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La Danse du Temps, Tome 1 : L'Insoumise



Description ajoutée par jujube 2011-04-12T14:40:31+02:00

Résumé

En dansant un soir dans un bar, France vit une expérience déconcertante : elle quitte son enveloppe charnelle, et son esprit, suspendu entre ciel et terre, aperçoit une jeune femme qui semble tout droit sortie d'une autre époque. A première vue, il s'agit d'une étrangère pour France, mais peu à peu, ce voyage dans le temps et l'espace ressasse en elle d'étranges souvenirs. Ce pourrait-il que Mariana, l'amie imaginaire de son enfance, refasse surface tant d'années plus tard ? Réincarnation ? Pure folie ? Fantômes du passé ?

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Classement en biblio - 7 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Ignis 2012-11-25T12:07:59+01:00

- 2 -

Après avoir quitté M. Cordova, Mariana repensait à ce jour de l’année dernière, alors qu’elle et Pilar étaient assises avec leur mère Luisa au boudoir, occupées à broder. Les galops d’un cheval avaient retenti sur le chemin et le crissement des roues s’était fait entendre sur les cailloux.

– Qui cela peut-il être ? avait demandé Luisa en déposant son ouvrage sur une petite table pour aller voir à la fenêtre.

La voiture arrivait devant la maison et s’arrêtait. Le cocher était descendu de son siège pour ouvrir la porte au passager.

D’emblée, un homme encore jeune sauta vivement sur le chemin, sans toucher au marchepied. Aussitôt à terre, il courut derrière le carrosse pour prendre ses bagages. Un bosquet de rosiers le cacha partiellement à la vue de Luisa. Elle attendait, le cœur battant. Se pouvait-il que ce soit lui ? Son Edmundo qu’elle n’avait pas revu depuis six ans ? Son frère bien-aimé ?

Il avait tourné la tête vers la maison tout en avançant, un gros sac de voyage à la main. De l’autre, il faisait de grands signes.

Sans perdre une seconde de plus, Luisa courut à la rencontre de ce jeune frère dont elle avait pris soin, enfant, et se jeta à son cou. Des larmes de joie coulaient sur ses joues.

Edmundo les essuya de son index.

– Suis-je bête, Edmundo, n’y prends pas garde, je suis si

émue de te revoir.

Ses deux mains nouées derrière la nuque de son frère, elle détaillait minutieusement son visage : ses yeux rieurs et vifs, son nez long et busqué, ses pommettes hautes, sa bouche moqueuse et la fossette qui ornait le milieu de son menton.

Malgré leur douceur encore apparente, ses traits s’étaient légè- rement durcis.

– Edmundo, que me caches-tu, mon frère ?

– Mais rien du tout, voyons. Qu’est-ce qui te fait croire une chose pareille ?

– Je ne sais pas... ton expression me paraît un peu plus

âpre qu’à ton dernier voyage.

– C’est l’âge, ma chère.

– M’as-tu tout raconté, dans tes lettres, ou me caches-tu des difficultés quelconques ?

Elle désirait si fort le reprendre sous son aile, le couver de son attention, le protéger de lui-même. Ses beaux cheveux bruns, séparés en leur centre, étaient noués derrière la tête par un lacet de cuir. Il n’avait jamais porté la perruque, qu’il abhorrait. Heureusement, dans le Nouveau Monde, elle n’était pas de mise. Elle enroula l’index de sa main droite dans une mèche de sa couette, comme pour le retenir plus longtemps.

Et elle revit son frère, gamin, se sauvant pour ne pas se faire brosser et nouer les cheveux. Une douce complicité s’était ainsi tissée entre eux au fil de leur enfance.

– Mais, c’est que tu ne vieillis pas, toi, ma très chère sœur !

– Allons, allons, ne dis pas de bêtises, mon frère. Regarde les nouvelles rides que la vie m’a dessinées au front.

– Elles sont si fines, Luisa, et n’en font de toi qu’une plus jolie femme.

Toute la maisonnée était sens dessus dessous. Edmundo arrivait de Santiago, où il avait passé quelques années à faire du commerce. L’oncle Edmundo, l’aventurier, le mouton noir de la famille. Mariana savait que seule sa mère ne lui en voulait pas de sa vie remplie d’escapades ; elle l’aimait énormément et lui était toute dévouée. Comme il était de six ans son cadet, elle l’avait dorloté et lui avait chanté des berceuses pour l’endormir, le soir. Bébé, il la regardait amoureusement de ses grands yeux bruns. Plus tard, elle lui lisait des histoires dont ses préférées étaient sans conteste les récits fabuleux sur les aventuriers de la route de la soie. Magie, jalousie, amour et trahison s’entremêlaient pour créer un univers de soieries fines, de pierres rutilantes, qui étincelaient dans la prunelle du garçon. Tout jeune, il avait mis de côté son éducation d’aristocrate. Il préférait voyager en toute liberté de par le monde.

Les légendes de la route de la soie, avec leurs caravanes traversant des contrées lointaines, l’avaient-elles envoûté, ensorcelé ? L’esprit du voyage ne le quittait plus. Il faisait partie de sa vie. Edmundo vivait en partie de ses rentes, et en partie de commerce – quand il s’arrêtait assez longtemps dans un pays.

– Pourquoi n’as-tu pas annoncé ton retour ? J’aurais fait préparer une chambre pour toi.

– J’avais envie de te surprendre, et je suis ravi de constater ma réussite, répondit Edmundo, avec un sourire taquin.

Luisa ne pouvait détacher les yeux de ceux de son frère.

Un bonheur si grand emplissait sa poitrine qu’il prenait toute la place, ne lui laissant même plus le loisir de respirer. Elle appuya sa tête sur l’épaule de son frère et se laissa aller à rêver qu’il était de retour pour de bon.

Autour d’eux tournaient en piaillant Mariana et sa sœur, ainsi que Ricardo, qui venait d’entrer par la porte de la cuisine en entendant sa mère s’exclamer. Leur père était absent. Irma, elle, sentait craintivement de son long museau les jambes du nouveau venu. Mariana le trouvait beau. Grand,

élancé, habillé de hauts-de-chausses bleu foncé, il portait une chemise d’un blanc immaculé, les manches nouées aux poignets.

Lorsque Edmundo fut enfin repu de ses retrouvailles et qu’il ouvrit grand les bras pour en libérer sa sœur, elle invita les enfants à saluer leur oncle.

– Oh ! ce qu’ils ont grandi, Luisa ! Toi, tu es sûrement Pilar, dit-il en s’approchant de la jeune fille réticente. Tu es de plus en plus belle chaque jour !

Sur ce compliment, Pilar redressa la tête et coula en direction de son oncle un regard de miel avivé par un sourire enjô- leur. À treize ans, la jeune fille se souvenait très bien de lui, mais elle ne souhaitait pas lui prêter trop d’attention Après tout, n’était-il pas le mouton noir de la famille ? Elle fut néanmoins flattée des louanges de sa beauté. Après l’avoir salué

comme il se doit, elle se retira, prétextant des études à faire.

– Et toi, mon ami, tu es certainement Ricardo. Quel homme tu fais, déjà ! Quel âge as-tu donc ?

– J’ai onze ans, tio. N’est-ce pas que je suis grand pour mon âge ?

Depuis le départ de son oncle, qui avait eu lieu bien avant sa naissance, Ricardo vivait ses aventures par procuration en écoutant sa mère lui lire les lettres de son frère, où il lui décrivait avec passion ses nombreux voyages et les multiples péripéties qui en découlaient. Il guettait l’arrivée de ces lettres, en admirait le papier brut souvent abîmé par la longue route, ressentait le mouvement de la vie d’Edmundo dans les mots fluides. Ricardo se disait que son oncle écrivait comme il vivait : de façon animée et mobile. Il était ébloui de se retrou - ver face à face avec cet oncle légendaire. Il voulait lui plaire par tous les moyens possibles. Il souhaitait tant lui ressembler quand il serait plus grand !

– Et cette petite, dit-il en se retournant vers Luisa, c’est bien ta Mariana ? Je n’en crois pas mes yeux ! Doux Jésus !

Se tournant vers Mariana, il ajouta :

– Tu n’étais qu’un bébé quand je t’ai vue pour la dernière fois, tu commençais à peine à babiller quelques mots. Comme j’ai ri alors ! Tu m’appelais tio Mudo. J’ai bien essayé de t’enseigner mon prénom, mais tu n’y arrivais pas.

Mariana était trop jeune pour se souvenir de lui. Elle n’avait que deux ans la dernière fois qu’il avait fait un saut chez eux. Il ne lui était toutefois pas inconnu et il représentait pour elle, à l’instar de Ricardo, tous ses rêves de liberté et de conquête du vaste monde.

– Dis, tio Edmundo – tu vois, je prononce bien ton nom, maintenant –, tu m’emmèneras avec toi en voyage quand je serai grande ? avait demandé Mariana, un œil partiellement voilé par une boucle noire échappée de sa coiffure qui serpentait sur son petit visage éclairé par la curiosité.

– Mais non, Mariana ! Toi, tu es une fille et les filles ne voyagent pas ! s’était écrié Ricardo.

Marianna aimait beaucoup son frère. De deux ans son aîné, il était vif, drôle et curieux de tout. Il partageait avec sa cadette ses découvertes et l’entraînait parfois avec lui dans ses escapades, à l’insu de leurs parents.

Mais en cet instant, elle l’aurait volontiers étranglé. Elle s’empara de sa fidèle Irma et lui caressa les flancs pour se donner une contenance face à la trahison soudaine de son frère. Elle qui le croyait de son côté en tout temps !

– Il n’y a aucune raison pour qu’une fille ne puisse pas voyager, répliqua-t-elle sur un ton offensé.

L’oncle Edmundo se gratta le sourcil, qu’il avait épais et broussailleux, de son petit doigt.

– Hum... Quand tu seras mariée, dit-il d’un ton taquin, si ton mari voyage et s’il veut bien t’emmener, alors tu pourras partir avec lui.

Mariana trouvait injuste ce monde où les hommes pouvaient décider de tout. Elle ne connaissait malheureusement aucune femme qui dirigeait sa vie à sa guise.

– Eh bien, dans ce cas, je trouverai un mari qui me fera voyager ! Irma aussi a le goût de voir du pays...

Elle avait, de défi, relevé la tête et bombé le torse. Ses yeux verts bravaient sans scrupule tour à tour ceux de son oncle, de sa mère et de son frère Ricardo.

« Heureusement que Pilar s’était éclipsée, pensa-t-elle.

Elle aurait certainement lancé à la ronde une boutade du genre : “Tiens, le garçon manqué qui veut se marier pour pouvoir voyager ! Mais quel mari voudra de toi, ma pauvre

Mariana, toute noire et sans aucun des charmes féminins convoités par les hommes de bonne famille.” »

– Ma foi, ta mère m’a écrit qu’on t’appelait « la louve », par ici. Je commence à comprendre pourquoi.

L’oncle Edmundo s’était confortablement étendu sur les coussins recouvrant une des estrades du salon. Il s’imprégnait

à nouveau de ses souvenirs d’enfance, de cette ambiance décontractée due à la mode arabe. Santiago vivait à la mode européenne mais ici, en Andalousie, il retrouvait l’éclatante et vibrante empreinte des Maures, si longtemps maîtres de l’Espagne : leurs soieries colorées, leurs coussins au sol ou sur des estrades, leurs tables basses.

– Tu en as vu des loups, dans tes voyages, tio ? demanda

Mariana en trépignant d’impatience.

Elle scrutait intensément son oncle, en repoussant d’une main déterminée la boucle qui lui tombait constamment devant l’œil.

– Je n’en n’ai jamais vu de près, mais j’en ai souvent entendu hurler la nuit, dans les endroits sauvages que j’ai visités. Brrrrr... c’est un peu effrayant, les premières fois. Dans nos campements, nous devons toujours avoir des tours de garde la nuit pour alimenter le feu, car il nous protège des animaux sauvages ; ils en ont peur.

– Tu peux me montrer comment ils hurlent ?

– Bien sûr ! Place tes mains de chaque côté de ta bouche, comme ceci. Tu vois ? Écoute bien maintenant... Aououou - ououououou !

La petite plaça ses mains comme l’oncle venait de le lui montrer. Elle releva la tête ainsi que les coudes le plus haut possible. Elle savait que les loups regardaient la lune pour hurler.

– Comme ça ? A-uuuuuuuuuu !

– Presque. Prononce « ou », pas « u », et monte le ton vers la fin.

– Comme ça, alors ? Aououououou...

– Très bien, fillette. C’est vrai que tu es une louve, dit l’oncle Edmundo en coulant un regard jovial vers sa sœur.

– Assez, Edmundo ! plaida Luisa en rougissant. Tu vas lui mettre de ces idées plein la tête, et elle en contient déjà bien assez. Cette enfant est une vraie sauvageonne !

L’homme se pencha pour chuchoter à l’oreille de sa sœur, afin d’éviter que les enfants ne l’entendent.

– Peut-être lui as-tu transmis un peu de toi. Tu sais, cet aspect inassouvi de ta vie que tu gardes enfoui tout au fond de ton cœur ?

Luisa le regarda, les yeux agrandis par la surprise. Comment pouvait-il se douter de son secret si précieusement conservé ? Ce secret dorloté en silence, qui n’arrivait que très rarement à se faire entendre mais qui, parfois, jaillissait à travers larmes et sanglots. Elle avait su se maîtriser, se retenir et se souvenir de son rang. Elle n’avait jamais rien laissé transparaître. Comment donc ce frère si souvent absent avait-il pu savoir ?

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Commentaires récents

Argent

Très bon roman qui mêle amour, passion, vengeance mais surtout la quête de liberté. J'ai bien aimé tout les sauts d'époques et les changements de points de vue, mais je préférais, et de loin, l'histoire de Mariana. Malheureusement, l'histoire manquait de piquant, de passion et elle n'était pas aussi belle que ce à quoi je m'attendais. Reste-t-il que ce fut une agréable lecture et que j'ai bien hâte de lire la suite!!

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- Je suis en pleine lecture de ton roman et je l'étire comme un bonbon qu'on ne veut pas terminer parce que ça goûte trop bon.

- Ton écriture est come la Vie, tout sauf monotone quand on la vit intensément.

- C'est bien tissé, bien recherché et l'histoire est captivante.Je l'ai lu en trois jours!

- L'écriture est belle, fluide, av ec une histoire intéressante. Quand on l'a commencé, on ne peut plus le laisser.

- Moi qui ne lis habituellement que des romans qui ont gagné des prix, j'en ai lu la moitié en me couchant vendredi et l'autre moitié avant de me lever samedi. J'ai hâ te au deuxième tome.

- Ce roman est tout simplement captivant et émouvant.

- Comme on dit en anglais, c'est un "page turner". C'Est bon, c'est bon, c'est bon!

- Tu viens nous chercher par tous les sents, ce qui fait que j'ai l'impression d'être dans l'histoire.

- Tes mots sont comme des perles que je déguste une à une.

- Un premier roman très réussi! Une histoire captivante, une description des lieurx qui arrive à nous propluser sur place, des personnages aussi colorés qu'ayyachants. Le rythme est bon, et l'enchaînement des idées très bien structuré. J'ai bien aimé! Surtout les portions de l'histoire prenant place dans l'Espagne du 17ème siècle. ¨Ca donne vraiment le goût d'y être, de danser et chantyer avec tyous ces beaux gitans...bravo!

- La trame du roman est bien structurée, la phrase coule, les descriptions sont précises et animées et les détails que tu donnes sont très vivants. Je dirais même qu'on peut les recréer si on ferme les yeux de temsp à autre.

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Date de sortie

La Danse du Temps, Tome 1 : L'Insoumise

  • Canada : 2013-08-01 (Français)

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