L'effrayant docteur Petiot

On a peint un assassin calculateur et sadique, un docteur diabolique ( pas moins de quatre ouvrages sur Petiot contiennent dans leur titre le mot "Satan"). On a trouvé des explications à tout, jusqu'à voir en Petiot un agent de la Gestapo. On l'a dépeint avec force détails exécutant ses victimes dans le sombre hôtel de la rue Lesueur. On ne sait même pas combien de victimes Petiot a à son actif, ni même précisément comment il tuait et s'il avait des complices. En fait, il n'y a jamais eu de preuves directes contre lui, ni de témoins ni d'aveux ou de confessions !

On a aussi voulu faire de Petiot un produit de son époque, c'est à dire celles des années noires de l'Occupation, tout comme la Grande Guerre avait donné Landru. Chacune de ces deux incontestables vedettes du crime aurait été à la mesure de leur sombre temps. Landru opère au lendemain de la Première Guerre mondiale dans un pays vide d'hommes, ce qui facilite son escroquerie meurtrière au mariage. Quant à Petiot, il a agit dans un Paris de l'Occupation où les disparitions, volontaires ou non, sont légion. Dans les deux cas, ce sont des moments où l'on fait bon marché de la vie humaine.

Est à dire que, sans ces guerres, il n'y aurait eu ni Landru ni Petiot ?