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Comme l amour est une grande chose poétique qu' il ne faut pas effaroucher.
Afficher en entierPour cent histoires mortes, il demeure tout de même un ou deux histoires vivantes.
Afficher en entierLa vraie nature du présent se dévoilait : il était ce qui existe, et tout ce qui n'était pas présent n'existait pas. Le passé n'existait pas. Pas du tout. Ni dans les choses ni même dans mes pensées.
Afficher en entierAucun être nécessaire ne peut expliquer l'existence:la contingence n'est pas un faux-semblant,une apparence qu'on peut dissiper;c'est l'absolu,par conséquent la gratuité parfaite.Tout est gratuit,ce jardin,cette ville et moi-même.
Afficher en entierMaintenant, je savais : les choses sont tout entières ce qu’elles paraissent – et derrière elles – il n’y a rien.
Afficher en entierLa chose, qui attendait, s'est alertée, elle a fondu sur moi, elle se coule en moi, j'en suis plein. - Ce n'est rien: la Chose, c'est moi. L'existence, libérée, dégagée, reflue sur moi. J'existe.
J'existe. C'est doux, si doux, si lent. Et léger: on dirait que ça tient en l'air tout seul. Ça remue. Ce sont des effleurements partout qui fondent et s'évanouissent. Tout doux, tout doux. Il y a de l'eau mousseuse dans ma bouche. Je l'avale, elle glisse dans ma gorge, elle me caresse - et la voila qui renaît dans ma bouche, j'ai dans la bouche à perpétuité une petite mare d'eau blanchâtre - discrète - qui frôle ma langue. Et cette mare, c'est encore moi. Et la langue. Et la gorge, c'est moi.
Je vois ma main, qui s'épanouit sur la table. Elle vit - c'est moi. Elle s'ouvre, les doigts se déploient et pointent. Elle est sur le dos. Elle me montre son ventre gras. Elle a l'air d'une bête à la renverse. Les doigts, ce sont les pattes. Je m'amuse à les faire remuer, très vite, comme les pattes d'un crabe qui est tombé sur le dos. Le crabe est mort: les pattes se recroquevillent, se ramènent sur le ventre de ma main. Je vois les ongles - la seule chose de moi qui ne vit pas. Et encore. Ma main se retourne, s'étale à plat ventre, elle m'offre à présent son dos. Un dos argenté, un peu brillant - on dirait un poisson, s'il n'y avait pas les poils roux à la naissance des phalanges. Je sens ma main. C'est moi, ces deux bêtes qui s'agitent au bout de mes bras. Ma main gratte une de ses pattes, avec l'ongle d'une autre patte; je sens son poids sur la table qui n'est pas moi. C'est long, long, cette impression de poids, ça ne passe pas. Il n'y a pas de raison pour que ça passe. A la longue, c'est intolérable... Je retire ma main, je la mets dans ma poche. Mais je sens tout de suite, à travers l'étoffe, la chaleur de ma cuisse. Aussitôt, je fais sauter ma main de ma poche; je la laisse pendre contre le dossier de la chaise. Maintenant, je sens son poids au bout de mon bras. Elle tire un peu, à peine, mollement, moelleusement, elle existe.
Afficher en entier" Je sais que je ne rencontrerai plus jamais rien ni personne qui m'inspire de la passion. Tu sais, pour se mettre à aimer quelqu'un, c'est une entreprise. Il faut avoir une énergie, une générosité, un aveuglement... Il y a même un moment, tout au début, où il faut sauter par dessus un précipice : si on réfléchit, on ne le fait pas. Je sais que je ne sauterai plus jamais."
p205
Afficher en entierJ'existe-le monde existe-c'est tout.
Afficher en entierJe pense, lui dis-je, que nous voilà, tous tant que nous sommes, à manger et à boire pour conserver notre précieuse existence et qu’il n’y a rien, rien, aucune raison d’exister… L’autodidacte répondit que la vie a un sens si on veut bien lui en donner un. Il faut d’abord agir, se jeter dans une entreprise. Il y a un but, Monsieur, il y a un but… il y a les hommes.
Afficher en entierLa violence n’est pas un moyen parmi d’autres d’atteindre la fin, mais le choix délibéré d’atteindre la fin par n’importe quel moyen.
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