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Mariage secret



Description ajoutée par Luna05 2011-05-12T12:58:11+02:00

Résumé

Un époux qui ne reconnaissait pas sa femme - voilà qui n'était pas banal ! songea Callie tandis que Jack, totalement indifférent à sa présence, errait dans sa boutique pour acheter des fleurs. Sauf que, dans leur cas, c'était presque inévitable. Huit ans plus tôt, alors qu'elle n'avait encore que dix-sept ans et venait de se retrouver orpheline, Jack lui avait proposé un pacte, un mariage secret qui n'incluait pas l'amour au programme : il l'épousait, afin qu'elle entre dans la famille Mitchell, une famille qui ne demandait qu'à lui ouvrir les bras ; en échange, elle lui jurait de s'occuper de ses parents pendant qu'il partirait, en toute bonne conscience, faire carrière de l'autre côté de l'Atlantique comme il en rêvait. Depuis, il n'avait plus donné signe de vie et ils ne s'étaient pas revus. Aujourd'hui, Jack était de retour : devenu une sommité de la médecine qui songeait à se fiancer, ce mariage bricolé menaçait sa réputation et gênait ses projets. Il n'était rentré aux Etats-Unis que pour convaincre Callie d'accepter le divorce, elle le savait, et elle n'avait pas d'autre choix qu'accepter. Mais avant, elle allait s'amuser un peu aux dépens de Jack, pour le punir d'avoir oublié si longtemps sa famille - et de l'avoir oubliée, elle, Callie. Sa propre femme...

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Classement en biblio - 63 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Underworld 2020-02-09T22:02:07+01:00

** Extrait offert par Abby Gaines **

Chapitre 1

Callie Summers reconnut son mari à la seconde même où il franchit le seuil de sa boutique, Fleurs et Couleurs. En revanche, Jack Mitchell, lui, ne sembla pas du tout la reconnaître, ou alors il n’en montra rien.

Face à cette absence totale de réaction, le chaleureux sourire de bienvenue de la jeune femme s’estompa rapidement. Avait-elle changé à ce point ? Est-ce que huit années, dix mille dollars de soins orthodontiques et une nouvelle coupe de cheveux l’avaient tellement métamorphosée ?

Elle regarda Jack baisser la tête pour éviter un panier de clématites suspendu au plafond et contourner un présentoir contenant des coupons de remise datant de la précédente Fête des Arbres. Tout en s’approchant d’elle, il laissa ouvertement son regard gris glisser sur le haut sans manches qu’elle portait aujourd’hui, ses seins plus généreux et sa silhouette plus féminine que lors de leur dernière rencontre, puis descendre vers sa jupe, ses jambes, ses chevilles, avant de remonter vers son visage. De tout le temps que dura ce passage en revue, rien, dans les yeux de Jack, ne trahit un quelconque intérêt pour elle. Et encore moins de l’admiration ! Il l’avait… observée, c’est tout.

Forcément. Car on ne devenait pas un neurochirurgien réputé sans un sens aigu de l’observation.

En revanche, côté mémoire, Jack ne paraissait pas champion.

— Bonjour, dit-il.

Quel sourire ! Son sourire était-il aussi sexy, huit ans plus tôt ? Callie n’en gardait aucun souvenir. Ou peut-être n’avait-elle rien remarqué, à l’époque ? Alors âgée de dix-sept ans, elle considérait Jack Mitchell, de neuf ans son aîné, avant tout comme une sorte de bienfaiteur et de protecteur. Elle vivait des jours malheureux…

— Bonjour, répondit-elle enfin.

Avant d’ajouter :

— J’étais sur le point de fermer…

Ces retrouvailles peu chaleureuses lui faisaient presque oublier l’heure. Pourtant, on était un samedi et, ces jours-là, elle tenait à boucler à midi et demi pile.

Elle finit d’arranger des tiges de gerberas — orange, écarlate et rose — dans un seau posé sur un présentoir métallique. Ensuite, elle s’avança et essuya ses mains sur son tablier dans l’éventualité où Jack songerait à lui serrer la main.

— On dit en ville que c’est chez vous qu’on trouve les plus belles fleurs, et que vous faites les plus beaux bouquets, reprit-il.

— J’aime le croire. J’espère que je fais du bon travail et que mes clients sont satisfaits. Cela dit, ma concurrente, Alice, qui tient Le Jardin fleuri, a elle aussi beaucoup de talent, s’empressa-t-elle d’ajouter.

Bravo ! Quelle preuve de confiance en soi et quel sens du commerce ! Comment espérait-elle que Fleurs et Couleurs se développe et fasse le chiffre d’affaires exigé par la banque si elle ne se montrait pas plus convaincante avec les clients ?

Avec un sourire qui se voulait complice, Jack dit alors :

— Il faut que je fasse vite. J’ai besoin…

Il regarda alors autour de lui avec un air un peu perdu, comme la plupart des hommes qui entraient dans la boutique.

— … de fleurs.

Si elle manquait de mordant et de confiance en elle, Callie ne manquait pas de malice et elle ne put s’empêcher de demander :

— C’est pour votre épouse ?

Allait-il réagir à cette allusion ?

Il tressaillit.

— Je ne suis pas…, commença-t-il.

A son froncement de sourcils et à son embarras, elle devina qu’il venait de se rappeler qu’ici, à Parkvale, Tennessee, il était bel et bien marié. Même si, elle et lui mis à part, personne ne le savait.

Jack croisa alors les bras et la regarda — elle avait oublié qu’il était vraiment bien plus grand qu’elle — et dit avec un petit sourire :

— Les fleurs sont pour ma mère, figurez-vous. Brenda Mitchell. Vous la connaissez ?

— Oui, je la connais bien. C’est une femme très gentille, répondit Callie sur un ton qui révélait toute la sincère affection qu’elle portait à Brenda.

Toutefois, même si Jack y avait été sensible, il n’en montra rien. Que sa mère et Callie soient proches ne parut même pas lui mettre la puce à l’oreille. Décidément, il ne se doutait pas un instant des liens qui l’unissaient à la fleuriste !

Heureusement que Brenda n’était pas là, elle qui prétendait que la famille manquait à Jack, et que celui-ci avait vraiment envie de prendre un peu de vacances à Parkvale en délaissant pour un temps son poste prestigieux à l’hôpital universitaire d’Oxford, en Angleterre ! Et qu’il serait revenu plus tôt s’il n’avait pas eu tant de vies à sauver.

Depuis longtemps, Callie, elle, soupçonnait Jack de ne plus guère faire cas de sa famille. Et sa visite, vu les circonstances, risquait de rompre l’un des derniers liens qu’il conservait encore avec ses proches…

Elle soutint son regard et lui adressa un sourire chaleureux, lui accordant une nouvelle chance de la reconnaître.

— De quel budget disposez-vous pour faire plaisir à votre mère ? lui dit-elle.

— Puisque vous la connaissez, je vous laisse composer un bouquet qu’elle aimera, sans vous soucier du prix.

Il consulta sa montre — certainement en platine et non en acier, se dit Callie —, puis il jeta un coup d’œil par la vitrine, en direction d’une Jaguar noire garée dans la rue.

— Très généreux de votre part, répliqua-t-elle.

Juste une petite pique, suffisamment discrète pour ne pas blesser. « Si tu penses rattraper huit années d’absence par un bouquet de fleurs d’une centaine de dollars, tu te trompes », aurait-elle pu ajouter.

Jack haussa les sourcils et se tourna vers elle.

— Je vous demande pardon ?

Elle se contenta de répondre d’un ton mesuré — par respect pour Brenda qui n’aurait jamais songé à critiquer la conduite de son fils chéri, mais aussi pour ne pas mettre Jack dans de mauvaises dispositions vis-à-vis d’elle-même :

— Votre mère adore les iris. Et les delphiniums.

Il afficha une expression perplexe.

— Si vous le dites. Des iris et des delphiniums, alors, dit-il sur le ton calme qu’il utilisait probablement avec ses patients.

Si elle lui avait dit que Brenda adorait les œillets et les pensées, il n’aurait probablement pas réagi plus vivement. Qu’importait les fleurs choisies ou les goûts de sa mère — apparemment, il s’en fichait complètement.

Dire que, depuis plusieurs semaines, elle se demandait ce qu’elle allait éprouver en le revoyant ! Une réponse inattendue s’imposait à elle : elle était juste furieuse !

* * *

Jack s’assit au volant de la Jaguar, la voiture la plus décente qu’il ait trouvée à l’agence de location de l’aéroport de Memphis. A cette heure, presque toutes les boutiques étaient fermées sur Bicentennial Square, la place centrale de Parkvale. Déjà, dans sa prime jeunesse, l’endroit était presque désert pendant les week-ends et à peine animé en semaine.

Il consulta sa montre avant de s’engager dans la circulation fluide, calculant l’heure qu’il devait être à Oxford. Pouvait-il encore appeler pour prendre des nouvelles de ses patients ? A quelle heure le tribunal du comté de Marquette ouvrait-il le lundi matin, et dans quels délais son divorce pourrait-il être prononcé ?

Son divorce… Ainsi que l’étonnante et jolie le lui avait suggéré, il aurait peut-être dû acheter des fleurs pour elle aussi. Elle, son épouse. Cette Callista Jane Summers, à en croire la signature juvénile apposée au bas de la demande de publication des bans, dont le visage était désormais devenu pour lui une image très lointaine et très floue. Seulement, offrir un simple bouquet à cette jeune femme qui avait tant fait pour lui aurait paru un remerciement bien mesquin.

Il s’arrêta à l’un des rares feux rouges de Parkvale puis quitta la place pour s’engager dans Main Street, la rue principale, bordée d’arbres.

Les tilleuls, plantés l’année de la naissance de Jack, se dressaient maintenant avec fierté. En revanche, la ville semblait avoir rétréci pendant son absence. Il l’avait toujours trouvée petite, cette bourgade, mais aujourd’hui elle lui paraissait minuscule. Ainsi, à peine eut-il tourné dans Main Street qu’il lui fallut déjà prendre à gauche, dans Forsyth Street, puis tourner quelques secondes plus tard dans Stables Lane, où habitaient ses parents.

L’étroite impasse n’était guère plus longue qu’un jet de pierre. Deux voitures étaient garées à cheval sur le trottoir pour ne pas gêner la circulation.

Jack se gara à son tour, mais dans l’allée de ses parents, derrière le pick-up de son père. Il laissa toutes ses affaires dans la voiture et prit uniquement les fleurs, enveloppées dans leur papier de soie lilas et vert. Cette fleuriste, avec son petit haut bleu sexy, avait fait du joli travail. Jack avait été surpris quand le pompiste lui avait dit que Parkvale comptait maintenant quatre fleuristes. Huit ans plus tôt, il avait acheté un petit bouquet pour son… « épouse » dans la seule et unique boutique de fleurs de la ville, commodément située face à l’hôpital.

Il s’accrocha au bouquet et s’arma de tout son courage pour remonter l’allée de gravier qui menait à la porte d’entrée. Dans quelques secondes, il allait retrouver ses parents — mais aussi, ou surtout, retrouver Callista Jane Summers.

Non que Callie soit une source de problèmes pour lui, d’ailleurs. Il se souvenait d’elle comme d’une fille adorable, pleinement consciente du service qu’elle acceptait de lui rendre à l’époque en l’épousant. Et, aujourd’hui, elle voulait la même chose que lui : divorcer. Ces derniers mails dans ce sens s’étaient d’ailleurs faits de plus en plus insistants.

Ses parents, en revanche, risquaient de lui causer plus d’embarras. Au loin, il avait pu endormir leurs espoirs de le voir revenir et s’installer à Parkvale. Mais maintenant qu’il était là, qu’il s’apprêtait à entrer chez eux, il savait déjà qu’il allait devoir batailler contre le désir de le voir abandonner la neurochirurgie pour postuler plutôt à l’hôpital local, en dermato ou en gériatrie.

Sa mère avait dû entendre sa voiture car elle ouvrit la porte d’entrée et l’attendit sur le seuil, impatiente comme une enfant de dix ans.

— Jack ! s’exclama-t-elle. Mon fils !

Jack fut submergé d’une émotion qui le surprit. Jamais il n’aurait imaginé que la joie de sa mère lui fasse autant plaisir. Galvanisé, il monta les marches du porche en deux enjambées et la serra dans ses bras.

— Tu es si grand, c’est incroyable, dit Brenda en le serrant de toutes ses forces contre son cœur.

— Enfin, maman, je n’ai pas grandi depuis que nous nous sommes vus à New York, l’année dernière !

— Eh bien, j’ai dû oublier.

— A moins que ce ne soit toi qui aies perdu quelques centimètres ?

Cette remarque valut à Jack une petite tape dans le dos alors qu’il franchissait le seuil de la maison.

Une fois à l’intérieur, il se tourna vers sa mère pour lui offrir les fleurs qui avaient miraculeusement échappé à la pression des embrassades.

— Jack, elles sont magnifiques !

Brenda respira les fleurs puis adressa à son fils un petit sourire malicieux.

— Je parie que je sais où tu les as achetées.

— Chez la meilleure fleuriste de la ville, répondit-il simplement.

— N’est-ce pas ? renchérit Brenda, avec un large sourire.

Quelque chose dans ce sourire radieux interpella Jack, mais il ne déchiffra pas l’intention qu’y mettait sa mère.

— Tout le monde est venu pour te voir, lui dit celle-ci. J’ai préparé un déjeuner léger.

« Tout le monde » désignait certainement plusieurs membres de la famille Mitchell, pensa Jack, qui oublia momentanément la fleuriste. Et un « déjeuner léger » signifiait tout aussi certainement un buffet bien garni avec en vedette la spécialité de sa mère, la salade de poulet au curry. Il devait admettre que cette salade de poulet, qui n’avait rien de commun avec un plat indien quelconque — si ce n’est une pincée de curry — lui avait manqué.

Brenda le conduisit dans le salon de la maison de style victorien. Avec ses hauts plafonds et ses larges fenêtres, la maison avait les mêmes dimensions que dans son souvenir.

— Le voilà ! annonça triomphalement Brenda.

Oncle Frank et tante Nancy occupaient la banquette située sous la fenêtre. Leur fille Sarah était assise sur le canapé avec un jeune homme brun et ils se tenaient la main. Jack se rappela vaguement avoir entendu parler de fiançailles et d’un mariage prévu pour le mois de juin. Là, à côté de la bibliothèque, il devait s’agir de Mark et Jason, les deux frères aînés de Sarah. Ils s’étaient tous les deux étoffés, en huit ans, et Mark — à moins que ce ne soit Jason ? — portait maintenant la barbe.

— Fiston, quelle joie de te voir, dit Dan, le père de Jack, en lui donnant une accolade.

Il avait dû quitter son magasin de bricolage plus tôt que d’habitude alors qu’il ne fermait d’ordinaire que vers 19 heures le samedi.

— Je veux dire, en chair et en os, plaisanta Dan, et pas exclusivement sur un écran de télé.

— Heureux de te voir aussi, papa, répondit Jack.

Dan passa un bras possessif autour des épaules de Brenda, qui se pencha vers lui et lui adressa ce regard empli de tendresse que Jack associait toujours à ses parents.

« Tout est normal », songea-t-il. Pas besoin de doctorat en médecine pour constater que rien n’avait changé. Peu importait ce que Callie avait raconté dans ses messages, elle s’était de toute évidence trompée.

Jack fit le tour de la pièce, saluant les membres de la famille, se présentant au fiancé de Sarah, et acceptant les compliments des uns et des autres pour le documentaire consacré à ses techniques chirurgicales pionnières récemment diffusé par la télévision. Il précisa pour la quatrième fois que, non, il n’était pas de retour définitivement, et accepta une bière. A ce moment, par la baie vitrée, il vit un coupé blanc se garer dans l’allée de ses parents, juste derrière sa Jaguar, lui barrant ainsi la seule voie de sortie.

Soudain oppressé, Jack passa deux doigts dans le col de sa chemise. Pas de panique ! songea-t-il, il pouvait quitter la ville à n’importe quel moment et il n’était qu’un imbécile de s’imaginer qu’il était désormais coincé ici.

Une jeune femme sortit du véhicule blanc.

La fleuriste ? Ça alors ! s’étonna-t-il. Il tâta la poche arrière de son pantalon : non, il n’avait pas laissé son portefeuille à la boutique. Peut-être une livraison ? Non plus, puisque la jeune femme avait les mains vides.

Elle remonta l’allée d’un pas assuré, chaloupant doucement des hanches. A cette distance, il pouvait apprécier sa silhouette, et il la trouva de nouveau absolument parfaite.

— Maman, dit-il en montrant la fenêtre. Il y a quelqu’un.

— Ah ! La voilà, répondit alors Brenda, visiblement ravie.

Ainsi, la fleuriste n’avait pas menti quand elle avait affirmé bien connaître sa mère. Elle la connaissait même si bien qu’elle entra sans frapper. Chacun la salua ensuite chaleureusement, comme un membre à part entière de la famille.

— Mon trésor, ton bouquet est superbe !

Il fallut à Jack une ou deux secondes pour comprendre que sa mère s’adressait à la fleuriste et non à lui. Il éprouva alors un pincement de jalousie déplacé. Quoi, sa mère considérait le bouquet comme l’œuvre de la jeune femme fleuriste plutôt que comme un cadeau de son fils ? Elle l’appelait « mon trésor » ? Et dire qu’il détestait ce surnom, du temps où il vivait encore sous le toit de ses parents…

— Tu as vu comme Callie a changé ? poursuivit alors sa mère.

Callie ? Avait-il bien entendu ?

— L’autre jour, expliquait Brenda, je regardais de vieux albums photo, et je me suis rendu compte à quel point notre Callista s’est métamorphosée ! D’ailleurs, je suis étonnée que tu l’aies reconnue.

Jack déglutit péniblement. En cet instant, il se sentait tellement stupide que personne n’aurait pu croire qu’il était un ancien de Harvard, qui plus est lauréat d’une bourse de recherche de l’université d’Oxford. Comment n’avait-il pas vu ce qui aurait pourtant dû lui sauter aux yeux au moment même où il était entré dans cette maudite boutique de fleurs ?

Car la jeune femme qui se tenait à deux mètres de lui, souriante mais le regard peu amène, était… sa femme. Callie. Callista Jane Summers, son épouse depuis huit ans.

— En fait, Brenda, il ne m’a pas reconnue, lança la jeune femme. Et j’ai peur de ne pas m’être montrée très sympathique, parce que je l’ai laissé dans la plus complète ignorance.

Jack devina à l’expression de Callie qu’il y avait eu dans son omission bien plus qu’une simple espièglerie. Pourquoi lui avait-elle joué ce méchant tour qui le ridiculisait devant toute sa famille ?

Brenda éclata de rire.

— Jack, c’est vrai, tu ne l’as pas reconnue ? Tu n’as même pas eu un petit doute ?

Sans quitter Callie des yeux, il répondit :

— Tu ne m’as jamais dit que Callista était fleuriste. Je pensais qu’elle rénovait des maisons.

— C’est la cas, précisa Callie en soutenant son regard. J’achète des maisons et je les rénove pendant mon temps libre pour les revendre ensuite.

Inutile qu’elle entre dans les détails ! songea alors Jack, agacé. Il était au courant puisque c’était avec l’argent qu’il lui versait qu’elle finançait sa petite affaire de restauration.

Elle ajouta :

— J’ai cependant une formation de fleuriste, et j’ai ouvert ma boutique il y a près d’un an.

— Maintenant que tu sais qui elle est, fit alors remarquer Brenda en tapotant le bras de son fils, tu peux la saluer comme il se doit.

Perplexe, il interrogea sa mère du regard et vit que Callie avait fait de même. Non, Brenda ne voulait tout de même pas dire qu’il devait…

— Embrasse-la, insista sa mère sur le ton qu’elle utilisait quand elle lui demandait d’embrasser sa sœur Lucy pour son anniversaire.

Il se tourna vers Callie. Dans ses yeux, il lut que tout refus compliquerait inutilement la situation. Aussi, se résigna-t-il à s’avancer d’un pas vers elle tandis que, de son côté, elle faisait également un pas vers lui. Puis elle lui offrit sa joue droite, qu’il frôla des lèvres.

Un contact aussi léger que la caresse d’une aile de papillon et qui ne dura que le temps d’un battement de cœur — et pourtant, stupéfait, Jack fut envoûté par la douceur veloutée de Callie contre ses lèvres. Un parfum de jasmin, de rose et de quelque autre fleur le transporta dans un jardin humide de rosée matinale. « Elle est fleuriste, se dit-il. Quoi de plus normal qu’elle embaume ? »

Mais l’impression fut fugace. La jeune femme reprit rapidement ses distances. Quant à Brenda, elle affichait un sourire approbateur.

Callie s’empressa de nouer les mains dans son dos pour s’empêcher de les poser sur ses joues, notamment là où Jack l’avait embrassée. Elle se sentait… troublée. Etait-elle toute rouge ? Elle chercha quelque chose à dire pour se donner une contenance.

— Alors, combien de temps restes-tu à Parkvale ?

Bien entendu, elle connaissait la réponse. C’était par elle qu’il avait appris que, avant de déposer une demande de divorce par consentement mutuel, il devrait résider au moins trente jours d’affilée dans le comté.

A cette question, Jack fronça d’ailleurs les sourcils. Il avait l’air de dire : « Tu plaisantes… ou bien tu es complètement dérangée, pour me poser une question pareille ? »

— Il va rester tout un mois, répondit Brenda à sa place, et aux anges. Quelle chance pour nous qu’il ait réussi à convaincre l’hôpital de lui accorder un congé aussi long !

— Oui, quelle chance, convint ironiquement Callie.

— Je suis impatiente de l’emmener dans tous les endroits de la ville qu’il avait l’habitude de fréquenter, reprit Brenda. Je pense à une promenade dans le parc lundi, à une réunion du conseil d’administration de l’école mardi, à…

— Laisse-lui le temps de passer au magasin, objecta Dan.

— Je projette aussi d’aller à Memphis pour rencontrer l’équipe du service de neurologie de Northcross Hospital, crut bon de préciser Jack.

Ensuite, il consulta sa montre, comme s’il comptait déjà les heures et les minutes qui le séparaient du moment où il quitterait le comté et embarquerait dans un 747 qui le ramènerait en Angleterre. A bord, il commanderait du champagne pour fêter son évasion.

« Pas question de t’éclipser », pensa Callie qui lut dans ses pensées.

— Si la médecine te manque à ce point, tu peux toujours visiter la nouvelle aile de gériatrie de l’hôpital de Parkvale, suggéra-t-elle avec malice. Il paraît qu’elle est à la pointe de la technologie, pour un bâtiment de cette taille.

C’est Brenda qui lui avait demandé de souffler l’idée à Jack, de crainte, si elle le lui proposait elle-même, que Jack ne la soupçonne de faire pression pour qu’il se réinstalle ici.

Il se raidit insensiblement mais garda un visage neutre et il répondit :

— Je suis neurochirurgien pédiatrique, spécialisé dans les malformations vasculaires cérébrales. Je ne m’intéresse pas à la gériatrie.

Il avait repris le même ton posé que dans la boutique, et il pensa que, décidément, Callie ne serait peut-être pas le problème le plus épineux à régler pendant son séjour…

— Tu veux dire, à part tes parents, intervint Brenda.

Callie lui adressa alors un petit sourire, signifiant qu’elle ne la considérait pas une seule seconde comme une vieille femme. Ensuite, elle regarda Jack en plissant les yeux, pour lui signifier qu’elle ne tolérerait pas son manque d’intérêt envers ses parents et sa famille.

— Si tu as quelque chose qui te gêne dans l’œil, je peux regarder, proposa-t-il.

La jeune femme n’eut pas le temps de supposer qu’il avait mal interprété sa mise en garde car elle lut la réponse de Jack dans son regard : « Mes relations avec mes parents ne te concernent en aucune manière. »

« Erreur : grâce à toi, cela me concerne, Dr Egoïste », songea Callie. Il y avait au moins un point positif dans le fait qu’il la déçoive : elle ne regrettait plus le moins du monde de lui avoir menti.

Elle recouvra son sang-froid, déclina sa proposition et, sans plus prendre de gants, elle proposa :

— Si tu veux savoir ce qui s’est passé à Parkvale pendant ces huit dernières années, je serai ravie de te mettre au courant.

Il afficha une mine surprise, comme s’il n’avait pas l’habitude que des personnes désobéissent à ses ordres, même muets.

— Je te remercie, mais maman m’envoie régulièrement des nouvelles. Tu habites toujours chez mes parents ?

Seule Callie distingua le léger accent qu’il mit sur le « mes », et elle seule comprit les propos qui se cachaient derrière sa question : un rappel qu’elle aussi avait tiré profit de leur mariage, qui lui avait permis de se sortir d’une bataille juridique complexe et déplaisante concernant sa garde pour rester vivre avec Brenda et Dan.

— Pas en ce moment, répondit Callie.

La jeune femme s’empressa alors d’attraper un bol de cacahuètes posé sur le buffet car, les mains vides, elle craignait de céder à la tentation et de frapper Jack.

— Je vais, je viens, reprit-elle. Tout dépend à quel stade en est mon chantier de rénovation du moment.

Elle fit passer le bol.

Dan expliqua alors :

— Nous avons passé un accord avec Callie : tant que la maison qu’elle rénove ne dispose pas d’une cuisine et d’une salle de bains décentes, elle doit vivre ici.

Ensuite, Dan se servit de cacahuètes et prit place dans son fauteuil.

— Les enfants, pourquoi ne pas vous asseoir et discuter tranquillement ? proposa Brenda, qui essaya de les entraîner vers un petit canapé de deux places.

Toutefois, Jack ne bougea pas et Callie non plus. Celle-ci avait en effet la désagréable sensation que le premier qui s’assiérait perdrait la bataille. Faisant mine de ne pas avoir entendu, elle resta donc appuyée contre le buffet.

— C’est pratique, fit remarquer Jack. Tu reviens ici chaque fois que tu en as besoin.

Elle frémit. Oubliait-il que leur mariage secret lui avait aussi permis de poursuivre son illustre carrière de médecin en toute bonne conscience ? Chacun y avait trouvé son compte.

A l’époque, toutefois, elle n’avait pas vu la situation sous cet angle, et elle aimait à croire que lui non plus. Au moment de leur mariage, elle connaissait à peine Jack. Il travaillait à Boston bien avant qu’elle n’emménage chez les Mitchell, mais elle avait supposé qu’il cherchait avant tout à épargner de nouvelles souffrances à ses parents. Encouragée par sa mère, Callie avait, elle, accepté la protection et la sécurité qu’il lui offrait.

En réalité, elle n’avait pas vraiment eu le choix.

— Nous adorons avoir Callie avec nous, dit Brenda. La maison nous paraît tellement vide sans elle, mais au moins nous savons qu’elle finira toujours par revenir.

Callie savait que Brenda n’avait pas voulu faire intentionnellement référence à l’absence prolongée de Jack, mais elle vit la bouche de celui-ci se pincer.

— On dirait que ta cote d’amour est au plus haut avec mes parents, murmura Jack.

« La faute à qui ? » eut-elle envie de rétorquer. D’une certaine manière, leur mariage avait fourni à Jack un moyen de se dédouaner de ses responsabilités familiales, dont il s’était déchargé sur elle.

— Callie fait partie de la famille, dit Dan sur un ton un peu sec. Nous la considérons comme notre fille depuis…

Inutile qu’il termine sa phrase, tout le monde avait compris qu’il voulait dire « depuis la mort de Lucy ».

Callie vit un voile de tristesse ternir le regard de Brenda. Lucy manquait aussi à la jeune femme, surtout en cette période de l’année. Jack devait regarder la réalité en face et admettre qu’il était le seul enfant encore en vie de ses parents. Avant la fin de son séjour à Parkvale, elle voulait qu’il s’engage à aider sa mère et à s’impliquer plus activement dans la vie de ses parents vieillissants. Il n’était pas obligé de vivre à Parkvale, car elle devinait déjà qu’il finirait par y mourir prématurément d’ennui, mais elle attendait de lui qu’il se conduise comme un fils et qu’il modifie son comportement actuel.

— Et je vous aime moi aussi, répondit-elle sur un ton qu’elle s’efforça de garder léger, souhaitant éviter que le souvenir de Lucy ne vienne assombrir les retrouvailles. Mais Jack est votre véritable famille.

Se tournant ensuite vers le fils prodigue avec un large sourire, Callie ajouta d’une voix plus forte de manière à être entendue par tous :

— Bienvenue chez toi, Jack ! Que cette visite soit la première d’une longue série.

Tante Nancy applaudit, les cousins poussèrent des hourras et Brenda serra son fils dans ses bras.

— Merci, Callie, dit Jack en serrant les dents.

La jeune femme devina à son regard qu’il avait plutôt envie de l’étriper sur place. Elle se redressa et s’obligea alors à lui adresser un sourire encore plus large et plus radieux. Elle se tenait tout près de lui et le trouvait encore plus grand que tout à l’heure, dans sa boutique. Plus carré que huit ans plus tôt, aussi. Et encore plus antipathique. Jack Mitchell n’était plus un gentil fils un peu oublieux qui avait besoin d’un petit rappel à l’ordre. Non, sa réussite professionnelle lui était montée à la tête et avait fait de lui un être nombriliste, et la petite ville du Tennessee dont il était originaire n’était plus assez bien pour lui.

Les pensées de Callie furent interrompues par Brenda, qui se dirigea vers la salle à manger en annonçant :

— Il est temps de déjeuner !

Comme Jack s’en était douté, la table incrustée de bois de rose et datant des années soixante-dix croulait sous la nourriture et l’on distinguait à peine la nappe de dentelle entre les plats divers. Personne n’osait s’approcher le premier du buffet, chacun attendant que les autres commencent avant de se servir de salade de pommes de terre, de légumes, de viande et de salade de poulet au curry de Parkvale.

Jack décida de se lancer, sinon ils en seraient toujours au même point demain matin, à s’échanger des « Après vous », « Je vous en prie » et des « Mais non, je n’en ferai rien ».

Il n’y avait que six places autour de la table de la salle à manger et les invités repartirent donc avec leurs assiettes dans le salon. Entre deux bouchées de viande de bœuf d’une remarquable tendreté, qui rappelèrent à Jack combien la cuisine de sa mère lui avait manqué, il discuta avec ses parents tout en surveillant du coin de l’œil Callie, qui s’entretenait avec oncle Frank à côté de la fenêtre. A un moment, elle éclata de rire, d’un rire franc et joyeux qui n’avait rien à voir avec l’amabilité forcée qu’elle déployait avec lui. Se sentant observée, la jeune femme se tourna vers lui.

C’est alors que deux souvenirs inoubliables de leur mariage revinrent à la mémoire de Jack. Tout d’abord, la stupide blague qu’elle avait racontée et à laquelle il s’était efforcé de rire car il avait compris que la jeune femme essayait d’oublier sa nervosité. Le regard de Callie, qui faisait tout pour éviter le sien. Elle préférait fixer le sol, ou bien les ongles rongés de ses mains, ou encore le ciel au-dessus de sa tête — tout plutôt que Jack.

Aujourd’hui, il avait la sensation qu’elle ne cessait de l’observer à la dérobée depuis la seconde où il était entré dans sa boutique. Ses yeux lui rappelaient ce bleu si particulier qu’il avait remarqué dans certaines toiles de la Renaissance admirées au musée du Louvre. Comme le regard de Mona Lisa, celui de Callie semblait le suivre partout. En revanche, contrairement à Monna Lisa, l’expression de Callie n’avait rien de mystérieux : Jack savait reconnaître la colère quand il la voyait.

Soudain, il eut l’impression d’étouffer alors qu’il ne devait pas faire plus de vingt degrés dans la maison.

Il regarda ailleurs en se rappelant que Callie était comme sa petite sœur et qu’il n’avait pas le droit de regarder ses yeux, d’admirer sa silhouette ni rien d’autre la concernant.

La jeune femme semblait croire que son but dans la vie était d’empoisonner la sienne, mais, malheureusement pour elle, Jack n’entendait pas se laisser faire. Il était ici pour voir ses parents et mettre un terme à son mariage, un point c’est tout.

Résolu à sortir prendre l’air, il posa son assiette sur le buffet.

— Maman, je vais chercher mon sac de voyage qui est dans la voiture. Est-ce que ma chambre est prête ?

Sa mère fronça légèrement les sourcils.

— Oui. J’espère que tu aimeras la nouvelle couleur.

La nouvelle couleur ? Depuis toujours, sa chambre était peinte en bleu marine.

Callie, qui devait espionner discrètement les conversations de Jack, interrompit alors sa discussion avec oncle Frank et expliqua :

— Je me suis installée dans ta chambre il y a cinq ans. Je l’ai peinte en mauve et j’ai ajouté une frise florale au pochoir, en carmin et magenta.

Carmin et magenta ? Jack ne savait pas à quoi ressemblaient ces couleurs, mais il pressentait déjà qu’il n’allait pas aimer.

Il eut alors le sentiment profond d’être la victime d’une injustice : pour commencer, elle avait omis de lui dire qui elle était, ensuite elle avait semblé prendre un malin plaisir à le provoquer sournoisement. Et, maintenant, elle jubilait ouvertement de le savoir obligé de dormir dans une chambre dont les couleurs lui auraient certainement donné la nausée d’ici à demain matin.

Jack se demanda alors si, par hasard, un des avocats de Parkvale travaillait le week-end…

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Vitany 2022-02-21T08:26:12+01:00
Lu aussi

Je n'ai pas été très emballée par cette histoire je dois dire.

Comme écrit dans les autres commentaires, le résumé laissait présager quelque chose de super, mais ça n'a pas été le cas. J'ai trouvé le récit décousu et l'histoire d'amour n'est pas très bien construite, je n'y ai pas cru.

Si Callie est encore assez sympathique, j'ai trouvé Jack beaucoup trop arrogant et égoïste.

Pour passer le temps.

Je n'ai aimé que le 1er tome de cette trilogie.

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Commentaire ajouté par bernard21 2018-07-31T17:12:54+02:00
Bronze

pitch était attrayant ! malheureusement la suite de l'histoire l'est moins, même si cela reste agréable a lire

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Commentaire ajouté par debodisco 2015-12-29T12:56:24+01:00
Lu aussi

Je suis franchement déçue par rapport au premier. Et j'avoue que je m'attendait à bien mieux lorsque j'ai lu le résumé...

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Commentaire ajouté par suzy972 2014-05-22T12:43:13+02:00
Pas apprécié

je ne sais pas mais moi je n'ai pas aimé je me suis ennuyée tout du long

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Commentaire ajouté par Mag2403 2012-08-26T14:27:54+02:00
Bronze

Je viens de le terminer. Ce n'est pas mon préféré de cette auteure. Le résumé promettait des situations cocasses; mais de mon avis c'est tombé à plat, et c'était mal résumé....Dommage.

Par contre, dans les derniers chapitres, j'ai retrouvé la "plume" de Mme Gaines, donc on pardonne le début de l'histoire :).

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Date de sortie

Mariage secret

  • France : 2009-11-01 - Poche (Français)

Activité récente

DianaM le place en liste or
2016-11-26T12:24:48+01:00

Titres alternatifs

  • Marriage of Inconvenience, Tome 14 : Mariage secret - Français
  • The Groom Came Back - Anglais
  • The Groom Came Back (Marriage of Inconvenience #14) - Anglais
  • The Groom Came Back - Anglais
  • The Groom Came Back (Marriage of Inconvenience #14) - Anglais
  • Zo dicht bij huis - Néerlandais
  • Zo dicht bij huis - Néerlandais

Évaluations

Les chiffres

lecteurs 63
Commentaires 5
extraits 2
Evaluations 8
Note globale 6 / 10

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