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Extrait ajouté par Line-Chan 2016-04-22T12:03:02+02:00

"Je vous dirai que, dans l'univers entier, il n'est rien qui dure. Tout s'écoule, et les êtres ne revêtent qu'une forme fugitive."

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Extrait ajouté par Hope-S 2020-11-16T18:06:07+01:00

[Pythagore] fut le premier à dénoncer le fait

De servir à table de la viande, le premier aussi à tenir ce discours d'une grande sagesse mais qui ne fut pas entendu:

"Evitez, êtres périssables, de souiller votre corps par une nourriture

Impie. Il y a des céréales, il y a des fruits dont le poids

Fait ployer les branches et les raisins juteux dans les vignes;

Il y a des légumes délicieux, il y en a qui deviennent

Doux et tendres à la cuisson; ni le lait ni le miel

Qui fleure bon le thym ne vous sont interdits;

Prodigue de ses richesses, la terre vous fournit des aliments

Savoureux et les mets qu'elle vous offre ignorent l'abattage et le sang.

Ce sont les animaux qui se nourissent de viande - et encore pas tous;

En effet, les chevaux, les moutons et les boeufs sont herbivores;

Seuls ceux qui sont par nature sauvages et féroces,

Les tigres d'Arménie, les lions irascibles ainsi que les loups et les ours,

Se repaissent d'une nourriture à base de sang.

Hélas! Quelle ignominie que d'engloutir des viscères dans ses viscères,

D'ingurgiter un autre corps pour engraisser son corps glouton,

Et de préserver la vie en soi grâce à la mort d'un autre être vivant!

Est-il possible qu'au milieu de tant de richesses procurées par la Terre,

La meilleure des mères, rien ne vous plaise autant que broyer d'une dent cruelle

D'ignobles lambeaux de chair et vous comporter à la manière des Cyclopes?

Que vous ne puissiez pas, sans détruire un autre être, assouvir

La fin de vos ventres voraces et sans retenue?

Pourtant, à l'époque lointaine que nous appelons âge d'or,

On se contentait des fruits des arbres et des végétaux

Que la terre produit, sans avoir à salir sa bouche avec du sang.

Alors, les oiseaux s'élançaient sans danger dans les airs à tire-d'ailes,

Les lièvres se promenaient sans crainte à travers champs,

Nul hameçon n'accrochait le poisson inconscient,

L'univers ignorait la trahison, la crainte de la perfidie,

Et partout régnait la paix. Après qu'un homme, peu importe lequel, Eut pris l'initiative néfaste d'envier l'alimentation des lions

Et se fut avidement empli la panse de nourriture carnée,

La voie du mal fut tracée.

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Extrait ajouté par Nelouchou 2018-01-15T17:02:17+01:00

Un jour que, brisés par l'âge, ils se tenaient devant les saints degrés et racontaient l'histoire de ce lieu, Baucis vit Philémon se couvrir de feuilles, le vieux Philémon vit de feuilles couvrir Baucis. Déjà une cime s'élevait au-dessus de leurs deux visages ; tant qu'ils le purent, ils s'entretinrent l'un avec l'autre : "Adieu, mon époux ! Adieu, mon épouse " dirent-ils en même temps et en même temps leurs bouches disparurent sous la tige qui les enveloppaient.

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Extrait ajouté par nouvellterre 2023-10-16T08:41:57+02:00

Livre X, Hyacinthe

[...] "Tu péris, enfant de l'Oebalie, enlevé à la fleur de l'âge, dit alors Phébus; je vois ta blessure qui m'accuse. Tu es ma douleur et mon forfait; il faut inscrire sur ta tombe que ma main t'a tué; c'est moi qui suis l'auteur de ta mort. Et pourtant quel est mon crime ? A moins qu'on ne puisse dire que c'est un crime de jouer; un autre d'aimer. Que ne puis-je, comme je le mérite, mourir avec toi ! Puisque la loi du destin me l'interdit, tu seras toujours présent a ma pensée et ma bouche fidèle ne cessera point de répéter ton nom. En ton honneur retentiront mes chants et ma lyre vibrant sous ma main; fleur nouvelle, tu rappelleras mes gémissements par un mot que tu porteras écrit sur toi."

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Extrait ajouté par nouvellterre 2023-10-16T08:23:13+02:00

Livre X, Hyacinthe

[...] L'enfant a pâli; le dieu, non moins pale que lui, reçoit son corps défaillant; tantôt il essaie de le ranimer; tantôt il étanche son affreuse blessure, ou bien il y applique des herbes pour retenir son âme qui s'enfuit. L'art est impuissant, la blessure inguérissable."

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Extrait ajouté par nouvellterre 2023-10-15T20:25:50+02:00

Livre X, Hyacinthe

[...] Mon père t'a chéri entre tous et Delphes, centre du monde, fut privé de son dieu tutélaire, quand il fréquentait pour toi les bords de l'Eurotas et Sparte sans remparts; il ne se soucie plus de sa lyre ni de ses flèches; oublieux de lui-même, il ne se refuse ni à porter tes filets, ni à tenir tes chiens, ni à t'accompagner sur les sommets d'une montagne escarpée; une longue habitude de ta présence entretient sa flamme."

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Extrait ajouté par nouvellterre 2023-10-15T20:14:18+02:00

Livre X, Cyparissus

[...] Le jeune Cyparissus, par mégarde, le transperça d'un javelot acéré ; puis, quand il le vit mourir de sa cruelle blessure, il souhaita de mourir lui-même. Que de paroles consolantes Phébus ne lui fit-il pas entendre ! que de fois il l'engagea à modérer sa douleur, à la proportionner au malheur qui en était cause. L'enfant n'en gémit pas moins et il demande aux dieux, comme une faveur suprême, de verser des larmes éternelles. Déjà tout son sang s'est épuisé en torrents de pleurs; une couleur verte se répand sur ses membres; ses cheveux, qui tout à l'heure retombaient sur son front de neige, se dressent, se raidissent et forment une pointe grêle qui regarde le ciel étoilé. Le dieu gémit et dit avec tristesse : " Moi, je te pleurerai toujours; toi, tu pleureras les autres et tu t'associeras à leur douleurs ".

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Extrait ajouté par anonyme 2018-12-21T11:32:14+01:00

« Ô Galatée, tu es plus blanche qu'un beau lys, plus fraîche que les fleurs de la prairie, plus élancée que l'aune, plus brillante que le cristal, plus folâtre qu'un jeune chevreau, plus polie que le coquillage lentement usé par la vague, plus agréable que les rayons du soleil en hiver, et que l'ombre en été ; plus exquise que les fruits les plus exquis, plus noble que le haut platane, plus transparente que la glace, plus suave qu'un raisin mûr, plus douce que la crème et que le duvet du cigne, et, si tu ne fuyais pas toujours, plus belle qu'un frais jardin. Mais en même temps, ô Galatée, tu es plus sauvage que la génisse indomptée, plus dure que le chêne chargé d'ans, plus trompeuse que l'onde, que la branche de saule et le rameau flexible de la vigne, qui se dérobent sous la main, plus impassible que ces rochers, plus impétueuse que le torrent, plus fière que le paon dont on loue le plumage, plus irritante que la flamme, plus âpre que les ronces, plus farouche que l'ourse devenue mère, plus sourde que les profondeurs de l'Océan, plus cruelle que le serpent foulé par le pied du voyageur ; et, ce qui fait surtout ma douleur, plus agile que le cerf devant la meute aboyante, plus légère que l'aile du zéphyr. Ah ! si tu me connaissais, tu te repentirais d'avoir fui ; tu regretterais tes longs refus, tu ferais tout pour me retenir auprès de toi. J'ai sur le flanc de la montagne un antre creusé sous le rocher ; là, on ne sent ni la chaleur brûlante de l'été, ni les glaces de l'hiver : j'ai des arbres dont les branches plient sous les fruits ; j'ai de longues vignes aux raisins dorés, d'autres aux raisins colorés de pourpre : je t'en réserve les grappes. Toi-même, de tes mains tu iras cueillir la fraise parfumée, née à l'ombre des bois, les fruits d'automne du cornouillier, la prune au noir duvet, et celle, plus délicate, dont la couleur imite la cire nouvelle. Ni les douces châtaignes, ni les fruits les plus savoureux ne manqueront à mon épouse : tous les arbres serviront ses désirs. Ces troupeaux sont à moi : beaucoup d'autres errent dans les forêts et dans les vallées ; beaucoup reposent dans les antres de la montagne. Ne m'en demande pas le nombre, je l'ignore : c'est au pauvre qu'il convient de dénombrer son troupeau. Mes brebis sont belles ; mais viens en juger par toi-même : viens voir comme elles peuvent à peine soutenir leurs traînantes mamelles. Les jeunes agneaux sont dans de chaudes étables : d'autres sont remplies de jeunes chevreaux. J'ai toujours du lait blanc comme la neige : j'en garde une partie pour le boire ; je laisse l'autre s'épaissir en fromage. Près de moi, tu n'auras pas seulement de ces présents vulgaires, plaisirs si faciles à donner : des daims, des lièvres, des chevreaux, une paire de colombes, ou un nid enlevé sur la cime d'un arbre : j'ai trouvé, dans les montagnes, deux jeunes ours au long poil, qui pourront jouer avec toi : c'est à peine si tu sauras les distinguer, tant ils se ressemblent. Je les ai trouvés, et je me suis dit : je les garderai pour ma maîtresse. Viens, ô Galatée, lève ta belle tête au-dessus des flots d'azur ; viens et ne dédaigne pas mes présents. Je connais ma figure, je l'ai vue naguère dans une eau limpide, et son image m'a plu. Vois comme je suis grand ! Jupiter n'est pas plus grand dans le ciel ; car vous parlez toujours de je ne sais quel Jupiter, qui règne, dites-vous, sur le monde. Une épaisse chevelure domine mon large front, et, comme une forêt, ombrage mes épaules. Si mes membres sont hérissés de poils, crois-moi, ce n'est pas une laideur : la beauté de l'arbre est son feuillage ; la beauté du cheval, c'est la crinière qui ondoie sur son col impatient : l'oiseau a son plumage : la laine est l'honneur de la brebis : une barbe et des membres velus siéent à l'homme. Je n'ai qu'un oeil au milieu du front ; mais on dirait un large bouclier : le soleil n'embrasse-t-il pas l'univers du haut des cieux ? Et pourtant le soleil n'a qu'un oeil. C'est mon père qui règne sur vos humides demeures ; tu seras la belle-fille de Neptune. Prends pitié de moi, je t'en supplie ; écoute ma prière, car je n'ai jamais prié que toi.Je méprise Jupiter, son Olympe et sa foudre ; mais je tremble devant toi, ô fille de Nérée : ton courroux est plus terrible que son tonnerre. Je souffrirais moins vivement de tes mépris, si tu fuyais tout le monde, comme tu me fuis : mais pourquoi repousser le Cyclope, et chérir un Acis ? Pourquoi préférer à mes caresses les caresses d'Acis ? Eh bien ! qu'il se complaise en lui-même ; que toi aussi, pour ma douleur, ô Galatée, tu te complaises en lui ; mais qu'il me tombe un jour sous la main, et il sentira que ma force répond à ma taille. Je lui arracherai, tout vivant, les entrailles ; je lancerai ses membres déchirés à travers les champs, et jusque dans la mer où tu habites : oh ! ainsi, soyez-vous réunis ! car enfin je brûle, et la flamme irritée n'en est que plus vive et plus terrible : je brûle comme si l'Etna et tous ses feux étaient dans mon sein : et toi, Ô Galatée, tu es sans pitié ! »

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Extrait ajouté par anonyme 2018-12-13T17:38:27+01:00

Cette caverne est le repaire du dragon, fils de Mars : sa crête a l'éclat de l'or ; la flamme jaillit de ses yeux ; tout son corps est gonflé de venin ; il darde sa langue en trois aiguillons, et sa gueule est armée d'un triple rang de dents. A peine les Tyriens ont-ils porté leurs pas dans ce bois funeste ; à peine l'urne, jetée au sein des eaux, a-t-elle retenti, que le serpent avance hors de l'antre sa longue tête azurée, et fait entendre d'horribles sifflements. Les urnes échappent de leurs mains, leur sang est refoulé vers sa source, et leurs membres se glacent de stupeur et d'effroi. Le monstre plie et replie en mille anneaux sa croupe couverte d'écailles, et, dans ses bonds tortueux, décrit des arcs immenses ; plus de la moitié de son corps se dresse dans les airs et domine toute la forêt ; et sa grandeur, à le voir tout entier, égale celle du serpent qui sépare les deux Ourses. Au même instant, soit que les Phéniciens s'apprêtent au combat ou à la fuite, soit que la crainte les empêche de fuir ou de se défendre, il s'élance sur eux : l'un expire sous sa dent meurtrière, l'autre dans les replis de ses longs anneaux, ou meurt au souffle de son haleine empestée.

Déjà le soleil, au plus haut point de sa course, avait resserré les ombres : étonné du retard de ses compagnons, le fils d'Agénor cherche la trace de leurs pas : il a pour vêtement la dépouille d'un lion, pour armes une lance d'un fer étincelant, un javelot, et son courage, la meilleure de toutes les armes. Il entre dans la forêt : à la vue des cadavres de ses Tyriens, à la vue du vainqueur qui, étendu sur eux, les couvre de ses vastes flancs, et qui, de sa langue ensanglantée, suce leurs horribles blessures : «Je serai, dit-il, votre vengeur, ô fidèles amis, ou le compagnon de votre trépas. A ces mots, il soulève un roc énorme, et l'effort de son bras, s'égalant à la pesanteur de la pierre, il la lance. Ce choc eût ébranlé les remparts couronnés des plus superbes tours ; le serpent reste sans blessure, et, cuirassée de ses écailles, sa peau dure et hideuse repousse les coups les plus vigoureux. Mais sa peau, maigre toute sa dureté, ne peut triompher du javelot, qui, pénétrant à travers son épine flexible et tortueuse, s'y arrête et enfonce jusque dans ses entrailles tout le fer dont il est armé. Le monstre, exaspéré par la douleur, replie sa tête sur son dos, regarde sa blessure et mord le dard qui s'y tient immobile ; après de grands efforts pour l'ébranler en tous sens, c'est à peine s'il peut arracher ie bois de ses flancs ; mais le fer reste attaché à ses os. La douleur de sa nouvelle plaie redoublant alors sa fureur ordinaire, les veines de son gosier s'emplissent et se gonflent ; une écume blanchâtre decoule de sa gueule venimeuse ; la terre, broyée sous ses écailles, résonne, et le souffle qu'exhale sa bouche infernale infecte au loin les airs, tantôt il se roule en spirales immenses, tantôt il se dresse et s'allonge avec plus de roideur qu'un grand arbre ; d'autres fois il s'élance d'un vaste bond, aussi impétueux qu'un torrent grossi par les pluies, et, du choc de sa poitrine, il renverse les arbres placés sur son passage. Le fils d'Agénor recule quelques pas : avec la dépouille du lion, il repousse les assauts du serpent ; quand sa gueule le menace, il l'arrête en lui présentant la pointe de sa lance : le reptile, en fureur, attaque l'acier par d'impuissantes morsures, ses dents se brisent contre le tranchant du métal. Déjà le sang commence à couler de son palais empesté, et rougit le gazon. Mais la blessure est légère, tant qu'il se dérobe aux atteintes du fer en reculant sa tête, et par ce mouvement l'empêche de se fixer dans la plaie et d'y pénétrer plus avant. Enfin le fils d'Agenor enfonce le fer dans le gosier du monstre, et le presse sans relâche, et le pousse en arrière jusqu'à ce qu'il aille se heurter contre un chêne qui l'arrête, et que sa tête et l'arbre soient percés du même coup. Le reptile fait courber le chêne sous son poids, et gémir ses flancs en les battant de sa queue. Tandis que le vainqueur contemple l'énormité de son ennemi vaincu, tout à coup une voix se fait entendre ; on ne peut reconnaître d'où elle est partie, mais elle profère ces mots : «Pourquoi, fils d'Agénor, considérer le serpent que tu viens de tuer ? et toi aussi on te verra un jour sous la forme d'un serpent». Saisi d'un long effroi, il se trouble, il pâlit, une terreur glaciale fait dresser ses cheveux sur sa tête.

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Extrait ajouté par anonyme 2018-12-10T19:48:50+01:00

Si les dieux, disent-ils, se laissent fléchir aux humbles prières des mortels, s’ils ne sont pas inexorables, apprends-nous, ô Thémis, quelle vertu féconde peut réparer la ruine du genre humain, et montre-toi propice et secourable au monde abîmé sous les eaux ». Touchée de leur prière, la déesse rendit cet oracle : « Éloignez-vous du temple, voilez vos têtes, détachez les ceintures de vos vêtements, et jetez derrière vous les os de votre aïeule antique ». Ils demeurent frappés d’un long étonnement. Pyrrha, la première, rompt le silence et refuse d’obéir aux ordres de la déesse ; elle la prie, en tremblant, de lui pardonner, si elle n’ose outrager les mânes de son aïeule en dispersant ses os. Cependant ils cherchent ensemble le sens mystérieux que cachent les paroles ambiguës de l’oracle, et les repassent longtemps dans leur esprit. Enfin, Deucalion rassure la fille d’Épiméthée par ces consolantes paroles : « Ou ma propre sagacité m’abuse, ou l’oracle n’a point un sens impie, et ne nous conseille pas un crime. Notre aïeule, c’est la terre, et les pierres renfermées dans son sein sont les ossements qu’on nous ordonne de jeter derrière nous ». Bien que cette interprétation ait ébranlé l’esprit de Pyrrha, son espérance est encore pleine de doute, ou bien le doute combat encore son espérance, tant il leur reste d’incertitude sur le sens véritable de l’oracle divin ! Mais que risquent-ils à tenter l’épreuve ? ils s’éloignent, et, le front voilé, laissant flotter leurs vêtements, selon le vœu de Thémis, ils marchent en jetant des cailloux en arrière. Ces cailloux (qui le croirait, si l’antiquité n’en rendait témoignage ?), perdant leur rudesse première et leur dureté, s’amollissent par degrés, et revêtent une forme nouvelle. À mesure que leur volume augmente et que leur nature s’adoucit, ils offrent une confuse image de l’homme, image encore imparfaite et grossière, semblable au marbre sur lequel le ciseau n’a ébauché que les premiers traits d’une figure humaine. Les éléments humides et terrestres de ces pierres deviennent des chairs ; les plus solides et les plus durs se convertissent en os ; ce qui était veine conserve et sa forme et son nom. Ainsi, dans un court espace de temps, la puissance des dieux change en hommes les pierres lancées par Deucalion, et renouvelle, par la main d’une femme, la race des femmes éteinte. C’est de là que nous venons : race dure et laborieuse, nous témoignons sans cesse de notre origine.

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