Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 615
Membres
1 013 174

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Le Serment du désert



Description ajoutée par letty85 2014-09-14T00:22:24+02:00

Résumé

Quand le cheikh Malik Al Dakhir, celui qui est encore son époux bien qu’elle ne l’ait pas revu depuis un an, lui apprend que, selon les lois de son pays, ils ne peuvent divorcer qu’après avoir vécu quarante jours comme mari et femme sur le sol de Jahfar, Sydney sent l’angoisse l’envahir. Pourra-t-elle supporter une telle proximité, alors qu’elle a déjà dû rassembler tout son courage et toute sa volonté pour exiger le divorce ? Car, si Malik n’éprouve qu’indifférence pour elle – comment expliquer, sinon, qu’il n’ait pas cherché à la retenir lorsqu’elle l’a quitté, après qu’elle eut compris qu’il considérait leur mariage comme une erreur ? –, elle n’a, quant à elle, jamais cessé d’aimer cet homme passionné et charismatique qui l’a séduite au premier regard…

Afficher en entier

Classement en biblio - 21 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Underworld 2019-10-20T16:10:05+02:00

** Extrait offert par Lynn Raye Harris **

1.

C’était fait. Sydney Reed lâcha son stylo, les mains moites, et fixa les documents qu’elle venait de signer.

Sa demande de divorce.

Son cœur battait dans sa gorge nouée. Elle avait l’impression qu’on venait de lui arracher jusqu’au dernier souvenir de son bonheur désormais passé. Mais c’était absurde, car le prince Malik ibn Najib Al Dakhir ne lui avait jamais apporté le bonheur.

Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine. Non, il ne lui avait apporté que douleur et confusion et, malgré tout, son seul nom réveillait en elle des émotions troubles. Son cheikh si exotique. Son amant parfait. Son époux. Ou plutôt, ex-époux.

Sydney glissa les papiers dans l’enveloppe, appela son assistante et lui tendit l’épaisse enveloppe d’une main tremblante.

— Donnez ça au coursier, s’il vous plaît. C’est urgent.

— Bien, miss Reed.

Miss Reed. Pas « princesse Al Dakhir ». Plus jamais on ne l’appellerait ainsi.

Elle remercia la jeune femme d’un signe de tête, de crainte de ne pas réussir à parler, et se tourna vers son ordinateur. L’écran était un peu flou, mais elle ravala ses larmes et se remit au travail, sélectionnant une série de propriétés pour le nouveau client à qui elle devait faire visiter une villa en fin d’après-midi.

C’était ainsi que tout avait commencé un an et demi plus tôt avec Malik. L’un de ses employés avait appelé l’agence immobilière de ses parents et pris rendez-vous pour lui. Sydney n’avait jamais entendu parler de Malik, mais elle s’était renseignée sur son compte avant de le rencontrer.

Elle avait appris qu’il était prince de Jahfar. Frère d’un roi. Cheikh, à la tête d’un vaste domaine. Richissime. Célibataire. Séducteur. Très séducteur. Elle avait même trouvé une photo d’une actrice en larmes, amoureuse abandonnée, quittée pour une autre du jour au lendemain.

Le premier sentiment que Sydney avait ressenti à l’égard de Malik avait été l’antipathie. Elle éprouvait un certain mépris pour cet homme qui brisait les cœurs avec tant d’insouciance. Non qu’elle se sente directement concernée : elle n’était ni assez belle, ni assez glamour, ni assez sophistiquée pour qu’un play-boy de son acabit s’intéresse à elle. Mais elle avait des principes.

Ah, et finalement elle s’était bien fait avoir, n’est-ce pas ? Malik était si charmant, si suave… Si différent de tous les hommes qu’elle connaissait. Quand il lui avait témoigné de l’intérêt, elle avait été incapable de lui résister. Elle n’en avait pas eu envie. Elle s’était sentie flattée.

Elle s’était sentie belle, accomplie, exceptionnelle — pleine de qualités qu’elle n’avait jamais possédées. Une pointe de douleur vint tarauder son cœur. Malik savait, comme personne, donner à une femme l’impression qu’elle était le centre du monde, et c’était le paradis. Jusqu’à ce qu’il se lasse…

Sydney serra les lèvres. Elle saisit les annonces qu’elle venait d’imprimer et les fourra dans sa mallette, puis se leva pour passer sa veste de coton blanc. Elle refusait de s’apitoyer sur son sort un instant de plus. Cette époque-là était derrière elle.

Elle était partie — Malik avait dû être bien content de se débarrasser d’elle aussi facilement — et aujourd’hui, après un an, il était temps de couper les ponts pour de bon. C’était le but de ce divorce. Elle s’était attendue à ce que Malik s’en charge lui-même, mais, de toute évidence, leur histoire n’avait pas assez d’importance à ses yeux pour qu’il se donne cette peine. Son cœur, Dieu sait pourquoi, était pris dans la glace, et ce ne serait pas elle qui l’en libérerait.

Sydney prévint son assistante qu’elle partait, passa dire bonsoir à sa mère dans son bureau et marcha jusqu’à sa voiture. Elle roula pendant plus d’une heure, ralentie par les embouteillages, avant d’arriver à la maison de Malibu où elle devait retrouver son client. Elle se gara et jeta un coup d’œil à sa montre. Il serait là dans un quart d’heure.

Elle agrippa le volant et se força à respirer calmement quelques minutes. Elle se sentait brisée, désarticulée, à l’idée qu’elle avait envoyé les papiers et que tout était fini. Mais c’était ainsi. Elle devait tourner la page.

Elle entra dans la maison, alluma les lumières et ouvrit les lourds rideaux, révélant une vue époustouflante sur l’océan. Machinalement, elle regonfla les coussins et les oreillers, vaporisa un parfum d’intérieur à la cannelle et régla le tuner de la chaîne hi-fi sur une radio jazz diffusant une musique douce. Puis elle sortit sur la terrasse et consulta ses courriels sur son mobile en attendant que le client arrive. A 7 h 30 précises, la sonnette retentit. Elle prit une inspiration.

Que le spectacle commence…

Posant la main sur la poignée, elle plaqua un énorme sourire sur son visage. Toujours accueillir les clients avec chaleur et enthousiasme - premier commandement du bon agent immobilier, selon sa mère. Sydney n’était peut-être pas la meilleure commerciale de la famille Reed, mais elle faisait beaucoup d’efforts. Elle n’avait pas le choix.

Elle savait qu’elle décevait ses parents. Qu’ils se demandaient constamment pourquoi elle ne ressemblait pas plus à sa sœur Alicia, qui réussissait tout ce qu’elle entreprenait. La seule réussite de Sydney, à leurs yeux, c’était d’avoir épousé un prince ; quand elle leur avait annoncé la nouvelle, elle avait bien senti qu’ils débordaient de fierté. Mais là aussi, elle avait échoué, n’est-ce pas ? Ses parents n’avaient rien dit, secouant la tête avec un sourire poli, mais elle savait qu’ils étaient déçus.

Elle ouvrit la porte et, aussitôt, son sourire se fissura.

— Bonjour, Sydney.

Elle resta paralysée, incapable de parler, de respirer, hypnotisée par le regard étincelant de l’homme qui se tenait sur le seuil. Le chant d’un oiseau, dans un arbre proche, parvenait étrangement déformé à ses oreilles. Il était là, devant elle, l’homme qu’elle n’avait pas vu, sauf dans les journaux et à la télévision, depuis un an. Et — maudit soit-il ! — il était toujours aussi magnifique. Rude, dur et beau comme le désert. Elle avait cru qu’il était à elle, un jour. Comme elle s’était trompée…

— Que fais-tu ici ? se força-t-elle à lui demander.

— Ça ne se voit pas ? dit-il en haussant un sourcil. Je cherche une maison.

— Tu as une maison. C’est moi qui te l’ai vendue.

— Oui, mais je ne l’ai jamais aimée.

Sydney sentait son sang bouillir et fuser dans ses veines.

— Alors pourquoi l’avoir achetée ? répliqua-t-elle d’un ton sec.

Une lueur surgit dans les yeux de Malik, et Sydney dut rassembler toutes ses forces pour ne pas faire un pas en arrière. Il était vraiment l’essence du mâle. Grand, ténébreux, puissant. Il lui suffisait d’apparaître pour asseoir sa domination sur tout ce qui l’entourait. Y compris sur elle.

Elle avait été à lui. Et elle le serait encore, si elle n’avait pas découvert combien vivre avec lui pouvait être destructeur. Si elle n’avait pas refusé de se donner tout entière et sans conditions à un homme qui, en retour, lui accordait aussi peu d’importance. Elle sentit un nœud de douleur se resserrer au plus profond d’elle-même, tandis que Malik laissait échapper un sourire froid.

— J’ai acheté cette maison parce que tu voulais que je l’achète, habibti.

Les pieds de Sydney étaient cloués au sol. L’émotion lui retournait le ventre. La douleur. La colère. Elle avait fait tout ce qu’elle pouvait pour oublier Malik, pour se convaincre que leur histoire était bien finie, allant jusqu’à lire tout ce qu’elle pouvait trouver comme articles à son sujet, y compris ceux qui la crucifiaient en relatant ses dernières conquêtes. Elle s’attendait à ce qu’il revienne à Los Angeles, et elle s’était dit que, si elle le croisait de nouveau, elle le traiterait avec toute l’indifférence dont elle était capable. Elle ne devait pas se laisser attendrir.

Elle s’éloigna de la porte, déterminée à rester froide et hautaine. Elle n’avait pas besoin de lui. Elle n’avait jamais eu besoin de lui. Mais bien sûr ! A qui espérait-elle faire croire ça ? Pourtant, même si, à l’intérieur, elle était en mille morceaux, elle devait tenir bon. Ne rien laisser paraître.

— Mais oui, dit-elle. Suis-je bête ! Tout le monde sait que tu te plies toujours à la volonté des autres…

Malik entra et ferma la porte derrière lui.

— Seulement si ça m’amuse.

D’un seul coup, l’entrée de la villa parut beaucoup trop petite à Sydney. Malik occupait tout l’espace. Elle arrivait même à sentir l’odeur de son savon, une création spéciale qu’il faisait venir de Paris. Elle lui jeta un coup d’œil furtif. Il portait un costume gris pâle, sans aucun doute taillé sur mesure, et une chemise bleu-gris dont le col déboutonné révélait le creux de sa gorge. Elle connaissait le goût de sa peau à cet endroit, sa texture sous sa langue.

Le cœur battant à toute allure, elle se détourna pour se diriger vers les portes-fenêtres, montrant la terrasse et la mer.

— Alors dis-moi, est-ce que ça t’amuserait d’acheter une maison avec une vue aussi magnifique ? Parce que ça arrangerait bien mes affaires.

— Si tu as besoin d’argent, Sydney, il suffit de demander.

Il dit cela d’une voix tranquille, détachée, comme s’il informait son valet qu’entre la cravate rouge et la bordeaux, il n’avait pas de préférence. Sydney sentit l’amertume l’envahir. C’était tellement lui, ce ton ! Rien n’éveillait jamais ses émotions. Son erreur avait été précisément de croire qu’elle-même, par quelque miracle, aurait ce pouvoir.

Comme tu t’es trompée, ma pauvre…

Elle se tourna vers lui.

— Je ne veux pas de ton argent, Malik. Et j’apprécierais que tu sortes d’ici avant que mon véritable client arrive. Si tu as quoi que ce soit à me dire, tu peux passer par mon avocat.

Il la fixa, l’œil brillant. Sydney sentit son ventre se serrer. Etait-ce de la colère qu’elle voyait brûler là, ou bien un autre genre de feu ?

— Ah, oui, dit-il avec condescendance. Le divorce.

De la colère, donc. Il n’avait pas l’habitude qu’elle se rebiffe. Parce qu’elle ne l’avait encore jamais fait — jamais jusqu’à aujourd’hui. Elle croisa les bras sur sa poitrine. Elle savait que c’était un geste défensif, mais elle s’en moquait.

— Je ne te demande rien de plus que de signer ces papiers.

— Alors, tu as fini par t’en occuper.

Il n’y avait pas la moindre trace de chagrin ou de surprise dans sa voix. Toujours parfaitement calme, son seigneur du désert. Cette nonchalance la mettait hors d’elle. Mais soudain, un doute l’envahit.

— Ce n’est pas pour ça que tu es venu ?

Cela faisait un peu plus d’une heure qu’elle avait confié les papiers à son assistante. Malik pouvait les avoir déjà reçus, mais, dans ce cas, comment avait-il su qu’elle était là et l’y avait-il rejointe aussi vite ? Tout à coup, elle comprit.

— Il n’y a pas de client, n’est-ce pas ? Tu as appris que je pensais à divorcer et ça t’a piqué dans ton orgueil, alors tu m’as fait venir ici pour me dire… je ne sais quoi.

C’était tout à fait son genre. Il orchestrait tout à sa guise. Si quelque chose lui déplaisait, il ne se résignait pas, même si, dans le cas présent, elle ne voyait pas bien ce qui pouvait le tracasser. Il inclina la tête.

— Je me suis dit que c’était la meilleure manière de te revoir. Et la moins susceptible d’attirer les paparazzi.

Une vague de chaleur submergea Sydney. Des émotions brûlantes menaçaient de la consumer — de la colère, et un autre sentiment aussi, plus sombre et secret. Un sentiment qui remontait aux nuits voluptueuses qu’ils avaient passées ensemble, enlacés dans des draps soyeux, et où il l’avait caressée, pénétrée, possédée. Ne pourrait-elle donc jamais le regarder sans repenser à tout cela ?

Elle avait cru que ces nuits étaient les seuls moments où Malik s’ouvrait à elle et lui laissait entrevoir sa vulnérabilité. Mais elle n’était plus dupe. Elle ferma les yeux et déglutit avec peine. Elle transpirait. Elle se retourna vers la terrasse, ouvrit grand les portes pour laisser entrer la brise marine. Il faisait toujours trop chaud quand Malik était dans les parages.

Et à présent, il était juste derrière elle. Elle n’avait pas besoin de vérifier ; elle sentait sa présence. Il dégageait une énergie qu’elle n’avait jamais pu ignorer. Sa nuque picotait. Ses oreilles bourdonnaient. Elle n’avait qu’un geste à faire pour se jeter dans ses bras et connaître de nouveau le plaisir extraordinaire de leurs étreintes, et, au fond d’elle-même, elle en avait envie. Mais comme elle s’en voulait d’avoir envie ! Elle n’était plus si faible à présent, bon sang ! Elle était forte, capable de résister aux pulsions animales, insensées, qui la poussaient vers cet homme.

Elle devait leur résister — ou en payer le prix.

Elle fit volte-face et recula d’un pas en découvrant Malik encore plus près qu’elle ne l’aurait cru.

— Tu n’as jamais pris la peine de me contacter, dit-elle d’une voix tremblante malgré sa détermination. Jamais, pendant un an. Qu’est-ce que tu viens faire ici aujourd’hui ?

Elle vit un éclair de rage luire dans son regard, crisper sa mâchoire. Il était si beau ! Les cheveux noirs brillants, les traits ciselés, le corps musclé, la peau bronzée, comme saupoudrée d’or. Et les lèvres les plus sensuelles de la Création — des lèvres qui savaient l’amener jusqu’au bord de l’extase et l’y faire basculer, encore et encore. Un léger frisson parcourut son échine. Comment avait-elle pu imaginer qu’un apollon pareil s’intéressait vraiment à elle ?

Il ignora sa question.

— Pourquoi t’aurais-je couru après, Sydney ? Tu as choisi de partir. Tu aurais pu choisir de revenir.

Encore une preuve que son départ ne lui avait fait ni chaud ni froid… Elle se redressa.

— Je n’avais pas le choix.

Malik poussa un soupir de mépris.

— Vraiment ? On t’a forcée à me quitter ? On t’a forcée à t’enfuir de Paris au beau milieu de la nuit avec ta valise, en laissant un mot sur le plan de travail de la cuisine ? Qui t’a forcée ? Je veux bien que tu me la présentes, cette personne qui a tant de pouvoir sur toi.

Sydney se raidit. A l’entendre, elle raisonnait de manière puérile, ridicule.

— Ne fais pas semblant d’avoir été dévasté par mon départ. Nous savons tous les deux ce qu’il en est.

Il ne répondit rien et passa devant elle en la frôlant, s’avançant entre les portes-fenêtres, le visage tourné vers l’océan. Chaque seconde de silence flétrissait un peu plus le cœur de Sydney. Mais comment pouvait-elle encore espérer qu’il allait la contredire ?

— Evidemment que ça ne m’a pas dévasté, déclara-t-il d’un ton froid — puis il se retourna vers elle, la harponna du regard et poursuivit d’une voix plus dure : Mais je suis un Al Dakhir et tu es ma femme. Tu n’as pas réfléchi une seconde à l’embarras que ça me causerait ? Que ça causerait à ma famille ?

Sydney frémit de colère et de déception. Elle aurait aimé qu’il admette qu’elle lui avait au moins un peu manqué, mais, bien sûr, ce n’était même pas le cas. Malik n’avait besoin de personne. C’était une force de la nature qui n’appartenait qu’à lui-même.

— C’est pour ça que tu es ici ? Parce que je t’ai fait honte en partant ?

Elle prit une inspiration tremblante. L’adrénaline se ruait dans ses veines, les larmes lui piquaient les yeux, mais elle était bien décidée à garder son calme.

— Eh bien dis donc, reprit-elle, tu es long à la détente.

Il fit un pas vers elle. Sydney releva le menton, refusant de se laisser intimider, mais Malik s’arrêta et mit les mains dans ses poches. Le grand prince se maîtrisait une fois de plus et la considérait avec hauteur.

— Tu n’avais pas à partir, Sydney. Nous pourrions vivre chacun de notre côté ; c’est presque la norme, même si en général cela ne vient qu’après la naissance d’un ou plusieurs héritiers. Mais un divorce, c’est tout à fait autre chose.

— Alors c’est le divorce qui te cause de l’embarras, pas le fait que je sois partie ?

Comme si elle pouvait envisager d’avoir des enfants avec lui. Pour qu’il la laisse les élever seule pendant qu’il batifolait avec ses maîtresses ? Certainement pas ! Dire qu’un jour elle avait cru que leur couple avait de l’avenir, alors qu’ils venaient de milieux si différents, lui le prince du désert et elle la petite Sydney Reed de Santa Monica, en Californie. C’était presque risible.

— Je t’ai laissé du temps pour réfléchir, reprit Malik. Mais il y a des limites.

Sydney écarquilla les yeux de colère.

— Attends, toi tu m’as laissé du temps pour réfléchir ? Non mais c’est du délire…

Il lui jeta un regard furieux.

— Est-ce que c’est une façon de parler pour une princesse ?

— Je ne suis pas une princesse, Malik.

Même si elle en était une d’un point de vue officiel, puisque l’épouse du prince acquérait ce titre, elle n’en avait jamais eu le sentiment. Malik ne l’avait jamais emmenée à Jahfar, elle n’avait jamais vu son pays, n’y avait jamais été accueillie par sa famille. En fait, elle n’avait même jamais rencontré un seul membre de sa famille. Cela aurait dû lui mettre la puce à l’oreille.

La honte l’envahit de nouveau, cuisante. Comme elle avait été naïve ! Malik ne l’avait pas choisie par hasard. Et pas non plus par amour, comme elle l’avait cru à l’époque. S’il l’avait épousée, c’était précisément parce qu’il savait qu’elle n’était pas, aux yeux des siens, la femme qu’il lui fallait. Il l’avait fait exprès, pour contrarier sa famille. Elle n’avait été que l’instrument de sa rébellion.

— Tu es toujours ma femme, Sydney, dit-il entre ses dents. Et tant que tu le resteras, tu te comporteras avec la bienséance qui convient à ta position.

Sydney serra les poings pour se retenir d’exploser.

— Je ne suis plus ta femme pour longtemps, Malik. Signe ces papiers et tu n’auras plus jamais à craindre que je te fasse honte.

Il s’approcha d’elle lentement, si lentement qu’elle se sentit prise au piège. Son instinct lui criait de fuir, mais ç’aurait été s’avouer vaincue, alors elle se tint immobile tandis qu’au-dehors les vagues se brisaient sur le sable, que son cœur battait crescendo et que Malik s’approchait, à tel point qu’elle put bientôt humer l’odeur de sa peau et sentir son haleine sur son visage.

Il fit glisser sa main sur sa joue, et la caresse était si légère qu’elle se demanda si elle n’était pas en train de l’imaginer. Ses yeux étaient sombres, son expression indéfinissable. A présent, il effleurait sa nuque. Sydney dut se faire violence pour résister au désir de fermer les yeux et de lever le visage vers lui — de sentir encore une fois le goût de ses lèvres contre les siennes.

Alors il parla, d’une voix semblable à un grondement souterrain, au chant irrésistible d’une sirène.

— Tu as encore envie de moi, Sydney.

— Non, dit-elle avec fermeté.

Mais ses jambes tremblaient, son corps entier vibrait d’excitation. Son cœur allait jaillir de sa poitrine s’il n’enlevait pas sa main de sa joue.

— Je ne te crois pas, dit-il.

Elle vit son visage flotter tout près du sien, de plus en plus près et, l’espace d’un instant, elle s’abandonna, laissa leurs bouches se presser l’une contre l’autre. L’espace d’un instant, elle fut perdue dans le temps, projetée au cœur d’une autre journée, d’une autre maison, d’un autre baiser.

Une flèche de douleur lui transperça la poitrine. Etait-elle condamnée à souffrir éternellement à cause de lui ? Elle posa les mains sur le tissu luxueux de sa veste, en saisit le col entre ses doigts crispés — et le repoussa, avec force.

Malik fit un pas en arrière. Les muscles de son visage se tendirent sous sa peau et, dans la lumière rougissante qui creusait ses joues, il lui parut plus dur que dans son souvenir. Plus triste, aussi.

Sauf que Malik n’était pas triste. Pourquoi l’aurait-il été ? Il n’avait jamais tenu à elle. Il avait usé de son charme pour la mener en bateau et, comme une imbécile, elle y avait cru !

— Tu ne m’avais jamais repoussé, dit-il.

— Je ne pensais pas avoir besoin de le faire.

— Mais maintenant, tu le penses.

— Est-ce que j’ai tort ? Qu’est-ce que tu cherches, Malik ? A me montrer que c’est toi qui as le pouvoir ? A prouver que tu es encore irrésistible ?

Il inclina la tête sur le côté.

— Le suis-je ?

— Pas du tout.

— Dommage.

— Oh non, au contraire.

Sydney commençait à sentir le sang battre à ses tempes, chargé de trop d’adrénaline, de trop de colère.

— Bon, dit Malik. Tant pis. Ça ne change rien, même si ça risque de rendre les choses plus difficiles.

Sydney cligna les paupières.

— Quelles choses ?

— Notre mariage, habibti.

Il était d’une cruauté infinie.

— Il n’y a plus de mariage, Malik. Signe les papiers et c’est fini.

Il esquissa un rictus qui n’avait rien d’un sourire.

— Ah, mais ce n’est pas si simple, ma chère. Je suis un prince de Jahfar. Il y a un protocole.

Sydney s’agrippa à la poignée de la porte pour ne pas vaciller. Elle avait les genoux en coton et ne se sentait plus si stable, tout à coup, perchée sur ses hauts talons.

— Un protocole ?

Malik planta son regard dans le sien. Etait-ce de la pitié qu’elle y lisait ? Quand il parla enfin, les nerfs de Sydney étaient sur le point de craquer.

— Nous devons aller à Jahfar…

— Quoi ?

— Et nous devons y vivre comme mari et femme pendant une période de quarante jours…

Comme d’habitude, il ne laissait transparaître aucune émotion. Sydney se sentait mourir à l’intérieur.

— Non, murmura-t-elle.

Il ne réagit pas.

— Alors, seulement, nous pourrons déposer une demande de divorce auprès de mon frère le roi.

Afficher en entier

Ajoutez votre commentaire

Ajoutez votre commentaire

Commentaires récents

Commentaire ajouté par Underworld 2019-10-20T16:29:12+02:00
Or

On retrouve dans ce tome le prince Malik Al Dakhir, le frère de Adan Al Dhakir, roi de Jahfar (voir tome 1 "Un serment dérobé")

Afficher en entier
Commentaire ajouté par SuBla65 2019-05-20T10:15:46+02:00
Or

Romance qui se lit très bien.

Ce livre est une suite de "Un serment dérobé, Lynn Raye Harris". Malik est frère de Adan.

Afficher en entier

Date de sortie

Le Serment du désert

  • France : 2014-11-01 - Poche (Français)

Activité récente

Titres alternatifs

  • The Al Dhakir Brothers, Tome 2 : Le serment du désert - Français
  • Marriage Behind the Façade - Anglais
  • Marriage Behind the Façade (The Al Dhakir Brothers #2) - Anglais

Editeurs

Les chiffres

lecteurs 21
Commentaires 2
extraits 4
Evaluations 4
Note globale 8.25 / 10

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode