Images drôlatiques

Michel Lagarde édite là un ouvrage du patrimoine de la littérature de jeunesse. André Hellé ne collabore qu’à un seul périodique pour enfants et il s’agit d’une revue un peu mythique Les Petits Bonhommes ; il le fait dans sa deuxième période de parution à savoir de 1922 à 1926. Ce titre est évoqué de manière superficielle dans Mon camarade", "Vaillant", " Pif gadget"... l'histoire complète, 1901-1994 de Richard Medioni et ce dernier oublie de citer là André Hellé. Trois planches sur la petite trentaine présente dans cet ouvrage sont tirées de cette revue.

Si l’esprit de ces productions est bien en phase avec les créations en cours entre 1905 et 1935, elles se singularisent par un choix de couleurs douces qui contrastent avec le côté criard dominant alors, par l’absence totale de texte et l’impression que les personnages ressemblent fortement aux beaux jouets en bois fabriqués à l’époque.

Cet ouvrage est destiné à un double public, ce sera tout d’abord celui des six-dix ans qui goûtera les gags visuels ou le comique des situations sans retenue. Le second lectorat composé de lycéens et adultes s’intéressera à dégager de lui-même les caractéristiques de ce monde ludique à tonalité géométrique où avant tout les personnages sont des jouets. Il s’intéressera également aux très belles pages documentaires de Jean-Hugues Malineau sur la vie et l’œuvre de l’auteur.

Ce livre sert de complément au catalogue d’exposition pour Drôles de jouets ! André Hellé ou l’art de l’enfance qui se tient du 18 octobre 2012 au 9 juin 2013 au Musée du Jouet à Poissy à l’ouest de Paris. Il est à noter que par ailleurs la réédition en 2011 de l’album "Drôles de bêtes" par les éditions MeMo est suivi chez ce même éditeur fin 2012 par la parution de l’album "L’Histoire d’une boîte à joujoux", inspirée du ballet pour enfants La boîte à joujoux, mis en musique par Debussy en 1913 (1862-1918) sur un livret illustré d’André Hellé. Les conditions de réalisation de ces deux titres et les liens qu’ils entretiennent avec le reste de ces productions sont largement évoqués par Jean-Hugues Malineau dans "Images drôlatiques".