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Un coup de foudre, voilà ce qui m'arrive ! Les mains qui tremblent, l'envie de pleurer, les papillons dans le ventre… si c'est pas une gastro, c'est un coup de foudre. Bordel. Cette sensation, je la connais, je l'ai déjà éprouvée, quand je suis rentré en classe de philo et que j'ai vu Jacques pour la première fois. Je n'ai pas oublié cette sensation, et l'hébétude qui a suivi. C'est fou et… comment peut-on avoir un coup de foudre pour quelqu'un qu'on aime déjà ?
Afficher en entierJ'aime son visage, son expression juste après l'orgasme, cette douceur, cette tendresse un peu inquiète, la fragilité qu'il laisse transparaître, juste là, juste pour moi, rien que pour moi, avant que l'humour et la désinvolture habituelle ne la remplace. Je ne peux imaginer ni supporter l'idée que d'autres, hommes ou femmes, puissent un jour le voir comme je le vois, nu et grave... il est à moi. Je me découvre ombrageux et jaloux.
Afficher en entierAu fond, Bast, t'es comme la mer, comme ma Méditerranée. J'ai beaucoup navigué sur ses eaux, comme j'ai navigué sur toi, je connais ta houle, tes anses secrètes, tes hauts fonds, mais je sais que comme elle, je ne te connaîtrai jamais entièrement, je ne te maîtriserai jamais. Ta surface est calme, claire et paisible, mais tes profondeurs sont abyssales, et tu peux perdre le marin trop confiant dans tes terribles tempêtes.
Afficher en entierDes gouttes d'eau de mer scintillent sur ses joues, au bout de ses cils, sur ses lèvres... timidement je l'embrasse. Juste un chaste baiser, mes lèvres sur les siennes, je les frôle, les goûte...C'est mon premier baiser. Notre premier baiser.
Du bout de la langue, j'attrape au coin de sa bouche une gouttelette salée. Je caresse ses lèvres, lentement. Il les entrouvre, sa langue vient goûter la mienne. Elles se touchent, se découvrent, s'apprivoisent...c'est frais, doux, mouillé, salé, c'est merveilleux. Bouleversant
Afficher en entierPauvre petit orphelin… le mot me frappa comme une claque. Pire que ça. Un coup de massue. Je ne m'étais jamais senti comme un orphelin… je ne pensais pas, je ne voulais pas qu'il existe un mot, un nom commun, pour désigner ce que j'étais, ce qui m'était arrivé.
C'était comme me rabaisser, ravaler la mort de mes parents au rang d'une simple anecdote, une note de bas de page sur mon carnet scolaire. C'était intolérable. Ce mot, lancé sans méchanceté par un garçon de ma classe à la récréation, m'a laissé pétrifié, blême, le cœur au bord des lèvres, les poings serrés de révolte, au centre d'un cercle de visages anonymes, et j'ai pensé que j'allais me désintégrer, là, devant tout le monde, me briser en mille morceaux, m'éparpiller aux quatre vents. Alors, un garçon a fendu la foule, bravé l'espace vide qui m'entourait, pour venir prendre ma main.
— Taisez-vous, bande de crétins, il a crié de sa voix chantante et fluette, et sa main chaude dans la mienne, il m'a tiré derrière lui, à la remorque, brisant le cercle de corps, et m'emmenant, hébété, dans un coin de la cour. Nous nous sommes assis sur un banc. Sans lâcher ma main, il s'est tourné vers moi.
Son fin visage ambré était tout auréolé de boucles noires en bataille, ses quenottes blanches étincelaient dans un sourire si franc, si joyeux, que je me sentis mieux instantanément, comme s'il avait soufflé sur les nuages pour éclaircir le ciel. Comme le baiser magique de maman lorsque je me faisais mal. Il me semblait extraordinaire, exotique avec ses cheveux si noirs, sa peau couleur caramel clair, et ses yeux… de grands yeux comme du chocolat fondu, qui réchauffaient mon cœur.
— Salut, je m'appelle Théo… enfin, Théocrates, mais c'est trop long, alors tout le monde m'appelle Théo.
— Moi, c'est Bastien. Bastien Heller. J'articule avec peine, d'une voix qui me paraît fade et pâle à côté de la sienne.
— Oui, je sais qui tu es, je suis dans la même classe que toi. Je suis content de te connaître. Je voudrais qu'on soit amis. Les autres sont pas méchants tu sais, même plutôt sympas pour certains, mais c'est que des copains. J'ai pas de vrai ami. Tu voudrais bien être mon ami rien qu'à moi ?
C'est avec ces mots qu'il a conquis mon cœur à jamais, mon Théo.
Afficher en entierIl y avait nous, et le reste du monde, et je me moquais bien du reste du monde
Afficher en entierHomme ou femme, qu'importe qui on aime, du moment qu'on aime...
Afficher en entierMais la vie n'a rien de juste. Dans le meilleur des cas, elle est comme un bouquet de roses, fleurs épanouies et odorantes au dessus, tiges ligneuses en dessous, et des épines qui s'enfoncent en nous jusqu'au sang.
Afficher en entier"Inodore, incolore et sans saveur… je suis en train de me dissoudre dans le néant, et personne ne s'en aperçoit. Je ne crie pas, je ne fais pas de vague, je me noie en silence."
Afficher en entier"C'est bizarre, je pensais que je n'arriverais pas à écrire une ligne et en fait, la narration me vient facilement. Comme si mon cœur n'avait attendu que la pointe de ce stylo bille pour s'épancher sur le papier. Cela me fait mal quelque part, mais en même temps cela me fait du bien, de me replonger ainsi dans le passé."
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