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Les femmes du campement caressaient du regard le paysage, comme on passe la langue doucement sur le trou qu'a laissé une dent arrachée qui faisait souffrir. Une douleur bat encore, mais ce n'est déjà plus la même. C'est une douleur dont on sait qu'elle va s'estomper puis disparaître. Une douleur quand même, mais une douleur de guérison.
Afficher en entierL'homme qu'elle admirait était un roc, et elle avait vu la pierre se fendre et Yeruldegger se vider de son sable pour n'être plus qu'un plâtre creux. Il était là, devant elle, en larmes, et son silence était d'une telle violence que dix ans après, le soir quand elle y repensait, il résonnait encore.
Afficher en entier- Nous avions des espaces immenses, des coutumes et des légendes séculaires, et regarde ce que nous sommes devenus !
- C'est ce que la vie a fait de nous ! soupira la femme.
- Non, c'est faux, la vie ne fait rien de nous. La vie, c'est nous qui la faisons, à coups de renoncements, peurs, abandons, tricheries, colères !
Afficher en entierSolongo, un peu à l'écart aux côtés du Nerguii, regardait ce bonheur nouveau se reconstruire. Elle savait qu'elle y aurait sa place et elle en était heureuse elle aussi.
Afficher en entier- C'est facile à dire, Yeruldelgger, mais regarde-toi : est-ce-que c'est toi qui fais ta vie en ce moment ?
- Non, là je règle mes comptes. Mais quand j'aurai fini, je te promets que je ferai ma vie.
- Que les dieux t'entendent... murmura-t-elle.
Afficher en entier- Pourquoi faut-il que nous finissions tous brisés par ces vies sans but ! Nous avions des espaces immenses, des coutumes et des légendes séculaires, et regarde ce que nous sommes devenus !
- C'est ce que la vie a fait de nous ! soupira la femme.
- Non, c'est faux, la vie ne fait rien de nous. La vie, c'est nous qui la faisons, à coups de renoncements, peurs, abandons, tricheries, colères ! C'est nous qui nous empêchons d'en faire autre chose que ce qu'elle est.
Afficher en entierOyun se demandait souvent pourquoi sa belle Mongolie semblait aussi délabrée. Partout, quand elle traversait les banlieues et les villages, elle ressentait cette impression étrange d'un abandon résigné. Comme si le quotidien des gens, dans ce pays immense et magnifique, s'étriquait dans un présent rabougri avec pour seule ambition de survivre aux jours qui passent. Elle ne savait dire si le pays de l'intérieur était un chantier à l'abandon, ou une construction en décomposition.
Afficher en entier- C'est ce que la vie a fait de nous! soupira la femme.
-Non, c'est faux, la vie ne fait rien de nous. La vie, c'est nous qui la faisons, à coups de renoncements, peurs, abandons, tricheries, colères! C'est nous qui nous empêchons d'en faire autre chose que ce qu'elle est.
Afficher en entierYeruldelgger s'appuya d'une main à la paroi du conteneur et s'essuya la bouche dans son mouchoir. Puis il se malaxa rageusement le visage dans ses paumes grandes ouvertes, cambra les reins pour reprendre prestance, et revint vers l'inspectrice.
- Tu n'as pas dégueulé, toi , s'étonna-t-il.
- Si, si, sur Chuluum !
- Ah bon, ça me rassure ! Donc on a les deux bazars qui manquaient à nos Chinois, les deux femmes du septième mois, les mêmes symboles diaboliques, des victimes à poil partout, et en plus deux crânes rasés. Et bien tout s'arrange, non ?
Afficher en entierIls petit-déjeunèrent sans un mot. Les femmes du campement caressaient du regard le paysage, comme on passe la langue doucement sur le trou qu'à laissé une dent arrachée qui faisait souffrir.
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