Ajouter un extrait
Liste des extraits
Le type a pris mon poing dans la gueule. Quelque chose de bien. Il a valdingué contre le buffet, provoquant une dégringolade tintante de vaisselle, et il s’est effondré. Endormi pour le compte, le bonhomme.
Toute la tablée me regardait avec une réprobation maximum. Sauf Thomas, qui avait une infime lueur amusée dans ses yeux étirés de Chinois. Denise pinçait les lèvres, Frédéric fronçait les sourcils, et Annie a poussé un : « Gérald ! » très indigné.
Je suis sorti, en laissant la porte se rabattre derrière moi sans douceur. Le soleil embrasait l’esplanade du phare. Les cigales crissaient frénétiquement. La mer était plate, étincelante de bleu. Elle reflétait le ciel.
J’ai fait le tour de la baraque pour aller m’asseoir à l’ombre d’un pin. Dans le poulailler, les bestioles gloussaient paresseusement.
Je me sentais tout à la fois soulagé, et un peu honteux. Soulagé parce que, ce coup de poing, je l’avais retenu un sacré bout de temps, et honteux parce que, en dépit de sa belle carrure, ce minable groupé ne faisait pas le poids. J’aurais pu le démolir les deux mains liées dans le dos. Alors ?
Afficher en entierSix mois plus tard, environ, je butais dans les jambes de Jo, l’ancien truand. J’étais maigre, crasseux, et sauvage. Quand il m’a empoigné, je l’ai mordu, ce qui l’a amusé. Il m’a apprivoisé, puis adopté. Jo a fait toute mon éducation, me préparant à l’existence dans un monde post guerre bactériologique, où la civilisation n’existe plus. Un monde où seules comptent les aptitudes à la survie, qui lui convenait, et qui me convient aussi.
Afficher en entierMarie-Thérèse, dite Marithé. Huit ans et demi. Ne pas oublier le « et demi », très important.
Afficher en entier