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Les blés mouvants



Description ajoutée par emma-65 2012-08-25T10:28:32+02:00

Résumé

Recueil de poèmes du poète Émile Verhaeren.

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Classement en biblio - 2 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par emma-65 2012-08-25T10:28:19+02:00

Les meules

Comme des tentes pour les blés

Les grandes meules fraternelles

Se rassemblent l'hiver sur les champs isolés

Et l'autan noir rôde autour d'elles

Les solides faucheurs du bourg

Les ont, sous la rude pesée

De leurs fermes genoux et de leurs coudes lourds,

Dûment, sur le sol dur, tassées.

Les grains sont tournés au-dedans,

Mais au-dehors pointent les pailles

Avec leur lame aiguë, avec leur bout mordant,

Comme des lances en bataille.

Chaque meule est dard et couteau

Contre ce qui tord, use ou case,

Contre les dents du gel et les griffes de l'eau

Et les grands vents trouant l'espace.

Ainsi, pendant les mois de rage ou de torpeur,

Se recueille, sans défaillir, leur force close.

Le grain, qui doucement au fond d'elles repose,

Y vit d'une vie ample et sourde comme un coeur.

Loin du bourg où retentissent les attelages

Et qui tille le chanvre et qui bat le méteil,

Avec leurs chaumes d'or sous un pâle soleil,

Elles forment là-bas, comme un autre village

Le silence circule autour d'elles, et, lent,

S'en vient dormir, le soir, auprès du blé qui rêve.

La lune monte et luit et le gel brusque enlève

Tout nuage au ciel torpide et somnolent ;

Et les meules alors, sous les astres sans nombre,

Semblent se redresser plus haut que les maisons

Et tout à coup atteindre et barrer l'horizon

Si loin sur les champs nus se prolongent leurs ombres.

Mais dès que cessent les temps froids

Et qu'une écume de verdure

Mousse à la cime innombrable des bois,

Toutes les meules à la fois

S'illuminent sur la plaine moins dure.

L'aile du vent bat du Midi,

Tout chant d'oiseau semble un présage.

L'alouette bondit et rebondit

En un vol saccadé vers les plus hauts nuages.

Les vieilles gens quittent leur seuil.

Oh ! cette heure où les meules

Lasses enfin d'être seules

Font bel accueil

A ceux que l'hiver grisâtre

A fiancés au coin de l'âtre

Et leur prêtent pour qu'ils s'aiment dans le mystère

L'ombre immense qu'elles étendent sur la terre.

Ils s'en viennent, chacun par un chemin à soi

Longeant les clos jusqu'à la plaine,

Et leurs pas sont pressés dès qu'ils quittent leur toit

Et courte et brusque est leur haleine.

Ils sont déjà l'un à l'autre, bien que leurs pas

Soient encor loin des grandes meules ;

Ils se tendent leurs coeurs ; ils se tendraient leurs bras

S'ils étaient seuls sur les éteules.

Et quand ils se sont joints, ils s'étreignent si fort

Qu'on dirait deux gerbes de paille

Qu'un large poing serre entre elles, et noue et tord

Autour des cornes des aumailles.

Le baiser ferme et cru court soudain sur leur peau,

Leurs corps l'un de l'autre s'enivrent,

Leur désir retenu, ainsi qu'un chien sous l'eau,

Mord, s'affole, et se délivre.

Mais jusqu'au moindre râle et jusqu'au moindre cri

De leurs spasmes réunis

Tout s'étouffe dans l'ombre et le vent qui circule

De meule en meule, au crépuscule.

Et maintenant que s'en viennent des bourgs lointains

Ceux qui transportent les graines et les pailles

Vers la grange de chaume où les fléaux travaillent,

Les meules ont vécu leur gloire et leur destin.

Elles croulent l'une après l'autre au soir penchant

Dans le vide tragique et ténébreux des champs.

Le sol redevient vert où se tassait leur masse.

Et seuls les amants clairs qui forgent l'avenir

Gardent encor dans leur coeur fou le souvenir

Des meules projetant leur ombre dans l'espace.

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Les blés mouvants

  • France : 2013-06-01 - Poche (Français)

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