cousine! S’exclama la cadette en levant les yeux au ciel.
- Très bien, alors ces deux-là! ajouta-t-il en pointant Malia et Teena.
- Les demoiselles ont un nom, James, fit remarquer Dylan que je n’avais même pas remarqué.
Sauf que je vis parfaitement le petit regard plus intense que normalement qu’il porta à mon amie aux cheveux blonds cendrés. Je retins un sourire. Le voir comme ça m’amusait énormément, allez savoir pourquoi!
- Je sais, affirma l’intéressé en levant les yeux au ciel.
- D’accord, il y a plusieurs filles qui… commença Lily avant de se faire interrompre vertement par Malia.
- C’est à peine si j’arrive à le supporter! Alors ne me compte pas là-dedans!
Cette remarque fit sensiblement agrandir le petit sourire qui avait retroussé les lèvres de Lily. Cette gamine m’étonnerait sans doute encore et encore, sans arrêter. J’avais l’impression qu’elle avait un plan bien précis pour se venger de son frère. Pour quelle raison elle le désirait? J’en n’avais pas la moindre idée, mais ça n'annonçait rien de bon pour son frère. Peut-être qu’elle m’accepterait comme partenaire de mauvais coup? Enfin… seulement si c’était contre son frère.
- Humm… Humm…? Nous interrompit une voix que je n’eus aucun mal à identifier.
McGonagall. Cela fit subitement refermer la bouche de James qui s’était ouverte pour émettre une objection quelconque. Et ce qui suivit allait me marquer à jamais. James Sirius Potter était désormais rouge comme une tomate. Et cela ne fit qu’empirer lorsque la directrice prit réellement la parole :
- Bien, maintenant si nous pouvions laisser de côté les difficultés à se faire supporter de Mr Potter, peut-être pourrions-nous prendre notre diner?
C’est sans doute la première fois que je vis James baisser la tête pour éviter qu’on ne le remarque pas trop. Ce qui fut lamentablement échoué, car tous les élèves, toutes tables confondues, se tournèrent dans notre direction pour le regarder. C’était assez drôle qu’ils aient tous systématiquement su que ce n’était pas d’Albus dont il était question. Le sourire mutin que Lily adressa à son frère me donna le goût d’éclater de rire, sauf que je n’avais nullement l’intention d’attirer les regards de tout le monde dans ma direction. Donc je me contentai de me mordre les lèvres pour m’en empêcher.
Du coin de l’œil je vis les épaules d’Al tressauter et il cacha son visage dans son bras gauche pour rire silencieusement. Tout comme Rose.
Après quelques minutes le professeur McGonagall nous délaissa pour nous souhaiter de joyeux retour de vacances ainsi qu’une bonne année. Par la suite ce fut enfin le repas et James pu reprendre un peu de couleurs. Ou en perdre, je suppose que c’est une question d’opinion.
Dès que le repas fut terminé je me penchai sur Albus et Rose :
- Retenez Scorp quelque part. J’ai un petit quelque chose à faire, si vous voyez ce que je veux dire.
Ils hochèrent de la tête en souriant et se dépêchèrent de rejoindre notre ami. Quant à moi j’étais à la recherche de quelqu’un de précis. En règle générale je m’entendais assez bien avec elle, alors je supposais qu’elle serait d’accord pour participer à notre petit plan. Qui n’était pas bien compliqué lorsqu’on y réfléchissait…
Je me fondis alors dans la foule suivit évidemment par Ana, quoique je n’aurais su l’identifier dans la foule puisqu’elle changeait fréquemment d’apparence. Je dus bousculer plusieurs personnes avant de pouvoir rejoindre la foule de Serpentards qui s’éloignaient en direction des cachots. Heureusement je ne risquais pas de tomber sur Scorpius, car un simple coup d’œil en arrière m’avait permis de constater que mes deux amis l’avaient intercepté. Sauf que je ne voyais toujours pas celle que je cherchais.
Je dus suivre les Serpentards jusqu’aux cachots pour finalement arriver à repérer la tignasse longue de cheveux bruns presque noirs aux pointes d’un rouge écarlate de la fille que je cherchais. Je réussis à l’attraper par le bras juste avant qu’elle ne s’engouffre dans sa Salle Commune.
- Hé, oh! Lâche-moi! Grommela-t-elle avec mauvaise humeur.
Mauvaise humeur qui s’estompa légèrement lorsqu’elle me reconnut après une petite analyse de son regard gris-argent. Elle poussa un soupir et replaça sa frange de côté découpés aux pointes de manière acérée, tout comme tout le reste de sa tignasse, en fait.
- Qu’est-ce que tu me veux, Lévesque? Gronda-t-elle.
Ainsi était Ruby Shepherd. Dès que tu la contrariais le moindrement, peu importe si tu étais un ami, une simple connaissance ou un ennemi, elle t’appellerait pas ton nom de famille. Enfin… ce serait encore pire avec des ennemis, cela va de soi. Heureusement je n’étais ni Crabbe, ni Parkinson. Et je me trouvais dans le milieu des deux premières catégories.
- C’est pour un ami que l’on a en commun, Shepherd, dis-je sur le même ton, mais en souriant.
Sourire qui se révéla communicatif, car elle me sourit en retour. Étant née-moldue elle était beaucoup plus commode qu’une grande partie des élèves de Serpentard. Et aussi l’une des seules nés-moldus de cette Maison, ce qui l’avait aussitôt élevé au rang des victimes de Parkinson et Crabbe, tout comme moi. C’était ce qui nous avait rapprochées, accessoirement parlant.
- Bien, alors j’accepte de te parler si c’est en rapport avec Scorpius, Allison, accepta-t-elle. C’est à quel sujet?
- Son anniversaire, bien sûr, dis-je en souriant de plus belle.
Pourtant son air à elle s’assombrit d’un coup.
- Oh… Pourquoi? L’année passée Scorp ne semblait pas vraiment ravi de fêter son anniversaire, alors cette année les gars, Amy et moi on pensait faire quelque chose de simple… expliqua-t-elle, mais je sentais son accusation voilée.
- Alors ça, non! Protestai-je. Il va avoir une de ces fêtes dont il va se souvenir toute sa vie!
Ruby fronça les sourcils et passa l’une de ses mains claires comme le reste de sa peau dans ses cheveux en poussant un soupir.
- Qu’est-ce que tu entends par là? Que tu nous demandes de tout faire pour qu’il soit heureux, alors que tout ce qu’il voudrait c’est que vous soyez là avec nous tous? M’accusa-t-elle.
Il fallait bien que ça sorte, pensai-je en soupirant intérieurement.
- Non, justement. Et je suis vraiment désolée pour les années passées.
- Sérieusement? S’étonna-t-elle.
- Ouais, affirmai-je. Ce que nous avons de prévue c’est de nous pointer à son anniversaire. Anniversaire que vous ferez plus tôt que votre heure habituelle. Rose, Albus et moi on fera comme si nous n’avions rien préparé. Sauf que bien sûr on viendra vous aider avant la fête. Ensuite on repartira comme si de rien n’était. Et à un moment propice durant la fête toi ou quelqu’un d’autre nous fera rentrer. Tu es d’accord?
- Si je suis d’accord? Mais bien sûr que oui! S’exclama-t-elle. Tant que l’idiot de frère d’Albus Potter ne vienne pas pointer le bout de son nez par ici! J’ai entendu parler des coups qu’ils portaient aux anniversaires des membres de sa famille, ou des petits-amis et petites-amies de ceux-ci. Hors de question que ça se passe ainsi pour Scorpy.
- Marché conclu, acceptai-je en souriant. Mais je n’ai aucun pouvoir sur James, la prévins-je.
- Je m’en doutais, marmonna-t-elle. Bon, rejoins-moi à la volière sur l’heure du déjeuner demain. Avec Potter et Weasley. Les autres seront avec moi.
- Très bien, alors à demain!
Elle me fit un signe de la tête et je m’éloignai rapidement. Lorsque je me retournai une dizaine de mètres plus loin, elle pénétrait dans sa Salle Commune. J’utilisai ensuite un réseau de passages secrets pour éviter de croiser Scorpius, car sinon il risquait de se poser des questions sur la raison de ma présence dans cette partie du château. Et avec raison.
À peine arrivais-je à ma Salle Commune que l’on m’attrapa par le bras et que l’on me conduisit dans les escaliers. Ceux menant aux dortoirs des garçons. Je repris rapidement mes esprits après le petit moment de choc causé par cet enlèvement impromptu et je reconnus celui qui m’avait enlevé. James. Il me força alors à entrer dans sa chambre où se trouvait déjà Albus, Rose, Teena, Malia et Liam. Il referma ensuite la porte dans son dos, la verrouilla par magie sans oublier un sortilège qui empêcherait toute personne de nous entendre.
Sur ce, il se tourna vers moi et s’exclama avec un grand sourire :
- Alors, tu as un plan pour foutre le camp d’ici?
Cela me prit une bonne minute avant de saisir ce qu’il venait de dire. Et d’en comprendre toutes les significations.
- Que… Quoi?! Lâchai-je étourdiment. Pourquoi tu me demande ça? Je n’ai pas…
- Tu peux jouer les innocentes avec les autres, Allison, mais pas avec nous. On sait parfaitement que tu as l’intention de t’en aller faire ta petite recherche! Et on vient avec toi! gronda James. C’est non-négociable.
- Non, c’est hors de question! Déjà que Rose, Al et Scorp, ça fait beaucoup il est hors de question de j’en ajoute encore, objectai-je avec vigueur.
- Mais c’est du favoritisme! S’emporta-t-il.
- Et qu’est-ce que ça change? Demandai-je en haussant un sourcil.
Il me fusilla du regard et je me contentai de croiser les bras.
- Alli, commença Malia en tentant de tempérer les choses. Comprends-nous! On ne veut pas risquer qu’il t’arrive encore quelque chose. Alors, oui, peut-être, que si nous venons tous c’est plus risqué d’être découvert. Sauf qu’on sera aussi plus nombreux pour empêcher cet homme affreux de remettre la main sur toi. Que tu le veuilles ou non, on viendra.
- Alors tu ferais mieux de prévoir ton plan d’évasion en nous comptant dedans si tu ne veux pas qu’il y ait des imprévus… regrettables, renchérit Teena.
Je les dévisageai tous à tour de rôle, indécise. Je me répugnais à les mettre ainsi en danger. Sauf qu’ils avaient raison. Et je les croyais capable de faire en sorte de pouvoir nous suivre et ça… ça ne serait pas bon du tout. Peu importe quel plan je pourrais avoir à l’esprit.
- Désolée de vous décevoir, mais… commençai-je, mais je me fis couper par James.
- On a dit que…
- James, tais-toi! m’exclamai-je avant qu’il n’ait pu terminer. Ce que j’allais dire, c’est que je n’ai pas encore de plan…
L’aîné des Potter eut alors un sourire inquiétant et me révéla :
- Tant mieux, parce que j’en ai un… et très intéressant.
Étrangement ça ne me disait rien qui vaille. Et c’était souvent le cas avec James. Je poussai un soupir légèrement déchirant et je marmonnai :
- Ça pose un problème si je dis que je ne suis pas très enthousiasmée par cette idée?
- Cela prouve simplement que tu es quelqu’un de très intelligent qui connait bien mon cousin, approuva Rose.
Je la remerciai d’un sourire tandis que son cousin nous jetait un regard insulté et croisa les bras en grommelant :
- Sincèrement, je me demande parfois si ma famille m’apprécie!
- Pour t’apprécier, on t’apprécie beaucoup James, répondit son frère. Ou du moins… la majorité du temps. Pour ce qui est de tes plans… c’est autre chose.
Cette réponse lui valut un regard noir de son frère, mais au moins ce dernier n’alla pas plus loin. Je soupirai à nouveau et râlai :
- Bon, aller, lance ton super plan! Mais fais vite, car sinon… Enfin, quelqu’un va se demander qu’est-ce que l’on peut bien être en train de trafiquer!
- Je vais faire vite, rassure-toi! affirma James avec un grand sourire. Écoute-moi bien…
Il m’expliqua par la suite que nous avions deux possibilités. L’une étant beaucoup moins risqué que l’autre, mais qui prendrait beaucoup plus de temps. Cette première idée nécessitait d’attendre les vacances de Pâques. Ce qui nous rendrait ainsi la tâche beaucoup plus aisé pour se rendre chez moi, puisque nous n’aurions pas tout un long et pénible voyage à faire. Et qu’ainsi James qui aurait obtenu, en théorie, son permis pour transplaner à ce moment-là pourrait nous faire quitter les lieux en toute discrétion. Je n’arrivais toujours pas à croire que James était majeure… Comment était-ce possible? Je devais admettre que ce plan était beaucoup moins risqué que tous ceux que l’on pourrait mettre en branle pour quitter Poudlard et se rendre jusqu’à chez moi. Par contre, je n’avais pas l’impression que je pouvais me permettre d’attendre jusqu’à Pâques.
Quant à son autre plan… Il était assez risqué d’être découvert, car il impliquait plusieurs étapes. La première étant le fait qu’il nous fallait quitter Poudlard par un passage secret menant jusqu’à Pré-au-Lard. Ensuite il nous suffirait de transplaner jusqu’à chez moi. Bien sûr, on n’aurait pu faire en sorte de rendre les choses un peu moins compliqué et attendre une sortie à Pré-au-Lard, mais j’avais l’étrange pressentiment que si l’on faisait ça… je serais très, mais vraiment très surveillée. Et ce, seulement si j’avais le droit d’y aller bien entendu. Le problème c’était pour échapper à Ana. Comment faire pour disparaître plus d’une heure sans qu’elle ne s’aperçoive de rien? Bien sûr on pourrait essayer d’y aller pendant la nuit, avec un peu de chance elle dormirait… et on en profiterait à ce moment-là. Sauf qu’aux nombres où nous étions, le simple fait de passer devant elle et de sortir risquait de la réveiller. Ce ne serait clairement pas simple… À moins que je ne…
- Alors, tu en penses quoi? Demanda James en souriant et m’interrompant dans mes pensées.
- J’aime mieux la deuxième possibilité, affirmai-je. Je ne peux pas me permettre d’attendre jusqu’à Pâques.
- Alors, tu vois, mes idées ne sont pas toujours mauvaises! Fanfaronna-t-il.
- Je n’ai jamais dit qu’elles étaient mauvaises! Protestai-je.
Il haussa un sourcil dans ma direction avec un regard très inquisiteur. Je soutins son regard sans ciller, car ce que j’avais dit était la vérité. Ce n’était pas parce que je n’aimais pas ou que je n’approuvais pas toutes ses idées que je les trouvais mauvaises pour autant!
- Mais il y a des failles avec le plan de mon cousin, fit remarquer Rose et je lui en fus très reconnaissante, car cela me ramena à mon idée que j’avais légèrement oubliée.
- Merci, Rose! Lâchai-je spontanément. Humm, Humm… Donc, oui, j’ai remarqué les failles du plan. Ou du moins la faille principale. Ana, ajoutai-je en rougissant légèrement, car il m’avait tous dévisager étrangement à cause de mon remerciement.
- Exact, approuva Albus. Tu as trouvé une solution, je présume.
- Effectivement, admis-je en souriant malicieusement. Le moment où elle commencera à être moins sous ses gardes, c’est lorsque je monterai pour dormir, n’est-ce pas? Sauf que si nous montons tous et que l’on redescend plus tard, lorsqu’elle dormira, ça aura l’air suspect… surtout si on la réveille. Je ne veux pas prendre ce risque.
- Alors qu’est-ce qu’on fait? S’enquit Malia.
Mon sourire s’agrandit et je leur exposai mon plan. Il consistait dans le fait de faire croire à Ana que j’étais montée me coucher. Pour ce faire nous aurions besoin d’une personne volontaire et de Polynectar. Donc, cela nous donnerait un mois pour peaufiner le plan, compte tenu du fait que c’est le temps requis pour la préparation de la potion. Donc cette personne volontaire, obligatoirement une fille et de préférence quelqu’un d’autre que Rose, se ferait passer pour moi. Irait dans mon dortoir et une fois les effets dissipés redescendraient en bas et sortirait en prétextant quelque chose si on lui posait des questions. Il faudrait que le tout soit très crédible, ce qui nécessitait une pratique de mes manières d’agir, etc. Tout cela impliquait que « je » monte à mon dortoir aux alentours de dix-huit heures trente. Et aussi que je le fasse de manière régulière pour ne pas qu’Ana ait de soupçon.
Pendant que l’une de mes amies perdrait son temps en haut, James, Albus et moi irions à la Salle sur Demande sous la cape d’invisibilité. Là, James nous laisserait y entrer, seuls, puis irait chercher les autres Rose et Scorpius. Ensuite, Liam et l’une des deux filles qui restait. Une fois que nous serions tous réunis, il nous resterait à attendre, si tout se passait plus vite que prévu. Au moment opportun James repartirait à un endroit spécifique où la fille qui se serait fait passer pour moi irait elle aussi. Et les deux, cachés sous la cape, nous rejoindraient.
À ce moment-là mon plan se corserait, car il nous faudrait se rendre jusqu’au passage secret sans être vu. Ce qui impliquait, entre autre chose, d’attendre que la nuit soit bien entamé. Peut-être en profiterions-nous pour dormir une heure ou deux? Peu importe, dès que Poudlard serait suffisamment endormi nous sortirions notre Carte, ou celle de James, puis on s’éclipserait. Une fois à Pré-au-Lard, James devrait nous conduire jusqu’à ma maison. J’avais conscience du fait de beaucoup lui en demander, d’abord la cape, puis ensuite transplaner plusieurs fois… Sauf que je n’avais pas vraiment le choix. Par contre il y avait un problème…
- Qu’est-ce qu’on va faire pour le retour? S’enquit Rose en me coupant au moment où je venais pour énoncer le problème en question.
- C’est le petit détail que j’ignore. Scorp n’aura aucun mal pour ça, mais nous tous… ça risque de poser un problème, avouai-je en soupirant.
- Nous n’avons qu’à faire appel à une aide extérieure, dit James en souriant malicieusement.
- Comme qui? M’étonnai-je.
- Lily et Hugo! S’exclama-t-il. Ils sont au courant que l’on veut t’accompagner. Et ils le voulaient aussi, sauf qu’on a réfréné leur ardeur. Ils sont trop jeunes pour ce genre de chose…
- Dit celui dont le père, l’oncle et la tante ont vaincu un troll à l’âge de onze ou douze ans! Dis-je en l’asticotant.
- Très drôle, mais je sais que tu es de mon avis, alors laisse-moi finir! Soupira-t-il. Ils pourront être notre porte d’entrée, vois-tu. Lily nous fera passer, nous, les garçons, on sera sous la cape, évidemment. On se rendra alors dans notre dortoir à chacun et elle montera de son côté en même temps que nous. Une fois en haut on filera la cape à Hugo qui descendra un peu plus tard pour vous faire entrer, vous, les filles. Et ce sera le même manège pour remonter en haut.
Je réfléchis un instant à ce qu’il présentait. Ce n’était pas une mauvaise idée, mais il y avait quelques problèmes avec son plan.
- Ça pourrait fonctionner, mais il reste que où est-ce qu’on va se planquer pendant que Hugo « attendra » avant de descendre… Je parle des filles et moi, là. Et il y a d’autres petits trucs, mais on n’a pas le temps d’en parler. Ça fait déjà trop longtemps qu’on est ici.
Ils hochèrent tous de la tête et je redescendis en bas avec les filles pour rejoindre notre propre dortoir, la tête bouillonnant de pensées diverses.
Une fois qu’on fut rendue je m’écrasai sur mon lit et demandai :
- Qui va vouloir faire vous-savez-quoi?
- Mo… voulut commencer Rose, mais je la coupai brusquement.
- Je t’ai déjà dit que ça ne pouvait pas être toi.
- Pourquoi?
- Parce que j’ai une petite idée pour Scorp et toi. Ton plan d’actions, en fait. Et puis tu devras « m’accompagner » sur un bout de chemin avec Scorp et Al.
- Oh! Comprit-elle rapidement.
J’attendis une petite minute avant de m’enquérir à nouveau :
- Alors?
- Je vais le faire, annonça Malia. Qui est mieux placé que moi? Teena ne fera pas l’affaire, elle n’est pas assez discrète.
- Merci de la confiance, Mal! Marmonna l’intéressée en faisant la moue.
- Très bien, alors maintenant plusieurs soirs par semaine, d’ici un mois, tu devras t’entraîner, ici même, à agir comme moi. Mais juste ici, dis-je en m’adressant à Malia.
Elle hocha de la tête et nous acceptâmes d’un commun accord de nous coucher, car la journée de demain serait très longue. Enfin, Rose et moi on fit semblant de se coucher, car sous les couvertures nous avions ouvert nos Cartes et nous communiquions avec Scorp et Al pour lui faire part du plan. Ainsi que peaufiner quelques détails important. Lorsque l’on s’endormit finalement, il était beaucoup plus tard…
Le lendemain arriva beaucoup trop tôt à mon goût et cela me prit toute ma volonté pour réussir à sortir les pieds du lit. Apparemment c’était pareil pour Rose, car pour réussir à se convaincre de descendre de son lit elle eut recourt à une méthode plus… brutale. Que je m’explique, elle s’était laissée tomber du lit. Elle se releva avec les mêmes yeux à demi-fermé que moi et se dirigea vers sa valise, tout comme moi, à pas lent et mesuré. Nous avancions comme de vraies zombies, en fait.
Au moins je n’avais pas à me casser la tête avec ce que je mettais puisque nous portions tous un uniforme. Dès que ce dernier fut enfilé je me rinçai le visage à l’eau froide histoire de me réveiller un peu. Malheureusement cela ne changea pas grand-chose. Il ne restait plus qu’à espérer que le petit-déjeuner m’y aiderait, sinon je risquais de m’endormir… et je ne tenais pas à ce que cela m’arrive. Particulièrement pas cette année, avec les B.U.S.E.
Rose et moi nous poussâmes un soupir en ouvrant la porte pour sortir de notre dortoir et descendre les escaliers. Je tins la porte une seconde pour laisser passer Malia… sauf qu’elle ne vint pas. Je me retournai brusquement et remarquai que la chambre était vide. Mon visage devint livide en moins de deux secondes. Nous partions toujours toutes les quatre ensembles. Toujours. Et si quelqu’un partait en avance c’était rarement Mal et Teena. Alors les probabilités pour qu’elles ne soient que partis en avance étaient très, très mince.
Mais crainte se confirmèrent lorsque nous arrivâmes dans la Salle Commune qui était complètement vide. Rose et moi on échangea un regard et je murmurai, comme si cela pouvait changer quoi que ce soit :
- Rose… Je crois qu’on a un problème.
- Je le crois aussi… affirma-t-elle en blêmissant à son tour. On est en retard!
Notre regard à toutes les deux était braqué sur l’horloge magique accrochée au mur. Celle-ci indiquait qu’il était neuf heures passé. Merde, merde, merde! Cela ne prit pas une seconde que l’on remontait en haut, que l’on attrapait notre matériel et qu’on se ruait dehors en courant comme des dératées.
Nous prenions les tournants si serré qu’à plusieurs reprises l’on se rattrapa à l’autre pour ne pas s’écraser par terre. J’ignorais où se trouvait Ana, mais apparemment elle n’avait pas cru bon de venir nous réveiller pour les cours.
C’est ainsi que l’on déboula comme deux folles, complètement essoufflée, dans la classe de Sortilèges. Tous les regards convergèrent vers nous et je repérai celui inquiet d’Albus. On s’empressa d’aller nous installer à nos places habituelles en déglutissant devant l’air complètement revêche du professeur. Il était mécontent, ça, je n’en avais aucun doute. Sauf que contre toute attente il n’en fit aucune remarque, se contentant de répéter d’un ton sec ce qu’il y avait à faire.
C’était plutôt étonnant compte tenu du fait que d’habitude il nous aurait rabroué sans sourcillé devant toute la classe et nous aurait sans doute retiré cinquante points chacune. Je ne perdis toutefois pas mon temps à réfléchir à cette étrange indulgence de sa part et je me mis immédiatement au travail. Mieux valait ne pas le mettre encore plus en colère…
À la fin du cours, alors que Rose et moi ramassions nos affaires en nous apprêtant à partir, le professeur dit :
- Miss Lévesque, Miss Weasley, venez à mon bureau.
Nous nous jetâmes un petit coup d’œil avant de rapidement délaissée nos choses pour aller le rejoindre. Arrivée devant lui je me tordis les mains avec angoisse. D’un coup d’œil vers l’arrière je vis qu’Albus nous attendait à la sortie. Je repris un peu courage, mais pas beaucoup…
- Pouvez-vous m’expliquer pourquoi vous étiez en retard, toutes les deux?
- Nous n’avons pas eu beaucoup d’heures de sommeil… répondis-je en sachant très bien que ce n’était pas une excuse suffisante.
De fait, il me foudroya du regard et grommela :
- À votre âge, je crois que vous êtes suffisamment capable de comprendre que si vous vous couchez tard, le réveil est très dur. Pour cela je vous enlève vingt points. Vingt points chacune.
Nous baissâmes la tête avec acceptation et amertume. Nous méritions amplement notre sort, même si ça ne me plaisait pas.
- Vous pouvez disposer, maintenant, ajouta-t-il en retournant aux parchemins qu’il avait devant lui.
Nous ne nous fîmes pas prier et on s’empressa de ramasser nos choses en vitesse pour ensuite déguerpir de là. Une fois que l’on eut rejoint Al, il demanda :
- Combien?
- Quarante en tout. Les autres vont nous tuer… maugréa Rose.
- Pourquoi vous ne vous êtes pas levées, au fait? S’enquit-il.
- Je ne sais pas. Je n’ai pas entendu mon système de réveil, apparemment. Et Rose non plus, marmonnai-je. Mais pourquoi les filles ne nous ont pas réveillées?
- Aucune idée, mais j’ai bien l’intention de le savoir! Gronda ma meilleure amie avec une voix on ne peut plus menaçante.
Malia et Teena étaient dans le pétrin par-dessus la tête. Elle devait sans doute s’en douter, car sinon elles nous auraient attendues avec Al.
- Ah, j’oubliais de vous annoncer la nouvelle, fit soudain ce dernier.
- Quoi? M’enquis-je en retenant un bâillement.
- James a annoncé ce matin que nous avions un entrainement de Quidditch ce soir à dix-huit heures trente, mercredi matin à cinq heures et vendredi à la même heure qu’aujourd’hui. Il veut être sûr qu’on soit très bien préparé pour le match contre Poufsouffle de la semaine prochaine.
- Mais ce n’est même pas le samedi qui arrive, mais l’autre! S’écria Rose.
- Et nous aurons deux entrainements la semaine prochaine, continua Albus comme s’il n’avait pas entendu sa cousine. Comme je l’ai dit il veut être certain qu’on soit prêt.
- Il y a une limite, quand même… marmonna ma meilleure amie.
Pour ma part ça me faisait ni chaud ni froid, j’aimais bien les entrainements de Quidditch, alors plus il y en avait, mieux c’était! Surtout avec les récents évènements.
- Oh! J’oubliais de vous dire que l’on doit aller à la volière ce midi, après que l’on aura mangé. Et sans Scorp. C’est par rapport à vous-savez-quoi.
Rose et Al eurent un grand sourire réjoui. La fête de Scorp était dans moins de trois jours. Nous n’aurions pas beaucoup de temps pour tout préparer. Et ça m’inquiétait un peu. Mais bon, c’était l’intention qui comptait, n’est-ce pas?
Je les délaissai tous les deux pour me dépêcher, avant le prochain cours, d’aller cajoler Spock un peu, histoire qu’il ne se sente pas trop seul. Et aussi pour changer les journaux qui lui servaient de toilette. Le rendre propre risquait d’être beaucoup plus difficile que prévu, finalement.
Lorsque nous eûmes pris notre déjeuner (Enfin… englouti dans le cas de Rose et moi) nous nous dépêchâmes de nous éclipser de la Grande Salle sans être vu de notre ami. Nous avions réussi à obtenir la collaboration de James et il nous avait assuré qu’il le retiendrait aussi longtemps que possible. Et le connaissant, il n’irait pas de main morte.
Dès que nous fûmes rendus en haut de la volière je fus soulagée de voir que Ruby y était déjà avec les trois autres Serpentards.
- Bon, maintenant qu’on y est… entama Ruby en nous regardant, les bras croisés. Comment on s’y prend.
- Rappel-moi pourquoi on les veut à la fête de Scorp, déjà? S’enquit l’un des garçons, celui avec des cheveux châtains et des yeux bleus clairs, accompagné d’une peau cuivré.
Si je n’avais pas remarqué le soupçon d’amusement dans sa voix, j’aurais sans doute été beaucoup plus sec avec lui que je le fis.
- Parce qu’il n’y a rien de mieux qu’un mélange de Serpentard et de Gryffondor pour avoir une fête qui déchire, Bletchey! Le tançai-je. Et dans tous les sens du terme.
- Tu viens de te faire avoir, Kieran! Le nargua le deuxième gars, celui-ci ayant des cheveux bruns et des yeux noisette.
Si ma mémoire était bonne son nom était Joshua Flint. L’autre fille du groupe passa une main dans ses cheveux châtains doré et avec ses yeux vert-gris pétillant d’amusement affirma :
- Je suis d’accord avec Lévesque. Ça va déchirer à la fête de Scorpy!
- Merci du soutien, Derrick! Dis-je à la fille en souriant.
Elle répondit à mon sourire et à partir de ce moment nous commençâmes tous les sept à entretenir une conversation très sérieuse. Allant de la décoration en passant par l’organisation pour les cadeaux puis en préparant comment nous allions faire notre entrée, etc.
À la fin nous nous étions mis d’accord sur tous les petits détails et nous avions la responsabilité de rassembler le plus de choses possibles pour la décoration. Et nous nous laissâmes avec l’obligation de se revoir à la fête de Scorp, à dix-huit heures précisément.
- Ça va être fabuleux! Jubila Rose tandis que nous retournions à la Salle Commune pour prendre nos affaires pour les cours de l’après-midi.
- Très probablement! Confirmai-je. Sauf que ça va être dur de faire comme si on avait oublié…
- Je suis d’accord avec ces deux points, affirma Albus. Je ne sais pas trop comment je vais pouvoir mentir à mon meilleur ami. Et ça risque de lui faire… quelque chose, non?
J’hochai de la tête et serrai un peu plus sa main dans la mienne. Moi aussi je n’aimais pas l’idée que Scorp puisse souffrir à cause de ça. Mais au moins on lui réservait une surprise, alors il l’oublierait assez tôt. Du moins… je l’espérais.

**********************

C’était aujourd’hui! La fête de mon meilleur ami avait lieu aujourd’hui, en ce 12 janvier! Rose et moi on se réveilla à l’aube tellement nous avions hâte. On se dépêcha d’enfiler nos vêtements scolaires, ramasser nos livres, cajoler Spock et ensuite on dégringola les marches. Teena et Malia pourraient se débrouiller sans nous pour se lever, car aujourd’hui était le grand jour!
- Tu as toutes les décorations? S’assura Rose en me jetant un regard inquiet.
- Ouep! Affirmai-je en souriant et en tapotant mon petit sac à main qui servait d’ordinaire à prévenir les visions-influençables.
Sauf qu’aujourd’hui les accessoires à vision côtoyaient des décorations pour l’anniversaire de Scorpius. Ainsi nous ne trainerions rien de suspect sur nous puisque j’avais toujours ce cher sac à main sur moi, peu importe l’endroit où j’allais. Alors il n’y verrait que du feu!
Rose me sourit en retour et avec un éclair de malice sur le visage on monta dans les dortoirs des garçons… plus précisément dans celui d’Albus.
On pénétra à l’intérieur en silence et je lui chuchotai du bout des lèvres :
- Levi?
Son sourire approbateur en disant très long je demandai mentalement à Al de me pardonner, mais cela n’empêcha pas un grand sourire d’étirer mes lèvres lorsque je prononçai du bout des lèvres en pointant mon petit-ami de ma baguette :
- Levicorpus!
Albus se retrouva immédiatement la tête en bas, cheville levée dans les airs bien au-dessus de lui. Il se réveilla en sursaut et en me voyant la baguette pointée sur lui, il m’adressa un regard furibond. Sauf que je ne prêtais plus vraiment attention à son visage. Mon regard avait dévié un peu plus haut. Il ne portait pas de haut pour dormir. Aucun t-shirt ou autre. Rien. Il portait certes des pantalons longs, mais… je me moquais des pantalons. Royalement. Je rougis légèrement, sauf que je me permis d’admirer la vue que j’avais. Après tout, ça n’arrivait pas tous les jours…
Il n’avait pas des abdos ultra dessinés comme on le voyait trop régulièrement à la télévision, sauf que le ventre d’Al était quand même assez musclé et plat. Ses bras par contre étaient un peu plus développés. Il sembla remarquer que j’étais en train de le reluquer, car j’aperçus dans la limite même de mon champ de vision un sourire amusé.
- Satisfaite? Dit-il, sauf que je ne l’entendis pratiquement pas.
Ce qui me ramena à moi fut le claquement sonore des doigts de Rose à côté de mon oreille gauche.
- Alors, revenu parmi nous? Se moqua ma meilleure amie. Ou est-ce que tu comptes passer la journée à observer mon cousin.
- Ce ne serait pas une mauvaise idée… lâchai-je d’un ton appréciateur, un léger sourire au coin des lèvres.
- Alli! S’offusquèrent à la fois Albus et Rose.
- Je plaisante! M’exclamai-je tout bas. Liberacorpus! Ajoutai-je en pointant de nouveau ma baguette en direction d’Al qui retomba comme une pierre sur son lit.
- Merci, maugréa-t-il.
Je lui lançai un sourire éblouissant et me retournai pour sortir dans l’intention de le laisser se changer en paix, sauf que l’on me retint par le bras. Avant que je n’aie le temps de me retourner je me sentis tourner en direction de la personne qui me tenait toujours par le bras. Mes mains s’accrochèrent alors à de la peau nue et je compris, avant même de lever les yeux, à qui j’avais affaire.
Albus baissa alors la tête vers moi et m’embrassa, ses bras m’entourant par la taille. Je m’accrochai à son cou, avec les lèvres retroussées en un sourire à moitié camouflé par ce que l’on était en train de faire.
Sauf que ce petit instant de pur bonheur fut gâché par la seule autre personne consciente de la pièce. En d’autre terme, Rose. Elle s’exclama une main devant la bouche comme si elle était sur le point de vomir :
- Oh! Vous auriez pu attendre que je sois sorti avant de faire ça!
- Rose Weasley! Grondai-je. Au nombre de fois où…
- À ce que je sache vous ne m’avez jamais vu embrasser Scorp tandis qu’il était à moitié nu comme mon cousin l’est en ce moment, hein! Me coupa-t-elle en faisant comme si elle réprimait un nouveau haut-le-cœur.
- Parce que tu as déjà embrassé Scorpius tandis qu’il était torse nu? M’étonnai-je.
- Bien sûr que non! Protesta-t-elle rapidement.
Beaucoup trop rapidement pour que ce soit la vérité. De plus, si je me fiais à la soudaine rougeur très intense de ses joues cela ne faisait que confirmer ce que je croyais. Elle avait menti.
- Rose Weasley! M’écriai-je avec un grand sourire. Tu ne m’as jamais dit ça!
- Je crois que vous pouvez aller continuer votre conversation ailleurs, dit Albus en levant les yeux au ciel. Je vous rejoins dans… cinq minutes.
Je lui servis un hochement de la tête distrait pendant que je trainais Rose à l’extérieur en la bombardant de mille et une questions.
Dix minutes plus tard je m’étais arrêtée, la présence d’Albus à nos côtés l’obligeant, ainsi que le fait que nous étions en route pour la Grande Salle.
Une fois qu’on fut arrivé on alla s’asseoir pour prendre notre petit-déjeuner comme à l’habitude, malgré qu’un certain empressement nous habitait. Tout ce à quoi j’arrivais à penser en ce moment c’était à la soirée mémorable qui nous attendait.
Lorsqu’on eut terminé de manger et que l’on rejoignit Scorpius je manquai m’étouffer avec ma propre salive en l’apercevant. Je me mordis les lèvres pour éviter d’éclater de rire. Et à ce que je pouvais en juger, Al aussi.
- Ne vous avisez surtout pas de rire, maugréa Scorp en nous fusillant du regard. Je ne suis pas du tout d’humeur pour ça.
Sauf que c’était plus fort que moi. Qui n’aurait pas ri en voyant son meilleur ami apparaître devant lui avec à la place des cheveux blonds pâles habituels, des cheveux formant un dégradé de vert comportant plusieurs mèches d’un vert fluo intense ainsi que quelques mèches éparses de couleur argenté.

N.A: Ça continue en page 3 :oops:
Dernière modification par Mimie99 le lun. 13 févr., 2017 2:35 am, modifié 1 fois.
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