Le Halo des Ombres, Cycle 1 : L'Atoll de Brumail

Extrait 1

« Il ne me restait plus qu’à trouver la salle 123. Soulagé malgré l’ambiance glauque qui régnait, je m’aventurai dans cette mystérieuse galerie brute et froide, éclairée d’une curieuse façon. Des points lumineux de différentes couleurs voletaient dans des globes de verre, suspendus au plafond par une fine armature de fer. Aux heurts imperceptibles contre les parois et au léger bruit d’ailes que j’entendais, j’en déduisis qu’il s’agissait d’insectes. Ils émettaient une lumière surprenante et l’alignement de ces sphères le long de ce couloir obscur donnait un effet saisissant de profondeur. J’arrivai rapidement à une première porte : 1.

1 ?

Sceptique, je gagnai la porte suivante.

2…

Je sortis mon emploi du temps et le dépliai vivement, les sourcils froncés.

Salle 123.

Un léger vertige s’empara de moi. Je rangeai ma feuille en me remettant en marche d’un pas rapide. Y avait-il réellement cent vingt-trois salles de cours ? C’était tout bonnement effarant. À quoi pouvait bien servir un si grand nombre de pièces ? J’accélérai tandis que les portes se succédaient encore et toujours. En arrivant à hauteur de la salle 65, je me mis à courir, fendant l’ombre à peine chassée par les lanternes, mais m’essoufflai rapidement.

Comme je haïssais cet endroit… J’aurais donné n’importe quoi pour être loin d’ici. De là où je me tenais, je ne voyais aucun des deux bouts de ce damné couloir. Je dépassai la salle 88 en continuant à galoper, les mains crispées sur ma besace.

Salle 99.

Je n’étais plus très loin. Les pièces défilaient toujours, les unes après les autres, jusqu’à ce que la salle 120 se présente. Là, je ralentis pour récupérer de ma course avant de me présenter.

Salle 123.

Le dos raidi et le souffle court, je restai figé face à la porte, puis vins placer mon oreille contre le bois pour savoir si le cours avait déjà commencé. J’entendis alors une voix inhumaine qui fit naître en moi une peur sans nom. Une voix sifflante au timbre glacial, désincarnée. Tétanisé, j’hésitais encore à m’enfuir lorsque la porte s’ouvrit à toute volée, si brutalement que je bondis en arrière. Je trébuchai et m’affalai, empli d’effroi à la vue de l’être qui se dressait dans mon champ de vision. »