Tentation brésilienne, Tome 2 : La fiancée de l'hacienda

Quand elle regagna le rez-de-chaussée une vingtaine de minutes plus tard, Tiago l’attendait dans la bibliothèque, debout devant la fenêtre, et regardait la pluie qui tombait maintenant à verse. Danny referma doucement la porte derrière elle, mais le petit clic le fit se retourner.

Elle n’arrivait toujours pas à croire qu’il soit là, si grand, si ténébreux, si puissant… Le charisme qui exsudait de lui se diffusait en elle, faisant naître des sensations délicieuses.

— Eh bien, de quoi voulez-vous causer avec moi ? demanda-t-elle d’un ton brusque.

— Asseyez-vous. Vous aviez raison, tout à l’heure : j’ai une proposition à vous faire. Un partenariat, en quelque sorte.

Stupéfaite, elle le dévisagea en plissant le front. Un partenariat ? Qu’entendait-il par là ? Il devait bien savoir qu’elle ne possédait ni argent, ni terres, ni cheptel. Alors qu’aurait-elle bien pu offrir à Tiago, lui qui avait déjà tout ?

Il s’assit dans le fauteuil qui faisait face au sien.

— J’ai un problème, et vous aussi, commença-t-il de but en blanc. Vous avez besoin d’un job, plus rémunérateur que celui que vous avez actuellement si vous voulez monter un jour votre haras.

— Oui, c’est vrai. Mais je suis réaliste.

La gorge serrée, elle éclata d’un rire qui sonna atrocement faux à ses propres oreilles.

— Pour monter le genre de projet auquel vous pensez, il faut pas mal de fonds, continua Tiago.

— Au début, je devrai voir petit, je sais.

— Oui, très petit, acquiesça-t-il avec un sourire en coin. Que diriez-vous si je vous annonçais que vous n’avez pas besoin d’attendre ni de « voir petit » ? Si je vous affirmais que vous disposerez bientôt de tous les moyens nécessaires pour développer le projet dont vous rêvez ?

— Je dirais que vous êtes fou, ou que vous mentez ! s’esclaffa Danny.

Mais soudain, une pensée saugrenue la traversa.

— Vous n’êtes pas en train de me proposer d’être mon mécène, n’est-ce pas ?

Lorsqu’il avait parlé de partenariat, elle n’avait pas songé un instant qu’il pourrait envisager d’investir dans son projet.

— Si, c’est exactement ce que je vous propose, répondit-il en la regardant dans les yeux. Je peux vous aider à concrétiser votre projet.

Une joie insensée envahit Danny, avant de retomber aussitôt.

— Et qu’attendrez-vous de moi en échange, en plus de dresser des chevaux et, si ça marche, de faire quelques bénéfices ?

Danny n’ignorait pas que se forger une réputation dans les milieux hippiques prendrait des années ; par conséquent, les profits ne seraient pas immédiats, au contraire.

— Que vous me fassiez confiance.

S’appuyant au dossier de son fauteuil, il allongea ses longues jambes devant lui et croisa les chevilles, puis regarda paresseusement Danny, les yeux mi-clos, l’ombre d’un sourire aux lèvres.

— Que voulez-vous dire ? demanda-t-elle lentement, gagnée soudain par un froid étrange.

— Que je peux vous proposer un contrat. Un contrat loyal, qui débouchera d’ici à un an sur une issue profitable à tous les deux.

— Et à ce moment-là, vous me laisserez en plan si vous en avez envie, c’est ça ?

— Aucun risque.

— Comment pourrais-je en être sûre ? Et en quoi consisterait ce contrat, précisément ?

Après avoir hésité un instant, il répondit d’un trait :

— En tant qu’épouse de Tiago Santos, vous ne vous retrouverez jamais « en plan », pour reprendre votre expression.

— Votre… épouse ? s’écria Danny, abasourdie.