Extraits

Est-ce la ville qui les rend si guerriers ? Les hirondelles, pourtant, n’ont pas l’air énervées. Les gars, si vous me montriez un paon, un flamant rose, un héron, ou même un perroquet, je pourrais m’écrouler de bonheur, quelque chose de dingue ! Des heures, que je pourrais passer à les écouter, les observer, et je suis sûr qu’eux et moi on finirait par se comprendre ! Oui laissez-moi Lili, les oiseaux, et prenez le reste. Je n’aime pas me bette, je n’aime pas la violence même si elle me fascine, c’est ma nature de Bleuté – à moins que ce ne soit ma nature tout court –, suis-je anormal ou juste imparfaitement normé ? Ne peut-on vivre en paix nulle part sur Terre ? L’agitation des corps et des âmes est-elle propre à cette ville… ou à cette planète ?

À Révolution, elle lance :

- Qui c'est qui t'as amoché comme ça ?!

- La vie ! il lui répond et la serre fort dans ses bras.

Marcher, c'est moins efficace pour ressentir mais mieux pour observer, vu qu'avec ce cher Diling tu rates un scoop sur deux - c'est comme d'entrer dans une autre dimension, la vitesse mélange les couleurs tel le peintre sur sa palette et les sons se mixent par magie... Un peu comme si l'accélération rendait le monde plus abstrait et, en somme, plus acceptable. Pour ressentir tout le temps il faudrait accélérer encore et encore. Monter dans cette voiture-là qui trépigne au feu rouge, le petit coupé de luxe qui te nargue et te prend pour un laborieux, un de ceux qui doivent frapper le sol pour gagner de la vitesse ! Et lui, vroum, fier avaleur de macadam... je t'envie et te plains, Monsieur le Terrien ! Foncer dans le décor ! Défoncer les couleurs comme des dieux impétueux ! Transpercer le ciel avec une fusée ! Passer du côté des immortels !

Oui...

... mais avec Lili la douce. Parce que seul, c'est trop triste, le frisson.

Tiens, encore un homme en noir...

"Tu t'approches de la Terre, ça scintille et t'éblouit... Atterrissage réussi-sur un kiosque à journaux."