Le rapport de Brodeck, tome 2 : L'indicible

Dans ce deuxième tome l'auteur poursuit l'histoire de Brodeck et des horreurs commises par l'ignorance et la bêtise humaine. Manu Larcenet par cette BD nous montre son immense talent de dessinateur.

BD en 2 tomes. Roman de Philippe Claudel qui m'a touchée. Manu Larcenet, cette fois, nous emmène loin de ce qu'il nous a habitué : humour, tendresse, etc. Ici tout est sombre, les dessins en noir et blanc sur fond de neige, le coeur des habitants, l'ombre de la guerre qui est passée par là. Une histoire sur la bêtise humaine où comment un étranger qui débarque dans un village fait peur à ce point parce qu'il les dessine ? du grand Larcenet au sommet de son art.

Le rapport de Brodeck, adapté du roman éponyme, compte 2 tomes.

Le 1er nous avait fait entrer dans l'intimité de ce village isolé où les hommes parlent peu et où l'on sent la violence contenue.

Ce second tome est encore plus bouleversant. Il nous montre les mécanismes qui ont conduit à l'indicible.. Sur fond de meurtre - celui de l'Anderer- Brodeck nous relate aussi ce qu'il a vécu, ce que sa famille a enduré...

Spoiler(cliquez pour révéler)Cette citation du commandant nazi " Lorsque tout va bien pour eux, la présence d'individus étrangers ne les dérange pas... mais dès qu'un danger se présente, qu'il en va de l'intégrité de leur groupe, ils sacrifient ceux qui ne sont pas des leurs" porte toute l'essence de ce 2nd tome ... On s'interroge... sur la morale, l'humanité de ce village qui a préféré livré gratuitement 2 hommes à une mort quasi certaine, qui a plus tard livré spontanément 3 jeunes femmes également.. et fermé les yeux sur ce que la femme de Brodeck subit... On s'interroge forcément sur ce qu'on aurait fait à leur place.. Mais plus encore on s'interroge sur Brodeck. Comment peut-il continuer à vivre parmi eux, à les saluer, à fermer les yeux... Est-ce de la lâcheté ou un indicible courage ?

Les questionnements soulevés sont renforcés par une esthétique forte, toute en noir et blanc, des traits durs et des scènes qui ne le sont pas moins. ( à ne pas mettre dans toutes les mains)

Ce second tome est une véritable claque. Je lirais probablement le roman pour aller plus dans les détails de l'histoire mais les 2 BD en elles-mêmes se suffisent très bien.

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Ce deuxième et dernier tome achève la plongée au plus profond de la noirceur humaine. Une noirceur atroce et insoutenable qui se matérialise sous nos yeux en des images dures et cruelles, au fur et à mesure que Brodeck ose révéler le pire, menaçant l'omerta.

Aucun personnage ne trouve grâce à nos yeux, tous sont corrompus et avilis, se cachant derrière des excuses fumeuses et faisant preuve de remords hypocrites. On a du mal à croire qu'ils ne soient pas rongés de l'intérieur et pourtant, la vie continue tranquillement pour eux... Une triste réalité de l'après guerre.

Comme nous le rappelle l'auteur, au final c'est la vie qui compte, seuls les morts ont tort.

Une bande dessinée magnifique avec des illustrations en noir et blanc superbes de réalisme, pour une histoire cruelle et poignante...BRAVO!

http://lafetedesmots.blogspot.fr/2016/10/le-rapport-de-brodeck-tome-2-lindicible.html

La suite et fin de l'adaptation BD du roman "le rapport de Brodeck". Je pense que je ne lirais pas le roman. La BD se suffit à elle-même. Je ne veux pas lire les descriptions de certains passages. Cette BD n'est pas à mettre entre toutes les mains. Elle est cruelle mais elle reflète la monstruosité dont l'homme est capable lorsque le danger est là. Mais il montre également à quel point l'homme a la mémoire longue et à quel point il est dangereux face à l'inconnu. Manu Larcenet n'épargne rien au lecteur. Sur une page, j'ai même détourné le regard tellement ça m'a dégoûté. L'image est déjà choquante mais la raison de cette image est encore plus choquante. Je n'en dirais pas plus sur l'histoire. L'histoire n'est vraiment pas tendre. Le devoir de mémoire sur les évènements de la seconde guerre mondiale est toujours présent mais pas seulement. On évoque également les évènements dont on ne parle jamais dans les villages occupés par l'armée. La lâcheté de l'homme face à ses monstres est juste incroyable. Je trouve que la BD a plus d'impact à ce sujet que les romans ou films. Ceci est dû aux graphismes choisis. Les soldats sont représentés à l'image des monstres qu'ils sont. Le dessin concernant les villageois est adapté à chacun. Quand aux personnages, je ne sais si un seul d'entre-eux fait preuve d'humanité à un seul moment. Leurs excuses sont affligeantes mais la question finale est que ferait-on à leur place?

En bref, cette BD fait vraiment réfléchir. Les raisons invoquées semblent confuses ou stupides mais pourtant cela met en évidence tant d'incohérence chez l'être humain que cela semble finalement logique. Je ne peux pas la conseiller à tout le monde du fait de l'ambiance particulière et de la violence plutôt latente présente mais elle reste intéressante et nous apprend beaucoup sur le côté sombre des Hommes.

Une suite qui clos parfaitement bien la série.

L'Anderer prend une place plus importante que dans le premier tome tout en restant mystérieux et fascinant. De plus, on en apprend plus sur le passé de Brodeck.

Les dessins de Larcenet sont toujours aussi incroyablement réalistes, profonds, noirs et insufflent à cet album comme au précédent une atmosphère angoissante qui créée de la paranoïa.

C'est une œuvre qui demande à être relue tant elle est dense et riche de détails. Le Rapport de Brodeck s'apprécie à travers ces dessins mais aussi à travers ces rares dialogues toujours percutants.

A se procurer de toute urgence, Le Rapport de Brodeck n'est pas loin du chef-d’œuvre.

Chapeau bas à Manu Larcenet qui s'approprie le roman de Philippe Claudel de façon géniale.