Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
713 826
Membres
1 008 444

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-23T23:46:41+02:00

Pourtant ils avaient poliment repoussé toutes nos avances : brunchs, barbecues, places de concert. Activités qui de toute façon sortaient de ma zone de confort. Peut-être était-ce le passé en dents de scie d’Erik ou les problèmes de fertilité de Nancy − dont elle parlait avec une franchise émotionnelle que je lui enviais − qui les maintenaient à distance. Ou peut-être simplement ne nous aimaient-ils pas. En tout cas, on les aurait dit entourés de fils barbelés très minces qu’on ne voyait qu’après inspection minutieuse. Or j’avais la peau beaucoup trop fine pour me risquer à approcher davantage.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-23T23:45:34+02:00

Elizabeth et Richard, à l’aube de la trentaine, étaient chargés de couvrir pour le Reader l’actualité à proprement parler, même s’ils n’essayaient pas de concurrencer les quotidiens nationaux ni les sites d’information en continu. Non, le Ridgedale Reader tirait sa fierté d’articles de fond teintés d’une bonne dose de couleur locale. De temps à autre, Erik me confiait des missions : un papier sur le nouveau directeur du prestigieux Stanton Theatre de l’université, ou sur le célèbre concours d’orthographe du coin, mais en règle générale je pondais mes propres articles, comme par exemple mon récent portrait du Community Outreach Tutoring, un programme de soutien scolaire destiné aux lycéens démissionnaires de la région qui était dirigé avec une grande générosité par l’enseignante de maternelle d’Ella, Rhea.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-23T23:45:23+02:00

En essayant de bouger, je me rendis compte qu’Ella était dans notre lit, agrippée à moi comme une barnache. J’avais un vague souvenir de ce qui s’était passé à présent : elle plantée à côté du lit, un cauchemar probablement. Elle avait toujours des terreurs nocturnes particulièrement saisissantes : elle hurlait souvent, même en plein sommeil. Petite, j’étais pareille, mais j’avais toujours supposé qu’il s’agissait là d’un effet secondaire de la vie avec ma mère. D’après le pédiatre, il était plus probable que la génétique soit en cause. Toutefois j’arrivais mieux à les gérer que ma propre mère : elle, c’était boules Quiès, verrou à la porte de sa chambre, cris rageurs. À la maison Ella finissait régulièrement sa nuit lovée entre nous deux, ce contre quoi Justin avait entamé une campagne douce mais déterminée.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-23T23:45:18+02:00

Je me demandai un instant s’il n’avait pas bu. Il était censé ne plus toucher à l’alcool depuis longtemps, mais la rumeur courait que c’était la boisson qui avait provoqué son renvoi du Wall Street Journal. Difficile de s’imaginer Erik le tatillon, avec sa haute silhouette, son maintien raide, sa démarche militaire énergique et son crâne rasé de près, avoir jamais été ivre mort. Toutefois, qu’un journaliste de sa trempe atterrisse au Reader, rédacteur en chef ou pas, devait s’expliquer autrement que par la lassitude de sa femme, Nancy − professeur de psychologie à l’université de Ridgedale −, à devoir faire les allers-retours entre Ridgedale et New York, où ils habitaient quand Erik travaillait au Journal.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-23T23:45:01+02:00

J’ouvris les yeux, le ciel commençait tout juste à s’éclaircir à travers notre grande bay-window. Pas tout à fait le matin. Pas le réveil, pas encore. Quand le bruit se reproduisit, je me rendis compte que c’était mon téléphone qui vibrait sur la table de nuit. Erik Schinazy luisait sur l’écran dans l’obscurité.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-23T23:44:51+02:00

Q. : Si vous n’aviez pas envie de venir me voir, je me demande pourquoi vous êtes là.

M.S. : Je n’ai rien contre vous.

Q. : Je n’en doute pas. Et quand bien même, vous auriez parfaitement le droit.

M.S. : Parce qu’on peut tout se permettre quand on suit une thérapie ?

Q. : Vous n’avez pas une haute opinion de cette pratique.

M.S. : Si, si. Je suis désolée. Je ne suis pas aussi belliqueuse d’habitude. Je ne l’étais pas en tout cas.

Q. : Le chagrin est parfois une puissance redoutable.

M.S. : C’est donc celle que je suis à présent ? Voilà qui je suis devenue ?

Q. : Je ne sais pas. Qui êtes-vous à présent ?

M.S. : J’ai un autre enfant, vous savez. Une petite fille de 3 ans, Ella. Bref, en réalité c’est pour elle que je suis venue. Après l’événement, je suis restée deux semaines au lit. Je ne crois pas avoir touché Ella une seule fois pendant tout ce temps. Je ne l’ai pas serrée dans mes bras. Je ne lui ai pas dit que tout irait bien. Je ne suis pas la seule à avoir perdu un bébé. Ella a perdu la petite sœur qu’elle avait tellement hâte de rencontrer. Elle ne parlait que de ça… Attendez, j’ai besoin d’un mouchoir. Désolée, je suis juste…

Q. : Vous n’avez pas à vous excuser d’être bouleversée. Vous venez de vivre une épouvantable tragédie, Molly. Aux dires de certains, il n’y a pas d’expérience plus traumatisante que de perdre un enfant.

M.S. : C’est pour ça que j’ai ce sentiment ?

Q. : Quel sentiment ?

M.S. : D’être morte moi aussi ce jour-là. Et que rien ne pourra me ressusciter.

Q. : Peut-être devrions-nous commencer par le commencement. Je crois qu’il est temps que vous me racontiez comment vous avez perdu votre bébé, Molly.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-23T23:44:47+02:00

Je fais le tour de la benne au pas de course en essayant de trouver une faille. Je finis par tomber sur un bord qui se soulève : juste de quelques centimètres, peut-être assez. Il faut pousser fort pour faire rentrer les serviettes trempées de sang, encore plus fort pour faire passer le sac en toile par la mince ouverture. Je crains un instant qu’il reste coincé. J’appuie dessus de toutes mes forces et il file si vite dans l’interstice que je suis à deux doigts de m’écraser la tête contre le bord de la benne.

Je retire mes mains d’une secousse, elles sont couvertes de sang. Je crois un instant que c’est le mien. Mais ce n’est pas le mien. C’est celui du bébé. Ça recommence, j’en ai partout, exactement comme il y a une heure.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-23T23:44:40+02:00

Je m’apprête à ouvrir le couvercle, le cœur battant. Du soulagement : c’est ce que je ressens déjà. Presque fini, c’est réglé, basta. Seulement, le couvercle ne bouge pas. Je tire dessus une fois, deux fois. À la deuxième tentative, je fais un geste tellement brusque que je me retourne les ongles. La benne est fermée par une chaîne. Bien verrouillée, histoire d’empêcher quelqu’un comme moi de cacher de vilains secrets à l’intérieur.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-23T23:44:29+02:00

Ce n’est qu’après coup que je pense au sac et aux serviettes ensanglantées roulées en boule. Ils sont trop volumineux pour que je puisse les enterrer, pourtant je ne peux pas les laisser là. J’aurais peut-être dû mieux me préparer

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode