Impurs

Me revoilà plongée dans les romans noirs de David Vann, auteur aussi étrange qu’addictif mais qui réussi quasi à chaque fois à me surprendre par la diversité des mœurs qu’il cisèle. Il puise au fond des âmes impures. Dirt est le titre anglais de celui-ci. Et pour le coup, ces personnages sont bien, bien Dirts !

Dans son troisième roman, l’auteur met en scène une famille de femmes. On plante le décors dans une maison perdue au milieu de nul part, où personne ne nous voit ni nous entend, dans la poussière de Californie.

Ces femmes tournent autour de Galen, puceau de 20 ans, demi attardé qui veut le faire croire. Son plus grand souhait est pourtant de filer à l’université pour s’échapper de cette vie miteuse. En attendant, il se réfugie dans la méditation profonde de l’âme et du corps avec des croyances New Age…. et sa cousine. Je vous la présente après..

La mère de ce jeune homme, Suzie, « amoureuse » de son fils, détient le chéquier de la grand-mère retirée à l’abandon dans une petite maisonnette, pour plus de liberté. On fait croire à cette dernière qu’elle est folle et pauvre, histoire de bien profiter à sa place.

Hélen, la tante de Galen, sœur de Suzie, amère et jalouse de la préférence de leur propre mère, passe son temps à venir manger chez eux, se plaindre, réclamer de l’argent et créer volontairement ou non, des tensions avec sa sœur et son neveu idiot.

Et enfin, Jennifer, fille d’Helen, la cousine fine et perverse de 17 ans, en pleine conscience de son pouvoir sexuel. Elle est aussi chaude que la Californie l’été et Galen l’a bien compris.

La plume est égale à elle même, ne prend pas de gant. Hélen, brimant au possible tout son monde, une grand-mère abusée et seule, Suzie et son amour filial dégoulinant sous la moiteur de l’été et pourtant, ce n’est pas la relation qui m’a le plus dérangée… Jennifer et Galen, eux tiennent le rôle. Les scènes de pornos entre cousins sont explicites, outre le côté consanguin, la dépravation de la jeune fille est juste incroyable ! C’est une véritable tortionnaire..

Toute cette ambiance familiale de déjantés, malsaine au possible, suffocante, ne fera qu’amplifier jusqu’au point de non retour. Comme dans tous les romans lus de l’auteur, arrive le moment où un personnage craque, nous assistons à sa déchéance et à sa perversité la plus ignoble au détriment de sa victime. Durant plusieurs longs jours, l’introspection, la réflexion, les discussions se feront tantôt poussiéreuses et colériques, tantôt tendres et pleines de remords.. le duel est coriace et ce n’est que la fatigue et la lassitude qui fera plier. Ou mourir.

Encore une fois, David Vann conserve ses codes de la noirceur ; on glisse doucement vers la névrose, la folie, l’indécence, le supplice, l’immoral. Tout cela sur une terre brûlante et rocailleuse, où les griffes du soleil noircissent, brûlent la peau et l’âme.

Cette dernière partie, bien que nécessaire pour magnifier la descente aux enfers du personnage, respecte le rythme de l’auteur : il nous présenter le drame et nous laisse (savourer) attendre.. quitte à descendre avec lui au fond du fond. Cependant, et comme pour « Désolations », j’ai trouvé cette partie un peu longue… Je me suis lassée. A presque vouloir y mettre un coup de pelle pour en finir plus vite, bordel !

Donc, Impurs ne sera pas ma lecture favorite de l’auteur, ne détrônera pas Aquarium.

David Vann est un auteur qui dérange, crasse, écœure, choque. Avec lui ce ne sont que des contes de fé(lés). Mais je crois que c’est pour cela que je l’aime et que je continuerai à le lire. Le prochain sur la liste : Derniers jours sur terre.

David Vann, c'est cet auteur qui ne m'avait jamais déçue... jusqu'à Impurs.

Il a toujours cette écriture reconnaissable entre toutes, à la fois franche, brutale et poétique, et lui seul arrive à peindre des portraits de famille aussi malsains et torturés.

On retrouve dans ce roman tous les éléments qui caractérisent les histoires de David Vann. Un décor américain, des descriptions de nature pointues, des personnages défaillants. Mais pour cette fois, pas assez approfondis selon moi.

Je comprends l'intérêt de l'auteur à garder tout le mystère, mais j'aurais aimé avoir quelques explications supplémentaires et une grosse vérité qui éclate sans qu'on s'y attende...

Un livre très prenant, violent, mené par la très belle plume de David Vann. La folie plane au-dessus de chaque personnage, avec un certain malaise qui ne se dissipe pas tant on devine la fin inéluctable.

L'histoire, les personnages et cette famille à l'ambiance si pesante en font un bon livre. Mais j'avoue que je m'attendais quand même à des révélations à la fin... Mais je comprends aussi le choix de l'auteur

Comme à son habitude, l'auteur nous offre une plongée malsaine dans une famille totalement dysfonctionnelle. Dès le début, l'ambiance est dérangeante, et on sent qu'il va se passer quelque chose de grave.

L'écriture et les descriptions sont toujours aussi précises, parfois même trop, et la folie est bien présente.

Plutôt "bonne lectrice" j'ai eu beau me forcer je n'ai pas réussi à adhérer ni à l'écriture, au style, à la forme du livre mais aussi à l'histoire en elle-même. Un intérêt pour le premier tiers du livre mais malheureusement cela n'a pas duré. Je ne suis pas certaine d'en avoir bien compris les tenants et aboutissants, mais peut être est-ce l'effet recherché.

Début de roman bien consistant et passionnant. Mais le soufflé retombe dès le milieu de l'histoire. Dommage ! Une mémé à la mémoire défaillante mais au matelas bien fourni, deux sœurs rivales, l'une plus qu'intéressée et revancharde, l'autre fragile et aux intentions peu claires, mais aussi une petite peste ô combien aguicheuse et son cousin, Galen, en quête quasi-permanente de méditation, voire de fusion avec les éléments naturels. Voici les cinq personnages qui s'affrontent durant de (trop) nombreuses pages desquelles, cependant, l'auteur fait ressortir avec brio une ambiance lourde, pesante mais fort prenante.

La psychologie de Galen, le personnage principal, est vraiment bien exploitée. Son histoire est touchante et on le suit de méditation à folie, ce qui est intéressant. Il n'y a de plus, rien à dire à propos de l'écriture de l'auteur. S'il fallait trouver un bémol, ce serait peut être la longueur de la scène finale par rapport au reste du roman. Sinon, très bon bouquin !

J'avais adoré SUKKWAN ISLAND, un peu moins DESOLATIONS, mais alors pour ce troisième livre de David VANN, je ne sais trop quoi dire. On retrouve toujours le style impeccable de l'auteur, le réalisme de ses descriptions, le plaisir de le lire, jusqu'au moment ou l'histoire nous entraine en pleine follie, celle d'un garçon qui voulant trouver refuge dans la méditation, disjoncte complètement. Il n'est pas à la hauteur, il doit lui manquer une case et cela se termine par un effroyable gachis laissant le lecteur désemparé. Ce livre n'en n'est pas moins un chef d'oeuvre digne de ce romancier exceptionnel.