The Pack, Tome 11 : La Revanche du loup

Il allait devoir attendre pour lui soutirer les informations. Pire : elle lui avait sauvé la vie. Malgré lui, Mac se surprit à apprécier sa combativité. Plutôt que de fuir, elle voulait engager le combat. Il ressentit lui aussi le besoin de se changer en loup pour faire face à la menace. Ils seraient plus rapides, plus féroces, et plus efficaces au combat.

— Toi d’abord, lui lança-t-il en se mettant à quatre pattes, je dois reprendre des forces.

— Nous ne faisons plus qu’un, lui lança-t-elle avec un regard intense.

Elle devint aussitôt pâle comme un linge.

— Qu’est-ce qui me prends de te dire ça ? Allez, tant pis… Mo Anam Cara, ajouta-t-elle, tu comprends ce que ces mots signifient ?

Un frisson parcourut l’échine de Mac qui se souvenait vaguement avoir croisé cette expression dans de vieux dossiers. Sa femme l’avait également prononcée à une ou deux reprises en plaisantant à ce sujet. Aux yeux de Maggie, tout ça n’était que superstition, mais ces mots étaient censés contenir un puissant charme de protection.

Est-ce que Kelly attendait de lui qu’il les prononce à son tour ? Devait-il répondre autre chose, une sorte de phrase codée ? Bon sang, ce qu’il avait mal au crâne ! Cette explosion l’avait sévèrement sonné.

— Tu dois répondre à la formule, insista Kelly avec douceur, laisse-moi la répéter. Nous ne faisons qu’un, Mac Lamonda. Mo Anam Cara.

Une nouvelle fois un frisson lui remonta le long du dos. C’était parfaitement ridicule, ce n’était que des mots, rien que des mots sans importance.

— Bon, très bien… nous ne faisons qu’un, et après ? dit-il dans un soupir.

Kelly le fixa, comme si elle attendait qu’il dise ou fasse autre chose. Voyant qu’il demeurait muet, elle hocha la tête.

— Voilà, c’est fait.

— Qu’est-ce qui est fait ?

Elle ne répondit pas, mais lui désigna du doigt une vaste grange et un autre bâtiment qui ressemblait à un chenil.

— Transforme-toi et suis-moi, d’accord ? Je crois que je vais avoir besoin d’aide.

Il acquiesça et aussitôt elle s’élança. A la grande stupéfaction de Mac, elle se métamorphosa au beau milieu d’un saut. En l’espace d’une seconde, elle devint un grand loup au pelage de la couleur de sa chevelure. Ses vêtements en lambeaux tombèrent au sol. Les yeux brillants au milieu des tourbillons de poussière, elle fixa Mac.

Bon sang ! Non seulement c’était une femme magnifique, mais sous sa forme de loup, elle était somptueuse. Mac se débarrassa rapidement de ses frusques trempées et entama sa métamorphose. Rien d’aussi spectaculaire que Kelly, mais il savoura le regain de force et de santé qu’il éprouva une fois devenu animal.

Elle avait eu une excellente idée en suggérant qu’ils se transforment, que leurs agresseurs soient encore dans le coin ou pas. Sous forme humaine, ses capacités de défense étaient limitées aux armes dont il disposait sur le moment. Un loup en revanche pouvait utiliser tout son corps et sa férocité instinctive.

Kelly frotta son museau contre celui de Mac afin d’échanger leurs odeurs. A ses côtés, il se sentait invincible, une sensation qu’il n’avait jamais éprouvé même en courant aux côtés des Protecteurs.

Ils progressèrent côte à côte et ne tardèrent pas à être submergés d’odeurs mille fois plus puissantes que ce qu’un humain pouvait percevoir. Des odeurs de chiens, d’homme et de terre gorgée d’eau affluèrent. Il y avait aussi autre chose, un remugle infâme, l’odeur de la pourriture.

Il connaissait cette odeur : c’était celle des vampires, les morts qui marchent. Il gronda, lui adressa un regard et bondit en avant.