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Extrait ajouté par camillel54 2011-03-01T14:59:30+01:00

Derrière Winston, la voix du télécran continuait à débiter des renseignements sur la fonte et sur le dépassement des prévisions pour le neuvième plan triennal. Le télécran recevait et transmettait simultanément. Il captait tous les sons émis par Winston au-dessus d’un chuchotement très bas. De plus, tant que Winston demeurait dans le champ de vision de la plaque de métal, il pouvait être vu aussi bien qu’entendu. Naturellement, il n’y avait pas moyen de savoir si, à un moment donné, on était surveillé. Combien de fois, et suivant quel plan, la Police de la Pensée se branchait-elle sur une ligne individuelle quelconque, personne ne pouvait le savoir. On pouvait même imaginer qu’elle surveillait tout le monde, constamment. Mais de toute façon, elle pouvait mettre une prise sur votre ligne chaque fois qu’elle le désirait. On devait vivre, on vivait, car l’habitude devient instinct, en admettant que tout son émis était entendu et que, sauf dans l’obscurité, tout mouvement était perçu.

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Extrait ajouté par camillel54 2011-03-01T14:59:30+01:00

Il existait toute une suite de départements spéciaux qui s'occupaient, pour les prolétaires, de littérature, de musique, de théâtre et, en général, de délassement. Là, on produisait des journaux stupides qui ne traitaient presque entièrement que de sport, de crime et d'astrologie, de petits romans à cinq francs, des films juteux de sexualité, des chansons sentimentales composées par des moyens entièrement mécaniques sur un genre de kaléidoscope spécial appelé versificateur.

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Extrait ajouté par camillel54 2011-03-01T14:59:30+01:00

Le problème était de faire tourner les roues de l'industrie sans accroître la richesse réelle du monde. Des marchandises devaient être produites, mais non distribuées. En pratique, le seul moyen d'y arriver était de faire continuellement la guerre.

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Extrait ajouté par camillel54 2011-03-01T14:59:30+01:00

Dans les jours d’antan, pensa-t-il, un homme regardait le corps d’une fille, voyait qu’il était désirable, et l’histoire finissait là. Mais on ne pouvait aujourd’hui avoir d’amour ou de plaisir pur. Aucune émotion n’était pure car elle était mêlée de peur et de haine. Leur embrassement avait été une bataille, leur jouissance une victoire. C’était un coup porté au Parti. C’était un acte politique.

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Extrait ajouté par camillel54 2011-03-01T14:59:30+01:00

De vivaces et splendides hallucinations lui traversèrent rapidement l'esprit. Cette fille, il la fouettait à mort avec une trique de caoutchouc. Il l'attachait nue à un poteau et la criblait de flèches comme un Saint Sébastien. Il la violait et, au moment de la jouissance, lui coupait la gorge. Il réalisa alors, mieux qu'auparavant, pour quelle raison, exactement, il la détestait. Il la détestait parce qu'elle était jeune, jolie et asexuée, parce qu'il désirait coucher avec elle et qu'il ne le ferait jamais, parce qu'autour de sa douce et souple taille qui semblait appeler un bras, il n'y avait que l'odieuse ceinture rouge, agressif symbole de chasteté.

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Extrait ajouté par Titouan 2010-06-13T13:22:52+02:00

CHAPITRE I

L' IGNORANCE C' EST LA FORCE

Au long des temps historiques, et probablement depuis la fin du néolithique, le monde a été divisé en trois classes. La classe supérieure, la classe moyenne, la classe inférieure. Elles ont été subdivisées de beaucoup de façons, elles ont porté d'innombrables noms différents, la proportion du nombre d'individus que comportait chacune, aussi bien que leur attitude vis-à-vis les unes des autres ont varié d'âge en âge. Mais la structure essentielle de la société n' a jamais varié.

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Extrait ajouté par Titouan 2010-06-13T13:22:52+02:00

Le visage de Big Brother disparut ensuite et, à sa place, les trois slogans du Parti s'inscrivirent en grosses majuscules :

LA GUERRE C' EST LA PAIX

LA LIBERTE C' EST L' ESCLAVAGE

L' IGNORANCE C'EST LA FORCE

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Extrait ajouté par Zaakks 2024-04-16T17:05:03+02:00

Dehors, même à travers les volets fermés, le monde paraissait froid. Dans la rue tout en bas, des bourrasques de vent tourbillonnaient, emportant de la poussière et des bouts de papier déchiquetés. À chaque coin de rue, le visage à la moustache noire dévisageait le passant. Juste en face de sa fenêtre, l’un d’eux avait été placardé. BIG BROTHER TE SURVEILLE disait la légende tandis que le regard noir plongeait aux tréfonds des yeux de Winston. Plus bas, dans la rue, on pouvait voir une autre affiche au coin déchiré qui claquait au vent, couvrant puis découvrant un seul mot : SOCIANG. Au loin, un hélicoptère slalomait entre les toits. Semblable à une mouche à viande fouineuse, il s’approchait des fenêtres des gens puis s’éloignait en décrivant un arc de cercle dans le ciel. C’était la patrouille de police. Mais il n’y avait rien à craindre des patrouilles. La Police de la Pensée, seule, était vraiment redoutable.

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Extrait ajouté par FabienChtt 2024-03-11T16:03:27+01:00

Mais où existait cette connaissance ? Uniquement dans sa propre conscience qui, dans tous les cas, serait bientôt anéantie. Si tous les autres acceptaient le mensonge imposé par le Parti – si tous les rapports racontaient la même chose –, le mensonge passait dans l’histoire et devenait vérité. « Celui qui a le contrôle du passé, disait le slogan du Parti, a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé. »

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Extrait ajouté par FabienChtt 2024-03-05T21:13:36+01:00

Le télécran recevait et transmettait simultanément. Il captait tous les sons émis par Winston au-dessus d’un chuchotement très bas. De plus, tant que Winston demeurait dans le champ de vision de la plaque de métal, il pouvait être vu aussi bien qu’entendu.

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