L'Homme inquiet

Beaucoup de mélancolie face à notre passage dans le temps. Cependant la pugnacité et l honnêteté intellectuelle de Kurt Wallander permet de rendre une certaine justice.

Mots simples et bien alignés tout en gardant l'intrigue jusqu'aux dernières lignes. Lu en 3 jours

Un bon polar qui souffre malgré tout de longueurs, voilà comme je le définirais. L’inspecteur Wallander est toujours un aussi bon personnage, on va suivre ses péripéties dans ce roman qui frôle avec l’espionnage. Lui qui voulait vivre paisible à la campagne depuis l’arrivée de sa petite-fille, c’est raté. Vient pour lui l’heure d’une dernière enquête, pour mon plus grand plaisir.

L’intrigue est simple à la base, des disparitions d’un ancien officier, de la belle-mère de disparaître des radars, mais en profondeur c’est plus que ça, c’est une véritable chasse à l’homme qui va se mettre en place pour découvrir le fin mot de l’histoire. J’aime particulièrement ce roman car justement il y a une affaire d’espionnage dans le lot et qu’elle est très bien écrite, toute en subtilité. On a de la profondeur dans les personnages comme dans l’intrigue même si j’ai trouvé qu’elle mettait du temps à se mettre en place, mais c’est le style qui veut ça, l’auteur a très bien su gérer ses moments de suspens. C’est un beau bilan que dresse Henning Mankell pour son personnage favori, et même si l’ambiance est moins sombre que les débuts de la saga, elle n’en reste pas moins intéressante à lire.

Quand on part dans une enquête du commissaire Wallander, on embarque pour un voyage au long cours à vitesse modérée. Wallander avance comme toujours au rythme de ses intuitions et il vérifie ensuite méticuleusement. Et puis au passage, il nous raconte sa vie, sa peur de vieillir, son angoisse de la maladie... Cet opus est très nostalgique et un brin tristounet, au point qu'on en oublié un peu la beauté complexe de l'intrigue.

C'est l'été en Scanie. Kurt Wallander aborde l'hiver de sa vie et c'est la mélancolie même qui s'installe. Elle n'est ni douce ni chatoyante mais légèrement amère, s'assombrissant lentement comme le cerveau de Wallander. Il n'entre pas dans sa nuit brusquement mais à petits pas, lentement, inexorablement. Comment Henning Mankell pouvait faire disparaître ce cher Wallander si ce n'est qu'en faisant disparaître progressivement sa mémoire ? Il déroule, une dernière fois, l'écheveau de l'histoire. La belle au bois dormant s'est piquée au doigt et va bientôt s'endormir. Henning Mankell écrit sur les faux-semblants, les tentaculaires réminiscences de la guerre froide, mais qu'importe l'intrigue policière, qu'importe le fil politico-historique. Dans ce dernier opus, il y a une maison en pleine campagne. Un chien. Un homme d'une soixantaine d'année qui a peur du temps qui passe, s'apitoyant sur lui-même, cherchant à retenir le fil de sa vie. Il cherche sa place dans ce monde qui s'agite autour de lui. Il convoque ses fantômes. Il ne peut pas être serein, il ne l'a jamais été. Pourtant il a des éclairs de satisfaction car il a réalisé son "rêve". Une maison et un chien. Il s'est choisi comme dernier refuge une bâtisse bancale et banale avec les champs à perte de vue et la mer au loin. L'horizon ouvert comme toile de fond. Bien sûr tout est lent, tout s'étire, mais il faut bien lui lâcher la main à ce cher commissaire. Refermer la porte doucement et partir sans se retourner...

La dernière enquête de Wallander, qui traîne un peu en longueur. Peut-être parce qu'elle n'est pas le véritable fond de ce roman, dans lequel Wallander pense beaucoup et avec angoisse à la vieillesse qui s'ouvre à lui. De très nombreuses réflexions émaillent le récit, sur la solitude, la peur de vieillir, les années passées, les amours ratées. Avec ce roman, Henning Mankell met un terme aux histoires de Wallander et semble transposer dans son commissaire ses propres inquiétudes. Un roman plus personnel donc, mais moins palpitant, et dont l'intrigue ne permet pas de lever toutes les interrogations.

Wallander tombe de son piédestal, il a des soucis de mémoire, il oublie son arme au restaurant...c'est un peu difficile de le voir comme ça, on a un peu l'impression que Menkell veut l'éliminer pour de bon.

Tours et détours et rebondissements, avec le personnage de Kurt Walander si attachant.

Un roman policier qui ne laisse pas souffler !

Et toujours cet aspect de l'histoire de la Suède qui nous est inconnu.

Kurt Wallander vit maintenant à la campagne avec son chien, il a une petite fille mais ses vieux démons ne le lâchent pas. Il mène sa dernière enquête sur la disparition du beau-père de sa fille Linda. Henning Mankell dresse un portrait sans concession de son double policier vieillissant et l'enquête passe au second plan.

ce roman est extrêmement bien construit, logique, sans faille, avec les rebondissements et mystères nécessaires, des personnages hauts en couleur ou au contraire transparents.

J'adorais cet auteur et ai lu avec beaucoup de plaisir les enquêtes de Kurt Wallander.

Premier roman de Henning Mankell que je lis. La dernière enquête de Wallander. Bien mené, personnages superbes. Très mélancolique...