La Végétarienne

Ce livre est dérangeant, à n’en pas douter. Il m’a fait ressentir des émotions que je ressens rarement durant une lecture – du dégoût, de la confusion et peut-être aussi une certaine curiosité morbide.

Dans tous les cas, cette lecture m’a marqué, et j’aime beaucoup la plume de Han Kang. Cela met en lumière, de façon indirecte, des questionnements et problématiques sociétales ou spirituelles, tels que le patriarcat et la condition de la femme, les troubles psychologiques (à quel moment pouvons-nous considérer quelqu'un de fou ? Ne sommes-nous pas tous un petit peu fou, dans le fond? Qu'est-ce que la folie?), mais aussi notre rapport avec la nature et la mort.

Je ne m’attendais pas à ce que cela aille si loin, que cela soit si osé, et maintenant, je suis curieuse de voir ce que peut donner l’adaptation cinématographique.

Quelle merveilleuse découverte, un coup de cœur !

N'hésitez pas à venir lire mon article : https://www.labibliothequedeonni.com/2022/07/la-vegetarienne-de-han-kang.html

Curieuse histoire d'une coréenne ! Qu'est-ce qui se passe dans la tête de sa femme quand une nuit son mari découvre qu'elle débarrasse frigo et congélo de toute viande après un rêve ? Son nouveau statut de végétarienne chamboulera toute la famille. Sa soeur restera aimante, tandis que le mari démissionnera, quant au beauf, pourquoi ne pas profiter de la situation ? le rêve de Yonghye est de devenir végétal. Et comme les arbres, elle se défeuille en aimant se promener nue et surtout les seins à l'air. J'ai aimé l'ambiguïté de ce roman parce que chacun peut l'interpréter comme il veut, souhait du vrai lecteur. Merci au Bison pour sa critique inégalable. La Corée a le vent en poupe avec les mangas, une littérature originale et même les JO d'hiver qui approchent !

Lu en 2019. Ce roman (mon premier de l'auteure coréenne) m'avait littéralement happée, transportée dans son atmosphère intimiste, son rythme et son originalité. Une plume subtile et fascinante, maniant avec talent déraison, contemplation, onirisme et spiritualité.

Faut-il chercher absolument une morale implacable, un sens particulier, une logique profonde dans tout ce qu'on lit ? Non, pas nécessairement, et fort heureusement parfois. Dès les premiers mots, j'ai su que j'allais aimer. Allez savoir pourquoi ou à quoi cela tient : une héroïne désincarnée, des sentiments exacerbés, une extrême sensualité.

Spoiler(cliquez pour révéler)Kim rêve tant qu'elle n'en dort plus. Au beau milieu d'une nuit, elle décide de vider son réfrigérateur de tout produit d'origine animale. À partir de là, son petit monde tranquille et insipide va entièrement basculer, et le cauchemar commencer pour son mari, pour ses proches... Un récit découpé en trois temps, traités successivement du point de vue de l'époux désemparé, du beau-frère amoureux et, enfin, de la soeur aînée impuissante.

J'ai aimé la créativité et l'originalité de ce livre. J'ai rarement lu quelque chose qui ressemblait à ça. Le choix de son thème est assez inédit et il s'ajoute à cela une construction et des types de personnages également peu communs, ce qui renforce encore la singularité du livre.

Son titre est cependant très mal choisi. De 1, le personnage ne devient pas végétarien, mais végétalien, et même anorexique. Et de 2, on n'est pas juste face à quelqu'un qui change son alimentation par convictions personnelles, on est face à quelqu'un qui a un trouble psychiatrique. On est face à une personne humaine qui veut devenir végétale. C'est assez douteux d'associer cela à un régime alimentaire existant et pratiqué par des gens a priori sains de corps et d'esprit, entre incompréhension et méconnaissance du sujet.

Quoi qu'il en soit, j'ai beaucoup aimé le premier tiers du livre, qui a mon sens aurait complètement pu se suffire à lui-même et constituer une nouvelle très convaincante. On y montre extrêmement bien l'évolution du personnage, de son couple et de sa famille, des relations qu'ils entretiennent, de la façon dont elle sombre dans une forme de folie, jusqu'à son dénouement puissant et marquant.

Mais l'histoire continue, et le deuxième tiers n'était pas au niveau pour moi. L'ambiance change complètement : fini la douce folie du personnage, on entre dans une histoire assez explicite sexuellement, mais en même temps tellement... bizarre, que ça en devient plutôt gênant. Il est difficile de s'y projeter d'une quelconque manière en tout cas. Si on voulait donner un tournant érotique au texte, c'est clairement raté pour moi.

Le dernier tiers présente une ambiance plus consensuelle. C'est une partie que j'ai trouvé bien écrite, notamment dans la description des doutes et états d'âme de sa narratrice. Mais là encore, je ne peux me défaire de cette sensation de supplément dispensable, qui n'apporte finalement pas grand chose de plus à l'excellente première parte. Le final n'est pas assez fort à mon goût, trop imagé, voire lunaire.

Pour résumer, un livre très original, convaincant par bien des aspects, mais l'auteure a peut-être voulu trop en faire. Et à force de vouloir trop en faire, on tombe un peu à côté. Je garderai cependant un souvenir assez vif de la première partie du texte.

Un récit dérangeant mais qui déroute en toute justesse. Ce texte, divisé en trois points de vue, soulève les problématiques de la position de la femme en Corée du Sud, de la volonté d'émancipation face à la tradition et l'emprise masculine. Souvent désagréable à lire, ce roman n'en reste pas moins très intéressant, et, dans une certaine mesure, déroutant. La rhétorique autour de la nature est vraiment bien utilisée, écho aux courants d'éco-féminisme. Au final, ce livre permet de montrer que, face à l'oppression, la folie reste souvent le seul moyen de liberté.

J’ai ouvert ce livre à cause de son titre et sa lecture m’a donc laissée perplexe. Il est question de beaucoup de choses mais très peu de végétarisme.

Cette lecture m’a souvent été dérangeante, certaines scènes, sans nécessairement être graphiques, mettent très mal à l’aise et ont provoqué chez moi de vraies réactions de dégout.

Le changement de focalisateur à chaque chapitre est accompagné d’un changement de registre cohérent et permet de tourner autour de ce mystère qu’est le personnage principal. J’avoue cependant ne pas comprendre le passage de la 1ère personne dans le premier chapitre à la 3ème personne pour le deuxième et troisième chapitre.

Ainsi, autour de ce cas psychiatrique, nous voyons tourner trois personnages différents, chacun pathétiques à leur manière, relativement banale mais toujours assez antipathiques pour qu’on ne veuille/puisse pas s’y identifier.

Enfin, je suis sûrement passée à côté de cette métamorphose autour de laquelle tourne le livre. On saisit bien l’aliénation progressive du corps de la jeune femme, d’abord à cause des hommes qui l’entourent puis de son propre fait.

Je n’ai pas été sensible à cette apparente poésie de la nature.

"La végétarienne" ne dénonce rien de façon explicite. Pourtant un questionnement s'est emparé de moi durant tout le temps de ma lecture.

Le rapport entre l'Homme et la nature. La vision du végétarisme et du véganisme. La domination du sexe masculin. La vision des personnes atteintes de troubles psychotiques. Le rapport entre le Réel et le Rêve. Les perceptions du monde qui diffèrent d'un personnage à l'autre.

Beaucoup de thèmes qui m'intéresse que je retrouve dans un seul et même livre.

Son écriture, aussi bien encrée sur les pages que dans ma mémoire.

Ce livre est complètement loufoque et honnêtement j'ai un peu du mal à trouver le lien avec le titre, mais cela vient peut-être seulement de la traduction. J'ai eu en horreur le traitement de la femme que lui fait subir son mari, et personnellement moi aussi je deviendrai folle à sa place. On entre ici dans l'histoire d'une femme qui un jour ne veut plus manger de viande. Les événements découlent simplement de ce constat, mais j'ai l'impression qu'il y a une critique derrière cette narration. Critique de l'attitude du mari envers sa femme, critique de l'ignorance que peuvent avoir les gens sur certains sujets comme la nourriture (la famille de la femme)... Et c'est aussi selon moi, une réflexion sur l'art. Personnellement, j'ai trouvé très poétique la partie sur l'art et je l'ai beaucoup appréciée.

En somme, c'est un petit livre que j'ai beaucoup aimé même si je l'ai trouvé particulièrement étrange après ma lecture. Je pense qu'il faut plus de recul pour pouvoir l'apprécier pleinement.

J'ai vu passer ce livre sur la toile. C'est le titre qui m'a fait arrêter dessus. J'ai donc regardé les commentaires qui étaient assez variés, et étant un livre "Prix des lecteurs Sélection 2016", je me suis dit "Pourquoi pas, essayons la littérature asiatique".

C'est l'histoire de Yonghye, une femme mariée, qui se réveille un beau matin en ne voulant plus manger de viande, ainsi que tout produit d'origine animale, suite à un étrange rêve qu'elle a fait.

L'oeuvre tourne un peu autour d'elle. L'histoire est vue de 3 personnages différents : son mari, son beau-frère puis sa sœur.

J'ai été assez surprise car l'écriture est très fluide, et le livre se lit donc assez facilement. J'étais happée par le livre jusqu'à la fin. Bien qu'ayant compris le thème de ce livre qu'est le libéralisme, l'histoire est sombre et ne se termine pas comme j'ai l'habitude... Je ne pourrais même pas vous dire si j'ai aimé ou non ce livre, je ne sais pas du tout.

Est-ce que je vous le conseille ? A vous de juger. Mais ne prenez pas pour argent comptant le titre du livre, mais plutôt le résumé "règles de la société : descente vers la folie et l'absolue".