La Défête des Mères
Auteur
- Martine Magnin (Écrivain)
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extrait
LA MÈRE EST FROIDE
Sophie, 38 ans
« Ma mère ne m'a jamais embrassée.
Entendons-nous bien, des baisers de circons-tance, des baisers rituels, formels, j'en ai eu comme mes frères et sœurs, mais des vrais baisers d’amour, des baisers spontanés qui viennent du cœur, qui font chaud dedans, et tendre autour, non, ça n'est jamais arrivé sur mes joues.
La première fois que je l'ai vue rire, j'avais douze ans. Incroyable cette cascade de gaité, cette lumière sur son visage, ces yeux fendus, ses lèvres ouvertes, elle riait. Elle riait avec son amie Antoinette. Elle nous faisait rire aussi cette Antoinette, c’était comme si le voile grisâtre qui recouvrait nos vies se déchirait, se diluait dans ces sonorités musicales, on riait, on n'en revenait pas nous-mêmes de rire. On jouait, on sautait, on s'aventurait en territoire inconnu, la fée Antoinette était passée par là.
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Pour toutes celles (ou tous ceux) qui n'ont pas eu une mère maternelle, je pense que si on fait l'effort de lire ces témoignages il en ressortira quelque chose de curatif. C'est du moins ce qu'il s'est passé pour moi.
C'est un livre qui n'est pas triste du tout. Il y a beaucoup d'humour dedans et on retrouve des comportement tellement incroyables de mères qu'il arrive à nous faire sourire.
Quoiqu'il en soit, cette année, pour la fête des mères, je vais offrir ce livre absolument divin.
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Résumé
La mère en défaite est à la mère ce que le polyester est au cachemire. Un ersatz, une pâle copie, une contrefaçon flagrante et toujours décevante. Arrêtons de béatifier toutes les mères, cessons de tolérer leurs nuisances répétées, de respecter l'« irrespectable ». Pour une fois osons, soyons des enfants incorrects et critiques. Place à la rébellion, à la DéFête des Mères, faisons aujourd'hui leur fête à celles qui, par leurs paroles perverses et leurs actions déficientes, ne devraient pas s'autoriser le nom de mère.
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