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Je ne sais pas combien de temps je restai ainsi endormie contre lui, mais, lorsque je me réveillai, toute ma conscience me revint d'un seul coup. Je redressai la tête, roulai sur le côté et m'assis. Une lune claire se découpait à travers des nuages de brume. Je vis son visage tourné vers moi, souriant. L'air passant sur mon corps découvert me fit frissonner et je m'emparai du plaid avec lequel je me couvris aussitôt.

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« Ma dame, dit-il d’une voix sourde quand il fut seul avec Gunelle, j’y vais maintenant. Je veux que vous sachiez le plus important: je n’ai jamais aimé avant vous parce que j’ai toujours eu peur de voir mon amour rejeté. Vous m’avez tiré du côté de la lumière en me montrant comment être heureux »

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Je vécus les jours qui suivirent dans une sorte d'engourdissement que je n'arrivais pas à définir. Silencieuse, je ne pouvais détacher les yeux de mon mari, heureuse de le voir bouger, parler, manger et boire, entrer et sortir des pièces, se dévêtir, s'habiller, se raser et prier. Chacun de ses gestes ou des mots qu'il prononçait prenait un sens plein, renfermait une valeur en soi, ne cessait de m'émerveiller. "La peste ne me l'a pas enlevé et le roi me l'a redonné", pensais-je sans arrêt.

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"Seigneur Tomas, tenez-vous les habitants des Highlands pour des gens incultes et barbares ?"

Il ne me regarda pas tout de suite, fixant l'horizon, l'air concentré. Je sentis qu'il choisirait ses mots avec soin pour formuler sa réponse, démontrant le sérieux qu'il [y] accordait :

" Il me serait difficile de qualifier de barbares les gens à qui je me dois et ceux dont je suis issu". Il sont rustres certes, incultes pour la plupart, sans doute.

Mais je ne connais pas de peuple plus énergique devant le malheur, plus obstiné devant l'ingratitude de la nature, plus farouchement amoureux du chant, de la musique et de la danse. Toutefois, ils ne sont pas portés sur les grands discours. Ils parlent beaucoup plus avec leurs armes, et se moquent du sang versé. Voici le défaut de la cuirasse : les clans des Highlands s'entre-tuent allégrement. Les anglais ont commencé à le comprendre et ce n'est qu'une question de temps pour qu'ils en tirent le meilleur parti."

Cette réponse n'appelait pas de réplique.

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Le vent était tombé, mais le froid nous forçait à mieux nous couvrir ou à rentrer sous la toile.Pour ma part, je voulais voir chaque arbre, chaque caillou, chaque nuage de ce décor qui allait être le mien. Le paysage qui s’offrait à moi était gris, mouillé et vaste : les Highlands. Sur la ligne d’horizon apparaissait la mer, presque noire et ce royaume sauvage des îles Hébrides. Mon cœur se serra de nouveau. Que me réservait ce pays tourmenté des Highlands où chaque habitant tenait tant de ses ancêtres vikings que de ses ancêtres pictes : barbus, buveurs d’eau-de-vie, mangeurs de raves et de moutons, belliqueux et, disait-on, incultes ?

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Après avoir fait le tour des remparts, tout le groupe redescendit dans la cour, où Tòmas surprit dame Gunelle à faire une révérence rapide en direction d’une tour. Il vit aussitôt ce dont il s’agissait : une fillette à tête rousse, qui s’était éclipsée dès qu’elle avait vu le mouvement de la jeune femme.

« Qui est donc cette petite personne farouche qui se cache là ? demanda Gunelle à Tòmas étonné. Elle suit et guette notre compagnie depuis près d’une heure. J’aimerais bien faire sa connaissance.

— Ah ! c’est la petite Ceit, répondit Tòmas d’une voix légèrement hésitante, remarquant le manège de l’enfant pour la première fois. C’est une petite orpheline que dame Lite avait prise sous sa protection alors qu’elle n’était encore qu’un bébé. Elle est un peu sauvage et ne parle pas. Nous la tenons pour muette, malgré ce qu’en dit l’intendante Anna qui est celle qui l’élève au château. Elle prétend qu’elle peut parler. »

Cette explication laissa la jeune dame songeuse. Quant à ses deux suivantes, elles souriaient et se poussaient du coude, contentes d’avoir été témoins d’un événement amusant au cours de la fastidieuse visite au grand vent. Le seigneur Tòmas s’empressa de conduire le groupe à l’intérieur.

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Chapitre premier

L’exil

Il avait plu pendant presque tout le trajet de la vallée de la Dee aux côtes ouest des îles, vers Mallaig. Tout dans notre strict équipage dégageait une lourde odeur d’humidité : les vêtements, la toile et le bois de chêne de la voiture, le pelage gommé des chevaux, nos coiffes et nos coffres. Le tambourinement continu de l’eau sur les toiles ruisselantes de l’abri contribuait à l’atmosphère lugubre qui régnait sur nous depuis notre départ. On aurait dit que le temps brumeux et gris persistait à s’harmoniser à la désolation dans laquelle s’enfonçait résolument mon cœur. Chaque pierre que l’attelage foulait m’éloignait un peu plus de ma famille et du château qu’elle avait érigé sur les rives de la Dee depuis, me semblait-il, la nuit des temps. « Qu’y a-t-il donc de dramatique à quitter ses parents à l’approche de sa vingtième année ? » ruminai-je.

Cinq jours de route ininterrompue dans les chemins boueux des montagnes où j’allais, désolée, avec le seul soutien de mes deux servantes, de quatre gardes et hommes d’équipage, vers ma destinée. Celle de la troisième fille de Nathaniel Keith, armateur prospère d’Aberdeen, donnée en mariage au second fils de Baltair, chef du clan MacNèil, de Mallaig. Je ne me résignais pas au déchirement aussi total que définitif que représentait pour moi cette expatriation. Si cette alliance avait toutes les allures d’un désastre pour mon esprit loyal et mon cœur inexpérimenté, je devais admettre qu’elle revêtait un caractère hautement stratégique pour les clans opposés qu’elle unissait ainsi.

En effet, la longue dispute de nos pères et grands-pères sur l’usage d’armoiries similaires pour les deux clans fut, en cet an de grâce 1424, présentée en justice et tranchée par le tribunal en faveur des MacNèil. Pour que les Keith conservent le faucon aux trois bandes d’or sur leur blason, il fallait unir les deux familles par un mariage. En outre, les forêts des Grampians données par le roi aux MacNèil représentaient un potentiel de bois de coupe inestimable pour mon père. Comme les MacNèil ne s’intéressaient aux forêts que pour la chasse, les revenus de coupe constituaient pour les deux familles une puissante raison de conclure une entente. L’unique héritier des MacNèil était célibataire et j’étais la dernière fille à marier de ma famille. Ainsi, on me désigna pour être sacrifiée à cette union. Voilà donc où en étaient venus mon père et son rival de Mallaig au printemps. Car rien n’était plus commode à ces deux hommes orgueilleux que de masquer leurs différends sous l’union de leurs enfants. Cependant, la conclusion de cette entente ne leur avait pas été acquise dès le début, tant de mon côté que du côté de celui à qui on me destinait, appris-je plus tard.

Si, d’une part, le mariage n’avait jamais intéressé mon tempérament indépendant, il m’était, d’autre part, extrêmement pénible de contracter une alliance avec un homme que je ne connaissais pas et dont on ne me dit presque rien, sinon qu’il appartenait à un clan des Highlands, pays réputé farouche et dur. J’étais peu préparée à intégrer cette société. Étant la cadette, j’avais été choyée et entourée, jusqu’à ce qu’on me destine aux études en France, chez mon oncle John Carmichael, évêque d’Orléans. J’avais déjà quatre années d’apprentissage au couvent monastique lorsque la situation diplomatique avec la France se dégrada et que mon père me rappela en Écosse, à Crathes, où je vins passer au château de mon enfance ce qui allait être mon dernier automne de jeune fille.

Les assises de ce projet de mariage relevaient, pour mon père, d’impératifs autres que ceux d’un blason. Ma famille avait besoin, pour la construction de nouveaux navires, du bois des forêts appartenant au clan MacNèil, et une alliance allait assurer un approvisionnement continu des matières premières pour son commerce. Ainsi, telles avaient été les clauses du contrat : le clan MacNèil apportant davantage dans l’alliance que celui des Keith, c’est le seigneur MacNèil qui allait gagner une fille et non le seigneur Keith qui gagnerait un fils.

Quelle saison tendue que celle que je venais de passer à Crathes, entre mes parents, mes deux frères, mes deux sœurs et leurs maris. Pas une seule semaine sans que j’aie essayé d’infléchir cette décision qui pesait sur moi comme une épée de Damoclès. Mais je n’aboutis finalement à rien, sinon qu’à irriter mon père en m’opposant à ce projet. Il avait été fort contrarié de mon attitude fermée et n’avait pas voulu entendre ne serait-ce que le premier mot de mes arguments. Je n’avais pas eu non plus l’appui de ma mère qui, malgré le fait qu’elle m’était habituellement favorable, ne s’opposait jamais à son seigneur dans les affaires du clan. Ce mariage était en effet « affaire de clans » et avait peu à voir avec mon propre bonheur, ou ce que j’en imaginais. Ainsi m’étais-je rebiffée et battue toute seule, et en vain, durant tout l’automne. Enfin, non seulement j’avais échoué dans mes tentatives pour renverser la décision de mon père, mais je l’avais si bien fâché à mon endroit qu’il m’envoya seule en équipage réduit rencontrer ma destinée avant la Noël. Ni lui, ni ma mère, ni mes frères Daren et Robert n’allaient donc assister à mon mariage. Encore moins mes deux sœurs enceintes. Je crois que ce désaveu clouait définitivement le cercueil qu’était devenu mon exil.

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Je sentis mon coeur bondir dans ma poitrine comme s'il avait voulu en sortir. Avais-je le droit de douter, ne serait-ce qu'une seconde, de ce que me relatait mon mari ? Tout dans son attitude me criait sa sincérité. Je me rendis compte que j'éprouvais un réel besoin de le croire. Oui, je désirais ardemment que Iain mette fin à ses rapports intimes avec sa belle-soeur. Si ce qu'il disait d'elle était vrai, nous avions certainement une ennemie dans le château. Cette femme était capable de bien des bassesses pour arriver à ses fins, et je me demandais si j'étais capable de l'affronter. Le désir que mon mari la chasse du château m'effleura.

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Près du portail, dame Beathag était entourée d’une cour particulièrement animée. Le révérend et le secrétaire s'étaient isolés dans un coin, en grande conversation. L’intendante Anna tournait autour du fauteuil de son vieux maître d’un air désemparé. J’aurais aimé la féliciter pour la conduite du repas, mais j’étais trop loin d’elle et pouvais difficilement me libérer.

Bientôt, je ne pus réprimer des signes de fatigue. Heureusement, le seigneur Baltair se retira assez tôt, se contentant de me saluer d’un signe de tête. Je lui rendis son salut en soupirant : j’allais pouvoir regagner ma chambre. Je fis rapidement le tour de mes gens et de mes hôtes, leur souhaitant une bonne nuit. Quand je quittai enfin la salle avec mes servantes, Iain MacNèil n’avait pas paru. Il ne rentra pas de la nuit. Ni cette nuit ni les deux nuits suivantes.

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