Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

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x-Key

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Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par x-Key »

Salut tout le monde,

après des votes assez serrés, c'est finalement Au-delà du mal de Shane Stevens qui sort en tête pour la lecture commune de juillet. Le livre fut publié en 1979 aux USA sous le titre By reason of insanity.
Pour la petite histoire, Shane Stevens est un auteur assez mystérieux, les informations à son sujet sont difficiles à trouver. De lui, on sait surtout qu'il est né en Amérique en 1941 et qu'il a écrit une poignée de romans de 1966 à 1981 avant de disparaître et de redevenir anonyme.
La parcours pour la publication en France fut laborieux pour cette raison, ce n'est qu'en 2009 que l'auteur sera publié pour la première fois en français par les éditions Sonatine. Lesquelles trouvant la fille de l'auteur, réussirent à obtenir les droits de traduction et de publication.

Image


Description :
À dix ans, accusé d'avoir assassiné sa mère, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique. Quinze ans plus tard, il s’en échappe avec une soif de vengeance sans bornes, et entame un long périple meurtrier à travers les États-Unis. Très vite, une chasse à l’homme s’organise : la police, la presse et la mafia sont aux trousses de cet assassin hors norme, remarquablement intelligent, méticuleux et amoral. Bishop sème la mort sans répit, n'ayant de cesse de changer d'identité et laissant sur sa route davantage de cadavres que d'indices. Au fur et à mesure de ce carnage sans précédent, l'Amérique entière plonge dans la paranoïa et l'hystérie. Les destins croisés des protagonistes, en particulier celui d’Adam Kenton, journaliste dangereusement proche du tueur, vont finir par dévoiler un inquiétant jeu de miroir...

Bonne lecture à tous ! :)
dadotiste

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par dadotiste »

Pour ceux qui auraient voulu en savoir un peu plus, j'ai trouvé cet article du Point assez bien documenté.
Le Point a écrit : "Celui qu'encense Thomas Harris ( Le Silence des agneaux ), que Stefen King "recommande sans réserve" et que James Ellroy ( Le Dalhia noir ) qualifie d'immense, a écrit cinq romans entre 1966 et 1981."

"À quelques milliers de kilomètres de là, chez Sonatine, l'intérêt suscité par le livre va grandissant. Il y a un peu plus de deux ans, celui-ci se transforme en quête de droits d'auteur. Direction les USA, à la recherche des ayants droit. Mais comment faire, puisque Shane Stevens semble s'être volatilisé au début des années 1980 ? "

"Au-delà de l'événement d'une parution aux airs de résurrection, l'ouvrage est un bijou. Tout d'abord du point de vue de l'intrigue, finement menée, échafaudée autour du personnage diabolique Thomas Bishop. Bishop est cette figure qui nous est totalement familière aujourd'hui, mais qui représente un avènement littéraire en cette fin des années 1970 : le tueur en série."

"Lecteur captif d'une intrigue palpitante, on assiste aux massacres, comme de l'intérieur, présent aux actes et pensées du tueur. Thomas Bishop inflige au corps des femmes ce que mérite, selon lui, le Malin : il éviscère, déchiquette, découpe et grave les initiales de son père, ou de celui qu'il croit être son père, Caryl Chessman, de la pointe de son grand couteau dans la chair de ses victimes."

"En filigrane, Chessman apporte une dimension sociologique au roman. Ce personnage ayant existé, il ancre la fiction dans le réel. Le cas Caryl Chessman, violeur multirécidiviste condamné à mort, à l'époque la chambre à gaz, défraya la chronique dans les années cinquante et scinda l'Amérique en deux : pour ou contre la peine de mort.

Le retour sur cette affaire, via son "héritier" Bishop, se traduit en une description de la société américaine et de ses travers. Incompétence policière, manipulation des politiques des événements à des fins électorales, mais aussi, dans l'engrenage, la fabrique par les médias du phénomène qu'ils exploitent, ensuite prêts à n'importe quoi pour "vendre du papier". La foule, elle-même, devient paranoïaque et hystérique ; les habitants angoissés tirent sur tout ce qui bouge, et l'on assiste la mise en place progressive de la tyrannie de la peur.

Trois raisons qui font que l'on aurait tort, même rétif au genre thriller, de se priver de ce récit incontournable."
Kizaru

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par Kizaru »

L'ayant proposé, je vous souhaite donc une agréable lecture en compagnie de ce livre, et si par hasard quelqu'un a remarqué que je n'ai pas voté, c'est tout simplement par prudence ,enfin bref, bonne lecture à tous :)
dadotiste

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par dadotiste »

En effet, je me suis posé la question ^^
maudi33

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par maudi33 »

Au vue des couvertures, il a l'air ..... horrible :lol:
Je vais me le procurer et vous rejoindre.
Annacorner

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par Annacorner »

Je vais le lire ce week-end :o
dadotiste

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par dadotiste »

Bienvenue à vous deux dans cette lecture commune alors ^^

Venez découvrir l'apothéose du mal, concentré dans l'esprit d'un sadique :twisted:

Pour ma part, il sera probablement terminé ce soir, mais avant de vous poster mes impressions, j'irai surement me documenter un peu sur les autres tueurs ayant réellement existé qui sont présentés dans le roman, histoire de voir jusqu'où l'auteur a poussé le vice =P
dadotiste

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par dadotiste »

Alors… que dire de ce roman précurseur sur les tueurs en séries… 888 pages d’impressions à résumer va être difficile.
Partant sur un ouvrage policier basique, j’ai été très surprise. On est bien loin des clichés que l’on retrouve dans tous les livres du genre. Ici, nous ne sommes pas dans la tête d’un quelconque policier ou protagoniste mais… dans celle du tueur, au plus près du mal…

Les passages peuvent parfois en devenir choquants. Non pas par les faits mais surtout parce qu’abordés du côté de Bishop, les meurtres ne sont pas critiqués en eux-mêmes sur le moment mais considérés comme normaux, voire justiciables et surtout, avec plaisir…
Curieusement pourtant, ce tueur à la fois sexy et sanglant devient fascinant pour le lecteur. De la même manière que Kenton, le journaliste, on finit par penser un peu de la même manière que Chess Man. On en vient à espérer que la traque des policiers sera vaine, en ne montrant absolument aucune empathie pour les femmes massacrées. Si on ne peut toutefois excuser Bishop, on lui laissera le bénéfice de sa non éducation et de son traumatisme (avec réserves).

Vous l’aurez compris, ce roman est bien loin de Mary Higgins Clark et, s’il n’est pas d’un suspense palpitant (puisque nous savons où se trouve le tueur et qui il est, contrairement aux autorités) on ne peut le lâcher pour autant.
Spécial donc mais très intéressant au niveau du point de vu meurtrier abordé ici.

Si j’ai également trouvé les passages sur Kenton captivants, certains autres m’ont paru très longs, notamment ceux avec les politiciens. Magouilles, sexe, corruption… ça fait parfois beaucoup. Surtout lorsque les descriptions s’éternisent… Ces longueurs m’ont parfois perdue, et si je me serais bien passée de certaines d’entre elles, il s’agit toutefois de faits réels pour la plupart. Chessman fut bel et bien exécuté en 1960, posa la question de la peine de mort et créa polémique aux USA. Peut-on aborder ce sujet en évitant la politique… pas sûr.
Politiciens cyniques, police incompétente, journalistes prêts à tout, quoi qu’il en soit, le mal est partout !
On se demandera tout de même si l’auteur n’est pas lui-même quelque peu misogyne… en effet aucune des femmes rencontrée dans le roman ne tient de place de choix. Elles restent décrites comme naïves ou manipulatrices et aucune ne sort du lot tout au long du récit…

La fin m’a laissée assez perplexe… l’auteur laisse planer le doute d’un échange de bébés à la maternité et je me suis demandé s’il ne cherchait pas également à induire la possibilité de deux tueurs ayant évolués en parallèle (comme cela avait été envisagé par les enquêteurs). Quoi qu’il en soit, pour moi, si une telle idée est à se poser, elle arrive comme un cheveu sur la soupe et je préfère laisser cette partie de la fin de côté. Cela ne me convainc pas du tout.

En conclusion, Au-delà du mal est d’un réalisme cru, parfois dérangeant comportant quelques longueurs et je vous le recommande fortement. Si vous êtes une femme, évitez toutefois de le lire avant de vous rendre dans un bar où vous risqueriez de rencontrer un beau jeune homme…

........................................................................................................................


J'attends vos impression avec impatience ^^
Gaahl

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par Gaahl »

Je vais essayer de vous rejoindre sur cette lecture, bien que la couverture et le synopsis fassent froid dans le dos. :?
ezery

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par ezery »

LC juillet : Au-delà du mal de Shane Stevens.

Nous voilà avec un thriller qui bouscule un peu les codes du genre, puisqu’on connaît l’assassin dès le tout début. De plus l’accent est porté sur l’aspect psychologique du tueur, tant l’origine de sa démence que sa mise en œuvre.
Ce qui, de prime abord, semble être une bonne idée, s’essouffle vite.
Et pour ceux, qui comme moi, se sont étonnés de voir un homme ayant passé la moitié de sa vie dans un HP ( non pas Harry Potter , mais Hôpital Psychiatrique ) réussir à obtenir de vrai-faux papiers aussi facilement, je rétorquerai, comme on me l’a gentiment rappelé, tout ceci se passe, ou du moins se passait, en 1973. Ce qui signifie pas d’ordinateur, pas de téléphone portable, pas d’internet et pire que tout la télé en noir et blanc dans la plupart des foyers (hé oui, ce temps-là a existé !).
Mais pour en revenir à mon propos, l’auteur nous offre l’image d’une Amérique sur fond de Watergate, aux prises avec un tueur fou certes, mais avec une intelligence qui rivalise avec un sadisme hors du commun, un imbroglio juridico-politique où les médias ont plus de pouvoirs que les flics, les politiques, plus de vices que les truands du coin, les flics, autant de vivacités qu’un gastéropode, en bref chacun semble partir à la chasse au loup alors qu’un renard rôde.

Comme je le disais plus haut ce roman s’essouffle vite, on est toujours en attente d’une vraie chasse à l’homme qui ne semble jamais venir, et comme on sait qui est le tueur fou, à quoi bon tout ceci. On souhaite rapidement finir ce livre pour passer à autre chose, il n’est ni bon ni mauvais, juste trop long pour être vraiment intéressant. C’est à se demander si l’auteur est payer au mot.

Bonne Lecture à tous
Gaahl

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par Gaahl »

Un roman au titre et à la quatrième de couverture aguichants mais, ezery le dit mieux que moi, l'histoire s'essouffle, c'est dommage.

Sortant radicalement des canons du thriller, on se concentre sur la psychologie du meurtrier en le suivant tout au long de son périple sanglant. Le suspense est alors tué dans l’œuf, l'intérêt de découvrir en même temps que les personnages l'identité du meurtrier n'est plus. Toutefois, le côté psychologique est intéressant, on finit même par prendre en pitié ce tueur torturé et mégalomane lorsque son passé est abordé. Pour un temps seulement. Les meurtres sont cependant décrits avec moult détails, donnant pratiquement la chair de poule.

Du point de vue des personnages, les digressions sur les différents protagonistes qui interviennent dans l'affaire Thomas Bishop ou dans le lien avec Caryl Chessman permet de se reposer l'esprit de tous ces meurtres sauvages. Mais c'est pour retrouver une société corrompue jusqu'à l'os par les jeux politiques, les liens avec la pègre et les femmes qui, quand elles survivent, n'ont jamais un rôle mis en valeur (et je rejoins dadotiste sur ce point). Par les yeux de Bishop, les femmes ont des allures de monstres lubriques, voire violents lorsque l'on entre dans ses cauchemars, ailleurs, elles sont femmes vénales. Leurs noms sont d'ailleurs rarement cités lors du premier contact avec le lecteur.

Enfin, si l'intelligence de Bishop peut le rendre séduisant, je trouve sa réussite trop facile donc peu crédible. En effet, comment un aliéné enfermé depuis sa plus tendre enfance dans un asile a-t-il pu se procurer de faux papiers si rapidement ? Comment a-t-il réussi à berner aussi aisément tout son monde alors qu'il se trouve dans un monde qu'il n'a vu qu'à travers le filtre déformé de sa télévision pendant 15 ans ? Bref, je ne suis pas vraiment convaincue.

Pour ce qui est de la fin, je ne l'ai pas vue du tout comme un quelconque brouillage quant à la présence ou non d'un deuxième tueur en parallèle de Bishop. Plus comme un brouillage de l'identité même du tueur, qui était convaincu par sa mère (mais du coup, l'était-elle vraiment ?) qu'il était le fruit d'un viol commis par le célèbre Caryl Chessman mais se révèle être un parfait inconnu qui aurait pu couler des jours heureux au sein d'une famille aimante. J'ai plus ressenti une bouffée de pitié pour ce garçon que le destin a cruellement affligé qu'autre chose.

Cependant, même si le roman traînait parfois en longueur de par ses digressions et son meurtrier tout simplement trop bon, il n'en reste pas moins un roman intéressant.
Kizaru

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par Kizaru »

Contrairement à la plupart des commentaires que j'ai pu lire sur ce livre, je l'ai adoré, et je ne peux en faire qu'une éloge bien mérité, même si ce ne sera aussi élégamment écrit que cet immensité.

Il est délirant, mais exceptionnelle, que se soit par sa singularité ou par sa qualité. En lisant ce livre, je me suis rendu compte que les pages se tournaient inlassablement sans que je m'en rendes vraiment compte, ce qui m'arrive rarement.
C'est l'histoire d'un monstre, qui durant son enfance, fut battue par un monstre, et il suivra a sa manière, durant son périple, une reproduction psychologique, tout en prenant modèle sur un monstre, c'est une histoire monstrueuse où se trame des enjeux politiques et financiers, elle est phénoménal.
Comme le disait Dadodiste, c'est d'un réalisme cru, mais nécessaire pour nous montrer le mal dans son paroxysme, et c'est vraiment superbement réussi.

On peut entrevoir certaines longueurs, qui peuvent se révéler nuisif, si comme certains, on attend inlassablement une traque où le suspense régnerait, ce que nous promet le résumé qui n'est finalement pas forcément très représentatif du contenu, mais c'est parce qu'il est différent que ce livre est bel et bien un chef d'œuvre. Le nombre de personnage peut être rébarbatif par sa multitude, mais on peut du moins constaté que tout s'enchaîne bien, il a su m'éviter d'éventuels lassitudes car c'est indéniablement, réellement maîtrisé.

Des touches d'humour se glissaient par-ci par-là, ce qui embellisse un contenu déjà époustouflant, ce livre m'a d'ailleurs certaines fois fait pensé à " Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire " de Jonas Jonasson, ceux qui l'ont lu comprendront sûrement pourquoi.

Quand à la fin, ce n'est pour moi pas un cheveux sur la soupe mais la cerise sur le gâteau.

J'ai commencé par m'y plonger pour finalement m'y noyer, et je n'aurais pu rêver meilleur noyade, peu à peu, les mots tel des écumes, m'exaltait, j'étais soumis à un torrent d'une intensité remarquable !

C'est un roman, a la Columbo, que je conseille fermement à toutes personnes sachant lire, si ce n'est les âmes sensibles.
Cacoethes-scribendi

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par Cacoethes-scribendi »

:D Ok, t'as gagné Kizaru, à cause de ton commentaire, je viens de mettre Au-delà du mal dans ma liste d'Envies ^^ Bon, ce sont plutôt tous les commentaires les uns par rapport aux autres qui m'ont donné envie, mais le tien a fait mouche ;)
Kizaru

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par Kizaru »

Cacoethes-scribendi a écrit ::D Ok, t'as gagné Kizaru, à cause de ton commentaire, je viens de mettre Au-delà du mal dans ma liste d'Envies ^^ Bon, ce sont plutôt tous les commentaires les uns par rapport aux autres qui m'ont donné envie, mais le tien a fait mouche ;)
Je suis content de savoir que mon commentaire a su te donner l'envie de le lire ( même si les autres commentaires ni sont pas pour rien ). J'espères, quand tu le liras, qu'il te plaira autant qu'il m'a plu :)
beckygirly

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par beckygirly »

Ma première lecture commune! Je vais par contre sûrement répété ce qui a déjà été dit, je m'en excuse.

Quand on débute la lecture d'Au-delà du mal, il n'est pas forcément aisé de voir en quoi ce roman se démarque d'autres thrillers: en effet, il n'est plus inhabituel de lire des livres où le tueur est déjà connu de tous et où la psychologie de ce dernier est mise en avant. Cependant, il est bon ton de se rappeler l'époque d'écriture, le contexte et les avancées policières en ce temps là. Et là, sans avoir déjà tout lu on comprend le génie de Stevens. Sur fond de scandale politique et de contexte véridique, il se permet de tenter une approche différente d'une chasse à l'homme et c'est ce qui fait la réussite du récit.

Le début se met en place vraiment très doucement, et difficilement pour moi. Il m'a été difficile de rentrer complètement dans l'histoire avec le récit de Sarah qui ne m'a pas interpellée plus que cela. Tout comme le récit autour du père, que j'ai trouvé long et quasi inutile... jusqu'à ce que je revoie mon jugement à la fin de la lecture
Spoiler
puisque même ces détails trouvent une petite place dans l'enquête.
Je me suis retrouvée embarquée quand Bishop s'enfuit: l'intelligence dont il fait alors preuve est terrifiante et jouissive à la fois et on se demande bien jusqu'où il va aller avant qu'on ne le rattrape, si on le rattrape. Ce qui est intéressant à ce niveau là, outre la psychologie de Bishop, c'est de voir à quel point d'une la police n'a pas la réflexion adéquate à l'époque pour tenter de le retrouver, et de deux la facilité de disparaître à une époque où les gens faisaient peut être plus confiance qu'aujourd'hui.

Certains ont souligné qu'il n'était pas crédible pour un homme ayant grandi enfermé avec pour seul contact extérieur la télé de se trouver de faux papiers: je ne suis pas d'accord. Encore une fois, on parle d'une époque différente. Il est possible d'apprendre beaucoup de choses en regardant des films, mais surtout tout y était beaucoup plus simple. Alors qu'aujourd'hui il faut quand même justifier de beaucoup de choses pour prouver son identité, il en était différemment en 1973. La suspicion était moins présente, et cela se confirme avec l'idée de gueule d'ange de Bishop, qui lui permet de se fondre dans la masse. Qui pourrait imaginer qu'un homme charmant puisse commettre des actes aussi odieux? Pas les gens qu'il rencontrait en tout cas.

Le récit nous plonge vraiment dans une ambiance 70s et garde une bonne dose de suspense. Ce n'est pas parce qu'on connaît ( ou croit connaître) l'identité d'un meurtrier que tout retombe comme un soufflet. Bien au contraire, il est intéressant de suivre un récit d'un point de vue différent, et la tension est bien présente, tout simplement pour le fait que l'enquête et la poursuite sont présentes. L'intérêt réside dans la façon dont la vérité va surgir, et de ce côté là on reste dans un schéma classique. Mais le gros point positif c'est ici l'apparition du "profiler". Car c'est bel et bien ce qu'est Kenton qui se met dans la peau du tueur, réfléchissant comme il le fait. On a ici l'opposition entre l'analyse d'indices, méthode employée par les policiers et l'analyse du comportement que fait Kenton. Ce personnage donne d'ailleurs une dimension plus profonde à la troisième partie du roman et fait monter la pression jusqu'à un final génial.

Il va de soi que le livre n'est pas exempt de défauts. Au contraire, l'écriture de Stevens et ses digressions temporelles ainsi que la pluralité des personnages contraignent le lecteur à se concentrer un peu plus que d'habitude. Ce qui ne serait pas vraiment grave si on ne se perdait pas parfois dans des situations qui se retrouvent parfois sans lien direct avec ce qui nous intéresse: la chasse de Bishop. Si chaque protagoniste se retrouve avec un lien direct ou indirect avec Bishop, il n'en reste pas moins que Stevens se complaît à décrire des scènes parfois inutiles qui alourdissent le récit et dont on se passerait bien. Notamment le côté politique qui, sur fond de Watergate, nous démontre juste que ces hommes n'ont aucun scrupules et sont pourris jusqu'à la moelle. Ce qu'on peut deviner aisément, mais qui n'apporte rien de concret au final.
Les marqueurs de temps sont également difficiles au début à appréhender puisque l'auteur donne une date pour revenir dans le passé nous expliquer ce que les autres personnages ont fait entre temps. On se perd un peu au début avant de prendre le coup, même si cet exercice reste fatiguant.

Les personnages quant à eux sont intéressant. Bishop, pour sa folie meurtrière et ce qui l'a conduit à prendre ce chemin. Contrairement aux autres je n'ai par contre jamais ressenti de pitié ou affection pour lui. Son passé explique mais n'excuse en aucun cas ses actes immondes, et il n'en reste pas moins un monstre.
Quant à Kenton et autres personnages secondaires, chacun reste bien défini et crédible dans la fonction qu'ils représentent. Seules les femmes sont dépeintes de manières négatives dans leurs comportements (à 3 exceptions près) et Stevens en donnent vraiment une image nuisible qui justifierait presque (je grossis le trait) l'opinion de Bishop et de Kenton à leur propos.

Pour conclure, ce roman prend une direction innovante pour l'époque et n'hésite pas à se lancer dans une investigation haletante qui ne s'éloigne jamais de l'horreur, même si quelques longueurs fatiguent. Il reste une lecture à découvrir, notamment pour les fans de thrillers.
J'y ai vu pour ma part une analogie à Ted Bundy, ce "lady killer" qui a officié durant les années 70 dans au moins 7 états différents. Charmant et très intelligent, il ressemble fortement au portrait de Bishop.
RazKiss

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par RazKiss »

Au-delà du mal ne m'a pas laissée de marbre, j'ai peut-être mis un peu de temps mais j'ai fini par l'apprécier. Au début, j'ai trouvé que l'auteur avait franchement grossi le trait en affligeant Thomas Bishop d'un passé aussi horrible (franchement, il ne faut vraiment pas avoir de chance pour cumuler autant de malheurs au sein d'une même famille). Puis, j'ai compris que cela était nécessaire pour que ce petit garçon se transforme en un être monstrueux, pour que ce récit sorte vraiment du lot. J'ai beaucoup apprécié le côté psychologique de ce livre, sans ça cette lecture n'aurait pas été digne d'intérêt. Je trouvais ça également intéressant de mêler la politique au récit. Par contre, dommage que ça soit aussi long et que les femmes ne soient jamais représentées de manière positive.
Kizaru a écrit :Des touches d'humour se glissaient par-ci par-là, ce qui embellisse un contenu déjà époustouflant, ce livre m'a d'ailleurs certaines fois fait pensé à " Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire " de Jonas Jonasson, ceux qui l'ont lu comprendront sûrement pourquoi.
Je l'ai lu mais je n'y ai pas du tout pensé en lisant Au-delà du mal, c'est marrant :D
dadotiste

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par dadotiste »

RazKiss a écrit :
Kizaru a écrit :Des touches d'humour se glissaient par-ci par-là, ce qui embellisse un contenu déjà époustouflant, ce livre m'a d'ailleurs certaines fois fait pensé à " Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire " de Jonas Jonasson, ceux qui l'ont lu comprendront sûrement pourquoi.
Je l'ai lu mais je n'y ai pas du tout pensé en lisant Au-delà du mal, c'est marrant :D
Tu m'y fait repenser mais... moi aussi, j'ai lu les deux et je dois avouer avoir du mal à comprendre le rapport entre les deux livres... :?
Si quelqu'un pouvait éclairer ma lanterne :roll: :oops:
Kizaru

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par Kizaru »

dadotiste a écrit :
RazKiss a écrit :
Kizaru a écrit :Des touches d'humour se glissaient par-ci par-là, ce qui embellisse un contenu déjà époustouflant, ce livre m'a d'ailleurs certaines fois fait pensé à " Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire " de Jonas Jonasson, ceux qui l'ont lu comprendront sûrement pourquoi.
Je l'ai lu mais je n'y ai pas du tout pensé en lisant Au-delà du mal, c'est marrant :D
Tu m'y fait repenser mais... moi aussi, j'ai lu les deux et je dois avouer avoir du mal à comprendre le rapport entre les deux livres... :?
Si quelqu'un pouvait éclairer ma lanterne :roll: :oops:
Si ce livre m'y a fait penser c'est parce que d'après mes souvenirs,les personnages principaux se sont évadés, ils fuyaient un lieu qu'ils n'aimaient pas spécialement, ils étaient recherché par la police et par d'autre personnes, ceux ci n'arrivant pas a mettre la main sur les personnages principaux, et il y avait un peu d'humour me semble t-il dans le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire.
RazKiss

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par RazKiss »

Ah oui, je comprends mieux :lol: Effectivement, le vieux s'évade de sa maison de retraite tandis que Thomas Bishop s'évade de l'hôpital psychiatrique, mais leurs crimes sont bien différents :mrgreen:
x-Key

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par x-Key »

RazKiss a écrit :Ah oui, je comprends mieux :lol: Effectivement, le vieux s'évade de sa maison de retraite tandis que Thomas Bishop s'évade de l'hôpital psychiatrique, mais leurs crimes sont bien différents :mrgreen:
Je confirme, après avoir terminé Shane Stevens, je ne vois aucune analogie possible entre les deux romans :lol: Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire est un roman humoristique à la base, ici, on en est bien loin. Ou alors, rappelez-moi de ne pas croiser Kizaru en pleine nuit dans la rue :mrgreen:
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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par x-Key »

Comme je l'ai dit plus haut, j'ai terminé cette lecture commune. J'aurais mis le temps, je suis un peu en retard, mais enfin, c'est bouclé !

Au-delà du mal est un polar hors du commun, qui ne laisse certainement pas indifférent.
Son originalité est un énorme plus. En effet, l'identité du tueur est connue dès le départ, c'est à une chasse à l'homme que l'on assiste plus qu'à une véritable découverte de l'assassin. Mais qu'on ne s'y trompe pas, l'enquête reste pour le moins extrêmement minutieuse. Bishop est un fou furieux, il ne laisse rien au hasard.
Cependant, il reste à déterminer si on a aimé ou non. Pour ma part, j'ai un avis d'ensemble assez mitigé.
Le roman est très long à se mettre en place. Passés les premiers chapitres jusqu'à l'évasion de Bishop, tout devient très sinueux.
La traque se transforme en un véritable jeu médiatique et politique, où les journalistes et membres d'états apparaissent tous plus corrompus les uns que les autres, et dans lequel les flics font figure d’incompétence.
Outre son intrigue alambiquée, c'est surtout la taille du livre qui m'a semblé laborieuse. Presque neuf cents pages ! Au terme de ma lecture, et dans une vue d'ensemble, je ne trouve pas que ce soit démesuré, il n'y a rien qu'il aurait fallu tronquer à l'histoire. Mais dans la pratique, neuf cents pages, c'est beaucoup trop vu le nombre de temps morts qu'il y a. J'ai vraiment eu du mal à ne pas décrocher par moment. Heureusement que les passages très sombres et dérangeants des crimes de Bishop, ou de Chess Man comme il se fait appeler à ce stade, viennent ponctuer l'enquête. Une enquête assez incroyable en passant, c'est un véritable travail de fourmis que mène Kenton.
Finalement, je suis assez contente de ne pas avoir abandonné en cours de lecture car, à l'image du début, la fin m'a énormément plu. Plus les mailles du filet se resserrent autour de notre tueur, plus la tension augmente. Quant aux dernières pages, je ne m'y attendais absolument pas (même si en y repensant, il y a un passage dans le livre qui annonce absolument ce dénouement).

En définitive, une lecture commune surprenante, un peu longue, mais je suis contente d'en être venue à bout. Le livre va aller se promener dans ma liste d'Argent.
dadotiste

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Re: Juillet 2014 - Au-delà du mal de Shane Stevens

Message par dadotiste »

L'émission L'HEURE DU CRIME sur RTL s'intéressait aujourd'hui à l'affaire Caryl Chessman.

Elle est maintenant presque terminée mais vous pourrez la retrouver dès demain Ici

Nicolas Peyrac - So Far Away From LA
Quelques lueurs d'aéroport,
L'étrange fille aux cheveux d'or,
Dans ma mémoire, traîne encore.
C'est l'hiver à San Francisco
Mais il ne tombe jamais d'eau
Aux confins du Colorado

Et le Golden Gate s'endort
Sur Alcatraz où traîne encore
Des sanglots couleur de prison.
Monsieur Caryl Chessman est mort
Mais le doute subsiste encore.
Avait-il raison ou bien tort ?


So far away from L.A.,
So far ago from Frisco.
I'm no one but a shadow,
But a shadow...
A shadow.

Le Queen Mary est un hôtel
Au large de Beverley Hills
Et les collines se souviennent
Des fastes de la dynastie
Qui, de Garbo jusqu'à Bogie,
Faisait résonner ses folies.

So far away from L.A.,
So far ago from Frisco.
I'm no one but a shadow,
But a shadow...
A shadow.

Pauvre Madame Polanski :
D'un seul coup on t'a pris deux vies
Mais qui donc s'en souvient ici ?
C'est l'hiver à San Francisco.
Je ne trouverai le repos
Qu'aux confins du Colorado.

So far away from L.A.,
So far ago from Frisco.
I'm no one but a shadow,
But a shadow...
A shadow.
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